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[FLASHBACK] Soirée galante (Pawel et Armis)

 :: Autour du monde :: Grande Bretagne :: — Angleterre
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Mer 23 Aoû 2023 - 21:45
Manoir des Moore, centre de l'Angleterre,
Le 18 novembre 2005, 22 heures 54,

Des candélabres jonchent les tables ornées de nappes épaisses et soyeuses. Une lumière tamisée, les ondulations mystiques des quelques centaines de bougies utilisées et allumées par un sort pour l’occasion. Dans l’allée du manoir, un tapis duveteux et mauve accueillent les invités. Sur les bords du chemin, des bogies flottent d’elles-même dans l’air alors que la porte accueille chacun des invités grâce à un sort spécifique. Le manoir Moore ne plaisante pas avec les invités surprises, pas moins que la liste des cinq cents invités présents, tous provenant du monde magique. Une élite, qui se présente dans un apparât travaillé.
Le mot d’ordre de la soirée est le masque et quoi de mieux pour des sorciers de jouer avec les illusions, tout y est permis.

La vague des invités qui arrivent affublés de robes toutes plus incroyables et somptueuses que les autres, avec ce quelque chose de spécial qui confère une allure mystique. Certaines crépitent d’une sorte de flamme, tantôt bleue ou rouge, donnant l’impression d’un brasier. D’autres, dans une mégarde du coin de l'œil, semblent se mouvoir, comme des plumes d’un paon qui bougerait. Est-ce une illusion ? Pas plus que la couleur de certaines chevelures qui semblent changer toutes les dix minutes pour amuser la galerie. Parmi eux, les hommes sont transformés par des masques, d'apparats, des masques d’eau qui semblent voler dans l’air. Des masques de lierre qui étouffent leur hôte puis défont leur liens aussi rapidement qu’ils se sont créés. Et tant d’autres ! Les énumérer serait peine perdue.

Lorsque vous affronter cette immense porte de bois massif qui s’ouvre toute seule, l’intérieur du manoir a presque disparu et les meubles que je connaissais sont remplacés par une salle immense, de danse. Les pouvoirs de la magie. L’escalier principal est conservé mais des piliers sont transformés par des arbres qui semblent soutenir le plafond. Plus haut, le lustre est devenu des branches de saules pleureurs, pleurant sur les invités. Littéralement. Les feuilles en tombent doucement avec les quelques étincelles que produisent des feux follets passés par là.

Si vous avez le courage d’avancer, le bruit de la musique dépasse le bruit des conversations. Tant mieux. L’entourage du père d’Armis n’a jamais été le genre de conversation qui se passe de discrétion. L’intégralité du ministère pourrait se trouver ici, mais qui le saurait ? Personne. Pas même les hôtes, qui insistent sur l’anonymat des masques et la discrétion. Ce n’est pas une fête d'affaires - ou peut être que si ?. En tout cas, la salle principale ressemble à un décor emprunté aux fées. Les bancs sont comme incorporés aux murs, des sortes de bancs creusés dans des souches d’arbres. Plus loin, des alcôves, pleines de tentures épaisses qui cachent l’intimité d’un baiser amoureux. La lumière ne permet de toute façon pas de voir beaucoup.

Un mélange curieux de mauve, d’orange et de rose dans le creux des bancs. Magnifique. Surtout si on oublie que la moitié des gens présents ici on déjà tué quelqu’un. Sur la piste de danse, chacun se débrouille comme il peut. J’avance, me faufilant entre les robes. Mon masque à moi s’inspire du thème de la soirée et est un tissage méticuleux de lianes. Il cache la partie gauche de mon visage et beaucoup moins la droite. Dessus, à certains endroits, des cristaux émeraude ont été fixés.
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Armis Moore
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Armis Moore
Ven 1 Sep 2023 - 4:32
Vendredi 18 Novembre 2005






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Manoir des Moore








« On est obligé d’y aller ? Ça a l’air chiant. »

Question posée dans un but provocateur, tellement habituel que personne de la famille n’y prêtait attention. Et pour cause, le portoloin venait d’atterrir dans la campagne anglaise, non loin du Manoir des Moore, où devait se tenir ce soir-là l’une des plus grandes réceptions mondaines de l’année, dans le monde sang-pur européen. Bon nombre de familles sacrées y étaient conviées, les Szlarski n’étaient pas une exception. Pourtant, des tensions accablaient cette famille polonaise depuis quelques mois, mais pour le bon déroulement de la soirée, ils avaient décidé de mettre leurs différends de côté, afin d’agir comme une parfaite famille au sang-pur. Ils étaient pourtant loin d’être une exception, car en dépit des apparences, aucun membre d’aucune famille de ces sacro-saints purs sangs, ne présentait une moralité irréprochable. Au milieu de tous ces trafiquants, adultères et meurtriers, un divorce et un enfant gay n’étaient en rien comparables à tous les fardeaux que devaient porter certaines familles.
Mais le mot d’ordre avait été clair du côté du paternel, Eugeniusz et sa femme filaient le parfait amour, l’aîné de la fratrie était marié et en voie d’accéder à un haut poste au département de la coopération magique de Varsovie, les deux cadets qui étudiaient le droit et souhaitaient faire bonne impression à Monsieur Moore, la petite dernière encore à l’école de sorcellerie et heureusement pour elle, épargnée pour le moment par toute cette mise en scène hypocrite.

En fin de compte, c’était simplement une habitude à prendre, sauver les apparences pour faire bonne impression. Mais Pawel, ce soir-là, n’en avait rien à faire. Cette soirée ne l’intéressait pas, prétendre être ce qu’il n’était pas, l’agaçait. Très vite, il s’était éclipsé du reste de sa famille, après avoir salué poliment leurs hôtes. Les Moore, ces charmantes personnes, qui avaient un certain talent pour organiser des soirées à thème. Une ambiance particulière, dissimulant probablement un sens caché, poétique…L’aîné Szlarski, qui n’avait pas vraiment de fibre artistique, trouvait tout cela grotesque, un décor Shakespearien, dans lequel chaque invité évoluait à sa guise, cachés derrière divers masques. Ainsi, ils étaient un peu moins contraints d’être quelqu’un d’autre, cela leur donnait une chance d’être eux-mêmes, sans peur d’être jugé.
Pawel n’avait pas peur, malgré les mises en garde de son père, qui s’apparentaient d’avantage à des menaces qu’à autre chose, à savoir ne rien faire qui pourrait causer du tort à leur famille. Les relations étant en réalité très tendues, Eugeniuz savait que son petit con de fils adorait se faire remarquer. Et hélas, pas de la meilleure manière…

Danser ne l’intéressait pas, parler mariage et travail avec les jeunes gens de son âge, non plus. Le polonais s’était aussitôt rendu près du buffet, après avoir traversé la grande salle imposante du Manoir, dont les branches du lustre pleurait sur les invités. Un léger mouvement de tête avec un ricanement de la part du brun. Vraiment, un thème bien étrange. De plus, il avait faillit trébucher sur une souche d’arbre ancrée dans le sol qui faisait office de décoration, mais qu’elle idée de laisser traîner cela ici. Pawel avait été obligé de réajuster la cravate de son costume élégamment taillé par un couturier polonais de renom, ainsi que le masque noir qui recouvrait seulement ses yeux bleus à la manière d’un raton-laveur. Il n’avait pas fait beaucoup d’efforts pour se cacher, comparativement à bien d’autres masques, plus sophistiqués et mystérieux.
La nourriture et l’alcool, au moins un avantage à ce genre de soirée mondaine sang-pure. Pawel restait adossé contre le buffet, grignotant des petits fours de temps à autre. Il cherchait à faire passer le temps, en s’amusant à observer et détailler certains invités qui passaient non loin de lui, songeant à des remarques agaçantes et provocatrices, qui lui venaient en tête. Il lui manquait cruellement un verre d’alcool pour oublier qu’il avait mieux à faire que d’être ici, à cette soirée inutile. Il se pencha vers la personne chargée du service, même ce simple barman était masqué et sentait le sang-pur hautain à plein nez. Il ordonna :

« Donnez-moi une vodka. »

« Y’en a pas. Whisky pur feu, ou vin. »

« Ben voyons… »

Rien d’étonnant. Ah, les anglais…Pawel se contenta donc d’un verre de whisky et se remît à observer son entourage. Il le porta à ses lèvres et en prit quelque gorgées avant de grimacer.

« Quelle bande de snobs, ces Moores. »

Au même moment, un jeune homme passa près du buffet, son masque était si étonnant et original que le polonais s’attarda d’avantage dessus, un sourcil froncé. Des lianes dans tous les sens, une sorte de diamants verts qui ornaient son apparat. Finalement, il pouffa de rire dans son whisky, et lança à l’adresse du jeune homme qui portait le masque.

« Woah, un as total. On a le gagnant de la soirée…l’Amazonie, c’est pas tellement dans le thème, nan ? »

Rien d’intelligent dans cette remarque, mais ça lui était venu tout seul. En réalité, avant de partir de Varsovie, Pawel avait déjà commencé à boire quelques verres, il avait même fait boire un peu ses jeunes frères, restant cachés de leur père, bien sûr. Étonnamment, ils avaient su dissimuler leur état de légère ivresse. Mais c’était la condition pour survivre et s’amuser à ce genre de soirées.





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Pawel A. Szlarski
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Pawel A. Szlarski
Lun 2 Oct 2023 - 21:30
Survolté. Le peuple se pare des plus beaux costumes. Et quoi de mieux pour des esprits aussi déviants que de se cacher derrière leur beau masque. Ici est l’élite. La bourgeoisie des sorciers qui se complaisent dans des idéaux bien rangés. Le moule est trop bien façonné pour ne pas en faire un royauté bien rodée, qui étire ses envies au détriment des vies. Évidemment, cette attitude est encouragée, incitée, car ce n’est qu’en étant entre sorciers, de bon rang que les choses peuvent fonctionner correctement. Haut les cœurs.

Le masque sur le nez, j’observe la scène avec un léger sourire. La préparation de cette fête a été presque aussi amusante que le fait qu’elle se déroule sous mon nez. Le plaisir d’embêter ma mère, du haut de son chignon bien tiré. L'exigence qu’elle prolifère avec au fur et à mesure de l’après-midi un état de stress plus qu’évident. J’aurais pu m’amuser avec elle des heures, juste pour le plaisir de l’entendre hurler mon prénom, en avouant que je suis le fils le plus affreux du monde. Ne pouvais-je pas être un peu plus sérieux ? M’interesser ? L’aider ? Bof.

Les choses n’ont jamais été très amusantes. Ici,on me demande de n’être qu'une façade, d’obéir. C’est assez facile, la plupart du temps. Sauf quand on ne s’intéresse pas à moi, que le regard se détourne pour s’occuper de l’ornement sur la table. Finalement, ce n’est pas si important si l’héritier des Moore soit présent, participe, le but est simplement que je sois là, que je souris et serre quelques mains. Personne ne s’intéresse vraiment de si j’ai quelque chose à dire.

Une situation qui est plutôt simple finalement, ce qui permet de me dérober plusieurs fois, sous le regard toujours trop strict de mon père. Ce soir, tout est pardonné. Demain, il sera encore temps de rencontrer untel ou un tel, d’apprendre que tel ministre souhaite discuter avec moi, pour l’avenir. Pour que je m’implique.

Avachis contre un pilier de la salle, j’observe un peu tout le monde. Au loin, une fille que j’ai déjà vu semble se plaindre de sa robe qui se prend dans ses pieds, ce qui m’amuse. Une remarque à côté de moi éteint mon sourire, tournant la tête vers le garçon près de moi.

“Il parait qu’ils sont encore pire que ça. La soirée est décontractée, une fois je les ai rencontré à un dîner, l’enfer.”

Lancée plus fort que voulue, la remarque est dite avec humour, auto dérision même, mais cela, le garçon ne peut pas le savoir. En fait, il le pense malgré tout, essayez d’imaginer un adolescent à un dîner trop sérieux, même si on aime sa famille, c’est toujours difficile. Et bien sûr, il se joue du fait de porter un masque pour pouvoir lancer la conversation, avec celui qui semble être si plein de “charme”.

“Ouais, je voulais me démarquer. C’est réussi, j’ai ton attention. Viens, si tu veux boire quelque chose de bon.”

Dans un haussement d’épaule il lui fait signe de le suivre, passant devant cet arbre voûté qui confère une atmosphère féérique. Tout est splendide, assez pour camoufler les cœurs de ceux qui sont ici. C’est dans ce monde qu’Armis a grandit, pour lui, tout cela a juste un goût de normalité.

En dépassant l’arbre, il fait un signe discret pour pouvoir avancer vers ce qui ressemble à une porte dérobée. Un espace qu’il active du bout de sa baguette. Le sort qui scelle la salle est plutôt secret, comme une serrure dont seuls quelques personnes ont la clef. C’est déjà un premier indice. En descendant un escalier, il attrape dans l’étagère une bouteille, la débouchant pour se verser une gorgée dans le gosier.

Le son de la fête est presque étouffé, l’endroit exiguë mais semble très orné, agrémenté et fournit de boissons. L’endroit rêvé !

“Snobs jusqu’aux boissons, visiblement. La nourriture est pas mal. Faut juste essayer plusieurs trucs.”
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Armis Moore
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Armis Moore
Mar 17 Oct 2023 - 2:28
Vendredi 18 Novembre 2005






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Manoir des Moore










Ce genre de soirée promettait d’être ennuyeuse, comme toutes les autres auxquelles l’héritier Szlarski avait l’habitude d’assister, afin que sa famille, son père surtout, se fasse bien voir auprès du monde sang-pur. Si Pawel s’était toujours plutôt bien comporté jusqu’à présent lors de ces soirées, en bon sang-pur, et parfois même au bras de la femme qu’il aurait dû épouser, c’était parce qu’il avait été à deux doigts de prendre la suite d’Eugeniusz au Ministère polonais. Un poste haut placé sur lequel il pouvait tirer une croix dessus, tant que sa relation avec Adrian perdurait. Bien sûr, les deux garçons auraient pu rester cachés, Pawel aurait pu épouser Lyla pour la forme et eux deux auraient pu avoir leur vie intime à côté. Mais rien de tout ça n’était arrivé, d’une part ce n’était pas le genre de relation cachée qu’Adrian souhaitait, d’autre part, l’ancien Wolverine avait un caractère trop impétueux pour ne pas tenir tête à son père. Sans oublier Lyla dans l’histoire, qui était parvenue à quitter la sphère restreinte des sang-purs européens et leurs principes dans lesquels elle ne se reconnaissait pas. Elle était partie loin d’ici, y avait vécu son idylle avec un homme qu’elle aimait vraiment, et avait pondu deux adorables fils. Pawel ne rentrerait jamais au département de la coopération magique internationale, mais il vivait son histoire à lui. Et le regard offusqué et meurtrier d’Eugeniusz lorsqu’ils voyaient son aîné dans les bras d’un autre homme, valait bien tous les postes du monde.

Maintenant, l’héritier Szlarski, honteusement éméché sous les yeux de ses parents qui ne s’étaient rendus compte de rien, cherchait de quoi égayer la soirée chez les Moore. Cette ambiance mondaine sentait le snobisme à plein nez, comme d’habitude, Pawel finirait bien par trouver de quoi s’amuser. Il n’avait pas imaginé qu’un jeune homme d’à peu près son âge, de qui il s’était ouvertement payé la tête, deviendrait son compagnon de soirée. Peut-être qu’il s’ennuyait tellement lui aussi que la moquerie du grand brun lui était passée à mille lieux au-dessus, et qu’il était content que quelqu’un s’intéresse à son déguisement. Ou bien, il était plus attiré par leur partage de leur avis sur le snobisme dont faisait preuve les Moores avec l’organisation de cette soirée, où rien n’était fait dans la demi-mesure.

Amusante comme rencontre, finalement. En effet, ce jeune homme énigmatique avait attiré l’attention de Pawel, qui s’était rapproché de lui d’avantage, tentant de voir si il pouvait reconnaître quelqu’un derrière ce masque tout droit sorti d’une forêt amazonienne. En vain. Il haussa les épaules. Après tout qu’elle importance.

« Quelle chance… »

L’avantage d’une soirée mondaine où était conviée toute la communauté sang-pure européenne, était que l’on pouvait passer inaperçu si on le souhaitait. Lors d’un dîner, forcément, c’était plus compliqué. Alors, le polonais compatissait. Un peu et faussement, il s’en fichait après tout, il n’était pas concerné.
Son interlocuteur l’invita alors à aller boire ailleurs, et quelque chose de meilleur, selon ses dires. Intrigué, Pawel haussa un sourcil tandis qu’un léger sourire apparut au coin de ses lèvres. Même sobre, il aurait accepté cette proposition si incongrue. Enfin un peu d’amusement. À moins que l’autre garçon se fichait de lui pour se venger de la moquerie ? Il n’avait qu’à le suivre pour en avoir le cœur net. Le blondinet n’avait pas intérêt à l’emmener dans une espèce de traquenard, ou Pawel n’hésiterait pas à lui casser la gueule.

« Sans blague ? Okay, j’te suis. »

Les deux garçons traversèrent alors furtivement le hall, passèrent devant l’arbre qui trônait fièrement au milieu, et à l’abris des regards des invités, l’anglais utilisa sa baguette pour révéler une porte dissimulée par un sort. Le brun regarda un peu autour de lui, avant de finalement, suivre l’autre sang-pur qui descendait un escalier. La porte se referma derrière eux, et ils se retrouvèrent dans une sorte de petit caveau illuminé par une ambiance tamisée, de toute évidence la réserve de bonnes bouteilles des Moores. Pas mal !
Seul bémol, l’endroit restait quand même assez étroit, et Pawel devait presque baisser la tête à cause de sa grande taille, pour se faire une place. Mais la situation était aussi amusante que grisante. Il s’approcha de la réserve et prit une bouteille au hasard. Du vin, un grand cru français excessivement cher.

« Pas mal, tu avais raison. »

Le polonais ricana. Bien sûr, il avait bien compris que pour connaître un tel endroit, soit l’autre garçon était un héritier Moore, soit un employé de maison. Vu le masque, la première idée était sûrement la vraie.

« Moi c’est Pawel Aleksander Szlarski. De la lignée Szlarski de Varsovie. » Le concerné retira son masque, de toute façon il ne cachait pas grand chose, et tendit sa main libre à l’autre garçon, pour une cordiale poignée de main.

« Et toi, soit tu es un employé du Manoir, soit tu es un Moore, qui s’en tape d’être traité de snob par un de tes invités. »

Pawel fit sauter le bouchon de la bouteille chère, et en but plusieurs gorgées au goulot, sans aucune classe. Puis, il la tendit à son interlocuteur.

« À la tienne. »

Un sourire narquois naquit alors sur les lèvres du polonais, son regard bleuté éclairé par la lumière tamisée, fixait celui du blondinet anglais, avec un air provocateur.

« Ça t’arrive souvent d’emmener un mec que tu ne connais pas, picoler dans une cave ? C’est bizarre…Certains pourraient se poser des questions ! »

Beaucoup de coïncidences étaient probablement sur le point d’être révélées, ce soir. L’alcool aidait grandement les langues à se délier.








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Pawel A. Szlarski
Pawel A. Szlarski
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Pawel A. Szlarski
Mar 31 Oct 2023 - 18:18

Le regard insistant de l’homme face à moi me déstabilise. Une seconde seulement, car il cherche à voir mon visage, encore bien camouflé derrière mon masque. Des heures, qu’il m’a prit, affublé devant ma table basse, dans mon appartement. Un peu de musique, la douceur d’une boisson et simplement mon esprit, encore embrumé par le départ de mon amour, dans sa propre famille. Autant dire que son absence ici est encore plus prenante, mais il n’aurait même pas été envisageable de l’avoir pour une soirée comme cela. Bien que mes parents soient informés, et pas vraiment d’accord avec mon choix, il serait juste inconcevable qu'il se mêle à l’élite. Si ça avait été une femme….
Peut être que les choses auraient été différentes, moins troublées et avec le plaisir d’intégrer cet homme qui passe plus de temps le nez plongé dans son livre que dans la réalité. Et pour cela aussi, ça en fait quelqu’un de merveilleux.

Cette soirée à commencé aussi mal que cela donc, l’absence de quelqu’un qui l’aurait rendue plus douce. La présence de mon frère,qui depuis les quelques jours où il est arrivé dans le foyer, s’amuse à titiller mes nerfs. Plus de fois que nécessaire, pour être sincère. Ce soir, il s’est guindé de son masque, m’a regardé d’un air suffisant et a décidé que mon existence n’était pas si intéressante. Les guerres de fratrie, ou est-ce simplement qu’on évolue chacun sur un monde éloigné ? Comme si nous ne parlions pas tout à fait le même langage et que nos réalités sont distantes, se frôlent sans jamais se croiser. Il semble que plus le temps avance, plus les choses s’éloignent et plus le fossé entre nous semble difficile à se réduire.

Heureusement, la remarque désobligeante de l’homme n’a pas terni la soirée plus que cela. En fait, c’est même tout l’inverse. N’importe qui, qui n’aurait pas l’habitude d’un tel spectacle serait émerveillé et enchanté par la teneur de l'événement. Ce genre de remarques, insidieuses, hostiles, qui n’ont pour but que de pimenter la latence évidente de la soirée, ne viennent que des habitués. Ceux pour qui les codes sont acquis, bien verrouillés et pour qui cet exercice n’est qu’une parade, usuelle. Il ne faut pas se tromper, c’est bien le cas. Amener sa progéniture dans ces soirées mondaines, avec l’ensemble des grandes familles, c’est un entraînement. Une fois qu’ils ont l’âge de raison, les héritiers sont libres d’y participer sans tutelle, de se déplacer, de dialoguer. Aucun risque de manque de convenance, aucun nom d’une grande famille ne serait oubliée.

“Pawel hein ? Je t’appellerais Aleks, c’est plus simple.”

C’est dit avec un sourire espiègle, tout en récupérant la bouteille de vin qui est tendue vers moi. Boire du vin à même le goulot, mon père serait furieux, surtout un si bon vin. Rien que l’effronterie de ce geste me fait sourire, en pensant au fait que mon copain se serait bien moqué des convenances lui aussi. S’il avait été là. “j’ai la tête d’un employé ? Tu réfléchis quand même un peu avant de dire des choses donc, bien vu, je suis Armis Moore mais ce que je disais est vrai, un dîner avec ma famille, c’est encore plus … long si tu y participes un jour. Surtout si tu as mon frère à côté de toi, il…parle beaucoup.”

A l’inverse, dialoguer chez moi est quelque chose de plus rare. Je préfère prendre le temps d’analyser, réfléchir et ne pas m’épuiser. Pour dire des choses qui sont intéressantes, pour garder un espace social plutôt simple, pas trop chargé. Et encore, si vous rencontriez mon copain, c’est le mutisme incarné, depuis l’adolescence.
“Pas mal ce vin donc ? Tu étas déjà venu avec ta famille à une de nos soirées ? J’en ai pas de souvenirs….”

Prenant une nouvelle gorgée, je tend à nouveau la bouteille à Pawel, dans un jeu de passe passe intéressant. Déjà un peu éméché, c’est probablement ma limite en termes d’alcool. Père m’aurait déjà arrêté, mon frère se serait arrêté de lui-même, fils parfait. Je me contente de grimper sur un des meubles comptoirs en bois. L’espace est exigu mais agréable, il y règne une ambiance douce, loin des paillettes d'au-dessus. Plus le temps passe, plus ce sont ces simplicités qui rendent mon quotidien agréable. Un échappatoire. En fait, tout pour fuir ma famille, de gré ou de force.

“Non, pas souvent. Je ne vie pas ici. - le sourire est léger et une fermeté apparaît directement derrière. Bien que Pawel soit un homme de mon âge, je ne lui fais pas confiance. Pas assez pour lui raconter, malgré le sous-entendu mon orientation. L’avouer, ce serait le risque que toutes les familles de sorciers purs l’apprennent d’ici une heure. Et que ma tête soit sur une pique en décoration devant le manoir, moi, tué par mon père. Même pas en rêve ! - je me disais juste que je pouvais te montrer que la soirée peut être intéressante. Il faut juste fréquenter les bonnes personnes et les bons endroits.”

Un léger clin d'œil, je penche la tête sur le côté volontairement et décidant que le suspens a assez duré, j’ôte le masque. Il dévoile des yeux bleus, qu’on voit malgré la pénombre de la pièce et mes cheveux châtains. “Et toi, tu suis souvent des inconnus dans des caves pour boire ?”

Un jeu de question léger, mais qui permet au moins de se jauger, d'évaluer l’autre. “Tu es né à Varsovie ? Vu que tu as dis que ta famille vient de là-bas.”
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Armis Moore
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Armis Moore
Ven 10 Nov 2023 - 2:45
Vendredi 18 Novembre 2005






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Manoir des Moore










Étonnant, comme déroulement de soirée. Ce genre de rassemblement entre sang-purs de la Haute, auxquels Pawel pouvait assister parfois, ne se terminaient jamais aussi rapidement dans une cave sombre et humide. Pour ainsi dire, jamais. Le jeune homme avait apprécié l’audace de l’autre garçon, aussi arrogant et snob pouvait-il paraître. Peut-être n’était-ce qu’une impression, pour se donner un genre, comme le polonais avait l’habitude de faire très souvent. Comme ce soir-là, par exemple, où il venait de rencontrer cet autre type d’une manière peu conventionnelle, et avec qui il allait probablement passer une bonne partie de la réception. Le brun se la jouait, à discuter dans cet endroit exigüe tandis que ses parents le chercheraient partout afin d’être sûr que leur fils ne fasse pas n’importe quoi.
Sans aucun scrupule à gâcher un si grand vin, ce dernier le buvait au goulot sans se préoccuper de ce que son interlocuteur penserait de ce geste, il devina juste un léger sourire sur ses lèvres, il n’en était pas choqué. Pawel grimaça et haussa un sourcil lorsque l’autre décida de l’appeler Aleks, il n’en comprenait pas l’utilité. Snobinard au point de ne pas appeler une personne qui venait de se présenter, par son prénom ? Le polonais finit par ricaner lorsque le jeune Moore parut offusqué, dans ses paroles, par le fait d’avoir été pris pour un employé. Armis, donc. Une bonne vengeance que d’insinuer que Pawel ne réfléchissait pas avant de parler. Une réflexion qui aurait pu l’agacer, si il n’avait pas une bouteille de grand vin dans la main.

« Mon prénom ne te convient pas, peut-être ? Il n’est pas assez « british » pour toi, Armis Moore ? Si ton frère est aussi pédant que toi, je serais ravi de dîner avec lui pour le remettre à sa place. »

Le polonais affichait toujours ce même sourire provocant et sarcastique, tandis que la bouteille allait et venait entre eux jusqu’à bien l’entamer. Déjà légèrement éméché avant de venir, il en faudrait plus au grand brun qu’il était pour le saouler. Il avait enlevé le masque qui lui cachait juste le contour des yeux, mais il n’y avait aucune surprise dessous, il était le même, aussi fier qu’un paon, trimballant ses sarcasmes en toutes circonstances.

« C’est vrai, j’ai pas réfléchi. Un employé aurait tout fait pour satisfaire mon désir de vouloir boire une bonne vodka bien glacée. Et il ne porterait pas un masque aussi ridicule. »

Pawel pouffa de rire tandis qu’il déblatérait ces propos, tout en prenant une nouvelle gorgée de vin. Son compagnon de soirée lui avait demandé si il était bon, à vrai dire il n’aurait su le dire. L’héritier Szlarski ne s’y connaissait pas en grands vins, et il ignorait comment faire la différence entre un bon et un mauvais. Il haussa alors les épaules, l’air légèrement plus sérieux.

« Je ne sais pas, je n’ai jamais aimé le vin. Mais la bouteille avait l’air chère, alors… » Alors il était sûrement bon. Sauf que le polonais ne savait pas faire la différence entre un bon et un mauvais vin. Mais imaginer la tête du propriétaire en s’apercevant que ses bouteilles les plus chères avaient été descendues par quelqu’un qui n’y connaissait rien, l’amusait. « Nous ne venons pas souvent en Angleterre, et ici c’est la première fois. Crois-moi, tu t’en souviendrais sinon… »

Pawel ricana de nouveau. Aussitôt qu’il avait passé un pied dans l’enceinte de ce Manoir, il allait faire en sorte que les Moores ne soient pas prêts d’oublier le passage de la tornade Szlarski. L’idée maintenant qu’il discutait avec Armis, était de l’entraîner dans les potentielles frasques que pouvaient faire deux jeunes hommes de la Haute, pour faire enrager tout ce petit monde bourgeois. Par pure provocation, pour s’amuser et rendre cette soirée plus décontractée. Le tout à présent était de trouver quoi faire, et de tâter le terrain pour en savoir plus sur le jeune Moore.

Celui-ci avait tendu une perche, si il pensait montrer au grand brun que ce genre de réception pouvait être intéressante. Un plus large sourire s’était dessiné sur ses lèvres, Armis était peut-être moins snob qu’il n’en avait l’air. Pawel s’était déjà demandé si il avait pour habitude d’emmener des mecs picoler dans une cave sombre. La tournure de la conversation devenait plus amusante.

« Non, jamais. Tu n’as pas manqué d’audace, et j’aime bien ça. J’attends d’en voir plus, maintenant. » De quoi était capable son homologue britannique ? L’aîné Szlarski avait bien hâte de le découvrir.

La bouteille continuait d’aller et venir entre les deux, mais il y en avait un qui buvait plus vite que l’autre. Le fils Moore consommait la boisson avec modération, peut-être qu’il ne tenait pas l’alcool. Tant pis pour lui, le polonais n’avait pas l’intention de lui laisser part égale pour autant, il n’avait qu’à accélérer la cadence. Mais il avait l’air de préférer faire la conversation. Pour le moment le but était de faire connaissance, alors Pawel n’y vit aucun inconvénient.

« Oui. Et j’ai étudié à Durmstrang. Je travaille au Ministère polonais, maintenant. Et toi ? Tu as dit que tu ne vivais plus là, alors tu fais quoi ? »

Banalités, parfois cela ne faisait pas de mal, si il fallait en passer par là pour s’accorder une once de confiance. Entre temps d’ailleurs, Armis était allé s’asseoir sur un comptoir en bois, et surpassait donc son interlocuteur, bien qu’il n’était pas beaucoup plus petit que Pawel. Aussi, il avait hôté son masque, ainsi il le détailla un instant, sans chercher à s’en cacher. Adrian l’aurait sûrement apprécié. Mais il n’était pas là, malheureusement. Eugeniusz refusait de le voir, et de toute façon, les sang-de-bourbe comme lui n’étaient pas conviés à ce genre de soirée.

« Mieux sans masque, quand même. » acheva-t-il avec son éternel petit sourire provocant au coin des lèvres et sa bouteille de vin à la main.








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Pawel A. Szlarski
Dim 12 Nov 2023 - 12:25
Le masque ôté, que reste-t-il ? Guère plus qu’un homme. Celui qui est tombé amoureux de son amour d’école, depuis tant d’années. Cet homme qui a appris à apprécier les hurlements que peuvent procurer les silences. C’est lui, qui me l’a appris, à force d’obligation. Comme on apprend à un enfant par exemple, chaque jour, petit à petit. Et que reste-t-il quand on se dévoile ? Foncièrement, sans masque, sans artifices. Loin de cet apparat et de la mondanité ambiante, juste un sorcier, figurant sa vie au travers des beaux yeux de son homme.
Un homme épris, doux, à l’écoute. Un homme loyal, dévoué, fidèle. Quelqu’un d'ambigu, d’ambitieux, téméraire, un peu fier. Loin des regards portés par la famille Moore et des obligations familiales.

Que reste-t-il derrière le sien ? Quelque chose de plus tangible que cette attitude vulgaire et grossière ? Pawel me fait penser à n’importe quelle personne de la bourgeoisie sorcière. Pour ce genre de milieu, il faut s’armer, mettre une carapace qui vous protège, vous isole. Ce serait un mensonge de dire que ce monde est “dur”. Non, ce n’est pas tout à fait cela, c’est plutôt qu’il faut apprendre à s’oublier pour satisfaire certaines exigences. Alors, l’homme face à moi ne me fait pas penser à quelqu’un de spécial, juste un jeune homme plutôt hautain, espiègle peut être, enrichi de ses années à être au dessous de tout le monde.

Le genre de personne qu’Il détesterait, s’il était là. Les même qui l’embêtaient à Poudlard quand il était enfant et pour lesquels il dirait : ce ne sont que des égoïstes, riches, odieux. S’il avait été là, qu’aurait-il pensé de Pawel, exigeant de la vodka à la place d’un des vins les plus délicieux de cette planète ? Tout simplement parce qu’il en a  le droit, qu’il sait que cette requête ne sera pas mal prise, pas par moi. Après tout, du vin ou de la vodka, quelle différence ?

Assis sur ce comptoir, je bois le vin à même le goulot et j’imagine d’avance le regard que pourrait avoir mon père sur ce geste. Ce  n’est pas la première fois, ni la dernière. Le jeu de cette bouteille passe de mes mains vers celles de Pawel, dans un jeu d’aller retour qui n’a pour but que l’inhibition. L’ambiance y est plus intime, plus  douce, moins bariolée que celle à l’étage.

“Mon frère a un bon caractère. - un sourire amusé, sans répondre à la remarque sur son prénom. Inutile en réalité, le prénom est plutôt beau, le changé est là juste pour le plaisir de l’énerver. Peut-être autre chose. - tu l’adorerais.”

Je le dis avec un sourire dans la voix, posant la bouteille pour de bon car les effets de ces premières rasades d’alcool se font sentir.  Le début d’un état un peu cotonneux, plus doux, moins rigoureux que la posture que j’ai dû tenir toute la soirée. Et visuellement, l’invité de ce soir peut le voir à la façon, légère, mais présente, plus nonchalante dans laquelle je me tiens. Ici, il n’y à pas tous les regards pour exiger quelque chose de plus formel et ce n’est probablement pas un autre héritier comme l’est le sorcier face à moi qui me reprendrait. Une sorte de connivence dans la façon dont on vie, l’un et l’autre.

Le sourire provocant du polonais m’affecte par moment sans que  je ne le laisse apparent. En réalité, je le trouve intrigant tout comme irritant, à se présenter ici, faire des remarques désobligeantes comme s’il possédait le lieu. D’après ce qu’il en dit, sans connaître les spécificités si délicieuses d’un bon vin, mais quand même présent, à en boire chaque goutte. Avec un jeu d’acteur parfait, car s’il ne l’avait pas dit, je n’aurais probablement jamais deviné qu’il ne s’y connait pas. C’est peut être cet élément, de tous dans ce début de personnalité que je découvre qui me donne  envie de partir. Sa capacité à bluffer son auditoire, à prétendre.

“La bouteille est chère. Quel gâchis en fait, si tu n’y connais rien. Pas de vodka ici, désolé. - sans l’être vraiment, je  le dis en penchant la tête sur le côté, écoutant la suite attentivement, le regard figé dans le sien - première fois dans notre belle patrie, tu parles très bien la langue pourtant. Tu en penses quoi ? Enfin, à part le fait qu’on a pas de vodka ?”

Lentement, j’attrape deux verres à côté de moi et une autre bouteille de vin, moins chère mais avec des effluves différentes. Je  prend le temps d’ouvrir  la bouteille  en détaillant mon geste, comme si ça pouvait l’interesser. Après  tout, autant lui faire apprendre quelque chose ce soir, il ne sera pas venu pour rien. Peut être que c’est juste une façon malhabile  d’occuper mes mains, trop proches de lui.

“Il faut l’ouvrir doucement, et faire attention à ce que le bouchon ne tarisse pas le goût du  vin. - tout en procédant à l’ouverture, je sers le fond d’un verre, en aérant le vin - il ne faut pas le boire tout de suite, si tu veux sentir le goût et que l’amertume se libère. Tu attends quelques secondes, voir minutes, puis tu en respires l’odeur. Le vin ne pique pas, pas comme la vodka, il faut  le garder un peu en bouche, boire lentement. “

Et lentement je goûte le fond de mon verre, prenant mon temps pour réfléchir à comment répondre à ses questions. Durmstrang est une bonne  école, assez difficile et si  on y réfléchit, ça ne semble pas avoir apaisé ce caractère de feu que j'aperçois face à moi. L’annonce que l’héritier polonais travaille dans le ministère ne me surprend  pas tellement, je m’y attendais. Ce genre de métier, dans les familles des supérieurs, est assez évident, cela coule de source, surtout pour un aîné. Mon frère y à échapper, parce que j’ai bien voulu m’y contraindre. Il  n’aurait jamais eut la carrure. Que Pawel en fasse partie montre plusieurs choses : premièrement, ce n’est pas n’importe quel héritier anodin qui souhaite s’amuser ce soir, secondement, il a sans doute un poste très élitiste, ou du moins, en raison de son âge, en aura un à l’avenir. Une question de temps.

“Est-ce que c’est comme ce qu’on raconte, Durmstrang ? Ils disent que c’est une école très stricte, mais je suppose qu’elle forme très bien. Tu fais quoi au ministère ? - j’esquive volontairement les questions, prenant soin d’y répondre vaguement, par pudeur peut-être ou simplement parce que je n’ai  jamais aimé parler de moi-même, préférant à ce jeu de découverte recueillir des informations sur ma rencontre de ce soir. Un homme intéressant, puissant, intelligent derrière des airs arrogant et exécrable, c’est une évidence. Je peux presque le sentir, à la façon dont son regard bleu se pose sur moi, la perspicacité, la réflexion. Pawel n’a rien du personnage qu’il montre, du moins, il ne semble pas être aussi stupide qu’il le prétend. - Poudlard, serpentard. Je travaille dans le service de mon père, au Ministère de Londres. “ Un point commun.

Le masque déposé sur le comptoir, j’ai déposé le verre à pied non loin de moi, laissant son regard se promener sur moi. Les frissons d’une première rencontre, l’hésitation. Pas de timidité mal placée non, juste la possibilité pour lui de lire un petit peu. Sa remarque me faut juste lever un sourcil, à moitié amusé.

“Alors, ce vin ? - pour esquiver ce pseudo compliment et la latence que crée la découverte  de mon visage - tes parents n’ont que toi en enfant ? Pas  de frère ou de sœur ? La mienne doit être en haut, à danser avec son futur mari.” Un sourire aux lèvres en pensant à ma petite soeur. Bien que je ne sois pas proche  de mon frère, elle est tout mon monde. Une confidente, quelqu’un de confiance. Un repère face à l’absence de ma mère, celle de mon père qui préfère son travail à sa famille. La seule famille que je tolère chez moi,  en présence de mon amour.

“Elle adore ce genre de soirée contrairement à toi. Les belles robes tout ça….je te la présenterais si tu veux.”

Lentement, sentant les effets de l’alcool dans mes veines, je passe une main dans mes cheveux, y mettant un joyeux désordre. Je me sens bien, un peu trop même et je remonte légèrement les manches de ma chemise blanche pour faire passer le léger coup de chaud qui n’est dû qu’à la boisson. Pour reprendre contenance, probablement.

“Ta famille doit t’attendre…” Une façon  de prendre congés de lui, lui demander de sortir. Peut être que cette aventure ici était stupide. Intéressante, mais dangereuse et pernicieuse. Ils n’auraient pas dû venir ici.
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Armis Moore
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Jeu 16 Nov 2023 - 7:23
Vendredi 18 Novembre 2005






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Manoir des Moore











Les joues réchauffées par les effluves des différents alcools passés dans son organisme depuis le début de cette soirée, et même avant, la langue de Pawel se déliait sans réellement de retenue. Il avait toujours eu une grande gueule, mais cette bonne bouteille de vin rouge accentuait bien ce trait de caractère. Armis au contraire, semblait plus réservé. Mais, il n’avait probablement pas bu autant que son interlocuteur avant la réception de ses parents, lui. Cela se sentait dans sa manière de se tenir, de parler, que Moore était quelqu’un de plus posé et raisonnable que le jeune Szlarski. Et à en juger sur ce qu’il disait sur son frère, il ressemblait peut-être plus au polonais ? Celui-ci haussa donc les épaules et acquiesça, le but de la soirée n’était pas non plus de rencontrer toute sa famille. Mais si toutefois il croisait ce fameux frère, il saurait à quoi s’en tenir, même si il n’était pas convaincu de la franchise de l’anglais, difficile de savoir si il était sérieux ou ironique. C’était toujours le problème avec des gars comme lui, leur snobisme et leurs sarcasmes perpétuels les rendaient hypocrites et indescriptibles.
Armis avait beau avoir ôté son masque, Pawel avait l’impression qu’il le portait toujours, d’une certaine manière. Et il avait beau essayé de le chercher un peu, de casser cette carapace de sérieux qui se tenait face à lui, Moore semblait inaccessible. Les provocations du grand brun n’avaient pas d’effet sur lui, il les ignora superbement, même, et continua ses questions. Entre autre. Il lui fit bien comprendre, une nouvelle fois, qu’il n’y avait pas de vodka ici. Que des grands vins, aux noms plus pompeux les uns que les autres, que le blondinet s’empressa de présenter à l’aide d’une nouvelle bouteille, l’autre étant finie. Il avait sorti deux verres, et démontra à son invité polonais comment servir un vin digne de ce nom, comment le goûter et ainsi le démarquer d’une piquette. Pawel l’observait, non sans se retenir de rire. Quelle prétention, incroyable. Il ne put se retenir bien longtemps et pouffa d’un rire moqueur.

« Ben voyons. Très cher… » lâcha-t-il, dans un mauvais français. Cette démonstration lui faisait penser à un service à la française. Qu’il n’avait jamais expérimenté, mais en avait entendu parler.

« C’est bien, tu sais verser du liquide dans un verre à pied, félicitations. » Si il s’écoutait, Pawel se payerait la tête de son hôte toute la soirée. Mais il appréciait la conversation, malgré tout. Et Armis faisait l’effort de poser des questions pour apprendre à le connaître d’avantage. Il lui avait demandé avant la démonstration comment il avait trouvé le pays, et appris la langue. Le sang-pur haussa une nouvelle fois les épaules.

« Ma mère est anglaise, en fait. Et puis les cours à Durmstrang sont en anglais, on était obligé d’apprendre la langue. Mais tout ce que je connais de ce pays, ce sont vos Manoirs, où se tiennent ce genre de soirées. Leur architecture est différente, par rapport à chez nous. »

Effectivement, les châteaux polonais étaient bien différents des manoirs anglais, mais Pawel ne pouvait pas lui dire grand chose d’autre. Lui ne vivait pas dans un château, mais bon nombre d’amis de ses parents y vivaient. L’architecture était plus baroque ici, alors qu’en Pologne, l’art roman se mêlait d’avantage aux ornements gothiques. Mais il ne s’y connaissait pas suffisamment pour risquer de se lancer sur une conversation sur l’architecture.
Pawel suivit donc le rythme d’Armis en faisant honneur à la nouvelle bouteille, et il s’efforça de suivre ses recommandations. Il le sentit d’abord, puis le porta lentement à ses lèvres. Il y décela effectivement une légère différence de goût, mais il ne s’y connaissait tellement pas qu’il était incapable de dire quel était le meilleur vin des deux. Il avait probablement déjà trop bu. Légèrement euphorique, le polonais regarda son verre un instant, puis en but plusieurs gorgées. Face à lui, l’anglais demanda si les « on dit » au sujet de Durmstrang étaient véridiques, puis ce qu’il faisait au Ministère de Varsovie, enchaînant que lui-même travaillait au Ministère londonien, très réputé dans le monde sorcier étant donné qu’il était au cœur des relations internationales. Quel prestige, le jeune Szlarski espérait y rentrer un jour, à son tour…En tout cas, les deux garçons avaient un point commun. Tous deux pistonnés par leurs pères, aux Ministères de leurs pays.

« Serpentard, hein…Évidemment. » Les échanges avec Poudlard et Beauxbâtons n’avaient pas été rares durant la scolarité de Pawel, il connaissait bien les Maisons de chaque école et leurs caractéristiques. « J’étais chez les Wolverines. C’est un peu comme votre Gryffondor. Mais en mieux. » Un nouveau ricanement, d’une arrogance bien connue, avant de reprendre, levant les yeux au ciel. « Comme c’est original, un fils de sang-pur pistonné par son géniteur. C’est quel département ? Moi je suis assistant administratif au département de la coopération magique. Grâce à l’autre connard. »

Eugeniusz, c’était bien de son père qu’il parlait. En une phrase, le jeune Szlarski laissait deviner à Armis que les relations familiales étaient très conflictuelles. Heureusement, le reste de sa famille rattrapaient un peu le coup. Le blond évoqua d’ailleurs sa jeune sœur, dansant à l’étage avec son futur mari, après avoir demandé au polonais si lui avait également une fratrie, ou non. Moore spécifia que sa sœur aimait ce genre de soirée mondaine, l’occasion de porter une belle robe de princesse. Tout ceci était bien rétrograde. Mais telle était la société conservatrice dans laquelle ils évoluaient…

« Tu penses que je ferais un meilleur mari que ce plouc à qui elle a été promise ? Ce ne serait pas difficile ! » Encore une fois, Pawel s’amusait à provoquer, tout en continuant de boire le vin servi. Lorsqu’il eut terminé son verre, il s’en servit même un autre. Il ignora donc la question, le geste parlait de lui-même. Armis quant à lui, semblait jeter l’éponge… « J’ai aussi une petite sœur. Et deux petits frères, des jumeaux. Mais crois-moi, je ne pense pas qu’ils m’attendent. »

Pourquoi vouloir renvoyer l’héritier polonais à l’étage maintenant ?

« Tu veux te débarrasser de moi ? » Il pouffa de rire, il fallait vraiment qu’il arrête de boire, il allait finir par lâcher une bombe qu’il n’aurait guère souhaité ébruiter. « Je croyais que tu voulais me présenter ta sœur ? Et ton frère, aussi. Même si j’en ai un peu rien à foutre de rencontrer ta famille, mais bon. »

Elle était sûrement mignonne et sophistiquée, comme le grande majorité des sorciers qui peuplaient cette soirée. Pawel, définitivement ivre, s’amusait de la situation et se plaisait à se montrer toujours aussi provocant et agaçant.

« Les mariages arrangés c’est bon, j’veux plus en entendre parler. » Il s’approcha alors un peu plus près d’Armis, intrigué de savoir pourquoi il voulait que son invité ne remonte aussi rapidement, alors qu’il l’avait lui-même emmené dans cette cave humide. Se pouvait-il que Monsieur le snobinard n’assume pas d’être éméché par l’alcool ? Et qu’il ne veuille pas se montrer ainsi devant son papou et chéri. C’était fort possible.« T’es bourré, Snobi-Moore ? » Surnom puéril que Pawel venait d’inventer à l’instant.










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Pawel A. Szlarski
Sam 18 Nov 2023 - 17:57
Si l’effet du vin semble n’avoir aucun effet, c’est ma capacité à composer une image constante en toute circonstance. Il semblerait que mon interlocuteur est moins précautionneux à ce sujet, enfilant les rasades de boissons avec une aisance quelque peu déconcertante. Le masque est toujours là, il est juste différent. Il parle de retenue, de rigidité disciplinaire travaillée depuis des années. Inaccessible, en partie du moins. Ce n’est réellement qu’une question de temps, et d’acharnement probablement que mon masque disparaîtra totalement.

Être raisonnable, posé, composé d’une image d’exemplarité est le minimum requis pour daigner mettre les pieds dans ce manoir. Déjà, mon père serait vraiment surprit de me voir grimper sur ce comptoir, dans un espace aussi étroit avec un homme. Qu’en pensent les invités ? Je me retiendrais bien de lui dire que je vis avec un homme, mais cette information est gardée le plus secret possible. Bien sûr, au fil du temps, les amis de la famille apprennent cette information, et, moi comme lui, pouvons être sûrs que ce n’est pas une bonne chose. Dans ce milieu plein de coutumes, de règles, d’honneur, il ne fait pas bon vivre d’aimer un autre homme. Une des raisons pour laquelle il ne sera jamais invité ici sur le devant de la scène sociale qu’est cette soirée mondaine. Ceci n’est que le début d’une liste très longue d’interdits sociaux qui existe depuis mon plus jeune âge dans ma vie. A vrai dire, même aimer un homme a été le fruit du hasard. Un beau hasard. Sans cette rencontre, aucun autre homme n'aurait atteint mon lit ou mon cœur. Par simplicité, pour mieux s'intégrer.

Quoiqu’il en soit, si le grand Anthony Moore me voyait ici, la déception ne se lirait même pas sur son visage. Non, plus vicieux que cela. Il attendrait sagement que tout le monde disparaisse pour que la dispute éclate, dans le secret de la sphère familiale. Pour ma mère, aucune réaction, comme souvent. Encore esclave et sous l’emprise du temps, c’est une carapace de ce que jadis elle était, une femme belle, douce, puissante. Elle n’est plus que la transposition de cela désormais. Insignifiante.

Pourtant, je ne ment pas spécialement en mentionnant à l’héritier Szlarski mon frère. Silas est un homme différent de moi. Moins contenu, plus jovial, plus emporté. Il serait plus intéressant aux yeux de Pawel, à n’en pas douter. Mon frère à ce côté ouvert, trop émotif sans doute, il rend les choses plus belles par sa présence. Malheureusement, ça fait de lui quelqu’un d’incompétent à la contenance, à la droiture. Il n'aurait pas fait quelque chose de très sérieux pour travailler au Ministère, pas vraiment fiable. Pawel l'adorait, s’il recherche, comme il semble le démontrer, un partenaire de beuverie.

“Je ne sais pas juste verser du liquide dans un verre à pied, tu l’apprendras petit à petit. - Aucun sous-entendu à ma phrase, par contre, de la suffisance, de la prestance. Une affirmation née d’années à pratiquer la magie, à m’entrainer, savoir me battre, à savoir dialoguer avec élégance, à connaître les titres, noms des familles riches. A étudier la politique, les alliés à la Cause, à étudier le climat politique international. Les compétences sont grandes, en majeure partie grâce à l’éducation que j’ai reçue. - Mieux, je sais apprécier la vodka et les grands vins.”

Une petite pique lancée pour le simple plaisir de lui signifier qu’on peut éduquer son palais à différents arômes. L’attitude de Pawel semble pourtant être surjouée. Est-il un seul instant ainsi ? En partie sans doute mais, il ne peut pas être qu'emporter, impulsif et dans l’amusement. Pas si comme il le dit il travaille au Ministère chez lui. C’est une réalité de fait, pour être un membre fiable de ce système, il faut savoir démontrer des compétences digne presque d’un soldat. En partie, du moins.

“C’est dommage…que tu ne connaisses que ça du pays. Les manois, se sont des enclaves, tu t’en doutes bien. Ici, il y à les plus grandes familles de sangs-purs mais…ce n’est pas l’ensemble de l’Angleterre. Tu n’as pas pris le temps de visiter ? En transplanant, c’est vite fait. Bon, de toute façon, on est coincés à cette soirée. “

Si sa mère est anglaise, d’une certaine façon, je comprends l'affiliation et la présence de Pawel ce soir. Mon père aime s’entourer de personne puissante, il aime la scène politique mais pas autant que sa présence sur la scène sociale. Se montrer, être d’une belle apparence mais surtout, dialoguer avec du monde. La connexion, le réseau, ce sont autant d’éléments qui lui sont importants.

Il pourrait très bien provenir d’une famille séparée, fait rare chez les sangs-purs, mais pas impossible. Je laisse progressivement les questions de côté, il sera temps de les poser à qui de droit, mon père. Il saura y répondre, à condition qu’elles soient posées avec intérêt mais intelligence.

Je préfère me concentrer sur les réactions de mon invité de fortune. S’il relève mon appartenance à Serpentard, je ne fais que hausser un sourcil. Un vieux tic que je garde depuis l’enfance. Les à priori ne m’intéresse pas. Les segmentations que les écoles font sont pour mieux encadrer les élèves, les orienter, mettre en valeur leur compétence mais également leur caractère. Ce n’est pas un côté prédestiné, des serpentards de mon époque sont désormais probablement au sein de la Garde. OU affilié à des moldus. Ce qu’on fait de son éducation n’est pas prédéterminé.

“Une dent contre les serpentards ? - un sourire léger, pour soulever un peu ma froideur. Le vin aide, à n’en pas douter. - cette école, elle est comment ? Je veux dire, visuellement, nous c’est un château. Je me suis posé la question, ça doit être différent.”

Et en même temps, pas tant que ça. Ces écoles n’ont que pour seul but l’uniformisation. “Pistonné, sans doute. Après, c’est ce que j’en fais qui est intéressant. On est au département de criminalité et de la cour magique. Mon père a un poste de décisionnaire, moi pas encore mais, j’ai du temps…Coopération magique hein. Donc je comprend pourquoi vous êtes ici ce soir.”

Je le dis un peu amusé, comprenant enfin le résultat d’un puzzle mental qui j’ai commencé à la seconde où nous nous sommes présentés. Mon père n’invite jamais personne par hasard, ils doivent discuter. La coopération magique est un sujet important. “Quoi, tu n’aimes pas ton père ?”

Occupant mes mains à nouveau, je les passe dans mes cheveux. Visiblement, prendre congés de ce Pawel sera plus difficile que prévu. Déjà, parce que malgré ce que je semble lui démontrer, il est intéressant. Par sa famille sans doute, par son caractère, qui semble être autant piquant qu’interessant. C’est un homme qui semble être intelligent, fort. A la hauteur d’une discussion.

“Tu diras pas ça quand tu les rencontreras. Crois moi, tu apprécierais mon frère.”
Eméché, Pawel semble se laisser de plus en plus aller. Et la vérité, c’est que si je tente de fuir c'est pour précisément éviter cette situation. Celle dans laquelle moi, ayant déjà trop bu, me laisser aller à parler à un inconnu. Dans un espace comme celui-ci. Par manque d’envie de perdre le contrôle. Parce que la situation en elle-même est déjà compromettante.
Choisissant pourtant le mauvais choix, je récupère la bouteille de vin pour me servir un nouveau verre. Les dés sont lancés, il sera toujours temps de partir après ce verre.

“Pas autant que toi. Visiblement, tu supportes mal l'alcool. Ne m’appelle pas comme ça…” Le ton est ferme, posé pour mettre des limites claires. La main légèrement frémissante sur la bouteille de vin, je le regarde attentivement, peut-être plus longtemps que nécessaire.

“Raconte moi alors, tu n’es pas que cet homme qui bosse au Ministère. Quoi d’autres ?”
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Armis Moore
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Ven 24 Nov 2023 - 2:55
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Manoir des Moore











Au fil de la conversation, une question trottait toujours dans le crâne du jeune Szlarski, se demandant si Armis Moore était réellement celui qu’il paraissait être, face à lui. Probablement pas, car il ne devait pas faire exception à la règle des héritiers sang-pur, entraînés et habitués à toujours paraître le plus parfait possible pour évoluer dans cette sphère sacrée du monde sorcier. Quitte à se donner un autre genre, une personnalité. Pawel non plus, n’était pas une exception. Certes, ce genre de soirée l’ennuyait tellement qu’il préférait jouer les petits cons arrogants et moqueurs, il n’avait pas accepté de suivre Armis dans cette cave pour parler de trucs ennuyeux. À descendre les bouteilles de vin chères du paternel Moore, les deux héritiers semblaient avoir un terrain d’entente. Le polonais ne pouvait s’empêcher de provoquer gentiment son compagnon de soirée, ce dernier qui paraissait si sérieux tandis que son invité au contraire faisait preuve d’une légèreté qui lui ressemblait bien. En réalité, Armis faisait certainement parti de ces hommes, bien ancrés dans le moule que l’on avait conçu pour eux, petit soldat fidèle aux principes sang-purs, prétentieux et snobinards. Qui ne manquait pas de prestance non plus, lorsqu’il expliquait comment servir un bon vin.
Un sentiment contradictoire s’emparait de Pawel au fur et à mesure de la conversation, car Moore était typiquement le genre de type qui l’insupportait au plus haut point. Ainsi étaient lés sang-purs britanniques, souvent ; prétentieux et réservés, comme si le monde magique ne tournait qu’autour d’eux. En Pologne, la mentalité n’était pas la même, malgré les principes communs. Les hommes de la famille Szlarski par exemple, étaient plus sanguins et brutes de décoffrage, plus spontanés et francs. Pourtant, la compagnie de l’ancien Serpentard restait intéressante, et Pawel commençait à apprécier sa compagnie. Il semblait immunisé contre les provocations de son compagnon de beuverie jusqu’à présent, ce qui donnait un challenge de plus au polonais, mettre l’ambiance à cette soirée ennuyeuse, et tenter de faire sortir de ses gonds le fils Moore. Ou au moins, réussir à lui enlever ce masque si sérieux qu’il affichait.

Portant son verre à ses lèvres, le jeune Szlarski écoutait son hôte plaider en la faveur de son pays natal, acquiesçant brièvement. Il ne doutait pas que, comme chaque pays, l’Angleterre regorgeait de secrets à découvrir. Seulement, la venue de la famille de Pawel serait brève, car leur portoloin les ramènerait à Varsovie aussitôt la réception terminée.

« Une prochaine fois, peut-être. Je rentre à Varsovie aussitôt la soirée finie. »

Sous-entendant, que cela ne le dérangerait pas de revenir rendre visite à Armis pour qu’il lui fasse découvrir ce qui lui tenait à cœur. En tant que membre du département de la coopération magique polonaise, avoir d’ors et déjà des alliés britanniques, même si il n’occupait pas un poste important, lui servirait toujours.
Ensuite, la réaction de l’ancien Wolverine sur l’évocation de Serpentard n’avait pas échappé au jeune Moore, alors qu’en réalité il se fichait bien des maisons de Poudlard, tout court. Seulement, il avait vu passer des élèves de là-bas au cours de sa scolarité, et Serpentard avait la réputation d’accueillir en majorité les héritiers au sang-pur débordant d’ambition, et tout aussi prétentieux que l’homme qu’il avait face à lui. Donc, son ancienne appartenance à cette Maison n’étonnait guère le polonais, dont le sourire s’élargit en voyant les lèvres d’Armis s’étirer légèrement.

« Attends, serait-ce un sourire que je vois là ? » Pawel fît mine de plisser les paupières, comme si il analysait le sourire de son interlocuteur alors qu’il se payait ouvertement sa tête, une nouvelle fois. « Il a fallu attendre deux bouteilles de vin. Bois pas trop, sinon je pourrais même t’entendre rire. »

Lui, il riait. Et il en avait grand besoin, il fallait bien l’avouer. Cette conversation lui faisait du bien, et malgré les moqueries, Armis restait.

« Durmstrang est aussi un château. Mais beaucoup plus petit que Poudlard en apparence, car les salles de cours et salles communes sont construites aux sous-sols. » De ce fait, l’environnement y était plus sombre et austère. Droiture et rigidité étaient les maîtres mots de cette école de sorcellerie bien particulière, où évoluaient uniquement des enfants au sang-pur. À quelques exceptions près. « Je n’ai rien contre Serpentard, je ne suis juste pas étonné que t’y sois allé. Le problème, avec votre Poudlard, c’est qu’il y a beaucoup trop de sang-mêlés et de sang-de-bourbe, ça gâche la prestance de l’école. C’est pas normal. Durmstrang n’accepte que les sang-purs. »

Adrian faisait parti des exceptions. Durmstrang l’avait accepté, étant né de deux parents sorciers. Mais la présence d’un bâtard dans sa famille, même si le jeune homme n’y était pour rien, lui collait une étiquette de sang impur. Pawel était le premier à le qualifier de sang-de-bourbe, mais c’était plus de la taquinerie qu’autre chose, même si Adrian n’appréciait pas. Ils se disputaient souvent à ce sujet, leur histoire à Durmstrang s’étant mal terminée.
Le moment partagé avec l’héritier Moore aidait son invité à ne pas trop souffrir de l’absence d’Adrian. En fait, les deux blondinets semblaient avoir pas mal de points communs. Ce qui plaisait bien au jeune Szlarski.
Intéressant, ce poste à la cour magique. Il ne se cachait guère d’avoir été pistonné. Le fils à Papa se dévoilait, finalement. Il n’avait pas encore de poste important, mais cela ne saurait tarder, tant qu’il resterait dans le moule. D’ailleurs, il devait certainement avoir une femme quelque part à cette soirée. Une femme qu’il n’aimait pas, qui ne l’aimait pas non plus, chacun faisait sa vie de son côté et ils se rejoindraient à un moment donné pour faire une apparition ensemble. Typique. C’était probablement ce qu’étaient en train de faire Helena et Eugeniusz. Pawel se contenta de hausser les épaules en terminant son verre de vin d’une traite.

« Oh, ça viendra. Tu l’auras, ton poste. »

Un brin d’amertume dans cette phrase, il s’était refermé légèrement. Il attrapa la bouteille entamée et se servit un autre verre, ce qui l’aiderait à aborder cette question avec plus de détachement et de légèreté. Il était déjà sacrément éméché, et allait finir par ne plus tenir debout. Mais pour le moment, le jeune homme gardait constance. Il ingurgita plusieurs gorgées.

« C’est lui qui n’aime pas ce que je suis. »

Le paternel Szlarski n’avait jamais accepté le refus du mariage avec Lyla, et encore moins la presence d’Adrian dans la vie de son fils. La déception d’Eugeniusz avait été aussi impressionnante que son dégoût, alors qu’il avait passé des années à modeler son aîné à son image, pour le voir un jour lui succéder. Sans femme, sans enfants et partageant sa vie intime avec un homme, ce n’était plus possible. Il s’était rabattu sur ses deux autres garçons, Tobiasz et Tadeusz.
Pawel se demandait d’ailleurs pourquoi Armis tenait absolument lui présenter sa famille. Lui au contraire n’y tenait pas particulièrement. Mais, dans l’idée, cela ne le dérangeait pas. Le sourire lui revint lorsque son hôte lui fit remarquer qu’il ne tenait pas l’alcool, ce dernier aussi s’était renfrogné lors de l’usage du surnom Snobimoore. Le polonais se pinça les lèvres, ricanant entre ses dents, déjà il s’était rapproché d’Armis, qui n’avait pas l’air de vriller. Au contraire, il soutenait son regard sans aucune gêne. L’alcool les aidait sûrement à oublier cette limite de l’espace vital, qu’il était inconvenant d’avoir entre deux hommes.

« D’accord Snobimoore, j’arrête. » Cette fois, Pawel pouffa de rire et but une nouvelle gorgée de vin, son air amusé flottant sur son visage. « J’avais déjà commencé à boire avant de venir, de peur de ne pas survivre à cette soirée, et de mourir d’ennui. Heureusement que je suis tombé sur toi, finalement. Snobimoore. »

Il ne bougeait pas, il fixait toujours son hôte qui souhaitait encore en apprendre d’avantage sur lui. Mais que pouvait-il dire, qui était-il en dehors du Ministère polonais ? Il n’allait certainement pas lui parler d’Adrian. Après un instant d’hésitation, il se lança.

« Je suis un excellent duelliste. J’étais le meilleur du club de combat de Durmstrang. Si tu veux t’entraîner, on pourrait se faire un duel pour s’amuser. Ici, dans cette cave. »

Mauvaise idée, très mauvaise idée. L’alcool ingurgité risquait de lui faire perdre le contrôle de certains sorts. Et Monsieur Moore pourrait dire adieu à ses belle bouteilles qui finiraient en miettes. Mais une lueur de défi passa dans les yeux bleus de Pawel, qui se rapprocha encore d’avantage d’Armis, se pavanant face à lui.

« À moins que tu aies la trouille de te faire écraser ? »








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Pawel A. Szlarski
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Pawel A. Szlarski
Mar 28 Nov 2023 - 22:05
“ Une prochaine fois, peut-être. Je rentre à Varsovie aussitôt la soirée finie. »

Le regard posé dans le sien. Une légère déception, qui passe entre nous. Comme un acte manqué, qui n’aura jamais lieu. La visite de l’Angleterre aurait été une chose intéressante. N’en voir que les sombres soirées des familles de sangs nobles et les réunions à huis clos est un vrai gâchis. Comme la façon dont il semble déguster un des plus grands vins français, sans prendre le temps, avec empressement.

Est-ce que c’est ce qu’il est ? Un homme empressé ? Impatient ? Incapable de prendre le temps. De laisser le temps s'étirer, d’en prendre la mesure, chaque étincelle. Un apprentissage qui est long. En fait, le genre de chose dont j’étais incapable, aveugle des évidences qu’il y à dans la présence de l’autre, face à nous. Avec le temps l’exercice est devenu plus facile, plus doux. Parce qu’IL me l’a apprit, avec la patience dont il a toujours fait preuve. Dans ses silences, dans les moments où il m’observait assit contre un arbre, le regard par moment rivé sur son livre, parfois sur moi. Il ne suffisait que de cela non ? L’un et l’autre, l’usure du temps et le silence assourdissant des non-dits. Aussi simple et beau que cela.

En observant Pawel, il me semble être tout l’inverse de mon homme. Il me fait penser à quelqu’un sur le fil du rasoir, qui oscille sans cesse entre un bord ou l’autre de la falaise. Et l’apnée est agréable, je dirais même qu’elle maintient tout le monde dans cette attente particulière. Parce qu’on est jamais vraiment sûr de ce qu’il fera, au bout du compte. Plonger, d’un côté ou de l’autre. Dire quelque chose de désobligeant ou de plus raisonné. Avoir ce regard, sérieux, qui me fait saisir pourquoi il est un homme au Ministère. Ou un autre regard, joueur, malicieux qui désarçonne.

“Une prochaine fois oui, peut-être.”

Laisser le doute à cette promesse. Dans quelques mois, années, qui sait ? De toute manière, les fêtes de ma famille sont récurrentes, Pawel trouvera bien une excuse pour venir ici. Les prochains, je n’y serais peut être pas, me gardant bien de le lui dire. Bien qu'obligatoire, il est de plus en plus difficile d’y participer sans sa présence à Lui. Difficile de déroger à ce côté de ma vie et en même temps, être parfaitement intégré au sein du Ministère. Les regards ne sont pas toujours sympathisants, un homme avec un homme, c’est rarement bien vu avec eux. Inutile d’alerter l’invité de ce soir pour cela.

“Durmstrang est une bonne école, mais j’ai bien aimé voir le soleil de temps en temps, le cadre est très beau. Tu as raison, ils acceptent trop de diversité, ça pose des problèmes. Enfin, je n’ai pas eut beaucoup de problèmes sur ça, plus sur les cours de botanique.”

Un léger rire, pour détendre l’atmosphère. Les opinions sont partagées. Sont-elles vraiment les nôtres ? Ou le fruit de l'éducation reçue  ?  Peut être que tout cela est à redéfinir. Après des années à en parler, disons qu’au sein de notre foyer, mon homme et moi partageons des dissensions. Peut-être qu’il a raison, après tout, ils n’ont rien fait de si grave ! Il tempère suffisamment mon caractère mais, je ne pourrais jamais renier pleinement mes opinions, ni mon héritage. Encore moins le fait que je travaille au Ministère. Ma vie est dédiée aux sorciers.

Un petit temps s’écoule. La conversation diffère. Les effluves de l'alcool sont porteurs de moins de convenances chez nous. Pour moi, c’est bien moins visible, même si la posture que j’ai sur ce comptoir est un peu plus lascive que celle que je pourrais avoir sur une chaise. Observant le verre à pied près de moi, et après avoir hésité un peu, je récupère son contenu pour en boire quelques gorgées. Écoutant d’une oreille le discours, très grisé de l’héritier face à moi.

“Heureusement que tu es tombé sur moi, oui.”


Un sourire, espiègle, amusé. En réalité, il ne joue pas face à la bonne personne. Je tiens trop bien l’alcool et j’ai surtout l’avantage d’en connaître les effets. Il est presque sûr qu’avec une vodka, les rôles auraient été inversés.

“Ou tu ne tiens pas l’alcool…tu devrais t’arrêter. C’est du gachis de le boire si vite…”

A peine les mots sorties de ma bouche, je suis interrompu par la proposition. Il faut dire qu’elle prit un certain temps à monter jusqu’à mon cerveau. Cirsconpect, je l’observe le verre de main en suspens vers mes lèvres.

“Tu veux…faire un duel ? Ici ?”

L’espace est étriqué, le moindre sort qui dévie briserait la moitié des bouteilles qui coûte plus cher que plusieurs années scolaires dans n’importe quelle école de magie. En comptant que le raffut attroupe l’autre moitié très riche de cette planète, les sorciers au-dessus, présents pour la fête.

“Tu as perdu la tête avec un sort ?”

Je le dis en riant, enfilant le verre resté en suspens et le posant moins délicatement que prévu sur le comptoir. Le duel me tente, seulement l’endroit est mal choisi.

“Pourquoi pas, mais pas ici. Viens.”


Attrapant la bouteille entamée, j’en bois quelques gorgées, décidément pas assez désinhibées pour ce jeu et le guide en dehors de la cave. Pas très loin, l’espace est plus grand. Toujours une cave, mais plus grande et laissant la possibilité de jeter des sorts sans détruire tout l’héritage de mon père.

“Prêt Aleks  ?”

Je le dis en lui lançant un sourire, amusé et finalement, plutôt bien tenté par ce duel. Mon frère en serait ravi, de me voir me lâcher un peu. L’alcool aide un peu trop et surtout, aucun regard pour se poser sur nous.
Avançant vers le fond de la salle, je me mets face à lui, penchant la tête sur le côté pour l’observer. De loin, il ne peut voir que ma silhouette et mon geste, pas vraiment le regard que je pose sur lui. Stratège, calculé. Intrigué aussi, prêt à voir ce qui se cache sous l’homme face à moi, dans un combat.
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Mar 5 Déc 2023 - 3:31
Vendredi 18 Novembre 2005






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Manoir des Moore











Discuter, faire connaissance autour de quelques bonnes bouteilles de vin cher, ça allait bien cinq minutes. Maintenant que l’alcool était suffisamment présent dans l’organisme du jeune polonais, bien qu’un habitué de la boisson, il avait besoin de plus divertissement. Passer son temps à faire la conversation a un petit snobinard était distrayant, mais moins que de le défier pour voir jusqu’à quel point ce british prétentieux pouvait se décoincer. Pourtant, Pawel avait réellement apprécié la discussion et l’ambiance que tous deux avaient créée au fond de cette cave étriquée, il en avait presque oublié l’espace d’un instant, ses responsabilités, sa relation conflictuelle avec son père, Adrian, resté à Varsovie. Qui, sans doute n’apprécierait pas l’attitude de son compagnon vis à vis de l’héritier Moore, même si rien d’ambigu ne s’était installé entre eux. Mais le simple fait de le savoir en tête à tête avec un autre homme, éméchés, si proche l’un de l’autre dans un lieu étroit, l’aurait rendu vert de jalousie. Difficile de savoir quelle mouche l’avait piqué ces derniers temps, Adrian semblait traverser une période compliquée, mais refusait réellement d’en parler, ce qui laissait le sang-pur un peu sur la touche, ce qu’il n’appréciait guère.
Combattre Armis en duel allait lui changer les idées d’avantage, maintenant qu’ils avaient bien discuté, place à l’action. Même si il continuait d’insister sur le fait qu’il ne fallait pas boire le vin trop vite et profiter. L’héritier Szlarski leva les yeux au ciel, décidément il y tenait aux bouteilles de son père. Il avait l’air de ne surtout pas décevoir ce dernier, comme si ce petit snobinard considérait son paternel comme un dieu tout puissant. Rien de très étonnant finalement, en tant qu’héritier au sang-pur. C’était bien ce genre de relation que Pawel avait eu avec Eugeniusz, quelques années auparavant, avant de refuser le mariage arrangé et avouer sa relation avec un autre homme. Sujet qu’il n’était pas convenable d’évoquer avec Armis, lui comme beaucoup d’autres, n’était probablement pas ouvert là-dessus. Ce qui n’empêcha pas le polonais de glisser entre ses dents une dernière petite remarque.

« Ça va, j’ai compris que t’y tenais, à ces bouteilles…Fils à Papa. »

Légère amertume tout de même dans ces propos. Pawel tentait de dissimuler sa présente crispation, mais il n’y parvenait pas tellement. Heureusement, le fils Moore accepta le duel, non sans une hésitation, ce qui étira le sourire sur les lèvres du polonais. Il était sûr de lui, sûr de gagner, les combattants formés à Durmstrang avaient bien meilleure réputation que ceux de Poudlard. L’arrogance du jeune Szlarski n’avait d’égal que le snobisme de son homologue britannique. Précautionneux, ce dernier proposa de passer dans la pièce d’à côté. Effectivement, l’endroit serait plus approprié que la petite cave étriquée au fond de laquelle ils avaient passé un moment à discuter. Bien sûr, à l’instar de beaucoup de manoirs, celui de Moore ne faisait pas exception et cachait de nombreux lieux incongrus en son sein. Armis eut quand même besoin de prendre plusieurs gorgées de vin de plus pour accepter la proposition de duel et guider l’autre sang-pur dans la plus grande cave attenante. Ce dernier ricana avec sarcasme, amusé d’imaginer que sans les effluves d’alcool, il n’aurait probablement pas eu l’audace d’accepter.
Pawel prit là bouteilles des mains de son homologue, il termina d’une traite la bouteille et la posa sur le comptoir, avant de suivre le maître des lieux. L’espace était certes plus grand, mais toujours assez bas de plafond en voute, ce qui risquait de compliquer les échanges de sortilèges. De plus, lorsqu’il faisait parti du club de combat de Durmstrang, l’héritier Szlarski n’était pas autant sous l’emprise de l’alcool. Mais il releva le défi qu’il avait lui-même lancé, il avait envie de s’amuser.

« Prêt, Snobimoore. »

L’air arrogant, les joues rosies par les bouteilles de vin ingurgitées, Pawel était allé se placer à l’autre bout de la pièce, après avoir attrapé dans l’une des poches intérieures de sa veste de costard, sa fidèle baguette en chêne rouge et ventricule de dragon. La baguette parfaite pour le duel, rapide, efficace, mais aussi génératrice d’accidents lorsque non utilisée à bon escient. Typiquement cette circonstance-là, d’ailleurs. Ce duel n’avait pas lieu d’être. Et pourtant, il était sur le point de commencer.
Le polonais pointa sa baguette en direction de son adversaire, en position de combat.

« Honneur aux invités, bien sûr. »

Sans demander l’avis à son hôte, il entama les festivités. D’un rapide mouvement de baguette, il prononça distinctement et lança l’incantation :

« Impedimenta ! »

#1 : Réussite : Le sortilège touche Armis et ralentit ses mouvements

Le sort toucha Armis de plein fouet et ralentit ses mouvements, finalement Pawel n’avait pas perdu la main malgré la quantité d’alcool qui ruisselait dans son organisme, il avait réussi son incantation avec brio. Un excès de confiance s’empara de lui, il enchaîna dans la foulée :

« Everte Statum ! »

#1 : Réussite : Le sortilège touche Armis et le projette en arrière

Encore une réussite. Un coup de maître, Armis fut projeté en arrière, contre le mur derrière lui. Heureusement, Pawel n’y était pas non plus allé trop fort, ce n’était pas le but de ce simple petit duel. Le snobinard au sol, son adversaire vainqueur s’avança vers lui en ricanant et en se pavanant, le combat lui procurait toujours une bouffée intense d’adrénaline, il avait toujours adoré se battre et montrer ses capacités duellistes. Il toisa Armis de haut en relevant le menton, l’air prétentieux.

« Essaye de faire mieux pour voir…Même si je doute que ce soit possible. »











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Pawel A. Szlarski
Mar 5 Déc 2023 - 3:31
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#1 'Maitre du jeu' :
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Mer 6 Déc 2023 - 22:33
Une fois dans la plus grande salle, le plafond voûté donne l’impression que la voûte en pierre vous lèche le sommet de la tête. Si la salle qui nous abritait plus tôt était intimiste, celle-ci l’est tout autant. Certes, plus spacieuse, elle est une sorte de grand couloir, un peu sombre, qui ne donne la possibilité que de se mettre face à face. L’espace est immense, mais la proximité n’est pas dans les corps, plus dans les regards.

Dans cet espace, j’observe l’héritier polonais prendre une posture qui nait d’année d’entrainement. Les élèves de Durmstrang sont réputés pour leur prouesse en duel, c’est un fait. Ce sont des élèves formés à l’usure, qui prennent le temps de s'entraîner suffisamment. A Poudlard, les choses sont différentes, on accède au savoir et on se spécialise légèrement, en fonction des options. Cela donne le sentiment à l’élève de faire des choix, de pouvoir s’adonner pleinement à ce qu’il aime. Juste une seconde, une seule, je pense à mon homme, assit près du lac à étudier pensivement penché sur un livre. Il adorait la nature, il trouvait la botanique plus fascinante que tout le reste. Peut être que quelque part, il a toujours aimé la discrétion d’un art qui ne demande que d’être soi face à des plantes. Le duel est un art différent : engageant. Il confronte deux sorciers, les yeux dans les yeux. Il n’y à pas de manœuvre pour se cacher, pas de façon dérober. C’est un acte social, par extension.

Quand nous étions jeunes, il s’amusait à m’observer lorsque je préparais des potions. Lui n’y comprenait pas beaucoup de choses, mais à force de passer du temps avec moi, les rouages lui étaient moins obscurs. En grandissant, de par mon métier et l’engouement que portait mon père, je me suis aussi entraîné plus en profondeur aux sortilèges. C’est presque obligatoire, dans un département du Ministère. Ainsi, on ne peut pas dire que je suis un mauvais duelliste, ni un parfait.

Prêt à me mesurer à lui, j’attrape ma baguette planquée dans ma chaussette sous mon pantalon de costume. Le fait de la tenir me fait sourire, repenser au fait qu’ici, contrairement à beaucoup d'endroits, un sorcier n’a pas à se cacher. Et le seul risque qu’on pourrait prendre, c’est à choquer quelques convives ou énerver mon paternel. Rien de plus. Cela devrait être aussi évident que cela…

Les règles tacitement du duel n’ont pas été pleinement entretenues. Aucune vraie salutation et le petit stratagème d’Aleks a été assez simple : attaquer le premier. La façon de combattre n’est pas surprenante, j’aurais dû m’en douter. Le sort me touche avant même que j’ai le temps de réagir, ralentissant mes mouvements. La réactivité désormais amoindrie, le second sort qui se jette sur moi me propulse sur le sol à plusieurs mètres derrière moi.

Soudain, un rire sort de ma gorge, le genre de rire qui ne s’improvise pas. Juste amusé, de m’affronter à quelqu’un avec ce talent. J’ai toujours apprécié les personnes qui ont de la conversation, sont intéressantes, à la mesure de moi. Me confronter à cet invité de fortune est une tournure surprenante de la soirée, mais très plaisante. L’alcool aidant, certainement. Dans d’autres circonstances, jamais je n’aurais accepté.

“Arresto momentum !”

#1 : Réussite : Le sortilège touche Pawel et arrête une poignée de secondes ses mouvements.

Le sort est parti sans réfléchir, me permettant de me relever en observant rapidement la situation. C’est un jeu de rapidité, le premier a lancer un sort et à réussir à toucher sa cible parvient à prendre l’ascendant, aussi simplement que cela.

“Nebulus…”

Le sort est lancé à demi-voix.

#2 : Réussite : Le sort lève dans la pièce un brouillard.

Comme il veut jouer de manière déloyale, autant le faire. Le brouillard complique les choses, dans un sens comme dans l’autre. Le jeu devient un peu plus difficile, ou intéressant au choix. Bien sûr le sort se dissipera, il pemet juste gagner de précieuses secondes pour en lancer un dernier.

“Fulgari !”

#3 : Réussite : Le sort plaque au sol Pawel et lui ligote les mains. Il n’est pas désarmé.

Le sort est lancé un peu à l’aveuglette et j’écarquille les yeux pour tenter de voir si la cible a été atteinte. C’est un gros bruit qui me fait sourire, convaincu désormais de la réussite. Le brouillard ne vas pas durer, marchant sur le côté de manière prudente, je tente d’observer Pawel lançant :

“Besoin d’aide ?”
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Vendredi 18 Novembre 2005






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Manoir des Moore











Pawel n’avait pas proposé ce duel dans l’unique but de se pavaner, et de montrer ses capacités magiques modelées pendant tant d’années. Il aimait réellement ça, se mesurer aux autres, si l’occasion se présentait. Il n’était pas le genre d’homme à pouvoir compter sur son savoir et son intellect, qu’il n’avait jamais cherché à développer. Alors, devenir un combattant hors-paire, était devenu une condition sine qua non à sa réussite professionnelle. À Durmstrang, Eugeniusz avait exigé de son fils aîné, une rigueur importante et un entraînement intensif, même hors du temps scolaire, afin d’en faire une véritable machine de guerre. Tout comme le grand homme qu’était Mr Szlarski Sr. Pawel n’avait jamais faillit à son éducation, jusqu’à l’existence inavouée et interdite d’une attirance pour un autre homme. Une période à passer, d’une histoire qui n’allait pas durer, c’était probablement ce qu’avait pensé Eugeniusz. Malgré la distance désormais installée et belliqueuse avec son père, le jeune homme espérait toujours secrètement qu’il finisse par accepter Adrian. Malheureusement, les années passaient, il n’y avait aucune amélioration.

Ainsi, tous les moyens étaient bons pour attirer l’attention et retrouver un tant soit peu de prestige auprès de la communauté sang-pure, bien qu’Eugeniusz n’ait jamais voulu justifier pourquoi son aîné n’était toujours pas marié avec deux ou trois enfants. Pour suivre ce genre de chemin, il ne pouvait compter maintenant que sur ses jumeaux Tobiasz et Tadeusz, ou encore sa fille Anna. Ce qui n’était pas gagné non plus, étant donné que ces derniers semblaient prendre le parti de Pawel et de leur mère. La volonté de provoquer l’héritier Moore était également bien présente, curieux de voir de quoi un ancien élève de Poudlard était capable. Les manières de dueller étaient probablement très différentes, le polonais ne tarda d’ailleurs pas à voir sa réponse, après s’être vanté qu’Armis ne pourrait guère faire mieux que lui. Celui-ci, une fois relevé de l’Everte statum de son comparse de soirée, lui lança le sortilège de ralentissement. Une réussite pour Snobimoore également, Pawel se retrouva figé quelques instants, dans l’impossibilité de faire le moindre mouvement de baguette. Ensuite, l’ancien Serpentard laissa apparaître un épais brouillard dans la cave, l’héritier Szlarski grimaça, toujours au ralenti, il se doutait bien qu’Armis ne voulait pas lui laisser la moindre chance de répliquer. Il lança alors son offensive, le brun tomba brutalement en avant et se retrouva plaqué au sol, les mains liées.
Il lâcha un râle et redressa légèrement la tête. Dans le brouillard, il percevait à peine les mouvements de son adversaire, qui avançait vers lui. Jusqu’à ce que le son de sa voix parvienne à son oreille, il se rendit alors compte qu’il s’était bien rapproché de lui. Finalement, Pawel ricana. C’était sournois, comme manière de combattre. Ce qui ne le surprenait pas. Fidèle à son ancienne Maison, Moore duellait tel un serpent, et attendait, dissimulé dans son brouillard.
Amusant, en plus il avait la prétention d’offrir son aide. Le polonais se releva sans difficulté, même les mains liées, il tenait toujours sa baguette.

« Dans tes rêves. Il te faudra plus qu’un peu de brume et qu’une cordelette pour me battre. À moins que t’aimes bien ça, attacher tes adversaires ? »

Il connaissait le contre-sort pour s’en libérer, il l’utilisa aussitôt d’un mouvement de poignet, pas simple non plus alors qu’ils étaient liés.

« Emancipare. »

Les cordes lumineuses qui entouraient les mains de Pawel s’évaporèrent, lui laissant le plein usage de ses poignets. Un instant, il avait songé à dissiper le reste de brouillard avec le sortilège de fin d’incantation, mais son côté joueur le mit au défi de contre-attaquer à l’aveuglette, ce qui rendrait les choses plus piquantes, le résultat ne serait d’ailleurs peut-être pas au goût de Snobimoore, ce qui serait du coup plus amusant encore.
Sa façon de combattre n’était vraiment pas la même. Plus offensive, moins calculée, l’ancien élève de Durmstrang était lui aussi toujours fidèle à son école et à sa Maison. Tel le glouton qui la représentait, Pawel était animé de force et de férocité, et ne laissait rien ni personne entraver ses désirs. Au passage, il allait tester les capacités d’Armis, jusqu’à quel point allait-il suivre son compagnon de soirée ? À l’aveuglette, le polonais lança son offensive :

« Amplificatum ! »

#1 Réussite : Le sort rate, ricoche sur l’un des murs de la cave pour terminer sa course dans la pièce d’à côté, sur la réserve de bouteilles chères de Papa Moore.

Ignorant complètement ce que son sort a touché comme objet, le polonais s’empressa de reculer de quelques pas, pour lancer son offensive.

« Confringo ! »

Le sort fit exploser l’objet que l’amplificatum avait touché un instant plus tôt. Mais, le bruit de l’explosion n’avait pas l’air de venir d’aussi proche d’eux. Pawel haussa un sourcil, le brouillard commençait tout juste à se dissiper, puis il se mordit finalement la lèvre inférieure en se retenant de rire, à l’idée de ce qu’ils allaient découvrir une fois qu’ils y verraient plus clair, ce serait la surprise. D’ors et déjà, l’héritier Szlarski haussa les épaules en jetant un faux regard désolé à Armis, qu’il ne pouvait de toute façon pas voir.

« C’est pas exactement ce que je voulais faire… »











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Mer 13 Déc 2023 - 5:01
Le membre 'Pawel A. Szlarski' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Maitre du jeu' :
[FLASHBACK] Soirée galante (Pawel et Armis)  181012032518521318
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Lun 18 Déc 2023 - 21:52
La façon de dueller chez un sorcier est souvent en adéquation avec qui il est. Quel type de personne il est, son mental, sa capacité de résilience, ou non. C’est pour cette raison que les baguettes sont de bons indicateurs face à quel sorcier on se trouve. D’une école à l’autre, le type de combat s’oriente tour à tour vers de la retenue, de l’intelligence, attendre que l’autre commette une erreur ou, quelque chose de plus organique, plus vif. Être le premier, coûte que coûte. Toutes les façons se valent, en définitive, à condition d’en ressortir vainqueur. Et si le duel a commencé si simplement et avec cette aisance, c’est probablement parce que lui comme moi, aimons de toute notre âme nous défier aux autres. Se confronter, s’évaluer et être à la hauteur de l’échange, ce sont des valeurs qui ont toujours su trouver grâce à mes yeux. Se défier de la sorte, c’est également une façon de mesurer l’enseignement qu’on a reçu, tester sa capacité à analyser et réagir. L’échange est cordial, il est un peu comme deux sportifs se mesurant sur un terrain de Quidditch, en somme.

Dans cette pièce sombre, ma façon de dueller se révèle petit à petit. Il semblerait que mon adversaire soit quelqu’un de plutôt frontal, attaquant, de manière directe, sans déjouer ses attentes. Evidemment, il ne semble pas lancer ses sorts comme s’il ne savait pas ce qu’il faisait. Gagner en premier, c’est la logique et les sorts sont lancés avec force, brutalité, sans hésitation. Parfois, un millième de seconde peut avoir de l’importance dans un seul, car un sort peut vous atteindre si vite que vous n’avez pas su réagir. Ne pas être rapide, hésiter, attendre, ce sont des assurances que cela va être plus compliqué pour vous. S’épuiser n’est pas l’objectif, après tout. A l’inverse de Pawel, ma façon de me battre avec une baguette est plus distante, ma façon de me déplacer le prouve, jamais de face, effectuant des pas chassés délicatement, tournant autour de mon adversaire. Chaque sort est l’occasion d’utiliser l'environnement qui nous entoure : dans une forêt ? Faites tomber un tronc d'arbre pour limiter l’aisance de déplacement de votre adversaire. En ville ? Faites en sorte que la moitié du sol se fissure, qu’une lampe explose. L’environnement est mon allié, il est même plus que cela.

Créant une brume très épaisse, mes sorts parviennent -avec un peu de miracle - à toucher leur cible. Je ne peux le savoir qu’au son que j’entends, d’un corps tombé à terre.

« Dans tes rêves. Il te faudra plus qu’un peu de brume et qu’une cordelette pour me battre. À moins que t’aimes bien ça, attacher tes adversaires ? »

Non, pas tant. Autrement, peut-être. Je me garde bien d’annoncer cela, un léger rire fendant mes lèvres en le voyant, sur le sol, encore armé de sa baguette tentant de se dégager de l’emprise des cordes. Un sort est lancé, les cordes de dissipe dans l’air comme si elles n’avaient jamais existées. Reculant prudemment, je l’observe dans le peu de distinction que m’offre le brouillard. Très vite il l’aura dissipé et le duel pourra probablement reprendre là où il en était.

En une fraction de seconde, ce à quoi je m’étais attendu ne se produit pas du tout. Le brouillard, toujours épais, enveloppe sa silhouette méticuleusement. J’ai à peine le temps de voir un sort s’échapper et d’entendre “Amplificatum” d’une voix assurée. Devient de la trajectoire tout juste, le sort se répercute contre le mur pour atterrir derrière moi, dans la réserve de bouteilles. Une grimace, moins amusée apparaît sur mon visage. Si on détruit la moindre bouteille, j’en aurais pour de semaines à m’extraire des réprimandes froides de mon paternel. Il ne rigole pas beaucoup, trop strict, presque militaire. Je lui dois ce côté de mon caractère et ma capacité à être aussi discipliné. Des années d’entrainement. Il m’a forgée à son image, car mon frère n’aurait jamais pu l’être.

Le second sort est lancé alors que j’étais en train de brandir ma baguette pour tenter de l’arrêter mais, plus rapide que moi, il explose les bouteilles. Derrière moi, un bruit brutal résonne dans l’habitacle où nous nous trouvons. D’un mouvement plus que rapide, je fais plusieurs pas en avant, oubliant le duel pour dire :

“Merde ! Merde …merde…”

Plus que de voir les bouteilles, du moins les entendre, se briser au sol, c’est pour les éviter que je gagne du terrain, réduisant l’espace entre lui et moi.

« C’est pas exactement ce que je voulais faire… »

Un regard à mon camarade d’un soir, je soupire. Le brouillard s’est un peu levé, tout juste moins épais. Il couvre nos deux silhouettes mais je parviens à le voir, m’étant rapproché de lui. La colère ne me gagne même pas, après tout, lui comme moi étions volontaire pour ce duel. Trop désinhibé par l’alcool, je me frotte le haut de la tête dans un geste impuissant. Un sourire sur mes lèvres, observant les dégâts répandus sur le sol.

“Sans blague ? Je vais me faire tuer. Tu auras ma mort sur la conscience.”

Faussement dramatique et prenant cet évènement pour la fin du duel, je range ma baguette. Un soupir sur les lèvres, dans quelque temps, du monde viendra probablement voir s’ils ont entendu. Peu probable d’ailleurs, vu le bruit de la musique en haut dans la soirée. La main derrière ma nuque, j’ai les yeux rivés sur le réserve :

“Sérieux…on connaît pas un sort pour réparer ça ? C’est une fortune par terre, t’aime vraiment pas le vin toi…”

Me tournant vers lui, j’hausse juste les épaules, par dépit.
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Armis Moore
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Ven 22 Déc 2023 - 23:21
Vendredi 18 Novembre 2005






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Manoir des Moore











Amusé, Pawel contemplait son œuvre. Le sourire aux lèvres, retenant un rire puéril, il avait regardé successivement ses sortilèges ricocher contre le mur et jeter leur dévolu sur la précieuse cave à vin de Papa Moore. Ce n’était pas exactement ce qu’il voulait faire, il n’avait pas menti. Mais l’idée de mettre la petite pièce sens dessus dessous, faisait quand même parti de ses projets, bien qu’Armis ne soit pas obligé de connaître ce détail. Le jeune polonais se mordait alors la lèvre inférieure, lentement il s’avança vers son adversaire duelliste qu’il avait probablement laissé tomber la confrontation, pour voler au secours des bouteilles chères de son paternel. Arrivé à sa hauteur, le brun avait pensé qu’il serait hors de lui, furieux. Mais, il semblerait bien que l’alcool ait eu raison des manières snobinardes et arrogantes du britannique. À moins que lui aussi, derrière ses grands airs, ait un compte à régler avec son père, et qu’au final la casse de la cave ne l’énervait pas tant que ça.
Tandis que le brouillard s’était complètement dissipé, Pawel pouvait maintenant voir la réelle expression sur le visage de celui qu’il avait rejoint. Le meuble détruit, les bouteilles éclatées en mille morceaux partout par terre, et le liquide rougeâtre qui se répandait lentement sur le sol humide…l’héritier Szlarski ricana en entendant la remarque de son compagnon de soirée, car il imaginait sans peine son géniteur être, effectivement, furieux après lui. En fin de compte, il l’appréciait de plus en plus. Au début il n’était qu’un sale gosse de riche prétentieux et snob aux yeux du polonais, mais la conversation avait été amusante, il avait eu le cran de se battre en duel, et maintenant il ne semblait pas plus en colère que ça. Distrayant, ce Snobimoore. Large sourire aux lèvres, Pawel posa sa main sur son épaule et la lui tapota amicalement.

« T’en fais pas Snobimoore, ton paternel a largement les moyens de renouveler sa cave, alors stresse pas. »

Pauvre Fils à Papa. Il retira sa main de l’épaule d’Armis, et réfléchit à l’autre proposition. Réparer tout ce chantier ? Pourtant, c’était bien plus amusant de laisser ça comme ça et de regarder de loin, la réaction de la famille Moore en découvrant la précieuse cave réduite à néant. Il n’y avait qu’un seul sortilège de réparation d’objet que le polonais connaissait, qu’il avait appris jadis à Durmstrang. D’ailleurs, il avait dû en être de même à Poudlard. Pawel haussa alors les épaules, jetant un coup d’œil à sa baguette de chêne rouge, qu’il astiquait lentement d’un bout de doigt.

« Reparo est la seule incantation que je connaisse. On a qu’à essayer, mais ça ne fera pas revenir ton vin dans ses bouteilles. »

Il s’apprêtait alors à lancer le sortilège, la pointe de sa baguette dirigée vers la cave en miettes. Mais des bruits de pas lourds se firent alors entendre dans l’escalier étroit que les deux jeunes sang-purs avaient emprunté pour descendre jusqu’ici. Le brun s’arrêta net dans son élan, les yeux écarquillés et les joues rosies par l’alcool, après avoir reconnu la silhouette de son propre père dans l’embrasure de la porte d’entrée.

« Eugeniusz ?! » s’écria Pawel en abaissant alors sa baguette.

Eugeniusz, du haut de sa carrure de colosse aux larges épaules et aux cheveux poivre et sel, dévisageait successivement les deux jeunes hommes, sa voix grave et menaçante résonnant dans l’exiguïté de la pièce.

« D’où venait cette explosion ?! Pawel, co Ty tutaj robisz ?…Z mężczyzną ? »

Il avait prononcé ces derniers mots dans leur langue natale, pour ne pas que le britannique ne comprenne. Un sourire espiègle apparut alors sur les lèvres de l’héritier polonais, qui fit signe à Armis de ne pas bouger, puis il avança vers son géniteur et le confronta sans peur ni retenue.

« Bardzo paskudne rzeczy… »

Eugeniusz attrapa alors son fils par le col, la colère grimpant en lui, il ne le souleva pas de terre, mais le repoussa fermement en arrière. Pawel ricana de nouveau, il s’était rattrapé de justesse au comptoir sur lequel Armis s’était assis tout à l’heure. Tandis que le père Szlarski observait les dégâts que son fils et son nouveau camarade avaient causé, il les menaça une nouvelle fois.

« Vous avez intérêt à réparer tout ça, en vitesse. » Puis il se tourna vers son aîné, il s’adressa de nouveau à lui en polonais. « Nie zawstydzaj mnie dzisiaj… »

L’héritier au sang-pur savait bien de quoi Eugeniusz parlait et qu’elle était sa crainte. Il tourna les talons et repartit aussi vite qu’il était venu, sûrement rassuré de voir que l’explosion qui avait retentit ne signifiait rien de dangereux, mais était juste le résultat d’une connerie puérile, par deux jeunes hommes de la Haute qui étaient sensés avoir un comportement irréprochable…Une fois le père Szlarski disparu, Pawel se tourna vers Armis, qui devait se demander ce qu’il venait de se passer. Il secoua légèrement la tête, sans perdre son sourire arrogant, se pavanant de ne plus être impressionné depuis longtemps par les menaces perpétuelles de son père.

« Sois heureux, tu as rencontré mon père. Quelle chance ! » Il pouffa de rire puis reprit, baguette en main. « Si on lance Reparo en même temps, ça devrait réparer tout ça. Ou pas. On verra ! Après, on ferait mieux de retourner là-haut. »









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Pawel A. Szlarski
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Pawel A. Szlarski
Sam 23 Déc 2023 - 21:42
Les vestiges des bouteilles de vin hors de prix se retrouvent à nos pieds. L’odeur significative du vin transperce l’espace, saturant l’atmosphère. Mes pieds sont presque inondés, et il ne tient que de ma réactivité pour m’être écarté à temps pour ne pas recevoir des bris de verre au visage. En temps normal, l’impact de cet évènement m’aurait rendu fébrile, dérouté, angoissé sans doute d’attirer les foudres de mon père. Antohny Moore n’est pas connu pour ses pertes de sang froid, mais justement, c’est ce qui en fait un homme redoutable. Il suffit d’un regard, d’un mot placé avec la bonne tonalité pour vous faire comprendre que vous êtes dans l’erreur. C’est un homme rigide, dans tous les éléments de sa vie : au travail, il est ferme, droit dans ses choix et dans les ordres qu’il peut donner. Il est régulier, constant, se lève tôt, part très tard. Il explore chacun de ses dossiers avec la rigueur qu’il aimerait que tout le monde ait dans la vie. Dans sa vie de couple ? Il est fermé, peu émotif, pas très tendre et aime faire des repas en amoureux tous les vendredi, de manière presque religieuse. Pour lui, la nécessité d’une routine sont les fondements d’un couple qui s’investit dans le long terme. Est-ce qu’il a tort ? Plus le temps passe, moins je semble lui ressembler. Pas en amour. Peut être parce que Lui, l’amour de ma vie, n’est pas un homme rigide. Il est bouleversant, il renverse les codes. Il aime le dessert avant le dîner, juste pour le plaisir d’en manger plus. Il aime les batailles d’oreilles, les étourderies sur les bords de quais, à courir de manière impromptue sous la pluie. Dans sa vie de famille, mon paternel est un homme distant, peu aimant. Chaque dimanche est un repas de famille, avec de la bonne nourriture et mon frère qui s’amuse à l’énerver. Il y parvient, à chaque fois.

Pourtant, ce soir, l’alcool a bien aidé et même le courroux de mon père ne parvient pas à me faire réagir.
« T’en fais pas Snobimoore, ton paternel a largement les moyens de renouveler sa cave, alors stresse pas. »

Sans doute. Ce n’est pas vraiment l’aspect financier qui m’interpèle. Je n’ai même pas besoin de le lui dire, je lui lance un tel regard, que avec une autre situation, il aurait pu en être risible. Le genre de regard qui veut dire : tu sais que ce n’est pas le souci. Quand on évolue dans une société aussi mondaine, les codes n’ont pas besoin d’être énoncés à nouveau, ils sont ancrés comme des éléments de nous-même. Bien que l’héritier polonais semble être extraverti, il ne fait aucun doute qu’il a subit les même rigueurs éducationnelles.

“Tu ne diras pas ça quand il nous fera tout nettoyer à la main. Il le fera, on en a pour des heures.”

Bien que bon sorcier, Anthony serait bien du genre à créer une punition à la hauteur du malaise diplomatique ou sociétal que représente cet affront. Bien sûr, il en rirait plus tard, en disant que ce ne sont que des étourderies, que le duel devait être au moins beau à voir. Peut être parce qu’il estime l’affrontement, la passion pour le monde magique. C’est un bon juge au mérite, et Pawel semble être un meilleur candidat. Plus que l’homme qui partage ma vie. Au moins, lui vient d’une bonne famille.

“Laisse tomber autant tout nettoyer et espérer qu’il ne s’en rendra pas compte. Je peux tenter de faire accuser mon frère mais il est…hum trop malin pour ça.”

C’était une idée. Cela dit, je suis plus apte à supporter la fureur de mon père que mon frère. Les discussions sont déjà houleuses de base, alors autant éviter de rajouter à sa cause. Alors que je marche dans une flaque de vin, grimaçant en voyant ma paire de chaussures un peu imbibée, j’entends des pas dévaler l’escalier pour nous rejoindre. La stature de l’homme ne m’est pas inconnue et quand il descend, il retire son masque dévoilant son visage. Je n’ai pas été présenté directement à lui, c’est la première fois qu’ils viennent à ce type de soirée. Impossible de rater l’identité du père de Pawel, Eugeniusz Szlarski. Circonspect, je commence à ouvrir la bouche pour répondre à la question formulée, avec respect - du moins, celui que tous les verres de vin m’octroie - mais m’interrompt quand la discussion est formulée en polonais. Évidemment, n’y comprenant rien, j’alterne mes regards de Pawel à son père.

L’attitude en dit beaucoup, la colère de l’homme qui vient de découvrir l’incident. Si mon père est rigide, cet homme n’a rien à lui envier. Une seconde, juste une seule, j’essaie d’imaginer mon homme ici, face à ces monstres hautains et psychorigides et me dit que finalement, qu’il soit resté à Londres n’est pas une mauvaise idée. Le premier échange passé, l’homme attrape son fils par le col de sa chemise le soulevant presque de terre comme s’il ne pesait pas le poids d’un homme adulte et bien constitué.

Limpide, même si la conversation est dans une autre langue, il suffit de voir l’échange pour comprendre que le père de l’héritier polonais le menace. Avançant une seconde, je serre le poing, me retenant d’intervenir. Il serait malvenu de le faire, c’est une intervention familiale et risqué le courroux de mon père est une chose, mais d’un invité, ça en est une autre.


« Vous avez intérêt à réparer tout ça, en vitesse. »

C’est la dernière phrase prononcée par l’homme en costume, qui récupère sn masque et avec toute l’élégance des hommes qui dirigent ce monde, remonte à la soirée, comme si de rien n’était. Surprit, et n’ayant rien compris à l’échange, je me tourne vers Pawel. Désormais, il a la chemise un peu froissée, encore plus qu’après un duel de magie et des effluves des gorgées de vin que nous avons prisent. Il est beau, je me fais la remarque pour la seconde fois de la soirée et chasse cette pensée en demandant enfin :

“Tu m’expliques ? Il t’a dit quoi ? Il est…toujours comme ça ? Il paraissait en colère…”
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Ven 12 Jan 2024 - 2:56
Vendredi 18 Novembre 2005






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Manoir des Moore





Le contraste entre les deux héritiers au sang-pur avait un côté saisissant. L’un semblait craindre son géniteur et le respecter, il ne voulait pas risquer de lui faire du tort à cause d’un mauvais comportement, et souhaitait à tout prix réparer l’erreur faite. L’autre ne craignait pas son paternel, il ne ratait jamais une occasion de le provoquer et de jouer avec ses nerfs, se comporter d’une manière puérile pour l’énerver était devenu un sport national. Inutile de préciser qui était qui, Armis avait sensiblement plus de respect pour son père, que Pawel n’en avait pour le sien. Tout cela n’était qu’une question de réciprocité. Le père Moore ne détestait probablement pas son enfant, contrairement à Szlarski. Plus que de la haine d’ailleurs, c’était surtout du dégoût qu’Eugeniusz ressentait le plus à l’égard de son aîné. Bien sûr que ce dernier en souffrait, et qu’il aurait voulu que l’homme qui l’a élevé à son image, l’accepte tel qu’il était.
Malheureusement, faire parti de cette caste restreinte et sacrée, composée exclusivement de sangs-purs, signifiait bien des sacrifices. L’élite des sorciers de ce monde se devait d’avoir une morale exemplaire, évoluer dans une carrière prestigieuse pour les hommes, se marier avec une femme au sang tout aussi pur, puis assurer une descendance digne de ce nom. En refusant ce mariage hétéro-normé, Pawel avait remis en cause tous les principes de son père, qui de son côté n’avait cessé de se remettre en question, sans jamais l’avouer. Qu’avait-il bien pu rater dans l’éducation de son fils pour le voir tomber amoureux d’un autre homme ? Sacrilège, ce genre de déviance n’était guère permise chez les sangs-purs, combien de fois Pawel avait entendu Eugeniusz dire de lui qu’il était une honte pour toute sa famille. Vraiment, le directeur adjoint du département de la coopération magique polonaise, ne s’en remettrait probablement jamais. Il le préfèrerait mort, sans aucun doute.

Bien sûr, le jeune Szlarski ignorait que son compagnon de soirée partageait la même différence. Lorsqu’Eugeniusz disparut, le fils soupira légèrement d’une manière amusée et détachée, prenant soin de replacer correctement son col froissé. Armis ne s’était pas mouillé, il n’était pas intervenu, à juste titre. Mais naturellement, il était curieux de l’échange que les deux polonais avaient eu dans leur langue natale, que le britannique prétentieux n’en avait évidemment pas compris un seul mot. Pawel ne répondit pas tout de suite, un fin sourire apparut au coin de ses lèvres, accompagné d’un léger ricanement. Son interlocuteur n’avait aucune idée à quel point le dégoût et le mépris occupaient une place importante entre père et fils, ce dernier ayant décidé, tant qu’à faire, de lui donner de bonnes raisons de lui taper dessus. Allait-il vraiment traduire mot pour mot les paroles d’Eugeniusz ? Il se tourna alors vers Armis, le toisa de bas en haut, s’humectant discrètement la lèvre supérieure. Il n’avait fait qu’emmerder son père en lui disant que le fils Moore et lui faisaient de vilaines choses tous les deux dans cette cave exiguë, mais, et pourquoi pas ?

Non. L’héritier Szlarski chassa immédiatement cette pensée de son crâne en éclatant de rire, car il était bien tenté de tester les réactions de son compagnon de soirée, pour s’amuser. L’alcool le débridait considérablement, il était joueur, mais jamais il ne voudrait faire de mal à Adrian. À moins que ce dernier ne lui pardonne, étant donné que ce n’était qu’un jeu. Mais en attendant, Armis souhaitait une reponse.

« Oui, il est toujours en colère après moi. Je te l’ai dit, on ne s’entend pas. À cause de ça… »

Pawel fit alors un pas vers lui. Le sourire espiègle et taquin ne quittait pas ses lèvres, tandis même qu’il avait brisé les limites de la distance raisonnable entre deux inconnus. Son regard bleu plongea dans celui du beau jeune homme face à lui, et sans réfléchir plus longtemps il s’avança encore pour déposer doucement ses lèvres sur celles d’Armis. Ce simple échange, interdit par leur caste, le fît frissonner, et rosir légèrement ses pommettes. Ce fut bref, le polonais se retira rapidement, et murmura contre les lèvres du britannique :

« Il n’aime pas ce que je suis. » répéta-t-il, comme tout à l’heure.

Mais là n’était toujours pas la réponse à la question de Snobimoore, l’héritier Szlarski avait donc relevé la tête et était décidé à ne rien perdre de la réaction de son interlocuteur, toutefois il décida de lui traduire l’échange bref et houleux avec son géniteur.

« Il a demandé ce que je faisais ici, en tête en tête avec un autre homme. J’ai dit qu’on faisait des vilaines choses. » Il pouffa de rire à cette idée. « Enfin il s’est barré en me demandant de ne pas lui faire honte. »

Pawel haussa alors les épaules avec désinvolture, vraiment les menaces de son père lui passaient au-dessus du cigare. Les premières, quelques années auparavant, avaient été difficiles à encaisser. Maintenant, elles faisaient parties du quotidien. La situation chez les Szlarski, se dégradait de jour en jour, et leur famille partait en lambeaux. Mais, lorsqu’ils étaient en présence d’autres sangs-purs de la Haute, il fallait faire bonne figure, toujours. L’aîné de la fratrie, trouvait nettement plus amusant de pousser Eugeniusz dans ses retranchements, même si cela tournait souvent très mal.

« Je vais me gêner, tiens. J’arrête pas de l’emmerder avec ça… »









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Pawel A. Szlarski
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Pawel A. Szlarski
Lun 15 Jan 2024 - 19:12
La brutalité de l’échange aurait surpris n’importe quel sorcier qui n’a pas grandi dans ce milieu. Les sorciers et sorcières sang-purs évoluent avec la certitude d’appartenir à une caste sociale qui a des valeurs, des critères. Respecter les limites et les contours posés, ce sont autant d'éléments qui sont non-négociables, pour la plupart du temps. La famille Moore n’en est pas détachée, elle est même ancrée dans ce traditionalisme : les bienfaits d'une éducation stricte, l’inscription dans la politique, le soutien de la Cause, la filiation, l'héritage par la transmission, le mariage hétéronormé, la paternité ou la maternité, la retenue, le respect…Ce sont des principes de vie, pour lesquelles beaucoup ce modèle dans l’enfance. Petit déjà, j'observais la retenue qu’avait mon père envers ma mère, plus que deux amants, c’était surtout des êtres de pouvoir, de figuration. Des soutiens et des piliers, l’un pour l’autre. Le temps à œuvré contre eux, rendant mon père trop détaché et ma mère…malheureuse, éteinte. N'est-ce pas cela l’amour ? Etre un soutien indéfectible pour l’autre ? S’assurer que l’autre soit épauler, aimer, soutenu, encourager ? Mon père n’a plus respecter ces règles, rendant le mariage factice, préférant les bienfaits d’une cour d’honneur dans laquelle, moi comme Pawel nous trouvons actuellement.

Pourtant ces enseignements sont précieux, ils ont fondé le couple que j’ai désormais. Bien que le choix d’un homme n’a jamais été accepté. En partie, comme on pourrait concéder à un enfant une sucrerie pour s’assurer qu’il mangera tous ses légumes. Il n’est question que de cela, dans le fait que mon père et la famille Moore tolèrent sa présence à Lui. Concéder un accrochage aux si précieuses valeurs, car après tout, je suis au moins impliqué politiquement. Le parfait sosie de mon père, une marionnette qu’il peut utiliser, façonner à son œuvre. Il ne faut pas s’y méprendre pour autant, la tolérance à des limites. Celles déjà physiques, car jamais ma famille ne concède à le voir, plus de temps que nécessaire. Il est caché, remis à un appartement qui est loué sous couvert d’une relation “amicale”. Jamais mentionné et s’il devait l’être, mon père rassure la plupart de ses convives qu’un mariage sera prévu. Après tout, il faudra bien penser à la descendance, pour moi, comme pour mon frère ou ma sœur. Ce point là sera inévitablement non-négociable.

Alors cette scène, aussi indéchiffrable soit-elle ne me surprend pas vraiment. Elle reste usuelle, pour la plupart des situations qui imposent un père avec son fils chez les sangs-purs. Ce qui surprend en revanche, c’est la véhémence dont le père de Pawel semble faire preuve alors même que la situation ne soit pas si dramatique. Ou peut-être que si ?

Une fois l’homme parti, la tension qui régnait depuis son arrivée semble se déliter. Assez pour que Pawel arbore un soupire amusé, se moquant ouvertement de l’intervention. Cela aussi c’est inédit, bien différent de moi et du respect que j’offre à l’homme qui se damne pour m’octroyer une éducation et un héritage digne de ce nom. Divergence évidente, que je questionne d’un regard interrogatif.

“Oui, il est toujours en colère après moi. Je te l’ai dit, on ne s’entend pas. A cause de ça…”


Le sourire espiègle et taquin de Pawel aurait dû aiguiller mes pensées vers son geste. Déjà pourtant, je suis surpris, acculé par son regard qui se pose dans le mien, comme un peu plus tôt dans la soirée. Les frissons dévalent mes avants-bras et définitivement, trop d’alcool a eu lieu ce soir. Il est temps de s’éloigner, d’aller se coucher. Un pas en avant, la surprise s’accroche sur mes yeux qui s’écarquillent quand je sens les lèvres de Pawel se poser sur les miennes. Avec un peu de retenue, qui se perd immédiatement quand malgré moi, j’accroche sa taille d’une main, lui offrant un vrai baiser. L’erreur aura été celle-ci…Ou peut-être qu’elle a commencé quand nous sommes arrivés ici, dans cet espace exiguë.

“Il n’aime pas ce que je suis.” Si la phrase est prononcée par lui, elle fait écho à mes pensées, ma propre vie. Mon père, et a bien des égards ma mère, exècre ce que je suis. Le prix à payer est-il mérité ? Devoir se cacher pour qui l’on est ? Certains jours, avec effronterie, j’aimerais dire à mon père qu’il me reproche la même chose qu’il souhaite abolir pour les sorciers. La discrimination, l’obligation de se cacher. Il vaut mieux éviter de lui prodiguer ce genre de remarques.

“Merde…”


Le soupire est dit et la carapace qui m’entourait, ce carcan symboliquement froid, détaché se fissure. Les frissons ont redoublés et comme brûlé par la présence de Pawel, je le relâche, mettant un peu de distance entre nous. Le geste n’aurait pas dû avoir lieu, l’alcool me monte à la tête. Et Lui ? Un léger dégoût se pose à mon propre sujet, de penser que je suis capable d’être un homme qui trompe l’amour de sa vie. Pour quelques gorgées de vin, en plus.

“Tu aurais pas dû faire ça. Moi non plus.”


Les mains à l’arrière de la nuque, je penche le visage vers le ciel, priant secrètement n’importe qui de mettre fin à cela. “Ce n’est pas un jeu. Pas pour moi.”
Je ne le précise pas, mais l’honneur de ma famille est en jeu. J’omet volontairement de dire que ce n’est pas un jeu aussi car j’en aime un autre. Qui n’est pas là. Qui aurait dû être à sa place. Nous nous serions retrouvés ici, secrètement et nous aurions échangé un long baiser. Quitte à provoquer la colère de mon père.

“Tu peux faire ce que tu veux, tant que je suis pas concerné.” Un détachement, encore pour ignorer la situation et me calme les nerfs. J’haussez les épaules, ignorant qu’une poignée de seconde plus tôt, mon père se trouvait dans un coin presque noir dans la pièce, proche des escaliers, observant la scène, le dégoût au visage.

A la place, je fixe Pawel, le regard embrumé d’un désir nouveau, l’incertitude dans les yeux et sans doute un peu de défis : “Et tu devrais faire pareil. Il y à d’autres façons de se battre.”
Est-ce que se battre pour son identité est un vrai combat ? Certains vous diront que oui, que c’est même évident. J’ai toujours préféré le faire avec d’autres armes, celles du pouvoir. De l’honneur, faire en sorte de bouleverser tellement mon père avec le mérite que j’obtiens, qu’il ne pourrait pas s’empêcher de murmurer : je suis fier de toi fils.
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Armis Moore
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Armis Moore
Jeu 25 Jan 2024 - 3:52
Vendredi 18 Novembre 2005






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Manoir des Moore





L’intervention d’Eugeniusz avait au moins eu le mérite de faire naître en son fils des sensations nouvelles, d’une part l’audace d’offrir un baiser, aussi bref soit-il, à un autre homme sans craindre une réaction agressive, dans cet endroit secret et étroit, au cœur d’une soirée de la Haute où ce genre de comportement était mal vu. Pire, c’était même complètement interdit. Jamais Pawel n’avait songé à n’avoir d’yeux pour un autre homme que pour celui qui partageait sa vie, même si cela ne signifiait rien du tout. Un simple flirt, une moquerie, un test…Ou le résultat de plusieurs heures de discussions et de verres de vin partagés, lors d’une contre-soirée aussi impromptue qu’improbable, au cours de laquelle le polonais n’avait cessé de capter des regards de la part de son compagnon de soirée. Il n’était pourtant pas expérimenté en la matière, mais dès l’instant où ses pupilles bleues avaient croisé celles d’Armis, cette sensation d’attraction l’avait envahi, sans savoir d’où cela venait. Alors, l’héritier Szlarski avait été presque sûr de ne prendre aucun risque en posant ses lèvres sur celles du blondinet snobinard, sentant qu’au fond ces deux jeunes sorciers partageaient plus qu’un ennui au cours d’une soirée sang-pure.
Et l’instinct de Pawel ne s’était pas trompé. Il capta aussitôt la surprise dans les yeux du britannique, l’espace d’un instant il aurait presque pu sentir son cœur s’emballer. Puis ce fut au tour du brun d’être surpris, agréablement, par son compagnon de soirée qui enlaça brièvement sa taille pour répondre au baiser, bien plus profond et intense. Qui fut tout aussi bref, aussitôt, Armis se retira, l’air coupable. Ainsi, il partageait la même déviance.

Semblant affolé, il se détacha du polonais en se tenant la nuque, le regard vers le plafond. Troublé, il balbutia comme il le put, avec face à lui un jeune homme qui ne pouvait s’empêcher de ricaner, amusé de la situation. La légèreté dont il faisait preuve pouvait surprendre, mais lui n’avait pas peur de ce que ces messieurs Dames de la Haute pourraient penser de lui. Il avait déjà perdu son poste au Minisère à cause de ça, et n’avait que faire de la prestance. Il n’avait donc, rien à perdre.
Maintenant, Snobimoore était dans tous ses états, sous le regard amusé et moqueur de Pawel, qui riait toujours de plus belle. Il avait peur, probablement que son cher papounet ne les surprenne. Ce n’était rien, un simple baiser échangé qui ne voulait rien dire, et qui ne changeait en rien les sentiments amoureux qu’il avait pour Adrian. Juste une attirance furtive, la douce sensation qui s’était emparée des tripes et papillonnait dans le ventre, que l’héritier Szlarski n’avait senti qu’aux côtés de son homme. Pour lui, la réaction d’Armis était exagérée. Il se dégonflait, il semblait paniqué, l’effet qu’avait suscité le geste du polonais était tout simplement exquise, et il n’allait pas manquer de mettre les pieds dans le plat.

Pouffant de rire, Pawel haussa les épaules en passant une main dans le dos du blondinet pour le tapoter légèrement.

« Arrête un peu ! C’était rien du tout, ça ne voulait rien dire. Pas la peine de te faire dessus… »

Il s’arrêta de rire, même si cet éternel sourire moqueur flottait sur ses lèvres, en particulier lorsqu’il pencha le visage vers celui d’Armis, une nouvelle fois. Sans vouloir l’embrasser, cette fois. Simplement réduire la distance qu’il avait mis entre eux lorsqu’il l’avait relâché.

« En plus, tu as prouvé que t’en avais encore plus envie que moi. Tu crois que j’ai pas remarqué que tu me mates depuis tout à l’heure ? »

Le polonais ricana, sans pouvoir se retenir. Enfin, il ne voulait pas mettre le jeune Moore au tapis non plus, l’attirance furtive qu’il avait pu avoir s’évanouirait aussitôt qu’il aurait quitté cette soirée. Il s’avança alors vers l’armoire détruite et les cadavres de bouteilles sur le sol, les mains sur les hanches, observant les dégâts.

« Je ne tiens pas à affronter mon père. Le mal est fait, je ne pourrais plus revenir en arrière. Alors, autant lui pourrir la vie dès que j’en ai l’occasion, à ce gros con. »

Pourtant, peut-être que les tensions auraient pu s’estomper au fil du temps, si Eugeniusz se donnait un jour la peine de comprendre. Mais cela n’arriverait jamais, Pawel étant condamné à mourir d’ici quelques semaines. En attendant, il ne voulait pas non plus s’attirer les foudres de Snobimoore en continuant de le provoquer, même si ce petit jeu était plaisant. Il attrapa sa baguette et se retourna vers le jeune Moore.

« Bon, alors ? On essaye Reparo ? »

Puisque le père Szlarski en avait décidé ainsi…

« Ensuite, on ferait mieux de remonter à la soirée. »










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Pawel A. Szlarski
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Pawel A. Szlarski
Dim 28 Jan 2024 - 11:40
Les frissons incontrollables redoublent lorsque la main de l’héritier polonais se pose sur mon dos. Et soudainement, je le sens se rapprocher, réduisant le peu d’espace que nous avions l’un et l’autre depuis une poignée de secondes. D’un mouvement lent, je fige mon regard dans le sien, ne camouflant même pas vraiment ma légère crise de panique. Se voulant probablement un peu rassurant, j’écoute d’une oreille ce qu’il me dit, cherchant tant bien que mal à remettre de la distance entre lui et moi, faisant plusieurs pas en arrière.

“Je...te mates pas.”

Le mensonge est dit doucement, comme pour se convaincre soi-même de cette réalité. Pourtant, je me souviens l’avoir observé un peu plus tôt en arrivant dans ce sous-sol et m’être surprit à l’avoir trouvé beau. Jamais je n’observe d’autre homme, plus depuis que le mien partage ma vie. Lui est…troublant, emprunt de cette beauté qui n’a pas besoin d’être travaillée. L’héritier est en tout point différent de celui qui partage ma vie et pourtant, ce mensonge est énoncé honteusement, comme pour m’en convaincre.

Mettant cette attirance passagère sur le compte du vin, je suis le regard du polonais sur l’ensemble de bouteilles répandu au sol. Une tâche plus saine qui me fait sortir déjà ma baguette pour lancer un sort :

“Reparo.”

Une bouteille se reconstitue, son liquide intégrant miraculeusement son contenant qui était brisé en milles morceaux une minute plus tôt. Réceptionnant la bouteille sur le sol, je consulte son état, n’y trouvant rien de différent de son état avant la collision. Comme si, la bouteille était à nouveau neuve.

“Il faut le faire plusieurs fois, prend ta baguette. Peut être que mon père ne s’en rendra pas compte finalement. Après, on retounera à la fête.”

Pour mettre de la distance entre nous. Pour éviter de créer encore une proximité qui n’est pas nécessaire. Peut être aussi pour essuyer les colères de nos deux familles, si le père de Pawel a été voir le mien, ce qui serait probable.

Plusieurs Reparo sont donc lancés, machinalement et à chaque fois le même petit événement avec la reconstitution d’une bouteille, du meuble. Une à une, je remet donc les bouteilles dans le meuble, soigneusement, trouvant à cette activité quelque chose d’un peu réconfortant.

“Ah tiens il en manque une regarde.”

En me penchant, je le frôle au passage, sans faire exprès et récupère la dernière bouteille qui reste figée dans mes mains, soudainement un peu pensif. Si j’en avais eut le choix, je serais probablement remonter en arrière pour éviter tout ce qui vient de se dérouler.
“Tu es un bon duelliste, Aleks.”

Comme une sorte d’aveu, ou peut être que c’est juste le fruit d’une constatation. Quoiqu’il en soit, il est déjà l’heure de remonter.
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Dim 4 Fév 2024 - 0:00
Vendredi 18 Novembre 2005






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Manoir des Moore





Dommage pour Snobimoore, mais sa réaction resterait sans nul doute gravée dans la mémoire du polonais, lui-même loin de se douter qu’il lui ferait cet effet. Certes, Pawel savait qu’il plaisait, à Durmstrang auprès de la gente féminine et d’Adrian, il s’en était vite rendu compte. Mais qu’en était-il des autres hommes ? Jamais cela ne lui était venu à l’esprit, il lui fallait d’avantage que quelques échanges du regard. Pourtant, une part de lui l’avait senti, chez l’héritier Moore, cette attirance éphémère et interdite, un simple ressenti entre deux jeunes hommes éméchés par une trop forte consommation d’alcool. Sans ça, le jeune Szlarski n’aurait pas sauté le pas, d’autant plus qu’il n’avait pas dans l’idée d’aller plus loin. Il se refusait d’avouer le contraire. Pour Adrian. Leur relation était déjà compliquée et tendue, à cause de l’influence d’Eugeniusz. La famille du blondinet était devenue bien plus compréhensive et conciliante avec le temps. Malgré tout, l’attitude du père Szlarski vis-à-vis de cette relation n’était pas sans conséquences, et la faisait parfois battre de l’aile. Tandis qu’Adrian se lassait de devoir toujours se cacher aux yeux du Ministère polonais, Pawel trouvait cela normal et adorait jouer avec le feu, ce qui ne manquait pas de creuser un fossé entre eux.
Ainsi, le baiser donné à Armis, aussi bref était-il, n’était sans doute pas qu’un test pour s’amuser. Un acte manqué, probablement. Une envie refoulée par le polonais, parce que sa relation n’était plus aussi idyllique qu’elle ne l’avait été lors de leurs retrouvailles. Cette soirée chez les Moore’s lui permettait au moins de s’évader quelques heures, même si la rencontre avec leur héritier et tout ce qu’il venait de se passer n’était pas prévu. Pawel se délectait toujours de la réaction de son homologue britannique. S’ils avaient un jour l’occasion de se recroiser, il ne l’oublierait pas, et ne se priverait pas pour le lui rappeler. Mais en attendant, l’heure était à la réparation des bouteilles que le sortilège raté du jeune Szlarski avait complètement détruites. Il acquiesça et saisit à son tour sa baguette, rejoignant Armis dans l’incantation :

« Reparo. »

Plusieurs fois, donc. Jusqu’à ce que toutes les bouteilles soient réparées. Snobimoore prenait soin de les remettre une à une sur les étagères de la cave, minutieusement. Pawel le regardait faire sans rien dire, il secouait légèrement la tête en pensant que ce jeune homme ne voulait vraiment pas risquer de se faire rabrouer par son paternel. Une attitude très bourgeoise et mondaine. A sa place, l’héritier polonais n’aurait pas pris cette peine, il se serait même vanté auprès d’Eugeniusz d’avoir tout cassé. Pour le plaisir de déclencher une énième dispute entre eux. Armis était différent, il semblait considérer son père comme une sorte de Merlin tout puissant, qu’il ne fallait surtout pas énerver ou décevoir. Une attitude exaspérante aux yeux de Pawel, pourtant une part de lui l’enviait. La grande question qui lui trottait dans la tête à présent…Ce si bien aimé géniteur, était-il au courant ? Peut-être que le jeune Moore était aussi obligé de se cacher.
Le doute aurait pu être permis si ce dernier n’avait pas frôlé inconsciemment l’épaule du polonais en se penchant pour ramasser la dernière bouteille. S’en était suivi un regard silencieux, encore un, entre ces deux sorciers au sang-pur à qui la société interdisait de s’assumer pleinement. Le polonais en était sûr désormais, Armis et lui partageaient la même déviance. Mais, il se contenta cette fois d’un simple sourire. Puis, lorsqu’il le congratula sur son aisance au duel, le polonais répondit simplement :

« Merci. Durmstrang est réputée pour sa formation rigoureuse et stricte au combat, je faisais parti des Meilleurs…J’étais comme la coqueluche du club de combat, si tu veux tout savoir. »

Pawel rangea alors sa baguette dans la poche intérieure de son costume, et alla récupérer son masque de soirée posé sur le comptoir de la cave, s’apprêtant à remonter dans le hall. Il fît signe à son compagnon de beuverie et de duel de passer devant, après avoir repris son propre masque. Après tout, il était le mieux placé pour le guider dans cet escalier escarpé qui remontait vers le manoir Moore. Une fois là-haut, les deux héritiers retrouvèrent les décorations extravagantes d’une forêt enchantée, géante, ainsi que le brouhaha habituellement crée par une foule de sang-purs de la Haute qui discutaient entre eux, en fond sonore une musique classique et élégante. Le polonais n’était guère touché par tous ces apparats, du regard il cherchait les autres membres de sa famille, à quelques mètres d’eux, il repéra deux silhouettes familières, au visage masqué.

« Tiens regarde là-bas, c’est mes frères. Tadeusz et Tobiasz, ils sont jumeaux. »

Peut-être qu’Armis n’en avait rien à faire. Aussitôt que leurs regards se croisèrent, les jumeaux disparurent dans la foule. Se pouvait-il qu’Eugeniusz le leur avait déjà raconté ce qu’il avait vu dans cette cave ? Aucune importance. Pawel haussa les épaules, et se tourna vers le charmant britannique :

« Un dernier verre ? »











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