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Fire in blue eyes - Nour

 :: Londres :: Sud de Londres :: ─ Brixton.
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Dim 29 Jan 2023 - 2:22
Ses muscles le tiraillaient, brûlant des courbatures de l’entraînement de la veille. Oliver avait toujours aimé cette sensation de l’après. Ce moment où l’intégralité de son organisme semblait en ébullition, soumis aux contraintes de la musculation, la natation, le tir à l’arc, run ou parkour. Qu’importe l’activité, il ne s’arrêtait que rarement. Depuis tout gosse, le journaliste avait besoin d’être actif et stimulé au risque de se sentir oppressé. Et pour l’heure, il souffrait mille raisons de se sentir ainsi écrasé par le monde actuel. Depuis la mort de son ex, Oliver avait fouillé le sujet du paranormal, se développant sur les réseaux jusqu’à monter un business qui, étrangement, finissait par rapporter un peu. A ajouter ses photos, les livraison de restaurant à vélo et les achats de ses articles, il avait fini par stabiliser ses finances à un niveau plus ou moins acceptable. Pourtant depuis que Ruben avait transmis les informations qu’il lui avait fournies droit dans les mains des Inquisiteurs et qu’ils s’en étaient servis pour révéler le monde de la magie au journal de 20h, Oliver savait qu’il était en danger. Le genre de détails qui aurait pu faire imploser le monde… si les moldus abreuvés aux réseaux sociaux, fake news et autres arnaques ne s’étaient pas majoritairement détournés du sujet. Pour ceux qui ne cherchaient pas à mettre à feu et à cendres ceux qu’ils supposaient comme appartenant au domaine du surnaturel.

De nombreux sorciers l’avaient approché et l’un d’eux s’était montré plus qu’agressif. Pourtant les mois passaient et il était toujours debout. Charlie, la mère de son enfant, et Ayden, son fils, avaient dû quitter le pays mais à priori aucune étrangeté d’aucune sorte ne semblait leur être tombée dessus. Lui-même, malgré une intrusion dans son appartement deux mois plus tôt, n’avait réussi à faire émerger aucun indices d’un danger potentiel. Peut être avait-il finalement réussi à brouiller les pistes ? Peut être le laisserait-on tranquille ?

Oliver refusait d’y songer. S’il le faisait, il devrait penser à l’homme qu’on avait enterré. Ce type qui avait menacé son enfant. Une enquête avait été ouverte dans le monde moldu, puis magique. Et les deux avaient été classées sans suite. Pour les premières, le journaliste avait assez de contacts pour être certain de lui. Les charges retenues contre lui n’était plus. Il était passé entre les mailles du filet. Quant au monde magique, il semblait que ce soit la même conclusion. Ainsi s’en sortait-il.
On dit que les meurtriers qui s’en sortent le mieux sont deux qui connaissent le système. Oliver en était l’exemple même.

Tant de choses. Tant de choses qui, surtout, lui faisaient presque oublier que l’amie de son ex était arrivée quelques mois plus tôt avec un enfant à lui présenter et qu’à présent investi du rôle de père, Oliver s’en trouvait défait.
Tant, donc, de choses qui crissaient sur ses nerfs. Ainsi Oliver cherchait-il l’action pour s’empêcher de penser. Le sport, le boulot, les enquêtes. Et puis, surtout, la photo. Il n’y avait que dans ce domaine qu’il entrait dans cette transe calme et paisible qui lui manquait tant autrement.

La nuit était tombée sur Windrush Square et il y aurait eu mille raisons pour envisager de rentrer. La fraîcheur de novembre, la petite bruine qui s’était emparée du parc, la’heure avancée. Pourtant l’ambiance en ce jour de repos l’empêchait de prendre le chemin du retour. Sans qu’il n’ait réellement compris l’origine des festivités, Oliver s’y était plongé avec délice. De la musique un peu partout, des groupes et des musiciens isolés se produisaient ici et là et un table sortie de nulle part avait élue domicile au centre de l’espace vert, à droite d’un groupe aux sonorités électros. Une femme y distribuait alors vin, chocolat et café chauds pour une ou deux pièces participatives. Qu’importe le “pourquoi”, le quartier vibrait et tel était l’intérêt de la soirée. Quant à Oliver, il avait trouvé un intérêt tout autre. Appareil au point, il immortalisait l’instant, jouait avec les lumières et les gens, attrapait les sourires et les regards.

C’est ainsi qu’il était tombé sur Nour. Plusieurs fois l’homme avait attiré son attention. Plusieurs fois déjà, quelques photos furent capturées. Au début, il en était certain, le tatoué n’avait pas pris conscience de la chose. C’est un genou à terre qu’il s’était fait repérer. Comme d’autres personnes, les deux hommes s’étaient trouvés auprès d’une femme dont l’art des bolas attirait curiosité et admiration. Son image se trouvait déjà dans l’appareil, bien sûr. Le pantalon noir déchiré, la peau clair et les boucles serrées de ses cheveux crépus lui avaient attiré l’œil. Ainsi avait-il joué avec les mouvements de lumière, les jeux d’ombres, les couleurs projetées sur sa peau. Mais c’était à présent l’inconnu qu’il prenait en photo. Son expression l’attirait. Tout en finesse, en retenue, il lui semblait trouver quelque chose de rugueux, de distant dans la manière dont cet homme observait le spectacle. Lèvres pressées l’une contre l’autre, Oliver tentait de capturer ça. Notant la manière dont le feu se reflétait dans l’azur du regard, comme un affront même aux éléments. Il aimait la façon dont la lumière s’éclatait en mille faisceaux sur sa peau, soulignant les tatouages qui lui barraient le visage et sans doute, les bras ou le torse.

Lorsque ce dernier le repéra finalement, le photographe prit un ou deux derniers clichés avant d’abaisser l’appareil, posant en douceur le regard dans celui de cet homme à la beauté si singulière.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Dim 29 Jan 2023 - 21:28
Les températures ont brutalement chuté cette semaine, obligeant les habitants à se couvrir. Les écharpes mangent le visages des passants et les bonnets parfois le reste, ce qui est parfois marrant en se déplaçant. Nour déteste l’hiver, il préfère très sérieusement se balader à moitié vêtue dans une forêt tempérée en plein été, sentir la mousse sous ses pieds. Il n’est pas non plus très citadin, comme être, crapahutant le plus souvent dans des régions reculées. Ici, il faut donc se couvrir, avoir un manteau et à défaut, le pire risque que vous pourriez rencontrer n’est pas une attaque impromptue de dragon mais plutôt des voitures moldues.

Tout est trop bruyant, le vacarme empêche de réfléchir. Pour autant, l’anonymat qu’offre cette grande ville permet quelques éléments non négligeable : pour commencer, fuir ses assaillants n’a jamais été aussi simple qu’ici. Faire profil bas à quelques centaines de kilomètres de la Roumanie n’est pas si dure, ils ne sont pas assez coriaces pour le suivre jusqu’ici. Ensuite, se mêler à tout le monde permet de faire de belles rencontres, en théorie. De pouvoir découvrir les moldus et s’y mêler comme l’un des siens. Un caméléon, Nour n’a jamais manqué d’adaptabilité, il en a presque trop. C’est un homme un peu trop courant d’air, qui se faufile avec une aisance déconcertante d’une scène sociale à l’autre, sans difficulté.

Il a passé l’intégralité de sa journée à rechercher des informations sur une liste de trafiquants de dragons, sous couvert d’un nom de groupe obscur. Résultat à ses recherches : rien, pas grand chose si ce n’est plusieurs prénoms avec peu d’informations sur les informateurs. Il sait juste que l’un d’entre eux semble avoir camouflé son identité, du moins, la seule personne figurant dans le dossier est un dénommé Gary. C’est tout ce qu’il a réussi à trouver et il a été tenace toute la journée ! Il a même tenté de charmer une réceptionniste moldue pour obtenir plus d’informations sur le dossier, en vain. Ainsi, il a abandonné ses recherches, remettant cela à plus tard, légèrement frustré.

La journée s’est donc déroulée sans qu’il ne l’a voit passée et en sortant des bureaux où il a tenté le tout pour le tout cette après-midi, des écouteurs dans les oreilles, il s’est retrouvé de fil en aiguille, il s’est retrouvé sur Windrush Square. L’espace est petit pas vraiment à son goût à l’usuel, préférant plus de coin de verdure. Pourtant, plusieurs stands décorent l’espace, des petites lumières allumées de partout. Les passants ne sont pas pressés, inconscient qu’au loin, non loin d’eux, une nuée de doxys se trouve dans quelques frênes proches d’eux. Inoffensifs pour le moment, c’est les périodes de pontes et elles sont plus occupées à préparer cela qu’à venir embêter les fêtards. Pourtant, Nour a le regard rivé sur le public juste en dessous, prêt à intervenir en cas de besoin.

Le vent levé est saisissant, assez pour qu’il se blottisse un peu plus dans son écharpe, adossé non loin à un arbre, curieux de la suite. Il n’est pas rare de voir des créatures magiques dans le monde moldu, surtout des petites créatures comme celle-ci. Il serait bien plus impressionné s’il croisait un sombral.

En passant, une demoiselle au rire entraînant passe, lui offre un sourire partageur que Nour lui renvoie volontiers. Elle semble bien heureuse d’être avec ses amis ce soir ! Bien sûr, le magicien est plus que ravi de partager cette bonne humeur, toujours très enclin à être jovial. Ici, c’est facile de s’oublier dans ces moments. Il suffit de sortir de sa zone de confort, quitter son cocon pour se balader. Vous aurez facilement un bel inconnu comme celui non loin, prêt à vous prendre en photo. Il n’est pas discret, et Nour ne détourne pas tout de suite le regard vers lui. Il lui autorise la liberté de le photographier, pas vraiment à son insu après tout, c’est un lieu public. S’il avait été plus proche de l’homme, il aurait parié sur son don maudit de vélane et se serait en aller. A cette distance, c’est peu probable, et vu la journée qu’il vient de vivre et l’échec cuisant de ses efforts, il n’a plus envie de sentir le goût de la défaite sur la langue. Cette dernière humecte ses lèvres glacées alors qu’il tourne finalement son regard gelé vers l’inconnu. Au début, il le fixe sans rien transcrire de ses émotions puis, amusé, esquisse un sourire amusé. Le genre d’invitation qu’on offre à un bel inconnu un soir de novembre.

D’ailleurs il franchit le reste de distance entre eux pour s’approcher, une courbette comme dans les films, toujours le trait pour tenter de faire rire.

“Bonsoir, photographe. Nour. “
qu’il dit, tendant sa main avec assurance.
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Newrose Walsh
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Lun 30 Jan 2023 - 22:01
Il y avait quelque chose d’élégant dans la manière dont l’homme se tenait. Une élégance brute, matte. Ni douce ni sévère, elle lui attirait l’œil par ce qu’il percevait comme un paradoxe étrange et beau. L’écharpe contre sa poitrine, relevée sur son cou, mangeait les dessins tatoués sur sa peau d’albâtre. Au travers de l’appareil, Oliver distinguait ces formes sombres qui couvraient ses doigts pour en souligner la finesse. Avec un petit sourire, il se plu à capturer l’instant, jouant avec les reflets que dessinaient les boules de feu qui dansaient non loin de là. Ainsi d’un cliché à l’autre, Oliver arrivait à choper la lumière froide du lampadaire qui traçait sur la peau de l’homme les formes des branches qui le surplombaient ; puis la lueur bleutée des guirlandes qui s’allumaient à intervalle régulier, et enfin, la chaleur que la lumière des bolas rougeoyaient sur son visage. Avec quelques traitements numériques, son œil expert savait qu’il tenait quelques pépites.

C’est pourtant bien sur l’homme au sourire partageur qu’Oliver levait le regard. La dernière image, celle où son visage pivotait vers lui, serait sublime. C’était donc avec un petit sourire, un regard fixe et profond venu capturer le sien, qu’il assumait l’attention portée à l’inconnu. Ce dernier ne lui avait pas sourit immédiatement. Froid, de marbre, il en était plus beau encore. Son sourire vint pourtant, illuminant la finesse de ses traits.
Le photographe ne chercha pas à retenir l’air joyeux qui fendit alors ses lèvres tandis que son modèle du jour se décidait à quitter l’arbre sous lequel il était adossé pour le rejoindre. Plus encore s’échoua dans sa gorge un rire franc à le voir se courber d’une révérence lorsqu’il fut face à lui.  

“Bonsoir, photographe. Nour. “ Une main tendue qu’il prit, sourire aux lèvres, en abaissant son appareil logé au cœur de sa main gauche. L’assurance dans les gestes était soutenue par le regard franc et droit que Nour lui adressa. Pas un tremblement, pas une once de timidité, seulement la carrure d’un homme qui s’assume. “Enchanté Nour.. Et merci, surtout. Le moins qu’on puisse dire c’est que tu prends bien la lumière..” Le sourire reflua sur ses lèvres pour briller plus encore dans l’ocre de ses prunelles. “Je demande toujours à ceux que je prends un peu en fourbe s’ils sont d’accords avec ça. Deux questions donc : es-tu ok ? Et très éventuellement, est-ce que je peux t’offrir un verre ?” Direct, c’était vrai, mais l’homme avait ce quelque chose qui accrochait le regard. Physiquement bien sûr, mais pas que. Dans sa posture, son attitude, dans la manière dont ses tatouages soulignaient sa beauté et donnaient du caractère à son apparence. Dans sa manière d’être, tout simplement.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Mer 1 Fév 2023 - 22:57
Le regard azur se pose sur l’homme assis par terre. La courbette est passée et maintenant que les plaisanteries sont faites, les introductions ne tarderont pas à venir. Des réverbérations des phares de voitures se percutent par instant sur le visage de l’inconnu. Nour l’observe intrigué, penchant la tête sur le côté, une attitude féline. Peut être qu’il a passé trop de temps avec des animaux ou bien en forêt. Les folies citadines ont quelque chose de différent, une sorte de rythme à comprendre. Les pas feutrés sont déplacés en exercice de puissance, à celui qui s'avance le plus loin jusqu’à la bouche de métro. C’est un jeu d’évitement, le même genre qu’il faut entreprendre pour séduire un centaure, avec respect, évitant les impressions trop vives. Ici, les populations se déplacent, slaloment et s'esquivent dans un tango londonien intrigant.

Certainement que ce n’est pas le plus beau, il a échangé les forêts de Roumanie pour cela et quelque part, ça lui manquera toujours un peu. Ici pourtant, il y à des photographes entreprenants, qui échangent avec vous ce sourire particulier. Ce sont des lentes préliminaires, le début d’une soirée à deux à se découvrir. Que pourrait-il dire de lui ? Il n’en sait trop rien, si ce n’est que cette assurance transpire une introversion que peut être que le photographe découvrira à l’avenir. L’incapacité à s’asseoir, comme en cet instant, le regard déviant du beau visage de l’homme assit devant lui vers les arbres, vers un bruit non loin puis le rire franc d’un homme. Nour est un peu un courant d’air, insaisissable car toujours attiré par ce qui l’entoure.

“J’ai une condition. J’aimerais que tu me dises ton prénom pour accepter ce verre.” La formulation est dite avec un sourire espiègle sur le visage, amusé. Après tout, le photographe ne s’est pas présenté mais l’offre est presque déjà acceptée. Cocasse, au milieu des groupes d’amis les entourant.

“En fait deux, il y à un bar juste à côté, on peut aller là-bas ?” Un endroit qu’il connaît bien, cosy. La dernière fois qu’il y à mis les pieds, c’était avec Damien. C’est d’ailleurs lui qui lui a fait découvrir l’espace, cet homme au sourire candide. Il faut se méfier des apparences, c’est un tempérament de feu. Ils avaient pris un verre, l’espace saturé des fumées de cigarettes. Un groupe jouait, très jazzy, la chanteuse faisant vibrer le sol par moment de ses pieds tapant la musique. Nour s’était demandé s’il y avait des saxophonistes qui se perdaient par moment ici mais, l’endroit est sûrement trop “jeune” pour apprécier cette musique.

Lentement, Nour tend la main pour aider le photographe à se relever. D’un geste du menton, il désigne l’objet qu’il tient, curieux :

“Tu fais de la photo depuis longtemps ? Ces appareils-là sont capricieux.”

Bien qu’il n’y connaisse pas grand chose, il admire simplement toute forme d’art. Le sien reste la musique, si on ne compte pas le côté dresseur de dragon à ses heures perdues.
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Newrose Walsh
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Newrose Walsh
Dim 5 Fév 2023 - 22:33
Il y a toujours quelque chose à capturer. Quelque chose d’unique et d’invisible pourtant. A se balader dans la foule, à capter le mouvement des bolas avec lesquels jongle la bohème, Oliver pose le regard sur tant de détails pour le happer. Ça avait toujours été ainsi. Même enfant, le journaliste ne s’apaisait qu’au travers d’activités artistiques ou sportives. Le seul moment où il avait osé aller vers l’autre, l’observer véritablement sans se détourner d’une quelconque manière. Ainsi au travers de son objectif, Oliver aimait choper ces petites choses qui trahissaient l’autre. Peut être sa pratique de la photographie l’avait-il aidé à devenir l’observateur qu’il était à présent. Des aptitudes pourtant modestes qui lui avaient permis de faire la différence dans son métier. Sa carrière ayant volé en éclat, il n’en demeurait pas le même jeune adulte fougueux qui s’était perdu au fin fond de pays en conflit ou droit dans des histoires de rues. Avide de sensations. Accro à cette forme d’adrénaline qu’on ne perçoit qu’en faisant face à plus fort que soi. A ceux qui pourraient nous faire tomber. Ceux qu’on ne combat qu’à coup de savoirs et de silences.

Il était cet homme-là.
Mais cet homme-là s’attardait aussi à capturer l’instant. La beauté fugace qu’on balaye sans y songer. Ces petits paradoxes. De la femme bien apprêtée qui se tient tordue, du couple dont le regard s’égare, des gamins bien sages dont le regard brille de flammes que seuls leurs parents leur connaissent. Il aimait tant s’arrêter sur ces riens qui trahissent les impostures. Les vies intérieures riches et tumultueuses. Chez Nour, il y avait cette sensibilité animale. Bien mis, les épaules droites, les tatouages du citadin, les vêtements repassés, la beauté si vive qu’elle évoquait les podiums ; il y avait pourtant cette chose, ces manières plus brutes qui rappelaient la terre et le soufre. C’était ce qui lui accrochait l’âme à chacun de ses gestes. Le visage qui part sur le côté comme un oiseau, l’œil qui cherche, capte, fixe chaque mouvement, chaque note sortant de la cacophonie générale. Pas pour les juger comme le ferait un chef d’orchestre, juste pour ajouter de la nuance à ce monde qu’il semblait percevoir par brides ou touches de lumières. Ici, face à lui, mais partout à la fois.

“J’ai une condition. J’aimerais que tu me dises ton prénom pour accepter ce verre.”
“OUI ! Pardon !” Un léger problème d’attention dans les neurones et l’impression de papillonner parfois, Oliver en avait oublié la seule et unique information qu’on lui avait demandée. Dans son sourire, se peint alors des accents d’enfances. De ce gosse qu’on ne cesse jamais véritablement d’être et qui, pris sur le fait d’une maladresse, se sent épinglé. Est-on jamais tout à fait adulte ? Peut être lorsqu’on cesse d’avoir ce petit rire un peu nerveux lorsqu’un inconnu au beau minois se présente avec l’assurance de répondre à la vôtre. “Oliver, le photographe un peu gauche; enchanté.”

“En fait deux, il y à un bar juste à côté, on peut aller là-bas ?”
“’Pas la pire des conditions que j’ai eu à accepter dans ma vie..” Un petit rire s’était échoué hors de sa gorge tandis qu’il notait l’élégance brute avec laquelle Nour lui tendit la main. Comment une élégance pourrait-elle être brute, solide ? Nour l’inventait. Ainsi Oliver se releva-t-il. Ses muscles tendus par les deux heures de musculation de la matinée se crispèrent et l’homme fut debout, un sourire aux lèvres tandis que le sujet de ses dernières photos lui indiquait son appareil d’un mouvement du menton. “Tu fais de la photo depuis longtemps ? Ces appareils-là sont capricieux.”
“Seulement quand on ne sait pas leur parler..” Malicieux, le coup d’œil. Puis seulement ensuite, il évacuait la réflexion en secouant le visage. “Depuis gamin. Ma tante faisait un peu de photographie à ses heures perdues, c’était la seule à savoir me canaliser. L’héritage était assuré.” Il y avait de la tendresse dans ces mots. Cette tante, il ne la voyait qu’aux grands événements puisqu’elle habitait en Jamaïque. Noël sous le soleil et toute son enfance à capturer la faune et la flore si éloignée de l’Angleterre ou le Canada où ils allaient parfois pour retrouver d’autres parcelles de leur famille éclatée. C’était ensuite seulement qu’il s’était intéressé aux gens. A l’adolescence. A coup d’hormones, surtout. De quoi se cacher derrière un objectif pour mieux poser le regard sur les uns et les autres et comprendre que de limites, son cœur n’en posait pas. Pas que le cœur ait jamais été réellement impliqué dans l’affaire cependant.

“Fais moi découvrir ton bar, je te suis.” Son regard en coin accrochait la mâchoire de Nour, y remontant le long du maxillaire jusqu’à atterrir dans ses yeux d’azur. “ça t’a déjà tenté ? La photographie.” Fit-il en embrayant le pas.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Sam 11 Fév 2023 - 17:15
Oliver donc. Le sourire de Nour est doux, captant aisément l’attention. Il a toujours été un homme intrigant, comme un courant d’air mais capable d’attirer les regards des gens dans une pièce. Peut être que son charisme écoule d’années d'entraînement. Être un formateur, dresseur demande une forme d’autorité qu’il ne possède pas de naissance, il a dû se forger avec le temps. Apprendre à être un bon enseignant, c’est avant tout savoir faire le commentaire au bon moment et laisser l’élève se débrouiller souvent. Peut être que c’est des années d’habitudes auprès de Sergius, en quelque sorte. Définitivement, il lui a appris beaucoup. Alors, cette façon qu’il a de se tenir, faussement alangui, patientant avec un regard coulé sur le sol, dans la direction d’Oliver, c’est du charme.

Il profite pour imaginer ce qu’est la vie de ce petit moldu, photographe du moins. Il l’imagine facilement faire beaucoup de sport, sa musculature semble en tout cas le prouver. Avec expérience, ce genre de physique ne se construit pas que sur le lance-pierre de la génétique. Il faut de la patience pour cela aussi. Une forme de masochisme sans doute.

“Oh, je peux émettre plus de conditions farfelues si tu veux.” Un sourire amusé, il entraîne sa rencontre de ce soir en dehors des petits jardinets de la place. L’écouter est agréable puisque Nour est assez introverti, même si cela ne se voit jamais dès le début. Disons, que ce n’est juste pas quelqu’un de très loquace et qu’il préfère écouter, poser des questions et laisser la conversation être menée. Il se sent plus à l’aise ainsi.

“Tu as raison, il faut sans doute leur parler. Et avoir le budget, j’imagine que c’est pas donné comme passion. Tu étais un gamin hyperactif ? - le malice dans son regard l’informe qu’ils partagent simplement plus que les beaux regards. Lui aussi était un gamin intenable. - souvent, les enfants hyperactifs font du sport, de l’escalade…” Ou attrape des créatures magiques et deviennent dresseur de dragon ? Il n’ajoute pas cela.

“Prendre des photos non. J’aime cet art pour juste le voir on va dire. Je ne pense pas que j’aurais eut la patience mais, ça m’amuse toujours de me dire qu’une photo, c’est un point de vue. Finalement, c’est un peu comme un journal intime. Pourquoi m’avoir pris moi en photo, du coup ?”

Ses pas sortent quelque peu de la rue principale, longeant quelques ruelles pour arriver devant un bar assez discret. La devanture fait penser à un bateau et un hublot accueille les arrivants sur la porte d’entrée. Nour hésite une seconde, attendant l’approbation puis entre en poussant la porte. L’espace est tamisé, bondé aussi mais, moins que sur la place où ils se trouvaient. Les rires saturent l’espace et une musique rock sort des hauts-parleurs.

“Ils font de la bonne bière ici. Tu pourras me montrer tes photos. T’es du coin au fait ?” Il n’a pas besoin de préciser que lui ne l’est pas, son accent américain qui n’a jamais été altéré et ce depuis son arrivée ici, le prouve pour lui. A cela, il pourrait ajouter qu’il parle plutôt bien roumain mais, ce serait une longue histoire sur laquelle il faudrait camoufler beaucoup d’informations.
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Newrose Walsh
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Newrose Walsh
Jeu 16 Fév 2023 - 9:57
Socialiser. C’est bête mais voilà bien une chose aisée pour un homme comme lui. Le naturel du contact social s’est installé très vite chez lui, même très jeune. C’est une part de son équilibre. Les rencontres, la drague, les contacts qui se forment et s’accumulent dans le répertoire du téléphone, tant de petits détails qui forment son quotidien et égrainent ses journées. Un moyen de garder contact avec le réel en vérité, lui qui se laisse si souvent capter par une activité ou une autre, capable d’enchaîner les séances de sport ou de se perdre parfaitement dans son travail jusqu’à ne plus relever le nez de ses recherches pendant des jours avant de, soudainement, se rendre compte de sa déconnexion. Le monde social lui sert de garde fou c’est un fait. Mais c’est aussi un moyen d’être ici et là, d’avoir un pied dans un monde et dans l’autre. Oliver, curieux de nature, a toujours aimé entrevoir l’univers des autres. Comprendre, connaître, voir le monde au travers des yeux d’autrui. Apporter des données pour l’enrichir, pour faire émerger la vérité, mêler les fils des uns et des autres pour en tisser un tout complexe mais uni, complet à défaut d’être homogène. Quel était le sien ? L’univers de Nour. La question se posait.

“Oh, je peux émettre plus de conditions farfelues si tu veux.”
“Oulah, ça sent le pari à la con ça ! Donc le genre de pari que je prends forcement…” Un petit sourire en coin, tout en glissant une main dans sa veste, stabilisant de la seconde son appareil photo sur sa poitrine.
Tout en parlant, le journaliste suivait son comparse droit vers un pub dont il n’avait jamais passé la porte. Pas si difficile dans une ville en constante évolution comme Londres. Une ville dans laquelle Oliver avait arpenté chaque ruelle à l’adolescence et l’aube de l’âge adulte et où il s’étonne par moment de se sentir étranger à présent. “Tu as raison, il faut sans doute leur parler. Et avoir le budget, j’imagine que c’est pas donné comme passion. Tu étais un gamin hyperactif ? - Un coup d’œil en coin et l’éclat dans les prunelles claires de Nour l’électrisent d’une joie vivace. Enfantine presque. Animale même. Cette chose qui passe entre les êtres qui se reconnaissent et partagent leurs ressemblances. - souvent, les enfants hyperactifs font du sport, de l’escalade…” Un rire joyeux lui passe dans la gorge tandis qu’ils contournent un massif de fleurs aux buissons taillés. Ici, les feuilles persistantes mangent le dossier d’un dossier. Là, les branches d’un végétal caduque percent une poubelle électrique. Au loin, les lueurs des bolas se perdent avec les rires et les chants. “Et bingo, je fais effectivement du sport, ce qui n’est pas un scoop même sans mater spécialement. Mais l’escalade c’est plus spécifique, donc bien joué. Je m’incline !” Le sourire en coin accroche le sien, se jette dans son regard topaze et s’y perd un instant. Un autre gamin impossible à tenir, donc ? Qu’en est-il de l’adulte ?

“Prendre des photos non. J’aime cet art pour juste le voir on va dire. Je ne pense pas que j’aurais eut la patience mais, ça m’amuse toujours de me dire qu’une photo, c’est un point de vue. Finalement, c’est un peu comme un journal intime. Pourquoi m’avoir pris moi en photo, du coup ?”

Contre les pavés, les semelles claquent en douceur et dans l’air, les odeurs de thé et de chocolat se dispersent pour ne laisser que les deux hommes à remonter une allée aux larges trottoirs et devantures brillantes. Ainsi tandis qu’Oliver réponds en souriant d’amusement, tous deux délaissent la rue pour prendre les ruelles adjacentes. Pas de devantures allumées ici, pas pour la majorité des enseignes. Seuls les pubs et les agences immobilières participent ici à l’éclairage public. Alors le photographe pose son regard sur la lueur pâle que la rue accorde à la peau de son compagnon du soir. “J’aime bien cette manière de voir les choses. Je suppose que ça serait le mien de journal intime dans ce cas…” La pâle lueur des lampadaires accroche son visage d’opale tandis qu’y trace le jeu des phares d’une voiture qui, derrière, balaye la ruelle l’espace d’une seconde. “Arrête toi…” D’une main qui s’égare sur son épaule, Oliver le stoppe dans son avancée et pose le regard sur l’homme qui l’accompagne. Ce pourrait être un moment parfait pour tenter une approche, mais la paume glisse et s’évade quand l’homme recule d’un pas, puis deux. Dans ses prunelles d’automne, l’œil du photographe. Celui qui sort son appareil et prend un cliché jusqu’à l’instant où une nouvelle lueur passe et ricoche contre la pierre. “C’est ça que j’ai voulu choper. Alors t’es bel homme c’est certain je dirai pas le contraire, et d’une certaine façon ça joue. Quoi que… Mais c’est ce truc que t’as. T’es bien habillé, très “citoyen”. Et pourtant ya un truc, une espèce de contraste dans ta posture, ta manière de te tenir. La hauteur du menton, le regard, la tension dans les lèvres. Ça colle pas ; et c’est ça qui est beau. Comme un élan plus brutal sous la surface, un contraste qui détonne avec l’univers urbain. T’avais ce truc, d’être là sans tout à fait y être. Et à chaque fois que les lumières des bolas passaient, elles soulignaient ce.. truc-là.” Le révélaient. Comme deux forces naturelles qui se répondent. “ C’est ça que je voulais attraper. Ça que t’as encore là tout de suite, dans une lumière plus froide..” Dans laquelle tes yeux semblent tinter d’un grain sec et palpitant.

Le cliquetis de l’appareil s’enclenche une nouvelle fois, chope le regard, la tension des muscles ou le sourire qui s’évade. Il vole quelques instants, n’a pas toujours été dressé vers celui qu’il vise. Bien au contraire c’est droit face à lui qu’Oliver lui a parlé. Le regard analyste qui englobe, caresse, attrape ce qu’il peut de l’autre et des lieux, des couleurs et des contrastes. Du grain même de la pierre en arrière plan. C’est idiot parce qu’Oliver n’en parle pas, du moins rarement. Ainsi soudainement, il lui semble prendre conscience de ce qui vient de s’échapper de sa bouche et se redresse, soudainement éveillé au relâchement de ses muscles qui laissent son corps se rabattre légèrement sur le côté. Alors il se redresse, lâche un rire “Et définitivement : je passe pour un taré. ‘P’t’être pas complètement faux d’ailleurs. Allez amènes-toi, avant de changer d’avis et de me fuir très loin !” Le sourire est mordant sur les lèvres du journaliste quand il percute du regard Nour et l’invite à reprendre leur route d’un geste du menton.

Le bar n’est plus loin à présent et c’est une devanture rappelant l’univers maritime qui les accueille avant que la musique aux timbres rock n’en fasse de même. Un sourire, immédiat, se dessine sur les lèvres du journaliste. Les rires, le brouhaha constant des conversations emportées, l’agitation derrière le bar ou en salle. Tout fait du bien à ses nerfs d’idiot qui s’est enfermé pendant plus de deux mois hors de tout contact humain. Alors soudainement, il capte que ce vacarme là lui manque. Qu’il en a besoin autant qu’il a besoin de sa bulle pour se nourrir et se régénérer. Que les dernières semaines ont été trop dures et que tout ça lui fait du bien. De s’inscrire seulement dans l’instant, sans plus s’embêter ni du lendemain, ni de la suite à venir.
“Ils font de la bonne bière ici. Tu pourras me montrer tes photos. T’es du coin au fait ?”  
“En tout cas l’ambiance est sympa ! Ah, monsieur est un aventurier du journal intime ? Attention c’est personnel ces trucs là…” Un petit regard en coin et en s’asseyant à une table, Oliver abandonne l’appareil sur la table, entre eux. “Attention, interdiction d’en supprimer ou je mords..” Pas tout à fait certain d’être totalement ironique. “Londoniens de famille depuis au moins… oulah, deux générations !” Pourquoi Londres ? Il n’avait jamais demandé. Sa famille, c’était un micmac éclaté aux quatre vents. “Enfin en réalité les parents sont partis en Irlande depuis quelques mois.” Depuis qu’il avait lui-même fuit et trouvé un stratagème pour les amener à décamper. Un aspect de l’histoire plus grinçant que son air dégagé ne l’admettait. Sourire, voix légère, pas l’ombre d’un mensonge dans son attitude et pourtant c’est bien là. Simplement car rien de tout ça n’a sa place ce soir. “J’habite plus haut.” Comprendre ‘dans le nord’. “Bloomsbury.” Un oeil sur une pancarte à la gauche de Nour, le cerveau qui commence la lecture, s’arrête, passe à une autre, revient sur la conversation. “Et toi ? A l’oreille, je dirais que tu viens du grand ouest .. ?” Américain ?
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Jeu 16 Fév 2023 - 23:15
Petit, c' était un enfant insupportable. Le genre de gamin très éloigné du carcan social que sa famille tentait de l’obliger à suivre. Il se baladait pieds nus dans les prés et les forêts. Les dessins parsemaient sa chambre et égrénaient progressivement chacune de ses journées. Il était ainsi, prêt à s’enfermer dans un monde imaginaire et parler à ces créatures fantastiques. L’imagination est toujours débordante à l’enfance mais, comme aujourd’hui la sienne est instable, insaisissable. C’était un enfant qui grimpait, plongeait, courait et se relevait quand les genoux saignaient. N’y avait-il pas mieux ? Son père  pensait que l’éducation se  faisait sur une chaise, des livres affublant la politique, la littérature, la magie, les potions en filigranes. Sa mère croyait qu’elle se faisait épris de la nature, les yeux émerveillés par les petites lucioles et les feux follets, la mousse sous les orteils et le vent dans les cheveux. Définitivement, il n’a plus rien d’un citadin si ce n’est l’allure. S’habiller d’une certaine manière ne fait pas  de nous quelqu’un, les habits ne sont qu’un autre masque. Le sien en somme. Le magicien a toujours été plus à l’aise presque nu dans les bois.

“Non sans rire ? Tu fais vraiment de l’escalade ?” Son rire est doux, amusé car il ne savait vraiment pas qu’il en faisait. Penchant la tête sur le côté, il esquive deux passants bras dessus bras dessous. Les lumières strient les visages mais la dame qui est sur le trottoir d’en face capte son regard, vêtu d’un manteau plutôt long et une capeline sur la tête. Comme cela aurait été splendide de vivre à la belle époque où tout le monde s’habillait de longues robes de soirée et de robes de balade, d’un costume et de chapeau haut-de-forme.  Même une journée. Le reste du temps, il se demande si ça n’aurait pas été tout simplement impraticable dans sa vie forestière.

“Comme quoi, les clichés ont parfois du vrai. Disons que bon, c’est un sport complet.Je connais quelqu'un qui aime en faire.” Il ne précise pas si c’est un ami ou autre, il s’agit de Damien, plutôt une conquête qui revient tous les mois. Peu importe, c’est un sujet pour une autre soirée. “J’aime bien le sport aussi mais, j’ai plus été habitué à des trucs extérieur et ici en ville, c’est plus compliqué. Je connais ça, petit j’était intenable aussi !”

Un petit clin d'œil adressé en quête de ralliement. Ils semblent avoir plus de choses en commun que simplement quelques regards et cette tension latente. Peut être quelque chose de l’ordre de la reconnaissance mutuelle, la capacité à apprécier l’autre car on se voit un peu à travers lui. Oliver semble être intrigant, léger, doux. Le genre d’homme que Nour aime voir le soir pour oublier son quotidien. Ce sont des hommes faciles dans leur complexité, ils vous donnent envie de grimper à cet échafaudage pour vous glisser sur un toit. Vous embrasser là, contre les étoiles et vous enlacer pour attraper les miroitements citadines des multiples lumières. Comme cela, aussi simplement que cela. Ce genre d’étreintes sans lendemain, car il n’y à pas de conséquences à s’aimer le temps d’un soir. C’est léger, loin des ambiguïtés et parfois c’est tout ce qu’il espère.

Le regard de Nour se perd un peu rêveur sur cet échafaudage, imaginant la suite en s'humecter les lèvres. Une rêverie coquette qui n’a pour objectif que de s’imaginer sur les hauteurs londoniennes. Un autre soir peut être, si les choses se présentent sur un bon pied entre Oliver et lui. C’est dans ce fantasme éveillé qu’il se fait arrêter par son interlocuteur, capturant à la volée une série de photos. Au début, trop surprit, Nour se contente de faire comme il le fait souvent quand il réfléchit : il penche la tête sur le côté. Un air un peu strict sur le visage, une autorité acquise après des années auprès de son père, auprès de la famille Klemheist et sans doute auprès de Sergius. En dessous du masque, quelques fractions de secondes après le premier flash, Nour esquisse un sourire en coin. Il ne prend pas vraiment la pose, se contentant de le fixer pour accrocher son regard au sien. Une intimité partagée au moins quelques secondes encore.
Ça y est déjà, l’instant est passé. Les lumières flottantes se sont estompées.

L’américain prend le temps de s’humecter les lèvres, un sourire amusé puis de répondre sans une seule fois montrer sa moquerie. Il trouve cela fascinant l’art de quelqu’un. Sans doute qu’il est du même genre lui collé à sa guitare ou son saxophone. Fixant d’un air transit un saxophoniste dans les bars très jazzy de Londres. C’est sans doute l’un des rares souvenirs d’enfant qu’il a avec son père. Un souvenir agréable. Son père l’entrainant dans des concerts pas toujours très ouverts aux enfants dans ces ambiances particulières qu’il a chérie avec le temps. Un hommage au berceau de la soul, cette belle ville de Détroit.

“Tu vois tout ça quand tu me vois ? - une indécision, comme s’il  ne savait pas s’il appréciait réellement la chose ou non. C’est qu’en réalité, Nour  ne sait pas bien si c’est une bonne chose. Dans ce qu’énonce Oliver, il y à des points d’indices car s’il est si distant, c’est qu’il n’est pas un moldu réellement. Pour autant, le photographe n’aurait aucun moyen pour le savoir. - non non, tu passes par pour un taré ! désolé c’est moi qui réagis mal c’est juste que…que hum…”

A la place d’ajouter quelque chose, il observe de droite à gauche autour de lui, par vraiment pour vérifier si quelqu’un vient mais plutôt pour savoir si c’est sans danger. Vieux réflexe sans doute. Avec une tendresse bien à lui, il s’approche d’Oliver, saisit sa joue en coupe. Se penchant sur lui, retenant d’une main l’appareil photo de sa propre main pour le stabiliser également, il pose ses lèvres contre celles du londonien. D’abord très léger, le baiser se mue comme une demande. Une pluie de petits baisers qui conduisent à celui qu’il rêve de lui donner depuis plusieurs minutes déjà. Lentement, il entrouvre les lèvres, caresse sa langue timidement, pressant quelque peu son torse contre le sien. Le seuil franchit, il se fige ensuite, reculant prudemment pour l’observer, l’un respirant l’air de l’autre.
“Juste ça, Oliver.”

Pour tout ce que tu m’inspires, qu’il aimerait lui dire. Pour lui rendre ce soir la simplicité d’un sourire, quelques photos et s’ouvrir si facilement. Comme s’ils se connaissaient depuis des années. Sans plus insister sur tout cela, et pour que  le moment demeure simple, il continue ses pas vers le bar. Ils auront le temps de discuter, s’appréhender et, sans doute un peu se désirer.

Une fois à table, il regarde la carte des boissons en écoutant ce qu’Oliver lui dit en même temps. Le bruit ambiant est agréable. “Un  natif donc. Tu dois connaitre super bien la ville ! Ouais pas tout à fait, je suis américain,  né à Détroit et j’avais 15 ans quand on a déménagé à Londres. J’ai vécu 5 ans ici à l’époque mais…disons que j’ai été engagé en Roumanie et j’y ai vécu 16 ans grosso modo. On peut  dire que j’ai été un peu partout mais, la Roumanie c’est devenue un peu ma patrie d’adoption.” Quand il le mentionne, il a un sourire dans la voix. Bien sûr, il ne souligne pas qu’en étant dresseur, il a voyagé un peu partout, ce serait peut être compliqué de justifier la partie dragons. “J’ai encore beaucoup l’accent américain ? Je suppose que ça se perd jamais vraiment. Alors, tu bois quoi ?”
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Newrose Walsh
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Newrose Walsh
Dim 19 Fév 2023 - 20:16
“Tu vois tout ça quand tu me vois ?

Il voit. Tant et trop tout à la fois. Trop, bien souvent en vérité. Des choses qui n’existent pas, qu’il peint dans le regard des gens et voit au travers d’un prisme qui n’appartient pas véritablement au réel. S’il voit, c’est pourtant par recherche de la vérité. C’est qu’il aime jouer avec ces entre-deux. Qu’il y a en lui le sourcier de vérité, celui qui joue avec les autres et ne s’intéresse qu’aux faits. Qui les exhumera de sous le mensonge et les non-dits, qui les trouvera entre les lignes d’un dossier ou les photos d’un album. Et puis il y a celui qui ne s’intéresse pas tant à ce qui est mais ce qui pourrait être. A la colorimétrie d’une personne, à ce qu’elle transmet, la manière dont elle creuse le décors de sa présence. Pour celui-là le réel n’existe pas tant, il se dessine, il s’exploite, il s’aperçoit. Il est multiple et déformé, se peint d’illusions et de clairs-obscurs. Il y a le photographe et le journaliste. Deux professionnels, deux regards différents avec lesquels Oliver compose au quotidien.

Pas tant de temps pour y répondre. Seulement un haussement d’épaules sobre. Le propos a été développé, son regard en coin le souligne, détaille la réaction de Nour. Le visage fermé c’est vrai, mais Oliver connaît trop la nature humaine pour en prendre ombrage. Pas du genre à prendre les choses pour lui sans doute. Trop habitué, en vérité, à avancer sans l’approbation d’autrui. - non non, tu passes par pour un taré ! désolé c’est moi qui réagis mal c’est juste que…que hum…”

Le sourire s’étire, non pas parce qu’il devine la suite mais simplement parce qu’il s’amuse de voir l’autre chercher ses mots. Une manière d’être finalement moins affirmée que ce qu’il affiche en vérité. Derrière le masque d’assurance, il y a quelqu’un qui hésite ; ça aussi, Oliver le voit.
Un coup d’œil à gauche, un à droite, puis Nour réduit l’espace sans signe de retenue. L’hésitation s’est décharnée à peine fut-elle esquissée. C’est toute la douceur du monde qui enveloppe Oliver et se pose sur sa joue, puis ses lèvres. D’une main, Nour pense à l’appareil photo qu’il retient, comme pour le sécuriser. Une attention touchante en vérité, qu’accompagne le journaliste de sorte à dégager l’espace. Alors les lèvres se trouvent, s’attrapent. Un frisson le parcours. Non, ce baiser, Oliver ne l’a pas vu venir. Il l’aurait sans doute tenté, mais pas après une diatribe pareille. Simplement parce qu’il aurait eu l’impression de déblatérer un baratin de sorte à emballer sa conquête. Or de baratin, il n’y avait que ses simples pensées un peu décousues. Mais c’est de Nour dont vient le geste, une prise d’initiative dont il est d’ordinaire à l’origine mais qui, cette fois, le surprends et le prends droit au bas ventre. De baisers, il entend une demande, goûte cette bouche à laquelle il a déjà songé bien sûr. Qui n’en aurait pas fait autant ? Nour capte l’oeil, c’est certain. Il dégage une force un peu râpeuse derrière un visage à la beauté fine, élégante quelque part même. Une élégance contre laquelle il semble se battre, ne faisant alors que renforcer l’harmonie du tout. Le désir le chope alors, dès que les langues se rencontrent, s’effleurent puis se caressent. Ça ne dure qu’un instant durant lequel il a glissé une main le long de son avant bras droit sur la hanche qu’une envie l’appelle à serrer. L’attraper, l’appeler à lui jusqu’à bloquer la chaleur de son corps entre lui et le mur humide là-derrière. L’envie restera, elle s’écoulera dans ses veines à tout instant dès lors que Nour délaissera ses lèvres et jusqu’à l’achèvement de la soirée. Pourtant Oliver ne passera pas le cap. Non pas par hésitation ou par timidité, simplement parce que le moment ne sonne pas ainsi. Le tempo n’est pas celui-là, aussi simplement que ça. Plus doux, comme un chuchotement qu’eux seuls pourraient entendre. Parce qu’il se saisis du regard de son compagnon du soir, qu’il y découvre non pas des lagons, des atolls aux eaux chaudes et confortables mais des lochs, vifs et saisissants. La profondeur d’un lac qu’on pense calme mais qui ne l’est pas. Sous la surface miroir, il y devine la douceur, la chaleur et des remerciements qui ne passeront pas la barrière de ses lèvres. Une simplicité franche qui appelle au partage.

“Juste ça, Oliver.”

Un sourire doux se dessine alors, soulève ses lèvres en coin et s’élargit enfin quand Nour s’éloigne. Juste de quoi esquisser un petit rire sous ses côtes, laisser le regard et passer ses doigts dans ses cheveux en l’observant prendre quelques pas de distance. Juste ça alors.
Ce qu’on tait est parfois bien mieux dit que ce qu’on énonce.

Alors Oliver y songera bien sûr. Au baiser, au pic de désir, à la chaleur d’un regard échangé et à cette satisfaction qu’à l’instant, il n’y ait eu que ça. Pas de promesses dans l’échange, mais un délicieux goût d’inachevé.
C’est toujours là, d’ailleurs, quand ils entrent dans le pub, qu’ils se posent à une table et commencent à échanger. Que derrière les mots, deux hommes se rencontrent.

“Un natif donc. Tu dois connaitre super bien la ville ! Ouais pas tout à fait, je suis américain, né à Détroit et j’avais 15 ans quand on a déménagé à Londres. J’ai vécu 5 ans ici à l’époque mais…disons que j’ai été engagé en Roumanie et j’y ai vécu 16 ans grosso modo. On peut dire que j’ai été un peu partout mais, la Roumanie c’est devenue un peu ma patrie d’adoption.”
“La Roumanie ?! Original comme destination !” C’est une expression d’intérêt presque admiratif qui passe sur les lèvres du journaliste. Les voyages, les mondes qu’on explore, les gens qu’on rencontre et qui s’inscrivent dans une patrie comme si celle-ci avait toujours fait partie de son ADN, ça a toujours marqué son intérêt et attiré son attention. “J’ai encore beaucoup l’accent américain ? Je suppose que ça se perd jamais vraiment. Alors, tu bois quoi ?”
“Un peu oui, mais je pense qu’à force de croiser des gens, je commence à choper l’oreille pour ce genre de trucs.” Un coup d’œil à la carte, la liste des bières, des cocktails, des alcools forts. “Il y a un whisky taïwanais qui me fait de l’oeil..” fait-il en répondant avec un temps de retard à la question qui lui est posée.
“Du coup la Roumanie ? Je suis curieux de t’entendre parler du pays… mais aussi un peu de pourquoi tu es de retour du coup ! .. Et de pourquoi tu y es parti tant qu’à faire. T’es dans quelle branche ?”
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Mer 22 Fév 2023 - 18:35
Le désir est une chose insidieuse. Elle se révèle à nous et parfois on est pas tout à fait sûr d’avoir envie de s’en départir tout de suite. Comme à cet instant et depuis  l’échange de ce baiser. L’américain ressent les vestiges d’une chaleur diffuse sur sa peau. D’abord sur ses lèvres qui n’ont fait qu' esquisser un baiser. Ce n’était qu’éphémère, fait pour distiller ses envies et communiquer. Il n’a jamais été très bon avec les mots, ce sont les gestes et la façon dont on caresse du bout de la main celle de son partenaire qui fait le plus de  sens à ses yeux. Nour a une capacité sociale limitée  en ce qui concerne cela, sans doute car après des années d'entraînement, se cacher et ériger des murs entre lui et ce qu’il ressent est de l’ordre du  réflexe. Un mauvais réflexe. Alors, le désir est un peu un cadeau qu’il offre à ce bel inconnu.

Peut être que cela ne restera que cela, l’échange furtif d’un baiser. Les effleurements trop rapides et une discussion autour d’un verre. Chacun retrouverait son confort solitaire et les sentiers qu’ils ont croisés ce soir ne se rejoindraient plus  jamais. Il songe à cela en observant la tête légèrement inclinée Oliver. Sa façon de s’exprimer démontre combien il semble être social. C’est tout l’inverse de lui, qui joue un rôle assez souvent. Pas vraiment timide, plutôt solitaire. Le genre d’homme à apprécier se balader des heures tout seul. A sortir manger quelque chose au restaurant sans avoir peur des regards. Ce n’est que la beauté du hasard qui bouscule ce mutisme pour le faire rencontrer, comme ce soir, des personnes sur sa route.

“Disons que  la Roumanie c’était un peu du hasard. Et…je suis tombé amoureux du pays.”

Cryptique comme réponse, il le dit avec un sourire dans la voix. Ce n’est pas que le pays qui l’a rendu amoureux. Ce sont les heures éprouvées à approcher un petit animal sauvage en se demandant si un jour il deviendrait plus doux. Il est réellement tombé amoureux là-bas et s’en extraire a été aussi traumatisant, voir plus, que quand il a quitté les Etats-Unis très jeune. Il s’est senti arraché à sa vie à l’époque. Il s’est senti comme un traître en quittant son pays d’adoption. Pourtant, dans son regard, on peut y voir les traces de ces blessures. Les traces aussi de son amour, du plaisir qu’il prend à être là-bas, perdu dans les forêts continentales.

“Je bosse avec les animaux. - une façon moldue de parler de ça. - je suis soigneur. J’étais soigneur  dans des refuges là-bas pendant un long moment. C’est un pays…disons compliqué, différent de Londres. La vie est moins simple, je viens des Etats-Unis tu vois alors, l’homme libre, le rêve américain tout ça, c’est un peu dans mes gênes. Là-bas, il faut se forger par des études, des contacts dans le boulot. J’ai  tout appris  de nouveau, la langue, les coutumes…”

Un sourire amusé, il s’humecte les lèvres en observant celles de son ami d’un soir. Il se demande au milieu de ce récit ce que cela ferait de l’embrasser ici, de nouveau. Chassant cette idée, il poursuit :

“C’est une autre façon de vivre aussi  je suppose. Ils sont très croyants, c’est aussi quelque chose qui m’a surpris en arrivant. Je viens d’une famille peu croyante, si on peut dire - un rire s’élève, car ce n’est pas la vérité. Sa famille croit en elle-même. Elle croit à la  valeur supérieure des  sang-purs. Il ne peut tout simplement pas énoncer cela à voix-haute. - alors, débarquer dans un pays où la moitié  des journées fériées sont réservées à des processions, bon voilà c’était surprenant.”

D’un signe de main, il tente de faire venir le serveur qui se fait désirer, pour qu’Oliver puisse commander son fameux verre. Un alcool taïwanais donc ? Le choix semble original et il lui  plaît.

“Assez parler de moi…je suis pas bon à ce jeu. Tu bosses dans quoi ? Coach sportif ?” Il tente en souriant, levant un sourcil l’air joueur avec lui. “Dis moi, tu bois souvent des verres avec des inconnus ?”

Une façon amusée de le taquiner. Le serveur enfin là, il  n’a pas le temps de beaucoup plus  en dire. Seulement discrètement, lorsqu’Oliver glisse une  main sur la table, il  l’effleure, attirant son attention de la plus douce des manières. Une autre façon de faire durer le jeu, de s’éprendre un peu l’un de l’autre. Juste comme ça, une caresse à la volée, comme pour dire : j’apprécie ta compagnie.
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Newrose Walsh
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Ven 24 Fév 2023 - 15:23
Les murs couvertes de briques rouges dessinaient en jeux d’ombres et de textures différents motifs rappelant le milieu de l’océan et des docks. Rien de kitch, une affiche ici, une représentation de requin là, faite de motifs géométriques. La typographie elle-même rappelait le thème.
Plusieurs pièces scindaient le bar. Ainsi Nour et lui s’étaient isolés dans le petit espace en surplomb qui, sur la droite, était coincé entre la fenêtre et un mur arrondi d’où pendaient des appliques modernes ainsi qu’une grande horloge de type industriel. Quelques banquettes en cercle épousaient la forme des lieux, donnant à l’espace une atmosphère plus cosy que dans le reste du bar. Au bas du petit escalier, les gens se massaient près du bar d’où de larges enceintes laissaient passer la musique aux accents de vieux rock.

“Disons que  la Roumanie c’était un peu du hasard. Et…je suis tombé amoureux du pays.”

Il y eu dans la voix de son compagnon quelque chose de doux, de souriant. Un éclat qu’il retrouvait dans son regard clair et lumineux. Quelque chose de plus râpeux aussi, donnant de la nuance à cette chaleur ronde qu’Oliver percevait au travers de ces mots. Intéressé, il aurait aimé en apprendre plus. Cet homme, dans toutes ses demi-teintes, happait sa curiosité. Il aimait tracer la ligne de sa mâchoire tandis que s’égrenaient ses paroles, la manière dont ses lèvres formaient les mots, tordaient sa bouche et traçaient bien des mimiques sur sa peau fine. C’était bien ce qui le captait. La finesse. Celle de ses traits, de son sourire, de son regard aussi acéré qu’une lame. De cette chose douce-amer qui exhale de ses traits. Cette beauté-là ne lui avait pas semblé aussi franche de loin, lorsqu’il le prenait en photo. Elle gagne depuis en nuances, se peint de clairs-obscures. Alors plus le temps passe, plus il l’attire et rêve de poser ses lèvres de ce tatouage qui lui souligne la pommette, de glisser jusqu’à son cou, sa bouche, sa gorge.

“Je bosse avec les animaux. Je suis soigneur. “Soigneur ? Woh, génial !” J’étais soigneur  dans des refuges là-bas pendant un long moment. C’est un pays…disons compliqué, différent de Londres. La vie est moins simple, je viens des Etats-Unis tu vois alors, l’homme libre, le rêve américain tout ça, c’est un peu dans mes gênes. Là-bas, il faut se forger par des études, des contacts dans le boulot. J’ai tout appris de nouveau, la langue, les coutumes…”
“J’imagine que ça doit faire beaucoup à intégrer effectivement.” Il n’imagine pas tant, il sait à vrai dire, mais le sujet n’est pas là.

Un petit sourire en coin accueillit ces révélations. Il y avait donc bien un rapport à la nature particulier chez lui. Oliver le voyait mal s’occuper de chiens ou de chats, davantage d’animaux sauvages. Qu’y avait-il en Roumanie au juste ? Lynx, loup. Peut-être dans le milieu aquatique tient. N’y avait-il pas des orques ou autres rorquals dans ces zones ? Pour être honnête, Oliver n’en savait rien. S’il avait voyagé, c’était davantage au sud et les humains l’y avaient davantage intéressés que les bêtes. Quoi que l’un et l’autre soient régulièrement mêlés.
Un instant, Oliver se demandait comment Nour avait vécu de faire face à toutes ces nouvelles choses. Le second, il bloquait sur les lèvres que son comparse du soir humidifiait en laissant son regard couler sur les siennes. Un roulement dans la poitrine, une morsure au bas ventre et les lèvres qui se pressent légèrement l’une contre l’autre. Presque pour mimer une présence. Il en faut peu parfois, pour laisser monter le désir.

“C’est une autre façon de vivre aussi  je suppose. Ils sont très croyants, c’est aussi quelque chose qui m’a surpris en arrivant. Je viens d’une famille peu croyante, si on peut dire Si on peut dire ? La réflexion orale l’étonna, retranchée dans un coin de son cerveau tout en l’entendant continuer.  - alors, débarquer dans un pays où la moitié  des journées fériées sont réservées à des processions, bon voilà c’était surprenant.”
“Ah oui, tu m’étonnes..! Ça peut surprendre, c’est certain !”

Un signe de la main pour appeler le serveur qui les croise du regard et leur réponds à son tour d’un geste. Grand, élancé, un tatouage sur l’épaule qui dépasse de son haut, les cheveux ramassés dans un chignon, le teint brun et quelques mèches teintes du même bleu que ses lunettes. Étrange mélange.

“Assez parler de moi…je suis pas bon à ce jeu. Tu bosses dans quoi ? Coach sportif ?” Un regard joueur de sa part, un petit rire du côté d’Oliver. “Dis moi, tu bois souvent des verres avec des inconnus ?”
Double taquinerie tandis que le serveur arrive le sourire aux lèvres. L’amusement, lui, étire les lèvres d’Oliver et illumine son regard. Dans un petit rire léger, c’est le bout de sa langue qu’il mord avant de passer à la courte et joyeuse conversation avec le serveur. Un Yushan pour lui, donc, commandé en saisissant la carte tandis que Nour en profite pour l’effleurer au passage. C’est une vague de chaleur qui roule sous sa peau tandis qu’il y redresse le regard sans commenter. Rien à dire, tout à transmettre par le regard. La plus agréable des compagnies pour la soirée. Lui est moins subtile que ça, ce n’est pas nouveau. Mais c’est justement ce qui est le plus agréable ; découvrir l’autre dans ses subtilités, ses approches, jusqu’au ton de sa voix et au grain de son regard.

Ce n’est que lorsque le serveur repartit qu’il reprirent. “Pas si rarement disons. Mais pas si souvent non plus.” Sociable, il a besoin de son temps de contact humains, que ce soit au travers du boulot, des activités ou de vagabondages comme celui-là. C’est une part de sa vie, tout autant que l’est la nécessité de se retrouver dans sa bulle le reste du temps sans alors croiser personne. “Et coatch sportif… hm, non ; trop simple ! Juste une légère addiction au sport pour me cadrer un minimum. Dont le parkour, vu que tu parlais d’escalade…” Quoi que ce ne soit pas le parkour qui lui donne sa carrure rendue trapue par les séances constantes de musculation. Seule constante de sa vie. “Journaliste, je préfère faire dans l’originalité.” Effectivement, on le verrait plus aisément dans une salle de sport que planté à rédiger des articles. Raison pour laquelle il compense. Raison surtout pour laquelle Oliver a et sera toujours en immense partie sur le terrain. “J’ai touché un peu à tout. Zones de guerre, journalisme d’investigation. Pour l’instant je suis indépendant.” Une manière bien fade de résumer la situation mais comme Nour, Oliver n’avait pas le désir de faire la lumière sur sa situation dans son grand complet. “Et photographe, donc. Si j’avais l’audace de me décrire comme ça.” Un petit rire léger sur les lèvres. “Et livreur de repas. Mais uniquement pour travailler le cardio et les jambes, aucun rapport avec le fait que passer freelance n’est pas si simple dans les débuts.” L’autodérision. Oliver avait toujours joué sur les demi-vérités, aimé se balader sur la corde de ce qu’on décide de renvoyer et ce qu’on garde pour soi. Il serait plus simple pour tenter de séduire, de se présenter en conquérant mais il n’avait pas cette arrogance. Pas ce soir du moins.

“Pourquoi avoir arrêté et être venu dans nos contrées ô combien tropicales… ?” Autodérision envers son pays, pour le coup. Comparé à la Roumanie, le temps devait lui sembler bien clément. “Pourquoi pas les USA ?”
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Sam 25 Fév 2023 - 12:49
C’est une belle chose d’être amoureux. Souverain. La certitude que le sentiment est en vous, irrévocable. De manière générale, c’est difficile d’être sûr de soi, de ses sentiments et de l’avenir. Sans doute parce que le monde est une succession de chemins qui s’entrecroisent. Aimer ? C’est une justesse. Peut être une faiblesse. Pourtant, si vous demandiez à Nour ce qu’il en retire, il vous dirait qu’il se sent invincible. Libre. Libre d’être vérolé de ses incertitudes, de ses difficultés et des doutes. En amour le jugement est abrogé, il se fait désuet. C’est se sentir fort de l’autre. De son regard qui étreint le votre et d’avoir la conviction qu’il vous soutiendra.

Il repense à tout cela quand il parle de la Roumanie. Le pays est magnifique mais pas autant que le plaisir de recouvrer ces sensations quelque peu perdues. Revoir le sourire doux de son amour et se sentir à la maison, n’importe où. Nour ne peut pas mentir en évoquant tout cela. Le voilà franc, sincère d’une vérité qu’il porte au cœur et qu’il garde jalousement contre lui. Être amoureux ? C’est apprendre à s’aimer.  La Roumanie est son pays d’adoption, sa patrie nourrice qui a recueilli un jeune adulte perdu, isolé. Un endroit qui lui a offert l’anonymat des larmes d’un deuil qu’il met encore du temps à vivre. Le premier frisson dont il n’arrive pas à se départir en le regardant Lui. C’est son amour pour les créatures magiques aussi. Le début d’une quête qu’il suit encore et encore, avec un acharnement véhément.

Sa façon d’être aussi doux à en parler n’est pas nouvelle, elle est juste enthousiaste, pudique, comme quand on parle d’un élément intime sans être tout à fait capable de se retenir. Et, sans doute qu’il prend plaisir à en parler autant à ce bel inconnu. Parce qu’il a une façon bien à lui de le regarder, de dévisager l’américain, très perspicace. Est-ce qu’il voit tout cela en le regardant ? Cette perspective effraie quelque peu le sorcier, qui se demande s’il est si transparent. Si c’est le cas, c’est qu’il cache moins bien qu’il le pensait ses émotions. Et…s’il cache si mal ses émotions, que se passera-t-il ?

A la place de s’angoisser, il chasse sa réflexion d’un sourire délicat. Le serveur est à leur côté. Le photographe, éprit de son observation, ne constate pas que Nour est en train de l’observer lui. Son regard glisse un peu comme une caresse, effleurant son cou et son visage légèrement incliné à l’attention de l’homme devant eux. Si le sorcier était photographe, c’est précisément cet instant qu’il aurait capturé. Il y songe d’ailleurs, une demi-seconde, se disant que son téléphone serait suffisant. Oliver semble être un homme curieux, capable de parler avec n’importe qui. C’est une compétence qu’il admire toujours chez ses interlocuteurs, cette forme de charisme. Son regard dérive plusieurs fois sur la nuque de son bel inconnu. D’une voix un peu dérobée, Nour commande une bière blonde en pinte, arrachant un sourire à la volée au serveur. Ce dernier sourit, sans doute l’air faussement fragile, le genre d’homme à se donner une attitude plus douce pour plaire, amadouer. Evidemment que cela fonctionne.  Il s'éclipse calmement, laissant l’occasion au dresseur d’effleurer la main d’Oliver.

Lorsqu’il croise son regard, une vague de sensation plutôt agréable effleure son propre corps. L’anticipation. Il repense au baiser qui n’en était pas tout à fait un, trop rapide, un peu plus tôt. Il se demande curieusement ce que cela ferait de recommencer l’expérience, là tout de suite. Sans s’en empêcher, son regard dérive sur la bouche d’Oliver, observant ses muqueuses avec un manque d’attention évident pour la conversation. Non, ce n’est pas tout à fait cela, disons que la conversation est envahie en permanence par ce langage non-verbal et ce fantasme sous-jacent. Retirant sa main, l’incertitude de Nour laisse entrevoir l’habitude qu’il a à demander la permission avant d’engager quelque chose. Hésitant, il jauge les réactions de son ami de ce soir, cherchant la moindre raison de reculer s’il le faut. C’est une fragilité qu’il conservera toujours, peut-être parce qu’il en a pris l’habitude avec le temps. Sans doute aussi parce qu’il n’a pas toujours été respecté de cette manière par le passé.

“Journaliste…- il prend la mesure du mot. Dans le fil de la conversation on peut croire que c’est dû à ce qui vient de se passer mais pas tout à fait. Newroz cherche la signification de ce mot pour les moldus et retrace mentalement ce que ça peut être, ce que cela implique. Bien sûr, ce métier existe dans le monde magique mais, à vrai dire, ils ne les porte pas dans son cœur. Il est presque sûr aussi qu’il ne prend pas des photographies qui bougent. Sensiblement, c’est sans doute le même métier. - ça devait être…difficile les zones de guerres non ? On est pas obligé d’en parler mais, j’ai visité des endroits en guerre, enfin visiter, avec le boulot.”

En le disant, un  sourire éteint s’affiche sur son visage. Il repense à ces tortures qui ont eu lieu quelques mois plus tôt. La façon dont il s’est enfui, pour venir ici, londonien d’adoption. Est-ce que le photographe a vécu des situations similaires ? “ Tu peux dire que tu es photographe oui, tu fais de la photographie non ? Et bien, j’imagine. Je me trompe rarement en général. J’ai  enchaîné les petits boulots avant d’être soigneur, je sais que parfois c’est galère. Tu vies tout seul ?”

Une manière déguisée de poser la question de s’il est en couple au moins. Nour regarde pensivement au loin une demoiselle à la jupe très courte s’installer avec élégance sur un tabouret haut. Un sourire égaie son visage, voyant son compagnon caresser son dos. Le genre de caresse juste là pour vous dire qu’on est présent, sans ambition supplémentaire. La vision s’obscurcit par l’arrivée du serveur qui dépose les deux verres sur la table. Il semble débordé lui aussi, compte tenu du  monde dans ce bar.

“C’est une bonne question, j’ai vécu un petit moment à Londres. Je voulais juste, prendre un nouveau départ. Et, j’ai du travail qui m’attendait ici, je suis encore en recherche pour trouver un poste de soigneur dans la région. C’était un peu un coup de tête, disons que je me laisse porter. Santé.”

Il tend sa bière vers le verre de son compagnon, trinquant à une rencontre surprenante. Lorsqu’il le fait, sans s’en empêcher vraiment, il effleure très lentement des doigts ceux du photographe avant de retirer le verre et d’en boire quelques gorgées.

“Du parkour, à l’occasion j’ai bien envie d’essayer si ça te dit. Bon, je dois pas être très doué, mais grimper un peu partout ça semble être une soirée sympa. Je connais  pas la ville de cette manière c’est sur. T’as commencé y’a longtemps ? En Roumanie, c’est plus plat  les villes, c’est difficile d’en fait je pense.”
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Newrose Walsh
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Newrose Walsh
Sam 25 Fév 2023 - 18:23
C’est une chose amère que d’être amoureux. Esclave. La certitude que le sentiment est en vous, irrévocable. Il est difficile d’être sûr de soi, de ce que l’avenir nous réserve. Mais en ça l’amour abroge la succession de choix et de hasards qu’offre l’existence. C’est plus simple en amour. Le chemin s’éclaircit. Aimer ? C’est d’un tranchant glacial. C’est la fin qui tonne au loin sans discontinuer. C’est l’étriquement de l’engagement, l’oppression d’un avenir certain et des erreurs à venir. Ce n’est pas une faiblesse, c’est une plaie qui gangrène et remonte jusqu’au cœur. C’est se sentir plein, trop plein, jusqu’à en être écrasé. C’est comprendre que jamais ça ne partira. Même lorsque l’autre, finalement, n’est plus là. C’est se sentir à vif mais ne rien pouvoir y faire. C’est être vérolé de ses incertitudes, ses difficultés et ses doutes. En amour, le jugement est éternel. Il régit le quotidien et meurtri l’autonomie. C’est se sentir faible sans l’autre. C’est savoir qu’un jour, son regard vous laissera seul.

Pourtant Oliver aime. Il aime voir l’autre, aime se nourrir de ce qu’il est, creuser sous la surface pour comprendre ce qu’on ne dit pas ou ce qu’on dit mal. Il aime faire émerger le vrai, trouver de quoi sont faits ceux qu’il rencontre. Il aime être entouré, mais apprécie tout autant sa solitude. C’est d’équilibre dont il se forge.
Il aime. L’adrénaline et la découverte. La peur de sauter dans le vide et la certitude de devoir se fier à soi, quitte à se blesser. Quitte à se perdre même. L’assurance d’être maître à bord de son propre rafiot et de se perdre en mer. Le sel de l’existence l’attise, avide qu’il est de la prestance des batailles à venir.
Pourtant, oui, il aime ça. Le frisson de l’autre. La douce caresse de deux êtres qui s’appellent et se découvrent. Le regard d’un autre contre soi autant que le mystère de contempler de larges iris nacrés. Il aime trouver le chemin vers une âme, comprendre non son passé mais son présent. Y lire ses aspirations, ses joies et ses passions. L’angle de sa vérité à lui, peut-être différente de celle qui lui est propre. Mais ce sont ces points de vues qui le fascine. D’eux dont il nourrit une recherche constante de plus. De plus grand.  

Oui, Oliver est curieux. Du monde et des autres. Curieux de cette chose chaude et brute qui émerge du regard de Nour. De ce qui l’inspire et rythme sa vie.

Nour retire sa main et fait sourire son compagnon du soir. Non parce qu’il aperçoit ses incertitudes mais parce qu’il aime ces jeux où les contacts ne durent que quelques instants, se font à distance, prennent leur temps pour s’imprégner dans les nerfs et les veines jusqu’à rendre l’attente insupportable. Il note, pourtant, ce petit quelque chose d’un peu moins assuré. Nour se cacherait-il derrière une aisance factice ? Probable. Qui ne le fait pas ? Qui ne cache pas derrière ses sourires et ses facilités des incertitudes ingrates ?

“Journaliste…- Bien des interprétations sous un seul mot. Oliver en a balayé quelques unes, validé les idées et mis en avant son propre passé autant que son présent. Il y aurait tant à dire, tant qu’il résume pourtant de quelques mots bien impersonnels. - ça devait être…difficile les zones de guerres non ? On est pas obligé d’en parler mais, j’ai visité des endroits en guerre, enfin visiter, avec le boulot.”

D’un regard, Oliver voit changer sa perception de l’homme. Dans quelles circonstances a-t-il atterri en zone de guerre ? En Roumanie ? Pas de conflits là-bas depuis le début des années 1900 - l’indépendance - d’après ses connaissances sans doute bien troubles. Pas de réaction chez lui pourtant, pas de doute ou de trouble, simplement un tableau qui se peint autrement. Auquel on ajoute davantage d’ombres et de gouache pour en rendre les contours plus râpeux. L’ensemble plus texturé. Comment se retrouve-t-on à visiter des zones en conflits en soignant des animaux ?

“Disons que c’est toujours un contexte un peu particulier oui.” Il ne dira pas, ni les marques que ces expériences ont laissé sur lui. Ni la peur, ni les quelques plaies dont il a écopé. Il ne dira pas, surtout, que sous sa chair, c’est l’envie d’y retourner qui tonne. Que la soif d’adrénaline a toujours pris le pas sur le reste. Qu’il cherche, peut-être, à sa manière, à retrouver cette fulgurance qui vous prend l’organisme comme sous la cravache d’un coup de fouet, électrisé par l’instant. Qu’il reste avide de faire émerger la vérité des conditions de vie, des conflits qu’on adresse aux mauvais coupables. Que tout ça, il le retrouve au sein de son propre pays, caché derrière des brumes de dissimulation. La magie. Comment oserait-il tant il y a quelque chose de malsain dans le fond de ces sentiments ? “Je n’y ai passé que quelques mois. C’est mon côté touche-à-tout, je ne sais pas dire non. Je le cherche pas cela dit…” L’esprit à son boulot, Oliver met un instant à réaliser. Alors son visage assombrit se délaye de nouveau d’un amusement léger. “.. Et c’est très interprétable ce que je dis là…” Le rire, joyeux, balaye les anciennes crispations. Ça n’aura d’ailleurs duré que quelques instants, le temps d’un clignement de paupières, le journaliste apparaissait avant de s’égarer ailleurs, en arrière plan. C’est qu’Oliver a toujours eu cette légèreté, y compris dans les pires moments, y compris en zone en conflit. Dépend du contexte, dépend des faces à faces également. Mais c’est ainsi qu’il gère bien des choses. Avec un recul qui peut sembler étrange mais qui, en vérité, le protège du pire. Le pire, il se doit de le gérer depuis l’enfance.

Ça ne l’aura pas empêché de voir le sourire pâle tracé sur les lèvres de Nour. La manière dont son regard s’est fait terne l’espace d’un instant, incapable de refléter encore la lumière. La crispation interne, le silence des mots et les cris de l’esprit. Ça ne l’empêche pas de savoir que dès qu’on y met un pied, là-bas - quel que soit ce “là-bas”, d’ailleurs - l’atmosphère, les regards, le réel vous saute à la gorge. Visiteur, soldat, soignant, aide humanitaire ou simple habitant, qu’importe, on en sort marqué.
“Tu veux en parler ?”  Maintenant, plus tard. La porte est ouverte. L’interlocuteur est solide. C’est qu’il ne parle que rarement de lui-même. Il parle des autres, de leur vécu, de leurs combats. C’est au travers d’eux qu’il faut le percevoir. Comme s’il fallait l’appréhender en ombres chinoises.

En silence, d’autres possibilités se dessinent dans son esprit. Ce “pourquoi” Nour est ici y est peut être lié. Il le comprendrait, le devine presque. C’est une possibilité comme une autre, un chemin qui se créé dans les labyrinthes de son esprit. Au fur et à mesure, il tire sur les fils pour tisser les contours plus concrets de son vis-à-vis. Ça prend du temps et l’incertitude n’est pas une ennemie, c’est une alliée.

“ Tu peux dire que tu es photographe oui, tu fais de la photographie non ?” Bien résumé. “Et bien, j’imagine. Je me trompe rarement en général. J’ai  enchaîné les petits boulots avant d’être soigneur, je sais que parfois c’est galère. Tu vies tout seul ?” En vérité, s’il n’avait pas découvert l’existence d’Haiden, Oliver n’aurait pas eu besoin de ce job en plus du reste. Livrer des repas ne le dérangeait pas, amputer son temps disponible, bien davantage. Mais il y avait son fils. Petit garçon qui se rapprochait de ses un ans et qu’il ne pouvait voir autrement que par facetime, limité à quelques discussions, des nouvelles éparses et de l’argent qu’il envoyait chaque mois. Un petit garçon dont la présence parsemait l’appartement qu’il avait gardé de Charlie, la mère du petit. Et la meilleure amie d’un homme qu’Oliver s’était surpris à aimer. A rebours. A reculons. Avec toute la peine de celui qui vit endeuillé par la perte de quelqu’un qui aurait pu à sa manière, devenir son avenir. “Seul oui ! Et toi ?” Le sourire dans les prunelles, le désir qui s’y anime. Il n’y avait pas et n’y aurait pas l’ombre de ses pensées pour embrumer son visage, d’aucune manière. Oliver avait ça de solide et de fragile tout à la fois. Le refus brutal de laisser les disparitions forger son quotidien.

Le regard de Nour s’arrête sur un couple un peu plus loin. Jupe courte pour la fille, qui attire une fraction de seconde involontaire le regard d’Oliver avant qu’il ne s’en détourne. Pas son genre, ni le style de la fille, ni de mater comme un gros lourd. Pas un œil, surtout, pour la caresse de l’homme, l’affection muette ou la douceur qu’y perçoit son compagnon du soir. Lorsque le serveur vient leur apporter leur commande, Oliver le remercie, toujours à l’aise de quelques phrases légères échangées entre eux. Ainsi sont abandonnés sur la table son gin et une blonde. Il paraîtrait que l’alcool en dit beaucoup sur le consommateur. Tout observateur qu’est Oliver, étrangement, il a toujours eu du mal à en déduire quoi que ce soit.

“C’est une bonne question, j’ai vécu un petit moment à Londres. Je voulais juste prendre un nouveau départ. Et j’ai du travail qui m’attendait ici, je suis encore en recherche pour trouver un poste de soigneur dans la région. C’était un peu un coup de tête, disons que je me laisse porter. Santé.”

Du travail qui l’attend, mais en recherche pour trouver un poste. Le travail en question n’aurait donc pas de rapport direct ? Peut être un lien avec la profession, puisqu’il a associé les idées naturellement..
Les réflexions coulent tandis qu’Oliver lève son verre, un sourire aux lèvres. “A ceux qui se laissent porter !” Son genre, aussi, d’un certain sens. Du moins ce qu’il a dû se forcer à devenir quand sa carrière montante s’est pris un headshot un an et demi plus tôt et qu’il n’y a eu pour s’en sortir que l’apprentissage du lâcher prise et de la résilience.

Ses doigts l’effleurent, y demeurent, appellent le contact. Ils en atténuent le bruit des deux verres qui auraient dû s’entrechoquer mais ne le font pas. Un instant, Oliver lui chope le regard, refuse de s’en extraire. Il trouve ces éclats un peu abrupts qu’il y a dans ses iris de glace. Se demande comment c’était, la Roumanie, au travers de ce regard-là. Il l’a vu pourtant. En a vu les ombres, douces et changeantes, rondes et suaves dans des yeux qui, pourtant, se perdent sur la grisaille londonienne. Pourtant Oliver l’aime cette grisaille. Il la défendra cette grisaille. C’est sans doute pour ça qu’il est revenu ici et refuse de lâcher l’affaire, qu’importe le danger que peuvent représenter les sorciers pour lui. Pour son fils.
C’est sans doute là la pire des conneries.


“Du parkour, à l’occasion j’ai bien envie d’essayer si ça te dit. Bon, je dois pas être très doué, mais grimper un peu partout ça semble être une soirée sympa. Je connais pas la ville de cette manière c’est sur. T’as commencé y’a longtemps ? En Roumanie, c’est plus plat  les villes, c’est difficile d’en faire je pense.”
“Hh, je peux te faire découvrir la discipline si tu veux. Il y a quelques salles pour s’entraîner en sécurité. Et quelques belles vues à voir de Londres sans trop prendre de risques…” Une manière, surtout, d’être davantage mobile en fonction de l’espace urbain. Pouvoir gagner les hauteurs, observer sans être vu. Gagner en possibilités. Pouvoir fuir, aussi. “Et j’ai commencééé…” Un instant de réflexion pour rassembler les souvenirs. “ …disons que j’étais le genre de gamin qu’on fini toujours par trouver en haut d’un arbre dès les dix premiers mètres de chaque balade en forêt. Une fois ado je me suis intéressé à la discipline… enfin, celle-là et d’autres. J’ai toujours eu tendance à faire mille choses à la fois. Mais je t’emmènes, si tu veux.” Un instant, l’idée de voir les toits à ses côtés l’inspire. Il voit ses lèvres se perdre dans son cou, les corps affronter la fraîcheur de la nuit. Son regard devient perçant alors dans le sien, et s’esquisse un petit sourire qui le ferait presque rougir s’il n’avait pas davantage de contrôle. “On ira toucher les étoiles…” Un petit rire amusé lui passe dans la gorge et soulève un instant son buste. Possiblement interprétable également d’ailleurs, ce qu’on apperçoit dans la seconde de latence qui imprègne son regard et distille le désir. “J’aimerais bien la voir, ta Roumanie.” Les toits plats des grandes villes ou ceux plus pointus, rouges et tendus vers le ciel, les coupoles… “J’ai cru comprendre que j’étais pas le seul gamin intenable assis à cette table ..? Et l'adulte, il est comment ? Touche-à-tout lui aussi ? Ou inlassablement impossible à canaliser ?”
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Oliver 'Callum' Nox
Sam 25 Fév 2023 - 21:47
“Disons que c’est toujours un contexte un peu particulier oui.”

Un monde où les secrets n’ont plus de place. Où les suppliques pour mettre fin aux tortures vous oblige à énoncer à voix haute des choses que vous pensiez garder pour vous à tout jamais. Ce n’est pas un monde facile. C’est un univers où on découvre à quel point le mot limite prend son sens. Quand vous êtes agenouillés, les larmes sur les joues à espérer mourir pour que la violence s’interrompt. Newroz espérait ne pas être encore vivant le lendemain, pour ne pas trahir son amour et l’homme qu’il estime tant. Il espérait s’endormir d’un sommeil profond dans la nuit sans jamais se réveiller. Bien sûr, cela n’a pas durer longtemps mais assez pour qu’il repense parfois la nuit, se réveillant en sursaut, ce qu’il se serait passé s’il n’avait pas rencontré la route de Léo cette journée-là. Si son sauveur ne lui avait pas permis d’échapper à une mort possible. Que se serait-il produit alors ? Un monde dans lequel la trahison était possible.

“Je n’y ai passé que quelques mois. C’est mon côté touche-à-tout, je ne sais pas dire non. Je le cherche pas cela dit…”


Heureusement, la suite de la discussion égaie quelque peu les pensées de Nour qui se sont évadées malgré lui dans des horizons distants. Depuis qu’il est à Londres, il n’avait pas repenser autant à cela. “.. Et c’est très interprétable ce que je dis là…” Un rire cristallin qui fige une seconde Nour, observant avec attention son interlocuteur. Il prend une petite seconde pour déchiffrer le message, aimant l’aisance avec laquelle il aborde cela. Pour entrer dans son jeu, sa voix posée et calme murmure quelque chose qui est à peine plus fort que la musique ambiante :

“Peut être que pour cette fois-ci, j’aimerais que tu le cherches. Non, on en parlera une autre fois. Si tu veux encore me voir.”

C’est une ouverture qu’il lui propose. Parler de cette histoire est un sujet trop lourd, qui ne ferait pas de bien dans cette nouvelle rencontre. Il y à encore des fragilités qu’il faut combler. De l’intimité à créer. Peut être qu’il faut créer un peu de complicité, de confiance pour que la discussion s’engage sur ce terrain. D’un sourire tendre, comme on l’offre à quelqu’un qui veut bien nous aider, il le remercie pourtant. Rares sont ceux qui se proposent d’être une oreille attentive. Oliver semble être un ami à l’écoute, être un homme capable d’être votre pilier quand vos journées deviennent des chutes libres. Anecdotique pour un casse-cou comme lui qui aime sans doute encore plus sauter, d’ailleurs. C’est ce qui fait peut-être toute son ambivalence, en un sens. Alors bien sûr, l’américain qui a compris le sous-entendu grivois préfère s’orienter sur cela. C’est aussi une manière très timide de lui demander d’engager les choses.

“Je vies seul oui, même si le prix des loyers ici c’est…quelque chose.”

Le regard encore perdu sur le couple, il se demande la sensation que cela fait, d’être vu en public. Il a toujours caché ses relations, très discret. C’est un homme ambigu, qui préfère la timidité d’un baiser effleuré derrière les portes d’un ascenseur. L‘amour qui est jalousement gardé secret, uniquement partagé aux grés des ballades forestières. Ce genre de baisers fugaces, comme un peu plus tôt dans cette rue, pour uniquement saisir l’instant. Jamais devant tout le monde. Ce sont des moments précieux, qu’il faut emprisonner secrètement. Ils n’appartiennent qu’à eux, non ? Evidemment, sortir ainsi en public et effleurer le dos de sa compagne ressemble presque à une revendication. Décidant qu’il a suffisamment observé ces inconnus, il retrouve les yeux du sien, qui semble l’observer lui. Malgré lui, les rougeurs s'affichent sur ses joues et d’un geste incertain, Nour effleure son oreille. C’est un tic qu’il a lorsqu’il est mal à l’aise. La tête légèrement inclinée, il perd son regard dans celui de son compagnon de ce soir. Il a envie de lui. La certitude de cette vérité colore un peu plus ses joues et pour se départir de la sensation, il se frotte les mains, ne sachant pas quoi faire de tout cela. Il n’est pas le genre d’homme à perdre ses moyens si facilement. Peut être que l’idée que son don n’y soit pour rien, pour une fois, lui plait. Qu’il se soit fait épier par Oliver un peu plus tôt dans la soirée, et que cette perspective lui plaise un peu trop, déclenchant l’envie de recommencer. Quelque chose de plaisant dans le fait d’être observé affecte son plaisir.

“Dis…quelque chose.”

Il le demande presque avec une voix suppliante, un sourire contrit sur le visage, pris sur le fait. La façon qu’à Oliver de l’observer est déroutante et pour cacher sa gêne, son envie, son envie, son impatience, il ne peut pas s’empêcher de sourire. “Je…ça m’arrive pas souvent de boire un verre avec des inconnus je dois admettre.” Un aveu arraché alors qu’ils trinquent ensemble. Les yeux figés dans ceux du journaliste, Nour détourne finalement le regard, buvant plusieurs gorgées, passant son malaise. Ce n’est pas une sensation désagréable, bien au contraire. Il se départit même à cause des rougeurs de son pull qu’il abandonne sur le rebord de la table. Souple, il dévoile une partie de son bas ventre, à moitié caché par la table et son envergure mais, sa pudeur démasquée se devine quelque peu. Un peu plus à l’aise, il recouvre une forme de calme pour la suite de la conversation.

“C’est une activité crevante j’imagine. Oui, ça me plairait bien d’essayer, si tu veux pas m'accompagner, tu pourras toujours me donner les adresses ? Je veux dire, aucune obligation. Même si bon, à mon avis j’vais ressembler plus à un éléphant qu’un singe là-bas, on va pas se le cacher.”

Sans s’en rendre compte, la main de Nour est restée posée au milieu de la table. Il touche du bout des doigts le bois de la surface, plus très lisse avec le temps. Lorsque les astres célestes sont mentionnés, le regard surprit, il relève le visage vers lui. Définitivement désormais, il ne camoufle plus sa surprise, encore moins l’envie de mettre en œuvre cette proposition. Il imagine ce que serait une nuit étoilée avec lui et disons que son esprit divague trop rapidement pour son propre bien. “Tu sais j’ai très envie de découvrir une nuit comme ça avec toi. De t’embrasser encore aussi.” Et c’est un délicieux aveu qu’il offre, buvant une gorgée de sa bière, il détourne finalement le sujet un peu rapidement, comme s’il ignorait quoi dire ou quoi faire ensuite.

Préférant se cacher derrière la facilité d’une conversation plus banale, il poursuit, un sourire dans la voix. Les rougeurs pas vraiment atténuées à ses joues. “Ouais, j’étais un gamin intenable. Le genre de gamin qui sortait tout le temps. On avait une maison avec un grand jardin et j’étais jamais à l'intérieur tu devines bien. J’avais les genoux écorchés en permanence et en fait, ma mère était aussi ce genre de gamine plus jeune.” Peut être le côté vélane, aimant la forêt ? Il se souvient avoir été un enfant qui retirait ses chaussures même l’hiver pour découvrir le sol qu’il empruntait. Les longs weekends l’été à aller en camping, l’odeur de l’herbe mousseuse près des rivières.

“L’adulte est…pas canalisé non plus. - un sourire moqueur envers lui-même - je passe plus de temps dans des refuges, des forêts qu’à rester assis. J'apprends à être plus posé, mais c’est difficile. Je suis un gars…très en retard aussi. C’est dingue, j’arrive pas à être à l’heure.”

Il hésite, réfléchissant tout en buvant lentement sa bière. “Je saurais pas t’en dire beaucoup plus. Passionné de tatouages, dans une autre vie j’aurais été sans doute tatoueur je suppose. Je suis saxophoniste.”
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Newrose Walsh
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Lun 27 Fév 2023 - 16:20
C’est amusant, ce jeu. Quand je te regardes, tu te détourne. Si tu me regardes je me détournes. Un ballet constant de jeux de regards qu’on n’assumes pas tout à fait. Peut-être joue-t-on simplement sur ce qu’on perçoit de nos. Peut être observe-t-on sans le faire, davantage à la dérobée que par le regard, la manière dont l’autre nous découvre. Celui qui regarde n’est pas forcément celui qui est vu. Il y a tant d’informations à faire émerger. Tant de parcelles de l’autre qu’on peut effleurer.
Ils sont beaux ces yeux qui se détournent. Ces petits gestes pour se rassurer, comme de porter les doigts à son oreille et d’y rouler le piercing noir qui en écarte le lobe. Ce rosissement léger des joues qui se prolonge et se confirme lorsque Nour dévie le regard, sourit, pince des lèvres. Pris sur le fait, c’est vrai. Transparent dans sa gêne et son désir. De quoi vous mordre les sens, accélérer votre cœur, agacer les nerfs à vif de sentir sa peau. Tout frissonne alors, dans le silence du contact infime de leurs doigts qui se mêlent le temps que leurs verres se rencontrent. Le soigneur se révèle peu à peu moins assuré. Plus vrai sans doute. Plus craquant aussi. Oliver apprécie les nuances donc il est fait, comme le chatoiement d’une flamme qu’on peut percevoir de milles couleurs pour que qu’on l’observe assez longtemps.

“Je…ça m’arrive pas souvent de boire un verre avec des inconnus je dois admettre.”
“Alors tu me fais un bel honneur d’avoir accepté.” C’est une chose d’avoir l’habitude de sortir, de se perdre avec des étrangers comme il le faisait. C’en est une autre de plonger dans l’inconnu. Et une supplémentaire que d’avouer qu’on n’est pas tout à fait confortable dans la pratique. Oliver ne cherche pas à en dire plus, sa nervosité est charmante, voilà ce qu’il y a derrière ces mots. Une forme de remerciement sans être véritablement frontal. Une manière de dire qu’il l’entends, aussi, qu’il peut ralentir si besoin. Mais là ne semble pas être le propos de Nour, alors s’il reste attentif, Oliver n’empêche pas son regard de glisser jusqu’au bas de ce ventre qui se dévoile lorsque son compagnon du soir se défait de son pull. Rien que le temps d’apercevoir quelques tatouages sur la peau nue, et lui-même se trouve happé par une vague de chaleur.
Dans un petit sourire qui ne cherche pas à se cacher, la conversation reprend, plus neutre. “C’est une activité crevante j’imagine. Oui, ça me plairait bien d’essayer, si tu veux pas m'accompagner, tu pourras toujours me donner les adresses ? Je veux dire, aucune obligation. Même si bon, à mon avis j’vais ressembler plus à un éléphant qu’un singe là-bas, on va pas se le cacher.” Puis plus franche, tandis qu’Oliver en rit, affirmant qu’il lui serait un plaisir de l’emporter dans ses frasques et de lui faire découvrir la discipline. Il ajoute un haussement d’épaule face à la notion d’activité épuisante. Oui, ça l’est. C’est un sport demandant cardio et puissance, lui dit-il. Il lui dit, surtout, qu’il s’imagine bien l’emmener voir les étoiles, un sous-entendu qui trouve son public, vibre dans le regard de Nour, se voit dans le flou de son regard, la chaleur sur ses joues. Ou peut être est-ce seulement Oliver qui en invente la réaction, simplement parce qu’il désire que ce soit vrai. “Tu sais j’ai très envie de découvrir une nuit comme ça avec toi. De t’embrasser encore aussi.” Et ça l’est. Ça mord dans le bas-ventre, crisse dans les veines, pince d’une décharge électrique sous les muscles. Le photographe ne peut retenir un sourire, appuie un instant le regard avant de le baisser, non par véritable pudeur mais pour laisser à ces mots et leur réponse muette le temps de charger l’atmosphère d’une forme d’électricité statique qu’eux seuls pourraient décrypter. Entendre. Sentir. Elle flotte autour d’eux, se dilate, prends l’espace, efface la présence des autres. Ils se forcent bien sur à repartir sur des terrains plus sages, mais le désir est là, en sous-texte. À portée. Il en est plus fort encore qu’ils ne font que l’effleurer.

“Ouais, j’étais un gamin intenable. Le genre de gamin qui sortait tout le temps. On avait une maison avec un grand jardin et j’étais jamais à l'intérieur tu devines bien. J’avais les genoux écorchés en permanence et en fait, ma mère était aussi ce genre de gamine plus jeune.” Dans un rire léger, Oliver peint dans son esprit l’image du gamin aux genoux écorchés, toujours dehors, incapable d’être canalisé autrement que par les activités incessantes et le son des bourrasques. Ce gosse lui en rappelle un autre. Sans doute plus trapu déjà à l’époque. “L’adulte est…pas canalisé non plus. - Un sourire se glisse, chez l’un comme chez l’autre. Moqueur pour Nour, tendre pour Oliver. Là encore, il y a quelque chose de charmant à le voir parler de lui-même. je passe plus de temps dans des refuges, des forêts qu’à rester assis. J'apprends à être plus posé, mais c’est difficile. Je suis un gars…très en retard aussi. C’est dingue, j’arrive pas à être à l’heure.”

“Quelle idée d’être à l’heure aussi…” C’est que naturellement, Oliver n’en est pas capable. Il a seulement mis en place mille techniques pour se forcer à trouver une certaine rigueur. Ainsi ses heures de départ comprennent la possibilité de se perdre en cours de route, de faire autre chose, d’être absorbé par un autre sujet. Il est à l’heure, oui, toujours quand il s’agit de son boulot. A vrai dire, il est même toujours en avance. C’est d’ailleurs là très exactement un moyen de contrer ses mauvaises habitudes car dans la sphère privée, tous le savent, le londonien est parfaitement incapable de respecter un horaire spécifique. Il s’amuse donc de retrouver ces particularités chez Nour tout en l’imaginant dans son quotidien, loin d’ici, dans les larges forêts roumaines. Est-ce là qu’il arrive à entrer en cohésion avec lui-même sans cette fébrilité constante qui pousse à faire mille choses ? Il parle d’être plus posé, mais c’est nécessaire face aux animaux sauvages. N’y a-t-il que là qu’il trouve son équilibre ?
Emprunt de mimétisme, Oliver porte à ses lèvres l’alcool, en boit quelques gorgées sans noter le miroir de leur gestuelle. Ce qu’il intègre, en revanche, c’est celle main abandonnée sur la surface de bois qui y glisse quelques doigts tandis que Nour reprend. La forêt, apparemment, ne reste jamais bien loin de lui, songe Oliver en observant les ongles que l’homme passe dans les sillons du bois. “Je saurais pas t’en dire beaucoup plus. Passionné de tatouages, dans une autre vie j’aurais été sans doute tatoueur je suppose. Je suis saxophoniste.” Le sourire reste tendre. Imagine ces vies qu’on effleure sans s’y engager. Dessiner celles que Nour évoque sans les avoir vécu. Il l’imagine, absorbé par sa musique, trouve l’image captivante. “Du saxo ? Sympa ça ..! Tu joues ou tu as joué dans un groupe ou c’est juste en perso ?” Lui n’a jamais réussi à accrocher à la musique. Il y a pourtant bien une basse qui traîne dans sa chambre d’adolescent, sans doute rongée par l’humidité, la poussière ou la rouille. Tandis que sa voix achève de vibrer, Oliver tend une main pour dégager l’espace sur la table et prendre en douceur la main de Nour. Il l’attire posément vers lui, sourit des quelques callosités qu’on trouve sous ses doigts. Le saxo, le travail manuel. S’il avait la notion véritable des contraintes imposées au corps, sans doute Oliver pourrait-il décrypter ce qui se cache sous ces épaisseurs plus sèches. Il voudrait. Pouvoir le lire ainsi, du bout des doigts. Retracer ses habitudes, le comprendre et le connaître sans parler, juste de la paume ou des lèvres. “J’imagine que c’est le seul moment où tu arrives vraiment à être posé. La musique, le calme pour approcher les animaux …” Ailleurs, sa peau est douce lorsqu’il l’effleure pour tourner en douceur l’avant-bras vers lui. Il y a quelque chose de chaud, dans ses prunelles. Des nuances plus douces lorsqu’il caresse des yeux les tatouages de l’américain. Un regard vers lui, pour s’assurer qu’aucun refus, aucune crispation n’existent chez le soigneur. Alors d’abord sans le toucher, puis en laissant courir le bout de ses doigts sur la peau fine, Oliver s’intéresse à ces dessins qu’on semble trouver partout sur lui. Il trace, souligne, ébauche de souples caresses sur l’épiderme qui le captive tant. “J’ai toujours aimé les hommes tatoués. Les gens tatoués d’une façon générale à vrai dire.” Un petit sourire, tout à son observation. “Ils ont des histoires ? Secrets cachés, significations mystérieuses, anecdotes et circonstances particulières ?” Tout n’a pas à être profond ou significatif, parfois c’est juste le contexte, l’idée. C’est à son l’histoire qu’il s’intéresse. Celle qu’il pourrait parcourir de son souffle en d’autres circonstances. Sans tant de spectateurs du moins.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Lun 27 Fév 2023 - 23:06
La chaleur picote les joues du sorcier. Il sent peser lourdement la moindre parcelle de vêtement sur son corps : son t-shirt à manches longues qui recouvre une grande partie de ses tatouages, son pantalon noir qui n’est pas vraiment un jean mais une matière un peu cargo, militaire. Plus bas, il sent sa baguette, accrochée à sa chaussette qui est toujours une extension de son corps quelque part. Partir sans, ce serait comme pour un moldu avec son téléphone, quelque chose de difficile.  C’est la sécurité mais, surtout la promesse qu’une partie de lui est avec lui. Qui sait, quand on croise une créature magique qui a besoin d’aide ? Quand on doit faire un sort pour esquiver un dragon de feu ou simplement pour s'éclipser discrètement.

Il sent aussi une partie de ses membres répondre avec enthousiasme à cette rencontre, comme un désespéré manquant d’attention. Ce n’est pas uniquement cela, il pourrait s’en passer. Ce qu’il aime, c’est le jeu. La facilité déconcertante avec laquelle Oliver s’imprègne de ce langage non-verbal, sans se départir d’humour. C’est un peu un tango, qui prend racine dans une langueur calculée, douce, inespérée. Le début d’une tempête ou l’un comme l’autre on besoin de ce surplus  d’oxygène pour s’en sortir. Bienfaiteur, ce temps en suspens qui permet donc de s’évaluer, s’apprécier. Se repousser, comme lorsque les verres se séparent. Les yeux de Nour murmurent juste : pour le moment, comme une promesse tangible de ce qui pourrait avoir lieu après.

Chaque chose se produit en temps et en heure et avec cette même promesse tacite, ils abandonnent quelque peu le combat au profit de la conversation. Elle n’en reste pas moins intéressante, simplement colorée différemment, avec une perspective changeante.

“C’est que, les animaux n’ont pas spécialement besoin de l’être, à l’heure.” Il s’est presque retenu de dire créature, recouvrant le bon mot dans son esprit. Ici, il ne peut pas mentionner les dragons, même si, son inconnu aurait la vérité dans son intégralité si c’était le cas. Son alibi moldu est travaillé depuis longtemps, même en Roumanie déjà, il se perdait dans des quartiers moldus. D’une certaine manière, même si beaucoup sautent au plafond à l’entendre, les méthodologies des soins aux animaux moldus sont souvent intéressantes pour les créatures magiques. Jusqu’à un certain degré disons. Bien sûr, les risques sont sans doute moindres.

“Petit, j’avais un chat, il détestait tout le monde mais il adorait se balader. Alors, je m’amusais à le suivre pour voir ce qu’il faisait de ses journées.” Souvent, le chat en question chassait des veracrasses dans un des lacs du parc à côté. Le chat revenait sans cesse imbibé de boue et Nour devait le nettoyer, accusé à tort d’en être le responsable. Il aurait pu l’être mais, il préférait observer, voyant le chat gagné en se demandant ce qu’il y trouvait d’intéressant. “C’est sans doute idiot, c’est un peu comme ça que ça a commencé, ma passion pour les animaux. Je crois que j’aimais juste être dehors tu vois, à observer, soigner, comprendre.” Bien sûr, il ne peut pas raconter l’anecdote en intégralité, mais, l’élément de base est là. Comme la façon dont il a les yeux pétillants d’un amour pour ce thème, malgré lui. C’est parce que ce mode de vie lui manque un peu, la nature et la forêt lui manquent. Partager un peu de cela avec Oliver, qui ravive ces sensations-là, ne lui semble pas impudique, bien au contraire.

La pudeur, c’est loin d’être ce qui accompagne leurs effleurements. Chaque frôlement fige le regard de Nour dans celui du photographe, anticipant malgré lui la suite. D’un mouvement un peu trop vif, il relève la tête de la table vers Oliver, qui vient soudainement de saisir sa main portée sur la table. Au début, il se demande s’il ne devrait pas fuir ce contact, sans doute un peu trop habitué à ce que son pouvoir s’affiche, brutal. Il s'attendait presque à voir son interlocuteur tomber bêtement dans les filets d’un désir pas naturel. Pourtant, chaque geste semble être le contraire, calculé, testant, découvrant avec plaisir le début de quelque chose qui n’est en rien lié à son don vélane. Sa surprise du début se mue en un silence à la fois gêné et impatient. Un sourire contrit se glisse sur son visage, qu’il offre comme une bouteille à la mer. Aussi simplement que cela donc.  Que son pouce qui vient en réponse mutique effleure l’épiderme doux de son partenaire. Sentir cette main encore un peu refroidie par le verre, l’air extérieur  un peu plus tôt. Lui se sent brûlé, les joues échauffées et le corps inlassablement torturé par les sensations invasives. Assiégé par son désir.

“Je suis pas très bon  dans les activités de groupe, tu vas vite l’apprendre je suis un peu solitaire. J’ai commencé seul, je suis né dans la ville de la soul, là-bas, c’est un peu la culture obligatoire. J’ai toujours adoré cette musique et un jour, un gars m’a prêté le sien, j’étais gamin.” Il ne mentionne pas que son père à l’époque avait détesté l’apprendre. D’abord car il s’agissait d’un moldu et surtout que ce soit une activité passionnelle, moldue, faite pour ceux qui n’ont rien à faire. Autant dire que les mois qui ont suivis, la négociation a été difficile. “Je crois que j’aimais juste l’idée de faire un truc différent des autres. Puis, j’ai commencé sur le tard, en autodidacte et ensuite j’ai pris quelques cours une fois adulte en Roumanie.”

Sans répondre à cette constatation, il repense à la dernière fois qu’il a joué du saxophone. Il ne se sent pas calme réellement, il se sent furieux. La musique résout tous les maux. Les siens sont conscrits dans les notes qu’il joue, dans l’harmonie qu’il trouve. La  soul, c’est la musique de la contestation, c’est une façon de protester autrement qu’avec des mots. Non, les artistes de l’époque le faisaient avec le corps, avec l’attitude. C’est profane,  une façon de se perdre et de dire : nous ne sommes pas ce que vous voulez qu’on soit. Peut être que c’est aussi ce qu’il aimait de cela, faire barrage aux idées de son père déjà à l’époque. Lui qui négociait sans doute des choses très importantes dans des bar de jazz et de soul, prenant son fils avec lui. Il ne prêtait pas attention à la musique et pourtant, elle berçait chacune de ses entrevues. Nour a toujours adoré cette histoire, s’y intéressant discrètement, lorsque sa mère plus permissive le permettait. Jamais en l’évoquant au paternel. Quand il est mort, tout a pris plus de sens.

Non, il ne se sent pas plus calme. Il se sent l’âme en bataille, conquérant. Fort, victorieux. La soul, c’est l’arme des personnes mutiques. Une autre voix. “Hum disons que je suis moins…à grimper partout. Mais, la musique, c’est pas toujours calme.” Un sourire charmeur, une voix pleine de sous-entendu. La musique éveille des envies de se perdre et de danser.

Laissant sa main dans celle d’Oliver, Nour observe sa bière bu d’un quart en songeant qu’un petit verre aurait été sympa. Erreur ! Il n’a pas l’habitude non plus de boire de la bière moldue, celle si c’est plus amer que la bièreaubeurre habituelle. Puis, même dans le monde magique, il ne boit pas tellement. Il effleure une dernière fois la main d’Oliver et présente l’un de ses tatouages, une rose.

“J’ai commencé avec des significations, cette rose par exemple. Très vite, disons que j’ai juste apprécié les designs et que je me suis laissé porter. J’en ai trop pour compter aussi. Certains sont liés à des souvenirs, d’autres juste au moment où ils ont été faits.” Comme le 21 sur sa joue, la date de la mort de son père, gravée sous son œil et éternellement portée comme une plaie. Toujours.

“Et toi, t’as des tatoos ? J’en vois pas mais…” Le sous entendu est présent, il lance un regard conquérant au corps face à lui. Il se demande à quoi il ressemble nu. Cette divagation à le mérite d’allumer ses prunelles d’un éclat nouveau. “Ma bière n’est pas terminée mais…on s’en va d’ici ? Enfin…si tu veux apprendre leur signification…”

Hésitant, il mordille sa lèvre inférieure, attendant que la proposition fonctionne. Une timidité pas travaillée, elle est claire. Retirant sans main, il récupère quelques gorgées de la bière, se donnant du courage.
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Newrose Walsh
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Dim 5 Mar 2023 - 21:58
Qu’elles sont belles ces soirées passées auprès d’inconnus. Elles ont une texture à elle. Des couleurs uniques. Elles sont comme cette impression étrange qui nous accompagne dans un pays étranger. La sensation de réel qui accompagne le quotidien n’est plus tout à fait là. On est hors de tout. Hors de soi, en quelque sorte. Hors du “soi” de l’ordinaire. Alors, paradoxalement, tout devient plus véritable. Tout tranche plus fort. Des rainures du bois de la table. L’humidité du verre sous ses doigts. La texture de velours de la banquette sous ses cuisses. Le jean dont les mailles l’accrochent à chaque mouvement. Il sent la fabrique du t-shirt lui râper l’épaule lorsqu’il tend la main vers celle de Nour, glisse les doigts le long de son poignet, remontent sa manche passent sur sa peau. Des gestes menus qui allongent pourtant ses sensations et brouillent le monde à ses côtés. N’existent que la chaleur de sa peau brûlante et le grésillement électrique qui pulse dans ses nerfs à ce simple contact. Le reste reviendra ensuite. Le brouhaha du bar, les rires et les éclats, les tintements des verres. Les claquements mats des boules d’un snooker quelque part. L’odeur de la blonde qui bulle non loin des épidermes emmêlés, les parfums brouillés. La clope froide, quelque part à sa gauche. Peut être remarquera-t-il les tableaux de métal écornés derrière Nour ou la jeune femme, à la limite de l’adolescence qui leur envoie un regard en coin, léger sourire aux lèvres, plutôt que de participer aux conversations de la meute d’étudiants avec qui elle se trouve. Sans doute plus intéressée par les éclats qui vrillent les regards des deux hommes que par le debriefing des derniers devoirs sur table.
Eux ne les voient pas. Eux n’ont d’attention que pour leurs propres sensations. Pour ces informations qui peignent leurs identités, laissées sur la table du bout des lèvres. Ils s’entendent l’un l’autre. Sans se voir véritablement - pas si tôt, pas avec si peu - la perception s’affine, l’autre se dessine d’un grain différent, de nouveaux détails sur la toile. “C’est pas idiot.” Fait Oliver quand est contée l’origine d’une passion. Aucune amorce n’est sans intérêt, certainement pas la sienne. Elle lui donne du relief, des couleurs. Pastelles, ingénues. Se forment les contrastes, s’installent les clairs obscurs. Il coule la pulpe de ses doigts sur son avant bras tandis que Nour lui explique les prémices d’une autre passion, la musique. Sont-ils tous deux faits de ça ? De passions emmêlées que les enfants d’hier n’ont su choisir, les développant finalement à l’âge adulte sans véritable égard pour le temps qu’il convient de leur accorder. Ils défient les heures, peignent leurs nuits de lumières artificielles. Se moquent du pragmatisme réel qui voudrait qu’on ne puisse accorder tant d’importance à ces activités à l’âge adulte.

“Je suis pas très bon dans les activités de groupe, tu vas vite l’apprendre je suis un peu solitaire. J’ai commencé seul, je suis né dans la ville de la soul, là-bas, c’est un peu la culture obligatoire. J’ai toujours adoré cette musique et un jour, un gars m’a prêté le sien, j’étais gamin.”

Oliver voudrait en connaître les odeurs, les sons, de cette ville. Il voudrait aller plus loin, voir d’autres univers. Une vie entière n’y suffirait pas sans doute. Pourtant c’est ainsi, d’éclats et de murmures, il voudrait se changer, remonter le passé et découvrir ces instants volés. Un instrument qu’on confie aux mains d’un enfant. Quelques regards qu’on échange, quelques notes qui s’élèvent. Il en faut peu sans doute, pour changer nos routes. Peu, pour transmettre la flamme.
S’imaginent alors dans son esprit les petites mains du gamin qui volent sur l’instrument. Tentent, s’égarent, se loupent. Le môme qui râle, essaie de nouveau, insiste. “Seul” a-t-il dit. Alors Oliver le voit face aux partitions qu’il faut comprendre et décrypter. Seul, donc. A refaire en boucle les mêmes notes jusqu’à leur trouver une teinte, une cohérence propre. Imiter les grands, se résigner, reprendre du début. Puis recommencer. Trouver au fil des âges l’aisance. Un petit sourire vint glisser sur les lèvres du journaliste. Le déroulé lui parlait, bien qu’inscrit sur une autre glaise que la sienne.

“Je crois que j’aimais juste l’idée de faire un truc différent des autres. Puis, j’ai commencé sur le tard, en autodidacte et ensuite j’ai pris quelques cours une fois adulte en Roumanie.” Un sourire, de nouveau, parce qu’il aime l’entendre retracer sa vie. Il est toujours plaisant de découvrir de quoi l’autre est fait, la manière dont il se perçoit. Les choix sur lesquels il se construit. Vouloir se démarquer, donc. Voilà l’amorce qui aura fait de lui l’homme d’aujourd’hui. Celui qui trouve le moyen de se réaliser, autrement que par les autres tout d’abord, avant de leur donner une place.
Oliver pourrait parler bien sûr. Il pourrait même profiter de cette chaleur qui coule sous ses doigts et dont il ne se départi pas, malgré les mots qu’on lui offre. Il pourrait même garder l’oeil sur chaque trait d’encre qui orne un corps dont le sien s’assoiffe déjà. Il pourrait s’en foutre, tout simplement, de ces histoires d’enfance et de musique. Ne penser qu’à la fièvre qui n’attend que de grignoter ses os. Mais son regard a quitté l’encre pour trouver l’azur. Il en caresse la surface, mouvement miroir à celui de ses doigts. C’est que Nour se perd quelque part dans son passé. Alors sans comprendre ni savoir, Oliver observe ce regard devenu flou. Il en apprécie les contours incertains, le poids éthéré du passé. Qu’importe ce que ces mots appellent à la mémoire, c’est l’homme qui y fait face qu’Oliver contemple.
“Hum disons que je suis moins…à grimper partout. Mais, la musique, c’est pas toujours calme.”
Le journaliste sourit du sous-entendu. Il pourrait s’en gorger, de ces regards qu’on lui porte. L’eau y bouillonne sous l’ombre des cils. Elle remue chaque fois un peu plus fort lorsque ses doigts s’attardent sur son bras, ripent sur un tatouage ou en caressent un autre. L’écume du désir se fracasse contre l’abyme de ses prunelles dilatées. Ça ondule là-dessous. Ça frémit. Il aime y lire ce que l’eau de ses iris masque. L’inventer du moins. Y percevoir ce fracas d’émotions qu’on garde en sourdine derrière un corps apparemment calme. Est-ce que l’agitation crève alors le plafond de verre lorsque ses doigts se resserrent sur l’instrument de cuivre ? La cascade surgit-elle au travers de chaque note jusqu’à emplir l’air de tout ce que Nour ne laisse jamais s’évader ?
“Je ne parlais pas de ce genre de calme.” Pas le calme des notes, le calme des émotions ou simplement le calme de l’instant. Aucun calme nécessaire dans l’harmonie. Mais celui qu’il y a après. Ou qu’il y a en soi. Ce n’est pas un véritable calme mais une transe qu’évoque Oliver. Ce moment où, enfin, tout semble aligné. Où on ne se bat pas entre les bourrasques internes et l’immobilité externe. Cet instant où tout est à sa place, où ce qui tonne s’assume. Le calme, véritable, qui vient après ; comme un soulagement. C’était de ça dont il parlait. Certainement pas celui de la musique. Encore moins la soul.
Mais c’est le regard de Nour qui l’agrippe et fait monter en lui d’autres symphonies. C’est amusant comme des effleurements suffisent. Des regards. Des promesses. Son sourire devient ferme et droit, mord sa lèvre, aspire à la suite. Il sourit plus encore de voir celui de Nour retomber, presque chuter sur son verre encore plein. Le soupire s’entendrait presque d’ici. Il se devine du moins.
Un doigt glisse sur sa peau une nouvelle fois, comme une réponse miroir aux caresses qu’Oliver dispense, l’air de rien, depuis un moment. Ça a commencé par les doigts, le dos de la main, sa paume. Le poignet aussi. Puis remonter le tissu de la manche pour découvrir, déjà, ce qui se cache en dessous. L’impatience le taraude, même s’il semble plus apaisé que son compagnon. Elle brûle ses veines chaque fois qu’il lui confirme d’un éclat dans l’œil son désir partagé. Ça grésille dans le silence. Alors tandis que Nour reprend la parole, Oliver pose le regard sur la surface frémissant de la bière. Y éclatent quelques bulles taquines.

Près de son poignet, la main de Nour tourne et s’échappe jusqu’à se poser entre ses paumes. Sur le dos de sa main trône une rose qu’il lui désigne sans vraiment y sembler. “J’ai commencé avec des significations, cette rose par exemple. Très vite, disons que j’ai juste apprécié les designs et que je me suis laissé porter. J’en ai trop pour compter aussi. Certains sont liés à des souvenirs, d’autres juste au moment où ils ont été faits.”
C’est bien là ce qui l’intéresse. Les anecdotes, les souvenirs ; toutes ces petites choses que l’encre emporte avec elle sous l’épiderme et qui restent invisibles aux regards étrangers. Nour est un parchemin, un vieux livre rédigé dans une langue qu’Oliver ne peut que contempler. Il en apprécie les traits, les courbes. En devine certains tracés estompés. Voilà tout ce qu’il pourra attraper de ce langage inconnu.

“Et toi, t’as des tattoos ? J’en vois pas mais…” Un coup de chaud sous la peau, un rire qui s’échoue, les lèvres qu’on humecte un instant, esclave du désir qui roule quand se pose sur soi le regard conquérant d’un homme qui sait ce qu’il veut. Lui. Alors ça mord dans ses reins et abaisse le timbre de sa voix. “Il faudra aller vérifier..” Une chose qu’il n’est sans doute pas utile d’énoncer. Mais dont il aime l’impact dans le regard d’azur.

“Ma bière n’est pas terminée mais…on s’en va d’ici ? Enfin…si tu veux apprendre leur signification…”

La main s’échappe déjà. Elle fait écho aux paroles, tranche déjà l’idée de quitter les lieux. Et comme pour en valider la décision, Nour prend quelques gorgées blondes qui coulent dans sa gorge et soulèvent sa pomme d’Adam. Il y a un œil, là, qui tressaute. Un hibou à droite, ou quelconque rapace nocturne y ressemblant fortement. Une envie, surtout, d’y glisser les lèvres. “Leurs significations m’intéressent davantage que mon verre pour être honnête.” Fait-il avec un petit sourire en coin. Les regards se croisent et s’entendent.
Alors Oliver prend du pouce et de l’index le haut de son verre, le porte à ses lèvres et vide d’un trait. Un mouvement du menton parachève la conclusion et les deux hommes se lèvent, récupèrent leurs manteaux et saluent le serveur d’un signe. Non loin, l’étudiante se fend d’un sourire à voir la bière inachevée tracer solitaire quelques cercles d’humidité.

Le temps de rejoindre le bar, quelques idées fusent. L’arrivée chez lui, Earhart - le chat - qui grimpe sur le plan de travail. Quelques secondes seulement, juste de quoi voir si les hommes le remarquent et si son maître risque de perdre toute capacité d’attention. Il terminera sans doute sur une armoire, perché quelque part pour les juger, ces amants d’un soir qui, dans le fond, le laisseraient bien faire ce qu’il veut. Les corps qui se trouvent, se pressent. Il ne faut que quelques pas pour sentir Nour irradier près de lui et se perdre de quelques images parasites.

Les verres payés, Oliver effleure d’une main la cuisse du soigneur, et trace dans son regard un sourire malicieux tandis qu’il lui ouvre la porte.
Londres est froide, souffle dans les ruelles et fait frémir quelques flaques. Entre leur arrivée et leur départ, quelques averses ont retrouver leur place dans la capitale. Pourtant, aucune goutte de pluie ne les accueille, si ce n’est les quelques traînardes qui s’échappent à intervalle réguliers des toits et des échoppes.
Vient alors la fameuse question. “Chez toi ou chez moi ?” Si ce n’est exprimé ainsi l’idée y est malgré tout. Chez Nour donc, puisque tel est ainsi que ça se décide.
De quoi s’effleurer dans les ruelles, se sentir l’un si proche de l’autre dans la foule du métro. De quoi le frôler d’un souffle quand d’autres, devant, pilent soudainement. S’emplir alors de son parfum. Croiser son regard, monter dans la rame du métro. Et se dire que ce trajet devient déjà beaucoup, beaucoup trop long pour des corps qui s’avèrent bien vite beaucoup, beaucoup trop proches pour être honnêtes.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Mar 7 Mar 2023 - 21:04
Les effleurements sur son poignet ont eu raison de lui. Avec les dernières onces de raisons qu’il a, il s’est extrait du bar avec son bel inconnu, non sans attirer quelques regards curieux, envieux sur leur passage. Et de cela, Nour se complaît à en jouer quand il se penche quelque peu contre Oliver, murmurant quelque chose à son oreille dont le seul but est de solliciter une série de frissons sur son corps. Il peut encore sentir la sensation fantôme de cette main, inquisitrice qui est remontée à l’aveugle sur son bras. La présence est suspendue, comme une promesse qu’on attend simplement de réaliser. Le murmure sur sa peau a contribué à lui faire garder son pull à la main, alors même que la fraîcheur londonienne les accueille avec des gouttelettes parsemées. C’est que, les prémices du désir sont brûlants, incendiaires, ils envahissent autant ses pensées que son corps. Le seul remède qu’il y trouve est de braver le froid.

Se retournant, marchant quelques pas à reculons en quittant le bar, il observe le photographe le suivre. Le chemin pour aller jusqu’à chez lui est long, assez pour que les envies deviennent des frustrations. Avec un sorcier, il aurait déjà transplané pour écourter ce temps de latence. Il doit pourtant conserver à l’esprit qu’il est avec un moldu et donc, cela s’accompagne des moyens de déplacements. A vrai dire, il ne rechigne pas tant que ça à prendre le métro généralement, ce n’est pas idéal mais parfois pour se fondre dans le décor, c’est encore la meilleure solution.

Un sourire amusé sur le visage, il indique de la main la bouche de métro non loin. Le chemin demande un changement de métro mais ils pourront toujours s’émanciper d’une conversation et préférer le silence, l’attente. Nour, énigmatique, avance dans la rue, orientant son visage vers le ciel pour en apprécier les premières gouttes tombant sur lui. Cela lui rappelle une fameuse nuit avec Sergius, perdu au milieu d’une forêt. Leur peau nue absorbant la pluie glaciale de Roumanie. C’était un moment figé dans le temps, où le souffle alourdit du froid et ne brisait même plus les bruits entourant des créatures magiques. Il se souvient encore du sourire qu’il a vu sur ce beau visage lorsque son ami a aperçu plus loin des feux follets. Il s’était dit qu’il le trouvait magnifique.

Ce soir n’est pas destiné à ces souvenirs-là et aussi présents qu’ils soient, l’américain se détache de son plaisir humide, frottant ses joues avec un rire amusé, différent des précédents, imprégné de cet amour qu’il n’arrivera jamais à cacher, quand bien même il fait des efforts considérables. Reconcentrant ses émotions, il descend les quelques marches dans la bouche de métro, sa main saisissant celle d’Oliver. Aussi imprévisible qu’à son habitude, une fois les portiques passés, il se contente de courir à travers les longs couloirs, faisant se retourner un groupe de jeunes gens. Forçant la course de son partenaire, Nour s’éclipse dans le dédale du labyrinthe souterrain, rattrapant in extremis la rame du métro qui menaçait de partir à tout instant. La course effrénée à augmenter son rythme cardiaque et il recouvre légèrement sa respiration, une main sur la barre centrale. Dans la rame de métro, un homme, mi-envieux mi-surprit les observe tous les deux, amusé sans doute de voir deux noctambules s’infiltrer à la dernière seconde. Les deux inconnus de ce soir sont beaux de cela, ne cachant pas le désir ardent qui s’entrechoquent entre eux. Plus rien n’est une barrière désormais, ni le regard des passants, ni la table qui les séparait un peu plus tôt.

Prit d’une audace pernicieuse, il contourne son partenaire, la main toujours sur la barre de métro, offrant sa stature au dos d’Oliver. Les mouvements du métro, incertains, rapprochent leur corps. Et juste comme ça, à l’orée d’un seuil, il se tient proche de son corps. La sensation d’une chaleur partagée qui ne se soustrait pas tout à fait à la distance entre eux. En suspend, les deux corps n’entrent pas en collision. Ils partagent simplement une intimité rapprochée, l’anticipation de ce qui pourrait se produire. Une nouvelle vois, les lèvres de Nour effleurent presque le cou du londonien, saisissant l’opportunité pour murmurer :

“Tu es quelqu’un de surprenant, Oliver.”

Parce qu’il le pense. Rares sont les moldus à le surprendre, encore moins ceux capables d’éveiller ce plaisir et ce sentiment de liberté. Peut être un être qui aurait dû naître dans un autre monde, un monde de magie. Incapable de se départir des valeurs de sa famille, il regrette que certains moldus ne soient pas élevés au rangd es sorciers. Ils sont moins fiables, n’ont pas les mêmes capacités. Pourtant, certains sont capables de déjouer la règle, de transgresser ses préjugés.

Soudain, le frein de l’engin de métal fait perdre l’équilibre à Newrose, qui ne cherche pas à le récupérer non plus, se rattrapant contre son partenaire avec amusement.

“Bon, dans deux arrêts il faut qu’on change de métro. Après c’est pas très loin…” qu’il ajoute, plus pour faire la conversation et combler ce vide. Il n’a rien de pesant, il est juste difficile à supporter, l’attente, la frustration. Ce n’est pas son fort. La prise sur l’épaule d’Oliver se fait tendre, douce, effleurant sa peau par-dessus le vêtement. Geste limité, il glisse la main lentement dans le dos, jamais trop bas, avec toujours le souci d’être sur d’avoir le droit. De toute manière, il est bien trop timide pour être plus entreprenant que cela en public. Il préfère autant garder cela dans le confort d’une chambre, privé.
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Newrose Walsh
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Dim 19 Mar 2023 - 22:20
L’air frais est bienvenu. Il frappe la peau, clarifie les pensées et vivifie l’organisme. Ce pourrait être désagréable, d’être ainsi ramené à la réalité, de sentir la douce chaleur installée au creux des veines se faire brusquement malmener. C’en est que plus concret. Ça n’en rend la suite que plus à vif sur la peau d’Oliver. Il irradie, garde à la main sa veste de cuir pour mieux apprécier les volutes que l’air frais trace sur ses bras nus. Londres  a toujours été accueillante ainsi moite et froide. Elle l’est du moins la majeure partie du temps. L’autre part de ce que peuvent être ces ruelles ne viendra pas. Le journaliste ne laissera pas son âme devenir aussi maussade que les nuages qui se pressent au dessus de leur tête. D’ailleurs il les aime ces nuages, il aime la pluie fine, la brume qui colle aux semelles, les flaques qui tracent d’autres Londres inversées tout au long de la ruelle. Il pourrait même y voir le reflet de ce monde qu’il pensait onirique au début, et qui devient de plus en plus concret là-dehors. Un monde où non pas des magiciens mais des sorciers pourraient se cacher parmi la population. Où n’importe quel nouveau visage pourrait s’avérer celui d’un Homme capable de terribles choses. « Grande mais terrible », dirait-on. Oliver sait. Refuse, surtout, de laisser la réflexion atteindre ses pensées au point de faire machine arrière. Il est ainsi, s’est toujours refusé à la reddition. Quelle que soit la forme, quel que soit le but, l’abandon n’a jamais été une option. Alors la pensée reste quelque part, ancrée, le journaleux avide d’exhumer la vérité ne sera jamais bien loin. Mais pour l’heure il n’y a qu’Oliver à faire face. Qu’Oliver à observer d’un regard en coin son compagnon du soir qui lève le regard vers le ciel et sur qui tombent les premières gouttes de pluie. C’est le moment à saisir, le cliché à attraper. La photo parfaite. Pourtant l’artiste ne dégaine pas. Cette capture-là, ce sera la sienne. Elle restera égoïstement dans sa mémoire et ne sera saisie par personne d’autre que lui, pas même le principal concerné. Dommage, peut être Nour aurait-il pu l’aimer cette image. Apprécier le regard qu’il a, à cet instant, la détente de ses traits, le reflet de l’eau sur sa joue, la courbure de sa mâchoire et l’éclat dans son regard. Pas un bruit pas un mot, pas même la férocité du désir. Rien de tout ça ne demeure car Oliver le sait, l’espace d’un instant, Nour n’est plus avec lui. Il est avec un autre – une autre, qu’importe – dans un ailleurs qui n’appartient qu’à eux et dans lequel Oliver n’est pas invité. Lui ne fait qu’observer de loin les marques d’une affection évidente. Il n’en dira rien bien sûr. N’en est pas affecté d’ailleurs. A vrai dire, il trouve ça beau, ce qui coule sous la surface, ces petits rien qu’on partage ou qu’on garde pour soi. Lui n’est que l’homme de passage, sans doute rien de plus. Il est grand, déjà, ce statut.

Et puis l’instant passe, remplacé par un autre, appelé par le retour au présent. La rue s’efface pour laisser place aux marches du métro. Les dévaler, s’engouffrer dans la bouche de la Terre, disparaître aux yeux de la surface pour gagner les profondeurs. Ça pourrait faire peur, le métro, à cette heure, si tant est qu’ils prennent une rame peu fréquentée. Pourtant le bruit, la joie, la folie de l’instant ne vient de personne d’autre qu’eux mêmes. Sans doute colorent-ils le présent de leur propre excitation. C’est Nour qui l’emporte, une main dans la sienne, le tire en avant et l’incite à une folle course soudaine. Pulsations du myocarde, l’organisme qui se propulse brusquement en avant, déjà avide de bouger. Va dire à un sportif de courir, c’est le plaisir, déjà, qui coule dans ses veines. Ils avalent la distance, les couloirs, les escaliers et accélèrent encore pour passer de justesse entre les portes du métro. Le claquement des portes lui pulse dans les nerfs tandis que s’éveille le corps, trop impatient à présent, d’attendre de se trouver seuls. Le désir est revenu, donc, agacé par le mouvement et les souffles qui s’accélèrent. Pas tant du côté d’Oliver, dont la respiration retrouve bien vite un rythme parfaitement normal, mais celui de Nour, sans être essoufflé, survole davantage. Plus rapide, il cherche plus d’oxygène qu’à l’accoutumé et cette simple accélération suffit à être évocatrice pour le journaliste qui lui sourit, partage son regard, s’y perd un moment dans un rire léger. Un autre les regarde, sans doute préfèrerait-il cette soirée à la sienne, peut être s’amuse-t-il seulement de cette énergie qui confine à l’adolescence qui mord à présent les nerfs des deux noctambules.
Pas de prise pour se stabiliser. Il s’agit d’une habitude prise depuis l’adolescence. Un jeu, en vérité. Celui de gamins qui s’amusaient à se maintenir en équilibre sans besoin de se tenir. Puis d’adolescents rajoutant la contrainte de l’alcool au game. Et enfin d’un adulte qui préfère user de ses muscles et ses tendons pour tenir la pause. Truc de sportifs.
La réflexion ne vient alors qu’ensuite. L’envie de passer contre lui, de profiter de l’excuse du métal à tenir pour poser la main sur la sienne et rapprocher les corps.
A peine a-t-il le temps de se faire la réflexion que d’un mouvement, Nour se retrouve derrière lui. Rien de plus, donc, que deux corps qui se rapprochent sans se toucher. Une chaleur qu’on perçoit au travers du coton rendu humide par la pluie, quelques souffles qui s’échouent sur la peau. Tous deux grands, c’est donc sur sa mâchoire qu’il sent la brise de sa respiration le caresser à intervalle régulier. Un rien de présence sans que le contact ne se créer. Un rien d’une douce torture, surtout, de le sentir ainsi à portée sans pouvoir adjurer l’espace atroce les séparant. De quoi sourire, à vrai dire, sans pouvoir s’en empêcher, des pensées qui vont et vienne avec à chaque seconde plus d’insistance. Partagées, c’est évident. Facilement devinables, mêmes, pour le type du métro qui, parfois, se permet un petit coup d’œil vers eux comme pour jauger l’état de tension des corps et des esprits.

“Tu es quelqu’un de surprenant, Oliver.”

Le sourire s’étire en un rire qui part des tripes et laisse échapper la tension interne accumulée. Celle qui s’envole d’autant plus âprement que le souffle de Nour effleure sa mâchoire, coule dans sa nuque et s’échoue contre son épaule. Il pourrait l’imaginer contre ses lèvres, envolé sur les murs, à défier le plafond de seulement le retenir, ce souffle. À contenir le plaisir. L’imagination est mauvaise conseillère, sans doute. Mais les idées restent et s’accumulent dans l’esprit du journaliste incapable de se concentrer sur autre chose que cette voix, les vibrations du métal et la chaleur émanant d’un corps impossible à atteindre. Le temps pourrait bien s’étendre et se disloquer, elle en est agréable, cette torture d’être en publique. Affreuse mais jouissive.

« Assez pour te faire ramener un inconnu chez toi après un demi verre... »

Le regard, un brin moqueur, l’agrippe par dessus son épaule. Juste le temps de choper l’azur et non de s’y noyer mais de l’attiser. D’y faire naître les flammes et la tempête. De soulever les vagues de son regard et battre l’écume.

Si tous deux s’étaient jusque là fait force de respecter le contrat tacite de ne pas se toucher, le tram, lui, n’est pas de la combine. Il pile un peu plus brusquement que d’ordinaire et les passagers en prennent le choc. L’homme assis n’accuse rien d’autre qu’une petite secousse mais Nour, lui, bascule légèrement et trouve appuis sur l’épaule large d’un Oliver contracté pour encaisser la différence de vitesse. Un Oliver à qui ça cogne davantage sous les côtes que dans les jambes. Il lâche un souffle amusé face à la vitre qui, à peine éclairée des quelques néons du tunnel, lui renvoie son image souriante. Derrière se détache le visage de Nour, toujours aussi beau, ainsi entre-coupé des couleurs de l’extérieur. Un sourire, chez lui aussi. Le même, pour être honnête. Celui qui en dit un peu trop mais qu’on ne contient pas très bien.

“Bon, dans deux arrêts il faut qu’on change de métro. Après c’est pas très loin…”  
“ça marche..” Comme si parler pouvait faire gagner quelques minutes. “C’est quelle ligne après ?” Comme s’il pouvait le perdre de vue dans la fourmilière du métro londonien tient. Sachant qu’il n’a pour l’heure d’yeux que pour lui, ce serait malaisé.

Lorsque sa main coule dans son dos, elle enclenche avec elle des milliers de frissons. Au travers du reflet de la vitre, il l’observe, lui rend son regard, presse ses lèvres l’une contre l’autre comme s’il pouvait de ce simple geste retenir le battement de son cœur qui s’accélère sans véritable raison.
Les doigts stagnent au creux de ses reins, ne descendent pas plus bas. Mais il est aisé de deviner le désir dans les flots azurs de Nour. C’en est presque plus précieux ainsi, de deviner les gestes qu’il se refuse, sans s’accorder de dérapage. D’en apercevoir les ombres chinoises dans ce qu’il devine de lui. C’est là et ça restera entre eux, dans chaque crispations minime qu’il devine de ses doigts contre son dos à froisser le tissu de son t-shirt ou de celles dont il presse le cuir de sa veste.

“Deux arrêts t’as dit ?” Le journaliste le rappelle à la réalité. Les rappelle tous deux, en vérité. Ça fait deux arrêts. Deux arrêts, déjà. Elle est étrange cette impression de compter les minutes tout autant qu’elles nous filent entre les doigts, trop obnubilés par autre chose pour véritablement en prendre la mesure.
Alors il l’attrape à son tour par le poignet et l’emporte. Son corps voudrait taper des sprints, prendre de la hauteur, rejoindre les toits. Ça arrive parfois, comme un besoin tatoué sur ses os. Une envie de voir la ville d’en haut. De percevoir les lieux et les gens autrement. Mais pour l’heure il court, lance à son acolyte du soir la question de la rame, se rend compte qu’il se plante de chemin lorsque Nour part de l’autre côté en riant, rit plus fort alors, et pile pour passer de l’autre côté d’un kiosque à journaux fermé depuis bien des années. Etrange qu’il soit toujours là d’ailleurs. Ça pourrait bien être un truc de l’autre monde, un point de ralliement ou un passage qu’il n’en saurait rien. Et ce soir, Oliver de s’en interroge pas. Ça passe à la trappe, comme le reste, comme ces gens qui attendent le cul sur un banc, le téléphone à la main, cette femme qui se dandine au rythme de ses écouteurs et ce chien qui n’a clairement rien à faire seul dans une rame de métro. A moins que… si, le maître est là, un peu plus loin, à ramasser un truc au sol en tapant sa cuisse pour rappeler l’animal.
Et eux… eux, ils passent le couloir, l’escalier puis le quai et entrent de nouveau en trombe dans le wagon à l’arrêt. Un peu trop vite même, un peu trop ivres de la soirée.
De quoi simplement être emportés par leurs élan et atteindre le fond de la structure de métal. De quoi plaquer une main sur la vitre pour se ralentir et presser un instant le corps de Nour entre lui et l’épais matelas de moquette élimée du wagon. Les regards qui se croisent, les sourires qui s’esquissent et puis ce souffle qui effleure son cou et y glisse en douceur quelques mots solidement assumés “J’ai envie de toi..”. Les roues crissent alors sous le métal, emportant le murmure du désir pour n’en laisser pour seuls gardiens que les deux hommes échaudés.
Personne dans les environs proches, pourtant Oliver fit un pas en arrière, dépliant sa stature en attrapant la barre de métal au dessus de lui quand l’autre main glissait presque innocemment de quelques centimètres sur la hanche de Nour avant de rencontrer sagement le vide. Ni l’envie de l’oppresser, ni de le mettre mal à l’aise, certainement pas dans un lieu public. Seulement de profiter un instant de l’occasion offerte par la situation, le tout sans jamais quitter son regard au givre brûlant.

“Combien de stations ?” L’amusement dans le fond des prunelles. L’impatience qui en bouffe la surface. Le temps, définitivement, n’en finissait pas de se jouer d’eux. Lui, à présent, pouvait contempler son compagnon du soir et noter dans le chaos des minutes moqueuses, le peu de distance qui séparait encore leurs deux corps surchauffés.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Dim 26 Mar 2023 - 21:45
“Picadilly, puis quatre arrêts.”

Le rappel à l’ordre est brutal, tout juste le temps de s’extraire de la rame. De glisser dans une course de nouveau effrénée sur le sol un peu poussiéreux. D’entrer dans une nouvelle rame, figeant les regards des quelques passants. Une fois le potentiel danger écarté, ils reprennent leur discussion normalement, ce ne sont que deux hommes qui courent, surprenant mais pas dangereux. Sans qu’Oliver l’observe, un sorcier au fond de la rame enchante discrètement sa montre qui se met à tourner à toute allure, probablement pas une vraie montre mais dont l’usage a été détournée, ce n’est pas rare. Nour qui a croisé le regard de ce sorcier lui fait un clin d'œil discret tandis qu’il sent sous lui l’engin de métal s’enclencher, le déstabilisant.

Ce qui le déstabilise n’est pourtant pas son moyen de locomotion, pas que ça du moins. C’est la façon dont il se retrouve lentement bloqué contre le fond de la rame, la main d’Oliver encadrant son visage. Ils n’ont pas beaucoup de différence de taille, ce qui leur permet de s’observer dans les yeux l’un et l’autre. De se tester un petit peu aussi, comme cette tension qui n’était pas tout à fait retombée et qui désormais grimpe de nouveau. Les mots murmurés à son oreille soulève une vague d’envie dans son estomac qu’il contrôle tout simplement en glissant sa main droite tatouée contre la joue de son interlocuteur. Oliver énonce son désir sans reculer, pas même en s’en cachant, non, il le pose juste-là en offrande, sans ciller. Parce que certaines formes de désir ne souffrent pas les non-dits. Pas quand aussi simplement que cela, Nour se penche, retenant cette joue pour l'obliger à plonger dans son regard à nouveau. L’azur rencontre ses yeux à lui. Le souffle légèrement coupé, éprouvé par ce qui pourrait se dérouler. Non, ce  n’est pas difficile d’éprouver ce désir.  Encore moins quand il se rapproche, rejetant la distance entre eux pour lui offrir un baiser lent et appuyé. Bien différent de celui de tout à l’heure dans la ruelle, car ils sont en public et il garde toujours une forme de pudeur, éducation oblige. Assez pour lui répondre autrement qu’avec les mots. Pour lui dire “moi aussi je te désire”, murmurant cela au creux  de son corps alors que sa main, plus audacieuse effleure sa hanche prisonnière de l’étreinte. Un effleurement d’une discrétion ambivalente, n’importe qui trop près verrait ce qui est en train de se  passer.

Nour brise  le baiser pour observer les traces d’un désir pas tout à fait éteint dans les prunelles d’Oliver. Son regard à lui s’amuse légèrement et d’une audace bien à lui, il se permet de murmurer à son oreille, jouant également :

“Et tu as envie de quoi précisément ?”

Le plaisir du jeu. De solliciter quelques paroles un peu plus crues qui seront des aveux anticipés. Le plaisir peut être un peu de se découvrir, d’apprendre ce que ce bel inconnu peut aimer d’autres que la photographie. Tandis que le métro avance, Nour se perd dans l’image de l’homme face à lui. Est-il un homme doux et docile qui préfère dans chacun de ses gestes être une offrande, permettant à son partenaire de le guider avec expertise ? Est-il un homme plus franc, ferme, anticipant le plaisir de son amant ? Ou bien, un homme qui se joue de la frustration de l’autre ? Comme maintenant, lorsque le photographe s’accroche à la barre de métro, effleurant la hanche du sorcier dans un geste miroir au sien ? Entreprenant ? Dominant ? Sadique ? Doux… L’idée d’une proximité entre eux donne à l’américain une sensation de vertige agréable.

C’est qu’il est peu habitué à ce genre de démonstrations. Encore moins à cette tension qui grimpe pour conclure quelque part. Dans un autre monte, avec un autre, peut-être que les choses auraient pu être aussi simples.

Impatient, le sorcier regarde le petit mémo de la ligne, comptant mentalement le nombre d’arrêts alors même qu’il emprunte ce chemin très souvent depuis son arrivée à Londres. C’est uniquement un geste pour se rassurer, briser le temps d’attente qui se rallonge. Il a presque l’impression d’avoir subi un de ces fameux sorts qui ralentit tout le monde sauf celui qui a déclenché l’incantation. Voir évoluer tout le monde dans une lenteur désagréable. Ce n’est que là les désagréments de subir un moyen de déplacement moldu, ou, tout simplement de devoir attendre quand on veut déshabiller ce corps qui se colle par intermittence contre le sien.

“T’es déjà venu dans le coin ?”

La conversation repart tandis que le métro s’arrête. Nour sort lentement de l’habitacle, ses pas peut être un peu plus rapide qu’au début de la soirée. Après tout, au tout début, il n’avait aucun but. Désormais les choses sont un peu différentes. La remontée jusqu’à la surface se fait dans le seul bruit des claquements de leurs pieds sur les marches. La pluie a cessé. Elle a simplement laissé une couche humide sur le pare-brise des voitures. Dommage, il adore la pluie. Première à droite, puis deux allées à gravir, tourner à gauche, s’enfoncer un peu loin de l’axe principal. Passé devant plusieurs immeubles résidentiels. Croiser un chat noir qui long une cloture et grimpe sur un muret. Effleurer la main d’Oliver, ralentir. Le presser lentement contre un muret en pierre. Passer une main sur son bras, se pencher, murmurer quelque chose d’un peu trop intime pour être écrit. Reprendre la route, s’interrompre à un feu rouge. Rire de ce contretemps. Proposer de commander un dessert, pour après ? Des gaufres ? Et reprendre encore la route pour gravir les derniers mètres.

L’entrée dans l’appartement se fait par un ascenseur. Quatrième étage. Fixer le chiffre de l’élévation. Penser que bientôt, ils toucheront un peu du bout des doigts les étoiles. Une porte qui s’ouvre. Des clefs qui se posent sur  le meuble attenant.

Les voilà arrivés. L’appartement est simple, un sol en parquet et des plantes partout. Comme si, il avait tenté de ramener la forêt un peu au centre de Londres. Par chance, Nour est habitué à recevoir des moldus et aucun objet magique n'est mis en évidence. Ils sont cachés secrètement derrière la porte de la penderie, dans un double fond. Avec des créatures magiques de petites tailles, qu’il compte bien envoyer dans un sanctuaire. Certaines sont  un peu comme ses animaux de compagnie. D’un geste lent il allume la lumière de la cuisine, puis du salon, marchant sur le sol alors qu’il a déjà quitté ses chaussures.

“Bon bah…bienvenue.” qu’il dit, pris d’une légère timidité. Ces incertitudes apparaissent toujours par moment, camouflées bien souvent par un rire ou une blague. Et fidèle à lui même, cachant son malaise naissant, il ajoute : “Merveilleux palace, comme tu peux le voir, la forêt à reprit ses droits.” Gêné, il frotte son oreille, tournant le regard vers une fenêtre dont le rideau est tiré. Sur le bureau juste à côté se trouve une pile de livres qu’il a enchanté pour porter des titres moldus. A l’intérieur pourtant, chacun parle de dragons.

“Est-ce que…je t’offre quelque chose à boire ? “ Ce malaise soudain n’est pas spécialement dû à leur arrivée ici, il se demande juste comment initier le premier pas. Habitué à marcher sur des œufs, il reprend certains de ses réflexes. Malgré tout, lorsqu’il approche d’Oliver, prêt à aller dans la cuisine, il s’arrête proche de lui, effleurant sa main et murmurant de nouveau, presque pour lui :

“Tu…es vraiment surprenant, Oliver…assez tu vois pour me faire ramener un inconnu, après un demi-verre.”
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Newrose Walsh
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Mer 12 Avr 2023 - 1:51
“Je veux sentir ton cœur tambouriner contre tes côtes quand j’y passerai les lèvres. Te voir perdre pied, te crisper de plaisir. Je veux sentir ton souffle s’accélérer, ta voix se perdre en murmures et s’arrêter pour gémir..” ça aura commencé ainsi. Quelques mots glissés à son oreille dans le métro. Le regard qui glisse sur ses lèvres, s’attarde dans son cou, parcourt sa clavicule et coule le long de son épaule. Il y aura distingué le dessin de son corps, la structure de sa musculature, se sera emplis de chaque inspiration échappée dans un rythme anormal. Plus rapide, peut être ? Plus lent ? Ou simplement stoppée, comme pour garder pour soi chacune des sensations égrenées sous sa peau.

Puis ce qui commence se sera poursuivi. Dans la rame de métro, les escaliers, sous la pluie fine puis le ciel avare de ses larmes. Contre un muret, tandis que d’autres mots sont échangés et qu’il les accompagne des siens, de son souffle plus lent et des battements fiévreux de son myocarde sous ses côtes. Des mots qui, enfin, se tariront au pied de l’interphone sur lequel Nour tape enfin le code, et ne reprendront pas, lorsque c’est le numéro de l’étage qui se verra affiché sur l’écran numérique. Étrangement, aucun contact n’a lieu, dans l’espace exiguë de l’ascenseur, tandis que les corps s’effleurent et que les esprits se perdent. Simplement parce que si Nour ne l’engage pas, Oliver le respecte et garde ses distances. Après tout, il peut être mal à l’aise, peut craindre le regard d’un voisin qu’ils pourraient croiser, pourrait avoir finalement des réticences à présent. Ainsi le désir a beau grésiller dans le regard d’écorce, il n’en reste pas moins cantonné à l’ombre de ses pupilles.

Un instant, son regard s’attarde sur l’affichette à côté du pavé numérique, où un voisin a laissé un message concernant une histoire d’aboiements, juste en dessous d’une autre, plus humoristique, à propos d’une réunion de copropriété. Un peu à droite, c’est l’affiche des turn over de l’entretien qui attire son regard, jusqu’à dériver sur le miroir du fond. Il s’y croise. La veste en cuir sous le bras met en avant sa musculature et la ligne dessinée de ses épaules, bossées le matin même. L’humidité sur son crâne perle au bout de quelques boucles et laisse quelques traînées sur les bords rasés de son crâne. Il a changé. Trois ans plus tôt, c’était dans l’ascenseur de Liam qu’il se trouvait, les cheveux bien plus longs, un peu moins musclé aussi sans doute. La barbe plus fine. Un instant, rien qu’un instant, il oublie Nour, imagine cet homme se pointer derrière les portes de métal, son air boudeur accroché aux lèvres. Mais les yeux plus brillants dès lors qu’il l’aperçoit. Un instant seulement, puis Oliver cligne des paupières, dégage ses fantômes au loin et capte le regard de son amant du soir. “Je suppose que c’était quelqu’un d’important pour toi.” Les paroles de Ruben résonnent un instant et accompagnent ses souvenirs dans les limbes. La proximité émotionnelle, ça n’a jamais été son truc. Pas plus que la stabilité. Ainsi si c’est une première pour Nour, chez Oliver la force de l’habitude l’a rendu calme et posé. Pas de fébrilité, si ce n’est l’excitation de le découvrir. L’envie de se noyer dans cette facilité qui lui est si commune, plutôt que de ressasser les plaies du passé.

Comme si l’immeuble était à l’écoute, la sonnerie d’arrêt résonne brusquement et le fait sortir de ses songes. A mi chemin entre les souvenirs et le désir de l’avenir, Oliver atterrit en même temps que l’ascenseur se stabilise.

Il le suit alors, son corps l’effleure en passant les portes, puis de nouveau tandis qu’il ouvre celle de son appartement, et lorsque cette dernière les laisse passer, Oliver devrait - comme tout invité - observer les lieux, les admirer et dire quelques mots à leur propriétaire. Mais il n’a d’yeux que pour lui. Ainsi décrypte-il en arrière plan de ses pensées la masse de plantes qui lui rappellent ce qu’il connaît de Nour, la porte à sa gauche qu’il envisage déjà tout autant que l’îlot central face à eux et vers lequel sa rencontre du soir approche après avoir enlevé ses chaussures et allumé les lumières. Il capte la cuisine, le bureau, devine le salon au loin. S’attarde sur la nuque de Nour qui dépose ses clefs sur un meuble, glisse son regard sur ses cuisses, remonte le long de son dos. Dépose sa veste de cuir sur le meuble dans l’entrée.

“Bon bah…bienvenue.”  

C’est bizarre, hein, de ramener un inconnu chez soi pour la première fois. Qu’importe le genre, qu’importe l’âge, qu’importe le moment, ça l’a été aussi au début pour Oliver. A présent, le seul détail qui rend les choses étranges pour lui c’est d’avoir conscience qu’à tout moment, il pourrait suivre un sorcier, une créature magique ou qu’importe. Que par désir et optimisme, il pourrait se faire tuer. Mais maintenant qu’ils sont arrivés jusque chez lui et que la peau glaciale d’une vampire s’est tatouée sur ses lèvres, Oliver lâche prise. Peut être que sa mort viendrait d’une infiltration nouée bien des années plus tôt, dans un contexte plus pragmatique. Alors qu’importe. La peur n’empêche pas le danger.

“Merveilleux palace, comme tu peux le voir, la forêt à reprit ses droits.”   “Je vois ça. Tu l’as ramenée à toi...” La gêne se devine tandis que le journaliste retire ses chaussures et le suit dans l’appartement. Au vu de la tension qui existait entre eux quelques temps plus tôt, il l’aurait d’ordinaire sans doute déjà plaqué contre la porte avant d’entrer, le plan de travail ensuite, le lit, le canapé, le bureau ou la fenêtre, enfin. Mais un petit rire amusé s’échappe pour l’heure en douceur, conscient que ce petit geste qu’il a de triturer l’écarteur noir de son oreille ne vient pas de nulle part. Par réflexe, son regard suit un instant le sien et se pose sur la pile de bouquins tandis que Nour reprend la parole.

“Est-ce que…je t’offre quelque chose à boire ? “

Avec un sourire, Oliver se dit que le verre, ils l’ont abandonné un peu plus tôt pour une bonne raison et que la proposition ne se maintiendra sans doute pas bien davantage ici. Malgré tout, le regard posé sur lui avec amusement, il s’interroge en silence de ce qui le pousse à tant de distance soudainement. Possiblement rattrapé par le doute. Celui d’être certain de ce qu’il veut, ou seulement celui d’initier les choses ? La peur, peut être, de la suite. Il y a bien des possibilités, bien des options qui l’empêchent donc d’être plus frontalement entreprenant. Pourtant lorsque Nour le rejoint et effleure sa main, c’est un sourire qui se fait plus franc sur ses lèvres.


“Tu…es vraiment surprenant, Oliver…assez tu vois pour me faire ramener un inconnu, après un demi-verre.”


L’amusement se dessine, de l’entendre répéter ces quelques mots ; comme s’il cherchait à reprendre là où il en était lorsqu’il les a prononcé la dernière fois. Les mots s’échappent, donc, évanescents, tandis qu’Oliver glisse contre lui, le regard dans le sien, d’abord, qui coule ensuite le long de ses paupières qui battent la cadence, suivent le chemin d’une larme imaginaire. Contre le “21” encré sous sa peau. Le long de sa joue, si fine, dont la barbe épouse le creux de sa mâchoire. C’est là qu’il se perd un instant avant d’engager la course de son regard sur sa gorge, le long de sa carotide, jusqu’à la naissance de sa clavicule. Il remonte alors, “Tu peux effectivement m’offrir à boire.” et s’arrête sur ses lèvres qui s’étirent. Avant de remonter vers son regard. “ça fait partie des options.”  une parmi un million, sans doute. Alors il s’avance, effleure ses lèvres, aspire le souffle aux embruns de houblon. “Un gin, pour reprendre là où on en était.” Ses doigts coulent le long de son avant-bas, reprennent le tracé qu’ils ont entrepris un peu plus tôt dans la soirée. “Une blonde pour toi, à défaut d’un brun.” Se sourire s’étire et sur leurs lèvres si proches s’échoue un petit rire amusé. Mais son regard ne le lâche pas, il attend, observe, laisse remonter la tension. Il laisse le temps, aussi, au recul s’il devait se faire. Au regard de s’éclaircir, aux pensées de trancher. Mais ce regard-là se brouille surtout de désir alors il effleure de nouveau les lèvres si promptes à frissonner de sa présence. Ses doigts remontent. Le coude, biceps, épaule. Ils se glissent le long de sa clavicule et y abandonnent un pouce envieux le temps de rejoindre sa nuque et de l’enrouler, prévoyant plus franchement le baiser à venir sans doute autant y venir. “Une tisane peut être ?” Le sourire, encore, s’échoue sur ces lèvres qui frôlent les siennes autant qu’il les attise. “Peut être juste un verre d’eau ?” D’elles, il s’empare et sa prise se fait plus ferme contre la nuque tandis que sa paume disponible s’invite déjà dans la danse et glisse sur sa cuisse, remonte le long de la poche et ripe contre la ceinture qu’elle passe pourtant pour plisser la fabrique de son t-shirt et s’emplir de sa chaleur. “Un rhum. Ça semble pas mal un rhum, pour décrypter l’histoire inscrite sur ta peau.” Et puis, vu que les souffles s’attisent et que les corps se répondent, Oliver le repousse contre l’îlot central et presse son corps contre le plan de travail. “T’en penses quoi ?” Glisse-t-il entre deux baisers, alors que sa paume savoure ce torse déjà offert qui palpite sous ses doigts. Il rit, et son rire se perd quelque part entre leurs lèvres liées. Simplement parce qu’il savent tous deux que de verre il n’y aura pas. “Enfin c’est qu’une proposition comme une autre…” Ses taquineries gagnent en langueur au fil du temps et son regard ne fait que de choper le sien. Si clair, opaline même, dans les lueurs chaudes de la cuisine. Ce qu’il est beau cet homme. C’est cette beauté, lui, qu’il voudrait tatouer. Sous sa peau, sur une pellicule, sous ses paupières closes et au creux de ses veines.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Mar 18 Avr 2023 - 22:18
Le regard glacial mange la silhouette de l’invité, qui sait si bien imprégner les lieux. Oliver dégage une confiance naturelle qui s’étend à son public, qui l’effleure et donne l’impression qu’on peut lui faire confiance. A tort ou à raison ? Ce regard pour autant, la certitude avec laquelle il effleura le corps réticent de l’américain, prouve combien il sait quelle finalité les attend. Cette perspective dessine une forme de frustration, discrète mais qui est amusante. C’est le début, les prémices de quelque chose qui naît, répond à chacun de souffles qu’ils s’accordent l’un et l’autre. Dans un autre monde, la situation aurait pu s’éprouver différemment. Ce soir a été fait d’un bel hasard, de ce quelque chose qui les a poussés ensemble.

Alors, le londonien qui vient de franchir les lieux semble parfaitement s’entendre avec le paysage. Furtivement, les pensées un peu volages de Nour l’imagine déjà nu, étendu sur ce comptoir de l'îlot central dans la cuisine. Les mains remontées, lascivement au-dessus de sa tête. Les siennes, tatouées qui glissent autour de son cou, enlaçant, éprouvant la résistance de sa respiration. Juste assez pour se donner à l’autre, pour lui faire éprouver le contrôle qu’il pourrait avoir. C’est aussi cela, la résilience, laisser à l’autre le pouvoir sur son propre corps. La plus belle des sensations, oublier de résister pour lui laisser la place. Nour a des envies éprouvées ce soir. Il a envie de l'aplatir contre le comptoir et de l’entendre supplier pour finalement obtenir la grâce d’un orgasme. Il aimerait le sentir gémir à ses lèvres. Il aimerait le sentir l’étreindre, enlacer ses cuisses, son ventre.

La sensation de ce qui pourrait arriver lui colle un vertige dont il ne se départit pas. Toutes les sensations sont bienvenues, elles ouvrent la porte à ce qui se dessine, mutique entre eux. Ici, c’est le langage des corps qui officie : le non-verbal prend le relais. Dans la façon qu’à le souffle du bel inconnu de se ternir, s’épaissir. Il est saisissant, sans doute un peu trop assuré. A côté, Newrose est incertain, dépassé, fébrile. Il se sent fébrile de lui, des effleurements en public qui les conduisent inévitablement à ce moment. La simple perspective d’un baiser plus appuyé arrose d’un frisson l’épiderme de ses avant bras. Ce désir, il le tient en laisse, d’une main de fer, jouant sur un contrôle qu’il est habitué à maîtriser. Ses envies sont platoniques la plupart du temps, elles s’évaporent en une fraction de seconde, retenues par des ferveurs non assouvies depuis des années. Le jeu de l’attente est presque aussi intéressant que ce qui adviendra après, comme une promesse.

Est-il nécessaire de s’offrir un verre ? Les pensées de Newroz s’étalent sur d’autres formes de générosité. D’ailleurs, la réponse que fait le photographe semble s'aligner avec cela. Délaissés les verres un peu plus tôt, ils n’en ont plus besoin pour se plaire. Contournant le comptoir principal, la main du sorcier effleure le bois en une caresse qu’il rêverait de prodiguer au corps face à lui. Ce sont ses yeux qui s’octroient se luxe, écoutant la réponse amenée avec une sensualité particulière. Il suffit de les faire glisser, là contre la clavicule encore parsemée de quelques gouttes d’humidité. D’y descendre, s’éprendre de la silhouette qu’il aimerait effeuillée. Un jeu de regard, celui très tentateur de son interlocuteur se perd dans ses yeux, puis ses lèvres, pour retrouver son regard. Avec un sourire un peu amusé, sans doute un petit peu fébrile, il lèche la lèvre inférieure, attirant sans doute l’attention dessus, malgré lui.

Nour n’a pas le temps de répliqué, la course d’une main se fait sur son bras par-dessus le vêtement. Avec admiration, il observe son photographe lui laisser le temps de la retraite. Une seconde, seulement une seule, il le considère. S’enfuir, briser ce charme entre eux, prendre plus de temps pour glisser les mains. Déjà, il perd la bataille, sa main gauche se glissant dans le dos de l’homme charmeur. Exploratrice, elle effleure le tissu d’abord hésitante, puis avec plus de fermeté. Là où son corps se faisait un peu distant, il devient soudain nonchalant, alangui et presque maintenant dans une prison entre l’îlot central et le corps brûlant d’Oliver. Chaque effleurement proche de ses lèvres le tendent tout à fait et comme un assoiffé, il soulève à peine son corps pour tenter de franchir la distance qui les sépare. S’offrir, non, leur offrir à tous deux le baiser. A chaque fois qu’il tente, il observe son amant d’un soir s'éloigner, jouant avec virtuosité. Assez pour que chaque seconde supplémentaire imprègne les pensées du dragonologue d’une irrépressible envie de s’abandonner.

Lorsqu’il sent Oliver s’approcher de nouveau, un pouce effleurant sa clavicule, Nour penche légèrement la tête en arrière, cherchant à lui offrir un peu de cette envie qui est la sienne. Sa main qui s’était figée dans le dos poursuit sa course, effleure la base de la nuque et les cheveux du photographe. Mue par un agacement léger, il brise finalement la séparation, d’à peine quelques centimètres, entre eux. Ouvrant légèrement les jambes, il laisse l’une de celles d’Oliver s’infiltrer entre les siennes tandis qu’il pousse son corps à la rencontre de celui face à lui. Plus d’humeur joueuse, ou si, mais d’une autre forme, il appose ses lèvres trop sollicitées déjà sur celles du londonien. Le baiser se transforme en une pluie de plusieurs, puis très vite, le baiser s’allonge, devient plus sensuel. D’une tendresse bien à lui, il offre sa langue en sacrifice, un léger souffle coupé, sans doute empli de désir s’écrase. Il n’y à pas besoin de réponse orale à ce qui vient d’être dit, le consentement est établi.

Inversant les positions, Nour retourne rapidement Oli, le coinçant contre le couloir, rompant abruptement le baiser. Son bassin est en contact avec le sien désormais et la prison des tissus ne suffit plus à camoufler les effets du désir qui le gagne. Ses mains tatouées accrochent le t-shirt de son partenaire, lui faisant gagner le sol avec habitude. Il ne compte pas lui offrir une étreinte au bord de ce comptoir mais, c’est assez suffisant pour l’observer ici, prestement appuyé et imprégné de cette envie. Gourmand, la bouche de Newroz se dirige vers ses lèvres qu’il refuse de découvrir de nouveau, déviant à la dernière seconde sur son épaule qu’il vient mordiller. Son souffle est bien trop rapide, et ce depuis le début de la soirée. Les choses sont en train de s’intensifier un peu, juste assez pour qu’il ondule tout doucement du bassin contre le sien, s’amusant de ses réactions.

“L’autre option, c’est qu’on aille visiter mes draps.”

Le murmure est à son oreille et pour marquer le propos, il saisit le lobe de son oreille pour l’embrasser timidement. C’est la découverte de ce qu’il peut aimer ou non. Chaque amant est différent. “J’ai…tellement envie de toi.” Un aveu qu’il dit sans honte, juste assez pour reculer d’un pas, juger son corps d’un regard qui veut dire beaucoup de chose. Marcher à reculons d’un ou deux pas, déboutonner volontairement son propre pantalon en une invitation. S’humecter les lèvres. Penser aux mains d’Oliver contre sa gorge. Pensez à ses lèvres. A sa bouche qui descend le long de son torse. Plus bas.

“Tu viens ?”
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Newrose Walsh
Lun 24 Avr 2023 - 18:30
Combien il y en a eu ? D’hommes et de femmes à passer sous ses lèvres, avec qui mêler ses souffles, auprès de qui perdre un peu la notion du temps. La pratique s’est affirmée depuis longtemps, c’est vrai. Elle s’est forgée à l’adolescence, cristallisée lorsqu’il a fallu accepter une première relation amoureuse et que par lâcheté, Oliver y a renoncé. Elle s’est solidifiée alors, par la force de l’habitude. Ou la faiblesse, peut être. Elle s’est agglomérée d’envies de neuf, de découvertes, de cette recherche incessante qui le happe parfois, à vouloir expérimenter la nouveauté, être pris par surprise, se laisser avoir par les désirs des autres. Leurs manies. Leurs passions. L’histoire est chaque fois différente. Elle est chaque fois plus intéressante, plus franche, plus belle. Pas qu’il n’y ait jamais de loupés, loin de là. Mais il aime cette incertitude constante qu’il y a à découvrir quelqu’un de nouveau. Que l’envie se fasse facile ou délicate, prête à s’envoler ou bien au contraire, furibonde. Il y a là des bulles qu’on ne dessine que dans l’intimité. Qui peuvent se toucher mais jamais fusionner. Des petits espaces clos dans lesquels ceux qui n’auraient jamais dû se croiser s’y percutent pourtant. Voilà ce qui inonde leurs prunelles : le désir de se crucifier d’envie.

Et qu’elle est agréable, cette fièvre qui s’enroule sur leurs peaux à chaque regards. Elle fait fit des tissus, s’écoule là où eux-seuls peuvent la percevoir. Il suffit d’un rien pourtant, pour qu’elle passe de l’un à l’autre et se réponde. C’est comme s’ils pouvaient d’un simple regard alangui faire sauter les barrières du domaine physique, contrer les lois naturelles, faire sauter les règles. Impossible de se toucher sans le faire ? Si seulement ! Court, le regard devenu brûlant, glisse au travers des mailles du tissu pour caresser la peau déjà à vif d’être touchée.
Ce qui l’amuse c’est de voir à quel point Nour y est réceptif. Un instant, il cherche comment initier le mouvement, le second il se perd dans leurs désirs communs. La barrière des mœurs, du social, de la règle tacite qui vaudrait qu’une fois le palier passé, le jeu de se retrouver autour d’un verre soit de nouveau renouvelé. Et pourtant ce contrat publique saute en quelques instants lorsqu’Oliver le retrouve et joue de ses désirs. Une approche tout en douceur, pour permettre à l’autre de reculer s’il le souhaite - bien que contre un plan de travail, la manœuvre soit délicate, j’en conviens - avant de s’affirmer un peu. Non dans l’avancée mais dans le jeu. Dans l’envie de faire durer un peu ce badinage lors duquel il fait monter la tension, se joue des frissons qu’il sait distribuer sur le corps de Nour tout autant que celui-ci, en glissant ses doigts dans son dos, y fait naître un ruissellement électrique. Chaque fois que l’un se soulève pour prendre ses lèvres, l’autre les lui refuse et sourit, amusé, du jeu qui est en train de se forger.
Ses paumes cherchent la chaleur de son corps, savourent le tissu encore humide de la pluie londonienne. Il glisse ses lèvres contre la gorge qui se tend lorsque Nour rejette la tête en arrière, passe un bout de langue contre le muscle qui s’y dessine et suit l’espace d’un instant l’encre sous sa peau jusqu’à atteindre sa clavicule. Lui-même frémis de sentir ses doigts couler dans sa nuque, soulever les quelques petits cheveux encore humide qui, coupés courts à cet endroit, agacent plus facilement ses nerfs.

L’envie appelle vite à davantage de rapprochements et d’aucune manière, Oliver ne voudrait s’y soustraire. Naturellement, son corps prends l’espace et les bassins se rejoignent. L’idée simple de sentir l’épaisseur de sa cuisse se glisser entre celles de Nour lui mord les nerfs et approfondit son souffle. Les corps alors se rencontrent et ses lèvres trouvent les siennes en quelques premiers baisers plus courts, plus légers, faisant ronfler en lui le désir frustré d’une poigne plus ferme. Il ne peut s’en empêcher, ne le cherche pas du reste, et son bassin cherche le sien dans une déferlante électrique tandis que le baiser se prolonge et s’appuie entre les deux hommes. Dans le même temps une langue s’invite contre la sienne, évoque d’autres idées, affirme plus franchement le désir et les souffles se mêlent et se perdent.
Un râle lui rompt la gorge lorsque le baiser s’achève abruptement sur un changement des rôles et le contact franc des bassins tendus de désir. Ça l’a toujours rendu fou, d’autant qu’il se souvienne, de sentir l’autre se tendre de concert avec ses propres envies. Être ainsi soumis aux règles que la nature impose et d’être exposés, l’un comme l’autre, à l’évidence de leur désir.
Dos au comptoir, Oliver sent son souffle plus long tandis que ses paumes glissent le long du tissu et passer sur le cuir de la ceinture. À peine aura-t-il parcouru le chemin jusqu’à ses cuisses que Nour le force à abandonner sa prise pour le laisser dévoiler son torse. Ça se contracte, rien que le temps d’accompagner le mouvement et frémis lorsque le regard de son amant s’échoue sur lui. Les courbes et les creux du corps sculpté par les années de pratique sportive aiment à être désirées, c’est vrai. Rien de mal à aimer se sentir voir ses envies qui se précisent dans le regard de l’autre, deviner la convoitise de la conquête des corps qui le mêlent. Fini le recul, fini la timidité, Nour s’affirme lorsque ses lèvres effleurent les siennes pour s’échouer contre son épaule et que son bassin se joue déjà de son amant qui frissonne et se tend d’autant plus. Ses souffles sont lents, déjà symptômes de l’envie qui le malmène et le mets à l’étroit. Bien plus que ceux de Nour, aussi rapides que les siens sont profonds. Deux manière de désirer, deux manières de se perdre dans les réactions de l’autre.

Car bordel ce qu’il est beau tandis qu’il lui propose de rejoindre les draps, qu’il l’éveille quand il se saisi de son oreille, qu’il l’enflamme quand il lui dit vouloir de lui.
Le torse d’Oliver se gonfle et se lève tandis que Nour s’éloigne sans le quitter du regard. Mieux, qu’il le laisse couler sur les monts et les vallées taillées dans la lave de ses muscles. Il y a un éclat qui lui plaît dans ce regard, la brûlure des iris de glace que ses pupilles dilatées mangent et agrandissent. Quelque chose de saisissant, dans cet homme qui recule, le balancement de son corps quand il recule, le jeu de ses jambes qui s’éloignent et celui de ses doigts qui défont boucle et bouton du pantalon. Oliver aurait pu le suivre, l’empêcher de creuser cet espace entre eux, de laisser l’air plus frais mordre sa peau nue alanguie d’une chaleur sourde. Mais non, il le laisse faire pour profiter du spectacle. Attraper la prestance de son corps, l’étincelle de son regard, les jeux d’ombres que son menton trace sur son torse tandis qu’il passe sous un lampadaire avant de s’en éloigner en posant la main sur la poignée de la chambre. Voir la perfection de sa barbe qui souligne la finesse de son visage, la ligne de son torse, celle que la braguette laisse deviner ainsi largement ouverte sur le boxer qui l’attire plus qu’il ne saurait l’exprimer. Il y a quelque chose d’électrique chez cet homme, qui contraste profondément avec ces allures de timidité qu’il exprime pourtant. Peur de blesser l’autre, véritables difficultés à s’accorder avec soi, vieilles blessures mal soignées ? La question ne passe qu’en sous-texte, noyée par le désir qui résonne et tourbillonne de le retrouver. Dans un sourire, Oliver acquiesce mais reste encore là un instant, à sentir son corps entier s’enflammer pour cet homme dont il ne connaissait pas le nom quelques heures plus tôt. Rien qu’une seconde à le deviner, à profiter de la fièvre qui anime la glace de ce regard incendiaire, à offrir la vue de son propre corps qui ne réclame que lui.

Puis il le rejoint. Quand ses lèvres le capturent de nouveau, sa main rejoint la sienne sur la poignée, caresse et empoigne la tête de mort dont sa peau est ornée. La seconde parcoure sa cuisse, y serpente jusqu’à emporter avec elle le tissu de son haut et l’abandonner au sol. D’une main, il a attrapé les poignets de Nour et le maintiennent un instant en laissant couler son regard sur ce torse bariolé qui lui brouillent les sens d’un désir impatient. Il est une toile, une œuvre d’art qu’il lui tarte de découvrir. Alors ses paumes le lâchent et coulent lentement sur ses avants-bras pour glisser sur chaque dessin. Les épaules d’abord, puis les pectoraux, les vallées de ses côtes et celles que ses abdos dessinent. Puis plus bas encore, là où le corps s’aplatit et qu’un œil d’illuminati tatoué attend le passage de ses doigts avides. C’est sur les coins pendants de son jean que ses paument arrêtent leur course, juste après les pointes de ses hanchent!. Ces bords, Oliver s’en saisi et tire Nour à lui pour l’emporter vers le lit. Seul un regard en arrière lui permet de visualiser le chemin avant de retourner se perdre dans d’autres prunelles.
En approchant du lit, le journaliste prend ses lèvres un instant avant de le faire basculer. Rien que pour pouvoir entrouvrir les siennes d’une satisfaction évidente de le voir ainsi offert. Un souffle s’échappe et rêve de se perdre sur sa peau. Car c’est elle qu’il observe sans s’en cacher. Chaque tracé, chaque dessin, chaque choix et chaque histoire sont gravées et attirent le regard. Ainsi il le fascine et Oliver ne s’en cache pas. Alors en passant au dessus de lui, il enroule un instant sa cuisse de sa main, y passe la pouce au creux de l’aine en déposant quelques baisers sur son torse, près de l’œil d’abord, si près du désir tendu qu’il l’effleure de son épaule en remontant lentement vers son cou. Il caresse les mains d’encre, les pétales des roses, les fleuves de ses tatouages. D’une paume, il découvre les oiseaux sur ses bras, passe sur les montagnes et les pins, glisse sur le crâne pour remonter de nouveau. Ce que tout ça signifie, il n’en sait rien, la question se posera sans doute plus tard. Pour l’heure ses lèvres gouttent une peau tant attendue, en cherchent le sel, les frissons. Elles ripent sur ses côtes, s’arrêtent sur une pointe dressée, se perdent dans son cou puis raclent sur sa barbe en direction d’une oreille, d’une nuque. De tant d’espaces qu’il voudrait découvrir, conquérir, de chaque centimètres dont il cherche le frisson et l’envie.

Alors Oliver s’arrête un instant dans son regard, y cherche le chemin de ses envies et sourit de cette faim qu’il y voit refléter tant les leurs s’accordent à merveille. Alors il entreprend de descendre plus bas. Encore plus bas.
Jusqu’à ce que ses lèvres retrouvent le chemin de l’œil d'encre et effleurent l’élastique. Que les tissus râpeux d’un pantalon et d’un sous-vêtement ne rejoignent à leur tour le sol et laissent à ses lèvres d’autres chaleurs à contenter.
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