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Burning #960909 [Sergius & Nour]

 :: Londres :: Est de Londres :: ─ Bords de la Tamise
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Mar 24 Jan 2023 - 20:45
Caresse volage sur son bras, il détourne le regard. Un dernier baiser qui laisse l’empreinte d’un souvenir, un de plus. Une conquête de plus qui découvre le courant d’air qu’est Nour. Qui s’esquive de cet appartement plutôt bien décoré, rempli des trésors amassés en quelques mois, guère plus à s’être installé ici. Des plantes, parfois en équilibre précaire pour récupérer le  peu de soleil possible. L’appartement est petit mais c’est l’extérieur qui est le plus beau. Tout le  reste, ce n’est que de l'apparat. Comme cette dernière tendresse qui disparaît avec ce bel inconnu. Les boucles rousses de Damien qui s’évadent dans l’encadrement d’une porte.

Nour est parti tard en fin d’après-midi, le souvenir de cette nuit encore empreint sur ses lèvres, des rougeurs dans le cou et une guitare sur le dos. La température est fraîche, trop pour tenter  d’être audacieux sur ses vêtements. Il a trouvé un petit coin d’herbe proche de la Tamise, les pieds pas vraiment nus, juste en chaussette, blanches, sur l’herbe légèrement humide. Son manteau est utilisé comme couverture de fortune, les mains s'affairent sur les cordes de l’instrument en bois. C’est une belle journée, plus calme et moins anxiogène quand elles s’éternisent dans le monde des moldus. Loin des ingérences que sa famille aurait sur sa vie, qu’un climat politique anxiogène peut créer. Ici, loin de tout cela la vie semble presque plus douce. Disons que c’est juste une autre manière de voir les choses. S’il l’avait voulu réellement, Nour aurait quitté le monde magique  à sa disparition mais abandonné sa passion pour les créatures magiques est une quête qu’il n’arrivera pas à entreprendre de si tôt.

Proche de lui, un couple se chuchote des secrets à l’oreille. Il se dit secrètement qu’un amoureux des arts apprécierait sans doute de les dessiner pour capturer l’instant. Le vent s’est suffisamment levé dans l’après-midi pour inquiéter les passants de la tenue ou non du feu d’artifice un peu plus tard. Quoiqu’il en soit, cela n’a pas découragé les visiteurs. Le  bord des quais se remplit lentement et il est presque temps d’abandonner cette interlude musicale. Nour repense au musicien qu’il a vu un peu plus tôt dans la semaine, un saxophoniste avec  une attitude presque grotesque mais qui une fois sur scène, paraissait ensorcelé. La magie existe en bien des formes. Plus rien de l’attitude un peu marrante qu’il avait, c’était juste un homme, puissant. Quelle  sensation déroutante. Il s’était demandé ce que cela faisait réellement d’être épris à ce point, même de musique.

“Merci” qu’il répond rapidement à un passant venu le féliciter. Trop introverti, son sourire est léger et déjà il a remit ses chaussures, prêt à s’envoler. A défaut de se poser à un endroit précis, il a réussi à apprécier cette ville depuis qu’il y est. C’est anonyme, le premier critère important pour disparaître. Un endroit où on peut se perdre comme ce soir, dans la lumière des lampadaires qui s’allument un à un. Une odeur un peu grasse de quelques stands de fritures s'étend. La bière n’est pas trop chère, les quelques oisifs sont venus commencer la soirée car le feu d’artifice ne commencera que quand le ciel sera obscurci entièrement.

L’occasion pour Nour de dévaler un petit chemin qui mène à un stand, récupérer un verre de bière et déposer sa guitare contre un arbre.
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Newrose Walsh
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Newrose Walsh
Mer 25 Jan 2023 - 0:23
5 novembre 2016

La mythologie des moldus n'était pas très intéressante aux yeux de Klemheist, qui était bien décidé à rester dans les étages d'un club privé très select pour la soirée, tant qu'il y aurait toute cette agitation dans les rues. Il ne savait donc pas pourquoi les ados, ce soir, arboraient tous le même masque. De la fenêtre, il laissait tomber en contrebas un regard lourd de préjugés, remâchant quelques phrases éclairées qu'il avait entendues et qui lui donneraient un air intelligent. Et il écoutait d'une oreille distraite les répliques des sorciers endimanchés, comme une musique de fond qui aurait contribué au cachet de la soirée. Il se mordit la lèvre en apercevant du côté des quais un groupe de jeunes gens qui traversaient le chemin de promenade, levant leurs bières et entonnant sans doute une chanson ; un cheval arrivait en traînant une calèche pour touristes, et ils se jetaient quasiment sous les roues, ou plutôt, sous les sabots.

La tension qui s'était emparée de ses muscles n'avait pas échappé à son interlocuteur, qui s'en étonna. Mais Klemheist ne pouvait pas lui raconter qu'il avait vu un imprudent piétiné par des sabots qui ressemblaient beaucoup à ceux-là, dans un pays lointain... Il se contenta de sourire et d'abandonner le fumoir pour faire un tour dans la rue, "profiter de l'animation", un pieux mensonge mais il lui arrivait parfois d'avoir besoin de solitude, quand ces vagues de nervosité remontaient. Il n'aurait pas voulu que cela atteigne des sommets visibles au-dessus de la surface. Il avait l'air très décontracté en quittant le club, son cigare à la main, perdu dans la population londonienne, à peine trop chic et vieux-jeu pour cette fête populaire peut-être ; mais rien qui risque d'attirer l'attention.

Il arriva devant les petits bateaux à quai, les balaya d'un regard distant, et laissa la fumée s'envoler ; puis il entendit de la musique. Rien de tel pour fixer son esprit et ne plus penser à rien, ou plutôt, ne penser qu'à l'instant présent, objectivement dénué de toute menace. Certes, la nuit tombait, mais elle était plus claire que le jour. Ses songeries reprirent lorsqu'à aperçut au loin la Cathédrale Saint Paul, qui lui faisait de l'oeil au bout du Millenium Bridge. Décidément, s'ils détruisaient le pouvoir actuel, il faudrait absolument qu'il trouve moyen de préserver ce bâtiment. Il pourrait peut-être prouver que l'un des architectes était un sorcier. Il en était presque certain. Enfin, il ne connaissait rien à l'architecture, quand elle différait trop de son château familial ; il avait juste envie que ce soit le cas.

Quelques minutes après la mort de son cigare, en admirant le coucher de soleil qui rougeoyait encore légèrement sur les eaux, il se surprit à fredonner à voix basse avec un air de guitare lointain, se contrôla aussitôt, et suivit le chemin en s'assurant que personne ne venait bousculer son élégante silhouette. Il n'était pas souvent mélancolique, mais ce moment avait quelque chose de... magnifiquement ciselé. Un artiste attira son attention : il s'apprêtait visiblement à exécuter un tour de cracheur de feu. Rien qui vaille la véritable magie, bien sûr, tout au plus un tour de saltimbanque, et cette odieuse odeur d'essence... mais il était tout de même curieux. Il se campa au milieu des espaces verts, comme si ces jardins urbains lui appartenaient, et attendit. La braise qui s'était éteinte tout à la fois au bout de son cigare et sur les eaux du fleuve ne demandait qu'à se rallumer.

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Sergius Klemheist
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Sergius Klemheist
Mer 25 Jan 2023 - 17:27
Le voilà posé proche d’un arbre, les jambes étendues devant lui, la guitare non loin et une bière à la main. Les breuvages moldus sont généralement insipides mais celui-ci est encore passable et il a assez passé de temps dans ce monde pour en apprécier certaines saveurs. Les passants se rapprochent de l’endroit déjà bien bondé mais on peut encore y respirer raisonnablement. Plusieurs jeunes gens sont assis sur des couvertures, des friandises et des vivres dans les mains. Curieusement, Nour se demande ce que cela ferait de venir ici avec des amis, il n’en est pas beaucoup pourvu depuis sa “disparition”. Il aurait raisonnablement pu inviter Damien pour traîner mais ce dernier devait travailler.

Une musique au loin est agréable à l’écoute, funky, le genre de musique qui réussit toujours en une soirée comme celle-ci, le rythme est marqué, pas de paroles, juste une bonne vibe. Nour observe petit à petit les lumières s’effacer au profit des quelques petites lumières de poches. Très vite la Tamise porte son rideau orangé et ça lui rappelle quelque peu des lacs proches des sites qu’il a visité quelque temps en arrière en Roumanie. Les flammes des dragons là-bas coloraient le ciel la nuit un peu de la même manière. Certes, l'ambiance ici est moins dangereuse !

Pendant quelques minutes, Nour échange quelques blagues avec un passant cherchant une place où s’asseoir et jurant copieusement qu’il y à trop de monde. Le genre de gars sympa, qui s’ouvre très vite aux autres mais qui termine la soirée mal assuré sur ses deux pieds. Déjà bien entamé d’ailleurs, il manque de tomber une ou deux fois s'embourbent dans son propre pantalon trop large. En reculant de plusieurs pas, le sorcier l’observe manquer de tomber contre un autre homme, plus âgé qui possède un bidon d’essence à côté de lui. Le jeune homme festif contourne, fait une fausse révérence pour saluer sa prouesse -un peu comme aurait pu le faire Nour- et s’évapore dans la nuit sans même regarder ce pauvre artiste pyromane. D’ailleurs que fait-il là ? Peu importe, Nour n’a jamais vraiment apprécié ce genre de spectacle, il n’en voit pas l’intérêt. Après tout, il manque déjà assez souvent de se faire rôtir.

Il préfère détourner son regard  sur les lumières qui s’éclairent petit à petit, comme non loin de lui avec des lumières accrochées dans un arbre et qui  donnent l’impression d’être à la Cour Seelie la nuit. De sns ac il sort un sandwich qu’il a ensorcelé pour qu’il se prépare tout seul discrètement avant de voir son bel inconnu. Il  observe le résultat pas convaincu, grimaçant devant les tomates qu’il retire une à une de manière très concentrée. Il peut sentir sa baguette proche de son mollet, rangée par précaution et par excès de zêle, se demande s’il pourrait l’utiliser pour changer le contenant de son repas de fortune. Trop risqué, même si les tomates mériteraient au moins cela. Nour croque dedans néanmoins, la bière presque terminée et le cracheur de feu se préparant à cracher son essence partout. Un peu agacé, le sorcier récupère une serviette, se sèche les mains avec humeur. Quelle idée vraiment ! Les stigmates sur son corps témoignent de la dangerosité du feu…

D’ailleurs, cela semble être une coutume chez les moldus, se  penchant pour la pyromanie. Après tout, ils se réunissent tous pour des feux d’artifice, alors évidemment, ils existent également dans le monde magique mais, généralement ce sont plus des farces. Les spectacles sont différentes, pas de cette nature. Le pied de Nour calque un rythme silencieux qu’il est le seul à entendre, jouant d’un bracelet qu’il porte à son poignet et qui ressemble a un empiècement de petites perles en bois. Un souvenir de Roumanie, un soir tard la nuit…Avec un certain dresseur. Il préfère ne pas y penser.


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Jeu 26 Jan 2023 - 16:08
"Remember, remember the fifth of November !"

Un des masqués a grimpé sur un banc et prononce un discours qui n'a pas beaucoup de sens. Une sorte d'électricité passe parmi le groupe d'amis qui l'entoure et dont certains récitent avec lui. Klemheist se tient à l'écart. Il espère qu'il ne va pas assister à la naissance d'une secte, il y en a déjà bien assez en ville et elles n'aiment pas partager leur plateau de jeu.

Distant, il essaie de conserver son attitude au milieu de toute cette joie et cette anticipation, cette impatience chez certains. Profitez, profitez, pauvres mortels. Vous ne pourrez pas toujours festoyer avec une telle insouciance. Tels les bestiaux que vous menez à l'abattoir, vous marchez vers votre perte sans en avoir conscience... Il se permit un petit sourire dédaigneux qui flotta au-dessus de l'humanité, alors que les premières étoiles s'allumaient.

Le cracheur de feu le fit sursauter en débutant son animation. Une grande langue de lumière s'éleva dans un rugissement sourd et manqua de peu les branches humides des arbres voisins. Quelques cris et protestations de la foule firent reculer l'artiste en direction de la rive. Klemheist le suivait des yeux ; il aurait été amusé que cet homme tombe à l'eau, l'ironie l'aurait diverti. Mais celui-ci se contenta de porter à sa bouche deux tisons embrasés, et les dessins de flamme envahirent les airs, étirés dans l'espace par ces baguettes magiques d'un genre nouveau, en formant des volutes éblouissantes.

Dans l'ombre qui tombait, les éclairages publics et leurs reflets sur l'eau dessinaient les vagues contours des visages dans l'assistance. Mais chaque explosion de flammes faisait apparaître ces visages avec la dramatique précision des anciens feux de la rampe, à l'époque de Shakespeare, la dernière pour laquelle Klemheist conservait encore un brin d'indulgence. Puis l'aveuglement basculait dans la nuit et les faisait disparaître, comme autant de visions. Quant au feu, cela le faisait sursauter à chaque fois et ses épaules étaient tendues, dans une tentative pour ne rien laisser voir.

Les gamins aux masques criaient avec un bel ensemble à chaque embrasement, une joie tribale que Klemheist, tout en contrôle de soi, trouvait dérangeante. L'un d'eux tenta de reproduire l'exercice en crachant sa bière sur son briquet, du moins il prétendit ensuite qu'il l'avait fait exprès dans un but scientifique. Klemheist s'éloigna d'eux et se rapprocha des arbres.

Devant les eaux illuminées, le cracheur de feu déploya brusquement autour de sa silhouette les ailes immenses et embrasées d'un phénix. Saisi, le sorcier resta pétrifié, alors qu'il lui semblait que le temps s'arrêtait. Toutes ces étincelles... rien de tel pour rappeler la brièveté de l'existence, n'est-ce pas ? Et quand le phénix s'éteignit, il ne resta plus qu'un homme. Un vil marginal qui troublait l'ordre public et se ferait embarquer par les flics s'il continuait comme ça, tandis que les feux d'artifice officiels démarreraient au-dessus des monuments centenaires...

Remember.
A quoi bon.


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Sergius Klemheist
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Sergius Klemheist
Jeu 26 Jan 2023 - 21:40
Volutes de fumée dans le ciel. C’est par épisode, d’abord lentement qu’elles s’étendent dans l’air humide, discrètement. L’occasion d’attirer les regards un peu curieux des oisifs, de pouvoir capter leur attention pour la suite du spectacle. C’est une virtuosité sans nom, la meilleure façon d’attraper quelqu’un dans ses filets. Le cracheur de feu dévoile son jeu petit à petit avec une lascivité qui donne presque envie de jouer avec le feu. A côté, Nour est une personne glaciale et l’opposition  entre les deux hommes en est presque amusante.

Les braises dans l’air augmentent, saturant l’espace autour de l’homme, qui semble s'immoler pour le simple plaisir d’en amuser son public. Et cela aussi, c’est une forme de déférence, de se complaire dans le regard des autres. Le sentiment est grisant, on peut observer la foule arrêter ses discussions pour détourner le regard vers la star du spectacle. D’abord légèrement, le brouhaha ambiant se dissipe et l’on entend que le cliquetis répétitif d’un stand de burger non loin. Le groupe de jeunes assis pas très loin du sorcier ont même déposer leur verre, le regard braqué -quoique un peu apeuré- en direction de l’homme téméraire. Avec un public comme celui-ci, n’importe quel artiste serait heureux, car cela signifie peut être gagner quelques sous en plus durant la soirée. Au moins de quoi lui payer le repas de ce soir et quelques verres ?

Le cracheur de feu est intrigant, il a dans sa façon de faire la même délicatesse dans ses gestes qu’un danseur de ballet. Peut-être l’est-il ? Où bien danser avec  le feu nécessite une grâce particulière que Newrose ignore. La sensation est similaire à assister quelqu'un au bord  du  vide, l'irrépressible envie de lui demander de reculer mais, un tout petit recoin intérieur qui se demande en nous ce que ça ferait, de le voir tomber. Ou bien n’est-ce que lui ? Peu importe. Personne ne semble l’arrêter, car l’homme déjà récupère suffisamment d’essence pour incendier les alentours. En imbibant sa bouche, quelques gouttes du visiblement précieux nectar tombent sur le sol près de ses chaussures. Une seconde, il gonfle les joues comme un poisson lune, ce qui fait sourire discrètement Nour. La torche, imbibée elle-même de produit et déjà iridescente de longues flammes se rapprochent irrépressiblement du corps du cracheur de feu. Dans l’assemblée, le souffle semble se coupé pour mieux supporter la vision d’horreur et de plaisir mêlé qui s’en dégage. Même le sorcier, habitué aux embrasements impromptus semble tendu les épaules nouées et l’incapacité pour autant de détourner le regard.

L’homme, sachant captiver son audience, même les plus récalcitrants, se met à souffler sur la torche qui s’enflamme immédiatement. Le motif d’abord incertain, une sorte de grosse tâche se dégage de sa forme originelle et devient petit à petit un phoenix.

Si Nour était tendue avant, désormais il est pétrifié, le regard rivé sur l’homme qui vient de raviver quelques souvenirs qu’il avait tenté d’enterrer. L’un de ses mains serre l’autre jusqu’à en blanchir les phalanges, la mâchoire contractée et le cœur lourd. Le magicien, plus du tout amusé par la situation se relève, attrape sa veste après avoir remis son manteau pour couvrir son malaise. Bien que l’air se soit quelque peu réchauffé  des ces œuvres incendiaires, Nour se sent glacé. C’est que les fantômes du passé sont toujours compliqués à côtoyer, ils vous laissent des cicatrices difficiles à réparer. Invisibles pour la plupart. De sorte que même le temps n’efface pas temps les stigmates. Le sorcier ignorait qu’en venant se mêler aux moldus pour une soirée il serait projeté des mois en arrière. Dommage.

En se relevant, il n'observe pas spécialement bien par où il va, juste qu’il passe proche de plusieurs groupes dont un, plutôt distinctif avec  leurs masques. Il détourne le regard rapidement sur l’un des membres, tout de noir vétu et dont la silhouette semble se dessiner d’un halo luminescent à cause d’un réverbère proche de lui. Il tient dans ses mains quelque chose qui fait un bruit suffisamment bruyant pour faire sursauter quelques passants. Un chien aboie non loin et semble excité par le bruit, qui se répète une ou deux fois. Pas vraiment concerné, Nour se dégage de l’endroit pour s’enfuir. Les vrais feux d’artifice n’ont pas commencé mais l’heure approche. Pour circuler, il faut slalomer entre les différents groupes. L’acheminement est compliqué  et avec une guitare sur le dos, l’équilibre est précaire.

En passant près d’un arbre, l’américain entend comme un bourdonnement proche de lui, une odeur soufrée près de ses narines. Il n’a pas le temps de s’éloigner, l’odeur est vive et la lumière explose assez fort pour qu’il soit obligé de fermer les yeux pour ne pas être éblouit.

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Newrose Walsh
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Ven 27 Jan 2023 - 1:48
Il y avait une sorte d'odeur dans l'air... peut-être pas une odeur, il aurait été difficile de sentir quelque chose précisément. L'atmosphère était saturée d'alcool, de matériaux en feu, du parfum caractéristique de la rivière et de l'herbe des berges, du cigare, légèrement attaché à ses cheveux à l'état de fumée diffuse, et de la ville tout autour d'eux. Cependant, quelque chose éveillait son intérêt, et il ne savait pas précisément ce que c'était, ce qui commençait à peser sur les nerfs de Klemheist. Il se mettait sur ses gardes, juste au cas où.

Les jeunes gens avec les masques le dérangeaient réellement, il avait une sorte de pressentiment en ce qui les concernait. Ou plutôt, on aurait pu parler de prophétie auto-réalisatrice. Quelque chose allait arriver avec eux... justement parce qu'il l'appréhendait. A la lueur violente d'une flamme, il lui sembla un instant apercevoir un fantôme dans la foule, mais l'homme se détourna et s'éloigna, et Klemheist se convainquit sans effort qu'il avait rêvé. Cette vision, il l'avait eue souvent depuis son arrivée à Londres.

Puis, tout s'enchaîna très rapidement.

Un stupide pétard explosa trop près du sorcier nerveux, qui fit un bond et entra dans le champ de vision du cracheur de feu, à peine trop tard.
Celui-ci tenta de retenir son geste alors qu'il dessinait un cercle de feu qui se rapprochait dangereusement de ce touriste imprudent.
Klemheist eut le réflexe de brandir sa baguette mais se réfréna juste à temps de prononcer un sort à voix haute, et la baguette ainsi que la manche prirent feu, tandis qu'il reculait machinalement vers la rive et vers l'eau.

Il n'avait pas le choix, il n'allait pas briser le secret devant tous ces moldus dont les yeux étaient braqués sur lui... alors que les flammes se communiquaient à sa poitrine et que ses poils de barbe grésillaient déjà, il se laissa tomber dans le fleuve. Ici, ce ne devait pas être bien profond. Il n'osa pas tenter de sort une fois immergé non plus, même s'il aurait donné cher pour transplaner loin de là. Prononcer sous l'eau et jeter un sort avec une baguette possiblement endommagée par le feu, c'était dangereux. Qui sait ce qui pouvait encore lui arriver... même si, honnêtement, il aurait préféré bien des choses à une humiliation publique.

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Sergius Klemheist
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Sergius Klemheist
Sam 28 Jan 2023 - 21:52
Impossible de réagir assez vite. Un crépitement se fait entendre juste à côté, un peu comme si on chuchotait à votre oreille mais cette fois-ci, très très fort. Au début légère l’odeur est prenante, elle pique le nez et force l’américain à froncer les sourcils, gêné soudain par l’odeur qui se lève. Le pétard explose juste à côté de lui et, il a tout juste le temps de s’esquiver de l’endroit, laissant tomber sa guitare sur le sol dans un son musical. Par chance, elle est entourée de sa protection et cela va limiter les dégâts, surtout sur de l’herbe.

Plutôt hilares, un groupe de jeunes déjà bien éméchés ne semblent pas s’inquiéter de la scène. Une demoiselle, trop légèrement vêtue pour les températures -mais magnifique–, danse sur ses jambes nues en riant, renversant la moitié de sa bière. Elle n’a pas pas le regard au bon endroit, ne saisit pas le danger. Nour non plus au début, encore un peu déboussolé, il a eu le premier réflexe de regarder au sol son instrument et les dégâts. Ce n’est qu’après une fraction de seconde, qui pourrait durer une éternité réellement qu’il détourne les yeux du sol, apercevant un homme d’abord de dos manquant de tomber contre le cracheur de feu.

La scène est improbable, ou peut être inévitable, compte tenu qu’aucune sécurité ne semble officier sur les quais proches de la Tamise ce soir. Surprenant donc, qu’un artiste vienne, sans protection cracher du feu à côté des passants et qu’aucun service de sûreté, ou d’éléments pour éteindre un incendie ne soient présents. Le père de Nour aurait simplement dit que les moldus sont stupides, qu’il ne réfléchissent pas comme nous, qu’ils ne sont pas capables de bien plus. Disons juste que Nour se tourne à droite, puis à gauche pour tenter de trouver une solution. Trop tard, l’inconnu de dos semble s’embraser et la scène est surréaliste. Captivante aussi. Vous vous rappelez l’histoire de la personne au bord du gouffre qu’on avait envie de voir tomber ? C’est presque la même sensation, du moins, un quart de fraction de seconde. Nour est tenté d'attraper sa baguette, il peut en sentir le poids contre son mollet, qu’il a remise après avoir remis ses chaussures. Il suffirait d’un tout petit sort pour éteindre le feu, soigner l’inconnu et même lui faire oublier ce qu’il vient de se passer. Tenté, il se baisse presque mais, les politiques magiques ne sont pas tendres avec l’usage de la magie devant des moldus. Il aimerait autant éviter Azkaban ou toute autre forme de châtiment.

L’inconnu est un beau tableau, il est dans la pénombre et s'embrase à peine une seconde avant de sauter directement dans le fleuve engendrant plusieurs éclaboussures. Le cracheur de feu, confus s’approche du bord du quais pour savoir si sa victime fortuite ne finira pas noyer, et c’est un danger de plus. Les courants de fond sont puissants. Nour laisse tomber sa guitare, son sac, même l’ambition d’attraper sa baguette pour se rapprocher lui aussi du bord. La première seconde, il ne devine pas son visage, mouillé, dans l’eau et sombre, comment le reconnaître ? La seconde, l’incompréhension se lit sur ses traits. A la troisième, il approche du bord, tend un bras et dit, ferme et avec la même autorité qu’il avait pendant son entraînement :

“Sort vite de là.” Ce sont les premiers mots qu’il lui dit après des mois. Il tend la main, saisit l’avant bras de Sergius. Ce dernier glisse une ou deux fois avant d’avoir une solide accroche et de se hisser sans trop d’effort mais bataillant contre le courant. Une fois sur le quai, il titube, s’embourbe les pieds dans un changement de niveau et tombe à la renverse. Le voilà, vaseux à cause de Sergius, par terre le manteau ouvert et hilare. Du moins une seconde, parce qu’il le sait, maintenant qu’un fantôme vient de ressurgir dans sa vie, les secrets vont devoir se délier. Il pourrait tout aussi bien s’enfuir, le laisser ainsi et fuir encore de pays, mais à quoi bon ? Ce serait fuir une situation qui semble inévitablement les réunir, vents et marées - ajoutons le feu- peu importe leur tentative pour s’éloigner.

A côté de Sergius, le cracheur de feu se confond en excuse, essayant de lui demander s’il a besoin d’aide et d’une ambulance pour les brûlures. Au-dessus d’eux, comme par enchantement, les premiers feux d’artifices éclatent. Tout autour, les fêtards, concluant que le plus grave a été évité, s'éloignent de nouveau pour s’amuser. Un nouveau tableau se dessine, plus beau, Sergius, encore trempé et illuminé par des couleurs chatoyantes à un rythme irrégulier. Une seconde, Nour le mange du regard puis se redresse, campé sur ses deux pieds. Parfait soldat, prêt à affronter les reproches, s’ils viennent.
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Newrose Walsh
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Dim 29 Jan 2023 - 1:04
Klemheist émergea de l'eau froide avec l'impression d'être une créature aquatique particulièrement athlétique, qui se débattait contre les filets de ses poursuivants. C'était fort bien de respirer, mais tous ces regards indignes pesaient sur sa grande carcasse comme autant d'épingles : et si cette histoire s'apprenait ? Il avait déjà du mal à être pris au sérieux par sa hiérarchie... Il ne supporterait pas qu'on rapporte des rumeurs ridicules à son sujet. Sans doute faudrait-il provoquer quelques sorciers en duel, et honnêtement, il avait horreur de faire ça. C'étaient de vrais tueurs, ses nouveaux camarades...

La voix le heurta plutôt qu'elle ne l'atteignit, alors qu'il s'arrachait pour de bon au fleuve. Il s'agrippa à son ami, s'assura au passage qu'il ne rêvait donc pas, et le regarda tomber à la renverse sur l'herbe, ces absurdes chaussettes à ses pieds, cette guitare au sol près de lui, ce rire qui ensoleillait ses traits dans la nuit éblouissante... C'était lui. Et il était si insolemment à sa place au milieu des simples mortels. Aussi détendu et joyeux que s'il était l'un des leurs, et que Klemheist, ses jambes figées comme deux colonnes de marbre, était décalé et hors de lui. Une sorte de haine se débattit dans le coeur de l'aristocrate, avant de disparaître en cendres, consumée par son propre venin. Il ne savait plus où il en était. Donc, son instructeur d'autrefois faisait toujours partie de ce monde. Quelqu'un l'avait fait passer pour mort – lui ou d'autres – et pourtant il était vivant.

Ses émotions ne concernaient pas cette misérable plèbe. Il était hors de question qu'ils aient pitié de lui, ou pire, qu'ils s'attendrissent. Il tangua un peu, au bord de l'évanouissement, confronté à un fantôme si vivace, à l'inattendu fait chair. L'envie de jeter à l'eau le cracheur de feu traversa son crâne comme une flèche, et fragilisa encore sous équilibre. Il captura à son tour la main de son ancien instructeur pour le relever, en le foudroyant d'un regard d'acier, comme si tout était de sa faute.

"Sortons vite de là, oui."

Il n'avait jamais été très lyrique mais en ce moment, les mots lui manquaient tout particulièrement. La musique fusait de toutes parts avec les lumières multicolores qui semblaient transformer leurs visages à chaque seconde, et tout paraissait dangereusement instable. Et puis, il venait d'essuyer quelques vilaines brûlures. Une bonne âme tendit la guitare à Newroz tandis qu'une autre conseillait à Sergius : "Mets de la crème solaire, ça aide bien !" Impatient, il battit en retraite à grands pas, fendant la foule dans une direction à laquelle il n'avait pas réfléchi. Sur le moment, une étrange pensée l'obsédait : une partie de sa barbe avait roussi et il allait devoir raser cette zone, et il craignait étrangement de se raser la barbe, comme si elle le protégeait contre quelque chose d'indistinct.

Il ne marcha ainsi que quelques secondes, le temps d'échapper au groupe principal, avant de se retourner brusquement face à Newroz pour lui crier dessus. Il se rendit compte alors qu'il ne savait pas précisément quoi lui reprocher. Et puis ils étaient trempés et ridicules l'un comme l'autre, et puis... à quoi bon, maintenant ? Lui faire peur ne garantirait pas qu'il ne recommencerait jamais, au contraire. Pour quelques secondes, il laissa parler son instinct, du moins une partie. Ses bras se refermèrent sur la silhouette humide, en l'écrasant brièvement contre sa poitrine.

Il était heureux de le revoir. Il ne l'avait pas dit mais il l'avait exprimé. Voilà, il se sentait un peu mieux. Maintenant il allait pouvoir laisser libre cours à toute sa mesquinerie, sa mauvaise foi et autres remparts.
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Dim 29 Jan 2023 - 12:31
Évidemment, s’isoler est sûrement le mieux à faire. L’ensemble des non-dits entre eux dresse un mur pas insurmontable mais suffisant pour voir combien son départ à affecter son ancien apprenti. Les indices sont subtils mais son manque de communication est saisissant. Nour n’arrive pas à s’en vouloir, pas quand les raisons qui l’ont poussé à partir étaient pour se protéger de la famille Klemheist, de sa propre famille et de trafiquants prêts à n’importe quoi pour arriver à leur fin. Il ne l’avouera jamais mais, l’une des raisons étaient aussi pour protéger Sergius de tout cela, et sans doute pour fuir cette ambiguïté entre eux qu’il ne parvient plus à gérer.

Pour l’instant, l’objectif n’est pas de mettre tout cela au clair. Expert en brûlure par son métier, Nour est pas mal sur que le roumain en est couvert. On ne joue pas avec l’essence sans en payer les conséquences. Il saisit l’urgence soudaine de quitter tous ces moldus pour pouvoir le soigner à l'abri des regards impromptus.

Le voilà donc en fuite, récupérant sa guitare tendue par un jeune homme avec plein de bienveillance qu’il remercie à la volée. Ses pieds sont détrempés, il se sent fatigué d’avance, vaseux et un peu chamboulé par la silhouette qui a quelques mètres d’avance devant lui. Cela fait plusieurs mois qu’il ne l’a pas vu, un léger tremblement saisit ses mains -il ne saurait dire si c’est le froid ou autre chose - tandis qu’il s’immerge dans un endroit plus silencieux, dans la pénombre. Les natifs sont encore attroupés et les détonations festives ont encore lieu dans le ciel bien haut. Cela colore d’un beau dégradé le visage de Sergius, désormais face à Nour. Pourtant, le plus bel atour qu’il porte ce soir ne sont pas les couleurs chargées des feux d’artifice mais les émotions qui le traversent sans qu’il ne parvienne tout à fait à les dissimuler. La colère, bien sûr qu’il est en colère, qui ne le serait pas ? Lui aussi l’aurait été dans une situation similaire. Puis, autre chose, pas assez tangible pour que Nour décèle quoi.

Il n’en a pas le temps, il sent la distance entre eux se rompre et une étreinte naît, humide et pas vraiment confortable. Ils en ont connus des meilleures, s’il devait émettre un avis. Une fraction de seconde, le magicien est surpris et ne bouge pas, puis se ressaisit et effleure de ses deux mains son dos, remontant à l’arrière de sa nuque dans une tendresse pas inédite mais plutôt rare. Il a l’habitude d’évoluer sur une corde tendue dans le vide, il sait que s’il est trop insistant, l’instant va se dissoudre.

“Tu dois te soigner. - il s’écarte de l’étreinte, plonge son regard dans le sien une seconde, son estomac se soulevant un peu, de plaisir de le revoir, juste là devant lui. D’inquiétude. - où est-ce que t’es blessé ?”

Reculant d’un pas ou deux, il parcourt son corps d’un regard, tentant d’évaluer l'étendue des blessures. Il fait trop sombre pour cela, et utiliser un peu trop la magie au beau milieu des moldus est risqué. Il se pince la lèvre, une grimace amusée sur sa mine, incapable de se départir de son amusement, une fois l’inquiétude passée. Il va bien, du moins assez pour ne pas se tordre de douleur et dans le monde de Nour, c’est plutôt positif. Une chape de plomb quitte ses épaules, bien trop soulagée de savoir que Sergius soit sain et sauf devant. Du moins assez pour se tenir sur ses jambes.

“Je sais qu’il faut qu’on parle mais, il faut d’abord que tu soignes ces plaies. Et là, on est au milieu des moldus.”
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Dim 29 Jan 2023 - 17:25
"Il y a des explosions de lumière dans tous les sens," remarque Klemheist brièvement, en contournant un buisson pour s'y abriter. Pas vraiment un endroit recommandable, il s'attendrait presque à écraser une seringue ou une capote, ces Moldus sont vraiment des animaux. Mais peu importe. Ici, ils peuvent utiliser leurs baguettes brièvement et personne n'y réfléchira à deux fois. Pour quelques brèves minutes, on se croirait en guerre.

"Mais ce n'est rien. Je ne vais pas en mourir."

Il est sarcastique, il aurait bien envie d'appuyer sur ce point mais il a besoin de renseignements d'abord. Et dans un sens, c'est vrai, il ne ressent pas ses brûlures. A peine quelques fourmillements qui dévorent sa peau de l'intérieur et le démangent par moments, surtout là où ses vêtements abîmés exercent une désagréable pression. Mais vraiment, ce n'est pas important. Ça n'est qu'un détail. Le bruit hurlant de la ville est si difficile à ignorer, quand ils se retrouvent face à face dans la pénombre avec ce cocon de branches autour d'eux, comme autrefois.

"Je ne m'attendais pas à te croiser ici."

Un euphémisme. Et cette vieille manie de commencer toutes ses phrases par "je", signe qu'il est sur la défensive, quand on le connaît bien. Klemheist se laisse soigner, physiquement, mais au niveau de son moral il en faudra beaucoup plus. Un bateau passe sur l'eau non loin d'eux, chargé de touristes qui acclament le bouquet final. Des explosions d'étincelles environnent la tête du ressuscité qui semble prudent lui aussi, comme s'ils étaient deux alchimistes occupés à manipuler une substance particulièrement instable, prête à faire exploser la ville et n'en laisser qu'un cratère. Il faut sortir de cette tension, d'une façon ou d'une autre. De peur de le voir faire demi-tour, disparaître dans cette foule avec les derniers éclats du feu d'artifice, et s'avérer n'être qu'un mirage encore une fois, il réfléchit à toute vitesse.

C'est vrai, ils auront besoin de parler.

"J'habite à un quart d'heure de marche. Et toi ? Où es-tu logé ?"

Chez quelqu'un, peut-être ? Mais Klemheist hésite à l'inviter chez lui. Pour quelqu'un qui l'a connu dans un château gothique orné de vieilleries sans prix, sa mansarde actuelle risque d'offrir une vision des plus sinistres.
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Dim 29 Jan 2023 - 20:24
Le ton est particulier, il le voit à la façon dont il répond. Nour tique d’ailleurs, se mordant la lèvre prêt à répliquer quelque chose. Disons qu’il estime mériter les remarques cinglantes, voire même la colère. Ce qu’il ne sait pas gérer, c’est la sensation de distance qui est entre eux, plus grande qu’avant, à cause de lui. Ni l’envie de le prendre dans ses bras encore, pour s’assurer qu’il est bien présent, vivant, devant lui. Ce serait plutôt à Sergius d’en douter mais l’américain avait en quelque sorte fait le deuil de cette amitié en partant. Du moins, suffisamment depuis qu’il s’est rendu compte que son indice pour le retrouver n’a pas fonctionné. Pourquoi d’ailleurs ? Serait-ce possible que la famille Klemheist ai récupéré l’indice ? Que Sergius ne l’ai jamais eu entre ses mains ?

“Non commence pas, je sais que tu vas pas en mourir. Je sais aussi ce que c’est une brûlure non soignée. Je…il faut vraiment qu’on parle. D’une certaine manière, tu étais censé le savoir, que j’étais ici. Peu importe.”

Les feux d’artifices s’estompent progressivement, bientôt les badôts vont assaillir la ville pour fêter cela. Ce soir, les bars et les restaurants affichent complet. L’heure n’est plus au réjouissance pour Nour, il a perdu son sourire, assez du moins, pour que Sergius comprenne son malaise. Lui qui est d’habitude toujours affublé de ce sourire communicatif, ce soir, il n’est pas capable de faire bonne figure.

“J’habite de l’autre côté de la Tamise, c’est à une heure de marche. Il y à toujours le métro ? On peut transplaner discrètement autrement.”

Il peut bien l’inviter chez lui, il lui doit au moins ça ! D’un geste malhabile il redresse la guitare qui tangue un peu trop sur son épaule, toujours pieds-nus, il aimerait éviter la case métro. Déjà que ce lieu est dégoûtant à l'origine. Une seconde, il fixe, un regard à la dérobée, se sentant coupable, heureux de le revoir.

“Allons-y, il faut pas rester ici.” Il voit déjà des habitants sortir des bords de quais, alors lentement il se saisit du poignet de Sergius, en une invitation plus qu’une obligation pour s’en aller. Le guidant vers le métro, ou un endroit discret.
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Dim 29 Jan 2023 - 23:04
La fin de la grande explosion et des crépitements d'étoiles a laissé une impression de grand silence, peuplé de murmures presque inquiétants, et de ténèbres. Klemheist n'a qu'une envie, sortir d'ici, s'enfermer dans un lieu clos, et régler leur différend une bonne fois pour toutes. Peu importe la façon dont ils feront la route, il va glaner quelques informations d'ici-là, d'une façon ou d'une autre. Sa tête de bois refuse de comprendre.

"Comment ça peu importe ? J'étais censé savoir ? Eh bien, je ne savais pas."

Furieux, il se remit à marcher à grands pas, en essayant de reprendre le contrôle de son souffle. Il respirait trop vite, il avait l'air dans un état émotif qui ne lui ressemblait pas du tout. Il essayait de mobiliser une indignation cynique, mais il luttait avec les concepts qui lui étaient proposés. C'était trop éloigné de ce qu'il avait vécu. D'une part, il ne voulait pas admettre que Nour mentait. Il le connaissait trop bien. D'un autre côté, si ce n'était pas lui qui mentait, alors... et ça non plus, il ne pouvait pas se le mettre en tête.

"Moi, l'information que j'ai eue, c'est qu'il t'est arrivé la même chose qu'à moi. Sauf que tu n'as pas parlé et tu n'as pas survécu."

Le dernier mot avait eu du mal à sortir. Alors qu'ils s'engageaient dans l'escalier qui plongeait sous la terre, il ressentit la répulsion habituelle que lui inspiraient les lieux pleins de viles créatures indignes... oh, pas les créatures magiques, juste les bipèdes. Il avait dressé lui-même l'hippogryphe noir de Dorada Meroo, il savait témoigner du respect quand il le fallait. Mais très peu de moldus auraient changé d'attitude à son égard sous prétexte qu'il les saluait ; et de même pour les sorciers, au final. Epoque dégénérée. Et dire que ses filles allaient devoir grandir là-dedans.

Il jeta un vague sort aux barrières pour qu'elles les laissent passer, là-dessus on ne le ferait pas transiger, il n'allait certainement pas dépenser de l'argent ou laisser son compagnon payer pour lui.

"Cette odeur," remarqua-t-il en fronçant le nez. "On se croirait dans la tanière d'un-"

Il se tut, ayant malgré lui croisé le regard éteint de la personne dont c'était effectivement la tanière, et passa tout droit en serrant les dents. Ils n'allaient pas rester ici longtemps de toute façon. Et dès qu'ils seraient à destination, il n'y songerait plus. Mais un frisson désagréable avait remonté son échine, et comme un peu plus tôt, il sentait que l'attaque de panique n'était pas très loin. Concentré sur l'omniprésence de lumière, il tâcha de rester de marbre.

"Alors ? Depuis combien de temps es-tu ici ?"
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Lun 30 Jan 2023 - 15:51
Nour le regarde avancé avec l’inquisition dans le sang et il a la nette impression que la bataille va être bien livrée. Il déglutit une seconde, sentant son agacement croître. Les retrouvailles auraient pu être différentes, à bien des égards il aurait préféré. Caresser sa main comme il en a envie depuis qu’il l’a effleurée un peu plus tôt. Le vent s’est levé entre eux, il grimace face au ton qui est employé, pas certain d’avoir envie de se justifier.

“Sergius attends…” Il n’a pas le temps de protester davantage, son compagnon est déjà engagé à travers les rues. Le magicien doit slalomer pendant quelques secondes pour le rattraper, manquant de se faire renverser quand il tente de traverser une route sans regarder. Foutue voiture ! Ses pieds émettent un bruit spongieux, il a presque l’impression de chopper des maladies graves en marchant sur le sol pavé de la ville. Qu’a-t-il fait de ces chaussures ? Il se maudit d'avance ! S’insurgeant contre sa capacité à ne jamais rien faire comme tout le monde. La preuve, il n’en serait pas à batailler contre un amant en colère s’il lui avait parlé de son idée. N’avait-il pas assez confiance ?

En entrant dans le métro, il observe le sort discret débloqué les portillons, la tension des épaules de Sergius croissant le regard hébété d’un drogué assis sur un banc. Un endroit de non-lieu, c’est comme ça qu’on les appelle. Des lieux transitoires et après tout, ils portent bien leur nom. C’est un lieu de transition, pour aller d’un point à un autre et recueillir de manière passagère leur colère, leur déception.

“Depuis plusieurs mois, 8 pour être exact. J’ai passé un mois en Roumanie pour organiser mon départ, mettre en sécurité certains animaux… - il est légèrement essoufflé, fixant le temps d’attente, 2 minutes affiché en lettres lumineuses - et toi ?”

La question et plus par politesse. Nour se mord l’intérieur de la joue, soupirant et hésitant avant d’annoncer la suite. “Le soir de mon départ, tu n’étais pas là, tu étais à une réunion où je ne sais plus trop quoi. J’ai laissé sur ton lit une lettre. Est-ce que tu l’as reçue ?”

Soudain, une forme d’inquiétude transpire dans la tonalité qu’il utilise pour poser cette question, le regard grave, car d’une certaine manière il connaît la réponse. Sergius n’est pas un homme stupide, il aurait compris les indices, ils avaient déjà parler de l’Angleterre. S’il ne connaît pas cette information, c’est que quelqu’un a forcément intercepté la lettre. La perspective que ce soit le cas lui glace le sang. Nour regarde brièvement autour d’eux, se sentant tout de suite moins en sécurité. Comme convenant de cette réalité, il murmure :

“Il faut qu’on rentre. Viens.” L’ordre est un peu sec, il se saisit du bras de son partenaire, rentre dans le métro qui vient d'arriver. Pas grand monde se trouve à l’intérieur, les festivités sont dehors après tout, pas sous terre. Il s’assoit lascivement sur un siège, l’incitant à faire de même, le chemin étant plutôt long.

“Je pensais qu’en l’ayant, tu comprendrais le message derrière. Que tu me rejoindrais. Quand je n’ai pas eu de tes nouvelles, j’ai cru que tu étais en colère. Le souci, c’est que je suis surveillé en Roumanie, si je t’avais contacté, ils m’auraient trouvé. Et ça, ça te mettait en danger. Encore d’ailleurs, on devrait pas être là à discuter…. - un silence, lourd, pesant - je suis content de te revoir.”
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Mar 31 Jan 2023 - 14:06
Plus les explications s'enchaînaient, et plus Klemheist comprenait ce qui s'était réellement passé. Il se sentait mal, et les mouvements désagréables du wagon n'étaient pas les seuls responsables. Et il s'en voulait, il aurait dû être simplement satisfait de revoir en vie un camarade de lutte, sans plus. Il réagissait beaucoup trop violemment. Mais impossible de faire autrement : il se heurtait à un mur. Le dilemme d'accuser de mensonge des gens auxquels son esprit rigide refusait d'accoller cette étiquette. Il s'insurgea en entendant les détails.

"Qui t'a dit que j'étais à une réunion ? Moi aussi, j'étais à Londres. - Non, ne dis rien. On sait tous deux de qui il s'agit."

Les mêmes personnes qui avaient écrit à Sergius en lui détaillant l'agonie de son ancien instructeur, avec quelques formules mielleuses qui revenaient à dire : une chance que tu n'aies plus besoin de lui maintenant. A la réflexion, le message était particulièrement clair. Détourné et clair à la fois. Et le reflet qui le fixait dans la vitre lui renvoyait un regard inquisiteur qu'il ne connaissait que trop bien. Il avait toujours eu les yeux de sa mère, mais jamais davantage que lorsqu'ils s'animaient de cette flamme lugubre.

"J'ai besoin d'une minute, excuse-moi."

Des mots qu'il était rare d'entendre de sa bouche : un Klemheist ne s'excusait pas. Mais en ce moment, d'autres Klemheist lui auraient dû des excuses, alors le principe ne tenait plus. Et surtout, il ne voulait pas que son attitude fermée soit perçue comme une punition envers son ami. Ce n'était pas à lui qu'il faisait la gueule en ce moment.

Des frissons l'agitaient, l'eau froide, le courant d'air du convoi, et tout le reste. Le regard toujours furieusement détourné, chaque muscle tendu comme s'il s'apprêtait à se battre, il chercha maladroitement la main de son compagnon pour la serrer dans la sienne, comme lorsqu'ils avaient traversé la route. Cette réalité solide lui avait brièvement fait du bien, et il avait besoin de repasser du côté positif de cette soirée, malgré tout ce qui le perturbait. Et il restait confusément terrorisé. Peut-être qu'ils allaient devoir se séparer à nouveau. Oui, il était à peu près certain que c'était ce que ses parents lui auraient ordonné.

Mais ici, tout était différent, n'est-ce pas ? Il n'avait aucun statut, aucune influence, aucune illustre réputation à préserver en distillant soigneusement ses audiences. Ils avaient l'air de deux stupides vagabonds qui sont tombés dans la rivière après la bière de trop, rien de plus.

"Je suis heureux aussi... crois-moi. C'est juste que j'ai pleuré ta mort et je viens de comprendre que ce n'était qu'une mascarade. Une manoeuvre. Pour me punir, peut-être."

Peut-être ? Les châtiments étaient un langage entre les différentes générations des Klemheist. S'il avait éloigné ses filles, c'était en partie parce qu'il sentait qu'il ne savait pas interagir avec elles d'une autre façon. A bien y réfléchir, son sentiment de révolte s'estompait et il se demandait simplement ce qu'il avait fait pour mériter cette punition, mais au fond, il le savait parfaitement.
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Mer 1 Fév 2023 - 18:01
N’y avait-il pas une raison plus raisonnable à cette situation ? Non, il n’arrive pas à croire, du moins ne le veut pas, que cela a été orchestré. Officiellement, Nour devait se faire passer pour mort, pour sa propre famille, démesurément intéressée à en faire un parfait petit soldat. Pour les trafiquants qui l’ont démasqué, du moins certains, et qui recherche l’américain un peu partout en Roumanie. Le dernier élément est plus délicat mais, en grande partie pour fuir la famille de Sergius, pas beaucoup plus simple que la sienne. Sur la loterie de  la génétique, tous les deux n’ont rien à envier, si ce n’est que le lien du sang ne suffit pas à faire une famille. Cela, c’est la proximité, l’amour, la douceur, la compassion, parfois les disputes qui construisent les relations. Depuis la mort de son père, sa mère n’est que l’ombre d’elle-même, et le reste de la famille, disons qu’ils aimeraient bien oublier volontiers que Nour est un sang-mêlé.

“On sait qui c’est oui, eux devaient le croire pour que ça marche. Si  le message a été intercepté, quelqu’un d’autre ne nous voulait pas du bien.” Quelqu’un qui rentrait dans les appartements de Sergius et dans son intimité.  En théorie, cela aurait pu être n’importe quoi, un servant, quelqu’un venu allumer un feu. Newrose n’a jamais eut l’exclusivité de cette intimité, encore moins quand ce dernier était marié, mais cela est à réserver pour une autre bataille.

La crise de nerf pointe petit à petit chez son ami, qui montre des signes assez évidents. Nour ne saurait pas dire si c’est uniquement à cause de sa “soudaine résurrection” ou des lieux où ils se trouvent. Cela ne fait que quelques minutes qu’ils sont dans la rame et ils doivent encore faire un petit peu de chemin pour arriver. En face d’eux, une dame les observe, semblant désapprouver la façon dont ils se tiennent, encore mouillés et sans doute dégoulinant sur le sol. Elle est habillée d’un pantalon et d’une veste tailleur bien cintrée, un visage splendide, équilibré, bien maquillé. Dans le monde des moldus mais aussi des sorciers, Nour se plaît à penser une seconde que ce sont ce genre de personnes qui ont les clés pour réussir. S’il voulait mettre un costume et une cravate, ses tatouages ne feraient pas de lui quelqu’un de sérieux aux yeux des autres. Alors imaginons les tous les deux, l’homme au bord de la panique, d’une beauté qui fascine Nour depuis toujours et lui, le visage mangé par des dessins sous sa peau. Ridicules.

Une main saisit, il réconforte son compagnon d’infortune d’une caresse superficielle. D’une douceur infinie, il se penche contre son oreille, un frisson plus qu’agréable sur ses avants bras de cette proximité. Il se penche pour murmurer :

“On est bientôt chez nous.”

Ce n’est pas tout à fait la vérité, ils sont encore éloignés de quelques mètres à pied mais ils doivent descendre au prochain arrêt. Pour le reste, ce n’est pas vraiment chez lui non plus, ou bien si ? Disons que Nour ne met pas beaucoup de lignes entre les territoires qui les définissent. L’objectif ce soir c’est de le rassurer, de faire disparaître cette crise de nerf. Si en prime, ils pouvaient se réjouir tous deux de se retrouver après 9 mois de silence, ce serait un bonus non négligeable.

Une dernière caresse tendre, il se redresse lentement, gardant fermement avec lui la main du Roumain. Le métro le déséquilibre une seconde et un sourire amusé naît sur ses lèvres qu’il partage aussi simplement que cela.

“Crois moi, si quelqu’un a été puni, c’était aussi moi…je crois que c’était pour nous punir tous les deux.” C’est une vérité avec laquelle il est capable de composer. Sa propre famille n’aurait jamais été aussi extrême mais, à bien des égards, elle aurait adoré lui faire comprendre que c’était une mauvaise idée. Pour les Klemheist, il a toujours imaginé qu’il était un peu comme une tache sur une vitre, toujours là mais qu’on se décidera à retirer plus tard. Il n’a jamais fait partie du parfait petit paysage dessiné pour la vie de Sergius. Quant à sa propre famille, c’est le goût de l’interdit, cette façon dérangeante qu’a toujours eut Nour de parler de Sergius qui les a gênés.

L’arrêt est là, le métro ralentit.
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Mer 1 Fév 2023 - 22:03
Tout ce qui est désagréable est normal. Les châtiments, les contraintes, les tourments, la discipline. Sauf quand ça ne l'est pas. Les couples dépareillés, les physiques gênants, les attitudes subversives, les mains tendues inattendues. Allez comprendre. La philosophie apprise chez les Klemheist n'est pas claire à cet égard, un mélange de stoïcisme face à ce qui est infligé pour la bonne cause, et de révoltes capricieuses face à tout le reste, peut-être pour se défouler. Parce que même un Klemheist finit par craquer sous la pression, si on ne lui donne pas quelques punching-balls, quelques boucs émissaires pour décharger sa frustration.

Et son instructeur aurait dû en faire partie - il en a fait partie, d'une certaine façon. Mais il aurait dû le brûler par les deux bouts comme une chandelle noire et l'oublier, avec tout ce qui est parti en cendres et s'est perdu au fond du ciel. C'est là qu'ils ont déconné, et qu'ils déconnent encore, appuyés l'un contre l'autre, dans un cigare de métal secoué de vibrations inquiétantes.

"Nour, les gens vont croire qu'on est mariés, si tu continues."

Il sort rapidement, du wagon, puis de la galerie, jusqu'à émerger de l'escalier et retrouver le Londres nocturne. Toute une atmosphère qui le rassure. Il se sent mieux, debout ; il sent qu'il occupe de l'espace et qu'il surplombe la rue, c'est une impression de domination qui apaise ses insécurités de son murmure mélodieux. Et voilà, ils n'ont plus qu'à gagner ce domicile où ils pourront enfin jouer cartes sur table. A quoi cela va-t-il ressembler ? D'habitude, les morts restent morts. Il a craint que le fantôme de sa femme revienne hanter le manoir, mais pour une raison qui lui échappe, ça n'est pas arrivé. Elle l'avait assez supporté de son vivant, sans doute.

D'un regard, il enveloppe son compagnon et songe que ce qu'il leur faudrait, à tous les deux, c'est un bain chaud pour éviter un rhume. Réflexion de grand-mère. Mais il est tombé malade en arrivant ici, peu accoutumé à ce climat humide, et il ne voudrait pas voir son ami ainsi atteint ; il vient de s'assurer de sa réalité physique, il sent qu'il réagirait excessivement même à une simple fièvre. Du calme, c'est de cela qu'ils ont besoin. Sont-ils au bon endroit pour ça ? Dans la bonne dimension ? Rien n'est moins sûr.

"Tu crois qu'on est assez punis, maintenant ?"

Son regard parcourt rapidement les environs. Il a besoin de s'assurer que les lieux sont sous contrôle, même si ce n'est jamais complètement le cas. L'air frais lui fait du bien, un choc au visage qui le ranime et le ramène dans la réalité, comme une claque. L'attaque d'angoisse reflue peu à peu. Mais il va falloir aborder un sujet qui pourrait la faire remonter d'un seul coup, selon les réponses obtenues.

"Il faudra que tu me racontes les circonstances de ton départ. Dans la version qu'on m'a transmise, tu as été capturé par l'ennemi et tu as passé un très mauvais moment. Mais bien sûr, ça se terminait de manière dramatique et définitive."

Ce n'est pas facile d'aborder un tel sujet frontalement, sur le ton direct et primesautier dont on discuterait de la pluie et du beau temps. C'est pourtant ce que son éducation lui ordonne. Klemheist s'y applique. Tête levée, air dégagé, prêt à découvrir le logement qu'on lui présentera et de s'y installer comme s'il était chez lui. C'est à cela qu'on l'invite, n'est-ce pas ? Il a toujours été le maître dans cette relation, maître de lui et des autres...
Sauf quand il ne l'était pas.
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Sergius Klemheist
Jeu 2 Fév 2023 - 20:50
"Nour, les gens vont croire qu'on est mariés, si tu continues."

Probablement, et alors ? Newrose se retient de le dire, laissant dériver ses pensées à cette idée. L’intimité qu’ils ont est volée, aux rares exceptions que concède parfois Sergius. C’est un peu comme s’il cédait par fatigue et à des moments, c’est agréable. Agréable de ne pas se battre sans cesse contre lui. De ne pas se battre contre sa façon de penser, contre son ascendance. Il ne croit pas que les gens croient à un couple marié, ce serait risible. Des amis tout au plus, étrangement inhibés et communicant avec difficulté. Existe-t-il une réalité où ils sont mariés ? Une réalité où se succèderont des matinées à se réveiller alanguis près de lui dans un lit confortable. Où le sourire du roumain éclairent différemment son visage, plus avec prudence comme il le fait souvent en sa compagnie mais, avec assurance et plaisir. Des longues ballades qui concluront vers des baisers échauffés dans la tiédeur d’un après-midi printanier. Nour a envie de lui rendre visite le pays, de l'entraîner dans des sentiers perdus en Ecosse pour découvrir les cachettes de créatures. Il aimerait le voir sourire, heureux et délesté de ce corset qu’il porte depuis des années, sans l’avoir réellement enlevé. Oh bien sûr, celui-ci n’est plus fait de tissus, il est fait des entraves que les Klemheist ont décidés de poser. De la violence, la virulence, le manque d’acceptation. Oui, peut-être que Nour aurait aimé cette réalité puisqu’elle signifierait tout simplement la fin du combat.

Ses pensées sont parties trop loin et il secoue légèrement la tête pour s’en défaire. Le fantasme a quelque chose de luxueux qu’il est gratuit. Il s’éloigne juste de Sergius, comprenant la remontrance dans sa phrase. Il n’est pas spécialement autorisé à le toucher, les rares occasions ne sont pas décidées par lui. Déjà de toute manière, il est temps de quitter la tanière de ce dragon de métal pour rejoindre son appartement.

Les pas sont moins lourds, quoique rapides. Ils ont vraiment besoin de se mettre au chaud et l’américain se bénie intérieurement d’avoir laisser le chauffage tourné ! Quelle belle idée ! Les rues sont presque désertes éclairées par quelques lampadaires. Ensemble, ils sillonnent les rues et les croisements, longeant les appartements d’époque donnant une ambiance très typique à l’endroit. En le voyant, Nour a tout de suite adoré son quartier. Pour deux raisons : ici, personne ne le retrouverait, terrer au milieu des moldus. Ensuite, c’est le seul endroit qui lui rappel chez lui en somme.
La voix de Sergius perce un petit peu le calme ambiant et Sergius manque de sursauter. Encore une fois, comme trop souvent, il était perdu dans ses pensées. Il n’a jamais invité qui que ce soit chez lui et il vient tout simplement de suggérer à Sergius de s’installer. Punis, il pense l’avoir été. A la mort de son père, il en a voulu à la terre entière, pour ne pas avoir su raisonner un homme dépressif. Pour ne pas avoir vu les signes d’alerte. A sa mère ! Elle n’était pas là, absente et contrite dans un mutisme inquiétant. Plus tard, en grandissant, il en a voulu à toute sa famille, au ministère de la magie pour ses manigances. A la famille Klemheist pour faire par la suite de sa vie quelque chose de si codifié. Il a fuit un héritage malsain pour en gagner un autre aussi pourri de l’intérieur. En contrepartie, il a gagné Sergius, son amitié indéfectible. Lui aussi pourtant, il a l'impression d’être l’auteur d’une punition. Pour tous ces désirs inexprimés, à peine effleurés. Pour son mariage.

“Je crois qu’on est souvent responsable de ces punitions.” qu’il ajoute après un temps de réflexion. “Je crois qu’il faut qu’on arrête d’accuser les autres.” Ce serait trop simple. Oui, la famille de Sergius est odieuse et la sienne également. Pourtant, ce n’est que des années trop tard que Nour pense à s’en éloigner et cela, il ne le doit qu’à lui.

“On est presque arrivés. Tu étais déjà venu par ici ?” le ton est doux, mielleux, esquive le sujet. Il connaît assez bien Sergius pour savoir qu’il ne lâchera pas l’affaire. Un trousseau de clefs récupéré, un code tapé à la va vite et une porte retenue, les voilà à l’intérieur. Il s’arrête un instant, dans une obscurité rassurante, simple pour dialoguer.

“J’ai été capturé par l’ennemi. Un temps au moins…je me suis enfuie. J’ai saisi l’opportunité. J’avais demandé des faux papiers plusieurs semaines avant et, j’ai déposé une lettre sur ton lit. J’ai tout récupéré, j’ai payé pas mal de gens pour orchestrer ma mort. C’est un peu fastidieux à expliquer…Viens, entre.”

Il ouvre la porte sur un appartement qui lui ressemble. La chaleur ! Bienvenu, il retire ses chaussures et s’approche d’un chauffage d’appoint qu’il allume. Il se sent soudain très gêné de montrer son intimité à Sergius. Sans doute la peur d’être jugé. Son regard fuit celui du roumain. L’espace est chaleureux, des bougies éteintes un peu partout, des livres ouverts sur des dessins de créatures magiques. Quelques partitions éparpillées et un saxophone dans un coin, soigneusement rangé.

“Je…devrais te faire couler un bain. Promis, je vais tout t'expliquer après si tu veux.”
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Ven 3 Fév 2023 - 1:31
C'était ce que Klemheist craignait d'entendre, et sa mâchoire se crispa sur une rage qu'il ne retenait qu'à peine, parce qu'elle n'aurait servi à rien. Il se débarrasse aussi de ses effets ; ils n'ont rien à se cacher, chacun des deux a vu le corps de l'autre en détail. Son regard s'attache à peine sur le décor de ce nid d'aigle où son ami semble s'être confortablement installé. Son propre épiderme ne porte aucune trace de sa rencontre avec l'ennemi ; la magie de la médecine, elle ne vous laisse que des souvenirs dont vous finissez par douter et par maudire votre propre esprit...

"Tu as plus froid que moi." La voix adoucie de l'aristocrate a retrouvé son timbre protecteur, à présent qu'on ne risque plus de les espionner. "Je sais que je tremblais un peu, mais c'était de la... nervosité."

De la peur. Un mot qui lui arracherait la gueule. Un bref regard en biais. Ils se sont compris. Bref, Sergius cède la place au légitime propriétaire des lieux, à lui de prendre une douche reconstituante le premier, tandis que l'aîné vérifie de quoi ont l'air ses stupides brûlures. Rien de méchant, c'est superficiel. Il a eu le bon réflexe, un réflexe d'aventurier, acquis à la dure lors de leurs escapades. Il a presque envie de dire merci, tout à coup, juste de dire quelque chose d'aimable. Pourquoi ne lui a-t-on pas appris ? Juste à être mielleux envers les puissants.

"Tu vois ? Je n'ai rien. Un peu de poil roussi, tu sais que ça repousse vite chez moi."

Le sourire qui apparaît sur son visage est un rappel de temps lointains. Finalement, c'est un langage aussi d'exposer son corps. Il sait que Nour le trouve bien bâti, ce qui est flatteur. Il sait aussi que cette vision lui fait du bien après la peur qu'il vient de lui faire. Il l'a déjà vu s'inquiéter pour de petits bobos, le temps de constater que ce n'était rien de mortel, lors de catastrophes minimes à la poursuite d'une bête dangereuse ou lors de sa capture. Il entend encore leurs éclats de rire une fois rassurés. Ce temps est si loin... ce soleil est éteint. Mais peut-être repassera-t-il l'horizon. Klemheist se surprend à le souhaiter.

Et puis, il réalise que son ami pourrait parfaitement user du même subterfuge que lui, exposer un corps intact et prétendre qu'il ne lui est rien arrivé. Ce serait si simple... mais il veut savoir. Il en a besoin, c'est davantage que de la volonté.

"Ceux qui t'ont capturé, il ne t'ont pas trop malmené ? Mes parents ont parlé de tortures."

C'était un mot qu'ils appréciaient – une notion qu'ils appréciaient, ne nous mentons pas – mais ce n'était pas forcément une raison pour remettre leur déclaration en doute... alors qu'il avait lui-même eu un aperçu de ce qui était possible. Alors certes, il avait un caractère odieux, et une réputation beaucoup plus redoutable que ses rélles capacités. Mais ça ne voulait pas dire qu'il avait eu droit à un traitement particulier. La guerre était seulement devenue plus féroce.

Dehors, des pétards continuaient à éclater au loin. Ce serait sans doute le rythme de la nuit, des simili coups de feu qui les empêcheraient d'oublier que le monde extérieur continuait à les guetter à la porte.
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Ven 3 Fév 2023 - 20:51
C’est bien là, non ? Quelque chose dans l’air, une saturation qui fait frémir les peaux. Nour ne peut pas être le seul à l’imaginer, si ? C’est quelque chose de souverain, irrévocable. La facilité avec laquelle il approche son regard tantôt ferme tantôt tendre, cherchant des réponses que Sergius refuse de lui dire. Après tout, certaines choses n’ont pas besoin d’être évoquées à voix haute. Il se contentera d’un murmure, d’une esquive assez douce pour que l’info arrive à lui, même si elle doit emprunter des chemins déviés. C’est un jeu de stratégie dans lequel il se sent quelque peu perdant, ce combat contre Sergius. Il ne peut pas être le seul à le ressentir, c’est impossible. Cela ferait de lui un imposteur, incapable de déceler les signes.

Pourtant, l’intimité qu’ils ont partagé des années en arrière ne semble pas oubliée. Simplement dissimulée, cachée. Voilà le roumain à moitié dévêtu, constatant d’un regard rapide les vestiges de cette soirée incendiaire. Ce qu’il nomme superficielle n’est pas vraiment ce que dirait Newrose pour évoquer les blessures. La chaire n’est pas brûlée trop profondément mais assez pour quelques rougeurs parsème son torse. Depuis que Sergius a enlevé son haut, l’américain a soigneusement dévié son regard partout sauf sur sa silhouette. Bien déterminé à le soigner pour autant, sa main attrape sans trop d’hésitation un pot en verre dont le couvercle est en bambou. Sans trop d’effort, on devine que l'onguent à l’intérieur sert à soigner des blessures. Pour un dresseur de dragon, ce n’est pas un outil surprenant. Utile à la rigueur, quand un dragon vous déverse son agacement dessus. La magie soigne beaucoup de blessures mais certaines sont encore supportables pour ce baume.

D’un geste très hésitant, Nour saisit le pot et récupère le baume sur sa main gauche. Il suspend son geste juste au-dessus de l’épaule droite de Sergius, ne le touchant pas vraiment mais pas assez éloigné pour ignorer la chaleur se dégageant de son être. Son regard a dérivé sur la plaie, puis rapidement vers ses yeux comme une demande de permission silencieuse. Pourtant, accord ou pas, il a vraiment besoin de se soigner même si cet entêté pense que ce n’est pas nécessaire. La main de l’américain effleure la peau avec moins de délicatesse qu’espéré, sans doute nerveux. La nervosité arrive maintenant, dans cet air chargé de quelque chose d’indescriptible mais qui lui noue l’estomac. Il étale le produit un peu gras sur la rougeur qui semble s’estomper presque immédiatement. Et aussi vite que cela s’est produit, Nour donne le pot à son compagnon, détalant, le regard fuyant.
“Pas habitué au métro ? J’aurais dû m’en douter… -le ton est à la plaisanterie mais en le connaissant bien, on devine que cela camoufle sa gêne. - c’était trop dangereux de transplaner avec tous ces moldus autour de nous. Il…te faut des vêtements, bouge pas.”

Rapidement, le voilà en fuite dans sa chambre, récupérant deux joggings, des t-shirts et de quoi s’habiller chaudement pour se délester de l’odeur vaseuse du fleuve. Depuis la chambre, il lance un peu plus fort en guise de réponse : “J’ai passé trois jours attachés et mouillés par intermittence dans un sous-sol gelé. Un jour, ils se sont lassés et ont préféré me priver de nourriture. Si tu veux mon avis, ils étaient pas très malins. Ce sont des barbares, ça c’est sur mais…” Le voilà de retour, vêtements à la main il prend soin de lui tendre, croisant son regard. “Un jour, ça devait faire une semaine que j’étais prisonnier, pas grand chose pour certains là-bas, un gars tentait de s’enfuir. Il connaissait bien l’endroit et après quelque temps, on a saisi l’opportunité. Je peux t’assurer que j’ai rarement couru aussi vite. Ce gars-là il était malin, plus qu’eux, il a récupéré nos baguettes et on a plus transplaner. La suite, tu la connais plus ou moins. J’ai disparu.”

Le voilà réapparu. Surprise ? Nour hésite puis lui montre la salle de bain d’un geste plus qu’autoritaire. Sergius est son invité mais, les vieux réflexes ont la vie dure.

"Aller, va te doucher."
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Sam 4 Fév 2023 - 0:01
"Tu as peur de moi ? Non, n'est-ce pas."

Klemheist n'avait jamais été quelqu'un de rassurant, à la ville. Chaque fois que Newroz l'avait vu en public, ne serait-ce que dans le cercle intime de ses proches, il avait eu affaire à la sculpturale présence que l'on attendait de lui, intransigeante et sans pitié : la statue du Commandeur, prête à foudroyer Don Juan de son regard sévère. Mais il l'avait aussi connu en privé, en tête à tête. Bon élève, attentif, soucieux de plaire et à l'écoute. Et ils avaient tissé des liens. Mais peut-être ces liens s'étaient-ils rompus. A le voir aussi distant, l'aristocrate craignait tout à coup que ce soit le cas. Amèrement, il précisa :

"Les renseignements que j'ai livrés n'ont pas été utilisés contre toi. Tous mes ravisseurs ont été mis à mort, réduits en poussière."

Car quelle autre rancune pouvait-on avoir contre lui ? Celle-ci entachait déjà toutes ses autres relations sociales, dès que la rumeur s'y répandait. Il aurait espéré qu'avec son cher Nour ce serait différent. En se détournant, il éteint dans sa gorge tout ce qu'il aurait envie de dire. Des supplications d'être pardonné pour sa lâcheté. Et à quel point il est désolé d'apprendre que l'on a fait du mal à ce corps et à cette âme qu'il apprécie tant. Il se contente de remercier, d'accepter les objets, et de se rendre à la douche comme on le lui conseille. Une fois à l'abri de la cabine, pendant qu'il se familiarise avec les objets environnants, il lance d'un ton incertain :

"Je n'ai jamais voulu te trahir ou t'abandonner. Il faut que tu me croies. Nous sommes amis depuis de longues années et si tu le souhaites toujours..."

Il se mord la lèvre, hésite et se tait. Le bruit de l'eau s'interpose entre eux comme un rideau. Fraîche, une habitude prise dans son enfance austère, une précaution pour épargner ses brûlures aussi. Les parfums choisis par son hôte remplacent peu à peu la saleté de cette rivière où toute une ville de moldus déverse sa pollution. Il doit bien reconnaître qu'il respire plus librement. En quelques minutes, il en termine et reprend la parole, l'esprit légèrement plus dégagé, comme si quelques nuages en avaient été chassés. La sensibilité et l'éloquence n'ont jamais été son don principal. Il est un dresseur, quelqu'un qui parle avec ses mains, à des êtres simples qui ne connaissent pas le mensonge.

"C'est moi qui aurais dû te sortir de là. Je suis jaloux." Il rit un peu, son langage est bien ambigu ce soir, malgré lui. Pourtant, il n'aurait pas pu le formuler autrement. "Mais je suppose que j'ai une dette envers ce type, tu me le présenteras. En fait, je veux tout savoir à son sujet. Je suppose qu'il est devenu quelqu'un d'important à tes yeux, étant donné que... eh bien, tu lui dois la vie."

Le voilà déjà rhabillé, les cheveux encore un peu humides alors qu'il quitte rapidement les lieux, pour laisser son ami y prendre place. Il cherche à accrocher son regard au passage, quêtant ce pardon dont il aura tant de mal à être certain.
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Sergius Klemheist
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Sergius Klemheist
Lun 6 Fév 2023 - 21:45
A-t-il peur de lui  ? Il est terrifié. De le perdre complètement, des contradictions qu’ils subissent depuis tant d’années. Nour a peur de perdre pied, de ce regard qui l'interpelle avec cette fragilité qu’il a su apprendre à connaître. De la capacité de son ami à être ferme, intransigeant, distant en public et brûlant en privé. Il a peur de ne pas être capable un jour de surmonter cette ambiguïté entre eux. Des punitions également, toujours très inventives que la vie leur met petit à petit sur la route. Beaucoup sont données par la famille Klemheist elle-même, punitive dans son langage d’amour. Peut être qu’elle même à peur de la tournure qu’ont prise les choses. Alors non, Nour n’a pas peur de lui mais, il a peur pour lui. Peur de tout ce qui pourrait arriver, de la façon dont il a pu gérer ce simulacre de mort. D’avoir fait couler les larmes de ses si beaux yeux et de n’avoir eu personne pour partager cette peine. Ou bien si ? Sa  jalousie ne posera pas la question.

D’un mouvement négatif de la tête, un sourire doux sur les lèvres, il murmure :

“Non je n’ai pas peur de toi. C’est juste que, je m’en veux que tu n’aies pas eut les infos, je voulais pas te faire  de la peine. Je pensais vraiment que tu me rejoindrais. Je ne t’en voudrais pas si tu avais donné des infos contre moi tu sais ? La torture fait dire des choses…” Nour le dit avec de la tristesse dans la voix, repensant à ces douleurs qui le réveillent parfois encore la nuit. Jamais bien longtemps mais elles sont tenaces, ancrées dans son esprit. “Mes ravisseurs sont morts aussi. Je l’ai appris à m'être enfuis, un incendie accidentel d’après les journaux. Je crois surtout que c’était intentionnel, que quelqu’un a mis les pieds là-bas et leur a fait payer cher leur pratiques.”

Peut être qu’il s’agit de son ami qui y est retourné, discrètement pour se venger de ses ravisseurs ? Peut-être était-ce vraiment intentionnel ? A bien y réfléchir, l’endroit était dangereux pour y retourner. Pourtant, il connait des personnes bien plus dangereuses, capables de regarder quelqu’un sous torture sans lever le petit doigt. Cette pensée lui colle un frisson désagréable le long des bras qu’il dissipe rapidement en se les frottant machinalement. Repenser à cela n’est pas une chose aisée mais Sergius  mérite autant de réponse qu’il a de question.

Une fois qu’il est en direction de la douche, Nour leur sert deux cocktails à base de rhum qu’il installe sur  la table basse et prend le temps de commander deux pizzas. Ils auront l’occasion de manger et de discuter, de passer du temps ensemble. Combien de temps  depuis la dernière fois qu’ils ont fait cela ? Des mois ! Longtemps en réalité. Ils ont toujours été plutôt du genre pique-nique au  milieu d'une forêt, couverts de boue et égratignés des tentatives pour attraper des Fléreurs. Ces petites bêtes sont si dures à attraper ! Nour a toujours pensé à elles quand il regarde Sergius, une capacité incroyable pour déceler le mal chez les autres. Perspicace.  Alors, les réunions au chaud sur un canapé, ils les ont moins connues.

La porte de la salle de bain restée entrouverte, Nour s’accoude à cette dernière, observant Sergius sous l’eau. D’abord, il ne signale pas sa présence, écoutant simplement ce que lui dit son compagnon. Il trouve la situation improbable, de l’avoir ici, nu  sous sa douche. De le voir s’excuser pensant l’avoir trahi alors qu’à bien y réfléchir, c’est bien l’américain qui a disparu sans laisser de nouvelles. Cette situation l’agace, ,il aimerait le secouer pour lui dire qu’il n’a sûrement rien à se faire pardonner. Il ne se manifeste pas tout de suite, dévorant des yeux sa silhouette. La simplicité avec laquelle il arrive à l’imaginer se fondre dans ce décor, son appartement et s’approprier les lieux. La pudeur a disparu de leur relation depuis longtemps, elle s’est succédée à du désir chez Nour qu’il ne camoufle qu’en nuance. Dans sa façon de le regarder, à distance mais sans jamais baisser la tête. Ce n’est pas une honte, juste interdit. Décidant après une poignée de seconde qu’il en a assez vu, il entre simplement dans la pièce, se calant sur l’évier en s’y asseyant.

“Tu seras toujours ma famille Sergius, tu  le sais. Rien ne changera ça. Je n’ai plus que toi.” Une vérité parmi tant. Son regard effleure tendrement son visage qui s’est tourné vers lui finalement. Ils s’observent discrètement un moment, laissant cette tension sous-jacente se dissiper pour recouvrer de la douceur. “Tu n’as sûrement pas de raison d’être jaloux de lui.” Il le dit avec un ton lent, articulant les mots soigneusement. Il connaît la capacité de son ancien élève à s’angoisser, à perdre pied et manquer d’assurance. Avec la même patience qu’il en a eu  durant  son éducation, il tente de le rassurer. C’est après tout la vérité, il n’a pas de raison d’être jaloux. Cet homme n’aura pas eu un centième de ce que Nour offre chaque jour à Sergius  s’il le souhaite. Peu  importe combien de fois on lui sauvera la vie.

“Si tu as une question à ce sujet,  tu vas devoir la poser. - il le dit avec un rire léger, penchant la tête puis tournant le visage, les joues légèrement rouges tandis qu’il laisse Sergius se rhabiller. - je n’ai plus trop de contact maintenant mais, il est l’un de ceux qui m’a aidé à m’enfuir définitivement en effet. Je lui dois la vie, l’anonymat. Pour le reste, c’était juste un allié précieux…” Lentement, il se mord la lèvre, hésitant à ajouter autre chose mais ne le faisant pas. A la place, retire ses vêtements après avoir sauté lestement de l’évier, entrant dans la douche. “J’ai commandé des pizzas, tu peux te servir, il y à un cocktail aussi. Je pense que tu vas aimer.”
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Mar 7 Fév 2023 - 12:00

"Moi aussi, je lui dois ta vie."

Non, ce n'était pas étrange du tout de partager cette pièce, et cette nudité, avec un autre homme. Ce n'était pas "un autre homme", c'était son meilleur ami, son seul ami à vrai dire, et il n'en souhaitait pas réellement d'autre ; de toute façon, il n'y croyait pas. Qui pourrait conjurer la même attitude que Nour, la même danse tout en prudence, les mêmes techniques d'apprivoisement ? Parfois, il avait l'impression d'être un dragon. Et il se félicitait que ce dresseur hors pair ait jeté son dévolu sur lui avec un tel entêtement. N'importe quel autre s'y serait lassé... Bien sûr, Klemheist aurait pu faire des efforts, mais alors il n'aurait pas été un Klemheist, n'est-ce pas ? Il n'aurait pas été un dragon et peut-être qu'il n'aurait pas été aussi intéressant.

Au fond, il savait qu'il l'aurait fait, s'il avait craint de le perdre à cause de son sale caractère. Et il savait que ses parents auraient répliqué : eh bien, tu n'es pas un Klemheist alors. Mieux valait ne pas y penser pour le moment. Il attendit que son ami ait pris sa place, pour murmurer, ses mots perdus dans la rumeur de l'eau :

"Et toi aussi, tu es ma famille. Je suis fier de ma dynastie mais tu es le seul sur qui je peux compter."

Au moment où leurs corps s'étaient croisés, une impulsion étrange s'était emparée de lui. Mais non, les contacts physiques n'étaient plus nécessaires : tout allait bien maintenant, ils étaient vivants tous les deux, il n'y avait pas de querelle entre eux et ils allaient rester là paisiblement ce soir – il n'était pas nécessaire de s'accrocher à ce corps devant lui. Il fallait vraiment qu'il se calme. Toute cette émotion commençait à devenir ridicule. Tournant les talons, il partit s'habiller et rejoignit le salon où il se concentra sur le repas proposé. Lorsque son ami réapparut, Klemheist avait pris possession des lieux, arrangeant quelques bougies en un cercle au milieu de la table, signe de protection pour ceux qui s'y installeraient. Il avait placé deux parts de pizza dans deux assiettes face à face, servi deux verres, et il tira un siège pour inviter Nour à s'y asseoir.

"Viens, il y a longtemps que nous n'avons pas mangé ensemble."

Naturellement il l'avait attendu. Peu importait que le dîner consiste en une pizza froide, ils avaient vécu dans des conditions bien plus précaires ; les bonnes manières n'étaient pas affaire de luxe. Dès qu'ils furent installés, il attaqua son repas avec appétit. Ils se sentiraient sans doute mieux ensuite.

"Cette ère troublée ne durera pas. Bientôt, un empire magique s'étendra sur le monde et nous n'aurons plus à nous cacher ainsi comme des criminels. Nous retrouverons notre juste place." Il sentit le regard qui se posait sur lui et se hâta d'ajouter : "Je ne réclame pas que nous soyons vénérés et craints, enfin, ce n'est pas nécessaire, mais simplement... nous sommes une élite, et nous ne pourrons vivre normalement que lorsque ce sera reconnu."

Parler de politique à table n'était peut-être pas une idée de génie, mais c'était ce qui se faisait chez les Klemheist et le fait d'être assis à une table, non pas vautré dans une clairière ou sur un rocher au milieu de la steppe, conditionnait cette attitude : rigide, élégante, ...supérieure. Et puis, il avait envie de revenir à ce passé tranquille où ils s'étaient connus. Les choses semblaient alors plus simples. Cette envie de régression vers un âge d'or perdu, plus ou moins fantasmé, se mêlait très bien à ses points de vue sur la société et lui donnait dans l'ensemble un sentiment d'harmonie. Il sourit et leva son verre pour trinquer.

"Au monde de demain," dit-il avec conviction. Enfin, il commençait à ressentir une forme de sécurité.
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Sergius Klemheist
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Sergius Klemheist
Mar 7 Fév 2023 - 20:31
Ce que murmure Sergius fige une seconde Nour qui est désormais sous le jet brûlant. Il a les joues rouges, les ardeurs d’une envie d’intimité qui le dévore un petit peu. Pourtant, ce qui le rend impuissant, c’est la souveraineté avec laquelle prononce cette dette. Il ne sait jamais trop comment réagir à cela. A quoi bon ? Il a longtemps réfléchi à l’idée d’une vie loin de lui, de son “meilleur ami” qui l’aide à attraper des créatures nocturnes même quand il le réveille en pleine nuit. Ce serait une vie bien fade, composée d'ennui. Une vie où il n’aurait personne pour entendre sa folie et accepter ses spontanéités épuisantes.

Son ami se dirige vers le salon et une seconde, juste une, Nour pose son front contre la paroie de la douche, soupirant légèrement. Il a bien envie de rester sous l’eau chaude quelques heures, pour se réchauffer. La distance qui se crée lui fait un peu de bien, elle lui permet en quelque sorte de recouvrer pied, de prendre du temps pour lui. Ce n’est pas si simple de devoir discuter de tout cela, d’avoir l’air peu affecté. Étrange, de devoir le revoir sans préavis, comme si le destin savait d’avance pour eux ce qui était important. Et ça l’est plus que tout, réunir deux êtres qui s’attirent et se repoussent comme des aimants.

L’odeur du gel douche et la morsure un peu brûlante de l’eau dénoue un à un les quelques tensions qu’il avait accumulées dans les épaules. Nour sort machinalement de la douche, se séchant et enfilant des vêtements confortables : un jogging noir, un pull épais, des chaussettes. Il prend son temps, détaillant son reflet une seconde dans le miroir. Il devrait se raser, le constat est sans appel et sa main effleure sa barbe en affichant une petite grimace. Demain sera l’occasion. Seulement, Nour possède cette capacité inarrêtable pour repousser sans cesse les choses de cet ordre. Incapable de se fixer un emploi du temps, ça rend les choses du quotidien très compliquées.

Lorsqu’il revient dans la pièce, l’odeur du savon emplit l’espace. Il observe amusé, un sourire sur les lèvres Sergius assis sur la table. Il est bien le seul qu’il connaisse à mettre des parts de pizza dans une assiette. Probablement pour se donner un air plus chic, raffiné. De là où il vient, il est non négociable de manger avec ses mains. Pour s’amuser et pour bousculer ses habitudes, Nour approche, se penche par dessus l’épaule de Sergius, avec le simple plaisir de l’effleurer. Il attrape la part de pizza dans sa propre assiette un peu plus loin, l’enlaçant une demi-seconde. La part de pizza est grasse dans ses doigts et il ne s’embarasse pas à prendre un morceau d’essuie-tout pour la récupérer, croquant dedans avec un sourire espiègle aux lèvres. A bien y réfléchir lui aussi vient d’une famille rigide, qui aime les longs dîners sur des tables en acajou, luxueuses. Ce genre d’endroit où vous êtes éloignés de votre voisin et où plusieurs fourchettes trônent aux côtés de votre assiette. Où les dialogues sont longs, dénués d’intérêt si ce n’est la parade. La famille de Nour avait pourtant quelque chose de plus, dans les regards parfois brûlants que s'échangent ses parents. Une collision de deux êtres pas vraiment d’accord mais qui s’aiment.

“Tu es bien le seul à manger sur cette table ici. Allons dans le salon ? - qu’il suggère plus par amusement que par conviction. Quand son ami est assis ainsi et qu’il commence à parler politique, il y à peu de chance de le voir recueillir son repas sur ses genoux assis en tailleur sur le canapé. Cela fait également son charme. Alors contrit, Nour s’installe sur la chaise près du roumain. - bon appétit ?”

Il attaque la part de pizza, réellement affamé et devinant que le sentiment est partagé. Écoutant attentivement ce que Sergius énonce, il tique un petit peu, montrant son désaccord. Ils ne le sont pas, c’est une certitude parce que même s’il essaie de chasser cette sensation, il a l'impression d’entendre son père. Plus modéré, avec les années de pratique. Il y à bien quelque chose de réciproque dans leur relation, chacun a appris à apprivoiser l’autre.

“Une élite…- il le dit en testant le mot sur sa langue, réfléchissant. - tu penses qu’une élite se doit d’être un modèle où d’asservir ? Beaucoup de sorciers se considèrent comme supérieurs. Quand on est à la hauteur, on montre l’exemple, on aide. On ne rabaisse pas Sergius. - le ton est lent, calculé pour ne pas l’énerver. - je ne suis pas d’accord, pour moi, ce n’est pas une nouvelle ère si on ne fait pas les choses correctement.”

Songeur, il prend le verre, le tend vers son interlocuteur, noyant son regard dans le sien et murmurant plutôt : “A nous.” C’est encore ce qu’il y à de plus vrai à dire. La situation politique l’embête car il a grandi avec les valeurs de son père mais également de sa mère. Il n’arrive pas à penser que les sorciers sont supérieurs, pas comme pourrait l’entendre Sergius. En revanche, il croit en effet que vivre caché est un sort bien triste. Qu’ils peuvent faire mieux que cela.

“Pour toi, vivre normalement ce serait quoi ? Pouvoir pratiquer la magie devant tous ? J’ai peur que les perdants soient les moldus, qu’ils se retrouvent au milieu de sorts et qu’il y ait des blessés. J’ai peur que ce ministère est en train de chasser les sang-mêlés comme moi. Parce qu’à leur yeux, tu peux en être sûr, je ne fais pas partie de l’élite Sergius. Je suis une vermine.” Son honnêteté est mêlée à son altruisme, toujours ascendant sur sa personnalité. Nour dévore sa pizza, récupérant la boisson. “Dis moi que tu ne penses pas ça.” Il le sait, dans le fond mais l’entendre le lui dire le rassurerait.
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Newrose Walsh
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Newrose Walsh
Mer 8 Fév 2023 - 13:17
"Je voudrais pouvoir te dire que tous ceux qui travaillent pour ma famille échappent aux lois qui régissent le commun des mortels. Et ce serait vrai, s'il ne s'agissait pas de toi. Tu es une exception, et à leurs yeux, c'est en mal. De plus, je suis momentanément en disgrâce... Ma protection ne vaut pas celle que j'aurais pu t'offrir jadis."

La voix calme, comme toujours quand il s'effondre intérieurement, Klemheist pourrait être à l'orée d'une explosion de colère incontrôlable. Mais ce soir, il n'a rien ni personne à frapper. Il mange tranquillement, il déplore simplement de ne pas être plus à même aujourd'hui de mettre Nour à l'abri qu'il ne l'a été auparavant, quand le dresseur avait été fait prisonnier. Si cela recommençait, à nouveau Sergius serait incapable de lui venir en aide. C'est ainsi et il faut le dire, il ne faut pas que son ami compte trop sur sa force, en ce moment elle est réduite à peau de chagrin.

C'est pourquoi il désire tellement voir l'avenir de leur mouvement. Il rêve de cette époque glorieuse où des hommes comme lui auront naturellement le haut du pavé, et où, ses parents enfin disparus derrière les toiles de vieux tableaux aux murs, il pourra jouer le grand seigneur sans avoir à craindre de couperet. Enfin, réellement, faire la loi dans sa propre vie. C'est peut-être simplement ça qui l'attire dans cette perspective : dans quelques années, ses parents seront morts. Il est incapable de s'en rendre compte, ce serait trop choquant, et trop vrai. Il faudrait en tirer des conclusions qu'il n'est pas prêt à affronter, surtout en présence de cet ami marqué par la disparition de son père.

"Je préfère être franc avec toi, en ce moment nous ne valons guère mieux l'un que l'autre. Le rôle de guerrier que l'on parade après la victoire ne m'était visiblement pas destiné, alors il ne me reste pas grand-chose à vivre... J'ai produit des héritières pour notre nom, je peux disparaître honorablement à présent."

Il ne parle pas de son propre point de vue, bien sûr, mais de celui de sa parentèle, et il est inutile de le préciser. Nour l'a vu en famille : il sait à quel point le seigneur est mal à l'aise dans ce rôle de patriarche. Les enfants, ça se conçoit, plus ou moins adroitement, et après c'est fini, ça se débrouille. Peut-être parce que l'ambiance chez lui était tellement malsaine que même prendre sa fille dans ses bras aurait eu l'air d'un crime contre la décence.

C'est agaçant les enfants, ça ne se dresse pas, enfin si, il a été dressé, lui ; et il sait pertinemment que ça n'apprend qu'une chose, le mensonge. Il n'a pas eu envie de reproduire l'expérience, et ses filles l'adulent de loin comme une créature mythologique dont elles reçoivent parfois des lettres rares et précieuses, c'est bien mieux comme ça pour tout le monde. Alors, non, produire cette progéniture n'était pas son objectif final dans l'existence. Mais maintenant qu'il se pose la question sincèrement, il n'est pas sûr d'avoir eu un objectif. Il n'en a pas eu besoin : on lui en a toujours fourni.

"Pour moi, vivre normalement... je ne sais pas. Peut-être ne jamais avoir peur."

Il ne peut pas savoir parce qu'il n'a jamais vécu hors de ce nuage de peur où se dressait son château, où il est né et où on l'a invité à régner. Quoique... Si, il a connu cela, il est sorti de ce nuage, à quelques brèves occasions dans sa vie. "Comme maintenant, cette sensation-là, tout le temps." La poésie n'est pas son fort. Mais les sensations, ils savent tous deux ce que c'est. Et ils doivent ressentir à peu près la même chose. Son regard se fixe sur son ami, inquisiteur et inquiet à la fois.

"Qu'est-ce que tu en dis, toi ? Qu'est-ce qui serait normal ?"
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Sergius Klemheist
Jeu 9 Fév 2023 - 23:00
Si la disgrâce à ce goût de liberté, il veut bien s’y perdre. Newrose pensait qu’en distanciant sa vie de celle de sa propre famille, de sa mère et la famille affiliée à celle de son père, il se sentirait seul. Misérable, reniant un héritage qui a toujours semblé si important. Ca l’est, en quelque sorte. Ce nom porte de la valeur, un titre que son père a porté longtemps au ministère et qui lui aura valu la mort. Pourtant, il était honoré, estimé pour sa valeur et ses compétences. C’est une famille solide, rigide mais qui perpétue  une lignée de mages depuis des siècles. En les quittant, il s’est demandé s’il ne crachait  pas sur tout ce que son père estimait important de son vivant. N’était-il pas un tant soit peu heureux de se perdre dans un mariage lui aussi ? A bien y réfléchir, voir l’évolution de mariage de Sergius a calmé le peu d’envie qu’il  aurait pu avoir. Alors, bien sûr, quand il est parti, il a eu un peu de regret, plus des actes manqués. Le temps s’est étalé et en rétrospective il ne se sent plus du tout seul. Nour se sent fort, indépendant, libre. Si la disgrâce à donc ce goût là, il ne voudrait jamais la perdre.

Malgré tout, il réfléchit un instant à ce qu’évoque Sergius. Une époque où sa protection était donnée par son simple nom de famille. Il ne faut  pas s’y méprendre, pour la famille Klemheist, Nour n’a jamais été guère plus qu’un pion, parfaitement utile. Du moins, jusqu’à ce qu’il atteigne les limites imaginées par les esprits tordus de cette famille. L’unique but de cette alliance était  la formation très professionnelle du roumain, parfaire un apprentissage déjà irréprochable. Le rendre fort, doué, patient - si tant est que ce soit possible - et un bon dresseur. Pour tout le reste, il n’était en rien intégré à la famille, juste un pion, tout juste un serviteur dont l’objectif était fixé, méthodiquement financé. Cela apportait un certain confort de vivre, la capacité d’être par éclaboussure quelqu’un d’important. Bien qu’il le soit par son propre nom de famille, l’étendue du pouvoir des Klemheist a toujours été plus grande, différente. Malsaine. Au moins, elle leur permettait de vivre confortablement,  en sécurité. La seule équation qu’ils  n’avaient jamais envisagée est celle où, Sergius et  Nour s’éprennent d’amitié. Deviennent une famille à eux-même.

“Je sais, ce n’est plus la même époque. Ici, c’est différent tu sais ? En guerre aussi, et je sais qu’il faudra que je prenne position un jour. Je sais que ce jour-là, on aura sans doute pas la même position d’ailleurs. Ce jour viendra, il faudra qu’on fasse nos choix. Je suis pas sûr que tu sois capable d’accepter que  ton meilleur ami soutienne une rébellion à ce ministère. Quoiqu’il en soit, la protection de ta famille ne fonctionne plus. Celle de la mienne non plus mais, de toute façon, aucune  des  deux n’a jamais pu nous supporter.”

Une triste réalité mais qui est facilement acceptable. Nour a appris à vivre avec cela avec le temps. Il sait juste que dans ce conflit politique, la neutralité ne  sera bientôt plus possible. Qu’ils ne seront pas toujours en accord l’un et l’autre et qu’à ce moment-là, les dés seront  joués. Qu’il faudra accepter, concilier des choses où se séparer.

“Un héros de guerre…j’ai pas eu cette impression en m’enfuyant pour sauver ma vie. J’ai eu l’impression d’être un imposteur. Un menteur.” Il le dit tristement, avalant son morceau de pizza. La conversation est devenue plus sérieuse qu’il ne l’aurait imaginé. Ils ont beaucoup de choses à se dire, des mois de non-dits après tout. L’américain a sans doute envie de rester enfermé dans ce cocon dans lequel ils sont, pour toujours. Ce serait plus amusant que de prendre ses responsabilités. “Je n’aurais pas dû te mentir. J’aurais dû venir te trouver, t’exposer mon plan. Te demander si tu voulais venir ici avec moi. A la place je suis juste parti sans rien te dire. Et je comprend que tu m’en veuilles pour ça…c’était…tu  n’aurais pas dû être seul. Jamais juste besoin de m’éloigner pour de bon.”

Sans doute parce que le mensonge ne  fait pas partie de ses valeurs. Qu’il peut voir l’étendu de la blessure que cela a pu créer de l’imaginer, lui, cet américain fantasque, mort. Comment aurait-il réagi à sa place ? Serait-il en colère ? Serait-il heureux de le revoir comme il l’est ce soir ? Dans la confrontation du regard, il entremêle timidement ses incertitudes, ouvrant plusieurs fois la bouche et la refermant, sans savoir quoi ajouter. Tout est là, non ? Savamment exposé, aux yeux de tous sauf des leurs. La sécurité n’est pas une affaire d’endroit mais de personne, de contexte.

“Est-ce que tu as prévu de rester ici, à Londres ? Ce qui serait normal pour moi, ce serait…toi, ici.” Il englobe d’un geste large l’appartement, la ville. Qui sait ? Pas de certitude si ce n’est que la proposition est lancée timidement, comme un espoir. “La normalité, ce serait un monde où nos familles n'essaieraient pas de nous séparer. De nous envoyer en guerre. Bon ça, je crois que c’est mort.” Il le dit en riant, essayant d’alléger un petit peu l’atmosphère.
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