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Périphérie de Londres : Forêt d'Epping - Bridge Over Troubled Water - Nav'

 :: Londres :: Est de Londres
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Mer 31 Aoû 2022 - 0:35
Date à déterminer

- Nord de l'Ecosse - 5h30

« T’en penses quoi toi ? » Fourrant le bout de son nez dans les boucles brunes de sa fille, Sovahnn ferma un instant les yeux, s’emplissant de l’odeur de l’enfant tout autant que de celui des embruns. La mer frappait fort sur les rochers ce matin là et comme toujours, Liya était tout à la fois fascinée et agitée. Qu’importe que sa mère fasse preuve d’une tendresse énorme et qu’elle chercha contre la petite un rien de douceur : l’enfant frappait le vide, laissant échapper des petits cris suraigus. Comme si elle parlait aux vagues et aux créatures de la mer et que celles-ci lui répondaient. Un moment, la jeune femme en oublia jusqu’au rendez-vous qui ne tarderait pas à arriver. Elle était assise sur les galets secs, les talons plantés dans les cailloux polis par la mer. Les cuisses écartées, elle tenait la petite assise contre elle, les deux mains reliées sur son ventre rebondit. De ses petites mains, Liya frappait ses cuisses ou le sol, attrapant à intervalles irréguliers des galets qu’elle lâchait au hasard. Volonté de lancer ou incapacité de garder le contrôle moteur ; qu’importe, la petite faisait résonner sur la plage déserte le sol mat du granite qu’on entrechoque. Un son joyeux et vif qui se mêlait à la symphonie des flots.

Ses pensées évaporées contre la joie de sa fille, la jeune femme vit son attention filer droit sur les vagues, soudainement captée par une forme grise dans l’eau.

« Eh eh eh Liya ! Regarde ça ! » Naturellement et comme si elle s’adressait à un enfant bien plus âgé, Sovahnn désigna la surface se mouvant au loin, tendant elle-même le coup pour s’assurer de ce qu’elle avait vu. « Et c’est maintenant qu’Enzo est pas là.. » Les sourcils froncés, elle s’était arrêtée de bouger, désignant toujours l’eau d’un doigt tendu, le regard plissé sur l’eau encore noyée des couleurs pâles de l’aurore essoufflée. Elles étaient venues voir le lever de soleil puisque la petite était réveillée et qu’elle-même tournait dans son lit comme un chiot en cage. Lavée, changée, Liya s’agitait sans prêter attention à ce qui fascinait tant sa mère. Il ressurgit tandis qu’elle était s’occupait à étudier avec attention un galet parmi d’autres. Les petits sourcils froncés, les lèvres pincées, ses grands yeux bleus attentifs, l’enfant avait tout de son père. Mais dos à elle Sovahnn ne vit ni sa fille ni le défunt, uniquement absorbée par la silhouette qui émergea de nouveau. « Là ! Regarde ! C’est un phoque ! Tu dis phoque ? » Phoque, veau marin, otarie.. Va savoir.. quelque chose dans ce goût-là. Tout aussi ridicule d’essayer de deviner ce qu’était le mammifère marin que de faire parler une petite fille de six mois mais qu’importe, l’essentiel était la joie innocente qui inondait avec candeur ses veines.

Pas un mouvement, Sovahnn apaisait même sa fille lorsque celle-ci braillait aux étoiles en recul. Juste elles face à l’immensité, le regard concentré pour voir ce que la nature est prête à leur offrir le temps de quelques secondes.

« Hey ! Mais ‘mets pas ça à la bouche gourdasse ! »

Et puis le moment passe, la jeune maman se précipite pour arracher le galet de la main de la petite. Pas que ça lui pose souci qu’elle roule des galoches à de la pierre, simplement que celui-là n’est pas si gros et que l’angoisse de voir l’enfant l’avaler tout rond lui fusille un instant les veines.

Mais ça aussi ça passe. Tout passe ici si on attend assez que les lourds nuages finissent par chasser les sombres pensées.

***

- Nord-Est de Londres, Périphérie, Forêt d'Epping - 7h30

La jeune femme sentait encore l’iode des embruns dans sa crinière blonde. Mais cette fois, sa fille n’était plus contre elle, l’océan n’était plus en vue et l’air sale de l’autoroute entrait au travers de la fenêtre en faisant claquer ses cheveux. La musique gueulait, lui emplissant les oreilles avec autant de fureur que de joie. Ça pulsait, ça chuintait, ça chantait. Elle avec.
Pour masquer la peur, l’excitation et le courage.

’C’est peut être un détail pour vous’ Ce genre de choses. Depuis qu’elle avait obtenu son permis, Sovahnn ne conduisait que dans le fin fond du trou du cul de l’Ecosse : là où elle vivait, donc. S’il n’y avait eu son besoin d’indépendance, ne comptant pas dépendre de ses amis sorciers pour l’amener au bled du coin en cas de besoin urgent, la jeune femme avait bien dû dépasser ses craintes. Mais ça, elle ne l’avait jamais fait. Déjà parce que la bagnole était et restait en Écosse, mais surtout parce que pour arriver en périphérie de Londres, il fallait déjà sortir de la ville.

Et bordel ce qu’elle avait eu peur. Ça lui pulsait encore dans les veines, tambourinait sous ses côtes, violentait ses sens parfois embrouillés. Musique à fond, fenêtres fermées, esprit concentré la jeune femme s’était demandé ce qu’elle avait foutu à envisager les choses ainsi. Pourquoi ne pas avoir simplement demandé à Naveen de venir la chercher afin de débarquer dans les bois avec sa moto ? Mais non. Non parce que ça aurait été dépendre de lui tandis qu’elle se sentait profondément paumée sur ce qui les reliaient. Mais non, surtout car là, tout de suite, elle avait besoin d’une victoire. Une putain de victoire qu’elle ne devrait qu’à elle. Alors elle avait serré les dents, respiré, rationalisé.

Et le moment était passé, comme balayé par les nuages un peu plus bas. Ça lui démontait toujours les côtes, ça chuintait toujours d’une angoisse sourde en elle, mais c’était surtout soutenu d’une foutue fierté immense. La gosse qui s’était prit un camion durant l’enfant conduisait à présent en dehors de cette ville qui l’avait mise dans un lit d’hôpital durant des années.
Dans ta gueule chienne de vie ! Va bien te faire foutre !

Sa victoire. Son combat. Son truc rien qu’à elle.

Alors oui, OUI, elle s’y était prise tôt, OUI, elle avait évité les grands axes et OUI, elle s’était arrêté sept fois avant de réussir à atteindre ce stade. Mais bordel, elle l’avait fait ! Ça, personne ne le lui retirerait.

Alors elle chantait sur le chemin toute sa fierté, sa rage de vivre et ses angoisses latentes. Elle chantait avec les larmes aux yeux et la peur au cœur mais d’une joyeuse audace pour lui faire trembler les lèvres. Le regard droit devant, le bras pour battre la mesure, Sovahnn augmentait le son, seule sur ses petites routes perdues, jusqu’à trouver de quoi se garer en forêt, là où son GPS le lui indiquait.

Dans la voiture empruntée aux Dissemba, la jeune femme coupa le moteur, quelques larmes de trop plein sur les joues, un sourire aussi vaniteux qu’émerveillé sur les lèvres.

« ça c’est pour toi Delaney ! » Un moment, elle trembla. Un moment à revivre trop de choses. Un moment comme le creux de la vague qui vous coupe le souffle un temps avant que la houle ne revienne pour vous pousser de nouveau. Alors seulement elle sortit sans couper le son de la voiture. La peau pâle, les joues rougies par le trac, Sovahnn referma la portière avec un sourire franc sur les lèvres. Ici, personne. L’espace dédié entre les pins était grand pourtant. Mais pas âme qui vive Elle dérangeait sans doute l’écosystème d’ailleurs… pourtant la jeune femme ne coupa pas le son, celui-ci étant devenu une ligne de vie, un chemin qu’elle suivait pour tenir le cap.

Seule face aux bois, c’est un hurlement qui roula du plus profond de sa poitrine pour claquer dans le vent. Non loin, des oiseaux s’envolèrent. Elle resta un instant les mâchoires entrouvertes, un masque de défi peint sur ses traits tendus et joyeux.

C’était une revanche. Une putain de revanche qui lui foutait les larmes, faisait trembler ses points et secouait son souffle.
Un cri de vie dans les branchages. Cette manche, cette fois, c’était elle qui l’emportait.

Relevant le menton, le sourire tordu dans une expression revancharde, Sovahnn bravait la voiture des Dissemba du regard.
Lorsque la playlist changea de musique, la jeune femme n’y songea même pas et à sept heures trente, seule à l’est de la foret d’Epping, elle se mit à se déhancher, les bras en l’air et le sourire au coeur au rythme de What's up, 4 non blondes.

A chanter comme une cruche, mais une cruche à vivre son moment pleinement.

« And I try, oh my God, do I try
I try all the time in this institution
And I pray, oh my God, do I pray
I pray every single day for a revolution »


Loin, une pensée vite avalée pour Doryan, un rire accueillant les paroles à se revoir bitcher comme une connasse.

Les lèvres tordues d’un sourire, Sovahnn s’arrêta brusquement, se rendant compte qu’une moto prenait le virage, arrivant vers elle. Impossible qu’il l’ait loupée, pourtant elle rabaissa vivement les bras et coupa le contact… sans cesser de chantonner. D’un simple mouvement, Sovahnn effaçait les quelques larmes échappées pour accueillir le nouvel arrivant d’un sourire franc.

Avec tout ça, elle en avait même oublié d’avoir peur.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Mer 31 Aoû 2022 - 15:19
Samedi 17 septembre 2016

Du sport, ce n’était qu’une séance de sport, voilà ce dont il essayait de se convaincre… mais les limites restaient quand même toujours assez floues pour lui. Il ne comprenait pas ce que voulait Sovahnn, si elle avait juste besoin de temps ou si elle le voyait juste comme un ami, quelqu’un avec qui elle aimait passer du temps. Il lui aurait bien posé la question histoire de mettre les choses à plats mais… mais… il y avait ce mais. Ce mais qui signifiait qu’il avait peur de la réponse, certes, même si le mot peur était franchement beaucoup trop élevé, mais aussi, il ne voulait pas qu’elle se sente obligée de quoi que ce soit, qu’il la stresse, la presse ou autre. Il se disait qu’il finirait bien par comprendre ce qu’elle souhaitait… Lorsqu’il expliquait cela à Neela, il ne pouvait pas s’empêcher de souffler un peu et de lever les yeux au ciel, de lui dire d’essayer quand même de poser la question, par ce qu’il en avait besoin que ce soit clair. Alors le ferait-il aujourd’hui ? Rien n’était moins sûr, il n’avait pas envie de gâcher la matinée avec cela… comme il avait pu le faire avec Jordane des semaines et des semaines auparavant.

Non, il ne voulait pas merder avec Lockwood, elle lui plaisait vraiment beaucoup trop. Mais il n’avait pas de réponses, juste beaucoup de questions. Il avait pensé vraiment beaucoup lui plaire avec ce qui s’était passé fin juillet, mais les fois suivantes, elle s’était montrée beaucoup plus distante, ce qui l’avait laissé totalement perplexe et l’avait déboussolé comme jamais. Si elle souhaitait toujours le voir, même pour faire juste un ciné ou une sortie comme ils allaient faire aujourd’hui, c’était qu’il ne s’était pas si mal comporter que ça, qu’il n’était pas vraiment le souci, sinon elle lui aurait dit, ou l’aurait envoyé se faire paître, il en était certain. C’était donc, il s’était dit qu’elle avait soit envie de prendre son temps, soit qu’elle s’était rendue compte qu’elle préférait le garder en ami. Et les mêmes questions revenaient. « Demande-lui une bonne fois pour toute ! » Neela en disant ces quelques mots lui avait passé une main tendre dans les cheveux, tandis qu’il regardait sa sœur sans savoir quoi dire.  Sovahnn avait décliné poliment son invitation sur un week-end mais avait trouvé autre chose à faire. POURQUOI. Qu’est-ce qui pouvait bien se passer dans la tronche de la belle blonde ? A moins que ce soit son SMS qui avait été mal perçu ? L’histoire des deux chambres, sûrement, il avait voulu montrer qu’il avait pensé au fait qu’elle ne voudrait peut-être pas dormir avec lui… - tout comme elle le pouvait- mais est-ce qu’elle l’avait interprété comme tel ? « Nav’, je suis sérieuse, demande-lui, explique-lui que… tu as juste besoin et que le reste c’est Ok ; C’est ce que tu m’as dis non ? Pourquoi ne pas lui dire les choses telles quelles ? Tu t’attaches, tu espères et on sait tous les deux que la chute n’en sera que plus rude et je n’ai pas envie de ramasser ton cœur à la petite cuillère.» Il sentait, l’inquiétude dans la voix de sa sœur. Mais elle avait tort en grande partie sur un point, son cœur ne s’était jamais vraiment reconstitué depuis la mort d’Abby, il survivait. Il essayait de continuer, d’arriver à avancer de reprendre une vie plus normale. Il aimait toujours. Il désirait. Il savait ce qu’il voulait. Et aujourd’hui, c’était Sovahnn qui faisait battre ce qui restait de son cœur, les miettes effilochées ça et là. Mais lui parler, lui dire combien il tenait à elle, il craignait que ce soit contre-productif, qu’elle panique, ou qu’elle se laisse porter par ses paroles en étant pas forcément sûre de ses sentiments. Juste par ce qu’elle croyait aimer. Parce qu’elle en avait besoin. Besoin viscéral qui le prenait à lui aussi. Ce besoin de se sentir important aux yeux de quelqu’un d’aimer, de se sentir aimer, d’avoir enfin retrouver sa place dans ce monde, d’être en adéquation avec l’autre. Alors non, il ne se voyait pas vraiment la mettre devant le fait accompli mais peut-être que dans la conversation, il pourrait y glisser quelques allusions. Peut-être. A voir. A méditer. « Ouais possible, j’verrai si je sens l’opportunité.» Et ils avaient terminé cette journée avec une Neela qui avait choisi avec soin sa tenue de sport pour le lendemain, histoire qu’il, selon les mots de sa petite sœur, ressemble à quelque chose même s’il finirait tout gluant et transpirant. Histoire qu’elle le remarque, que sa tenue le mette en valeur. Il avait soupiré mis l’avait laissé faire …

Le jour J était arrivé et, après un lever assez matinal, et avoir pris un bon petit déjeuner, il vérifia le contenu de son sac - tenue de rechange au besoin, de l’eau, de quoi se nourrir allant de fruits à du sucre- pour deux ainsi qu’une trousse de secours. Il n’était pas certain que Sovahnn ait pensé à ce genre de détails, alors il préférait en prendre trop que pas assez. Il vérifia l’heure, pour se rendre compte qu’il n’était pas si en avance qu’il le pensait, il se dépécha à descendre pour prendre sa moto et se mettre en route. Dans quelques dizaines de minutes, il la reverrait et ils passeraient un chouette moment ensemble, ça il n’en doutait pas. Elle était beaucoup trop agréable et drôle pour qu’il en soit autrement.
Bientôt, il la vit dans son champs de vision,  et ne tarda pas à se garer, à enlever son casque tandis qu’elle lui souriait franchement, sourire qu’il ne tarda pas  à lui rendre, rassuré de la voir dans un mood qui semblait bon. Heureux, sincèrement, de pouvoir la retrouver.

Une fois à sa hauteur il lui déposa un tendre baiser sur la joue, ne sachant pas quoi faire d’autres, avant de l’éteindre une courte poignée de secondes. Il la gratifia d’un nouveau sourire. « Alors prête pour l’entrainement ? Tu vas comment ?» dit-il finalement avant de ranger les clefs dans son sac. « J’espère que tu es en forme, que tu pètes le feu et que tu pris un bon petit-déjeuner, par ce que perso je suis super en forme.» Bon, il fait aussi que le stress lui donnait encore plus l’envie de surpasser, de se dépenser que d’habitude et c’est peu dire. Désignant son sac, il avait fini par dire « Si tu n’as rien prévu pour mettre clefs et compagnie tu peux te servir du mien.» Il ne put s’empêcher de planter quelques instants son regard dans celui de la jeune femme, elle était toujours aussi rayonnante.
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Naveen Evans
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Naveen Evans
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Naveen Evans
Sam 3 Sep 2022 - 19:14
Pas de moqueries ni de regard appuyé sur la petite danse qu’il l’avait forcément vue faire ? Très bien, au moins sa dignité était sauve pour l’instant. Puisqu’elle tenait profondément à sa dignité, bien entendu. C’est bien connu. Une main sur le volant de la voiture, la seconde sur le contact et Sovahnn coupa le moteur tout autant que le son sans lâcher du regard le deux roues qui arrivait jusqu’à elle. Lorsque la portière claqua, Sovahnn ne l’avait pas quitté, détaillant le reflet des arbres qui coulait sur la visière du casque, la forme de ses bras, le mouvement de la veste, la prise de ses doigts. Un grand sourire aux lèvres, le trousseau de clefs entre ses doigts, elle détailla chacun de ses gestes. La moto garée sur le côté, le pied fermement planté dans le sol, le basculement du corps et la manière dont il enlevait son casque pour se libérer.

Les yeux brillaient encore des larmes échappées lorsqu’il la rejoint et un élan lui mordit les veines d’une envie brutale de se serrer contre lui, prendre ses lèvres et faire taire la peur latente de faire une énorme connerie. Seule une main s’égara sur son torse pourtant, s’y pressant plus que nécessaire lorsqu’il vint l’embrasser sur la joue. Le rugueux de sa barbe contre sa joue, la chaleur de son corps au travers de ses vêtements. Elle même ne savait plus trop où ils en étaient. Bien sûr c’était elle qui avait instauré une certaine distance et il était certain qu’il pouvait tout à fait mal prendre son refus de passer un weekend tous les deux. Trois Tous les fucking trois comme une famille qu’elle n’était pas prête à devenir. Il y avait là un engagement qui ne la regardait pas qu’elle mais toutes les deux et s’il n’y avait pas eu ce deuil énorme du côté de Naveen, peut être Sovahnn ne se serait-elle pas posé autant de questions. Mais c’était là, ça s’ajoutait aux difficultés de s’accepter à présent et d’aller de l’avant et elle refusait de le faire souffrir en se plongeant dans un type de relations qu’il recherchait sans doute à corps et à cri… et pour laquelle elle n’était manifestement pas prête. Ou peut être que si, à terme, mais pour l’heure il lui semblait seulement cramer les étapes avec lui.

Ici, pourtant, là maintenant et séparée de l’idée d’une relation charnelle, Sovahnn se sentait pourtant irrémédiablement attirée par lui à tel point que ses premiers mots mirent un moment à lui parvenir, avalés par un manque d’attention certain. «  Alors prête pour l’entrainement ? Tu vas comment ?» Ses doigts quittèrent son torse tandis qu’il pivotait pour ranger ses affaires dans un sac. Peu pratique pour courir au vu des soubresauts, Sovahnn s’agaçait déjà de devoir balader ce qui lui semblait être la moitié de sa baraque pour pallier aux besoin de sa fille que non, elle ne s’embarrasserait pas d’un inconfort pareil. La soif, la faim ? Pas du genre prévoyante la demoiselle.

. « J’espère que tu es en forme, que tu pètes le feu et que tu pris un bon petit-déjeuner, par ce que perso je suis super en forme.»  Il débordait effectivement d’énergie, ça se ressentait dans chaque geste qu’il faisait. Mais pas que. Nevreux. Le rendait-elle ainsi ? Envoyait-elle mille signaux contradictoires ? Sovahnn ne cherchait jamais rien de compliqué et aucune de ses pensées ne lui pesa. Malgré tout, elle ne pouvait s’empêcher de songer que le but de la manœuvre n’était pas de faire souffrir qui que ce soit et certainement pas lui. Elle voulait être en confiance pour passer à l’étape suivante, voilà tout, recherchait la facilité du passé, espérait retrouver la femme impulsive qui croquait l’instant sans s’interroger. Mais et lui ? S’il parlait d’elle ainsi à sa sœur, sans doute avait-il plus d’attentes qu’elle qui laissait simplement vivre et ne projetait nullement. Pour l’heure, sa fille n’appartenait simplement pas à cette histoire et elle craignait que malgré ses mots, il en soit différent pour Naveen. « Pas dormi, pas de petit dej et je pète le feu ! » Dans ses prunelles, des feux de bengale, une énergie immense qui pétaradait avec joie. Dans le fond, surtout, une envie monstrueuse de retrouver sa chaleur et de la capturer.

Etaient-ils tous deux profondément en manque du contact d’autrui ? Auquel cas, était-ce un mal ?

« Si tu n’as rien prévu pour mettre clefs et compagnie tu peux te servir du mien.»  Il lui désigna son sac d’une main, son regard dérivant jusqu’au sien pour s’y planter pleinement. Ce chaste baiser lui sembla bien insuffisant lorsqu’il l’observait ainsi. Un instant, un léger sourire flottant sur ses lèvres, la jeune femme s’y laissa perdre, ne faisant aucun secret de son attirance. Ni du regard qui s’attardait sur ses yeux noisettes, appréciant les quelques plis qui les marquaient d’un air rieur ou celui qui descendait jusqu’à ses lèvres, la taille de sa barbe et l’air si profondément gentil qui se peignait sur ses traits. En deux mois la frustration n’avait eu de cesse que de se creuser dans son bassin et pourtant avec le recul, Sovahnn était heureuse de ne pas être allée plus loin et d’avoir opté pour des options évitant tout rapprochement physique. Ce qui avait gonflé en elle ce jour là n’était pas sain, pas plus que la manière dont elle avait continué malgré tout, trop obnubilée par le désir qui la saisissait. L’ambivalence lui avait laissé un arrière goût amer, gâchant l’intimité de l’instant. Sovahnn ne voulait pas de ça, pas de cette part d’elle qui freinait des quatre fers. Une part qu’elle avait négligée et fait taire sur le moment et qui pourtant avait toute légitimité à exister. L’ignorer comme elle l’avait fait était une violence qu’elle s’imposait et ça n’était pas correct envers elle-même. Aucun rapport avec lui pour le coup, c’était entre elle et elle-même, un chemin qu’elle avait à parcourir, des portes à débloquer. Pourtant, oui, le désir la dévorait et oui, elle savait qu’elle gâchait peut être tout. Auquel cas… eh bien, voilà. Que dire de plus ? La jeune femme ne pouvait qu’admettre que soit il était déjà sacrément accro, soit il cherchait un moyen de la remettre dans son lit. Qu’importe les deux options, Sovahnn n’était toujours pas certaine du bien-fondé de leur rapprochement. D’un côté, s’il cherchait absolument à la mettre dans son pieu, elle n’était plus certaine d’avoir l’environnement sécuritaire nécessaire pour accepter de franchir de nouveau cette étape depuis la mort de Zach et de l’autre… eh bien s’il y avait ainsi un écart important entre leurs attentes à chacun… disons qu’elle n’était pas non plus spécialement correcte à lorgner du côté d’un autre beau brun aux yeux noisettes. Un type ? M-E-R-D-E. ça c’est dit. Et oui, elle y pensait. Bien sûr qu’elle y pensait, consciente qu’il n’y avait à priori entre eux qu’un jeu bien innocent. Qu’importe, l’envie de le revoir existait malgré tout, comme sans doute d’autres désirs plus concrets. Rien de conséquent ni d’impactant – à vrai dire en tout autre situation elle n’y penserait même pas - … mais rien que ça… eh bien il y avait sans doute là quelque chose de dérangeant concernant un Naveen qui parlait d’elle à sa frangine et l’invitait avec sa fille pour un weekend de couple. Non ?

Et sinon, réagir plutôt que de le dévisager avec tes yeux de merlan frit d’adolescente en crush, ya moyen ou pas du tout ?

« Nan, enfin si d’ailleurs si tu veux merci. Mais j’ai une poche pour mes clefs sinon. »

Simple. La jeune femme ne cherchait jamais vraiment à se compliquer la vie. Brassière de sport, t-shirt simple et large, corsaire avec des poches à braguette pour y caler les clefs. Voilà tout ce qu’elle avait. Ça et une paire d’écouteurs ; merci bonsoir.

Retour dans son regard avec arrêt sur image sur ses lèvres. Va falloir prendre une douche froide à un moment donné ma chère Sovahnn.

Une nouvelle seconde d’hésitation et elle lui tendit le trousseau avant de pivoter sur elle même, faire trois pas en avant, revenir sur ses pas pour vérifier que la voiture qui ne lui appartenait pas était bien fermée tout comme ses fenêtres puis revenir auprès de lui sur le chemin. Perturbée la demoiselle, mais perturbée avec le sourire, moqueuse envers elle-même de se sentir aussi bêtement fébrile pour une foutue course en forêt.

 « J’étais encore jamais venue ici. J’imaginais pas qu’il y avait une forêt pareille sans passer le périph. Tu viens souvent ? » Le regard sur lui, s’abandonnant une seconde lorsqu’il retira sa veste pour la caler dans le coffre de moto, elle réalisa qu’elle s’oubliait et revint vers son regard. Sur le sentier de terre la jeune femme s’engagea au pas, bientôt calée sur son rythme.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Mar 6 Sep 2022 - 10:15
Oui, bien sûr qu’il avait remarqué qu’elle avait fait quelque chose, mais il s’était contenté de se dire qu’elle semblait plutôt joyeuse… Et puis, concentré sur la route, on ne pouvait pas dire qu’il avait vraiment fait attention aux détails. Elle était là, de bonne humeur, pétant le feu, alors le reste avait-il une réelle importance ? Une fois descendu de la moto, il avait peut-être un peu moins fait attention à ses yeux brillants, le sourire qu’elle projetait étant beaucoup plus révélateur pour ne pas dire presque obnubilant. Et il ne savait pas comment réagir, ce qu’elle voulait réellement. Proximité, ou pas, il avait donc choisi la voie de la facilité mais aussi celle qui ferait en sorte de ne pas brusquer la jolie petite blonde. Et puis, il se disait que si elle désirait plus qu’un baiser sur la joue, elle saurait où dévier pour trouver ses lèvres. De cette manière, dans la théorie du moins, il espérait ne pas faire un faux pas. Il entendait presque sa sœur pester par ce qu’il n’essayait pas, et il chassa de son esprit sa sœur pour se concentrer simplement sur Sovahnn qui venait de poser sa main sur son torse. Tout va bien ? Tout va pour le mieux… seulement, il se sentait de nouveau un peu perdu, par cette proximité qu’elle semblait vouloir mettre, un peu. Cette main, où l’attardement qu’elle avait eu pour lorsqu’il lui avait fait la bise. Un peu perdu… à moins est-ce qu’elle attendait qu’il fasse le premier pas, par ce qu’elle n’osait pas ? Plus ? Casse-tête sur lequel il ne voulait plus vraiment s’attarder et plutôt se concentrer, sur le reste, sur le réel, plutôt que sur les théories de son esprit. Alors pour oublier cette trop grande attirance, ou même le fait qu’il aurait pu se contenter de la garder contre elle pendant encore de grandes minutes, il avait choisi une contre attaque des plus banales : celle qui consistait à vérifier qu’elle était toujours OK pour le footing, l’entrainement. Et il avait bientôt continué sur sa lancée, en la cherchant un peu, voulant titiller un peu le côté un peu compétiteur qu’il lui avait déjà semblé vaguement apercevoir chez son interlocutrice.

« Pas dormi, pas de petit dej et je pète le feu ! » Il ne put s’empêcher d’avoir un petit rire amusé malgré tout. « Tu carbures à quoi dis donc ? Je veux bien connaître ton secret !» avait-il finalement dit, en essayant de faire taire la petite voix qui lui hurlait de lui dire de manger absolument avant de partir. Non, il ne pouvait pas lui dire ça c’était…. Trop ? Paternaliste ? Une trop grosse attention ? Il claqua un peu sa langue contre son palais, avant de lui faire un doux sourire. « Toujours pas faim, du coup ? Si tu veux manger un bout on peut partir dans une quinzaine de minutes.» Histoire qu’elle ne lui fasse pas une petite hypo’… Certes, il saurait quoi faire… mais quand même, elle pouvait se faire mal dans la chute et il doutait qu’elle agisse ainsi pour l’attirer d’une quelconque façon ou qu’il s’occupe plus d’elle. Non elle, elle était juste comme ça, il n’en doutait pas une seule seconde. Et bientôt, il lui avait proposé de mettre ses clefs dans son sac, histoire qu’il y en ait qu’un des deux qui se trimballe cette merde ; il préférait largement courir sans rien pour l’embarrasser mais il savait aussi que ce n’était pas toujours des plus recommandés ; ou alors c’était son métier qui avait fini par le forger ainsi. Et l’instant d’après, ils s’étaient retrouvés le regard de l’un braqué sur l’autre et son cœur rata un battement, ou même peut-être deux. Bordel, on se contient Naveen ; difficile lorsqu’en plus elle avait ce sourire sur ses lèvres et qu’il avait du coup juste envie de l’embrasser.

Oui, cela valait le coup d’attendre qu’elle soit en confiance, à l’aise, qu’elle sache ce qu’elle voulait.
Il lui suffisait de poser quelques instants le regard sur elle pour le savoir, pour en être certain. Et pourtant, il avait aussi tout à fait conscience, qu’elle ne voyait peut-être en lui qu’un ami, qu’un jour, elle trouverait quelqu’un qui lui correspondrait mieux et qu’elle n’hésiterait plus et que cela ne jouerait pas en sa faveur à lui. C’était le jeu, si on pouvait dire ça comme ça ; et il n’avait pas envie de faire du forcing, de sortir un trop grand jeu pour la séduire, pour qu’elle doute assez. Non, ce n’était pas comme ça qu’il voyait les choses. Il préférait largement attendre, qu’elle soit à l’aise avec lui - réellement- si un jour elle voulait sauter le pas quitte à prendre le risque de la perdre.

« Nan, enfin si d’ailleurs si tu veux merci. Mais j’ai une poche pour mes clefs sinon. »

Il lui fit un doux sourire avant de tendre la main pour qu’elle y glisse les clefs dedans devant de simplement répondre

« Tu seras plus à l’aise sans, moi j’me trimballe déjà ça, autant que ça serve jusqu’au bout !»

Autant faire preuve d’un maximum de pragmatisme. Risquer de se prendre des clefs dans une jambe, qu’elles s’enfoncent dans la chair pendant que l’on court n’avait rien de très attrayant, même si lorsque lui-même allait courir près de chez lui c’était la technique qu’il utilisait. Ici, c’était différent. Ca serait une course beaucoup plus longue et surtout ils croiseraient moins de personnes, c’est bien pour cela qu’il préférait prendre un petit sac. Au cas où. Et quelques poignées de secondes plus tard, il se retrouvait avec les dites clefs dans la main, qu’il fourra dans son sac avec les siennes. Et il ne la lâcha pas du regard, lorsqu’elle alla vérifier si la voiture était fermée. S’il avait été vraiment honnête avec lui-même, il aurait probablement plus intectualiser cela comme « admirer chacune de ses courbes, la façon dont elle se mouvait, comment ses cheveux prenaient le léger vent qu’il y avait ».

« J’étais encore jamais venue ici. J’imaginais pas qu’il y avait une forêt pareille sans passer le périph. Tu viens souvent ? »

Maintenant qu’ils étaient prêt, et qu’il venait d’enlever sa veste de moto, la rangeant dans le coffre de cette dernière, il lui sourit avant de répliquer doucement.

« Quand j’ai du temps et que j’ai envie de courir ou de me balader, ouais. J’ai moins l’impression de prendre les fumées des pots d’échappements ici. Et puis, un peu de verdure ne fait de mal à personnes. C’est un endroit beaucoup plus calme qu’à Londres et du silence, ça fait aussi du bien ! »

Il disait cela comme si c’était une évidence. Pour lui, elle habitait Londres, alors même s’il y avait des coins un peu moins peuplés, ça restait quand même une capitale avec beaucoup de pollutions aussi bien sonore, visuelle que respiratoire. Ici, ça restait un chouette compromis, pas trop loin de chez eux, mais qui dépaysait quand même un petit peu. Et bientôt, il avait commencé le jogging, préférant se caler pour ce premier entrainement à deux, à un rythme pas trop élevé. Le but étant surtout de tenir une certaine distance et non pas d’aller le plus vite. Au final, il ne connaissait pas non plus les capacités de Sovahnn, et il se rappelait toujours qu’elle n’avait pas vraiment mangé et préférait donc un début assez doux. Il ne pouvait pas s’empêcher de regarder de temps en temps vers elle plutôt que sur la route, pour vérifier qu’elle semblait aller bien : qu’elle ne se fatiguait pas trop, qu’elle ne blanchissait pas trop à cause d’une hypo ou au contraire devenait rouge vif à cause d’un trop grand effort.

« Surtout n’hésite pas à me dire dès que tu n’en peux plus, on continuera en marchant tranquillement.» crut-il bon de dire pour lui rappeler que ce n’était pas une course. Il fit un sourire, qu’elle ne vit certainement pas (quoique ? ) « Le but est de s’amuser tous les deux et qu’on progresse doucement mais sûrement pour le jour J.»

Progresser ensemble, en quelque sorte. Et même s’il ne lui avait pas dit, il avait bien vérifié les recommandations de reprendre une tell activité physique après un accouchement. Ca lui avait semblé totalement OK, mais ne connaissant pas en réalité la réelle sante de Sovahnn, à quel point est-ce qu’elle était toujours sportive ou pas …. Il préférait rester sur ses gardes sans qu’elle le sache. Il ne voulait pas risquer qu’il lui arrive quelque chose par ce qu’il n’avait pas été assez prévoyant et qu’il l’avait surestimé sur ce point-là ; par ce qu’il voyait bien qu’elle était du genre à toujours vouloir faire plus, se surpasser…. Et c’était une très bonne chose en soi, il avait plutôt ce genre de trait de caractère aussi.
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Naveen Evans
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Naveen Evans
Sam 17 Sep 2022 - 17:41
Pas de moqueries ni de regard  appuyé sur la petite danse qu’il l’avait forcément vue faire ? Très bien, au moins sa dignité était sauve pour l’instant. Puisqu’elle tenait profondément à sa dignité, bien entendu. C’est bien connu. Une main sur le volant de la voiture, la seconde sur le contact et Sovahnn coupa le moteur tout autant que le son sans lâcher du regard le deux roues qui arrivait jusqu’à elle. Lorsque la portière claqua, Sovahnn ne l’avait pas quitté, détaillant le reflet des arbres qui coulait sur la visière du casque, la forme de ses bras, le mouvement de la veste, la prise de ses doigts. Un grand sourire aux lèvres, le trousseau de clefs entre ses doigts, elle détailla chacun de ses gestes. La moto garée sur le côté, le pied fermement planté dans le sol, le basculement du corps et la manière dont il enlevait son casque pour se libérer.

Les yeux brillaient encore des larmes échappées lorsqu’il la rejoint et un élan lui mordit les veines d’une envie brutale de se serrer contre lui, prendre ses lèvres et faire taire la peur latente de faire une énorme connerie. Seule une main s’égara sur son torse pourtant, s’y pressant plus que nécessaire lorsqu’il vint l’embrasser sur la joue. Le rugueux de sa barbe contre sa joue, la chaleur de son corps au travers de ses vêtements. Elle même ne savait plus trop où ils en étaient. Bien sûr c’était elle qui avait instauré une certaine distance et il était certain qu’il pouvait tout à fait mal prendre son refus de passer un weekend tous les deux. Trois Tous les fucking trois comme une famille qu’elle n’était pas prête à devenir. Il y avait là un engagement qui ne la regardait pas qu’elle mais toutes les deux et s’il n’y avait pas eu ce deuil énorme du côté de Naveen, peut être Sovahnn ne se serait-elle pas posé autant de questions. Mais c’était là, ça s’ajoutait aux difficultés de s’accepter à présent et d’aller de l’avant et elle refusait de le faire souffrir en se plongeant dans un type de relations qu’il recherchait sans doute à corps et à cri… et pour laquelle elle n’était manifestement pas prête. Ou peut être que si, à terme, mais pour l’heure il lui semblait seulement cramer les étapes avec lui.

Ici, pourtant, là maintenant et séparée de l’idée d’une relation charnelle, Sovahnn se sentait pourtant irrémédiablement attirée par lui à tel point que ses premiers mots mirent un moment à lui parvenir, avalés par un manque d’attention certain. «  Alors prête pour l’entrainement ? Tu vas comment ?» Ses doigts quittèrent son torse tandis qu’il pivotait pour ranger ses affaires dans un sac. Peu pratique pour courir au vu des soubresauts, Sovahnn s’agaçait déjà de devoir balader ce qui lui semblait être la moitié de sa baraque pour pallier aux besoin de sa fille que non, elle ne s’embarrasserait pas d’un inconfort pareil. La soif, la faim ? Pas du genre prévoyante la demoiselle.

. « J’espère que tu es en forme, que tu pètes le feu et que tu pris un bon petit-déjeuner, par ce que perso je suis super en forme.»  Il débordait effectivement d’énergie, ça se ressentait dans chaque geste qu’il faisait. Mais pas que. Nevreux. Le rendait-elle ainsi ? Envoyait-elle mille signaux contradictoires ? Sovahnn ne cherchait jamais rien de compliqué et aucune de ses pensées ne lui pesa. Malgré tout, elle ne pouvait s’empêcher de songer que le but de la manœuvre n’était pas de faire souffrir qui que ce soit et certainement pas lui. Elle voulait être en confiance pour passer à l’étape suivante, voilà tout, recherchait la facilité du passé, espérait retrouver la femme impulsive qui croquait l’instant sans s’interroger. Mais et lui ? S’il parlait d’elle ainsi à sa sœur, sans doute avait-il plus d’attentes qu’elle qui laissait simplement vivre et ne projetait nullement. Pour l’heure, sa fille n’appartenait simplement pas à cette histoire et elle craignait que malgré ses mots, il en soit différent pour Naveen. « Pas dormi, pas de petit dej et je pète le feu ! » Dans ses prunelles, des feux de bengale, une énergie immense qui pétaradait avec joie. Dans le fond, surtout, une envie monstrueuse de retrouver sa chaleur et de la capturer.

Etaient-ils tous deux profondément en manque du contact d’autrui ? Auquel cas, était-ce un mal ?

« Si tu n’as rien prévu pour mettre clefs et compagnie tu peux te servir du mien.»  Il lui désigna son sac d’une main, son regard dérivant jusqu’au sien pour s’y planter pleinement. Ce chaste baiser lui sembla bien insuffisant lorsqu’il l’observait ainsi. Un instant, un léger sourire flottant sur ses lèvres, la jeune femme s’y laissa perdre, ne faisant aucun secret de son attirance. Ni du regard qui s’attardait sur ses yeux noisettes, appréciant les quelques plis qui les marquaient d’un air rieur ou celui qui descendait jusqu’à ses lèvres, la taille de sa barbe et l’air si profondément gentil qui se peignait sur ses traits. En deux mois la frustration n’avait eu de cesse que de se creuser dans son bassin et pourtant avec le recul, Sovahnn était heureuse de ne pas être allée plus loin et d’avoir opté pour des options évitant tout rapprochement physique. Ce qui avait gonflé en elle ce jour là n’était pas sain, pas plus que la manière dont elle avait continué malgré tout, trop obnubilée par le désir qui la saisissait. L’ambivalence lui avait laissé un arrière goût amer, gâchant l’intimité de l’instant. Sovahnn ne voulait pas de ça, pas de cette part d’elle qui freinait des quatre fers. Une part qu’elle avait négligée et fait taire sur le moment et qui pourtant avait toute légitimité à exister. L’ignorer comme elle l’avait fait était une violence qu’elle s’imposait et ça n’était pas correct envers elle-même. Aucun rapport avec lui pour le coup, c’était entre elle et elle-même, un chemin qu’elle avait à parcourir, des portes à débloquer. Pourtant, oui, le désir la dévorait et oui, elle savait qu’elle gâchait peut être tout. Auquel cas… eh bien, voilà. Que dire de plus ? La jeune femme ne pouvait qu’admettre que soit il était déjà sacrément accro, soit il cherchait un moyen de la remettre dans son lit. Qu’importe les deux options, Sovahnn n’était toujours pas certaine du bien-fondé de leur rapprochement. D’un côté, s’il cherchait absolument à la mettre dans son pieu, elle n’était plus certaine d’avoir l’environnement sécuritaire nécessaire pour accepter de franchir de nouveau cette étape depuis la mort de Zach et de l’autre… eh bien s’il y avait ainsi un écart important entre leurs attentes à chacun… disons qu’elle n’était pas non plus spécialement correcte à lorgner du côté d’un autre beau brun aux yeux noisettes. Un type ? M-E-R-D-E. ça c’est dit. Et oui, elle y pensait. Bien sûr qu’elle y pensait, consciente qu’il n’y avait à priori entre eux qu’un jeu bien innocent. Qu’importe, l’envie de le revoir existait malgré tout, comme sans doute d’autres désirs plus concrets. Rien de conséquent ni d’impactant – à vrai dire en tout autre situation elle n’y penserait même pas - … mais rien que ça… eh bien il y avait sans doute là quelque chose de dérangeant concernant un Naveen qui parlait d’elle à sa frangine et l’invitait avec sa fille pour un weekend de couple. Non ?

Et sinon, réagir plutôt que de le dévisager avec tes yeux de merlan frit d’adolescente en crush, ya moyen ou pas du tout ?

« Nan, enfin si d’ailleurs si tu veux merci. Mais j’ai une poche pour mes clefs sinon. »

Simple. La jeune femme ne cherchait jamais vraiment à se compliquer la vie. Brassière de sport, t-shirt simple et large, corsaire avec des poches à braguette pour y caler les clefs. Voilà tout ce qu’elle avait. Ça et une paire d’écouteurs ; merci bonsoir.

Retour dans son regard avec arrêt sur image sur ses lèvres. Va falloir prendre une douche froide à un moment donné ma chère Sovahnn.

Une nouvelle seconde d’hésitation et elle lui tendit le trousseau avant de pivoter sur elle même, faire trois pas en avant, revenir sur ses pas pour vérifier que la voiture qui ne lui appartenait pas était bien fermée tout comme ses fenêtres puis revenir auprès de lui sur le chemin. Perturbée la demoiselle, mais perturbée avec le sourire, moqueuse envers elle-même de se sentir aussi bêtement fébrile pour une foutue course en forêt.

 « J’étais encore jamais venue ici. J’imaginais pas qu’il y avait une forêt pareille sans passer le périph. Tu viens souvent ? » Le regard sur lui, s’abandonnant une seconde lorsqu’il retira sa veste pour la caler dans le coffre de moto, elle réalisa qu’elle s’oubliait et revint vers son regard. Sur le sentier de terre la jeune femme s’engagea au pas, bientôt calée sur son rythme.
Sans doute avait-elle été vexante en changement de comportement, Sovahnn en avait conscience. Conscience aussi que ses propres besoins n’étaient pas à nier, qu’elle avait besoin de ce temps pour elle, pour apprendre à laisser venir l’autre, pour poser les mots sur ses esquisses de naufrages. Ça aurait pu la bouffer, la grignoter jusqu’à la moelle de songer qu’elle fonçait peut être avec lui dans le mur pourtant si la jeune femme était là c’était avec une sérénité presque féroce. Derrière ses sourires et son assurance joyeuse, la jeune femme savait qu’elle aborderait les choses au fil de la matinée. Tout comme elle avait fini par dire clairement son ressenti par message, elle n’avait pas envie de laisser gangrener une mauvaise compréhension entre eux. Elle le sentait hésitant, engoncé dans son hésitation et ne savait elle-même pas tout à fait comment se comporter. Ainsi la jeune femme laissait passer le moment pour leur donner le temps de se retrouver sans chercher à forcer l’instant. Ça viendrait, naturellement.

 « Tu carbures à quoi dis donc ? Je veux bien connaître ton secret !»
« J’te dirais bien ‘au besoin de vivre’ mais ‘à la fatigue’ serait peut être plus honnête... » Quoi que la première réponse soit tout aussi juste. Sovahnn avait toujours fait ainsi. Pas toujours tout à fait assez préparée, oubliant en grande partie les responsabilités envers elle-même la jeune femme ne songeait que rarement à ses besoins vitaux, ceux-ci s’imposant avec un temps de retard au moment où, définitivement, ils devaient être comblés. Trop tard donc, la majorité du temps ; pourtant elle peinait à apprendre la leçon. C’était ainsi, elle était souvent en retard,  ne pensait pas à ce qu’un autre – sans doute plus mature – aurait anticipé. A vivre au présent, Sovahnn n’était pas bonne pour se projeter. Un trait de caractère qui se répercutait directement sur la manière de percevoir leur relation. Si Naveen se projetait, Sovahnn n’en faisait pas de même.

« Toujours pas faim, du coup ? Si tu veux manger un bout on peut partir dans une quinzaine de minutes.»
« Alors qu’on vient d’arriver ? » No way. Un clin d’oeil amusé et elle enchaînait déjà. « T’as dit que t’avais apporté des trucs à grignoter. Si j’ai faim je te le dirais et on se posera en forêt. » Dans le monde de la jeune femme, il n’y avait pas de prise de tête, pas de galère, pas d’interrogations pour des choses aussi simples qui ne demandaient pas à être sur-analysées. Trop à gérer à côté : Sovahnn faisait de sa vie et de ses relations humaines quelque chose de simple. Si simple qu’elle n’avait aucun remord à laisser son regard courir dans le sien, à chercher son contact ou à creuser plus encore le temps passé à s’effleurer. Elle laissait vivre l’attirance, c’était aussi simple et banal que ça. Naveen était grand et apte à faire ses choix. Bien sûr la jeune femme avait acquis un certain recul en comprenant le déséquilibre d’implication qui se glissait entre eux et ne l’oubliait pas. Était-ce une raison pour tout couper ? Pas tant qu’ils se répondaient l’un l’autre. Et s’ils étaient proches avant son message, ce serait étrange de s’arrêter là non ? Or même s’il semblait plus distant, ces simples regards lui indiquaient qu’il n’y avait là qu’un faux semblant qui pourrait bien vite passer.

Les clefs débarrassées, le voiture fermée, le coffre clos et les deux joggers libres de leurs mouvements, tous deux s’étaient vite rejoints en discutant du calme des lieux. Bientôt, tous deux s’élançaient sur le chemin de terre.

« Surtout n’hésite pas à me dire dès que tu n’en peux plus, on continuera en marchant tranquillement.»

Un petit rire l’avait secouée tandis qu’il reprenait.  « Le but est de s’amuser tous les deux et qu’on progresse doucement mais sûrement pour le jour J.» Si les mots dansaient doucement autour d’elle, sous les semelles de caoutchouc, le sentier de terre défilait déjà. Souples, ses jambes s’élançaient avec douceur, mordant la terre avec une légèreté toute relative. Lorsqu’elle s’était réveillée après son coma, Sovahnn avait eu des potions à boire pour compenser l’état de ses muscles. Dès lors, elle n’avait cessé de courir, souvent fascinée par la vision du monde qui défilait sous ses talons. Comme s’il lui était possible d’avaler l’univers, qu’elle pouvait, en poussant plus loin, accélérer jusqu’à rattraper le temps perdu. Cette impression fusait dans ses veines plus puissamment encore à chaque fois qu’elle montait sur un balai. Mais la course avait été cette première sensation extatique à cramer ses veines. Enfin, elle était libre. Même maintenant, tandis qu’elle observait d’un œil terre, branchages, insectes et petites pousses défiler sous elle, Sovahnn pouvait encore distinguer les différents sols qu’elle avait foulé. Les marches dévalées à Poudlard avec Enzo ou Takuma, le terrain de Quidditch avec Riley ou Zach, les bords du lac noir avec Enzo ou Alec, la terre de la forêt interdire avec.. bah, Enzo. C’est qu’il revient souvent ce bougre. Accompagnée ou seule, elle percevait encore chaque instant de vie, chaque moment où ses talons s’étaient écrasés dans l’herbe ou les pavés, pour fuir ou rattraper, vivre ou simplement sentir.
Sentir le corps se mettre en branle. Les muscles d’abord, encore rouillés, se contracter en rythme. Les articulations ensuite, pivoter, glisser, s’enrouler les unes dans les autres comme un chassie mal huilé au début qui prenait ensuite le rythme à chaque nouvelle foulée. Le sang enfin, qui pulsait dans ses veines, trouvait son tempo, tapait comme un batteur sur la toile tendue de sa caisse de résonance. Doucement d’abord, puis au fil du temps et des efforts, la puissance prendrait son ampleur et les veines pulseraient comme des basses à une soirée. Jusque dans ses mâchoires, ses tempes, ses muscles. Une véritable symphonie qui impacterait jusqu’à ses os.

« Th’x Padre. » Moqueuse ? Si peu. « Je sais dire stop quand j’en ai besoin t’en fais pas. » Le corps secoué des douces vagues des impacts contre le sol, Sovahnn eut un petit regard en coin vers lui, un léger sourire sur les lèvres, assez peu certaine de la manière dont il avait pu vivre sa distance soudaine. Une manière assez peu subtile d’avoir une première réponse à ce propos tandis qu’au fil des mètres avalés, les deux joggeurs trouvaient leur rythme de croisière ; se calant l’un sur l’autre naturellement.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Dim 18 Sep 2022 - 13:23
Il devait rester calme, ne pas trop se poser de questions même si elles fusaient dans un esprit comme des bombes. Il ne savait plus trop comment aborder la jeune femme ou plutôt ce dont il pouvait se permettre ou pas. De sa faute, il devrait lui poser la question, c’était la meilleure manière de savoir, mais il ne voulait pas lui mettre une quelconque pression. Et au final, c’était certainement là qu’était le problème et il se sentait franchement con, mais il ne voulait pas tout faire rater, par ce qu’il se montrait trop pressant. En pensant à cela, il pouvait presque visualiser Neela qui levait les yeux au ciel en mode « t’es pas possible frangin, FONCE ». Alors, il préférait tenter autre chose, voir comment les choses se déroulaient au fur et à mesure de la journée. En théorie c’était un bon plan non ? Ou du moins un pas trop mauvais. Il plaisantait donc avec elle comme si de rien n’était.

« J’te dirais bien ‘au besoin de vivre’ mais ‘à la fatigue’ serait peut être plus honnête... »

Ah ? Et il était censé répondre comment à ça ? Elle avait presque réussi à le moucher avec une réponse aussi simple, aussi franche, il arriva néanmoins à lui faire un petit sourire et acquiesça. Marcher à la fatigue, on pouvait dire qu’il connaissait bien et c’était un peu sa vie depuis des années. Et pourtant, il n’y avait pas de réponses évidentes, peut-être que cette simple phrase cachait un profond mal être. Il se racla pendant quelques instants la gorge avant de reprendre la parole

«Ouais, la fatigue ça me parait pas mal, j’me retrouve parfois dans le même état. Avec l’impression d’avoir tellement d’énergie à dépenser alors que dans les faits non, il faudrait juste dormir et se reposer ! » Nouveau sourire, doux, tendre. «Mais visiblement mon cerveau… et peut-être le tien, marchent mieux à la fatigue qu’au repos ! »

Jusqu’au jour où la fatigue serait trop grande et qu’ils tomberaient comme des mouches. C’est pour cela qu’il essayait malgré tout de se reposer un minimum, même si parfois c’était difficile tant son corps demandait à toujours bouger… mais là n’était pas vraiment la question à vrai dire, on se foutait bien de lui pour l’instant et c’est d’ailleurs pour cela - et par ce qu’il s’inquiétait pour elle- qu’il lui avait proposé de manger un peu avant de partir… hey, il essayait, il ne voulait pas la voir s’effondrer !

« Alors qu’on vient d’arriver T’as dit que t’avais apporté des trucs à grignoter. Si j’ai faim je te le dirais et on se posera en forêt. » Il leva les mains, un peu, en signe de reddition et qu’il avait compris ! Okay, la bouffe plus tard, bien compris, il allait arrêter de s’inquiéter pour le moment. Ou du moins le cacher. Après tout, elle était grande et elle savait ce qu’elle faisait, elle connaissait bien son corps et ses besoins. « Okay, ça marche !»

Et une fois certains qu’ils avaient bien tout fermés, ils avaient pu commencer ledit entrainement mais bientôt Naveen, ne put pas s’empêcher de lui rappeler qu’il fallait pas qu’elle hésite de lui dire dès qu’elle n’en pouvait plus… Et voilà qu’elle riait alors qu’il n’avait rien dit de marrant à ses yeux et il sut qu’encore une fois il était allé trop loin. Qu’il ne pouvait pas s’en empêcher d’être protecteur. La merde, sérieusement, la merde ! Est-ce qu’il ne pouvait pas juste se la fermer ? Ce n’était pourtant pas bien compliqué en théorie d’arriver à se la fermer pour ne pas passer pour un papa poule. Il avait presque envie de s’arrêter pour se cogner la tronche contre un arbre tellement il se sentait con. Vraiment, quel boulet. Continuons donc à courir comme si de rien n’était une attitude parfaite …

« Th’x Padre. Je sais dire stop quand j’en ai besoin t’en fais pas. »

Est-ce qu’il avait un peu rougi de honte ? Peut-être, un peu surtout en sentant le doux regard de Sovahnn posé sur lui, un léger sourire sur les lèvres.

« Ah ouais Padre, carrément ! Explique-moi donc c’est genre j’upgrade-là ou tout le contraire…» tenta-t-il de plaisanter, ayant même un léger rire. Non, bien sûr que non il n’allait pas s’offusquer de tout cela, c’était même assez marrant comme appellation ! Encore heureux qu’il ne prenne pas la mouche pour si peu ! Silence, pendant quelques instants, mais vu ce qu’elle avait dit, juste après, il tenta de se lancer, et il la regarda quelques instants, continuant de trottiner à un bon rythme. « Je... suis désolé si mon message a pu te paraître déplacé Sovahnn… Tu me plais franchement énormément et j’voulais qu’on passe un peu plus de temps ensemble loin de Londres pour changer d’air… sans que tu ais forcément besoin de faire garder ta fille pendant ce temps-là. » Il évita de justesse une racine qui dépassait sur le sol, à force d’essayer de capter ses réactions à la demoiselle il allait finir par se faire mal… Il avait juste dû faire un petit saut ridicule, mais était bien retombé, et il n’hésita pas l’ombre d’un instant d’en plaisanter comme si cela pouvait tout résoudre. « Voilà exactement ce qu’il ne faut pas faire… Est-ce que c’était une bonne leçon ou est-ce que tu veux que je recommence pour être bien sûr de bien le visualiser ? » Ouais voilà, le ridicule ne tue pas parait-il et il vaut mieux en rire c’est exactement ce qu’il voulait faire ! « A ne pas reproduire seule, tu pourrais te faire très mal… je suis un vrai pro-fe-ssio-nnel moi ! » Voilà, autant un peu forcer le trait tant qu’on y est, il aimerait bien, il faut bien l’avouer entendre de nouveau son rire retentir dans le calme de la forêt.
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Naveen Evans
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Naveen Evans
Jeu 29 Sep 2022 - 19:17
Ses talons impactaient la terre tendre encore légèrement humide de la nuit. Autour d’eux, la forêt éveillée bruissait avec douceur et le son de leur foulées s’étendait jusque dans les fourrés dans un échos bien vite dispersé. Le rythme de ses pas appelait ses nerfs à accélérer. La jeune femme avait toujours été ainsi, avide d’avancer, d’aller plus vite, de bouffer la distance et de faire flamber ses muscles. Elle attendait avec impatience le manque d’oxygène, le martellement de son cœur contre ses côtes, les pulsations endiablées dans ses veines, la lave acide dans ses muscles. C’était ainsi et ça l’avait toujours été : un besoin brutal de se sentir exister, de marteler son organisme et de bouffer le monde. A chaque fois qu’elle s’élançait, Sovahnn sentait ce désir se batailler en elle, celui d’aller plus vite, de sentir le vent sur sa peau et les feuilles la fouetter, sauter par dessus les troncs au sol et passer sous les branches capricieuses. Il y avait en elle quelque chose qui ne demandait qu’à s’envoler, qu’à vivre plus intensément ces instants, qu’à cramer tout ce qu’elle avait en elle comme une gosse qui se tape le meilleur sprint de sa vie et cours avec le vent. Rien de bien étonnant à ce qu’elle ait dans les veines la fièvre du Quidditch, n’attendant chaque jour qu’une chose : décoller.

Pourtant pour l’heure, c’était en petites foulées qu’ils avaient fini par trouver leur rythme de croisière, avalant en douceur le large chemin forestier avant de s’enfoncer dans de plus fins sentiers. Avançant de front sous la canopée, Naveen n’avait pas tardé à s’assurer qu’elle ne pousserait pas l’effort au-delà de ses capacités tandis que la jeune femme y répondait d’une moquerie amusée… et se servait du moment pour ouvrir une porte vers un sujet qu’ils avaient tous deux besoin d’aborder.

« Ah ouais Padre, carrément ! Explique-moi donc c’est genre j’upgrade-là ou tout le contraire…» Un petit rire sur les lèvres, Sovahnn esquiva d’un mouvement souple une branche de houx qui dépassait des fourrés, ne tardant pas à lui répondre avec légèreté.
« C’est ‘genre’ je me fous de toi parce que t’essayes d’être aux p’tits soins et c’est à la fois mignon et un poil condescendant. A part pendant la grossesse, j’ai l’habitude de courir toutes les semaines ; t’en fais pas pour moi. » Le souffle posé, géré en fonction des foulées, Sovahnn ne présentait encore aucun signe d’essoufflement, toujours dans sa zone de confort lors de cet échauffement.

Et puis, tout naturellement, vint le sujet qu’elle amenait avec subtilité.  « Je... suis désolé si mon message a pu te paraître déplacé Sovahnn… Tu me plais franchement énormément et j’voulais qu’on passe un peu plus de temps ensemble loin de Londres pour changer d’air… sans que tu ais forcément besoin de faire garder ta fille pendant ce temps-là. »  Zone de confort ou pas, la jeune femme détourna le regard, atteinte d’un spot soudain. Les joues rougies et le souffle brusquement accéléré elle fut un instant troublée ; restée bloquée sur l’aveu direct. C’était idiot mais personne ne lui avait jamais dit ça. Chaque relation qu’elle avait eue, si elles n’étaient pas nécessairement dénuées de tendresse ou d’affect, n’avaient jamais pris de tour émotionnel. Ainsi se faire dire une telle chose alors qu’ils n’étaient physiquement pas allés plus loin que des préliminaires écourtés… elle ne l’attendait naïvement pas. Une petite remontée d’égo autant que d’un stress exalté dans les veines et Sovahnn fut captée par les gesticulations soudaines de son comparse. Les jambes envolées, quelques balanciers des bras et le regard qui part en arrière en tournant son buste pour dévisager la branche agressive qui eut manqué de peut de le faire tomber et Naveen en plaisantait déjà.

« Voilà exactement ce qu’il ne faut pas faire… Est-ce que c’était une bonne leçon ou est-ce que tu veux que je recommence pour être bien sûr de bien le visualiser ? »  Les prunelles encore arrondies par la surprise et une part d’inquiétude de le voir trébucher ainsi, une main tendue vers lui dans un réflexe bien idiot pour le rattraper – elle serait tombée avec, soyons honnêtes – Sovahnn perdit un instant de vue la conversation qui se profilait pour se taper le meilleur fou-rire de la matinée. « A ne pas reproduire seule, tu pourrais te faire très mal… je suis un vrai pro-fe-ssio-nnel moi ! »
« Ah ouais ça s’est sentit ouais ! Un pro de qualité là ! » Lâchait-elle sans ralentir ni cesser de rire. A vrai dire, sur le coup de l’adrénaline la jeune femme avait même accéléré son rythme sans véritablement s’en rendre compte. « Tu devrais recommencer j’suis pas certaine d’avoir bien vu.. »

Un petit regard de biais, un sourire en coin, elle se moquait joyeusement, marquée d’un brin de tendresse.

Et puis ralentissement doucement son rythme, elle l’incita à retrouver le tempo de la marche avant de passer devant lui et de l’arrêter tout à fait, une main à plat contre son torse, paisiblement. Contre ses côtes, le myocarde pulsait fort. Une fois à l’arrêt, sa main glissa jusqu’à retomber calmement contre sa jambe. « Tu me plais. Et c’était pas déplacé. » De la douceur dans sa voix et ses traits rosis par l’effort. « Je suis ni vexée ni en train d’essayer de placer de la distance entre nous. C’est beaucoup plus con que ça. J’ai juste pas prévu de me retrouver en dîner de famille du dimanche ou en weekend en amoureux au coin du feu parce que ça fait très… « sérieux ». Et surtout très sérieux très vite. Et j’ai simplement pas envie d’impliquer ma fille là-dedans. » Parce que c’était son rôle de la protéger et parce qu’elle ne cherchait aucunement un père, pas même un mec à vrai dire. Simplement à connaître l’autre, passer du temps avec quelqu’un qui nous plaît et avec qui on se sent bien. Rien de plus. « Team « vivre et laisser vivre ». T’as vécu des trucs très lourds et à vrai dire moi aussi. C’est justement pour ça que j’ai pas envie de me précipiter dans un truc très sérieux et rigide, ça me correspondrait pas. J’suis en train de me retrouver, après un accouchement et un deuil et d’autres trucs de merde et j'me mets toute seule des pressions qui devraient pas exister. C’est important pour moi de prendre le temps de retrouver mes marques et de savoir où j’en suis et pour ça j’veux pas m’enfermer dans un truc avec la pression de le foirer. J’ai pas envie de me lever un matin et de me dire que je suis en train de jouer au papa et à la maman tout en projetant les vacances d’avril et le prochain Noël sans savoir comment j’en suis arrivée là. Et pour ça, Liya doit pas entrer dans le game parce que je pense pas que ça serait sain pour qui que ce soit. »

J’veux pas qu’on compense nos manques, et j’veux pas effacer mes besoins aux profits des tiens. C’est aussi bête que ça.

« Du temps, pas de certitudes, de règles ou de projections, voilà ce que je cherche moi. C’est même encore mille fois trop tôt à mes yeux pour avoir ce genre de discussion mais j’ai l’impression que pour toi c’est important de clarifier les choses. Je suis pas là pour choper un père pour ma gosse ou un mari. J’suis là parce que j’aime passer du temps avec toi, c’est tout. Pas de pression. »
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Jeu 29 Sep 2022 - 21:49
Il fallait peut-être parler ou alors, il était un train de faire une énorme erreur et il s’en mordrait les doigts.. mais il devait tenter, après tout la perche tendue était si belle, il ne pouvait pas l’esquiver ou faire comme si de rien n’était. Le tout était de savoir comment dire les choses, dans tous les cas sans trop paraitre…. Quelque part lui-même. Il savait qu’il était parfois un peu « trop ». Point… Oui, il devait lui parler, bientôt. Mais avant, il voulait un peu plaisanter.

« C’est ‘genre’ je me fous de toi parce que t’essayes d’être aux p’tits soins et c’est à la fois mignon et un poil condescendant. A part pendant la grossesse, j’ai l’habitude de courir toutes les semaines ; t’en fais pas pour moi. »
« Ah ouais, condescendant ? Ah bah celle-là, on me l’avait jamais faite, j’suis presque flatté !» ne put-il s’empêcher de plaisanter. Il ne voulait pas qu’elle le perçoive comme ça, et il avait surtout envie de s’excuser, mais il avait essayé de le prendre à la dérision ; et il avait eu, suite à cela un grand et tendre sourire à la jeune femme.

Voilà. Là, c’était le moment alors il s’était lancé, dans des excuses/explications de son sms, de ce qu’il avait vraiment voulu dire… et surtout sur le fait qu’elle lui plaisait. C’était dit. Comme ça, elle savait à quoi s’en tenir, cela ne voudrait pas dire qu’elle adhèrerait, mais moins elle pouvait comprendre le pourquoi du comment… et après, ça serait à elle de décider ce qu’elle voudrait, elle avait en quelque sorte à présent toutes les cartes en mains… mais il n’avait pas pu s’empêcher d’observer ses réactions sûrement pour avoir une idée à quoi s’attendre… Malheureusement pour lui, il manqua de rentrer dans un obstacle naturel et avait évité le drame de la chute de justesse, son égo s’était encore plus rétracté et laissa la connerie, la plaisanterie prendre de nouveau le dessus. Tout pour pas dire qu’il la regardait, l’observait…. Quelques instants de silence, avant qu’elle ait un fou rire, et que lui sente son cœur s’embraser à ces notes mélodieuses, et de reprendre de plus belle dans l’auto-dérision. Au moins, sur ce terrain-là, ils s’entendaient très bien, et ledit terrain était peut-être un peu moins glissant que d’autres …

« Ah ouais ça s’est sentit ouais ! Un pro de qualité là ! Tu devrais recommencer j’suis pas certaine d’avoir bien vu.. »

Il avait dû augmenter légèrement son rythme pour mieux se caler sur celui de la jolie blonde. Il laissa quelques instants de silence avant de reprendre

« Ouais, ouais, dès que je trouve un bon terrain… Je crois que je pourrai tenter de te faire la démonstration ! Mais cette fois, il faudra que tu ouvres grandes tes mirettes, ok ?»

Bien sûr qu’il plaisantait, encore et toujours, juste pour continuer ce moment de bonne humeur. Peut-être, quelque part par ce qu’il craignait aussi ce qu’elle allait pouvoir dire. C’était bon, il le savait bien, surtout qu’au final il avait besoin de ces réponses. Curieux, il avait envie de savoir - presque viscéralement- s’il lui plaisait ou s’il s ‘était juste fait de fausses idées. Et il sut que ce moment de révélations était arrivé lorsqu’elle avait ralenti le pas pour arriver jusqu’à la marche. Et il sentait son cœur battre dans sa poitrine de manière effrénée. Stress. Impatience. Serait-il désillusionné … ou bien au contraire …. Elle avait finit par passer devant lui de l’arrêter, main sur son torse. Frisson qui d’étend le long de sa colonne vertébrale.

« Tu me plais. Et c’était pas déplacé. » Whoaw. WHoaw !!!! Il cligna et afficha un sourire… vraiment heureux tandis qu’il remarquait les traits de son interlocutrice un peu rosis. Il préféra rester les lèvres closes pour l’instant pour la laisser développer ! « Je suis ni vexée ni en train d’essayer de placer de la distance entre nous. C’est beaucoup plus con que ça. J’ai juste pas prévu de me retrouver en dîner de famille du dimanche ou en weekend en amoureux au coin du feu parce que ça fait très… « sérieux ». Et surtout très sérieux très vite. Et j’ai simplement pas envie d’impliquer ma fille là-dedans. » D’accord, enfin, il pouvait saisir le problème et effectivement, bêtement il ne s’était pas imaginé cela, ou pas trop disons. Il acquiesça doucement, pour montrer qu’il avait bien compris ce qu’elle disait-là. Le tout, serait sûrement maintenant de savoir comment agir… parce qu’elle disait là, et ce qui était en train de suivre, c’était un genre de feu vert. Vaguement quelque chose comme ça. Aucune promesse d’avenir, vivre le jour le jour. Il l’avait bien compris. Est-ce que ça lui allait ? A vrai dire il n’en savait trop rien. Peut-être, au moins, il n’aurait pas trop à angoisser de ses absences via le boulot ou autres. Chacun pourrait continuer sa vie en se voyant régulièrement en apprenant à se connaître et compagnie. Et bientôt, elle avait conclu « Du temps, pas de certitudes, de règles ou de projections, voilà ce que je cherche moi. C’est même encore mille fois trop tôt à mes yeux pour avoir ce genre de discussion mais j’ai l’impression que pour toi c’est important de clarifier les choses. Je suis pas là pour choper un père pour ma gosse ou un mari. J’suis là parce que j’aime passer du temps avec toi, c’est tout. Pas de pression. » Okay. Monsieur s’était encore un peu beaucoup - beaucoup- trop emballé dans cette histoire… mais après tout, chacun son caractère non ? Il était comme ça à s’attacher facilement, à vouloir ce genre de choses à présent intensément vu que ça faisait un moment qu’il n’avait pas ressenti cette flamme pour quelqu’un. Et les arguments de Sovahnn, même s’ils étaient peut-être un peu durs à entendre, étaient au moins limpides et il savait à quoi s’en tenir.

Comment est-ce qu’il se sentait à présent ? Peut-être un peu perdu. Par ce qu’ils n’étaient pas tout à fait sur la même longueur d’onde ; mais il était patient, il tenait vraiment à elle et pouvait comprendre ses angoisses, ses désirs de ne pas aller trop vite. Alors un nouveau tendre sourire naquit sur ses lèvres tandis qu’il opinait doucement du chef. Ses doigts ne tardèrent pas à caresser doucement la joue de la jeune femme avant de répliquer doucement. « Merci pour ces explications Sovahnn.» Même s’il était peut-être quelque part un peu meurtri, il était des plus sincères. « Je comprends tes besoins, et ce que tu peux ressentir. » Et donc Naveen, qu’est-ce que tu peux dire à tout cela, réellement ? «Je ne voulais pas que tu te sentes prises au piège ou … que tu te sentes obligée de te projeter dans quelque chose. Ce n’était pas mon but et je m’en excuse, si j’ai pu te heurter. Compris. Rien de sérieux, on s’éclate et on voit… au jour le jour comment ça peut évoluer sans prise de tête. » Et la fille ? Et ce petit bambin, qu’est-ce qu’il pouvait bien répondre là-dessus pour la rassurer ? Rien. Le mieux était de ne rien dire, et pourtant, il voulait lui signifier qu’elle n’avait pas à s’inquiéter pour cela.

Inspiration. Expiration.
Il s’approcha doucement d’elle, frôlant presque ses lèvres, avant de murmurer avec la voix de la tentation.

« On le reprend cet entrainement ?»
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Naveen Evans
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Sam 15 Oct 2022 - 12:55
Qu’il faille ou pas en parler, faire avancer les choses ou que la morale l’exige Sovahnn n’en savait rien. Elle ne s’arrêtait même pas sur ce type de considérations. D’ordinaire la jeune femme aurait simplement laissé coulé, consciente ou pas de s’engager dans des chemins qui ne lui ressemblaient peut être pas. Peut être se serait-elle cassée la gueule, peut être pas. Peut être se serait-elle effectivement réveillée un matin à comprendre qu’elle se trouvait effectivement établie dans une relation très adulte la projetant droit vers une phase de sa vie qu’elle n’imaginait pas être la sienne dans les mois à venir. Très ancrée dans l’envie de vivre le moment, qu’importe ce qu’il lui réservait, Sovahnn n’avait effectivement pas envie de balayer de nouveau une phase de sa vie. L’adolescence amputée, sa vie de jeune adulte déjà bouffée par l’arrivée d’un bébé était frileuse à l’idée de passer en quelques instants à un statut de mère au foyer qu’on embarque pour la balade du dimanche. L’idée était simplement qu’elle ne se projetait pas dans cette image-là. Pas maintenant en tout cas. Mais si elle parlait de ça, c’était aussi et surtout parce qu’elle n’était ni aveugle ni idiote. Si Naveen lui avait rapidement dit qu’il n’était pas là pour la petite c’était aussi car la violence de son deuil le martelait d’une puissance que Sovahnn ne pouvait imaginer. Alors bien sûr, si elle-même évoquait son malheur, elle ne lui avait donné ni contexte ni identité. Mais déjà elle savait, pressentait que Naveen avait besoin de ça. Lui qui parlait tant d’elle, lui dont la sœur si souriante soit-elle semblait garder un regard sur elle. Lui qui, peut être, construisait déjà au travers de ces quelques rendez-vous épars, la possibilité d’un avenir. Et en soit elle n’avait rien contre. Mais outre le besoin clairement énoncé de se préserver elle-même… c’était lui qu’elle cherchait à protéger. Et elle au travers de ce simple fait. La jeune femme n’avait pas envie de se mettre la pression pour quelque chose qui devrait être simplement construit de petits bonheurs. Elle n’était pas là et ne serait pas là pour réparer ce qu’il avait perdu, pas plus qu’il ne remplacerait celui qui n’était plus là pour elles. Ainsi Sovahnn voulait ralentir le rythme, laisser Liya en dehors de ça pour éviter de raviver un autre deuil en plus du premier si les choses ne fonctionnaient pas entre eux. Bref, éviter de laisser leurs bagages décider du chemin à prendre.

Après tout, sans même laisser planer les fantômes qu’ils traînaient tous deux, la jeune femme avait compris qu’elle avait certaines choses à dépasser qui ne concernaient qu’elle. Un point qu’elle se devait de faire passer en priorité. Et pour ça, Sovahnn avait besoin de temps et en quelque sorte, de confort. Pas d’avancer sur des œufs et encore moins de tout chambouler sans cesse. Ça peut sembler long, six ou huit mois. Mais échapper à une guerre, perdre un être cher, enterrer quelques cercueils,  emménager, se remettre sur pied, avancer, découvrir les secrets des uns et des autres, encaisser les crises multiples … pour ça, huit mois c’est très court. Alors oui, elle se choisissait elle, pas encore prête à penser « nous », plutôt que « je ». Et parce que le temps n’était pas encore arrivé de cette conversation, Sovahnn l’anticipait. A tort ou à raison, mais au vu de ce qu’ils se traînaient tous deux et de la gêne doucement mise en place, la jeune femme s’était rendue compte que certaines choses se devaient d’êtres dites. Du moins pour elle, c’était le cas. Peut être projetait-elle sur Naveen des douleurs qui n’étaient pas les siennes, mais au pire… autant dire les choses non ?

Ses doigts glissant sous son torse pouvaient y sentir pulser son myocarde tandis que dans le regard noisette passaient quelques ombres. L’option « ne rien dire » et laisser couler semblait sous le stress fugace de son regard une possibilité soudainement plus alléchante. Pas qu’elle se laisse avoir par ce type de tentations mais le pincement au ventre existait bel et bien de ne plus le revoir après qu’elle ait terminé de parler. Ainsi la jeune femme suivit les expressions de son visage, peignant tantôt une forme d’appréhension masquée avant de dégager une joie véritable et communicative. De l’expectative ensuite, les sourcils à peine froncés, centré sur ce qu’elle lui racontait. Peut être perdu  ou dubitatif mais attentif du moins.

Enfin, son monologue bien trop long en arriva à son terme et s’il y eut un temps de silence avant qu’il ne glisse ses doigts contre sa joue. A priori, aucun demi-tour technique suivi d’un sprint brutal. De la peine dans son regard ? Peut être, Sovahnn aurait été bien en peine de le définir. Ils restaient inconnus l’un à l’autre. Ou du moins, c’était le cas aux yeux de la jeune femme qui, à force de vivre et de se construire en vase clos peinait à considérer les nouveaux arrivants comme « connus » rapidement. C’était d’autant plus vrai pour Naveen qui évoluait hors de sa bulle.  « Merci pour ces explications Sovahnn.» D’un petit sourire, elle pinçait des lèvres, légèrement inclinée pour rechercher la chaleur de sa caresse. « Je comprends tes besoins, et ce que tu peux ressentir. » J’entends ton propos et mon cœur est toujours ouvert. Michael Kyle, ma famille d’abord, 2007. «Je ne voulais pas que tu te sentes prises au piège ou … que tu te sentes obligée de te projeter dans quelque chose. Ce n’était pas mon but et je m’en excuse, si j’ai pu te heurter. Compris. Rien de sérieux, on s’éclate et on voit… au jour le jour comment ça peut évoluer sans prise de tête. » Ses joues n’avaient pas véritablement eu le temps de pâlir de nouveau que Sovahnn lui adressa un sourire éclatant, soulagée de l’issue de leur échange. Pas de véritable réponse à apporter, juste un éclat qui grésillait jusque dans ses prunelles tandis qu’il se penchait vers elle. L’attitude avait changé, comme si de ces quelques mots Sovahnn avait fini par faire sauter une barrière qu’il portait jusqu’ici. A frôler ses lèvres, ses mots s’échouèrent sur elle dans un frisson de désir lorsqu’il reprit. « On le reprend cet entrainement ?» Le souffle léger sur son épiderme et le regard braqué dans le sien l’appelaient vers lui sans qu’elle n’ait véritablement de raison de s’en empêcher.

L’entraînement hein ? Pas tellement sûre qu’il n’ait que ça en tête, soyons honnêtes. La lumière montante perçait les feuilles et projetait sur sa peau le nuancier des teintes de l’automne.  Elle le frôlait, captait sous souffle sur sa peau, plongeait dans ses rétines tandis qu’autour le vent fit bruisser les fourrés et soulever les feuilles sur le sentier. Peu à peu l’espace s’amenuis, ne laissant entre eux qu’un infime interstice que l’air ne suffisait pas à rafraîchir. La chaleur de sa peau imprima la sienne lorsque d’un élan… la jeune femme attrapa le téléphone qui dépassait de la poche de Naveen, son pied s’écrasant contre le chemin de terre dans une brusque embardée.

Déjà ses muscles se raccourcirent, sa jambe se déplia et Sovahnn fut lancée. Tant d’année à réclamer la nécessité de bouger, son corps ne savait faire autrement. Téléphone au bout de la main, brandit comme le drapeau de la bravade, elle fonçait déjà. « Tu connais le concept de l’entraînement TABATA ? Fait marcher le cardio 911 ! » Sans y songer, le pseudonyme habituellement utilisé par Enzo sortit avec naturel, déjà avalé par la forêt profonde. Sovahnn, elle, fusait entre les branchages, le téléphone glissé contre le sien dans la poche de son corsaire, elle avalait la distance, passait sous les branches, sautait les obstacles.

Riley lui avait dit de pousser. De lâcher la bride. D’arrêter de faire croire à son organisme qu’elle pourrait être qui elle n’était pas sous prétexte qu’elle avait accouché et qu’elle devait paraissait-il, se préserver. Au diable !
Après tout, c’était vrai, depuis la nuit des temps les femmes avaient enfanté. Depuis la nuit des temps elles avaient affronté tous les dangers. Et depuis la nuit des temps… elles en étaient mortes.

Elle, faisait partie des survivantes.
Elle faisait partie de toutes les fucking survivantes d'une zone de guerre, de séquestration, de mise à l'écart du monde. Tant d'épreuves et de chocs qui passaient sur elle comme l'eau sur la glace. Son corps, lui, avait tenu. Et elle avec.

Alors le monde se mit à trembler sous ses pieds, ses talons martelant la terre, les jambes parties au galop. Pour la rattraper, Naveen devrait cravacher.

Sur ses lèvres, un sourire d’une joie viscéral avait fait son apparition.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Mer 19 Oct 2022 - 14:27
Temps de latence. Est-ce que tout allait vraiment s’arranger, être aussi simple que cela ? Les quelques mots - pour ne pas dire le monologue- de Sovahnn pouvait-il tout résoudre de la sorte ? Possible, par ce qu’au final tout ce qu’il souhaitait c’était avoir quelques éclaircies pour savoir à quoi s’attendre. Certainement qu’il s’investissait déjà trop, mais il ne savait pas faire les choses à moitié, cela avait toujours été comme ça. Il donnait à 100 % dès le départ, par ce que c’était dans son caractère ; et ici en plus la jolie blonde lui plaisait réellement. Ce n’était pas une simple lubie, ou par ce qu’il se sentait seul et qu’il avait besoin de compagnie, pas juste non plus pour la mettre dans son lit. Non, lorsqu’il était avec elle, il se sentait juste bien, comme une âme reposée - même s’il posait toujours beaucoup trop de questions-. Chacun de ses sourires ou de ses rires, le rendait heureux, et il rêvait de la voir plus sourire. Ce n’était pas qu’une simple amie ou connaissance. Non, son cœur lui disait que c’était bien plus que ça. C’était sûrement con. Juste con de s’attacher aussi vite à quelqu’un dont il ne connaissait que des bribes de vie. Oui, c’était con, mais on ne choisissait pas ; et sa tendance à s’attacher beaucoup trop facilement aux gens avait tendance à faire soupirer longuement Neela.  Sa sœur le connaissait mieux que lui-même certainement, et elle avait conscience à quel point il pouvait parfois se donner à corps perdu dans des relations.

Alors oui, cette main sur son torse, faisant battre son cœur un peu plus fort. Il n’avait pas bougé, il avait écouté avant de répondre de la façon la plus simple possible. Il s’excusa, même si ce n’était pas forcément nécessaire, si jamais elle s’était sentie prise au piège et tenta d’expliquer ce qu’il avait voulu réellement dire dans des paroles maladroites. Ils n’étaient pas forcément sur la même longueur d’onde, mais ils n’étaient pas non plus si loin, il fallait juste s’accorder et il était prêt à le faire. Il avait bien compris que peut-être au final, ils ne seraient jamais réellement en couple, mais il était prêt à courir ce risque. S’il ne le faisait pas alors qu’elle lui plaisait, s’il se braquait pour si peu, alors qu’elle lui parlait franchement, il ne serait juste pas digne d’elle. Bien sûr, là-dedans il y avait la conscience que plus ils passeraient de temps ensemble - sans se prendre la tête-, plus il tiendrait à elle. Mais c’était aussi là le jeu ma pauvre Lucette. Et il avait choisi son camp. Celui d’écouter son cœur quitte à le fracturer, par ce que le risque -le jeu- en valait la chandelle. Par ce que Sovahnn, à ses yeux valait ce coup, ce risque de sacrifice.

Et lorsqu’il parlait, il voyait les émotions passer dans les yeux de la jeune femme, tout comme cela avait dû être le contraire quelques minutes auparavant. De nouveau, donc, ce petit jeu où la barrière était redevenue mince. Est-ce qu’il la cherchait un peu ? Possible. Non, c’était même vrai. Un petit jeu, sans réelle conséquence vu qu’ils savaient tous deux à quoi s’attendre.
La flamme du défi était donc là, bien entretenu par le terme « entrainement », pourtant ils s’étaient un peu rapprochés l’un de l’autre, jusqu’au moment où la jeune femme lui avait subtilisé son téléphone pour piquer un sprint l’instant d’après, laissant un Naveen un peu perplexe. Quelques instants seulement avant qu’il ne se mette à la suivre. Jeu du chat et la souris. Est-ce qu’il allait la rattraper ? possible. « Tu connais le concept de l’entraînement TABATA ? Fait marcher le cardio 911 ! »  Il planta quelques instants. Est-ce qu’elle venait vraiment l’appeler de l’appeler 911 ? Pour l’instant, il ne lui poserait pas la question, il la suivait, lui laissant dans un premier temps un peu d’avance. Tout comme elle, il sautait, évitait les obstacles. Elle allait vite, c’était certain, il avait peut-être plus l’habitude de courir qu’elle et l’avantage de ne pas avoir eu de grossesse… mais il y avait quand même quelques années de plus qui pouvaient jouer beaucoup. Il la suivait ; de temps en temps essayant de faire un raccourci sur les chemins empruntés par la jolie blonde.
Alors oui, il courrait derrière elle. Apaisé. Amusé. Quelque part espérant que personne ne croise leur route… pour peu qu’il se fasse tomber dessus par ce qu’on croyait qu’il la poursuivait même si elle ne semblait pas du tout affoler…

Il s’approchait - peut-être qu’elle le laissait approcher aussi, qui sait ?-. Et bientôt dans  un dernier sprint il arriva  à la rejoindre, lui prenant doucement un poignet pour la faire ralentir … puis arrêter.
Cœurs tambourinant.  Par ce qu’il fallait reprendre son souffle, et il lui sourit, avant de l’enlacer doucement, de la serrer contre lui… et de lui piquer son téléphone.

« Je crois que ça m’appartient, ça, Mademoiselle ! » plaisanta-t-il, avant de plonger son regard dans celui de la blonde « Par contre, petite question,  est-ce que mon Ouïe a failli, je crois avoir entendu que tu m’as appelé 911 ?! hum ?» Petite moue plus amusée qu’autre chose même si elle voulait être choquée. « Explique-moi ton TABAPA ou je sais pas quoi, c’est genre attrape-moi si tu veux ? ou si tu veux revoir ton portable attrape moi ? J’ai gagné quoi ?»

Il avait soufflé ces quelques mots à son oreille avant que ses lèvres n'effleurent quelques instants celles de Lockwood. Il s’était reculé un petit peu, juste pour laisser quelques centimètres entre eux. Juste pour qu’elle ait un peu d’espace pour mieux répondre, ou mieux se remettre à courir, à voir ce qu’elle souhaitait.

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Naveen Evans
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Jeu 3 Nov 2022 - 10:40
Cette fois, Sovahnn avalait la forêt. Comme des années en arrière, à cheval sur un balai, elle fendait le bois, glissait entre les arbres et saurait par dessus les souches. L’adrénaline lui pulsait dans les veines et gonflait sa poitrine et bordel ce qu’elle pouvait aimer ça. Les choses à plat avec Naveen semblaient ouvrir d’autres portes, alléger les choses. Elle l’entendait sprinter derrière elle, rattraper son avance par moment, écraser les feuilles à rythme vif. Alors Sovahnn accélérait. Pourtant petite, elle se faufilait à une vitesse bien plus vive que ce qu’on aurait pu imaginer d’elle. Comment Riley l’avait pensé, cette part d’elle était intégrante à son être. Une manière d’exprimer son identité tout autant que de vivre pleinement. Et elle en avait marre de se limiter, de ralentir, d’apaiser les choses. Alors oui, ça fusait dans ses veines comme de la lave en fusion, la propulsant plus vite encore alors que Naveen gagnait du terrain derrière elle.

Tout autour, les arbres ne devenaient plus qu’enchaînement de brouillard brunâtre, tantôt jaune tantôt vert. Le sol défilait sous elle, impacté par les chocs de ses talons balancés à toute vitesse pour la propulser toujours plus loin. Régulièrement, c’était un petit regard en arrière qu’elle lui balançait, un rire léger, un sourire en coin. De quoi le mettre au défi avant de filer plus encore, de bifurquer ou de briser la courbe de sa course au dernier moment pour filer ailleurs. Elle s’enfonçait au hasard dans une forêt qu’elle ne connaissait pas ? Oh, please ! Comme si c’était la première fois ! Ici nulle accromentule, aucun danger si ce n’était de se perdre. Et quoi ? Elle avait son téléphone, de quoi afficher une boussole. Et puis surtout : elle s’en foutait. Vraiment et profondément, cette problématique ne lui troublait pas réellement les pensées. Rien d’autre n’existait que ce jeu de le laisser approcher avant d’accélérer de nouveau, de fouetter les branches basses, d’avaler la distance comme si la jeune femme pouvait voler au dessus du sol. Comme quoi ce désir n’était jamais bien loin en elle, y compris dans des sports plus classiques.

D’autres envies, surtout, fauchaient l’instant. Celle de passer un moment avec lui qui ne s’incline pas sous le poids du passé ou des plaies. Qui ne ploie pas par l’apesanteur des questionnements. Juste lui, elle, et un moment passé sans contrainte ni souvenirs. Eux, dénués des poids que chacun tractait pourtant à tout instant. Cette course, elle les amenait sur d’autres terrains, larguait au fil des foulées les blessures du passé pour ne plus laisser que les corps en fusion. Qu’elle aimait cette sensation de tout laisser derrière elle, de se délester de ce qui n’importait pas pour ne plus exister qu’au présent. Une femme en train de jouer, un homme à entrer dans la course, et leurs pas qui foulent la terre encore humide avec à chaque instant plus de ferveur. Non, Sovahnn ne cherchait pas à faciliter les choses, à ralentir pour lui laisser la possibilité de l’attraper, à jouer la facilité, elle filait réellement avec toute la hargne dont elle était capable. Pourtant à plusieurs reprises, Naveen avait manqué de la saisir, lui laissant échapper un joyeux rire qui s’éleva dans la forêt sans que personne d’autre que leurs souffles saccadés n’y réponde.

Et oui car elle aimait ça aussi. Plus que l’impression de se perdre, c’était le fait de le faire avec lui, se frôlant et se cherchant sans jamais croiser âme qui vive.

Finalement Naveen avait réussi à gagner du terrain, se propulsant jusqu’à la rattraper et sans qu’elle n’arrive à se défaire de sa présence derrière elle. Lorsqu’elle sentit ses doigts s’enrouler autour de son poignet, la jeune femme ne chercha pas à s’en défaire. Dans un éclat de rire entrecoupé de son souffle haletant cherchant l’oxygène qu’elle retrouvait déjà, Sovahnn consentit à ralentir. Sa peau flambait à son contact, son cœur tambourinait, ses joues se réchauffaient de légères rougeurs lorsqu’il la dépassa sans la lâcher. Déjà, Naveen reprenait son bien et le téléphone passa d’une poche à l’autre.  

« Je crois que ça m’appartient, ça, Mademoiselle ! » Mais, un demi sourire sur les lèvres, elle n’avait déjà plus grand chose à faire de son téléphone. Le regard agrippé au sein, les flammes dans les muscles, elle attendait bien d’autres choses que des paroles.
« Par contre, petite question,  est-ce que mon Ouïe a failli, je crois avoir entendu que tu m’as appelé 911 ?! hum ?»
Dans une petite moue, Naveen s’approchait d’elle, soufflant la suite à son oreille, créant quelques frissons sous sa peau. « Explique-moi ton TABAPA ou je sais pas quoi, c’est genre attrape-moi si tu veux ? ou si tu veux revoir ton portable attrape moi ? J’ai gagné quoi ?» Ses lèvres effleurèrent les siennes et Sovahnn ne le laissa pas reculer. Son cœur pouvait violenter ses côtes et son souffle chercher encore à se calmer de sa longue cavalcade, elle enroulait déjà ses doigts dans le haut de son t-shirt de sport pour saisir ses lèvres brusquement. Sovahnn les gouttait alors pour la première fois depuis ce qui lui semblait avoir été une éternité. Un mois après s’être chauffés sur son canapé, ni l’un ni l’autre n’avaient plus osé sauter le pas pour des raisons qui leur étaient propres. En cet instant pourtant, Sovahnn n’avait plus envie de ces faux-semblants. Les choses avaient été dites et s’il existait toujours en elle des crispations qu’elle ne lui avait pas expliqué, il lui semblait qu’elles n’avaient pas de raison d’exister ici. Ils n’allaient pas s’envoyer en l’air en pleine forêt non ? Donc pas de raison d’angoisser, autant se laisser aller. Ainsi Sovahnn l’attirait à chaque seconde davantage contre lui, reculant jusqu’à un chêne dont le tronc ripa contre son dos. Son haut enroulé dans sa main gauche, la droite partie contre sa nuque, elle gouttait de nouveau la chaleur de cette peau qu’elle désirait depuis trop longtemps à présent. Un moment, sa langue quitta la sienne  pour lui permettre d’inspirer de nouveau plus profondément dans un petit rire léger. Contre lui, à l’instant, elle surchauffait.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Dim 6 Nov 2022 - 13:08
Il courrait probablement comme il ne l’avait pas fait depuis longtemps. Ce n’était pas un simple footing, ou même un banal entrainement, non il y avait beaucoup plus derrière cette course, derrière ce petit jeu qui venait de s’instaurer entre eux. Ils se cherchaient clairement. Un jeu nouveau des plus agréables et divertissants. Alors il filait, la laissant « gagner » pour l’instant, lui laissant un peu de distance entre eux. Courir. Sentir ce vent dans le visage, les morsures des divers éléments qu’il se prenait à chaque foulée tandis qu’ils s’enfonçaient un peu plus profondément dans la foret. Est-ce qu’ils risquaient de se perdre ? Peut-être, mais il s’en fichait bien à cet instant-là, ils finiraient par retrouver leur chemin et leurs téléphones pourraient être d’une grande aide. Il ne voulait donc pas penser à ce genre de paramètres et juste profiter de l’instant présent. C’était le plus important pour lui à ce moment-là.

Il avait gagné peu à peu du terrain, avant de finalement se décider à la rattraper accélérant le rythme sur quelques mètres, peut-être aussi qu’elle avait ralenti pour se laisser faucher par ce moment. Pour qu’ils se retrouvent, se percutent. Il n’en était pas certain. Il lui avait pris avec autant de douceur possible le poignet pour la faire ralentir puis arrêter. Et les voilà, presque l’un contre l’autre, le souffle court d’avoir couru, le cœur qui battait la chamade dans les poitrines le temps de retrouver une meilleure respiration plus calme… mais était-ce la seule raison ? Peut-être pas, en tout cas en ce qui concernait le secouriste. Peut-être que cette accélération était dû au fait qu’ils soient si proches, qu’il pouvait observer sa poitrine se soulever rapidement, sentir son souffle contre sa peau, la chaleur que dégageait son corps, mais surtout son regard braqué que lui et qui n’était pas très équivoque. Et son sourire ! Si joli qu’il pouvait embrasait son cerveau en quelques instant… mais sage garçon qu’il était, et aussi par ce qu’il avait envie de continuer de jouer un peu, il s’était contenté de parler, de récupérer son téléphone. Poser quelques questions, en la cherchant de nouveau en se rapprochant d’elle, là non plus on ne pouvait pas se tromper sur ses intentions. Il la chauffait, un peu… mais sans aller trop loin. Jusqu’au moment où leurs lèvres s’effleurèrent doucement à son initiative ; là encore toujours le même jeu mais surtout il voulait voir comment elle réagissait. Il ne voulait pas la brusquer en interprétant mal certains de ses gestes. On ne put pas dire qu’il se posa très longtemps la question vu que l’instant suivant elle avait agrippé son tee-shirt pour le faire se rapprocher et unir leurs lèvres de façon beaucoup plus convaincantes qu’il avait pu le faire quelques secondes auparavant.

Dire qu’il n’avait pas attendu impatiemment cet évènement serait mentir, depuis combien de temps est-ce qu’il pas pu goûter à ses lèvres ? La réponse était plus d’un mois. Et, ça lui avait manqué quelque part, alors il appréciait plus que jamais cet instant, de sentir de nouveau un peu plus précisément le parfum de la jeune femme maintenant qu’ils étaient collés. Et il avait bien compris que cet échange ne voulait rien dire, cette fois c’était bien intégré. Oui, il y avait toujours cette saveur fruitée, sucrée sui symbolisait si bien la peau de la jolie blonde, ses lèvres.

De plus en plus proches, de plus en plus collés, Sovahnn reculait doucement jusqu’à être acculée contre un arbre. Un instant pour reprendre leur respiration, tandis un chaleureux sourire naissait sur ses lèvres. Une main caressant doucement la joue de la jeune femme tandis que l’autre descendait doucement dans son dos, autant qu’il le pouvait avec le tronc qui le gênait quand même un peu. Il plongea quelques instants ses yeux dans celui de la jeune femme avant de lui déposer un bref baiser sur les lèvres et un nouveau beaucoup moins prude dans le cou. Il fallait certainement qu’il se calme, même si la ses nerfs irradiaient de désirs, ils étaient dans une foutue forêt…. Il ne devait pas l’oublier. Il recula de quelques instants avant de susurrer doucement « A ton avis sur une échelle de 1 à 10 à quel point on va galérer à retrouver notre chemin ? Et à quel point on s’en fout ?» essaya-t-il de dire en plaisantant histoire de…. De quoi d’ailleurs ? De se calmer ? Possible. « J’aurais approximativement dit 8 et 9 voire.» Il plongea de nouveau son regard dans le bleu clair de la jeune femme avant de la réembrasser ; ouais rien à faire de son côté, il préférait largement continuer de s’acoquiner avec elle. De sentir ses nerfs s’embraser, chauffer, le désir monter chez lui comme chez elle.



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Naveen Evans
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Sam 12 Nov 2022 - 16:37
Sentir son cœur accélérer, s’autoriser ce qu’elle s’était refusée depuis plusieurs semaines, ne pas réfléchir aux conséquences de ses actes et filer droit dans la forêt avant de rechercher la chaleur d’un homme, ne rien chercher d’autre que ça. Sovahnn s’extirpait des considérations, ne cherchait pas ce qui se faisait ou non, ce qu’elle devrait se contenter d’être ou pas, ce qui pourrait advenir ou non. Ce dans quoi elle pouvait s’engager. La sensation de s’enfermer dans une vie où tout semblait partie pour devenir éternel et immuable s’effaçait à mesure de ses sprints pour se délayer dans les joyeux bruissements de la forêt. La jeune femme ne pourrait jamais partager tout ce qu’elle était avec Naveen ; c’était ainsi et elle l’avait intégré depuis longtemps. Peut être cette évidence jouait-elle sur la difficulté qu’elle éprouvait à envisager de le considérer comme appartenant à son propre cercle, à l’inscrire dans la durée. Ou simplement qu’elle n’avait pas ce désir de planter un décor trop stable, elle que la vie forçait à toujours avancer trop vite vers l’étape suivante alors qu’elle courrait sans cesse après le temps perdu, cherchant avant tout à dévorer le présent.

A cet instant, c’était alors très exactement ce qu’elle faisait. Elle bouffait l’instant sans se préoccuper du reste. Ni de ses propres angoisses ni de celles des autres. Parce qu’à leur donner trop d’importances, elles se changent en pensées limitantes. Or la jeune femme n’avait aucun désir de penser .. Du tout. Elle voulait se gonfler du présent, se défaire de leurs discussions trop sérieuses, laisser aller les deuils, évacuer les peurs. Elle voulait sentir son être se libérer, retrouver la part au présent sans laisser qui que ce soit l’enchaîner au passé ou contraindre ses pensées. Retrouver avec force ses lèvres sans se laisser bouffer par tout ce qui semblait déjà graviter autour d’une relation qui n’aurait dû être que ça : des rires légers et une envie de se trouver. Sans craindre que chaque envie ne se retourne contre lui. Ces peurs, Sovahnn cherchait à s’en défaire. Elle qui brûlait de simplement vivre à fond pour rattraper ce qui lui avait déjà bien trop longtemps échappé ne pouvait s’enfermer dans le poids de peurs qui n’étaient pas véritablement les siennes.

Quant aux siennes, elles refluaient comme bien souvent. Ravalées sans en prendre vraiment conscience. Comme si elles ne comptaient pas, qu’elles n’avaient jamais vraiment existé. C’était bien ce qui l’inquiétait dans le comportement qu’elle avait eut avec Naveen la dernière fois. Bien qu’elle les ait senties bouillir quelque part en elle, ça n’avait pas vraiment compté. Était-ce comme l’appréhension dont elle se délestait sans cesse ? Après tout la jeune femme n’avait cessé d’agir ainsi. A Poudlard, Sovahnn avait bien vite eut cette habitude de foncer qu’importe le danger et les conséquences, qu’importe la peur qu’elle pouvait bien ressentir.
Ici l’avantage était qu’autre chose servait de garde-fou : la forêt. Sovahnn l’avait compris, Naveen ne dépasserait jamais tout seul certaines limites et celle-ci en était une. Un lieu public. Le genre de détails qui ne l’arrêtait pas, elle, mais qui aujourd’hui servait de rempart à ses propres comportements emportés.

L’attirant contre elle, la jeune femme avait dans l’idée de cesser de ménager qui ou quoi que ce soit. Les choses avaient été dites, permettant de lâcher prise pour se laisser un peu guidés par leurs envies. Et là, après plusieurs rendez-vous orientés pour empêcher tout rapprochement tout physique, elle cherchait simplement à trouver sa chaleur. La main sur sa joue comme le baiser court la firent frissonner tout autant qu’ils la frustrèrent. Bien au contraire elle se tendit, le bassin arqué en avant, les paumes à plat sur son torse lorsqu’il vint chercher la peau de son cou pour l’y embrasser plus profondément. Le manque était tatoué dans sa chair, la faisant réagir au quart de tour. Déjà quelques décharges électriques grisaient ses nerfs et son cœur accélérait brutalement dans sa poitrine. Être touchée par un autre, sentir son souffle sur sa peau, sa chaleur emplir son corps, tout son être tendait vers cette sensation.
Contre lui, ses doigts se crispèrent lorsqu’il s’éloigna assez pour reprendre la parole, le regard planté dans le sien. « A ton avis sur une échelle de 1 à 10 à quel point on va galérer à retrouver notre chemin ? Et à quel point on s’en fout ?» Au point que j’en ai RIEN-a-CARRER. « J’aurais approximativement dit 8 et 9 voire.»  

Voire combien ? On ne le saura pas puisqu’il reprenait déjà ses lèvres. Contre celles-ci, le petit rire de Sovahnn s’échoua, rapidement remplacé par un souffle plus profond. Le désir diffusait sous sa chair, renforcé par la certitude qu’il n’y aurait probablement rien de plus. Ou peut être simplement exalté par la situation. Personne à l’horizon mais la possibilité malgré tout d’être surpris, la perspective du désir qui fait sauter les limites et les interdits, qui achève la conscience pour donner au corps toute liberté d’exprimer ses désirs. Ainsi son bassin roulait, ses doigts se crispaient contre lui et d’une main sur la nuque, elle l’attirait un peu plus pour approfondir le baiser, goutter sa langue, dévorer son souffle. Passer le plat de sa paume sur les vallons de son torse.
Elle se faisait l’impression d’être la même que quelques années auparavant lorsqu’elle avait vécu une agression et que pour y répondre, elle l’avait fait sans retenue, sans chercher la moindre nuance. Sa façon de faire face à quelque chose qui ne marchait pas, de prendre le contrôle, de ressentir les choses jusqu’à leur donner un caractère presque violent pour les dépasser ou les identifier. Ainsi le désir, Sovahnn s’en emparait, plongeait au cœur de ses propres ressentis sans réussir à attraper la sensation qui l’avait mise à l’affût la fois précédente. Loin d’être dans la même situation, la notion de risque n’existait peut-être pas. Suivre simplement les conseils de Riley aurait-il pu débloquer certaines peurs ? Si vite ? Si bêtement ? Ou seulement enchâssées derrière le garde-fou de la forêt ?

Chopant un instant le regard de Naveen, la jeune femme s’y perd, heureuse de retrouver une part d’insouciance dans leur relation.

« Et à quel point on galère à retourner au concept initial d'un running en forêt ?
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Lun 14 Nov 2022 - 14:13
Il le savait quelque part qu’il devait se tenir un minimum, que de commencer à l’embrasser, surtout de cette manière qui n’était pas le petit baiser classique et qui annonçait clairement le désir qui coulait dans les veines, n’était pas une bonne idée. Ils allaient dévier. Ils allaient finir forcément par dévier et dans la forêt ce n’était pas l’endroit le plus propice. Inconfortable, plein de petits insectes, de petites choses qui trainent au sol - ou sur les troncs d’arbres-, et c’était sans compter le fait qu’ils pouvaient se faire surprendre. Oui, tout cela, il le savait et pourtant à cet instant-là ses pensées étaient repoussées par tout le reste. La raison semblait disparaitre face à l’envie. Ce n’était pas forcément une très bonne chose, mais il s’en fichait. A quoi bon être raisonnable tout le temps ? Et ce n’était pas comme s’ils faisaient quelque chose de mal en plus. Non, il serait raisonnable. Au fond même s’il aimait croire l’inverse, il y a certaines choses qu’il ne pouvait pas dépasser ; ce lieu était bien trop public, bien trop ouvert pour qu’il arrive à passer une certaine limite, alors peut-être devait-il voir ça comme un avant-goût d’autres choses qui arriverait plus tard dans la journée, ou pas d’ailleurs. Il n’était pas certain de suivre bien tout ce que voulait Sovahnn alors ils verraient bien …

Et il se sentait bien là. Vivant. Quelque part désirable. Vraiment, vu comme ils se tournaient après depuis des mois, même s’ils n’avaient pas les mêmes considérations, les mêmes attentes au départ, le résultat restait quand même le même. Il lui plaisait réellement, et elle, elle avait bien compris qu’il était peut-être au stade un peu au-dessus. Mais ça, c’était un léger détail auquel il allait devoir se faire. Et il comptait bien s’adapter aux envies de la jeune femme, par ce qu’il trouvait ça normal, par ce qu’il la désirait réellement.

Oui, il était bien là. Les baisers, les caresses plus ou moins furtives échangées. Peau contre peau, ou plutôt tee-shirt contre tee-shirt ; mais la chaleur de leurs corps s’échangeait quand même un minimum. Il tentait de son cou. Son odeur, son parfum d’imprégnaient en lui agréablement. Et pourtant, il avait fini par s’éloigner quelques instants pour lui poser une simple question, luttant un instant contre l’envie de prendre ses lèvres, malheureusement la faiblesse humaine le repris d’un coup et sans même finir sa phrase il s’était de nouveau retrouvé contre elle. Il n’avait pas pu lutter contre lui-même. Au moins, il l’avait un peu fait rire, ce qui était un peu le but de la connerie qu’il avait dite. Essayer de s’échapper un peu des conventions, de montrer qu’il essayait de lâcher du lest sur la conduite « droite » que l’on devait avoir. Pas forcément trop réussi, il faut bien l’avouer, mais tant pis. Tiens toi Evans, c’est un lieu public ! lui rappelait comme un signal rouge et incandescent dans son esprit sa conscience. D’un autre côté, ce qu’il avait fait avec Sanae dans l’ascenseur n’était pas non plus des plus conventionnels et autorisé mais…. Mais ils étaient dans un lieu clos pendant une coupure de courant… il y avait peu de chance qu’ils se fassent surprendre. Lockwood quant à elle continuait de la chauffer le faisant vriller encore plus, faisant taire sa conscience au prix du désir, pur et brute. Le plus primitif, probablement.
Nouvel éloignement de la jolie blonde.

« Et à quel point on galère à retourner au concept initial d'un running en forêt ? »

Cette fois il eut un rire clair et amusé. Ouf…

« Incommensurable, me semble une réponse appropriée.»

Oh oui dieu sait qu’il avait envie de reprendre encore ses lèvres, son cou, de pouvoir sentir leurs corps l’un contre l’autre la réelle chaleur de leur peau, l’une contre l’autre. Pas ici Evans ! Est-ce que c’était un genre de test  de volonté ? Possible, et il n’était pas bien sûr d’y arriver, voire même de vouloir réussir. Etre faible, simplement humain parfois c’était bien. N’oublie pas que des familles peuvent se promener dans le coin… Et pourtant, il avait repris ses lèvres, avant de se séparer d’elle à nouveau, il allait lui proposer de repartir faire le running… a vrai dire, il avait même hésité à repartir courir pour tenter de créer un nouvel éloignement, qu’elle le suive ; Entrer dans le jeu qu’elle avait instauré un peu plus tôt, mais il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu’un coup de feu avant retentit non loin d’eux. Il sursauta ne s’y étant pas attendu. Il cligna des yeux, étonné. Forêt. Coup de feu. Petit gibier, oiseaux qui se trouvaient dans le coin …. Chasseur.

« On va peut-être essayer de retrouver le chemin… avant de se faire tirer dessus par ce qu’on nous aura pris pour des lapins, biche ou sanglier.» Il roula un peu des yeux, cette fois agacé, mais aussi inquiet. Combien d’accidents de ce genre est-ce qu’il avait vu ? Beaucoup trop… et encore ici ils étaient en « pleine » foret… mais des fois des balles perdues arrivaient jusque sur la route ou les chemins pris par les familles et ça lui mettait les nerfs. Certains chasseurs étaient tellement inconscients !! Il inspira un bon coup. « On ferait mieux de partir vite, j’vais juste nous signaler, ça m’évitera peut-être d’avoir envi de l’encastrer.» Il inspira un bon coup. Il aurait voulu trouver les bons mots pour se « signaler », mais il y en avait probablement pas   « Ne tirez pas !!!  » avait-il hurlé simplement, avant de prendre doucement Sovahnn par la main. Il regarda un peu autour d’eux, clairement pour voir s’il voyait d’où pouvait l’homme pour protéger la jolie blonde et faire rempart si jamais l’abruti tirait quand même, pour ne pas aller dans cette direction. « On est bien passé par-là tout à l’heure ?» demanda-t-il un vague sourire aux lèvres à la jolie blonde pour s’assurer qu’ils prenaient bien le bon chemin, la colère grondait toujours dans ses veines. Ils auraient pu se faire shooter et si ce n'était pas eux d’autres innocents, ou un chien qui se baladait. «D’solé» lui souffla-t-il finalement pour s’excuser de son possible comportement un peu étrange et agacé d’un coup qui n’avait rien à voir avec elle.
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Naveen Evans
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Naveen Evans
Mar 15 Nov 2022 - 0:19
Qu’elle l’aimait ce sentiment de liberté, de perte de contrôle, d’abandon sourd aux règles et aux codes. Cette sensation, Sovahnn voulait s’en remplir. Elle voulait se sentir désirable, désirer en retour, provoquer l’explosion des sens. Pas certaine de souhaiter aller au bout, elle voulait pourtant surtout cesser de penser et de s’en faire. Cesser d’imaginer grandir cette angoisse en elle. Une part s’était même déjà déliée, pas tout à fait évaporée pour autant. La jeune femme n’avait pas mis longtemps avant d’appliquer les conseils de Riley et de retrouver un peu de contact avec son propre corps. Ça datait de l’avant-veille. La première phase de recul défaite, les muscles s’étaient détendus et l’esprit avec. Le souffle à reprendre le chemin d’une profondeur désireuse, les mouvements lents et superficiels qui s’amplifient et s’accélèrent, les jambes qui tremblent, se crispent, le bassin qui roule puis s’immobilise. Le souffle se coupe, se fige, reprend. A présent comme éveillé, son corps en voulait plus, ravivé des sensations retrouvées. Électrique, elle sentait Naveen se perdre hors du droit chemin. Ses prunelles s’obscurcissaient de désir, les pupilles arrondies d’envies et toujours ce petit sourire à vous en faire fondre n’importe quelle personne normalement constituée.

De quelques mots pourtant, elle le ramenait à la réalité, incertaine de vouloir elle-même se laisser aller aux envies pourtant évidentes que son bassin exprimait clairement en roulant contre le sien, le cherchant déjà. Mais ici, maintenant ? Pas certaine. Elle aurait beau dire mais s’être déchargée de la crainte de s’enfermer en quelques semaines dans une relation sérieuse sur laquelle l’ombre de deux fantômes pèseraient… ça la libérait. Retrouver un peu de liberté, d’insouciance, dans une relation qui s’alourdissait avant même de commencer ; était tout simplement nécessaire.

La jeune femme ne répondit pas, préférant se délecter de la sensation de retrouver ses lèvres plutôt que de chercher à vraiment se détacher de lui. Naveen avait pris ses distances lui semblait-il, du moins ralenti la cadence. Et pourtant elle pouvait sentir l’envie dans leurs veines aussi bien que le tronc contre son dos. Brusquement, un sursaut. Le sien, immédiatement transmis à la jeune femme. Clignement des prunelles d’encre. Nouvel éclat. Coup de feu. Naveen se tendit immédiatement et son regard se chargea d’ombres.

« On va peut-être essayer de retrouver le chemin… avant de se faire tirer dessus par ce qu’on nous aura pris pour des lapins, biche ou sanglier.»

L’idée sembla absurde à la jeune femme. Comme étrangère à son propre monde, incapable de capter la réalité du danger, elle ne pensa un instant qu’à la forme lupine de son meilleur ami et la possibilité de s’en prendre une lors d’une nuit de pleine lune. Comme si le danger ne la concernait pas, qu’il ne pouvait simplement pas lui tomber dessus de manière aussi … conne. Se prendre une balle perdue ? Vraiment ? Par des chasseurs moldus dans une forêt moldue, lors d’un running moldu ? Naveen roula des yeux et elle y perçu l’agacement - la frustration peut être également - et l’inquiétude. Pour autant la jeune femme ne pu qu’en sourire. Se prendre une balle ici, au milieu de nulle part et probablement sans l’ombre d’un sorcier ou d’une seule personne connaissant l’existence du monde dont elle était issue et de la guerre qui s’y menait. Non mais cette blague. Elle qui avait été prise plusieurs fois dans les feux de la bataille, qui avait traversé par trois fois des zones où elle avait cru crever mille fois… impossible de faire autrement que d’en sourire. Une balle en pleine forêt. Ça serait quand même sacrément ridicule tient. « On ferait mieux de partir vite, j’vais juste nous signaler, ça m’évitera peut-être d’avoir envi de l’encastrer.»
“T’as pas tors…” Sans cesser de sourire.

Sa réaction était profondément stupide, Sovahnn en avait conscience. Non seulement il avait parfaitement raison et la jeune femme en avait conscience mais il se comportait également comme il le fallait. Elle, pourtant, n’avait qu’une pensée pour d’autres, comme si cette situation ne la concernait pas véritablement. En vérité l’idée que qui que ce soit s’en prenne une la rendait dingue. Mais il y avait toujours cette petite voix dans sa tête à faire des parallèles impossibles. Bien sûr, il aurait dû y avoir une part de trauma, une angoisse démentielle à l’idée d’être prise en chasse, d’être face à l’horreur d’un tir soudain. Mais rien. Elle se laissait entraîner par l’homme qui lui tenait la main comme une gamine dans une foule. Alors elle se revoyait avec la paume d’Enzo contre la sienne, un instant sur les bords du lac quand elle aurait voulu exploser et secouer la terre entière, un autre à l’aider à se relever dans la forêt interdite après qu’ils se soient crashés suite à son premier vol. Elle le revoyait faire apparaître une flèche lumineuse pour les guider et lorsque Naveen lui demanda s’ils étaient bien passé dans ce coin, elle regretta de n’être apte à en faire de même.

“Aucune idée.” Son vague sourire se fit un peu piteux, comme désolé de son énervement soudain. Agacement était plus adapté, une véritable colère l’aurait fait réagir très violemment à son tour. Des hommes violents, Sovahnn en avait rencontré plus que son quota et cette réaction n’en était pas.

“D’solé..” Souffla-t-il néanmoins.
“Non mais tu as raison. Y’a pas des saisons ou des zones pour ces trucs là ?” Fit-elle en continuant de suivre le mouvement. “Le nord est par là à priori.” Un geste pour désigner le sens de son propos. “On est au nord-est de Londres, donc en tablant vers le sud-ouest à priori ça semble pas débile. Donc par là.” Un signe du pouce, comme si tout était normal. Quelques troncs plus épais permettaient le développement de mousse ici et là autour d’eux, la logique n’avait fait que suivre. Bon, bien sûr un petit tour en balai aurait aidé mais il paraitrait que ce n’est pas conseillé.

Devant le regard de Naveen la jeune femme ajouta tranquillement : “J’ai déjà été paumée quelques fois dans une forêt plus épaisse.” Dans laquelle des acromentules et autres bestioles tout aussi dangereuses se baladaient comme chez… ah ben oui c’est ça, comme chez elle. That’s the point. “Y’en a beaucoup de chasseurs ?!” Oui parce que l’idée la perturbait manifestement bien davantage que d’être ciblée par l’un d’eux.
Tout en l’écoutant, la jeune femme tirait son téléphone, dégainait google map, zoomait et l’entraînait à son tour droit en direction des sentiers principaux sans plus hésiter.
Oui, parce que si fut un temps elle avait eu un Enzo pour lui apprendre des bases qu’elle n’avait pas, lui sécher les vêtements ou indiquer le chemin d’un coup de baguette, ici il y avait la version moldue : google. Ainsi de tractée, la petite blonde passait à meneuse sans y prendre gare.

Et après un instant, elle fini par se mettre à entonner avec force une chanson du moment.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Jeu 17 Nov 2022 - 11:54
Pendant un moment, il ne savait plus trop bien s’il devait ou pas remercier la balle qui était passée près d’eux et le chasseur pour les avoir coupé de la sorte. Au moins la question ne se posait plus. Ils devaient partir et espérer qu’ils n’allaient pas se prendre une balle perdue. Un peu une hantise pour le secouriste à force de voir des merdes dans le genre. Des camarades travaillant au 999, lui avaient raconté d’autres choses, où ils n’avaient pas besoin d’intervenir mais des gens qui avaient peur de se faire transpercer, d’autres qui appelaient par ce qu’il y avait une altercation entre un chasseur et un père de famille et que ça risquait de mal finir, d’autres encore par ce que leur chien avait été blessé. Parfois, des bagarres entre deux chasseurs, un qui semblait prendre en compte la santé, le bien-être des autres et la sécurité et un autre qui s’en fichait… Bref, en quelque sorte la vie de tous les jours pour lui mais se retrouver au centre était quand même quelque chose de beaucoup moins agréable. S’il avait été seul, il se serait posé moins de questions mais il ne voulait pas risquer que Sovahnn se fasse blesser !

Peut-être, qu’il devrait moins s’inquiéter, essayer de prendre du recul sur tout cela, mais il avait du mal, vraiment du mal. Et il voyait bien que Sovahnn ne semblait pas comprendre son inquiétude ce qu’il pouvait saisir, quand on n’était pas confronté aux interventions et que l’on voyait juste quelques faits divers ça et là… Il était bien normal de se dire qu’il en faisait des caisses pour pas grand-chose. Alors, il essayait de se calmer, par ce que la jolie blonde n’avait rien à voir avec son agacement et d’ailleurs lorsqu’elle lui fit un nouveau sourire en disant qu’il n’avait pas tord pendant quelques instants, il sentit la pression diminuer avant qu’elle ne regagne en intensité. Ce n’était pas le moment de lâcher prise, ou d’être moins attentif à tout ce qui se passait autour de lui. Et c’est donc ainsi qu’il la prit la main pour tenter de l’entrainer loin de là, le souci c’est qu’il ne savait plus trop dans quelle direction aller et que si, quelques minutes avant s’il s’en fichait pas, il se disait qu’ils pouvaient chercher un peu et qu’ils pourraient en plaisanter, à présent, il n’y avait plus que le stress qui coulait dans ses veines. Ne pas prendre le bon chemin, même s’ils s’étaient signalés, c’était prendre un risque si jamais ils avaient en face un abruti de première. « Ne t’inquiètes pas, c’est pas grave.» Il lui fit un chaleureux sourire vu qu’elle semblait un peu… désespérée ? Non, ce n’était pas le mot adéquat mais il n’en avait pas d’autres. Et ce fut bientôt au tour du secouriste de s’excuser.

“Non mais tu as raison. Y’a pas des saisons ou des zones pour ces trucs là ?” il lui sourit et acquiesça doucement mais n’eut pas le temps de répondre que déjà elle lui montrait où était le Nord et faisait une déduction plutôt logique. Il était un peu étonné mais elle lui avait expliqué sans qu’il ouvre la bouche qu’elle s’était déjà perdue dans des forets plus épaisses. « Tu as eu l’air d’avoir des anecdotes passionnantes sur le sujet, j’espère que l’aurais l’occasion de les entendre.» ne put-il s’empêcher de dire au premier abord. Par ce qu’il aimait entendre ce genre d’histoire, et ça lui permettrait d’en savoir aussi un peu plus sur elle. « Et oui, normalement, il y a des saisons et des zones qui ne sont pas toujours respectées malheureusement. Je ne suis peut-être un peu trop sur les nerfs, pour pas grand-chose… mais j’en vois pas mal d’accidents avec mon boulot alors ça n’aide pas.» il soupira doucement. « Un certain nombre, oui. Mais beaucoup sont raisonnables et connaissent, respectent les règles de sécurité… avec d’autres, ils tireront au moindre soupçon et des fois même proche des chemins tracés où se promènent les familles.» Heureusement, en réalité, il y en avait beaucoup qui étaient raisonnables comme il disait.

Sovahnn quant à elle… avait sorti son téléphone pour les diriger au mieux et il lui suivait, tout en continuant à bien regarder autour d’eux. Il eut un petit rire amusé lorsqu’elle se mit à chanter alors qu’il ne s’y était pas du tout attendu… au moins on ne risquait pas de les prendre pour un animal « Tu chantes super bien, tu as pris des cours à un moment donné ?» Une voix charmante jusqu’au chant, mais lui ne se joignit pas à elle « Tu m’excuseras, je chante pas avec toi, j’ai pas bien envie qu’il se mette à pleuvoir pour le moment.» il plaisantait, il n’aimait pas spécialement sa voix, il chantait pas très bien mais ce n’était pas si affreux qu’il semblait le sous-entendre… disons que c’était plutôt juste la plupart du temps avec quelques fausses notes ci et là. Et puis, surtout, il préférait entendre exclusivement la voix de la jolie blonde. Ils continuaient d’avancer dans la brousse et le chemin lui semblait quand même beaucoup plus long à présent que tout à l’heure lorsqu’ils faisaient les cons …
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Naveen Evans
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Naveen Evans
Ven 18 Nov 2022 - 21:36
Il n’est ni malin de paniquer dans une situation inoffensive, ni d’ignorer le danger au sein d’une crise. Si Sovahnn n’appartenait pas à la première catégorie, elle s’inscrivait pourtant très clairement dans la seconde. Il aurait été naturel de comprendre, voire même de sur-réagir dans une telle situation, d’autant plus au vu de son passif. Pourtant la jeune femme restait calme, ancrée dans l’impression étrange que tout ça lui passait largement au dessus. Si la balle avait atterrie dans les fourrés ou percuté un arbre non loin, sans doute aurait-elle perçu le danger. Pour l’heure pourtant, il lui semblait vaporeux, lointain. D’une manière profondément absurde au vu des actes anti-sorciers et leur importance dans sa vie personnelle, il lui semblait pourtant qu’une telle attaque ne pouvait avoir lieu par un moldu. Pas dans une forêt lors d’une balade, alors qu’il se passait un monceau de merde de la superficie du Vietnam - pourquoi le Vietnam, on ne saura pas - pour tous les sorciers ayant conscience de la situation. Alors oui, Naveen s’énervait, à raison. Grand bien lui fasse.

« Tu as eu l’air d’avoir des anecdotes passionnantes sur le sujet, j’espère que l’aurais l’occasion de les entendre.»  

Un petit sourire lui passa sur les lèvres. “Oh rien de si dingue.” Juste des histoires de créatures magiques, de guerre idéologiques, de batailles sanguinaires, d’enfants soldats ou d’orphelins survivants. Rien de fou. Juste sa vie, au jour le jour. Une existence qui méritait mille paroles mais dont elle ne pouvait rien lui évoquer. A quoi bon partir dans des simulacres de réinterprétations quand tout ce qu’elle ferait était de souligner qu’ils n’appartenaient pas au même monde ? Ainsi la jeune femme laissait couler, de nouveau heurtée dans cette distance qui l’éloignait de lui, gouffre étrange sorti de nulle part et soulignant une nouvelle fois toutes les différences existant entre… entre quoi déjà ? Leurs deux peuples ? Mais ils ne faisaient qu’un. Ou si peuple il y avait, il ne s’agirait que des sorciers issus de minorités, les sangs purs enfermés dans leur bulle et vivant dans leur petite communauté régie par leurs petites règles étriquées. Pour l’immense majorité des sorciers, ils n’étaient rien de plus que des gens comme tout le monde, plus ou moins intégrés dans les deux univers et acceptant chacune de leur particularités comme faisant partie d’un tout. Un tout auquel ils appartenaient à part entière. Alors que faire de ça, quand même le quotidien, même les conversations badines semblent devenir une part complète d’une politique crasseuse ?

“… mins tracés où se promènent les familles.»  

La jeune femme releva le regard, quitta les fougères pour croiser celui de Naveen et comprendre qu’elle avait décroché depuis longtemps, soudainement enfermée dans ses ruminations personnelles.

“Oui c’est sûr…”

Aucune idée.

Sortant son téléphone, la jeune femme se décida à reprendre les choses en main, repoussant le chemin vers lequel ses pensées l’avaient soudainement amenée, bien plus sombre et lugubre que le reste de la matinée, pour retrouver un peu de gaieté dans ses gestes et ses actions. Pas le genre à se laisser bouffer par ce genre de choses, encore moins à accepter de laisser une bande de guignols lui gâcher ses journées, et certainement pas qui accepte qu’un chasseur à la manque ne soit une source d’angoisse profonde. Ainsi elle se mit à chanter une connerie entendue en boucle à la radio, d’un tempo vif et joyeux, sans retenue ni égo.

« Tu chantes super bien, tu as pris des cours à un moment donné ?»
“Ouais c’est ça..!” Elle en roula des yeux, clairement pas certaine de réellement bien chanter. “’Pas trop mon genre, les cours, d’une manière générale tu sais…” Alors des cours de chant ? Hey, elle avait eu des cours pour transformer des choses, en apprendre plus sur des scout à pétard ou sur l’origine de la guerre de la magie … et les avaient séchés. Alors des cours de chant, il ne fallait pas trop y compter.

« Tu m’excuseras, je chante pas avec toi, j’ai pas bien envie qu’il se mette à pleuvoir pour le moment.»
“C’est ça ! Comme ça tu me laisse seule responsable ! Et ça se prétend secouriste ! Alors que j’ai besoin de secours moi là ! Je me noie dans la médiocrité de mon chant, allez, j’ai besoin d’aide !” Chiante ? Chiante. Le visage penché sur le côté, l’épaule qui lui percute le bras et ses grands yeux de chatons qui demande à jouer ? Chiante.

Sourires aux lèvres et énergie dans les muscles, la jeune femme le poussait à retrouver une part d’innocence qu’il semblait avoir perdu depuis longtemps. Une envie certaine de se retrouver sur des chemins simples, trop simples peut être. Trop éloignés de sa propre vie. Etait-ce un drame ? Etaient-ils forcés de vraiment se connaître pour se côtoyer, de développer les histoires du passé pour se comprendre ? Trop de questions. Bordel de putain de beaucoup de trop de questions alors même qu’elle avait tenu le discours du lâcher prise quelques instants plus tôt.

“Tient ! Ben le voilà le chemin principal !” Effectivement, l’allée bétonnée se dessinait au loin entre les arbres. “ Bon alors. Tu veux tenter le coup du running au travers des balles ou tu préfères rentrer ?”
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Dim 20 Nov 2022 - 15:10
Il trouvait ça presque étrange qu’elle semble si calme mais d’un côté ce n’était pas plus mal, même s’il demandait si elle avait conscience du potentiel danger qui rodait. Au final, c’était certainement ça le « problème », que ce ne soit que potentiel et pas quelque chose de vraiment tangible. Beaucoup ne semblaient voir le danger que lorsqu’il arrivait réellement. Aucun jugement là-dedans, c’était plus de simples faits. De son côté, lui semblait un peu trop s’en faire pour « si peu », après tout, il n’y avait encore eu aucun blessé. Il tenta de dissiper son agacement en lui posant une nouvelle question… enfin disons que ce n’était pas vraiment une question, mais quelque chose de très ouvert, lui laissant une grande liberté de réponse - ou de non réponse d’ailleurs-.

“Oh rien de si dingue.”

Il acquiesça doucement, il ne comptait pas insister, elle ne semblait pas vouloir en parler et il respectait totalement cela ? Il se tut donc sur le sujet et préféra continuer à parler. Il ne s’était même pas rendu compte qu’elle ne semblait plus suivre du tout ce qu’il était en train de raconter et continuait donc son monologue.

“Oui c’est sûr…”

D’accord… Il ne savait plus du tout comment prendre cette façon de parler ou plutôt de ne répondre par quelques mots alors que d’habitude elle lui semblait quand même beaucoup plus loquace. Il se racla la gorge et se dit qu’il avait juste dû l’ennuyer et qu’elle n’avait pas osé le dire.
Sovahnn avait bientôt sorti son téléphone et semblait chercher la voie à suivre tout en chantonnant. Parfait, nouveau de sujet de conversation enclenché.

“Ouais c’est ça Pas trop mon genre, les cours, d’une manière générale tu sais…”

Il eut un rire amusé, il ne pouvait que bien comprendre que les cours ne soit pas son truc, c’tait un peu son cas… après parfois lorsque cela concernait des choses que l’on aime c’était déjà beaucoup plus intéressant er buvable.

« Et bien, tu te débrouilles super bien pour quelqu’un qui n’en a pas pris…»

Il lui fit un petit clin d’œil avant d’enchainer sur une autre connerie…. Que Sovahnn s’empressa de continuer

“C’est ça ! Comme ça tu me laisse seule responsable ! Et ça se prétend secouriste ! Alors que j’ai besoin de secours moi là ! Je me noie dans la médiocrité de mon chant, allez, j’ai besoin d’aide !”

Il eut un grand rire amusé et secoua la tête. Il chercha quoi répondre, mais il fallait bien avouer qu’elle avait bien trouvé le filon et qu’elle allait peut-être avoir le dernier mot.
Non ? Non ! idée !

« Appelle un prince charmant, normalement ils sont doués pour sauver les gens ET pour bien chanter. Déso’, mais moi je n’ai pas mon diplôme dans la deuxième catégorie.»

Il eut un nouveau léger rire, néanmoins, vraiment pour lui dire plaisir, il chantonna vaguement un air connu. Pas très juste… pas très faux non plus ceci dit, mais comparé à la jolie voix de la blonde, cela paraissait bien mauvais à ses oreilles.

«Tu vas quand même pas me demander de faire la petite danse associée, n’est-ce pas ? »

Il vérifia un peu le terrain autour de lui et fit quelques pas, de façon plus comique qu’autre chose jusqu’à se prendre une fougère en pleine poire. Ce qui le fit éclater de nouveau de rire. Celle-là, c’était quand même mérité. Il avait décidé d’être plus sage par la suite et de se contenter de suivre sa … camarade, comparse du moment ! Et enfin le presque St-Graal s’afficha devant leurs yeux. Le chemin.

“Tient ! Ben le voilà le chemin principal. Bon alors. Tu veux tenter le coup du running au travers des balles ou tu préfères rentrer ?”
« Si j’me fais tirer, tu te sens prête à me porter jusqu’à ta voiture ? » dit-il en plaisantant « J’suis pour le running, et puis j’ai envie de te voir en chier un peu quand même il faut bien avouer.» Sourire en coin avant qu’il ne rajoute « Peut-être même, qu’il me prendrait l’idée de me venger…. Juste comme ça.»

Et cette fois, ce fut lui qui saisit le téléphone de la jeune femme avant de partir en sprint en restant néanmoins cette fois bien sur le chemin. Il avait rapidement pris soin de ranger le téléphone de la jolie blonde dans une ses poches afin de ne pas le faire tomber par erreur et qu’il risque de s’abimer.
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Naveen Evans
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Naveen Evans
Jeu 24 Nov 2022 - 11:30
« Et bien, tu te débrouilles super bien pour quelqu’un qui n’en a pas pris…»
“Mouais, ou alors tu as une oreille musicale de merde et t’entends pas mon chant de canard. C’est possible aussi !”

Les seules fois où la jeune femme avait vraiment chanté se résumaient en quelques berceuses pour sa fille, un karaoké étrangement mémorable tant pour son absurdité que pour les fou-rires associés, et une voix brisée à force de chanter dans les quelques concerts ou raves récentes. Pas vraiment de quoi la nommer prochaine castafiore donc - non, Sovahnn ne sait pas ce qu’est une castafiore, ya quoi ? - mais de quoi lui faire prendre cette conversation sans la moindre pression. De quoi la faire rire franchement même, face aux bétises de Naveen.
« Appelle un prince charmant, normalement ils sont doués pour sauver les gens ET pour bien chanter. Déso’, mais moi je n’ai pas mon diplôme dans la deuxième catégorie.»
“Hey, suffit de le passer hein ! Va bosser tes vocalises !” Le genre de diplôme qu’elle n’attendrait pas mais HEY, pourquoi pas ! Quant au reste..
«Tu vas quand même pas me demander de faire la petite danse associée, n’est-ce pas ? »
Bien sûr que si !
Ne répondant que d’un regard en coin, les joues creusées et les lèvres rassemblées, son opinion s’était faite évidence. D’ailleurs Naveen ne s’était pas fait prier. Gage était qu’il l’aurait fait quoi qu’elle réponde. Quelques pas de côté, vérification du terrain et elle le perdait à danser la gigue pour la faire rire. Ce qui ne loupa pas. D’autant moins qu’en se penchant, Naveen avait fini par se manger une fougère qui passait là. Agressives ces fougères ! Violentes même !

Dans tous les cas, fougères ou pas fougères, ptéridophytes de leurs états ; ils avaient retrouvé la route. Sovahnn compris sans mal qu’une telle découverte détendait significativement le secouriste qui sourit franchement. Quant à savoir s’ils se quittaient là, rentraient ou reprenaient la raison de leur présence sur les lieux, la réponse ne mit pas longtemps à se faire savoir.

« Si j’me fais tirer, tu te sens prête à me porter jusqu’à ta voiture ? » “Easy !” Non. « J’suis pour le running, et puis j’ai envie de te voir en chier un peu quand même il faut bien avouer.» Répondant par un rire franc, la jeune femme et son petit esprit de compétition bien ancré demandaient sincèrement à voir. Lui en revanche lui offrit son plus craquant sourire en coin avant de rajouter.. « Peut-être même, qu’il me prendrait l’idée de me venger…. Juste comme ça.» .. Et de la prendre par surprise. Concernant le téléphone, hein, pas… enfin ‘voyez.

A peine eut-elle le temps de comprendre le sens de ses paroles qu’une main avait plongé, attrapant son téléphone tandis que son propriétaire détalait à grande vitesse.  Une seconde à le regarder déguerpir, les lèvres entrouvertes dans une expression outrée - et quelques regards de biais sur son déhanché - et la jeune femme enclencha la seconde. Les muscles déjà lancés à pleine vitesse, le myocarde encore calme, les pulsations fortes, elle ne le rattrapa pourtant pas immédiatement. Déjà parce qu’il dépotait ce con-là ! Mais aussi parce qu’elle cherche à analyser ses mouvements, ses réactions dès qu’elle apparaissait à sa droite ou sa gauche. La joueuse de Quidditch éveillée dans ses neurones, la jeune femme feintait, analysait, jouait avec les réactions de l’autre. Un sourire sur les lèvres et les vives pulsations dans ses veines, Sovahnn accélérait, le rabattait de gauche ou de droite, se trouvait évincée mais notait ces petits jeux de jambe et de regard qu’on fait tous avant une embardée. Il aurait été tellement aisé de contre-braquer avec un balai mais ses jambes ne lui permettaient pas autant d’accélérations que ce dont elle était capable en vol. Et ça pulsait dans ses cuisses, tremblait sous ses côtes, secouait ses articulation. Qu’elle aimait ça, sentir son organisme à l’épreuve, surprendre l’autre, trouver la faille, pousser plus loin malgré les suppliques d’un corps en souffrance. Après tout, est-ce vraiment si différent ? Le regard affûté de la jeune femme agrippait ici et là le regard de Naveen, jouant autant avec lui comme une adversaire que comme une alliée. C’est que c’est beau un homme en mouvement, les gestes emportés, les gonflements du poitrail, les regards affirmés échangés lors d’une course.
Brusquement, elle se pressa contre lui dans une embardée vers la gauche. De quoi le faire réagir pour l’esquiver, mais déjà la jeune femme anticipait, pilait, passait derrière lui, attrapait son téléphone au travers de sa poche d’un geste lest. C’est que c’est large un téléphone par rapport à un vif d’or.

Le souffle lui manquait cependant, ainsi de l’éclat de son regard, la jeune femme ralentit sans le quitter des yeux… assez fière d’elle, il fallait bien l’avouer. Le mobile coincé entre deux doigts, elle le désigna devant ses yeux comme d’aucun l’aurait fait de cartes. Incapable pourtant de parler tant sa respiration se trouvait erratique, elle ne fit que sourire avant d’en rire.

“J’crois que tu me fume en cardio…”
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Dim 27 Nov 2022 - 8:57
Il eut un nouveau rire amusé et secoua la tête. Ouais, c’est vrai qu’il n’avait pas l’oreille musicale la plus affutée, c’était certain. C’est possible aussi… mais il en doutait. Il savait qu’il chantait mal, que sa sœur ne chantait pas forcément juste tout le temps… alors, il était à peu près certain de lui lorsqu’il avait raconté cela.

« Ton coloc s’y connait en musique ? Il pourra peut-être trancher, si j’suis juste mauvais ou si c’est toi qui te sous-estime ?»

Oui, il la cherchait un petit peu, juste pour rire, toujours dans une ambiance bonne enfant. Il était déjà à peu près certain de connaître la réponse, et il voulait qu’elle se l’entende dire par quelqu’un d’autre, quelqu’un en qui elle avait certainement beaucoup plus confiance, qui la connaissait mieux - et qui n’essayait pas de la draguer-. D’accord… D’accord, il avait peut-être le jugement un peu biaisé par cela, et par son oreille pas forcément des plus musicales, mais Naveen n’avait pas encore envie de se l’avouer. Alors il avait continué dans sa bêtise, sur sa lancée en essayant d’en faire toujours plus… et encore une fois pour la faire rire. Il avait de la chance, Sovahnn semblait aussi être dans le même mood que lui.

“Hey, suffit de le passer hein ! Va bosser tes vocalises !”
« Quand on sera rentré… histoire que je sois certain qu’on ne se prenne pas un ouragan en pleine face.»

Lui exagérer ? Pas du tout. Jamais ce n’était pas son genre. D’ailleurs il avait même entamé une danse idiote, alors qu’il n’était pas non plus un excellent danseur, jusqu’à se faire arrêter par une feuille de fougère en pleine tronche. LE CLOU DU SPECTACLE. Celle-là, il aurait voulu la faire, il n’y serait certainement jamais arrivé ! L’égo ne se portait pas forcément des mieux, mais là encore il préférait en rigoler tellement c’était stupide comme situation. Lorsqu’il allait vouloir le raconter à son binôme l’autre allait se foutre de sa gueule pendant au moins trois mois, il serait même certainement capable d e lui envoyer divers objets dessus en gueulant « fougère ».

Enfin, ils étaient revenus sur la bonne route et même si le danger n’était pas tout à fait écarter, dans sa tête ils risquaient moins ici et surtout ; ils seraient plus faciles à trouver en cas de souci. Merde, il était vraiment beaucoup trop terre à terre. Et à savoir s’ils allaient courir ou rentrer, Evans avait déjà sa réponse de toute faite… qui réussi là encore à faire rire la jeune femme, mais il pouvait lire dans ses yeux qu’il avait dû toucher la corde « défi » et qu’elle allait se donner à fond. Parfait. Et c’est ainsi qu’il embraya sur sa nouvelle idée de ‘vengeance’. Lui rendre la monnaie de sa pièce en lui ‘volant’ son téléphone et se tirant en courant, mais cette fois en restant bien sur la route. Lui, un véritable gamin ? Tout à fait !
Quelques instants plus tard, il l’entendait clairement derrière lui, et à chaque fois qu’il avait l’impression qu’elle approchait un peu trop il accélérait juste un peu le rythme, pas de beaucoup mais assez pour la faire trotter un peu plus. Il avait la chance d’être bon en cardio et en endurance, même si sur la vitesse pure ce n’était pas forcément le meilleur. De temps en temps leurs regards se croisaient néanmoins, et il devait se rappeler de ne pas ralentir et de regarder vite devant lui pour ne pas trop dériver. On se concentre Evans, du nerf !

Et soudain, elle avait pris le dessus et réussit à reprendre son bien. Il ralentit doucement lorsqu’elle fit de même, Sovahnn semblait en chier grave niveau respiration et il finit par prendre un rythme de marche rapide histoire de ne pas s’arrêter son plus mais qu’elle ne fasse pas de malaise vu que jusqu’ici elle avait eu l’air de ne pas arriver à dire quelques mots. Et heureusement bientôt, elle lui avait sourit avant de dire quelques mots.

“J’crois que tu me fume en cardio…”
« J’me débrouille pas trop mal pour les marathons par contre la vitesse pure j’suis déjà moins doué... et pour reprendre ton expression tu me fumes grave là-dessus. Il va donc il y avoir du boulot pour tous les deux… mais d’une certaine on est assez complémentaire.»

Complémentaire ? Pourquoi diantre est-ce qu’il avait dit ce mot à la con, même si c’était vrai.

On continue de marcher le temps que tu retrouves ton souffle ? Tu voudras refaire un petit coup après ou tu préfèreras que l’on rentre ?

Il ne voulait pas non plus l’épuiser, il était du genre à prendre le partie d’y aller petit à petit pour l’entrainement, chaque fois un peu plus ; néanmoins il ne savait pas ce que souhaitait Sovahnn et c’était ça qui primerait sur le reste de son point de vue. Il avait bien envie de lui dire qu’ils pouvaient ensuite manger un bout au restaurant - ou chez lui- ; mais se taire tant qu’il n’avait pas la réponse lui semblait quand même un peu mieux …
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Naveen Evans
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Naveen Evans
Dim 4 Déc 2022 - 1:56
Son coeur manquait d’exploser dans sa poitrine. Pourtant Sovahnn courrait ; c’était bien là la base de son rapport au mouvement. Depuis son réveil, il lui avait semblé ne jamais vraiment s’arrêter. Courir et voler. Comme un petit animal n’ayant pas véritablement conscience de ses limites, toujours avide d’aller chercher plus loin ce que son corps pourrait lui permettre de faire. C’était ainsi donc, elle courrait. Vive et insistante, finalement assez peu en contact avec les marques de fatigue que son organisme lui sifflait par moment, la jeune femme piquait quelques sprints sans discontinuer. Apte à attendre son heure, elle ne se précipitait pas pour autant. Le regard acéré, les gestes agiles, elle retrouvait surtout dans ce petit jeu une part de ce qui la constituait. Avide de compétition, c’était surtout vis à vis d’elle-même qu’elle cherchait à pousser les limites. Et ce qu’elle aimait ça ! Sentir son corps entier s’enflammer sans chercher à le brider. Lâcher les chiens, laisser aller la puissance quitte, oui, à se blesser. Peut être n’avait-elle pas appris les bonnes leçons. Peut être s’était-elle simplement désensibilisée de la notion de danger. Toujours était-il qu’elle aimait sentir la lave dans ses veines et l’acide dans ses muscles. Piquer, braquer, virer de bord et jouer avec les réactions de l’adversaire. La joueuse de Quidditch avait ça dans le sang, quoi qu’on en dise et quoi qu’on en pense. Sans doute attribuerait-il ça à ses histoires de basket et elle-même en s’entraînant avec Riley, devait avouer qu’il y avait dans cette discipline quelque chose de semblable qui lui plaisait. Pourtant son corps n’était pas au maximum de ses capacités, il était là une évidence dont elle ne pouvait se défaire. Elle qui avait avalé elle ne savait combien de kilomètres en courant autour du lac avec Enzo, Alec ou même Riley ou Jordane, sentait qu’elle fatiguait bien plus qu’elle ne l’aurait dû. Son cœur frappait à tout rompre et ses veines pulsait convulsivement. Ses genoux tiraient, ses chevilles aussi, quant à ses tendons, ils tiraillaient un peu. Bref : c’était bon. Bon de sentir ses limites, de comprendre où les situer, de savoir son corps vivant et apte à vous porter, de le comprendre capable d’entraîner des pics de vitesse ou des brusques embardées. Bon d’en souffrir, même. Car elle avait toujours préféré mille fois les contraintes d’une douleur que l’immobilité apathique. Souffrir d’avoir trop pousser, c’est avoir pu le faire avant tout. Et pour ça, elle ne chérirait jamais assez ce corps qui, fort d’avoir trop morflé, encaissait encore.

Dans un sourire, elle songea aux dires de son amie. Car oui, ce corps elle l’aimait malgré ses défaillances. Peut-être ne le lui avait-elle pas assez dit ces derniers temps, quitte à en perdre de vue l’essentiel.

« J’me débrouille pas trop mal pour les marathons par contre la vitesse pure j’suis déjà moins doué... et pour reprendre ton expression tu me fumes grave là-dessus. Il va donc il y avoir du boulot pour tous les deux… mais d’une certaine on est assez complémentaire.»

Il fallait l’avouer, plusieurs fois la jeune femme avait songé être capable de pousser la vitesse à son maximum pour le prendre de court et récupérer son bien. Mais à aller trop vite, on risque surtout d’abattre ses cartes et de donner trop d’informations à l’autre. Sans doute un réflexe de joueuse bien plus que celui d’une joggeuse tout à fait classique jouant au chat avec son crush du moment. Davantage dans une optique de jeu du chat et de la souris que d’une véritable course sérieuse.
Quant à répondre… Sovahnn récupérait déjà son souffle. Le talon des paumes contre ses cuisses, le dos rond, la jeune femme riait en douceur sans quitter Naveen du regard. Ses boucles brunes ondulaient contre son front brillant et l’une d’elle formait une virgule non loin de son œil droit. Toujours riant, comme s’il était sans cesse investi d’une mission mystique de poser un doux amusement sur le monde.
Quand à être complémentaires ? Ça l’amusait, tout bêtement. Aucune surinterprétation, Sovahnn se la jouait simple dans son rapport à l’autre.
Déroulant le dos, elle ouvrit la poitrine pour respirer plus profondément, retrouvant déjà un rythme plus posé.

“On continue de marcher le temps que tu retrouves ton souffle ? Tu voudras refaire un petit coup après ou tu préfèreras que l’on rentre ?”
Un sourire aux lèvres, l’ancienne Poufsouffle lui fit signe du menton de continuer. Mieux valait marcher plutôt qu’un arrêt complet mettant le corps dans un immobilisme dont il peinerait à sortir.
“Tant de questions… tout ça pour me proposer un “petit coup”, c’est presque indécent..” Un petit sourire en coin, le regard qui se moque autant qu’il provoque, la jeune femme rit largement en le sentant une seconde prit de court. Mais déjà elle reprenait. “J’te propose un truc : On se fait un fractionné. Non parce qu’on est bien mignons, mais effectivement si je dois te suivre pour un marathon, j’ai un niveau à retrouver moi. Je sais pas… 5/4/3 ? 5 min de course en rythme de croisière, 4’ en accéléré et 3’ tranquille voire en marche rapide si besoin. Jusqu’à retrouver la voiture ?”

Ça, c’était sur le papier. Pourtant dans la réalité, en retrouvant leur chemin et en se rapprochant du parking, la jeune femme ne tarda pas à lui faire signe de repartir sur une petite boucle. 5km, rien de bien méchant. Le besoin de pousser son corps sillonnait ses veines et à chaque fois qu’elle accélérait pour faire vibrer ses muscles à les tendre comme des arcs, une injection de bien être lui fusillait les nerfs. Sovahnn ne sentit pas la fatigue jusqu’à ce qu’ils retrouvent la voiture et qu’après un dernier sprint, cherchant l’un et l’autre à arrêter en premier à la barrière de bois qui séparait l’espace de stationnement du chemin de terre, ils finirent par ralentir et revenir au pas.

“Si on se fait… une sortie longue… et une courte par semaine, ça le fait ça non ?” Le souffle court, la jeune femme marchait les bras ballants et le menton haut. Les mouvements vifs de son torse hachèrent alors ses paroles. Pourtant peu à peu, en rejoignant voiture et moto, son souffle lui revint.

“Et maintenant, t’as prévu quoi ?” La question lui sembla mal formulée. Sans doute se la posait-elle d’ailleurs à elle-même ; d’une certaine façon.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Mar 6 Déc 2022 - 9:17
Ils avaient fini par arrêter la course pour reprendre leur souffle, et la nouvelle conversation glissait donc entre eux tranquillement. Il aurait certainement pu faire une vanne ou deux sous-entendus sur l’endurance VS la vitesse, mais il était resté sage. Non pas peur du jugement, mais plus de la mettre mal à l’aise ou qu’elle y voit un moment où il voulait lui faire passer un message quelconque et donc qu’il la pousse vers un endroit où elle n’avait pas forcément envie d’aller. Les limites de leur mise au point lui semblaient à la fois très larges et si exiguës en d’autres moments. Il comprendrait certainement vite tout cela -et surtout qu’il se prenait trop la tête pour pas grand-chose- mais pour l’instant, il avait surtout l’impression de nager un peu dans des eaux inconnues et il essayait de composer au mieux avec, et ce n’était pas des plus simples. Il essayait vraiment de faire de son mieux pour ne pas qu’elle se sente oppressée par quoi que se soit et que les choses puissent suivre leur cours comme elle le sentait, comme elle souhaitait ; il préférait donc toujours plaisanter, rire, raconter des conneries, rester sur des discours légers.

La jeune femme avait bientôt accepté la marche et ils avaient donc repris une légère allure pour éviter que leurs corps s’installe d’une douce torpeur immobile. “Tant de questions… tout ça pour me proposer un “petit coup”, c’est presque indécent » Il eut un léger rire et il lui fit un petit clin d’œil, il lui aurait bien répondu mais déjà elle avait repris lui coupant par la même occasion une petite vanne sur bas-côté. “J’te propose un truc : On se fait un fractionné. Non parce qu’on est bien mignons, mais effectivement si je dois te suivre pour un marathon, j’ai un niveau à retrouver moi. Je sais pas… 5/4/3 ? 5 min de course en rythme de croisière, 4’ en accéléré et 3’ tranquille voire en marche rapide si besoin. Jusqu’à retrouver la voiture ?” Pendant quelques instants il la regarda un peu perplexe, il ne s’était pas attendu à ce qu’elle ait une telle réflexion et qu’elle semble s’y connaître autant sur le sujet. Il réfléchit néanmoins à ce qu’elle venait de proposer pour voir si ça semblait faisable et il répondit bientôt « Ca me va ! On fait ça ! Tu t’y connaissais avant, ou tu as juste potassé un peu le sujet avant de venir ?» Ne put-il s’empêcher de demander plus amusé qu’autre chose. Il était intrigué par cela, mais ça montrait également qu’elle était encore pleine de surprises. Ils avaient donc commencé à suivre ces directives mais bientôt ils étaient arrivés à la voiture et Lockwood lui avait fait signe de faire une nouvelle petite boucle. Il n’était pas certain que pour une première fois ce soit bien raisonnable, surtout qu’elle n’avait toujours pas mangé mais il ne se voyait pas dire « non », non plus, il avait assez été traité de « papa ». Il se disait qu’elle était assez grande pour prendre ses propres décisions et qu’elle devait savoir ce qu’elle faisait, alors il se tut même si ça le titillait beaucoup d’ouvrir la bouche. Et enfin, les nouveaux kilomètres avalés, ils étaient de retour à la voiture. Souffle court, il se sentait néanmoins plus calme que le matin. Il bougeait un peu ses épaules comme pour se décontracter un peu les hauts muscles.

“Si on se fait… une sortie longue… et une courte par semaine, ça le fait ça non ?” Se voir deux fois par semaine, donc. Ca c’était une idée qui lui plaisait beaucoup mais il tenta de se refreiner comme il le pouvait pas ce qu’il y avait un autre point essentiel à tenir en compte. « On peut s’en faire une sans souci sur un de mes jours de repos, pour la deuxième on peut tenter, mais je ne sais pas trop si on pourra le faire toutes les semaines, ça dépendra pas mal de mes horaires et de tes dispos aussi.» S’il fallait qu’elle fasse garder sa fille à chaque fois, peut-être que ça serait aussi compliqué au bout d’un moment. Mais il avait conscience que le principal problème rester ses horaires à lui qui n’étaient jamais les mêmes. Entre deux grandes respirations, il lui dédia son plus beau sourire et rajouta « Mais ça serait vraiment quelque chose de chouette en tout cas !»

Ils avaient approché de la voiture lorsqu’elle posa LA question. “Et maintenant, t’as prévu quoi ?” C’est vrai ça, qu’est-ce qu’il avait prévu maintenant ? « On peut aller manger quelque chose et on avise une fois en ville ce que l’on peut faire après, et suivant le temps que tu as de disponible.» Pourtant, clairement, il lui aurait bien proposé de passer du temps chez lui, rien que tous les deux, sans risque de se faire heurter, bousculer par d’autres passants ; sans risque de se faire toucher par une balle. Une bulle qui ne serait rien qu’à eux pendant un court temps. Il hésita quelques instants. « Ou sinon tu viens chez moi et j’te fais des pancakes ? » Des pancakes… C’st précis ça Naveen. Un peu trop peut-être d’ailleurs et pourtant ça lui était venu assez naturellement, quelque part par ce que c’était certainement ce qu’il aimait se faire après un bon entrainement… Elle avait donc le choix, aller manger en ville ou chez lui, ou faire totalement autre chose. Et si elle n’avait toujours pas la dalle, lui par contre avait déjà faim.



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Naveen Evans
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Naveen Evans
Mar 6 Déc 2022 - 18:16
« On peut s’en faire une sans souci sur un de mes jours de repos, pour la deuxième on peut tenter, mais je ne sais pas trop si on pourra le faire toutes les semaines, ça dépendra pas mal de mes horaires et de tes dispos aussi.»

Ok, peut être avait-elle parlé un peu vite sans prendre en compte les difficultés réelles et matérielles à se retrouver aussi souvent disponibles au même moment. A Poudlard, la jeune femme courrait trois fois par semaine et avait repris le rythme d’une sortie par semaine depuis quelques temps déjà. Ainsi elle avait parlé par habitude plus que par réel pragmatisme.

“Oui c’est vrai” Ni déception ni autre émotions, seulement la réflexion réaliste de la situation. Avec un petit sourire en coin, Sovahnn le vit reprendre sa respiration comme si son corps prenait soudainement conscience que la tirade s’était réalisée dans une semi-apnée et qu’il pouvait être intéressant de reprendre son souffle. « Mais ça serait vraiment quelque chose de chouette en tout cas !»
“Yep !”

Dans ses veines, le bien-être sifflait joyeusement. C’était toujours ainsi à chaque fois qu’elle s’agitait. D’ailleurs en vérité, elle sentait toujours grésiller ce besoin d’aller plus loin, de fournir plus d’effort, de pousser la charge. Sans doute était-elle simplement faite comme ça. Bientôt il y aurait sa sortie solo de run, les entraînements de Quidditch, ceux qu’elle faisait avec Riley pour le fun et la compet et qui se terminaient régulièrement sur le terrain de basket puisque depuis son mensonge à Naveen, Sovahnn lui avait demandé de la mettre à niveau… et puis le chantier du toit, les sorties en skate, les tours en Californie qui se terminaient souvent à l’eau. Le surf, même, quand l’occasion se présentait. Sovahnn était en manque de mouvement, sans cesse. Alors ajouter une préparation au marathon ?! Hey, pourquoi pas !
A un moment il allait surtout falloir caser entre tout ça, sa vie sociale et sa vie familiale… du boulot. Arg.

Mais pour l’heure l’électricité de l’impatience lui pulsait toujours dans les nerfs. Comme si son corps réclamait encore plus. A vivre toujours plus fort, dans l’empressement d’un souffle de vie né de l’immobilisme. De là était venue cette question. Sans ce truc qui lui pressait les nerfs, sans doute ne se serait-elle jamais embarquée là dedans. Pas après ce moment passé ensembles chez lui, pas alors qu’il y avait un sous-texte énorme dont elle n’était pas inconsciente.

« On peut aller manger quelque chose et on avise une fois en ville ce que l’on peut faire après, et suivant le temps que tu as de disponible.» Ah ok donc on part sur l’option “passer la matinée ensembles”, d’accord très bien. En ville pour manger un truc, encore trempés de sueurs ? Ça va, tu ne chopes pas toutes les idées qui passent pour passer le plus de temps possible avec elle, toi ?
Un petit sourire en coin sur les lèvres, Sovahnn le vit hésiter pendant qu’elle retrouvait enfin une respiration bien plus habituelle. « Ou sinon tu viens chez moi et j’te fais des pancakes ? »
La voilà, la proposition évidente et l’incertitude sous la chair de la jeune femme. Ni certaine de vouloir se mettre dans une situation qui poserait peut être problème, ni réellement partante pour refuser l’invitation.

Ecouter son instinct on a dit.

De quoi tu as peur ? De conduire en ville et d’avoir mal. Ok. De quoi tu as envie ? De passer du temps avec lui.
Bon. Bah voilà. Depuis quand t’es du genre à gamberger mille ans ?

“J’propose un truc : Tu me suis et je vais rendre la bagnole à la belle famille. Enfin celle de Liya. Nan enfin, la mienne aussi mais.. Enfin bref. Je fais ça, et ensuite tu m’embarques chez toi. J’ai pas envie de conduire sur un chemin que je ne connais pas en ville donc ça m’arrange comme ça. Et puis… aller manger en ville là tout de suite ? On est dégueus, c’est pas ouf.” Voilà. Mieux. On marche à l’instinct et on évite de faire du sur place. “Tu marches ?” Déjà la main tendue vers lui pour qu’il lui rende ses clefs.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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Sovahnn Dawn Lockwood
Jeu 8 Déc 2022 - 21:05
Bien sûr qu’il aurait juste aimé lui dire oui pour les deux sorties par semaine, mais il préférait être clair dès à présent, par ce qu’il savait très bien comment ça allait se passer. Les jours où il bossait, il ne savait jamais vraiment quand il finissait, si une intervention allait arriver à la dernière minute ou être plus longue qu’une autre… et pour courir, il fallait qu’il fasse un minimum jour alors le timing était plus que limité. Fort heureusement pour lui, Sovahnn ne semblait pas mal le prendre bien au contraire comme à son habitude elle était compréhensive, elle le connaissait de toute manière assez pour savoir qu’il avait des horaires un peu particuliers et que ce n’était pas un simple mensonge par pure flemme ou pour se défiler « gentiment ». Maintenant que cette partie était réglée, il ne restait plus qu’à savoir ce qu’ils allaient bien pouvoir faire après, sans trop réfléchir, par ce qu’il n’en ressortirait rien de bon là-dedans, il avait tenté de lui sortir plusieurs solutions histoire qu’elle ait un maximum de liberté, qu’elle puisse vraiment choisir… même s’il est vrai qu’elle pouvait toujours dire non et proposer autre chose.

Bien sûr, il avait ses propres envies, ses idées derrière la tête, mais il ne savait pas si Sovahnn aurait toujours envie de ce qu’ils avaient commencé dans les bois. Ne pas trop espérer, ne pas trop se monter la tête. Voir au fil des minutes qui passeraient tout simplement. Il avait bien compris que c’était comme ça que la jolie bonde allait essayer de vivre, que c’était un peu son leitmotiv. Il espérait fort que cette proposition de pancakes n’était pas de trop, mais il trouvait ça quand même plus sympa, plus intimiste et plus tranquille qu’un autre restaurant… mais il pouvait comprendre qu’elle n’était peut-être plus prête à être enfermée dans la même pièce que lui dans un lieu réellement clos par « peur » de ce qui pourrait s’y passer. Peur n’était pas forcément le bon mot, mais Naveen n’en avait pas forcément un de meilleur pour l’instant : ils s’étaient expliqués sur leurs attentes, mais il y avait toujours des zones d’ombre.

“J’propose un truc : Tu me suis et je vais rendre la bagnole à la belle famille. Enfin celle de Liya. Nan enfin, la mienne aussi mais.. Enfin bref. Je fais ça, et ensuite tu m’embarques chez toi. J’ai pas envie de conduire sur un chemin que je ne connais pas en ville donc ça m’arrange comme ça. Et puis… aller manger en ville là tout de suite ? On est dégueus, c’est pas ouf.” Ah oui, c’est vrai que dans le monde normal aller manger en ville plein de transpiration ce n’était pas quelque chose de normal, il est vrai qu’après certaines interventions ils se prenaient des petits trucs à bouffer avec son binôme dehors, alors qu’ils n’étaient pas très propres… Hum. Mais c’est vrai que là ce n’était pas dans le cadre du boulot. Néanmoins quelque chose l’avait interpellé, il allait répliquer mais elle avait bientôt ajouté un petit “Tu marches ?” il acquiesça et lui fit son plus charmant sourire, sans même trop s’en rendre compte. « Déjà, est-ce que tu te sens de reprendre la moto ? Promis j’irai doucement…» Non, par ce que pour l’embarquer chez lui … et bien ils n’avaient pas trop d’autres choix. « Mais sinon je marche ! » Est-ce qu’il pourrait décemment lui proposer de prendre une douche en arrivant ? « Et ouais, t’as raison pour la vile ! Vieille habitude au taff’ quand on a des gardes sans fin… c’est pas super glamour mais la réalité.» Autant assumer jusqu’au bout, il n’était certainement plus à ça près de toute manière ! Il se tut quelques instants et se dirigea ensuite vers sa moto « Du coup, j’te suis jusqu’à chez eux ou tu préfères que je t’attende genre à un pâté de maison ?» Il pouvait comprendre qu’elle n’avait pas envie d’être vue avec un autre mec auprès de sa belle famille… Et elle craignait peut-être de lui demander d’attendre plus loin de peur qu’il le prenne mal, Naveen avait donc choisi de prendre les devants.
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Naveen Evans
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Ven 9 Déc 2022 - 0:27
Pas son genre, surtout, de supposer que l’autre pouvait s’esquiver en lui racontait mille mensonges pour se débarrasser d’elle. Si elle devait passer sa vie à interroger chacune des intentions des autres, elle risquait d’y perdre une énergie considérable. Sans compter que ce type de réactions existaient si loin de ses considérations que la jeune femme ne pouvait les envisager.

« Déjà, est-ce que tu te sens de reprendre la moto ? Promis j’irai doucement…»   Voilà, il venait de résumer toute l’étendue de ses interrogations. Est-ce qu’elle se sentait de le faire ? Pas plus que ça, pour être très honnête. D’un autre côté, elle n’était plus à Poudlard, la circulation faisait partie de son quotidien et il faudrait bien réussir à passer à autre chose. On ne se prends pas un camion tous les jours non ? Si ? Une pensée pour Enzo qui s’était mangé une voiture en ville ? Évidemment. “J’en sais rien. Mais c’est pas en restant à distance que je vais passer le cap. Remonter à cheval, ce genre de trucs…” Elle songeait davantage aux chutes vertigineuses qu’on pouvait vivre au Quidditch plus qu’à l’équitation mais le résultat final était le même. « Mais sinon je marche ! » Tu m’étonnes qu’il marche… Ahem. Un petit sourire aux lèvres, Sovahnn acquiesça. « Et ouais, t’as raison pour la ville ! Vieille habitude au taff’ quand on a des gardes sans fin… c’est pas super glamour mais la réalité.»
“Oh j’avais compris t’inquiètes’ !”

Ils étaient revenus jusqu’aux véhicules et Naveen ajouta « Du coup, j’te suis jusqu’à chez eux ou tu préfères que je t’attende genre à un pâté de maison ?»
“Oh tu m’attends où tu veux, ‘t’en fais pas.” Avec le recul, elle se demandait pourquoi elle n’avait pas profondément simplifié les choses. En lui proposant de venir chez elle, elle pouvait simplement laisser la voiture prêtée chez elle où quelqu’un l’aurait récupérée. Mais non. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Pourquoi, surtout, renâcler ainsi à lui faire passer la porte de chez elle ? La jeune femme se découvrait bien plus méfiante qu’elle ne l’avait imaginé. C’était étonnant comme son rapport à l’autre semblait perturbé dans l’espace de cette grande ville. A Poudlard, sans connaître tous ceux qu’elle croisait, elle avait toujours des points d’appuis. Untel qui connaît untel qui a entendu parler de machin. Naveen était isolé de toutes ses relations et peut être peinait-elle dont davantage à lui permettre d’entrer ne serait-ce que dans un cadre légèrement plus resserré de son existence. De l’entendre énoncer à voix haute qu’elle pourrait être gênée de l’amener près de chez les Dissemba, voilà qu’elle se demandait si elle devrait l’éviter. Si amener ainsi un étranger auprès de cette famille qu’elle voulait protéger et aimait comme la sienne était dangereux. Sans mot dire, la jeune femme avait repris le volant, soudainement assaillie de questions qu’elle n’avait pas envie de se poser. Pourquoi tout devait-il toujours être marqué de l’angoisse d’une saloperie de guerre qui leur prenait toujours plus ? Contrairement à l’allée, sa conduite fut bien plus saccadée et fit grimper dans ses nerfs la boule de l’angoisse à l’approche des bruits de la ville. Elle augmenta le son jusqu’à ce qu’il bourdonne à ses oreilles et ne couvre le reste. Elle en aurait chialé de ces ascenseurs émotionnels. Refusait, surtout, de se laisser bouffer par ce genre de considérations qui n’appartenaient en aucun cas à cette relation. C’était là des balles perdues qu’il fallait combattre, sans cesse. Rien d’étonnant à ce qu’ils fatiguent, parfois. Mais aujourd’hui Sovahnn ne fatiguait pas, elle enrageait. Elle bouillait d’une force presque froide l’amenant à haïr ces pensées rigides venues parasiter sa conscience.

C’était simple : elle refusait d’être l’esclave d’une haine qui n’était pas la sienne. De céder sous le joug de la peur de l’autre.

Pourtant lorsqu’ils arrivèrent, Sovahnn fut soulagée d’être accueillie par le père de Zachary. Elle gardait en tête que Layla était d’un profil parfait pour avoir rejoint la Garde. Avant, ou après la mort de son frère. Mais qu’elle y appartienne lui semblait plus que probable. Ainsi, outre l’angoisse qui la malmenait sans cesse, Sovahnn avait sentit une pointe de panique apparaître à l’idée que, peut être, elle puisse se faire manipuler et montrer ses liens avec … panaro. Totalement parano. Une foutue paranoïa qui ne lui appartenait pas. De foutues angoisse de provoquer un drame, de tenir des secrets qui n’étaient pas les siens, de prendre des chocs qu’elle ne méritait pas. De perdre quelqu’un d’autre. D’attirer le malheur sur une famille qui avait déjà tant à pleurer.

Elle donna le change. Sourire, petites blagues, questions sur sa fille apparemment partie faire une ballade avec sa grand mère et sa tante. Et oui, tout était très bien allé avec la voiture, merci de demander. Merci de l’avoir prêtée. Merci de l’avoir proposé. Merci d’être là. Merci de vous comporter en famille quand la mienne est désespérément aux abonnés absents. Merci. D’avoir élevé un fils pareil. Merci pour le reste.

Oui, Sovahnn avait donné le change. Ses yeux brillaient un peu plus pourtant. Ses poumons légèrement trop gonflés. Son dos un peu trop droit.

Et elle n’avait pas fait signe à Naveen de venir.

Finalement pas si forte que ça, elle avait laissé des doutes qui ne lui appartenaient pas remonter le long de ses nerfs, droit jusqu’au cœur.

Elle était vive pourtant en retrouvant le secouriste. Le sourire fort et le menton relevé. Ça tremblait à l’intérieur, mais Sovahnn luttait, encore et encore pour repousser l’acide. Pour reprendre le dessus, pour ne pas laisser la boue putride de cette guerre ignoble gâcher chaque instant, chaque pensée, chaque relation. Refusait de ronger ce lien par des foutus éclats d’obus. Sans lui laisser le chois, une main abandonnée sur son torse, elle se hissa à l’arrière de la moto en coulant la caresse le long de sa taille, un sourire déterminé sur les lèvres. “Tu m’embarques ?” D’un geste, elle s’empara du casque, le mit sans attendre d’y être aidée, prête à enrouler ses bras autour de son chauffeur.
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Sovahnn Dawn Lockwood
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