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Nuit tranquille - Eireen

 :: Londres :: Est de Londres :: ─ Bords de la Tamise
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Dim 27 Mar 2022 - 14:37


  8 Aout 2016 ?



« Tu comptes réellement me forcer à passer la soirée entouré d’une bande de sang de bourbe ? »
« Oh moi j’t’oblige à rien. C’est toi qui as décidé de lécher le boule de mon paternel. Tu fais bien c’que tu veux. » Les mains dans les poches, le torse en arrière et un sourire piquant peint sur ses lèvres moqueuses, Alec ne put s’empêcher de lui adresser un regard mordant qu’il vit agresser immédiatement son cousin.
« Oh ta gueule Alec, tu crois que je vais te laisser en remettre un coup, tu crois pas que la famille a assez morflé avec tes conneries ? » L’homme était piqué au vif, Alec le voyait, toujours fort amusé d’amener ceux qui voulaient le museler à craquer, emportés sur la pente de l’énervement.
« Et pourtant coup il y aura… » Sur ses lèvres, le sourire du branleur qu’il pouvait être. « Navré, c’est pas toi qui décide où ma royale bite de Rivers peut traîner. » Le sourire fut mordant, les prunelles pétillant de cette chose brute et violente dans ses yeux. Profondément moqueur, Alec cherchait à le voir sortir de ses gongs, conscient que son cousin tentait de lui servir l’option « pote » plutôt que « bourreau ». Ainsi la conversation se poursuivit sans que Ian ne trouve de quoi l’éloigner raisonnablement de la soirée à laquelle le plus jeune se rendit avec toute l’insolence qui le caractérisait. Alec aurait bien sûr pu simplement traîner dans un bar pour cette soirée libre… mais ainsi il n’aurait pas vu le malaise du plus jeune de ses cousins se peindre sur ses traits endurcis au contact d’une bande de jeunes moldus s’agglutinant déjà aux abords de la grande bâtissent aux hautes baies vitrées aux sombres reflets de la Tamine. La tension fut de courte durée, déjà rattrapée par les habitudes du plus âgé des Rivers de compenser sa haine par une part certaine de manipulation.

« Allez, détends-toi et profite de la soirée. Promis ils sont pas si différents. » La main d’Alec vint lui claquer contre le bras, amusé par les efforts que son cousin faisait pour jouer la carte de l’amitié plutôt que d’entrer dans la lutte franche et violente. Un jour celui-ci en aurait marre et montrerait son vrai visage, lui broyant sans doute le sien. Mais en attendant il lui restait toujours moyen de le rendre chèvre à force de le faire tourner en bourrique. Et puis, dans le fond de son esprit, l’espoir un peu irréel de lui faire voir les choses autrement comme lui-même avait appris à le faire au fil des années en contact avec d’autres personnes que les sangs purs aux opinions douteuses. Quand aux siennes ? Son alliance dans la poche pour dissimuler l'existence de son mariage forcé -et ouvert - Alec ne voulait simplement pas y songer.

Quoi de mieux alors, qu’une soirée ? Enfin plus ou moins débarrassé de celui qui le tenait sans cesse à l’œil pour s’assurer qu’il n’avait pas de contacts suspects, Alec étant soupçonné d’être un traître à son sang protégeant les ennemis des Supérieurs. Chose qu’il était effectivement.
Sourire aux lèvres pourtant, à prendre place dans cette grande bâtisse qui, sur les docks, avait sans doute été un bâtiment de la Marine avant d’être recyclé en établissement de restauration. Boite de nuit ? Bar ? Un peu des trois à la fois sans doute. « Au fut et à mesure » était le refuge des étudiants depuis bien des années et présent et cette soirée rassemblait comme souvent plusieurs cursus mélangés. Les jeunes s’amassaient ça et là dans la grande pièce du bas, souvent agglutinés près du bar ou des snookers du fond. En levant les yeux, Alec vit plusieurs personnes adossées aux les rambardes de la mezzanine ouverte du grand bâtiment au style moderne, industriel même. Bientôt un verre à la main, puis un second, un troisième et une femme à son bras. La musique et les rires, les inconnus qui se rapprochent, se parlent, se reconnaissent peut-être. Frôlant les corps, les lèvres contre la nuque d’une étudiante de Lette, Alec lâchait prise de sa situation devenue intenable depuis plus de deux mois. L’esprit ailleurs, embrumé par l’alcool et quelques taffes d’un truc qu’il soupçonnait ne pas être de la weed, le jeune Rivers décollait un peu de l’ambiance morose imposée par sa famille et les sangs purs acharnés à lui mener la vie dure. S’il ne lâchait jamais une information, qu’importe la violence de ceux à qui il devait faire face, Alec devait pourtant vivre avec certains de ses choix de vie autant que l’angoisse dévorante que les proches dont il ne pouvait s’approcher officiellement sans les mettre en danger puissent tomber par sa faute. Alors ce type de moments était nécessaire. Passer de femmes en femmes, s’esquiver sans doute avec l’une d’elle, le plaisir pour seule boussole avant de se séparer et de passer à autre chose. Sans pression, sans même compter véritablement rappeler qui que ce soit ou seulement se souvenir de leurs noms. Juste profiter de la soirée sans la moindre pression. Une nuit tranquille. Rien que ça. Voilà tout ce que Rivers demandait.

C’est bien plus tard dans la soirée qu’il fini par poser les yeux sur son cousin afin de le repérer dans la foule. En pleine discussion avec une toute autre nana.
Tout en tirant sur un joint, les oreilles apaisées par le rire vif d’une belle rousse à ses côtés, Alec se prit à esquisser un sourire, espérant dans le bruit sourd des emplis que Ian finisse par voir ce que lui-même avait fini par comprendre. Et puis sans véritablement chercher plus loin, il rendit son bien à la jeune femme – Julie. Julia ? Ju…liette ? – tout en l’emportant d’un bras autour de sa hanche jusqu’à l’étage. Là, Alec déposa sa bière sur une table basse tout en s’écroulant dans les profonds fauteuils répartis tout le long de la mezzanine. Là la musique était moins forte et les quelques fenêtres entrouvertes laissaient filtrer des filets d’air frais. Non loin, un groupe de geek jouait à des jeux de société, d’autres à une console qu’Alec s’étonnait depuis des mois de voir toujours ici sans que personne ne songe apparemment à la voler. Il fallait dire qu’il y avait de tout ici et surtout une bonne ambiance. Ou du moins il y en avait une avec Ju… Ju’, jusqu’à ce qu’elle ne se relève brusquement, s’extrayant de leur rapprochement physique doucement grappillé pour aller rejoindre un nouvel arrivant qu’Alec distingua à peine. Qu’il s’agisse du mec de la nana, d’un crush ou d’un grand frère trop zélé, Rivers l’avait compris : c’était mort pour la fin de soirée !

Tout en lâchant un rire étrangement joyeux pour la situation, l’ancien Serpentard laissait retomber son crâne sur l’arrière du dossier, roulant un instant contre son bras avant de se redresser.

« J’crois j’me suis fait avoir dans l’histoire… » Pas la moindre trace de colère sur ses traits, bon joueur dans l’échec. Sans véritablement chercher qui que ce soit, son regard fini par tomber sur une jeune femme non loin. Une belle blonde au sourire enjôleur qui semblait avoir suivi la scène sans qu’il en soit certain. Un sourire calme sur ses traits pour toute réponse au regard capté, Alec rajouta un sobre « Salut ! » sans doute un peu charmeur par essence. Coup d’œil sur la table : c’est qu’elle avait récupéré la weed au passage. Son achat, cela dit en passant. L’information vint et repartit, déjà évacuée d’un battement de paupières. « Alec. J’suis en droit. Et manifestement moins intéressant que le beau brun ténébreux.. » C’était effectivement avec un petit sourire en coin qu’il vit repasser le couple à sa droite, bras dessus-bras-dessous, partis s’assoir sans un regard dans des poufs libres au fond de l’étage.

Le coup d’œil moqueur fut de courte durée, revenant sur la jeune femme dont la présence l’intéressait soudainement bien plus que son râteau du soir.


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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Dim 27 Mar 2022 - 21:49
Si j’avais toujours aimé sortir avec des amis lors de ma vie à Limerick, j’avais découvert le véritable sens de fête étudiante après avoir intègre l’Univercity Collège de Londres. Si elle était l’université la plus prestigieuse de la capitale anglaise, elle n’était pas la seule. Et si elle dotait déjà la ville de pas mal d’étudiant, imaginez le nombre qu’ils y avaient au total une fois toutes les universités assemblées. La rivalité encore les différents établissements existé lorsqu’il s’agissait d’étude, mais disparaissait lorsqu’il s’agissait de fête. Quoiqu’il n’était pas rare que chaque établissement veuille obtenir le titre de la fête la plus mémorable. L’avantage de ce concours, c’est qu’il y avait toujours une fête étudiante quelque part en ville. Même pendant les vacances d’été.

Preuve en était ce soir alors que je me rendais à l’une d’entre elles. Nous étions un petit groupe à avoir quitté le quartier de Bloomsbury pour rejoindre l’Est de Londres en métro. Nous aimions la fête, mais nous restions un minimum prudent. Les journaux avaient rapporté pas mal d’incident dans les rues de Londres depuis le début d’année et nous nous étions donc adaptés au risque. Nous nous déplacions à plusieurs une fois le soir venu. Le groupe était moins étoffé qu’en tant de cours, puisque beaucoup n’étaient pas restées en ville pour l’été. Mais c’était suffisamment pour que l’on se sente en sécurité. Certains diraient que nous étions paranos, d’autre que ça ne nous éviterait rien, mais nous ça nous rassurait. De toute manière, mon frère n’aurait pas accepté que je traverse la ville seule. Il pouvait être adorable, mais aussi hyper protecteur jusqu’à (parfois) en être lourd. Et comme les masses de population, ce n’était vraiment pas son truc, il ne m’accompagnerait pas. Heureusement, l’idée de groupe le rassurait suffisamment pour qu’il me lâche un peu du leste. Ça ne l’empêcherait pas de m’envoyer des messages tout au long de la soirée afin de s’assurer que j’étais toujours en vie. J’avais même pour consigne de l’informé de mon arrivée et de mon départ de la fête. Certains jours, je doutais véritablement d’être l’ainé. Parce que oui, ça se jouait peut-être à une demi-heure, mais j’étais la plus âgée des deux. Et la plus sociable aussi.

Une fois le métro arrivé sur place, nous quittions le monde souterrain pour arpenter les ruelles jusqu’au lieu de rendez-vous. L’une des filles du groupe en profitait pour nous rappeler les règles (que nous connaissions déjà toute par cœur). Je levais les yeux au ciel en soupirant. Je soupçonnais ma voisine directe d’être le même esprit que moi puisqu’elle lâchait un rire après mon soupir avant de me lancer un regard entendu. Ne pas éteindre nos téléphones. Informer le groupe de tout mouvement imprévu (en résumé, si tu partais avec ta rencontre du soir, tu postais un message pour que l’on ne te cherche pas). Ne pas hésiter à utiliser le groupe si on rencontre le moindre problème (très efficace contre les relous). Et être au point de rendez-vous à l’heure pour quitter les lieux. Bref, le groupe, c’était comme des parents, mais avec des règles un peu plus larges et l’heure de retour était facilement négociable.

Le plus fascinant dans ce groupe, c’est qu’à peine, nous étions arrivés à la salle, il se divisait. Ça s’expliquait par le fait que la raison d’être du groupe était le fait que nous avions le même point de départ et d’arrivé. Après, nous pouvions avoir des affinités, mais souvent, nous rejoignons nos propres amis une fois sur place. Ce que je fis moi-même, puisque j’avais prévu de retrouver une collègue de promotion qui était aussi resté à Londres pour l’été, mais ne vivait pas dans le même quartier. Je la trouvais rapidement avec un verre à la main et je ne tardais pas à me retrouver moi-même équipé d’un verre.

La soirée était pleine d’alcool, mais pas que. C’était aussi l’une des particularités des soirées étudiantes. Il y avait de tout, tu ne savais pas toujours ce qui circulait, mais tu savais que ça circulait. Il était même étonnant qu’il n’y ai pas plus de descente de flic à ce genre d’événement. Ils auraient certainement de quoi bouclé une bonne partie des participants. Et si je voyais le tout circuler, jamais, je n’y avais pas touché. Certains diront que je suis ennuyeuse, personnellement, je m’amusais déjà beaucoup rien qu’avec de l’alcool dans le sang. Avec un bon dosage de ce dernier, je pouvais me retrouver à chanter les chansons les plus débiles du monde accompagné du premier inconnu. Je ne chantais pas très bien, mais étrangement, alcoolisé, j’étais persuadé de me débrouiller mieux que jamais.

Je perdis mon acolyte au bout de quelques heures. Elle avait trouvé un type à son goût. J’en étais à mon troisième ou à mon quatrième verre. Je ne savais plus vraiment. Je ne comptais pas mes verres. La seule règle que j’avais à propos de ces derniers, c’était de ne pas les quitter des yeux. Il semblerait que mes parents avaient bien joué leurs rôles de bourrage de cerveau à ce propos. Après, je ne pouvais pas leur en vouloir, ils faisaient leur boulot et puis si j’en avais tenu compte, c’est que je savais qu’ils n’avaient pas tort.

Je ne sais plus exactement comment j’étais arrivé sur la mezzanine du bar, mais j’y étais avec une bière à la main. Au vu de la confusion dans mes décisions, j’approuvais le fait que ce ne soit que de la bière dans ma main. Plus fort, ça n’aurait peut-être pas été une bonne idée. Comme quoi, même alcoolisé, il semblait que je sache prendre quelque décision raisonnable. Alors que je m’approchais d’une table de libre, une scène attira mon attention dans ma vision périphérique. Il faut dire que la réaction soudaine de la fille avait certainement intrigué plus d’une personne. Tandis que cette dernière laissait son pauvre… Euh, Mec ? Flirt ? Bref, alors qu’elle laissait le pauvre type seul sur son fauteuil, je m’aperçus que je le reconnaissais.

Entre la situation et le fait de reconnaître Monsieur, je change tout le temps d’étude. Un sourire s’étirait sur mes lèvres. Il était tout de même étonnant que le mec qui se prenait un vent dans mon champ de vision sois le même que celui qui m’avait déjà abordé à plusieurs reprises sans s’apercevoir que l’on s'était déjà rencontré par le passé. Alors que je pensais à la probabilité que ça se produise, appuyé sur la table libre que j’avais rejointe, il semblait que lui aussi m’avais repéré puisqu’il me saluait. « Salut ! » Pas très original comme réponse, mais j’étais curieuse d’entendre la suite. Je n’avais plus en tête les différentes branches dans lesquelles il m’avait dit étudié, mais j’étais pressé de découvrir celle du jour. Et tout ce que je pouvais sire ensuite, c’est que je ne tardais pas à voir ma réponse, puisqu’une fois encore, il m’informait de son prénom et de ces études. Je lassais échapper un rire, mais je ne saurais dire si c’était à cause du fait qu’il ne m’avait pas reconnu ou parce qu’il venait de faire une allusion au râteau qu’il venait déprendre. Qui sait, c’était peut-être même l’ensemble des deux événements. « Difficile à croire. Entre ton charme et ton intelligence, elle aurait dû craquer. » Je lui souriais de plus belle. J’avais beau savoir qu’il me mentait, c’était évident, il n’en restait pas moins agréable à regarder, et même à tromper. Parce que si lui jouer de ces études, j’avais pris pour réflexe de jouer de prénom en retour. « Sara. Et je suis en architecture. » Sur les études, je n’avais jamais menti. À quoi bon, ce n’est pas comme si j’étais la seule étudiante dans ce domaine. « Alors, j’ai une question. Comment es-tu sûr qu’elle n’a pas fui à cause de quelque chose que tu as a dit ? » Ravie de ma question, je souriais à mon interlocuteur tandis que je buvais une nouvelle gorgée de ma bière.
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Eireen C. Gallagher
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Eireen C. Gallagher
Lun 28 Mar 2022 - 20:35


  8 Aout 2016 ?

Alec se moquait bien des cursus, de leurs luttes intestines ou des compétitions inhérentes aux différentes branches d’université. Si ce monde ne lui était plus inconnu à force de traîner dans les soirées étudiantes et les amphithéâtres où il n’avait absolument pas sa place, Alec restait bien indifférent de ce qui constituait le quotidien de centaines d’étudiants. Privé de scolarité en groupe pendant toute son enfance, il avait dû attendre ses dix-huit ans avant d’entrer à Poudlard, enfin débarrassé du précepteur que ses géniteurs lui avaient collé et de ses méthodes plus que rudes. Pourtant s’il y avait quelque chose qu’il connaissait de la faculté et des études supérieures, c’était ça. Le bruissement continue des étudiants amassés les uns auprès des autres, la musique, les soirées, l’alcool ou la drogue et surtout la multitude absolument gigantesque de profils qui pouvaient se réunir dans ce type de fêtes. Ça grouillait de partout, les inconnus devenant connaissances et les minutes s’égrainant dans l’air humide sans que le présent ne semble vraiment prendre corps. Tout était « ailleurs », ou peut-être était-ce son propre état qui l’amenait à songer cela ainsi. A évoluer dans ce milieu, il lui semblait parfois être hors du monde, hors des responsabilité, défait de ce qui le pesait si atrocement. Ici, pendant quelques heures, Alec pouvait simplement être un jeune de son âge, à déconnecter comme les autres d’une vie parfois trop riche.

Qu’importe, donc, que la fille puisse lui mettre un râteau absolument magique devant une assemblée qui, c’était vrai, posait le regard sur lui et suivait la scène avec l’intérêt de spectateurs au zoo. En d’autres temps, sans doute une part machiste en lui aurait senti sa virilité fouettée avec trop de véhémence mais pour l’heure l’homme violent qu’il pouvait être était endormi et ce qu’on pouvait penser de lui disparaissait bien loin de ses pensées, dilapidé par l’envie furieuse de seulement passer une soirée tranquille, agréable, sans pression. C’est donc avec amusement et dérision qu’Alec acceptait le départ de sa conquête du soir. L’une d’elles du moins, puisqu’il avait perdu la première depuis leur petite escapade crapuleuse dans les toilettes du grand bâtiment. Connard ? Non, très honnête à vrai dire. Simplement intéressé par ces moments volés où seuls les corps avaient leur place. Ce temps où l’espace et l’avenir se réduisaient aux souffles fiévreux d’un moment partagé sans pression. Qu’elle parte, donc, il avait déjà salué quelqu’un d’autre. Et d’ailleurs même si rien n’aboutissait réellement, la vérité c’était qu’Alec était en manque de contact humain. Addict à la chaleur humaine, en manque de ces discutions bien futiles dans lesquelles on découvre l’autre, on s’emplit de son quotidien, de ses rêves, de ses projets. De ces petites choses toutes simples, pour simplement se rapprocher de ceux qu’il ne reverrait pas, partager pendant quelques heures leur chemin, leur innocence aussi sans doute. Être là, un peu, pour ne pas être ailleurs.

Alors Alec en oubliait presque la présence de celui qui le surveillait sans doute non loin de là. Il oubliait qu’il espérait l’amener à penser autrement, qu’il voulait l’attirer dans ce quotidien si léger d’autres personnes, bien réelles. De ces gens qui vivaient sans magie mais également sans les liens qui les enserraient par moment trop fort. Cette fille, ne pouvait-elle pas agripper son regard comme elle le faisait du sien ? Pourquoi était-ce si compliqué de penser qu’il y avait d’autres options, d’autres voies ? Une réflexion bien hypocrite quand lui-même, parfois, avait encore des pensées qui puaient l’intolérance. Difficile, sans doute, de s’extraire du mode de pensée des siens.

Bien loin d’imaginer ce qui la faisait rire en cet instant, Alec captait son regard, s’y perdait un instant un léger sourire aux coins des lèvres. Serait-ce si mal de la trouver belle, de se foutre du reste et de la situation ? Sans doute oui.

 « Difficile à croire. Entre ton charme et ton intelligence, elle aurait dû craquer. »

Du sourire charmeur, c’est un rire clair et plein d’une satire qui lui était directement destinée. L’autodérision, donc, vint secouer son torse, conscient de sa raillerie. « Je jurerais entendre comme une légère pointe de cynisme.. c’est fou non? Ça doit être les basses mal réglées ça... » Moqueur, oui, envers lui-même bien plus qu’envers quoi que ce soit d’autre.

Et voilà qu’elle lui souriait de plus belle, vive malgré l’alcool qu’il devinait briller dans ses prunelles noisettes.  Dire qu’elle lui plaisait serait sans doute un euphémisme.

« Sara. Et je suis en architecture. » 

Un instant absorbé par l’éclat de son regard, Alec mis un temps pour intégrer les mots prononcés, lui apprenant au passage qu’il avait sans doute déjà trop bu. Naturellement, donc, il vint prendre une ou deux gorgées de sa bière avant de la garder entre ses doigts lâches.

« Enchanté.. » Vraiment, qu’importe ses airs de beau-parleur.
 « Alors, j’ai une question. Comment es-tu sûr qu’elle n’a pas fui à cause de quelque chose que tu as a dit ? »

De nouveau, c’est un rire qui vint secouer sa cage thoracique. Piquante, donc, définitivement. Avait-il dit quelque chose qui ait pu la faire fuir ? Oh, possible. Il ne se targuait ni d’être une bonne personne, ni d’avoir  toujours les mots les plus adaptés qui soient.

« Quoi ?! Tu sous-entendrais que d’intelligence je n’ai finalement qu’une bêtise crasse et que mon charme naturel ne s’est pas pris un double uppercut par le beau ténébreux qui lui pelote la cuisse derrière moi ?! » Beaucoup trop compliqué à dire avec son taux d’alcool et la weed qui dansait joyeusement dans ses veines. L’air faussement outré sur les trait se changea bientôt en grimace exagérée. « Nhhhh... » Mouvements de bras, comme s’il jonglait avec les possibilités. « Ok d’accord, j’admets, je suis sans doute un crétin qui a merdé, c’est pas impossible. ‘Pas souvenir mais ok, c’est assez probable! »

Bon perdant, aussi, il fallait l’avouer. Derrière lui, Ju’ – quelque soit la fin de ce prénom – lui jeta un coup d’œil par dessus l’épaule de son mec. Lui, n’en eut aucune idée, bien plus absorbé par Sara que par elle à présent.

« Architecture alors hein ? » Étrangement, cette info le faisait tiquer sans réellement réussir à mettre le doigt sur la raison qui nageait quelque part dans ses neurones embrouillés. « Dernière fête avant la reprise et le retour du rush ? » Etait-ce vraiment si exigeant que ça ? Alec n’en avait pas la moindre idée.

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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Mer 30 Mar 2022 - 15:06
Il me semble que mon établissement universitaire avait une rivalité avec celui du King's College. Rien de très sérieux, ça restait très amical. Je n’y avais jamais véritablement contribué. Quoique pas sûr. Par moments, avec un peu d’alcool dans le sang, on se sentait obligé de défendre un honneur inexistant, mais vital. Dans tous les cas, les soirs de fête, les étudiants n’avaient plus rien à faire de leur affiliation, ils devenaient juste des jeunes adultes qui souhaiter profiter de la vie. On oubliait nos origines ou voulait juste s’amuser avec la première personne avec qui le contacte passait.

J’aimais bien ce monde, il était différent de celui de la journée. Parce que le jour, il était tellement plus facile de nous mettre dans une case. Souvent, ça correspondait à ce que l’on étudiait. Et entre deux cours, nous avions rarement l’occasion d’échanger avec des étudiants qui provenaient d’autre cursus. Ça arrivait de temps à autre, comme à la bibliothèque, mais ça rester rare. J’avais généralement l’impression de passer toute ma journée avec mes camarades de promo, par dépit, parce que c’était plus simple. Mais la nuit venue, la musique jouant et les lumières dansants. Les cases tombaient. S’il arrivait encore que nous évoquions nos cursus, c’était juste pour quelques mots. Après, on passait à autre chose. Nous ne restions pas sur cette différence.

C'est justement dans la danse des lumières de cette nuit que mon regard s'était accroché à une scène. Rien de dramatique, rien d’important. Seulement quelqu’un qui se prenait un râteau. Comme il était souvent le cas lors de ce genre de soirée. Mais la victime de cette injustice (même si ce point était peut-être encore à l'étude) n’avait pas un visage inconnu à mes yeux. Et si je n’avais rien fait pour demeurer discrète, mon rire accentua ma présence et je fus rapidement repéré par la victime. La conversation s’engageait rapidement et je faisais remarquer mon étonnement sur la fuite de la demoiselle, puisque monsieur semblé charmant et intelligent. Ce dernier faisait alors remarquer qu’il supposait avoir perçu un peu de cynisme dans mes paroles. Mon sourire se transformait donc en un éclat de rire, bref, mais sincère. « Les basses mal réglées ? Si c’est ce que tu veux croire, je ne peux t’en empêcher. Mais je n’en confirmerais rien. » C’est toujours avec le sourire aux lèvres que je regardais le dit Alec.

Était-ce véritablement son prénom ? Je n’en savais rien, mais en tout cas, il avait toujours dit s’appelais ainsi. Moi, j’avais dit le mien la première fois, puis lorsqu’il m’avait abordé une seconde fois avec une autre discipline d’étude, je m’étais mise à jouer avec mon prénom. Il était drôle de voir qu'en cette soirée, c'était le quatrième. Je n’avais pas dû marquer son esprit autant qu’il avait marqué le mien. Après, au milieu de toutes les étudiantes, il était compréhensible que les visages se mélangeaient. Quoiqu’un peu vexant tout de même. Heureusement, je n’avais pas l’esprit à la rancune, mais plutôt au jeu.

Je l’entendais prononcer un simple enchanté. Mon esprit eut pour penser un "comme d’hab", mais ça ne franchit pas la barrière de mes lèvres. Ça aurait pu, au vu de la quantité d’alcool qui composait mon sang à cet instant. Ma réflexion était moindre, mes réponses étaient plus spontanées. Mon cerveau marché au ralenti, mais pas mes paroles. C’était souvent dans ce genre de moment que l’on se retrouvait à prononcer des paroles que l’on n’aurait jamais dites d’ordinaire. Mais si l’alcool avait levé certaines frontières dans mon esprit, il semblait en accord avec celle qui s’engageait dans le jeu. Quitte à même pousser un peu plus dans ce sens.

J’avais ensuite posé une question en reflet du commentaire qu’il avait lâché quelques instants plutôt. Il avait en effet énoncé être, apparemment, moins intéressant que le beau brun ténébreux avec qui avait filé la jeune femme. Moi, j’avais proposé que ce n'était peut-être pas une question de ténébreux, mais de parole qu’il aurait pu prononcer. L’idée arrachait un nouveau rire à mon interlocuteur. Je souriais de mon côté. Était-ce si invraisemblable ? Je n’avais pas bien vu à quoi ressemblait le dit ténébreux, mais j’avais les traits d’Alec juste devant moi. Et en termes de charme naturel, il se défendait plutôt très bien. De mon avis en tout cas. Mais après tout, les goûts et les couleurs, c’était propre à chacun.

Je n’étais pas sûr d’avoir compris tous les points de sa réponse. Il avait enchaîné pas mal de mot, la musique (bien que moins forte qu’en bas) en avait emporté certain et l’alcool ralentissait mon cerveau dans la capture des autres. Mais il me semblait comprendre l’essentiel. Il avait rebondi sur ma question pour émettre le fait qu’il avait peut-être était plus inintelligent que charmant. Il faisait mine de peser, un court instant, les options avant de déclarer que c’était une possibilité. Même s’il n’en avait pas souvenir. « Je ne faisais que soulevait un point. C’est toi qui as construit la conclusion. Je manque d’élément pour juger de moi-même. » Je lève les épaules d’un air navré. « Je n’ai pas encore assez de recul sur ton esprit pour en mesurer l’intelligence. Quant à l’autre point, j’ai bien une réponse, mais la subjectivité de celle-ci risque de ne pas coller avec l’avis de la demoiselle qui t’a quitté. » Je lui souriais, je ne savais pas trop où j’étais allé chercher cette phrase. Mais après l’avoir ré-énoncé dans mon esprit, je ne pouvais qu’arriver à la conclusion qu’il n’y avait rien à y nier. De toute manière, avaient d’autres choix que de l’assumer ? « Et je n’ai pas eu non plus l’occasion de bien distinguer la concurrence. »

L’étudiant en droit (qui ne l’était vraisemblablement pas) évoquait alors mon cursus d’architecture. « Ça me paraît plus évident que toi, étudiant le droit. » Si cette phrase comportait une possible pique sur la possibilité de trouver en Alec un étudiant en droit, elle soulignait surtout le fait qu’il semblait changer de cursus comme de soirée. Lui avait continué sur sa lancée en parlant de dernière fête et de rush d’étude. Nous étions début août. Avait-il été étudiant un jour ? « Je n'espère pas. Certes, les fêtes pleines d’étudiants se font rares en été, mais plus on se rapproche de la reprise, plus il est probable qu’il y en ai, non ? » C’était même une évidence. Surtout que le mois de septembre était plutôt léger en cours, mais beaucoup de monde étaient de retour au campus.
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Eireen C. Gallagher
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Eireen C. Gallagher
Jeu 31 Mar 2022 - 22:20


  8 Aout 2016 ?

En effet, rien de dramatique ni d’important. Juste un râteau, ni le premier ni le dernier, sans doute même pas de cette soirée. Rien de grave à ses yeux de dragueur invétéré. Fut un temps, quelques années plus tôt, sans doute dans ces mêmes lieux, Alec aurait pu prendre la mouche, sans doute bien plus attaché à l’image virile d’un type qu’il n’était plus tout à fait mais qui gardait sur lui quelques ombres. L’ancien Serpentard avait pensé que le sale con de l’époque ferait son entrée à peine avait-il été forcé de retrouver sa famille et ses valeurs putrides. Pourtant s’il gardait le rôle dans le monde sang-pur, ce n’était plus le cas en dehors, naviguant toujours un peu entre chaque parts de lui-même, conscient de sa propre toxicité autant que du dégoût qu’il pouvait éprouver pour ce type qui cherchait sans cesse à se détruire lui-même. Pourtant pour l’heure, c’était bien avec humour et détachement qu’il prenait la situation. Aucune implication, aucune question d’honneur, il se moquait bien de ces notions qui avaient pu être les siennes fut-une époque. D’ailleurs rien de tout ça ne comptait vraiment. Seulement le besoin de percuter la chaleur humaine, de se mêler à ceux qui ne vivaient pas son quotidien, d’oublier un peu ce qu’on le poussait à être ou à faire. Cesser de lutter, simplement, pendant quelques heures. Et s’il pouvait perdre ses lèvres le long de quelques nuques ou ses doigts entre quelques cuisses… eh, il ne s’en excuserait pas ! Ce jeu l’amusait, voilà tout. Les regards mêlés, l’attirance, le cerveau qui mouline moins vite, s’accroche de moins de douleurs ou de responsabilités pour seulement dériver le long d’une mâchoire, effleurer la peau diaphane d’Eireen autant que sa vie sans doute bien simple comparée au marasme qu’était devenue la sienne. L’envier, sans doute. S’en emplir, à vrai dire. De ces rires légers, ces regards vifs, cette conversation aux accents piquants parfois imbibés d’alcool. Se gorger de cette normalité-là pour la faire sienne le temps d’une soirée. Qu’importe comment cela pouvait se terminer, c’était de ça dont il avait urgemment besoin.

 « Les basses mal réglées ? Si c’est ce que tu veux croire, je ne peux t’en empêcher. Mais je n’en confirmerais rien. »

Et il se marrait comme un con à ses petites attaques bien senties.

« Quelle bienveillance envers mon pauvre petit égo malmené… T’as raison, laisse-moi dans mon déni, j’y suis pas si mal. »

Oh il y avait un sacré paquet de dénis dans lesquels il était bien tient, mais celui-ci n’en était pas un, s’amusant clairement et avec humour de ses propres erreurs ou manques. Le cynisme, c’était à lui qu’il l’accordait par habitudes et la voir jouer sur ce plan de base l’amusait évidemment. Après tout, après s’être fait planté comme il l’avait été par la belle rousse, il valait mieux plancher sur l’autodérision. D’autant qu’Eireen ne tarda pas à le tacler sur la possibilité qu’il ait pu lui-même faire fuir la jeune femme directement dans les bras de son bel étudiant.

 « Je ne faisais que soulevait un point. C’est toi qui as construit la conclusion. Je manque d’élément pour juger de moi-même. »  Comme c’était bien dit pour son esprit embué d’alcool.  « Je n’ai pas encore assez de recul sur ton esprit pour en mesurer l’intelligence. Quant à l’autre point, j’ai bien une réponse, mais la subjectivité de celle-ci risque de ne pas coller avec l’avis de la demoiselle qui t’a quitté. »

Là aussi, il lui fallu un moment avant d’attraper tous les mots et de leur donner du sens, l’acide dans ses veines et la musique happant par moment quelques syllabes ne l’aidant pas à se concentrer. Pour compenser, c’était sur ses lèvres qu’il complétait les parts manquantes de ses paroles. Lèvres qui l’absorbaient une seconde avant de raccrocher tout à fait et d’en saisir la signification. Des mots, pas des lèvres. Sur les siennes en revanche, un petit sourire en coin vint se greffer, attrapant cette fois son regard qu’il capturait un moment, s’y plongeant sans détour loin d’avoir loupé le compliment qu’elle assumait tout à fait. « Et je n’ai pas eu non plus l’occasion de bien distinguer la concurrence. »
« ça m’arrange assez je t’avoue… il pourrait te plaire. » Un instant, le regard trop ancré, lâché avant de devenir trop insistant, sans doute trop bien calculé, c’était vrai. Rien de malsain pourtant, juste la sienne, d’attirance, qui s’exprimait sans qu’il ne cherche à devenir insistant ou particulièrement lourd. Simplement pas du genre à taire ce genre de choses.
Quand au fait que l’autre puisse lui plaire ? Pas un problème en soit mais à choisir, si cette conversation pouvait se poursuivre un peu plus longtemps avant qu’un beau brun ténébreux ne vienne lui couper l’herbe sous le pied, ça l’arrangeait. Quoi qu’on en pense, c’était simplement bon d’être là, à se faire charrier, l’air devenant léger dans sa poitrine. Lointains, les faces à face avec son père, la violence de l’homme ou celle du monde qui l’écrasait de toute part. Rien qu’elle, la musique et les bulles de lâcher prises venant éclater dans ses neurones.

 « Ça me paraît plus évident que toi, étudiant le droit. » Ah ? Un léger sourire fit plisser la gauche de ses lèvres, remontant en coin à cette pique bien sentie. Cramé ? Possible. Comme quoi avait-il peut-être réellement dit quelque chose à l’autre nana si celle-ci lui servait ce genre de réflexions sans qu’il n’ait eu souvenir d’avoir dit une connerie qui puisse l’amener à douter de lui. Le sourire amusé, ses yeux se plissèrent légèrement en cherchant à dénouer l’impression qui ne le quittait pas depuis qu’ils s’étaient croisés. Déjà, elle reprit. « Je n'espère pas. Certes, les fêtes pleines d’étudiants se font rares en été, mais plus on se rapproche de la reprise, plus il est probable qu’il y en ai, non ? »

Ah… euh… alors oui, tout à fait. Bien sûr….C’est évident.. A vrai dire, Alec avait tellement circulé dans les soirées étudiantes qu’il n’avait jamais véritablement fait attention aux dates. Et certainement pas en ces temps où il était tellement pris par les difficultés de sa propre existences qu’il se sentait par moment flotter en dehors de sa vie. Alors celle des autres ? Oui, ça lui échappait un peu. Assez pour passer pour un con, manifestement. Avait-elle compris qu’il n’avait d’étudiant que l’âge ? Possible effectivement. Chez les Rivers, pas de pause et certainement pas l’été. Du moins pas de pause tant qu’on n’a pas rendu malade son précepteur ou tellement fait crisé les géniteurs qu’ils n’ont concédé à vous lâcher la grappe pour avoir la paix. Ses airs de petit con, Alec ne les devait pas au néant.

« Ouais c’est vrai... Écoute c’est que j’dois être trop sérieux pour en faire tant que ça.. » Sur ses lèvres, un sourire indiquant qu’il s’agissait là de second degré… voir de quarante-sixième degré. « .. Ou pas assez pour savoir la date de la rentrée et des vrais premiers rushs... » Sans doute plus cohérent, effectivement.

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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Ven 1 Avr 2022 - 21:48
Cet individu avait un effet étonnant sur moi. Je savais qu’il me mentait au moins en partie et peut-être même plus. Normalement, n’aurais-je pas du tournée les talons et le laisser à ses mensonges ? Oh, certes, il n’était certainement pas le seul à mentir lors de ce genre de soirée. Beaucoup s’inventer des vies pour impressionner celui avec qui il parlait. Mais tous savaient que s’ils étaient pris, ça se retournerait contre eux. Personne n’aimait qu’on lui mente. Et pourtant, ce soir, comme les fois d’avant, j’acceptais le mensonge. J’en jouais même. Mais pourquoi faisais-je une chose pareille ? Pourquoi lui, je continuais d’écouter ces paroles alors que d’autres, je les aurais envoyé balader ? Était-ce parce que parler avec lui m’amusait ? Ou parce que même s’il mentait, il ne donnait pas l’air de promettre monts et merveilles ? Ou tout simplement parce qu’il avait un regard qui pouvait vous envoûter ? Définitivement, cet homme était un mystère, mais agréable, alors je restais. Finalement, ces questions n’avaient peut-être pas de réponse. Ou juste une : arrêter de penser et de profiter du moment.

Du cynisme de mes premières paroles, nous en étions arrivés à la bienveillance que j’avais pour son " petit ego malmené" et au déni qui l’accompagnait. « Petit ego ? » Je levais un sourcil interrogatif alors qu’un sourire en coin apparaissait sur mes lèvres. « Quant à ma bienveillance, je me trouve très généreuse lorsqu’on sait ce que tu fais subir au mien, d’ego. » Et à mon orgueil aussi. Parce que ça faisait quand même quelque rencontre qu’il les malmenait à sa plus grande ignorance. Oui, je préférais penser qu’il m’oubliait réellement que l’idée qu’il pourrait faire semblant. Et puis l’alcool devait bien aider. Moi-même si je savais le reconnaître, je n'étais plus vraiment capable de me souvenir de quoi nous avions échangé lors des dernières soirées. Il semblerait que je gagnais tout de même aux jeux de mémoires.

La conversation dévirait un instant sur l’intelligence et l’apparence. Nous faisions des phrases longue avec de l’alcool dans nos veines et une musique qui emportait la moitié de nos mots. Sur ce coup, je trouvais que nous manquions peut-être de réflexion pour oser de telle phrase. Mais je finis par me dire que c’était surtout la faute des boissons que nous avions ingurgitées jusqu’à présent. Et puis pouvait-on vraiment parler de faute ? C’est un peu pour ça que finalement, je venais à ce genre de soirée. Pour sentir l’allégresse de l’alcool bercé mon esprit et me conduire à des rencontres. Il était plus facile de se laisser emporter par ce qui se passait autour de soi lorsque l’esprit était embrumé. Plus accessible de danser sur une table, de chanter ou de s’amuser. On réfléchissait moins à l’image que l’on pouvait donner et aux conséquences qu’il pourrait y avoir. Tout ça était anesthésié dans un coin de l'esprit pour quelque temps. Il était aussi plus aisé de se laisser emporter par l’accroche du regard de son correspondant. Comme je le faisais à l’instant même. Mon regard était accroché au sien et mon corps était figé alors que nous parlions de la concurrence. Ce n’est pas moi qui avais cherché ce lien, mais je ne cherchais pas à le briser. Pourquoi l’aurais-je fait ? Je n'en avais pas envie. Et tandis que lui coupait le lien, je repensais ce qu’il venait d’exprimer.

Ça l’arrangeait que je n’avais pas vu le ténébreux parce qu’il pourrait me plaire. La notion de beauté n’était pas la même pour tout le monde, donc comment pouvait-il connaître la mienne ? « Tu en as l’air si sûr… » Moi-même, je ne saurais définir les critères qui me font trouvais quelqu’un de beau. « Dire que je suis passé à côté. Et que je doive me contenter de toi. » Mes yeux devaient étinceler de malice pendant que je me mordais les lèvres pour ne pas lâcher un rire. Je portais alors la bouteille à mes lèvres tout en regardant mon correspondant. Parce qu’honnêtement, le ténébreux, tout aussi beaux que le vendait Alec, je n'en avais rien à faire. Je préférais de loin cet instant, cette conversation. Ces traits d’esprit enivrés. J’en attendais même la suite avec une certaine impatience. Je voulais déjà entendre ce qu’aller être sa prochaine réplique pour savoir où aller nous conduire cette conversation.

En attendant, je lançais une pique sur la crédibilité d’Alec en étudiant en droit. Il faut dire qu’à force de le voir changer de cursus entre chaque soirée. J’avais de quoi. Et après sa réflexion sur les cours et les rushs, j’avais enchaîné sur une question rhétorique qui soulevait le fait que nous étions encore assez éloignés de la date de la reprise des cours. Parce que nous l’étions, certes moins qu’hier ou le mois dernier, mais ils nous restaient encore quelque temps avant de retourner sur les bancs de la fac. Justement, l’étudiant en droit (en-tout-cas ce soir) répondait qu’il devait être trop sérieux pour faire la fête trop souvent. Je souriais tout en levant les yeux au ciel. Une nouvelle fois, il n’avait rien de crédible, entre ses mots, son sourire et que c’était déjà la quatrième fois que je le croisais au cours d’une soirée. Heureusement, il laissait supposer son contraire dans la suite des paroles. « J’ai beau essayer, la première possibilité, je n’arrive même pas à y croire un tout petit peu. » Je soulevais les épaules, l’air clairement faussement désolé. « Au vu des informations que j’ai, ce n’est pas possible. » Donc, oui, la deuxième option était la plus cohérente, mais pas forcément la vérité pour autant.
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Eireen C. Gallagher
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Dim 3 Avr 2022 - 12:15


  8 Aout 2016 ?

« Petit ego ? »

Et voilà qu’à nouveau, il riait largement, déjà mis au pilori d’un défaut manifestement évident pour tous, y compris pour ceux qu’il connaissait depuis quelques minutes à peine. L’arrogance des Rivers, bien connue dans le milieu, devenue un pilier de sa personnalité. Un égo qui cachait une haine de soi pourtant aussi destructrice qu’amenant chez lui de sales tendances. Et pourtant pour la première fois de sa vie, Alec commençait à se stabiliser sur une arrogance qui n’avait plus rien de factice. L’arrogance de refuser de plier face aux pressions d’un monde qui ne voulait pas de lui. L’arrogance de garder ses valeurs, de taire ses affections, de protéger ses proches de part ce sourire de sale con qu’il portait en masque depuis l’enfance. Oh oui, l’égo était là, une belle cible peinte en rouge sur son front, amusé donc, d’être ainsi si facilement catalogué.

« Quant à ma bienveillance, je me trouve très généreuse lorsqu’on sait ce que tu fais subir au mien, d’ego. »

Alec s’arrêtait, fronçait des sourcils, attendant vainement qu’elle poursuive son idée. Lâchant difficilement les réflexions qui ne cessaient jamais vraiment de grésiller en lui, l’ancien Serpentard portait sur elle un regard curieux. Quel malaise faisait-il subir à son égo pour qu’elle lui fasse la réflexion ?Raccroche, crétin, la blesser n’est pas le but de la manœuvre... Mais il fallait dire que ses neurones avaient par moment bien du mal à s’aligner. Pourtant il lui semblait réussir à déconnecter réellement, à simplement profiter du moment présent. Mais à n’être que dans l’instant, sans doute oubliait-il les souvenirs que ses neurones embrumés refusaient de lui rappeler. A jouer avec sa vie, marchant sur le fil du rasoir, Alec en oubliait parfois qu’il avait une vie à côté et que ses choix n’avaient pas de conséquences qu’avec les sangs-purs. Ces sujets lui passaient par moment bien au dessus, rattrapés par des soucis plus larges, plus sanglants, embourbés d’éthanol et de dénis, disloqués, finalement, au fil de la conversation. Alors ça passait, balayé par le reste des réflexions échangées. Ça restait à tourner, pourtant, quelque part au fond de ses pensées brouillées, écrasé par des réflexions aux accents de charmes assumés bien autant que d’autodérision.

Le beau brun, donc, qui pourrait lui plaire.

« Tu en as l’air si sûr… »
« Oh, ce n’est qu’une hypothèse.. »
 « Dire que je suis passé à côté. Et que je doive me contenter de toi. »
Le rire de nouveau, bien sûr. Sa verve piquante lui plaisait autant que ces lèvres qu’elle mordait sans doute pour s’empêcher de rire à son tour et sur lesquelles il bloquait, assumant parfaitement ses regards. Juste assez pour que ce ne soit pas insistant, mais un peu trop pour pouvoir l’ignorer réellement. Un petit sourire aux siennes, donc, à la regarder boire quelques gorgées. « J’en serais presque profondément navré pour toi...»

Ravi, à vrai dire, de la tournure des éventements. Bien plus intéressé, sans doute, par cette conversation et ces yeux vifs que par la jeune femme qui l’avait lâché. Et ce, même s’il était certain de l’orientation qu’aurait pris sa soirée avec Ju-lie/liette/line/lia. Elle le visait de nouvelles piques, vive et fine dans ses réflexions, percutante, surtout, malgré l’alcool qu’elle avalait de nouveau, l’amenant à lever le coude à son tour, manifestement grillé quant à sa méconnaissance évidente des rythmes étudiants. Pourtant fut un temps, Alec était plutôt bon à ce jeu-là. Mais à présent il n’y avait pas d’envie réelle de tromper qui que ce soit. Juste de passer une chouette soirée, loin de ce qui lui écrasait habituellement la poitrine. Pour l’heure, le jeune homme faisait assez d’efforts pour garder d’autres secrets, alors être identifié comme n’appartenant pas au campus en touchait une sans faire bouger l’autre. En toute classe.

« J’ai beau essayer, la première possibilité, je n’arrive même pas à y croire un tout petit peu. »  Elle haussait des épaules sous son regard amusé qu’il appuyait d’un « oh » faussement outré. « Au vu des informations que j’ai, ce n’est pas possible. »
« Quoi, j’ai pas la gueule du bon élève, c’est ça … ? » Avec ton petit sourire de branleur, ta belle gueule de baratineur, ton attitude de sale gosse et ton énième verre sans sembler complètement déchiré ? Non, effectivement, tu n’as pas la gueule du bon élève, Alec.

Pourtant il l’était. A coup d’obligations due à son rang d’héritier d’une bonne famille. Sur le papier du moins, forcé de surclasser les autres… et finalement invivable lorsqu’il avait fallu intégrer une classe d’élèves à Poudlard. Vous l’imaginez faire le con, amuser la galerie et passer plus de temps à déconner, draguer et faire des soirées en douce ? Bingo, c’est effectivement le genre. Dealer de bonne humeur. Entre autres.

Suspendant son genre, la bouteille au bord des lèvres, Alec s’était arrêté, raccrochant les wagons des indices disséminés ça et là lors de la conversation. « Faire du mal à son égo », « des informations qu’elle avait », « Etudiant.. »..
Rabaissant la bière sans en prendre la gorgée pourtant initiée, un bout de langue coincée entre ses incisives et les paupières plissées de réflexion, Alec la fixa un instant sans énoncer ses pensées à voix haute.
Félicitations mon grand, tu touches du doigt quelque chose…

« On s’est déjà parlés, j'ai bon ? »

Dans ses yeux, ni colère ni réel malaise, seulement l’amusement vif d’une situation hautement comique. Quel con… Pourtant pas son genre d’oublier un visage ou un nom et ce, malgré la réputation traînée dans certaines sphères de son existence. S’expliquer, se justifier ? Pourquoi faire ? Ce qu’il traversait n’était qu’une excuse parmi d’autres dont elle ne voulait sans doute pas et que lui, surtout, n’avait aucune envie d’étaler, préférant rester plongé dans la joie simple de cette situation. Après tout, elle n’avait pas l’air de le prendre comme un drame, pas besoin, donc, de tartiner la situation d’un sérieux malvenu.

« Merde.. » D’une main passée dans ses cheveux, Alec laissait tomber son crâne en arrière quelques secondes, toujours le sourire aux lèvres. « J’suis qu’un con. » Quelques rires pour secouer son torse avant de capturer de nouveau son regard du sien. Prendre la température, savoir si elle était blessée, déjà, car oui, ça lui importait malgré tout ce qui pouvait se dire sur lui dans les sphères où il était connu, parait-il.

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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Lun 4 Avr 2022 - 0:57
C’est le rire d’Alec qui répondit à mon interrogation sur la taille de son ego en reprenant les mots qu’il avait lui-même utilisés. Bon, si j’avais effectivement un doute que son ego soit si petit que ça, ce n’était pas la première fois qu’il riait d’un de mes piques. Il me fallait donc admettre qu’il devait aussi avoir un bon sens de l’humour et d’autodérision pour encaisser toutes mes paroles. Bon, je n’avais pas été méchante non plus, mais il aurait certainement pu ce vexé dès mes premiers mots. Il n’était pas à la portée de tout-le-monde d’accepter de se prendre en pleine figure des piques de la part d’une inconnue. Certains se contentent de se vexer et de tourner les talons. D’autres ont parfois des réactions plus franches et violentes, ne comprenant pas l’humour qui se cache en dessous. Parce que généralement, ces allusions étaient faites sous le gage de l’humour. En-tout-cas lors de rencontre inopinée comme il se produisait ce soir partout dans le bâtiment. En d’autres circonstances, l’humour était occasionnellement un moyen de cacher une vérité.

S’il avait ri en réponse à ma première phrase, je voyais bien qu’il avait un moment de doute lors de la seconde. C’était facile à voir, puisqu’il fronçait des sourcils. Et si une confusion s'était créée dans son esprit à cet instant. Dans le mien, se confirmait le fait que ce n’était pas une illusion qu’il me donnait. Il semblerait qu’il ne se souvenait vraiment pas de nos précédentes rencontres. Ou alors, c’est assurément un très bon acteur. Mais dans ce dernier cas, quel serait pour lui le but final de la manœuvre de me jouer un tel jeu. Ça ne suivait aucune logique.

Le doute passé dans son esprit, la conversation revient sur celui qu’il avait classé de brun ténébreux. Là, il avait estimé qu’il pourrait me plaire et en avait exprimé une certaine certitude que j’avais soulevée. Finalement, il avoua entre deux de mes phrases que ce n’était qu’une hypothèse. C’était peut-être mieux présenté comme ça. J’avais alors fait une remarque sur le fait d'être passé à côté d’une chance pareille, pour me retrouver coincé avec lui.

Après cette nouvelle pique, j’avais dû retenir un rire en pinçant mes lèvres. Et si je ne cachais pas vraiment le rire que je masquais. Il ne cachait pas réellement le fait qu’il observait mes lèvres l’espace d’un instant avant de répondre à cette nouvelle attaque. « J’en serais presque profondément navré pour toi...» Je regardai l’individu qui venait de prononcer ces paroles. J’essayais de voir dans ses yeux pourquoi il avait dit une telle remarque. L’humour, certainement. En-tout-cas en première attention. Mais tout de même. Pourquoi profondément navrer ? Pourquoi s'était il senti obligé de dire "profondément" ? Et pas juste "navré"… Si derrière le "presque" se cachait assurément un contentement réel sur la tournure de la situation. Le "profondément" m’interrogeait peut-être plus que nécessaire. Probablement, l'avait-il, déclaré sans vraisemblablement s’en rendre compte. Pour lui, ça n’était qu’un mot pour appuyer le second. Mais généralement, ce que l’on prononcé en révélait bien plus suivant les mots que l’on choisissait pour s’exprimer.

Si le sujet de conversation, le beau ténébreux, semblait s’estomper sous ses mots, un autre sujet ne tardait pas à être abordé. À savoir la crédibilité d’Alec dans le rôle d’un étudiant en droit, faisant grande preuve de sérieux. J’avais rapidement énoncé avoir une difficulté réelle à le voir remplir ce rôle. Et ceux malgré toute la bonne volonté que j’y mettais. Parce que j’avais trop d’information contraire. Mon interlocuteur choisit alors de rebondir sur mes propos pour demander si c’était une histoire de tête. Je souriais à cette réflexion. Parce que les bons élèves se différenciaient avec une apparence particulière ? Là, il me l’apprenait. « Vraiment ? Tu penses qu’il y a des gueules typiques de bon et mauvais élève ? Je me demande à quelle catégorie je fais partie si on suit ce point de vue…. » Car pour moi, un bon ou un mauvais élève, ça se voyait surtout dans le travail qu’il fournissait dans ses études et par les moyens qu’il se donnait pour réussir. Mais c’était davantage sur le campus que l’on pouvait les distinguer. Lors des fêtes, nous étions tous là pour nous amuser, non ? Alors comment distinguer le bon du mauvais, aux milieux de tout cet alcool, danse, musique, obscurité et projecteur de lumière ?

Alors que je me faisais cette réflexion, je constatais qu’Alec se figeait l’espace d’un instant. Je le regardais, interpellé par cette attitude. Qu’est-ce qui se passait dans sa tête ? J’avais dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Pourtant, je n’avais pas l’impression d’avoir été plus violente ou déplacée que lors de mes précédentes réflexions. Alors qu’il ramenait sa bouteille sur la table sans y avoir touché, j’étais au sommet de mon impatience. Que se passait-il, définitivement, dans son cerveau ? Et pourquoi me fixait-il de cette manière ? J’avais quelque chose sur le visage ? Comme une corne qui venait d’apparaître ? Je ne savais pas si j’aurais encore la patience d’attendre longtemps, ce qu’il le travaillait. Oui, je savais que je n’étais même pas sûr d’avoir la réponse un jour. Ça pouvait lui être très personnel, mais pour le coup, ça m’intriguait, et même beaucoup. Ma patience finissait par être récompensée, puisqu’Alec s’exprimait.

Il voulait savoir si nous nous étions déjà parlés. Oui, il cherchait une confirmation d’un doute qui venait certainement de naître en lui. Mes paroles peut-être ou un flash sur une rencontre passé. Ma première réaction fut un rire léger, puis je portais de nouveau la bouteille à mes lèvres pour prendre une nouvelle gorgée tout en le regardant doit dans les yeux. Trois fois qu’il oubliait qu’il m’avait déjà parlé. Je pouvais bien le laisser mariner encore un peu. Une fois le liquide avalé, je prenais la parole, un sourire en coins se formant sur mes lèvres. « Tu as fini par t’en rendre compte finalement. Déduction ou souvenir ? » Parce que s'il y avait une chose de sûre depuis le début de la conversation, c’est que j’avais plusieurs fois fait référence au fait que ce n’était pas notre première discussion.

Alors qu’il passait la main dans ses cheveux en jurant, puis en ce qualifiant de con. Je souriais devants sa réaction, tandis que lui, en riait enfin. Parce que oui, cette situation donnait à rire, même si je n’étais pas sûr qu’il ait déjà tous les éléments. Il avait seulement parlé du fait que nous nous étions déjà parlé, mais dans son esprit, c’était peut-être qu’une seule discutions antérieure. Tandis qu'en réalité, elles étaient aux nombres de trois. « Je n’aurais pas dit con. Je choisis plutôt le terme d’idiot sans mémoire. » Je décidais ainsi d’accrocher son regard. « Mais regarde le bon côté des choses. Tu évolues. C’est la première fois que tu comprends que ce n’est pas notre première rencontre. Qui sait, la prochaine fois, il te faudra probablement moins de temps. Et celle d’après tu sauras peut-être même qu’on s'est déjà croisé, dès le départ. » Moi, espiègle ? Carrément.
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Eireen C. Gallagher
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Mer 6 Avr 2022 - 19:30


  8 Aout 2016 ?

Aucune manipulation de sa part, aucune recherche spécifique, quoi qu’il se passe, ça lui allait. Ces piques lui plaisaient, être ainsi épinglé, le sourire aux lèvres, un soulagement étrange venu piquer ses neurones comme des bulles venues claque dans ses synapses. Tout ce qui se passait ici lui semblait n’être qu’une trêve dans la rudesse de ce que sa vie était devenue. Un parallèle, un autre monde qui n’était pas tout à fait ancré dans sa réalité. Réel pourtant. Il y avait là une normalité à laquelle Alec se raccrochait bien plus qu’il n’y semblait. Le besoin était véritable et profond. N’être que ce mec-là, qui ne trouvera pas raison de s’énerver pour des conneries, de mal vivre des choses profondément futiles, qui prendra un réel plaisir à découvrir l’autre, à en capter des petits morceaux de vie, des parcelles de regard, des envies brusques peut-être, des rêves et des espoirs. Être celui qui savait poser un regard humain sur l’inconnu qui lui faisait face, se charger de ses sourires, de ses rires, imaginer ce qu’elle était, qui elle pouvait aimer, où ses pas pouvaient la mener. Ce qu’elle deviendrait peut-être. Ce pour quoi elle se battait. Les valeurs qui étaient les siennes, ses joies quotidiennes, ses déceptions fugaces ou ses plaies profondes. Un monde réel et complet au travers des yeux clairs d’une inconnue qui l’attirait, certes, mais les prunelles d’eau qu’il posaient sur elle était faites de bien plus d’intérêt que ce qu’il développait officiellement. Pas qu’il s’agisse là d’une belle chose d’ailleurs. Il y avait là-dedans une part égoïste de ses besoins à raccrocher à un monde plus simple, plus en accord avec celui qu’il voulait devenir. Une manière de se rassurer aussi parfois, de se rappeler de qui il pouvait être avant d’être de nouveau plongé la gueule dans la fange et la gorge noyée d’acide.

Fut un temps, Alec avait été en colère face à ces gens à la vie trop simple. Parfois, cette amertume le rattrapait de nouveau, lui faisant oublié les leçons apprises, la maturité mal-acquise. Mais par moment, de plus en plus souvent, il était réellement ce mec-là. Celui qui s’intéressait à l’humain, qui voulait être là, qui ne cherchait pas à faire de la merde mais à simplement découvrir ces manières d’être ou de faire dont il avait été si longtemps coupé. Ces gens, leurs pensées, leurs terreurs, leurs difficultés, leurs espoirs ou leurs doutes. Derrière les traits parfaits de son visage, quelles épreuves avait-elle affronté ? Dans le coin de son sourire vif, la force se laissait deviner, où s’était-elle forgée ? Au sein de quels amours, au creux de quels abandons ? Un sourire en retour, à dévorer le sien des yeux, à s’en détourner, pour ne pas se montrer insistant. A ses réflexes noyés d’alcool une autre part de lui avait fini par se calquer sur ses manières de baratineur. Ces valeurs-là étaient les siennes, ces pensées, sa réalité. Et pourtant, Alec se trahissait si souvent qu’il savait être la personne toxique, ici noyée dans la foule, cachée derrière les regards piquants ou doux, le respect de l’autre, l’apprentissage de soi. Difficile, sans doute, de dépasser ses failles. Injuste, d’en trouver des excuses.

 « Vraiment ? Tu penses qu’il y a des gueules typiques de bon et mauvais élève ? Je me demande à quelle catégorie je fais partie si on suit ce point de vue…. » 
« Oulah ! Terrain glissant.. » Alors Alec, qui est-elle ? De quel bois est-elle faite, de quelles affinités ? Scolaire ou non ? « A vrai dire, quand je parle de ma gueule… c’était… plus complet que ça. Ya un joint écrasé devant moi, j’ai lâché le compte des verres depuis longtemps et j’ai plus de souvenirs dans les placards accolés aux salles de cours que dans les salles en elles-mêmes… disons que c’est un package. » Ce qu’il faisait dans les dit placards ? Des activités à base de souffles courts, de cœur éclaté sur les côtes et de perfusions de désir droit dans les veines. « Mais c’est effectivement sans doute pas écrit sur ma gueule. » Dans mon regard et mes manières, si. « Et toi… J’pense qu’il y a plus à lire sur la tienne que les pauvres clichés sur lesquels je suis construit... » Un petit sourire en coin, il l’observait.

Transparent, Alec l’était. Défauts et qualités sans doute trop exposés, fatigué d’être dans la lutte constante, pour l’heure, il n’était que ça. Ces choses très simples, trop simples dont il était forgé. Le désir, oui, spontané et honnête, accessible qu’il était. La dérision face à ses travers. Des parts de lui exposés sans s’en faire, simplement attiré par le fait d’exister, de se charger du présent pendant qu’ailleurs, le monde enfin, s’endormait. Transparent alors, dans ses erreurs et ses dérapages. Transparent même d’être un cliché ambulant, conscient de ses tors. Déchiffrable, à défaut d’être labile sur ce qui était pourtant si morcelé en lui. Bêtement heureux, en fait, de pouvoir être ce type, Faillible et crétin qui, manifestement, avait réussi à déjà croiser cette superbe femme sans s’en rappeler.

« Tu as fini par t’en rendre compte finalement. Déduction ou souvenir ? »
« Un peu des deux.. » Un sourire en coin, moqueur de ses propres défaillances. Un peu désespéré, aussi, de se découvrir ainsi alors même qu’il s’était souvent targué de ne jamais oublier une femme. Mais ces derniers temps, Alec prenait l’eau. Et quand on se noie, on n’a pas toujours l’intelligence de bien distinguer le monde chaque fois qu’on perce la surface pour se gorger d’oxygène. Il ne s’en justifierai pas, ne chercherait pas d’excuses, ne pleurerait pas sur son sort, la vase repoussée trop loin pour la laisser prendre place ici, maintenant. Si Eireen en était blessée, il en était désolé, réellement et sincèrement. Sans doute parce qu’il s’agissait d’une bonne soirée, qu’elle tombait sur une belle part de lui. Un autre jour, il aurait pu être aussi rugueux que le monde dans lequel il avait grandit. Mais aujourd’hui, c’était l’amusement qui le portait à la voir sourire de lui, accrocher son regard d’un bloc, sans s’en défaire. Capter son attention, percer ses nerfs. Pourquoi sa bonne humeur se serait-elle envolée quand ces yeux-là le fixaient de cette manière ? « Mais regarde le bon côté des choses. Tu évolues. C’est la première fois que tu comprends que ce n’est pas notre première rencontre. Qui sait, la prochaine fois, il te faudra probablement moins de temps. Et celle d’après tu sauras peut-être même qu’on s'est déjà croisé, dès le départ. » 

Éclatant de rire face à ces piques, Alec acceptait sans détours la critique, tout aussi moqueur de ses propres conneries qu’elle pouvait l’être.

« Ouuh ; Touché.. c’est validé : j’le mérite. » La balle est bonne, elle est validée et touche sa cible : bien joué ! « Alors c’est peut-être énormément présumer de moi mais j’ose espérer que je vais pas refaire la connerie une fois de plus quand même... » Le rire se poursuivi un moment, entrecoupé d’une gorgée de bière portée à ses lèvres sans vraiment y songer et sans pour autant lâcher Eireen des yeux, arrimé à ce magnétisme franc qui émanait d’elle. « T’es pourtant pas le genre de femmes qu’on oublie… » Les prunelles vives, amusées, désolées aussi sans doutes. Piquantes, surtout. «.. donc j’vais rester sur le « con ». Idiot sans mémoire c’est trop léger faut être honnête. Là où je m’interroge c’est sur le fait que j’me sois pas encore pris de verre dans la poire. J’ai eu du bol que t’ai pris une bouteille c’est ça ? Une puriste aurait pris une pression, t’aurais eu de quoi m’arroser.. m’assommer aussi, cela dit. D’une pierre deux coups.  »

D’une moquerie, deux regards échangés, agrippés, prolongés. Accroché à ce petit air mutin qui éclaircissait ses prunelles d’une pétillante malice.
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Alec Kaleb Rivers
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Jeu 7 Avr 2022 - 19:15
L’apparence ou plutôt l’image que l’on donnait à ceux qui nous étaient extérieurs pouvait-elle nous placer dans des catégories ? C’était un véritable débat qui se cachait là-dessous. Comment en étions venue là ? Je n’en savais plus rien. L’alcool avait peut-être aidé, les phrases, c'était enchaîné et des réflexions qui n'attendaient pas de réponse en avait eu. Et finalement nous en étions arrivés là. Moi, posant une question sans vraiment la poser et lui déclarant qu’il arrivait sur un terrain glissant. Je souris à cette idée, il n’était plus à ça prêt ? Il m’avait déjà prouvé qu’il m’avait oublié par trois fois, alors si j’étais du genre à me vexer, je l’aurais déjà fait. Oui, mais à ce moment de la conversation, il ignorait ce détail de notre passé, puisque son esprit semblait avoir choisi d’occulter cette partie de l’histoire. En attendant, j’écoutais la tirade qu’Alec prononçait. La musique volait toujours quelques mots, l’alcool ralentissait les autres, mais mon cerveau arrivait tout de même à reconstruire la phrase après avoir récupéré toutes les informations qu’il pouvait. Que ce soient les mots qui parvenaient à mes oreilles, ceux que mes yeux devinaient sur les lèvres de l’émetteur et enfin les trous que la logique tâchée de remplir.

Alors que l’autoproclamé étudiant en droit (je n’y croyais toujours pas) évoquer le joint écrasé devant lui, le nombre de verres qu’il avait bu et sa fréquentation assidue au placard accolé aux salles de classe. Je soulevais un regard interrogatif. Comment j’aurais pu deviner tout ça ? Bon, rien ne m’étonnait véritablement. Les joints circulé dans cette soirée aussi facilement que les conversations se créer. Par contre, je n’aurais pu deviner que celui-ci était le sien. J’étais arrivé face à une table vide alors que lui se prenait un râteau un peu plus loin. Avant cet événement, je ne l’avais pas vue de la soirée. Concernant l’alcool, j’en étais un peu près au même point. Ma bouteille était mon troisième ou quatrième verre ? Peut-être même le cinquième. Ce point de ma soirée était toujours confus. Quant à sa fréquentation des placards. Non, je ne l’aurais jamais deviné. Comment aurais-je pu deviner un élément pareil ? Par contre, ça ne m’étonnait en rien. On parlait quand même du type qui enchaînait visiblement suffisamment rapidement les femmes lors d’une soirée pour en oublier une partie d’entre elle. Par contre, je devais le rejoindre sur les mots qu’il prononçait à présent. Tout ceci n’était pas marqué sur sa gueule.  

Il finissait sa tirade sur le fait qu’il y avait plus à lire sur ma tête que les pauvres clichés sur lesquels il était construit. On aurait pu croire que mon esprit se serait arrêté sur le compliment masqué dans la phrase, mais c’est la seconde partie de cette phrase qui le marquait le plus. Les pauvres clichées sur lesquels il était construit… Pourquoi ces mots ? Je tâchai de le regarder dans les yeux, comme cherchant une réponse. Ce n’était pas la première fois que les mots qu’il sortait me surprenaient. Il semblait si sûr de lui. Et pourtant. Par moments, il prononçait certains mots qui amenaient à en douter. Le beau ténébreux qui pourrait plus me plaire que lui, qu'il pourrait être profondément désolé que je doive me contenter de sa compagnie et maintenant, il était construit sur des clichés. Tout était dit dans un contexte d’humour, mais ce dernier laissait parfois échapper quelques vérités, sans que l’on s’en rende compte. « Je trouve que pour un terrain glissant que t’en sors plutôt bien. Je suis impressionné. » Je souriais à mon auditeur. « Je vais être obligé de te qualifier d’intelligent. Je n’aurais pas cru avant ça. » C’était plutôt faux, il n’avait jamais était déstabilisé et avait toujours su répondre aux piques avec de l’esprit. « Quant à moi, s’il te faut un indice. Tu ne m’aurais pas convaincu de te suivre dans un placard. » J’étais le cliché de la bonne et sage étudiante en journée. « Pas pendant les cours en tout cas. » Mais dès que les cours se terminer, j’aimais profiter de la vie. Il faut dire que si j’étais bonne étudiante, c’est surtout parce que j’avais découvert que ce que j’apprenais en cours, j’avais moins besoin de le travailler par la suite. Donc, j’avais plus de temps libre. Tout bénéfice pour moi, notamment quand on savait que les recherches et autres devoirs empiétaient déjà sur ce dernier.

Venait alors le moment de la révélation. Pour lui en tout cas, parce que personnellement, j’étais déjà au courant. Lever de rideau pour lui, fin du jeu pour moi. Une partie de moi était presque déçue, mais pas temps que ça en vérité. Si je ne pouvais plus jouer sur ses souvenirs perdus, j’avais encore bien d’autre point, non ? Pour le moment, je me contentais de lui demander s’il était à cette réflexion par le bruit de mes paroles ou un flash de souvenir. Apparemment, c'étaient des deux, un sourire en coin accompagnant ces paroles. C’est qu’il pouvait presque être énervant par moment. À s'amuser de sa propre bêtise. Mais pourquoi lui reprocherait ? Moi-même, je m’en étais amusé jusqu’ici. « Donc, il y a une chance que tu saches mon prénom… » Finalement, je n’avais peut-être pas fini de jouer avec ses souvenirs. Il avait quatre prénoms à sa disposition. Même moi, je n’étais plus sûr de ceux que j’avais donnés à nos deuxièmes et troisièmes rencontres. Mais lui devait remonter à la première, alors que je m’interrogeais pour savoir s’il se souvenait au moins de celui du jour.

Par la suite, je m’étais lancé dans une positive attitude par rapport à nos rencontres, avenir si le destin nous les accordait. Bon, positive, pas tant que ça, puisque je sous-entendais que bien qu’il progresserait, il pourrait continuer à m'oublier. L’espièglerie de ma réponse enclenchait le rire de mon correspondant. Son rire m’arrachait un sourire sincère, à la limite du rire. Contente qu’Alec prenne ces piques pour ce qu’il était et qu’il ne se braque pas devant ces derniers. Il m’accordait la touche. Je laissais passer un léger rire lorsqu’il évoquait le fait de la mériter. Et puis, il espérait qu’il ne m’oublierait pas encore une fois. Je souriais aux paroles. « Oh, tu sais, avant toi, je ne pensais pas que quelqu’un pouvait oublier par trois fois une personne. Donc ça ne me surprendra même pas. » Mais ça finirait peut-être par me vexer véritablement. Il déclarait alors que je n’étais pourtant pas le genre de femme que l’on oubliait. Si j’entendais le compliment, je ne pouvais que sourire de la réalité. « Tu as prouvé le contraire. » Et même à plusieurs reprises. Il confirmait alors son statut de con. Plus réaliste à ses yeux que celui d’idiot. Si de con, il voulait être qualifié, de con, il serait qualifié. Je n’étais pas si compliqué que ça. La suite de ses paroles provoquait chez moi le retentissement d’un rire. Oui, j’aurais pu lui mettre une bière sur la tête, mais ça aurait été moins drôle. Quoique, lui dégoulinant de bière, ça aurait provoqué beaucoup de rire. « Mon éducation irlandaise te donne raison. Mais… L’expérience m’a appris que je gère beaucoup mieux une bouteille, qu’un verre, lorsque je suis moins précise dans mes mouvements. » En plus claire. Il était plus facile de faire tomber de la bière d’une pinte que d’une bouteille quand tu déplaçais en ayant déjà de l’alcool dans le sang. « Quant à savoir pourquoi tu n’as pas de la bière sur la tête. Ce n'est pas mon style, pourtant ça pourrait être drôle. J’y penserais peut-être la prochaine fois. Tu préfères blonde ou brune ? » Je souriais, les yeux plein de malice, observant les siens pour capturer sa réaction. Puis je reprenais la parole, sans lâcher son regard. « En vérité, il était bien plus amusant de se jouer de toi que de te doucher à la bière. En plus, ce serait gâché. » Et vue le prix des boissons, c’était peu dire. « Vivement que je puisse recommencer ! » Une moquerie encore, au fait qu’il pourrait m’oublier de nouveau. Mais avais-je vraiment envie qu’il m’oublie de nouveau ?
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Eireen C. Gallagher
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Lun 11 Avr 2022 - 20:54


  8 Aout 2016 ?

Tant de choses derrière l’apparence. Alec aurait pu écrire une thèse lui qui avait grandit dans un monde où rien ne devait jamais dépasser. Le monde parfaitement aseptisé des sangs purs dans lequel pourtant la pire des crasses sévissait sans que personne n’y trouve quoi que ce soit à redire. On lui avait appris le silence, tenté de lui inculquer la décence et l’obéissance. Très ironiquement, c’était derrière cette image d’un homme froid vis-à-vis des autres, moqueurs, violent, impossible à cadrer et profondément méprisant envers son monde qu’Alec avait finalement trouvé une manière de se protéger.  Lui qui s’était construit sur la haine avait fini par apprendre à dissimuler l’aptitude finalement immense à aimer. L’affection planquée derrière la colère, ses valeurs protégées par ses défauts au quotidien d’un monde qui pouvait le détruire un peu plus chaque jour. Alec jouait sans cesse de ce que « sa gueule » pouvait refléter. Cette image, il la connaissait, on la lui avait assez renvoyé pour qu’il ne puisse l’ignorer. La violence d’un père placardée dans ses veines, l’intolérance d’une mère, un comportement abusif même, parfois, immondément emprunté au pire monstre de son existence. Construit dans la glaise infâme d’un univers qu’il ne faisait que renier, Alec avait pourtant appris au fil des années à être différent de ce qu’on attendait de lui. Ni soumis ni suiveur, il posait sur Eireen un regard qui trahissait finalement ce qu’il y avait en lui. Elle l’intéressait. Pour sa beauté, oui, voilà là une part de lui qu’il haïssait profondément tant elle appelait à des traumas qu’il n’exprimait jamais. Mais plus un instant ses yeux ne risquaient de s’arrêter sur la pureté de son sang, pas une seconde il ne risquait de songer que son genre faisait d’elle une personne moindre, quelqu’un qu’il faudrait faire taire. Alec aimait découvrir ces manières dont, ailleurs, les gens se construisaient. Eireen était faite d’assurance et de vivacité. Dans son regard grésillait l’intelligence des flammes, toujours prête à répliquer, pertinente et directe, droite et franche, elle se plaçait dans ses mots et ses postures comme allant à l’encontre de ce qu’on pourrait penser d’elle. Faite de nuances. Pour lui qui avait été élevé à fermer les yeux à la multitude du monde, prêter attention à toutes ces teintes qu’il peignait au fil de la conversation pour mieux dresser un tableau réel et complet de sa personne était devenu un réel intérêt. Caché, sans doute, derrière ses airs de beau-parleur. Pourtant réellement fasciné par la nature humaine et notamment celle des femmes qui lui avaient prouvé tout au long de son existence qu’elles étaient sans doute les plus aptes à se défaire des chaînes imposées pour porter aux autres un intérêt qu’on lui avait refusé. Une manière d’être qui n’était peut-être pas des plus saines. Avant, Alec ne l’aurait pas perçue de la même manière. Peut-être un autre jour n’aurait-elle été qu’un corps à ses yeux. Une âme sur laquelle se fracasser avant de passer à autre chose, de dériver, de tanguer, de gerber son mal-être.

Mais Alec refusait le roulis de la tempête, l’impact de l’écume, la nausée du ressac. Perdu dans son regard, noyé de son sourire, il n’y avait rien d’autre auquel il souhaitait s’accrocher. La simple normalité qui brillait dans ses prunelles, les piques, l’intelligence, l’attirance. Ce monde, son monde, qu’il croisait sans réellement jamais y appartenir, cette vie, sans doute plus accessible, presqu’un fantasme pour lui, du bas de son horreur quotidienne. Et elle, entre deux, comme la silhouette qu’on distingue du bas d’un puis. Sa belle illusion du soir. L’envie d’oublier ce qui cramait ses souvenirs pour ne plus penser qu’à ça, qu’à elle, qu’à ce monde que les siens, pourtant, voulaient flamber.

Qu’à ses rires, ses piques, ses regards et ses lèvres. Sa joie, simple et pétillante.

« Je trouve que pour un terrain glissant que t’en sors plutôt bien. Je suis impressionné. » Un rire de son côté alors. Et putain que ça pouvait être plaisant, de simplement rire. « Je vais être obligé de te qualifier d’intelligent. Je n’aurais pas cru avant ça. » Et d’un geste il mimait l’impact d’une flèche dans ton torse, non loin où son cœur était sans doute. L’air de se prendre l’impact, d’en accuser le choc. Ironique, amusé, joueur même. « Quant à moi, s’il te faut un indice. Tu ne m’aurais pas convaincu de te suivre dans un placard. » Une légère moue sur ses lèvres : dommage donc. Une élève sérieuse, alors. Pas vraiment son tableau de chasse habituel. Réflexion merdique : certaines choses ont la vie dure. Pourtant si celui d’hier l’aurait peut-être plantée, celui du jour se foutait bien de terminer avec elle ce soir ou un autre. L’important, c’était ce moment, cette conversation, quelle qu’en soit l’aboutissement. Simplement parce qu’il y était bien, là, et que le reste n’avait pas de raison de compter. Bonne élève, donc. Une future architecte qui construirait les bases à venir de cette ville vérolée. L’image lui plaisait bien. Elle surplomberait, sans doute, semblait avoir l’esprit assez vif pour mieux s’en sortir que la grande majorité. Mieux que lui. Comme quoi leurs conneries de sang, d’héritage, de hautes famille et de magie…  « Pas pendant les cours en tout cas. » Battement de paupières : raccroche à ce qui se dit, comprends ce que tu entends. Le sourire en coin ne manqua pas de venir, piqué de cette réflexion, crochetant ses prunelles de belle intello capable de percer le plafond de verre et de briser tous les clichés. L’alcool les rendait lumineuses - comme les siennes sans doute - des éclats de lumières bleues et rouges s’y accrochaient par moment, soulignaient la courbe de ses pommettes ou les dunes de ses lèvres, en projetant l’ombre sur son menton par intermittence. Fascinante valse de couleurs.

Mais ce moment suspendu, soufflant une brise de désir dans ses veines, vint être remplacé par l’instant brut de la révélation. L’anarchie de ses conneries, donc. Enervant à s’amuser de ses propres bêtises ? Enervant tout court, avec ce petit sourire accroché à ses lèvres comme une ultime barrière aux accusations du monde Alec n’avait scellé sur son visage depuis les premiers coups de l’enfance. De quoi mordre les silences de son existence. De quoi rendre dingue son père en premier, sa mère ensuite. Un moyen de s’opposer, de se protéger, de garder le contrôle qui se retrouvait toujours à présent dans les moindres parcelles de sa vie, reflété jusqu’ici, léger et amusé de ses propres erreurs.

« Donc, il y a une chance que tu saches mon prénom… »
« Apparemment au vu de la taille de ma connerie.. infime la chance… » L’autodérision, toujours. Cynique envers lui-même, réellement désolé pour elle, alerté aussi sur son état de flottement c’était pourtant sur l’humour qu’il restait. Pourquoi mal le prendre ? C’est elle qui pouvait en être vexé. Lui était un con, le savait, ne faisait pas cas de se prendre quelques balles bien légitimes en retour.
« Oh, tu sais, avant toi, je ne pensais pas que quelqu’un pouvait oublier par trois fois une personne. Donc ça ne me surprendra même pas. »
Une grimace pour encaisser la réflexion. Souriante, mais non moins navrée. « J’suis désolé, vraiment. C’est merdique. » Doux, dans son ton. Plus son genre de se trouver des excuses, rien à dire de toute manière, et certainement pas ce qu’il gardait pour lui. Les mots la décrivaient pourtant comme de celles qu’on n’oublie pas, mais les actes étaient différents. Ça n’était pourtant pas une politique de la maison, mais ça, le plus jeune des Rivers avait conscience de n’avoir aucun argument pour le prouver. Et à vrai dire, il n’avait aucun désir de partir dans un débat. Il avait merdé, c’était vexant, il aurait voulu avoir fait ou avoir été différent, mais ça n’était pas le cas. Pour autant il ne cherchait pas à s’extirper des accusations, les laissant glisser sans s’en formaliser. Après tout elle-même gardait le sourire, s’il devait y avoir de la colère, elle devait venir de son côté, pas du sien.  

La douceur dans les excuses, donc, et la proposition de lui balancer un verre de bière pour le reste. « Mon éducation irlandaise te donne raison. Mais… L’expérience m’a appris que je gère beaucoup mieux une bouteille, qu’un verre, lorsque je suis moins précise dans mes mouvements. » Ah, bon argument, effectivement !

« Quant à savoir pourquoi tu n’as pas de la bière sur la tête. Ce n'est pas mon style, pourtant ça pourrait être drôle. J’y penserais peut-être la prochaine fois. Tu préfères blonde ou brune ? » Les yeux brillant de malice, le petit sourire, la pique, tout lui plaisait. « En vérité, il était bien plus amusant de se jouer de toi que de te doucher à la bière. En plus, ce serait gâché. » Effectivement, ce serait gâcher. Quant à l’idée de se jouer de lui, ça aussi ça l’amusait beaucoup. Tel était l’intérêt de venir ? S’amuser à le faire tourner en bourrique pour voir jusqu’où il pouvait s’enfoncer si on le poussait ? Un rire franc dans sa gorge, secouant un instant son torse au rythme des basses qui crachaient un rythme plus saccadé à présent. Eireen ne le lâchait pas de ses iris clairs et perçants de malice, attentive à chacune de ses réactions. « Vivement que je puisse recommencer ! »
Un sourire sur les lèvres comme dans son regard soulignait alors une part de douceur dans ses prunelles pourtant vives d’amusement. « Blonde.. » pour la première réponse. La bière, parait-il, même si ses yeux semblaient très clairement parler d’autre chose. « Et tu joues avec moi quand tu veux. » Un instant à laisser grésiller entre eux les doubles sens évidents. Parfaitement assumés, les mots appuyaient le regard lâché dans le sien. Un instant avant de reprendre.
« Si tu recommences, c’est au moins que je t’aurais revue. J’aurais pas tout perdu. »

Y compris s’il se prenait le culot d’une bouteille ou la douche de son contenu.
Sans vraiment y prendre gare, son corps basculait vers l’avant, le goulot de sa bouteille coincé entre deux doigts, l’avant bras posé sur sa jambe légèrement relevée. « J’t’offre sa jumelle ? […]» la bière, désignée d’un léger coup de menton. «[..] et tu m’expliques comment t’en es arrivée à l’architecture ? Ou de quel coin d’Irlande tu nous viens.. A moins que tu préfères continuer de m’épingler sur mes conneries… » Choix valide également. S’il l’avait croisée plusieurs fois, sans doute n’avait-il pas eu un discours cohérent au fil des rencontres. Attendues, donc, les piques à venir. Amusé et intrigué, surtout, de voir la manière dont elle encochait les flèches pour le percer à jour.

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Jeu 14 Avr 2022 - 1:14
« Ça, c’est dommage… » C'étaient les mots que j’avais prononcés juste après qu’il eût reconnu que les chances qu’il se souvienne de mon prénom étaient infimes. La solution était pourtant simple, il me suffisait de le redire, mais je ne saurais dire pourquoi je ne voulais pas le faire. Ce n’était pas lié à une méfiance envers sa personne, qu’il sache mon prénom ou non, ne changerait rien. Mais garder le mystère sur mon prénom, qu’il avait déjà eu dans le passé, me permettait de continuer dans ce jeu, cet amusement qu’avait provoqué cette situation en moi. Pourquoi ? Je n’en savais rien, mais l’idée de garder une trace de ce mystère me plaisait beaucoup.
Plus tard dans la discussion, il espérait ne pas recommencer une telle confusion, ceux à quoi j’avais commenté, qu’avant lui, je n’aurais cru possible de recommencer trois fois. Il exprimait alors un regret avant d’ajouter, trouver cela merdique. Je répondais d’un geste de la main qui pouvait signifiait "C’est derrière" ou "C’est oublié". Dans tous les cas, c’était une manière de dire que je n’en tenais pas vraiment compte. J’avais peut-être un caractère facile, mais c’était surtout que j’en avais tiré plus d’amusement que de blessure. Et puis pourquoi aurais-je dû être blessé ? Ce n’est pas comme si nous avion passé plus de temps ensemble quelques minutes entre deux verres sous des éclairages pas forcément coopérant. Nous n’avions pas passé des heures a parler, nous n’avions pas affronté la mort ensemble ou nous n'étions pas affrontés dans un débat avec toute notre énergie. Non, nous avions juste échangé quelques mots dans des fêtes, imbibé d’alcool (et plus pour certains), les esprits embrumés. Et puis, il avait été si drôle la seconde fois de comprendre qu’il recommençait le même laïus à quelques mots près. Même si sur le coup, je m’étais demandé si ce n’était pas moi qui confondais deux personnes différentes.

Par la suite, je me retrouvais à expliquer pourquoi j’avais préféré une bière en bouteille qu’en pression. J’avais donc du avouer qu’au bout de quelques verres, il était plus sécuritaire que je prenne des bouteilles pour avoir plus de chance de garder le liquide dans son contenant. Bien plus compliquer de garder un verre plein lorsque le taux d’alcoolisation augmentait. Justement, ce dernier devait avoir un point certain pour que je balance des choses aussi inutilement utiles. Je parlais beaucoup, tout le temps, mais sous éthanol, je parlais beaucoup trop. J’apportais des informations inutiles, mais qui sur le coup me paraissais pertinente. En l’occurrence, j’aurais pu directement passer à l’histoire de l’absence de douche de bière, puisque c’était ça le point qu’il avait soulevé. À ce sujet, j’avais demandé s’il avait une préférence pour les brunes ou les blondes -les bières- avant d’avouer que j’avais trouvé bien plus distrayant de me jouer de lui plutôt que de lui infliger une douche alcoolisée. Pour finir, j’avais déclaré être pressé de recommencer. Tout avait été énoncé sous la couverture de la malice, de l’amusement. Ce n’est pas parce qu’il savait que je m’arrêtais de m’amuser à ses dépens.
Il répondit à toutes les questions. Et si jusque-là, j’avais été celle qui semblait jouer le plus, il montrait par ces paroles qu’il savait lui aussi jouer. Car il n’était pas dur à comprendre que ces réponses avaient un double sens. Pas seulement parce que les mots qu’il avait utilisés pouvaient être compris différemment, mais parce qu’une fois de plus, je m’étais retrouvé happé par son regard. Encore une fois, je ne faisais aucun effort pour tenter de m’en libérer, car je n’en avais pas envie. Attirant, il l’était et attirait, je l’étais aussi. Ce ne fut que lorsqu’il reprit la parole pour signifier que si j’avais l’occasion de recommencer de jouer de lui, c’est qu’il m’aurait revu que je réussis à me détacher de son regard. « Pas sûr que mon ego accepte un quatrième oublie… » Je lui souriais.

Puis la conversation prenait un nouveau tournant. Celui-ci non plus, elle ne l’avait jamais pris lors de nos précédentes rencontres. Finalement, cette soirée serait-elle peut-être un point d’ancrage dans le temps, un point de changement, un point de non-retour. Ce genre de point qu’évoque le monde de la science-fiction lorsqu’elle parle de l’évolution du temps. Il y a des points inchangeables qui marquent un virage, un événement. La suite sera différente que ce qui se passe avant et si l’on put changer tous les éléments qui se sont produits en amont, on ne peut changer ce point précis sans prendre le risque de changer la suite de l’histoire. Bref, Alec proposait de m’offrir une autre bière, puis me demandait de lui expliquer comment j’en étais venue à l’architecture ou de quel coin d’Irlande, j’étais originaire avant de suggérer que je préférais probablement continuer à l’épingler sur ces conneries. Les derniers mots provoquèrent un rire qui s’échappait de mes lèvres. « La dernière proposition est très tentante, mais je commence à être à court de flèche. » Quant à la bière, la raison me dirait bien d’être sage. « Ok pour la bière. » Mais la raison n’était décidément pas ma ligne de conduite ce soir. De toute manière, si j’avais été raisonnable, serais-je face à lui à cet instant ? « Et je peux savoir ce que je gagnerais à répondre à tes questions ? La vérité sur Alec ? Finiras-tu par avouer que tu n’étudies rien ? » Je venais retrouver son regard. « Ou alors, tu es juste un étudiant très polyvalent ? » Je lui souriais avant de me détacher de son regard. « Donc, tu disais pourquoi l’architecture… Parce qu’elle est l’illustration de la magie des mathématiques et de leur victoire sur le temps. » Je jouais avec ma bière. « Les châteaux, les tours, les cathédrales survivent beaucoup plus aux temps que nous autre. Oh, certes, sans entretien, le temps finit par les altérer, mais pourtant, les pyramides sont toujours là et avec tout leur mystère. Elles ont survécu, au travers des siècles, a bien des idées, des Hommes, a bien des religions, a bien des combats, mais elles tiennent toujours debout. » Et elles nous survivraient sans aucun doute, à moins que l’homme n’entreprend véritablement de les détruire. « Ça, c’était le point de départ. Et si j’ai pris l’exemple des pyramides, ce sont plutôt les ruines des châteaux irlandais qui m’ont interrogé dans un premier temps. Et puis finalement, j’ai découvert que l’architecture était essentielle à la vie. Elle nous construit des maisons, des routes, des métros, des ponts. Elle évolue avec les ambitions des Hommes. Elle est le monde d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Elle garde un mystère alors que tout est question de mathématiques. La preuve en est, aujourd’hui, on ne sait toujours pas comment le Parthénon d’Athènes a pu être construit à l’époque avec une technologie bien moindre qu’aujourd’hui. Nous avons des théories, mais c’est tout ce que nous avons. Sans aller aussi loin d’un point de vue géographique, comme d’époque. Le Palais de Westminster, ils ont empiété sur le territoire de la Tamise pour le construire. Ils ont donc dû assécher une partie du lit de la Tamise pour le construire. Et si on a des pistes de savoir comment ils ont fait ça au XIXe siècle, on n'est encore une fois pas sur… » J’avais prévenu, je parlais beaucoup trop quand j’étais alcoolisé. Et là, je m’étais peut-être laissé un peu emporté. L’espace d’un instant, je réalisais que je pouvais du coup être aussi assez ennuyante lorsque j’étais alcoolisé. Surtout si on ne m’arrêtait pas. « Tu ne voulais peut-être pas en savoir autant. » Je lui souriais. « Autrement, je viens de Limerick. » Je choisis, volontairement, de ne pas en dire plus, je ne voulais pas risquer d’ennuyer plus mon auditoire.
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Eireen C. Gallagher
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Eireen C. Gallagher
Ven 15 Avr 2022 - 20:39


  8 Aout 2016 ?

Les tournants jamais pris dans la conversation se prenaient sans y penser. Le temps réellement alloué à se rencontrer pour de vrai et non pas au détour d’une discussion rapide avalée par la musique ou l’alcool, trop courte pour véritablement s’appesantir. Ce qu’il y avait d’amusant, c’était qu’au fil de sa vie, Alec n’avait jamais vraiment oublié celles qu’il croisait ainsi, chaque souffle ancré dans sa peau, chaque sourire tatoué dans ses rétines. Un besoin immense de s’accrocher à l’autre, de s’en emplir. Bien sûr avec ses conneries, cette rencontre partait mal et pourtant dans le regard d’Eireen pas de rejet marqué, bien au contraire. Pas qu’il avance sur un fil pourtant. S’il y avait pour lui un jeu, celui de l’attirance et des regards, des désirs qui s’enclenchent, qui s’échangent, qu’on anime et entretient ;  le moment présent comptait pourtant bien plus que l’aboutissement, quel qu’il soit. Pas toujours vrai, pas toujours aussi réellement intéressé par l’autre, pas toujours aussi serein dans ses relations humaines et certainement pas toujours aussi sain, il se savait instable, variable peut-être, toujours en prise avec une part de lui qu’il n’aimait pas et des valeurs qu’il développait à présent, essentielles à son équilibre. Un laïus bien ficelé ? Oui. Pas tout à fait volontaire, Alec se laissait seulement porter sans véritablement réfléchir. Sans doute son baratin était-il depuis trop longtemps ancré en lui pour qu’il n’y prête une réelle attention. Pourquoi s’interroger au juste ? Pourquoi remettre en question ce qu’il faisait naturellement sans y penser ? Tout ce qu’il y avait était une discussion entre deux personnes, une conversation qui lui plaisait et l’amusait profondément. De l’éclat mutin de ses prunelles à la vivacité de son esprit en passant par sa capacité évidente à tenir assez l’alcool pour lui sortir des phrases abouties, recherchées, mieux tournées que la majorité des personnes de leur âge, tout avait tendance à accrocher ses sens pour l’hypnotiser.

« Pas sûr que mon ego accepte un quatrième oublie… »

Un sourire sur les lèvres, l’envie de cesser de se défaire de ces prunelles vives pour s’y noyer totalement. « Je tâcherai de le ménager alors... » Un clin d’œil, l’amusement et la joie gravés dans l’organisme. Quoi qu’on en pense, ces moments-là étaient précieux. Pour d’autres, ça n’était rien d’autre qu’une discussion avec une jolie fille, un moment partagé dans un but bien précis. Pour lui, le but s’était disloqué au profit du moment présent. A se plonger dans son quotidien, ses sourires et ses piques amusées, il était libéré du reste. Étrange, sans doute, mais il y avait dans ces prunelles aux tons de l’autonome comme une voie de secours, une bouée de sauvetage à laquelle il s’accrochait. Là, dehors, le monde s’endormait, ici, les sens s’éveillaient au rythme des basses et des corps entrelacés, effleurés ou des regards mêlés, intriqués par cet éclat électrique dont se chargeaient leurs prunelles. La simplicité d’une soirée tranquille. De quoi se perdre dans un mensonge docile et doux. Comme oublier ici le reste de ce qu’on imposait à son existence. La peur pour les siens, le risque constant de tomber, les épreuves imposées chaque jour allant jusqu’à incruster le sang profondément sous ses ongles. Là, ici, au cœur de son sourire, Alec n’était plus ce type là. Ses fautes réduites à un oubli bien bête et au risque de blesser l’égo d’une belle femme. Une de celles du haut du panier qui iraient loin dans la vie, bien plus loin que ce dont il était capable, tout héritier qu’il soit. De quoi sourire à la face de ces idéologies crasses qu’on lui servait depuis l’enfance. Alors Alec balayait tout pour ne plus voir que ça, qu’elle.

 « La dernière proposition est très tentante, mais je commence à être à court de flèche. »
« Nan, c’est vrai ce mensonge ? » Se connaissant, s’il l’avait croisée plusieurs fois il était impossible qu’il ait réussi à être cohérent à chaque discours alors oui, Alec se doutait qu’il y avait encore quelques cartouches à claquer s’il s’agissait de l’épingler au mur. Mais peut-être arrivait-elle à la fin de ses munitions auquel cas, peut-être le vide signerait-il la fin de ce moment. Après tout, peut-être n’avait-elle envie que de ça comme elle le disait : se jouer de lui. Pourtant elle se perdait elle aussi et il aurait presque pu voir le grésillement du désir tracer son chemin au fil des sous-entendus, parcourir ses veines, glisser sous sa peau. Qu’importe l’issue, c’était ça qui lui plaisait, ce moment de l’entre-deux, cette manière d’être connecté à l’autre sans vraiment l’être, cette envie d’en savoir plus, de le trouver sans y aller, de tracer en douceur les contours d’une âme qui peut-être, s’apprêtait à s’évader. Alec était coupé des siens, isolé, enfermé. Comme si être ancré auprès de ceux qu’il appréciait et dont il partageait les valeurs devenait un luxe qu’il ne pouvait se permettre. Il y avait chez les sangs purs un déni d’humanité manifeste qui lui foutait la nausée. Ces conversations-là, cet éclat dans ce regard, cette manière de s’accrocher à elle comme on aborderait un navire à la dérive au large, c’était une manière de reconnecter avec ça. De voler des parcelles de normalité. Attraper au vol des parts d’elle, un élan dans la poitrine, le besoin de frôler ce qu’elle était, d’y donner de l’importance. Mais sans doute partirait-elle. C’était l’instant parfait, l’ouverture assumée, le moment pour se retourner, esquiver les prunelles magnétiques, laisser faire la raison. Après tout, pourquoi donner du crédit à un type capable de vous oublier, énonçant parfaitement sa capacité à être un abruti fini et à passer d’une femme à l’autre ? Quelle idée. Pourtant elle était là malgré tout. « Ok pour la bière. » Pourtant la raison semblait avoir été reléguée au second plan, traçant un sourire sur ses lèvres à l’entendre ainsi valider en sous-texte l’idée de rester, de poursuivre la discussion. A jouer. « Et je peux savoir ce que je gagnerais à répondre à tes questions ? La vérité sur Alec ? Finiras-tu par avouer que tu n’étudies rien ? » Il eut du mal à retenir ce rire qui vint déformer d’amusement le sourire déjà incrusté. Détournant les yeux une seconde, les lèvres pincées, c’est sans se dérober qu’il revint sur elle, le regard droit, glissé en elle sans détour.  « Ou alors, tu es juste un étudiant très polyvalent ? » Pas de fuite, pas de déni, pas d’envie de s’extraire de là bien au contraire. « Tu vois que tu avais encore quelques cartouches en réserve... » Dans ses yeux, l’amusement d'un aveu évident : effectivement, il n’étudiait rien. Bien joué l’archère. De même, elle raccrochait son regard, perçante qu’elle était. Sublime, ainsi dressée en conquérante de la vérité.

Alec la laissait continuer, ses réflexions coulant contre lui sans qu’il ne cherche à s’en défaire. Il n’y eut qu’une seconde de plus avant qu’elle ne reprenne, enchaînant sur les questions qu’il lui avait évoqué. Comme si l’idée n’était pas véritablement d’obtenir les confessions de ses mensonges assumés mais plus… quoi ? Simplement laisser vivre ce moment entre eux.

« Donc, tu disais pourquoi l’architecture… Parce qu’elle est l’illustration de la magie des mathématiques et de leur victoire sur le temps. »  Elle jouait avec sa bière sous le regard admiratif d’un Alec qui n’attendait pas une telle phrase d’accroche. Eireen aurait pu s’arrêter là qu’il n’aurait eu aucun doute sur son amour pour la branche qu’elle disait étudier. Sa propre bière entre les doigts, Alec se pencha un peu plus, happé par ses mots, curieux de cet engouement qui lui échappait pourtant. « Les châteaux, les tours, les cathédrales survivent beaucoup plus aux temps que nous autre. Oh, certes, sans entretien, le temps finit par les altérer, mais pourtant, les pyramides sont toujours là et avec tout leur mystère. Elles ont survécu, au travers des siècles, a bien des idées, des Hommes, a bien des religions, a bien des combats, mais elles tiennent toujours debout. »  Sans réellement comprendre pourquoi ce discours faisait échos en lui, le jeune homme sentit un frisson glisser le long de son épiderme. De l’ancrage de la mâchoire aux épaules, dispersé quelque part dans ses bras. Les Hommes disparaissent. Un propos qui prenait une tout autre tournure au travers du spectre de son enfer personnel. Mais ces pensées-là, Rivers les voulait loin de lui, loin de sa conscience. Alors elles se refusèrent à lui, ne prirent pas forme pour se contenter de glisser vers la passion d’une femme manifestement mordue par son cursus.  « Ça, c’était le point de départ. Et si j’ai pris l’exemple des pyramides, ce sont plutôt les ruines des châteaux irlandais qui m’ont interrogé dans un premier temps. Et puis finalement, j’ai découvert que l’architecture était essentielle à la vie. Elle nous construit des maisons, des routes, des métros, des ponts. Elle évolue avec les ambitions des Hommes. Elle est le monde d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Elle garde un mystère alors que tout est question de mathématiques. La preuve en est, aujourd’hui, on ne sait toujours pas comment le Parthénon d’Athènes a pu être construit à l’époque avec une technologie bien moindre qu’aujourd’hui. Nous avons des théories, mais c’est tout ce que nous avons. Sans aller aussi loin d’un point de vue géographique, comme d’époque. Le Palais de Westminster, ils ont empiété sur le territoire de la Tamise pour le construire. Ils ont donc dû assécher une partie du lit de la Tamise pour le construire. Et si on a des pistes de savoir comment ils ont fait ça au XIXe siècle, on n'est encore une fois pas sur… »  Une véritable vocation, de celles qui vous coulent dans les veines et dévorent vos artères. Il y avait dans sa manière de dérouler sa passion quelque chose de fascinant, une manière bien à elle de percevoir le monde et d’y poser les yeux. Eireen – Sara, qu’importe – voyait des parcelles du monde qu’il ignorait, dont il se détournait. L’idée que le monde garde une trace de l’ambition des hommes, de leurs ouvrages, leurs dévotions, leurs travaux… ça lui plaisait bien. Perdue dans ses réflexions, la jeune femme lâchait le présent, une légère inclinaison des sourcils formait une mimique appliquée. Précise dans ses mots, Alec devinait qu’elle avait en elle tant de connaissances accumulées que l’alcool ne suffisait pas à les embourbées tant celles-ci étaient claires pour elle. Bien au contraire, ses propos étaient assurés, détaillés, organisés quand son regard, lui, devenait plus vaporeux, comme égarée dans les récifs de cette flamme intellectuelle qu’elle portait en elle.

Les lèvres jointes dans une mimique admirative, Alec la laissait poursuivre, comme une pianiste emportée par son morceau, un artisan lancée dans la minutie de sa réalisation. Et admiratif, il l’était.

« Tu ne voulais peut-être pas en savoir autant. » Elle lui sourit, il en fit de même sans se départir de ce regard perçant qui aimait décrypter en silence ce qui semblait important pour elle. La glaise dans laquelle elle était constituée. Ce dont elle était faite. De passion et d’humour, de douceur et de pardon. Semble-t-il une belle personne.  « Autrement, je viens de Limerick. » Pas si loin de là d’où venait Jayden. Le manque de son amie – plus, sans doute – dans les veines, l’idée qui passe et disparaît.

« C’est un joli coin. J’y suis passé rapidement il y a quelques mois. » Vrai. Ça lui semblait appartenir à une autre vie. Traîner dans ces lieux semble-t-il dénués de la poisse qui collait à chaque ruelle de Londres. Dégagés de l’emprise des Supérieurs et de leurs idéologies nocives, il lui semblait que l’air était plus vif là-bas, les chatoiements du soleil plus colorés, l’atmosphère plus calme. Les vieilles pierres chauffées au fil de la journée, leurs reflets dans le fleuve, les images glissaient en silence en arrière de ses rétines comme un idéal bien lointain à présent. Il aurait suffit de tout lâcher, disparaître, refuser l’affect de l’inquiétude. Décider que les autres pouvaient se démerder, que ce n’était pas son problème, qu’il voulait vivre. Pourtant ce choix n’avait pas été le sien. Sans regretter, un pincement vint pourtant creuser ses côtes. Il le laissa aller sans s’y attarder. « T’as grandit au cœur des vieilles pierres. »Bercée des fracas des guerres passées, dont seuls les hauts murs et les douves gardaient la trace. « Comment t’es arrivée jusqu’ici ? » Portant sa bière à ses lèvres, Alec s’arrêta en découvrant qu’il n’y avait dans l’écrin de verre plus aucune goutte à savourer. « Ah oui c’est vrai. Je reviens. » Arrêt sur image dans la conversation, il avait une promesse à respecter. D’un geste il la lui désigna avant de se lever pour la rejoindre. Sans doute un peu trop près, le regard trop profondément plongé dans le sien, ses doigts virent glisser contre les siens pour récupérer la bouteille vide qu’elle avant gardé plutôt que de l’abandonner sur la table. Une seconde, deux peut-être à laisser traîner son pouce sur le dos de sa main. « Et ça me va d’en savoir autant. C’est beau une femme qui vit ses passions. » Le verre du goulot vint rouler d’une main à l’autre, lâchant finalement son regard dans un léger sourire venu flotter sur ses lèvres avant de s’éloigner et de disparaître dans la foule.

Lorsqu’il revint, c’est avec deux bouteilles à la main, se glissant auprès d’Eireen – Sara – pour lui tendre la première ainsi qu’un décapsuleur. Vous pouvez voir ça comme un manque de délicatesse de sa part, la flemme d’aller jusqu’au bout du truc, un manque de galanterie. L’idée était plus triviale que ça : a force de fréquenter boites et bars, Alec en connaissait les dangers. Il le savait d’autant plus qu’il en avait été accusé quelques fois. Une règle simple pour une femme : ne jamais quitter son verre des yeux. C’était donc sa manière bien simple de ne pas plaquer sur une discussion agréable l’inquiétude soudaine et inutile d’un risque ici inexistant. « Alors, fille de Vikings, pourquoi Londres ? »

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Alec Kaleb Rivers
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Lun 18 Avr 2022 - 1:04
J’aimais voir le temps d’une vie comme un arbre. Les racines sont le passé. Elles sont multiples et viennent de tous les sens. Elles sont plus ou moins longue et ont des ramifications. Tout comme notre passé. Nous n’avons pris qu’une seule direction, mais pour en arriver au jour d’aujourd’hui, bien des chemins ont été tracés. Et tous ces chemins se sont joints à ce moment précis pour donner le temps présent. La longueur des racines et leurs ramifications montrent que l’influence peut remonter dans le temps de manière inégale et être, elle aussi, soumis à un changement de direction. Le tronc, auquel les racines sont liées, représente le présent. Il vit grâce à son rattachement aux racines. Sans passé, il ne peut y avoir du présent. Le fait que le tronc grossisse au fils du temps, n’est pas dérangeant. J’y vois toute l’influence accumulée pendant des années. J’y vois tout ce que l’on a appris du passé, toutes les leçons qu’on a retenue, toutes les erreurs que l’on a pu faire. Et plus les années passent, plus on en accumule, alors il est logique que le tronc prenne de la grosseur. Quant à sa longueur, c’est parce que le temps présent est le plus important. Il est celui dont l’on doit profiter le plus. Il est la vie d’aujourd’hui, on doit en savourer chaque minute. Il nous faut l’étirer en longueur, en vivre chaque seconde, parce que le futur qui se dessine au bout n’est pas encore écrit, tant de choix se propose à nous. Le futur, ce sont les branches, d’abord les grosses, puis les plus fines et enfin les feuilles. Chaque division représente chaque décision que nous prenons et qui nous conduira à d’autres. Elles sont multiples et conduisent toutes quelque part.

Je vois temps d’une vie, comme un arbre, ce qui veut dire que j’ignorais totalement ou allé nous conduire cette soirée, cette rencontre, cette discussion, mais j’en profitais, parce que tout ce que j’avais vécu jusqu’ici, m’y avait conduit. Je n’étais pas quelqu’un qui croyait au médium, mais j’étais quelqu’un qui croyait au destin, d’une certaine manière. Pour moi, rien n’est écrit, tout reste à faire, mais ce que je vis aujourd’hui est la conséquence de tout ce que tout-le-monde a vécu avant. Alors cette soirée n’était pas écrite, personne ne pourrait dire comment elle finirait. Pas moi, pas lui, pas celui ou celle dont le regard se posait sur nous deux l’espace d’un instant. Tous pourront envisager la suite, mais personne avec certitude.

L’instant présent, c'étaient les deux personnes que nous étions autour de cette table, moi envoyant des piques, lui jouant des mots. J’ignorais où ça allait me mener et je n'en avais pas vraiment grand-chose à faire. Je n’étais pas inquiété, j’étais bien, je profitais, je me créais de souvenirs. Au pire, j’en tirerai des leçons, au mieux… Bah, j’en tirerai aussi. Cette soirée ferait partie de mon bagage, quel que soit le chemin qu’elle prendrait. Tout comme nos précédentes rencontres avait construit celle-ci. J’avais gagné des flèches pour mon arc et une vivacité à les lancer. De nos précédentes rencontres, j’aurais pu en garder une rancœur, car il aurait marqué, mon ego, mais ce ne fut pas le cas. Certainement, parce que j’avais appris par le passé à ne pas me vexer que quelqu’un oublié ce genre de rencontre alcoolisé. Par contre, celle d’aujourd’hui, j’avais avoué que s’il l'oubliait, je risquais d’en être marqué. Il faut dire, que nous n’avions jamais parlé autant et que cette fois, il s'était lui-même rendu compte de la confusion. À mon inquiétude sur mon ego, il assurait qu’il tacherait de le ménager. L’information me fit sourire, mais j’attendais de voir pour y croire. Même si à cet instant, je n’étais pas sûr d’avoir un jour la réponse. Je savais pertinemment que c’était le genre de chose que je ne pourrais peut-être jamais vérifier.

Justement, le carquois que j’avais rempli lors de nos précédentes rencontres commençait à s’épuiser. Point que j’avais aussi énoncé face à mon interlocuteur du jour. Ce dernier ne semblait pas trop y croire puisqu’il demandait si ce mensonge était une vérité. La phrase, en soi, n’avait pas ce sens une fois que tu l’analysais. Pourtant, c’était une phrase classique. Mes propres parents l’avaient déjà utilisé plusieurs fois face à moi, lorsque j’avouais des semi-vérités ou mentais très clairement. Comme quoi, il y a certaines phrases toutes faites, qui une fois défaite, ne veulent plus rien dire de cohérent. Bref, la suite de la conversation montrait qu’il n’avait pas tout à fait tort. J’avais encore au moins une flèche. Celle qui concernait le fait qu’il ne paraissait être étudiant que le temps de participer aux soirées. Il ne démentait pas, il ne confirmait pas. Il se contentait seulement de faire remarquer que j’avais encore quelques cartouches en réserve. J’avais raison, je n’en doutais pas, et même qu’il n’avait rien confirmé, je le savais. Mais je ne m’étalais pas sur le sujet. À quoi ça nous aurait servies ? Il n’était pas le seul à énoncer ce genre de mensonge. Et puis ça n’avait rien de méchant, non ?

Au lieu de ça, j’avais enchaîné sur un autre sujet. Celui de mon cursus d’étude (parce que moi, j’étudiais pour de vrai). Et tout ce que l’on pouvait dire, c’était que j’en avais parlé. Beaucoup parler. Peut-être même un peu trop. Que j’avais risqué de perdre mon auditoire. Pourtant. Ce ne fut pas le cas. Alors que je déclarais qu’il n’en attendait probablement pas autant sur les raisons de mon choix d’études, je ne pouvais que constater son regard perçant posé sur moi. Oui, je ne le voyais qu'à cet instant, il faut dire que quelques secondes plus tôt, j’étais perdu au milieu de mes explications. J’avais tout de même fait le choix d’être beaucoup plus brève sur mes origines. À savoir Limerick. Alec annonçait connaître le coin, il y était apparemment passé rapidement il y a quelques mois. Rapidement… Il n’avait donc pas dû en voir grand-chose. Il connaissait peut-être, mais pas autant que moi. Et pas de la même manière non plus. Il était étrange de constater comment un touriste voyait la ville bien différemment que les habitants de cette dernière. Parfois, l’on découvrait des bâtiments dans les paroles d’un simple voyageur. Pas parce qu’on ignorait qu’il était là, mais simplement, parce qu’on était tellement habitué à le voir là, qu’on avait, j’avais véritablement mesuré la rareté dont il pouvait être doté.

Il énonçait alors que j’avais grandi au milieu des vieilles pierres avant de m’interroger sur la manière dont j’étais arrivé ici. « Par le métro. » Oui, je savais que ce n’était pas la réponse qu’il attendait, puisqu’il parlait plus certainement de comment j’avais atterris à Londres, plutôt que de comment j’étais arrivé à la soirée. Mais ce temps qu’il m’accordait, alors qu’il portait sa bière à ses lèvres, était bien trop tentant pour ne pas en profiter. Pendant ce temps, lui, c'était rappelait que nos bières étaient vides. Il faut dire que sa propre bouteille lui avait rapporté la réalité sans détours. Il se levait puis se rapprochait de moi. Prêt, très près, plus qu’il ne l’avait jamais était. En d’autres temps, en d’autres circonstances, j’aurais reculé, pour remettre une distance, parce qu’il était dans mon espace personnel, vous savez, cette bulle fictive que l’on imagine autour de nous. Cette bulle qu’on souhaite ne gardait rien qu’à sois, dont on appréciait peu que les gens la pénètrent sans prévenir avant. Pourtant, à cet instant, ça ne me dérangeait pas. Je ne reculais pas, je ne bougeais même pas d’un millimètre. Mes yeux avaient suivi son déplacement et mon regard était à présent plongé dans le sien. Ma bulle quant à elle ? Oh, complétement éclaté, puisque ses doigts rencontrèrent les miens ajoutant au reste. Un éclair de désir frappé alors mon corps, partant ce simple contacte, passant le long de ma colonne vertébrale pour s’éparpiller partout dans mon corps. Il parlait en même temps, faisant référence à des paroles que j’avais prononcées plus tôt. Cette fois, la musique ne mangeait pas les mots, il était trop prêt pour qu’elle ait ce pouvoir. Je l’entendais donc clairement dire qu’il n’était pas dérangé par le fait que j’avais beaucoup parlé. Il ajoutait même trouvé beau une femme qui vivait de ses passions. Sur ces mots, la bouteille quittait ma main avant qu’il ne s’engouffre dans la foule.

Mes yeux l’avaient suivi et étaient restés, quelques micros secondes, sur l’endroit où il avait disparu. Puis, mon regard revient sur la table, vide de ces bières, mais toujours avec le joint qui avait été posé dessus. Non, mais vraiment, comment se faisait-il qu’il n'y avait pas plus descente de flic à ses soirées ? Et pourquoi je pensais à ça à cet instant ? Peut-être parce que c’était rationnel et que j’aimais le rationnel. Le reste était… Dépourvue de rationalité. Pourquoi parlais-je véritablement avec ce type ? Je savais qu’il avait menti sur certains points, ce qui signifiait qu’il pouvait mentir sur d’autres. Pourtant, j’étais encore là. Assis à la table. Attendant qu’il revienne. S’il revenait, je n’étais pas maître de ce choix. J’étais seulement maître des miens. Alors, pourquoi je n’étais pas encore partie en courant maintenant que le beau parleur n’était plus là ? Parce que, contre tout pensé rationnel, j’avais apprécié chaque seconde de ce temps qui nous avait été donné. Et puis, je voyais le temps d’une vie comme un arbre et que le tronc était le présent. Et que si le présent était aussi long, c’était pour que j’en profite pleinement malgré le fait que le présent était le plus éphémère de tous les temps. Il durait à la fois toute la vie et seulement une seconde. Le présent était bien compliqué, mais il fallait en profiter.

J’avais profité de ce temps seul pour regarder mon téléphone. Vérifier que le monde ne s'était pas écroulé. Ce soir, le monde se résume à un frère trop protecteur et a un groupe que je devais rejoindre à un moment donné. Rien, il semblerait donc que le monde continuer de tourner sans rien attendre de moi. Je ne sais pas combien de temps, c'était avant son retour. Je n’avais pas compté. Après avoir rangé mon téléphone, je m’étais contenté de regarder les gens autour de moi, curieuse de voir les interactions. Des discussions, de la drague, des rapprochements, de la danse. Bref, une soirée ou toutes les vies s’entremêlait. Nous étions une véritable forêt.

Je ne remarquais son retour que lorsqu’il se glissait à côté de moi. Il tendait en ma direction une bouteille, je l’attrapais, ainsi que le décapsuleur. Je ne m’interrogeais même pas. Je ne relevais pas, mais j’appréciais le geste. Silencieux, mais qui m’évitait tout questionnement. Car si j’avais toujours une hésitation sur le nombre de verres que j’avais consommé sur la soirée (comme à chaque soirée), je les avais tous tenues dans mon champ de vision. Pendant ce temps, lui posait une question. Pourquoi avais-je choisi Londres. « Parce que tu poses vraiment la question ? » C’était pourtant si évidant. J’ouvrais ma bouteille avant de poser l’accessoire et de tourner mon regard vers celui d’Alec. « L’University College de Londres est l’une des meilleures universités du pays. Et que Londres semble, à mes yeux, l'une des meilleures villes du pays pour étudier l’architecture et son évolution dans le temps. On part du théâtre du Globe pour arriver au Shard en passant par le fait que le métro londonien, soit le premier au monde. Et ceci n’est qu’un bout de la diversification de l’architecture de la ville. » Bref, c’était évidant, à mes yeux en tout cas. Bon, après, il y avait bien quelques bâtiments qui se voulaient révolutionnaires et qui étaient simplement moches, mais ça, c'était une histoire de goût. Et heureusement, ça ne constituait pas l’essentiel des édifices de la ville. « Et toi, es-tu londonien depuis si longtemps que tu ne voies plus la beauté de la ville ? » Était-il Londonien tout court ? Mon esprit supposait que oui, puisqu’il était ici ce soir, mais c’était peut-être la voix de la facilité. En attendant, je fixais mon regard droit au fond de ses yeux. J’avais assez parlé, c’était à son tour.
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Mar 19 Avr 2022 - 18:39


  8 Aout 2016 ?

Son présent n’était pas un tronc. Il n’était ni unique ni solide, n’amenait pas à des dizaines de possibilités à venir, ne s’étendait pas fièrement vers le ciel. Tortueux, tordu, multiple, voilà ce qu’était son présent. Brisé de centaines de branchages différents, étendus de toute part, éclaté de morceaux de vie qu’il se forçait à garder en vie sans jamais en lâcher une part. Certaines pointaient vers le sol, d’autres se ratatinaient à l’ombre des autres, cachées, recluses. Alec dealait avec des parties de son existence dont il ne voulait pas mais qu’il ne pouvait renier. Il lui fallait pousser ainsi, coincé entre deux pierres, étendu de milles vies sans jamais plier face aux brusques souffles d’un univers austère. Corylus tortuosa. Les branches multiples, noueuses, fines, ne semblant monter vers la lumière qu’après s’être tournées et retournées sur elles-même, comme hésitantes à véritablement s’élever. Pas de tronc. Seulement les embranchements incessants, tordus, courbés. Voilà ce qu’il était. Tordu et courbé. Multiple. Cachant une part de lui pour en mettre d’autres en lumière ; jamais les mêmes en fonction de l’heure de la journée, de l’inclinaison des rayons, du regard qui s’y porte. Son présent était ainsi fait. Et en toute heure, Alec endiguait la gangrène, l’apoptose, protégeait chaque part de son présent, de ce qu’il était sans accepter de réellement rompre sous les coups de cyclones trop violents. Il tenait. A coup d’alcool, d’oubli ou de filles. Mais il tenait. A coup d’affect, surtout. Comme si chacun de ses proches étaient là, derrière lui, non loin, à lui rappeler pourquoi il faisait ça ; qui il était, qui il ne devait pas devenir. Bien sûr il y avait en lui des mensonges, des non dits, des esquives, comme les branches racornies et tordues qui semblaient se dérober sans cesse. Des années à travailler l’occlumencie pour apprendre à garder au plus profonde de lui le beau, le cher. Perdre ses ennemis au travers de la couche de merde que son enfance avait laissé en lui. Le sale. Le mal, même. Les branches noircies par la vie. Il était fait d’écorce, finalement difficilement accessible derrière ses yeux clairs et son sourire engageant. Un autre jour, auprès d’une autre, Alec aurait été fermé, morose, agressif. Violent même. Toutes ces parts de lui qu’il n’aimait pas. Ces branches qu’il faudrait amputer. Mais cette part de son présent était nécessaire pour laisser le reste exister. Sans elles, l’arbre crèverait. Alors avec elles, Alec se faisait fort d’avancer.

Mais de cet homme rongé par les siens comme si son propre sang était devenu acide, Alec ne voulait laisser aucune trace. Pas ici, pas maintenant, pas avec elle. Cet homme au nom devenu synonyme de sentence était écrasé, relégué au second plan pour laisser l’autre, celui qu’il serait sans doute s’il n’avait pas fallu grandir cabossé par un environnement sale et hostile. Beau parleur, dragueur, si bien accordé à ce type de soirées. Peut-être aurait-il caché d’autres choses sous son sourire de bellâtre, peut-être n’aurait-il pas été ce type-là du tout d’ailleurs. Mais qu’importe, aujourd’hui il n’y avait que lui. Pas de version fantasque de sa propre existence, juste un type qui n’en pouvait plus de la bile familiale qui cherchait simplement à être lui, la petite parcelle de lui qui aspirait à des choses simples, des gens simples, des situations simples. La vie courante dans une forme pure et riche. Le sourire d’une femme, des part d’elle qu’elle laissait entrevoir, offrait ou gardait pour elle ; qu’elle mentait peut-être, qu’elle confiait. Sa vie distillée par petites touches, ses passions, répandues de vagues vives et brusques, envahissantes et fraîches dans l’atmosphère moite. Son caractère, balancé de pointes de flèches tranchantes sans être douloureuses ou de sourires doux,  brillants, vrais. Son habileté intellectuelle se paraît d’intelligence et lui ne cherchait dans le fond rien d’autre que d’y être exposé. À elle, ses piques aussi sans doute mais surtout sa normalité. Cette manière d’être qui devrait être le lot quotidien de n’importe qui sans que sans cesse, on soit exposé aux tumultes d’une fange amère. Corylus tortuosa. Le noisetier tortueux. Tolérant à la nature du sol. Pourquoi fallait-il alors que sans cesse le sien soit injecté d’acide ?

Et elle ? De quoi était fait son passé ? Sur quel bourbier s’était-elle construite ? Quelle terre meuble, quelles roches, quel sol stable ou tremblant ? Pour l’heure le passé n’apparaissait que par touches, ses réactions parlant davantage, lui laissant avoir accès à ce qu’elle était sans doute. Sérieuse et passionnée, mutine, joueuse, espiègle et malicieuse. Aiguisée.

Ajourée aussi. Percée du regard d’un inconnu qu’elle savait menteur et beau parleur sans qu’il ne s’en cache véritablement. Aucunement, même. Poreuse aux yeux de givre qui s’ancraient profondément en elle sans se dissimuler derrière des faux semblants. Et à son tour elle s’y plongeait, l’agrippait, le chopait par les sens jusqu’à ce qu’il sente le désir frémir sous sa peau lorsqu’il la glissait sur la sienne. L’envie, l’attirance. Une constante dans son existence. Assez pour qu’il n’ait aucun mal à l’identifier dans les prunelles de la jeune femme qui n’eut aucun mouvement de recul, pas même une éviction du regard, juste le plongement total de son regard dans le sien.

Une chute en avant tatouée sur ses rétines jusqu’à ce que, quelques minutes plus tard, il ne commande une nouvelle bière et reparte avec. Le frémissement de sa lèvre, la contracture à leur commissure, l’iridescence de ses iris, la légère rougeur de ses pommettes, sans doute davantage due à la chaleur et l’alcool qu’à sa présence à lui. Autant d’aiguilles dans ses sens.

A revenir à ses côtés, les corps se frôlaient, l’impactaient parfois, croisant les regards des uns, les excuses des autres. Des sourires de son côté, ailleurs aussi alors. Quelques mots échangés avec un type qu’il avait esquivé de peu, des rires. Une normalité dont il se chargeait comme un noyé s’emplirait d’air. Mais avec le cœur léger, les pensées effacées. Si par moment la fatigue semblait péter comme des bulles dans ses muscles, Alec n’en tenait pas compte, seulement pris par l’énergie ambiante. Il y avait là une communion parfaite, les vies entremêlées, les rires, l’envie simple et partagée d’être ensembles même sans se connaître. De prendre part à quelque chose de plus grand, l’envie de déconnecter, de lâcher prise, d’oublier les responsabilités à venir ou actuelles. La rentrée prochaine approchait à grand pas pour nombre d’entre eux et si Alec ne partageait aucun sentiment d’appartenance ou d’habitudes communes, ce sentiment était le sien aussi. Naturellement et à l’encontre même de ce qu’il faisait certains soirs, Alec évitait les plus alcoolisés, ceux que l’éthanol rendait agressifs. Ce soir, il n’était pas l’un de ceux-là. Ce soir il ne cherchait pas à s’éclater les poings et les tempes, seulement à profiter du moment présent. D’elle. Silhouette détachée dans les néons rouges et bleus dont la lueur dansait sur sa peau claire sans qu’elle ne semble remarquer son retour, toute absorbée par la contemplation de ses contemporains. Elle aurait pu partir.

Pour être honnête, malgré le désir évident qui la mordait, il l’aurait aisément imaginé s’esquiver. Quelques minutes pour se reprendre, pour réaliser qu’il pouvait être dangereux, pour se défaire d’un moment de déraison peut-être. Il l’aurait compris. La laisser ici aurait été risqué si son but était uniquement charnel mais s’il agissait ainsi, c’était aussi pour donner cette possibilité d’évasion, de s’assurer de l’interprétation, d’éviter d’être le lourd manipulateur à qui on ne pense même pas à dire non. Bien qu’elle ne semble pas ainsi, mais sait-on jamais. Le vertige de l’alcool, l’enivrement, le temps qui s’étire et se replie comme un accordéon déplié hors de notre conscience. Alec connaissait tout ça. Connaissait, aussi, ce dont on l’avait trop accusé. Un dragueur est forcément dangereux non? Le blâme, la critique ; les rumeurs. Il connaissait trop bien. Pire, il savait la dose de culpabilité qu’il y avait dans ces reproches. L’enfant blessé catapulté dans l’adolescence n’avait pas été des plus respectueux et l’adulte ne pouvait que s’excuser, assumer, vivre avec ses méfaits. Faire attention, à présent, à ne pas être la raclure qu’il refusait d’être. Se pardonner lui-même ? Pas au programme. Il aurait fallu apprendre qu’un enfant maltraité n’a pas toujours les codes ou le recul nécessaire pour savoir ce qui est de l’ordre de la norme et ce qui entre dans le malsain quand personne n’est là pour le lui désigner. Pour autant, aucun passé ne justifie quoi que ce soit. Maître de ses actes et de son rapport aux autres, il ne se cherchait plus d’excuses. L’attention, donc, marquait ses cellules de gestes sans doute bêtes mais qui devraient devenir basiques. Pas de méfiance, donc, envers ces bières qu’il apportait.

Un œil posé sur la nuque de la jeune femme, perdu une seconde sur le col et la bordure de la peau, les quelques mèches perdues là, la courbe effilée du muscle de son cou. L’alcool dans les pensées lui rendit le regard traînant, le déviant finalement au prix d’un effort en la rejoignant, apparaissant alors de nouveau à son regard qu’il capta une seconde. Toujours là, donc. De nouveau à ses côtés, Alec ne retourna pas immédiatement s’asseoir, préférant rester un moment auprès d’elle tout en réenclenchant la conversation. L’origine de son arrivée ici, à Londres, donc.

« Parce que tu poses vraiment la question ? » Regard interloqué. Pourquoi pas ?  « L’University College de Londres est l’une des meilleures universités du pays. Et que Londres semble, à mes yeux, l'une des meilleures villes du pays pour étudier l’architecture et son évolution dans le temps. » C’est évident. « On part du théâtre du Globe pour arriver au Shard en passant par le fait que le métro londonien, soit le premier au monde. Et ceci n’est qu’un bout de la diversification de l’architecture de la ville. »  Tout à fait. Le métro londonienne. Un classique pour un sorcier de sang pur plus habitué à la poudre de cheminette qu’aux arrêts de bus. Il lui fallu faire un effort pour rassembler ce qu’il en savait, se rappeler de la localisation plus ou moins aléatoire des bâtiments cités, leur utilité, leur apparence. Pas toujours réussi. Le métro était le premier au monde. Ok. Etait-ce une prouesse ? L’existence de deux mondes distincts lui revint comme une gifle en pleine gueule, un fait qu’il aurait préféré oublier et penser qu’il n’y avait pas dans son dos un univers entier dans lequel de riches aristocrates du monde magique complotaient dans un silence de moins en moins respecté pour se débarrasser de ceux qu’ils considéraient comme les misérables de la planète. Les parasites. Les ennemis.  Un pincement dans le cœur à penser à tous ceux qui l’entouraient et dont la grande majorité n’étaient pas sorciers. Pas un seconde Alec ne se rendit compte de l’évolution de sa propre empathie. Le théatre du Globe donc. Oui. Sans doute. Une bâtisse ronde et ouverte au centre dont la scène avait dû abrité Shakespeare et consort. Quand au reste de l’architecture de la ville ? « Je te crois... » Clairement, sur ce point, Alec n’irait pas jouer le bluff. En réalité étranger à ce monde, en plein apprentissage de l’utilisation des smartphone depuis quelques mois, Alec n’allait pas jouer avec le feu en faisant croire qu’il s’y connaissait en architecture moldue. Une part de lui aurait bien aimé lui dire d’aller voir le ministère, Poudlard ou les vieilles bâtisses du Londres sorcier pour voir de constructions réellement fascinantes. Sale réflexe de sang pur bercé à l’arrogance de son propre monde. Pourtant sa vision du sien l’attirait assez. Aucune magie pour construire tout ça, aucun sort pour maintenir ce que la gravité voudrait absorber. Seulement l’ingéniosité des architectes. Il pouvait comprendre son intérêt.

« Et toi, es-tu londonien depuis si longtemps que tu ne voies plus la beauté de la ville ? » La question le prit connement de court. Comme s’il semblait réellement adhérent de s’intéresser à lui plutôt que de laisser dérouler sa propre vie, ses propres desseins. Idiot car il n’y avait là rien d’étonnant et pourtant une chose était claire : il n’avait aucune envie de parler de lui. Que dire ? La famille. Les amis. Les passions. Tout était soit lugubre soit lamentablement dépourvu d’intérêt. Pas le temps de développer des centres d’intérêt réel, il n’avait fait que se dresser contre les siens sans jamais chercher à se construire, lui. Un mec banal, sans grand attrait, incapable de savoir ce qui grésillait dans le fond de ses tripes. La volonté de faire chier le monde ? Super.. La rage indécente et infinie pour protéger les siens ? Voilà. Voilà ce quoi il était fait. Une glaise acide et amère prête à s’ériger en mur infranchissable. Comme l’image de son cousin à ses yeux, celui d’un homme dur et froid, mal foutu émotionnellement et profondément injuste mais qu’il admirait malgré tout profondément. Qui être quand on haïssait son seul modèle ? C’était faux bien sûr, l’alcool l’amenait simplement sur des terrains glissants. Sa sœur. Sa femme même, aussi libre et imposé soit ce mariage, il n’empêchait le profond amour et le respect éternel qui le liait à elle comme à la seule qui avait partagé la folie familiale. Voilà ses réels modèles. Tous ces proches qui avaient déroulé dans sa vie et qui lui avaient apporté des parcelles de réponse et de sérénité. Un battement de paupière. Tu pars trop loin, gars. « Brickendon. Pas si loin d’Harlow. » Deux noms de villes, la campagne alentour. Pas tout à fait Londres mais proche pourtant. « J’suis un enfant du rien moi. Ni vieilles pierres ni belle histoire. Pas même l’ingénierie du passé. » Tout le contraire. Un enfant du trop. De l’absurde, du dur et de l’impossible. Un enfant de la rudesse et de l’exigence, des promesses faites par le sang, des histoires éternelles de grands sorciers qui contrôlent depuis des générations l’économie du pays, sa vie politique, sa justice. L’enfant du tout, de ceux qui pensent l’être du moins.

L’enfant du rien, donc, finalement. Car à force d’attendre d’eux tant et trop, les humains qui s’acharnaient à se faire une place dans le trop plein n’étaient simplement plus rien. Voilà ce qu’il y avait derrière ces mots-là. Une haine profonde de soi, une incapacité à savoir qui être quand tout ce qui tournait autour de soi était l’exigence et les remords, la culpabilité et les ordres reniés. Être, pour lui, c’était surtout ne pas être. Shakespeare nous disions. Le théâtre du globe. Peut-être devrait-il y faire un tour, tient. D’un geste, un souffle amusé sur les lèvres, Alec chassa toutes ces pensées, conscient qu’il y avait dans ces dérives les chuchotements sourds de l’alcool dans ses veines. La tristesse aussi, et la colère, d’être né là-bas. Et pas ici. « J’débloque, désolé. » Se rendant soudainement compte qu’il avait quitté ses prunelles, Alec y retourna finalement, une gorgée de bière pour délier les sombres pensées qui avaient percé sa coquille d’indifférence. « Pas tant londonien donc. Du moins jamais vraiment à temps plein depuis un certain nombre d’années. J’ai juste manifestement pas tes yeux pour capter ce que toi tu vois dans nos vieilles pierres. Alors dis-moi, à quoi je dois faire plus attention dans tes belles rues londoniennes ? A part toi j’veux dire. » Pour oublier son nom, c’est qu’il n’avait pas dû y être assez attentif, c’était un fait.

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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Jeu 21 Avr 2022 - 22:59
« Je te crois... » La phrase était simple, pourtant, je n’arrivais pas à la comprendre. Alors, oui, j’entendais ce que disait la phrase, ce que signifier les mots, l’information de base qu’elle voulait dire. Il me croyait. Mais pourquoi dire cela ? C’était étrange, non ? Il aurait pu débattre, opiné, affirmé, mais non, il me croyait. Comme s’il ne pouvait se fier qu’à mes paroles. Et en quoi il me croyait ? Que l’université était l’un des meilleurs. Que Londres avait une architecture diverse ? Que le métro était le premier de ce type au monde ? Je n’étais vraiment pas sûr de tout comprendre, il me croyait, certes, mais c’était court comme phrase. J’avais comme l’impression qu’il manquait de mots ou alors il me manquait simplement des informations. Des informations que lui avait, mais pas moi. Bien qu’intrigué, je décidais de ne pas prolonger la discussion dans ce sens, je n’avais pas envie de me retrouver face à d’autres questionnements et surtout, je n’avais pas la clarté d’esprit pour essayer de trouver un chemin dans l’esprit de celui qui se trouvait en face. J’avais alors préféré poser moi-même une question, lui demandant qu’il vivait à Londres depuis longtemps. Seulement après avoir posé cette question, l’idée qu’il ne vivait peut-être pas à Londres avec frôlé mon esprit. Non, j’avais posé le fait qu’il vivait dans la ville au grand brouillard par raccourci. Il sortait souvent ici, donc, d’une certaine manière, il devait y vivre, non ? Oui, c’était un piètre raccourcie, pas vraiment réfléchit et qui finalement ne tenait même pas. Pour mon esprit normalement si pragmatique, ce n’était pas une fière victoire.

L’incompréhension prit alors possession une nouvelle fois de mon esprit. Pourquoi était-il si long à répondre ? Il n’était pas extrêmement long, mais il l’avait été suffisamment pour que ça interpelle. Je n’avais pourtant pas l’impression d’avoir posé une question si compliquée. Je l’avais juste sollicité sur le temps qu’il avait vécu dans la ville. La réponse ne devait pas être si compliquée. De mon point de vous en tout cas. Il finissait par en apporter une, il nommait deux villes, bah, je crois que c’étaient deux villes. Contrairement à lui qui semblait connaître Limerick, je n’avais aucune idée d’où se trouver ces villes. Peut-être en périphérique de Londres même, c’était fort probable, ils y avaient pas mal de ville, mais je n’avais pas encore accumulé tous leurs noms. Je faisais leur connaissance au fils des rencontres. Regardant sur Internet où était la ville. C’est ainsi que je faisais progresser mes connaissances en géographie locale. Mais bon, là, je ne me voyais mal sortir mon téléphone pour regarder sur une carte. « Je ne pense pas connaître. » Un haussement d’épaule désolé, je menais ma bière à mes lèvres alors que lui reprenait la parole pour signifier qu’il était un enfant de rien, ni de vieille pierre, ni de belle histoire et pas même de l’ingénierie du passé. Mon mouvement s’arrêtait alors en suspension, une seconde, peut-être deux, avant de retourner en arrière pour que mon bras et ma bouteille revienne se poser sur la table. C’était… Inattendu. Beaucoup trop de négation, beaucoup trop de pessimistes dans ces paroles. Comment pouvait-on être un enfant de rien ? Qu’est-ce qu'était un enfant de rien ? Rien ne représentait l’absence de tout, donc l’on ne pouvait pas être rien. C’était impossible. Nous étions par obligation quelqu’un, donc, l’on ne pouvait pas être rien. Quant aux pierres, elles n’étaient qu’un élément du décor, elles n’apportaient rien. Bon, il y avait les exceptions. Elles m’avaient apporté une passion pour l’architecture. Mais ne disions-nous pas que chaque règle avait ces exceptions ? Et même sans les pierres, ce n’était pas la seule manière de caractérisé un lieu. Il devait bien avoir un caractère, l’endroit d’où il venait ? Pas forcément démarquant, pas forcément exceptionnel, mais toute villes et villages avait leur petit truc, leur architecture… Après, ce n’était peut-être qu’une manière de pensée les choses. J’observais Alec alors que lui semblait avoir le regard dans le vague. J’avais pourtant posé une question simple. Rien de bien compliquer. Avait-il trop d’alcool dans le sang ? Probablement, mais ça n'expliquait pas tout. Derrière l’homme dragueur, il devait y avoir une sacrée histoire. Finalement, nous avions tous nos histoires, nos bagages, notre passé. Le sien était peut-être plus rempli que le mien. Il faut dire que d’un point de vue générale, je n’avais pas à me plaindre. J’avais une famille qui tenait à moi, un frère un peu trop protecteur, mais c’était de bonne intention. J’avais pu accéder aux études que je désirais et j’étais plutôt libre de mes mouvements. La seule tâche au tableau était peut-être cette histoire de géniteur et encore, je n'en avais pas souffert tant que ça. Si ? Non… Il ne m’avait pas manqué, jusqu’à ce que ma mère l’évoque. Je chassais cette histoire rapidement de mon esprit pour revenir sur Alec. Mes yeux se promenaient sur ses traits pour essayer de deviner le fond de ses pensées, mais il semblait ne pas laisser son visage exprimé ce qui se passait dans sa tête. Finissant par ses yeux bleus, je crus percevoir des éclairs d’émotion passée au travers de ces dernières. C’était l’instant qu’il avait choisi pour reprendre la parole et dire qu’il débloquait avant de s’excuser.

Et en moins d’une seconde, il revenait à celui que j’avais toujours vu. Ses yeux revenaient retrouver les miens. Le ton de sa voix avait perdu de la mélancolie lorsqu’il reprenait la parole pour dire qu’il n’était pas tout à fait londonien. Donc ça devait être des villes/villages périphériques, comme je l’avais pensé. Pendant ce temps, il continuait de parler pour dire qu’il n’avait simplement pas les yeux pour capter ce que je voyais avant de demander ceux à quoi il devait faire plus attention dans les rues londoniennes. Sauf moi. Je rigolais, pas de doute, le dragueur était revenu. Je prenais un gorgé de ma bière. Ceci me permettait de prendre le temps de la réflexion. Devais-je faire comme si de rien n’était ? Où revenir sur ce qu’il avait dit avant ? Il n’avait peut-être pas envie. Ce serait logique, ici, on oubliait le reste, ici, on profitait. C’était ça le charme des soirées, non ? De laissé les ennuis à la porte. Comme j’avais laissé cette histoire de géniteur. Je ne voulais pas y penser, encore moins l’évoquer, pas là, pas maintenant, j’aurais tout le temps pour y penser un autre jour. « Oh vue de ta grande mémoire, je serais triste de faire une liste pour que tu l’oublies par la suite. » Je souriais. « Mais, si tu insistes, je dirai simplement, lève les yeux de temps à autre, c’est déjà un bon départ. » Londres avait tellement de bâtiments, par où commencer ? Et puis, il y en avait pour tous les goûts. « Quant à moi, j’attends toujours que tu prononces mon prénom. » Je souriais avec un air de défi.
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Mer 27 Avr 2022 - 22:19


  8 Aout 2016 ?


Comment était-il parti si loin ? Il lui semblait par moments que son chahut intérieur se résumait à des vagues brutales qui parfois avaient la mauvaise idée de percer la surface. L’alcool faisait tanguer, pulser les vagues. Pourtant l’idée même de les laisser prendre l’espace lui donnait la gerbe. L’éclabousser lui et cette soirée, elle… ce n’était pas une option valable. Ce qui lui était imposé se devait de rester là-bas, de cloisonner les parcelles de sa vie sans laisser les unes frapper les autres. Le seul moyen de s’en sortir sans leur offrir une forme de pouvoir qu’il ne voulait leur céder. Ainsi laisser ces pensées le parasiter, passant par dessus les basses vives, la soirée, les corps emmêlés, le regard vif d’Eireen ou la tise dans ses veines : ça le rendait dingue. C’est vrai, on a tous nos bagages mais il refusait de ployer sous le poids des siens. Pas comme ça, pas pour rien. Ce battement de paupières pour raccrocher à la réalité, Alec le haïssait. Il refusait d’être ce type qui laisse les remous le noyer, ce mec qui buvait la tasse, celui qui jouait aux torturés. Aucun besoin de rajouter une couche sur la merde déjà bien assez effective. Et pourtant l’alcool déliait ses pensées, l’attirait sur des sentiers qu’il ne voulait pas emprunter et dont il se détournait rapidement. Retour vers elle, vers la soirée, le contact du verre humide sous la pulpe de ses doigts, les basses frappant ses tympans. Il n’y avait qu’ici que ce type de son existait. Électriques, profonds. Ça pulsait d’ondes sourdes dans son corps, dégringolant le long de ses os comme l’eau qui ruisselle. Une sensation qui indiquait que, réellement, l’univers acide dont il était issu était derrière lui. Que ces pensées, donc, n’avaient rien à faire ici.

Alors il basculait, soudainement conscient de sa digression, raccrochait ses prunelles, constatait le trouble. Pas celui qu’il cherchait, qu’il désirait, qu’il appelait mais l’amer, l’analyse posé sur lui d’une femme qui s’interroge, aperçoit une part de lui qu’il voudrait garder ailleurs, hors d’atteinte. T’es un putain d’cliché, mec. Songea-t-il, amer.  C’est pourtant balayant ces pensées qu’il trouvait son regard, sourire aux lèvres, petit air piquant, charmeur, accroché aux prunelles. Oh oui, le dragueur était de retour, et le rire d’Eireen chassait les idées sombres comme la brise chasse la marrée. Alec s’y accrochait, laissait couler son regard de ses yeux noisettes qu’une mèche blonde barrait avec légèreté, direction ses pommettes, la légère fossette qui s’inscrivait lorsqu’elle riait, la courbe fine de son menton dont un élan appelait quelques images dans ses pensées. L’envie de s’y perdre, de goutter sa peau, de se saisir de son odeur. Se défaire des pensées, rencontrer son corps. Elle riait. Et c’était là la seule chose à laquelle il voulait penser ce soir.

. « Oh vue de ta grande mémoire, je serais triste de faire une liste pour que tu l’oublies par la suite. » Pinçant les lèvres, les joues tordues d’un rictus amusé, Alec détourna le regard une seconde, le plat de la main plaqué sur son buste l’air de s’être pris une balle perdue. « Touched ! » De retour dans ses yeux, le jeu dans les prunelles.  « Mais, si tu insistes, je dirai simplement, lève les yeux de temps à autre, c’est déjà un bon départ. » Habituellement plutôt destiné aux moldus qui ne lâchaient pas leur téléphone, trop absorbés par des problématiques numériques qui lui échappaient la grande majorité du temps. Lever le nez, certes. Reconnecter au monde plutôt que de se noyer dans ses propres problèmes. Pas un mauvais conseil. S’il pouvait le prendre avec une sorte de philosophie douloureuse, une mélancolie évidente, Alec se contenta de sembler à la fois amusé et conscient de l’intelligence de ces propos. « Quant à moi, j’attends toujours que tu prononces mon prénom. » Ah, nouvel impact, nouvelle grimace, nouveau rire. Naturellement, Alec redressait les épaules d’un léger mouvement en arrière, non pas pour mettre de la distance avec elle mais seulement parce qu’il sentait le coup fourré à des kilomètres. Des miles. Une gorgée, de nouveau, l’amertume lui piquant la gorge de centaines de fines bulle. Par dessus la bouteille, c’était avec amusement qu’il agrippait son regard, plongeant dans cet air de défi qu’elle lui lançait. La bravade grésillait dans ses nerfs tant elle éclairait son regard d’une provocation joyeuse.

Le goulot coincé entre deux doigts, roulant sans y prendre gare contre ses phalanges, Alec fit un léger pas pour se rapprocher d’elle. Sans pour autant que leurs corps ne se touchent, il était pourtant assez proche pour apprécier la chaleur dégagée par son organisme échaudé par l’alcool, la soirée, la proximité. Légèrement voûté vers elle, son bras frôlant le sien en s’étendant, laissant la bière pendre le long de sa jambe, il s’approchait à peine, le regard pourtant planté dans le sien, doux, léger. « Quelque chose me dit que Sara n’est pas la réponse que tu attends.. » Et toujours ce sourire en coin tatoué à la commissure de ses lèvres. « C’est vrai que t’aimes bien jouer.. » Avec moi. De moi. Jouer tout court.
Le regard posé dans le rien, il décrivait les rainures de ses iris, notait le chatoiement, ici et là, d’éclats ambrés plus vifs ou plus sombres, les contrastes, les marbrures. La pulpe de ses lèvres quand les siennes se pressaient l’une contre l’autre d’une envie qu’il n’avait pas envie de masquer. Pas quand elle était partagée, commune, acceptée. « Je suis censé connaître combien de prénoms en plus du vrai ? Si vrai il y a. »

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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Sam 30 Avr 2022 - 18:22
Lever les yeux de temps à autre. Ce n’est qu’après-avoir prononcé ces mots que je me rendais compte que la phrase pouvait avoir bien des sens. Là, nous parlions architecture, j’avais donc prononcé ces mots dans le sens de regarder d’un peu plus près les bâtiments qui pouvaient nous entourer. Ceux devant lesquels nous passions tous les jours, ceux qui étaient systématiquement plus grands que nous. Si, nous ne prenions pas le temps de lever la tête pour le regarder, nous n’en voyons qu’une partie et c’est souvent l’ensemble qui valait que l’on prenne notre temps, pas juste ce qui était à la hauteur de notre regard. Mais justement, regardait l’ensemble, c’était valable pour tellement de choses. Ne devrait-on pas lever les yeux sur bien plus de choses ? Regarder un peu plus loin que notre petit monde. Voir ce qu’il y avait derrière les simples préjugés que l’on avait d’une personne. Lever les yeux pour prendre le temps de mieux connaître les gens que l’on rencontre au quotidien. Prendre en compte tout ce qui se passe autour de nous et pas juste ce qui nous intéressait. Je parlais seulement d’architecture, mais cette phrase pouvait signifier, assurément plus, être interprété de multiples façons. Comme quoi, il était toujours important de bien choisir ces mots et de peut-être moins parler lorsqu’on avait de l’alcool dans le sang.

Quant à attendre de lui qu’il retrouve mon prénom, c’était une distraction plus qu’autre chose. Un moyen de ne pas penser à tout ce que l’on devrait regarder en son ensemble, mais aussi, un moyen de passer à autre chose qu'à cette conversation qui semblait offrir trop de réflexion. Parce qu’en vérité, c’était lui demander une chose bien difficile. Il avait dû l’entendre une fois et c’était il y a quelques mois déjà. Si mon visage, c'était perdu plusieurs fois dans les méandres de sa mémoire, je ne pensais pas que mon prénom s’y soit, un jour, inscrit. C’était tellement facile d’oublier un prénom tout juste prononcé. Surtout, au milieu d’une conversation, surtout avec de l’alcool dans le sang, surtout quand ce n’est pas ton objectif du moment. Un prénom, ce n’est pas grand-chose. Et pourtant… Si l’on y regarde bien, c’est tellement de choses. Il nous suivait la vie entière et était un héritage direct de nos parents. C'étaient eux qui l’avaient choisi, pour une raison ou une autre. C’était par lui que les gens nous connaissait en premier. C’était l’une des premières images que l’on donnait de nous. Certains prénoms faisaient preuve de douceur. D’autre était un élan de force. Certaines personnes pensaient même qu’un prénom insuffler un caractère. J’avais beaucoup de mal avec ce point de vue, comment un prénom pouvait définir le caractère d’une personne ? Mathématiquement, ça ne s’expliquait pas. Mon esprit refusait d’accepter ce lien.

Alors que je divaguais sur cette histoire de prénom, mes yeux remarquèrent un mouvement de la part d'Alec, ce qui provoquait un rappel à l’ordre de la part de mon cerveau. Il était temps que mon esprit revienne une nouvelle fois au temps présent. Le déplacement de mon interlocuteur n’avait pas été grand, mais il avait une nouvelle fois réduit l’espace qui s'était trouvé entre nos deux corps. La proximité était telle que n’importe quel mouvement pouvait créer un contact, sauf si l’un de nous se décidait à reculer. Mais ce n’était pas mon cas, j’étais embourbé dans son regard, dans cette proximité, dans cet instant et rien ne me soufflait d’essayer de m’en dégager. Sara ? Il me fallut quelques microsecondes pour me souvenir que c’était le prénom du jour. « Non, pas vraiment, mais c’est déjà pas mal. Nous dirons juste que je me reconnaîtrai sous ce prénom ce soir. » Mais uniquement ce soir, parce que demain, je l’aurais certainement oublié. Alec reprenait alors la parole pour confirmer ce que j’avais énoncé plus tôt. Que j’aimais jouer. Je rigolais quelques instants avec de me raccrocher à son regard. « Je ne l’ai pas caché, mais ça ne semble pas te déplaire. » Je lui souriais, plutôt certaine de moi sur ce point de vue. Il faut dire que si ça lui avait déplu, il ne serait pas resté. Pas sans rien dire en tout cas. Or, il n’avait pas une fois manifesté contre ce fait. Il s'était montré faussement/exagérément outré, touché, mais jamais il n’avait pris position face aux piques que je lui infligeais. C’est que d’une certaine manière, il y trouvait son compte, non ?

À l’évocation des différents prénoms que je lui avais donnés, j'eus un nouveau rire, léger, court. J’avais la réponse, tout du moins un bout. « En plus de Sara, deux. Mais… » Je quittais un instant son regard, me mordais la lèvre inférieure pour réfléchir une dernière fois avant d’être sûr. « Je ne suis pas sûr de les avoirs moi-même. » C’est que je les avais prononcés avec le même hasard que Sara et que je n’avais pas pris la peine d’essayer de les retenir. Il m’aurait interpellé sous n’importe quel nom que j’aurais pensé que c’était l’un que je lui avais donné. Je lui souriais, coincé dans mon ignorance. C’est une situation qui aurait pu me déplaire. D’ordinaire, je n’aimais pas me rendre compte que je ne savais pas quelque chose alors que j’aurais dû, mais là, ça ne m’atteignait pas. Il y avait peut-être eu un soupçon de gène d’avoir dû avouer que je ne me souvenais pas, mais rien de plus. « Quant au vrai, tu l’as eu. Je n’ai changé de prénom que lorsque je me suis rendu compte que tu changeais de cursus. Sois assez vite. » Avant même d’avoir eu le temps de dire autre chose que bonsoir lors de notre seconde rencontre.
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Eireen C. Gallagher
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Lun 9 Mai 2022 - 11:47


  8 Aout 2016 ?


Lever les yeux, se détacher de son petit monde pour aller au-delà des préjugés, c’était très exactement ce qu’Alec avait appris à faire, d’années en années, depuis que ses parents perdaient le contrôle sur lui. Au travers de la voisine, d’abord, devenue au fil du temps le pilier le plus solide de son existence. Puis les moldus qu’il avait véritablement côtoyé ici même, sur le campus, à loger dans son adolescence dans plusieurs résidences étudiantes où il n’avait absolument pas sa place, naviguant d’un cursus à l’autre, de fêtes aux suivantes, de bandes d’amis en jolies filles sans vraiment faire autre chose que de goutter le besoin de légèreté. Clandestin du besoin, étripé à chaque fois que ses parents le retrouvaient dans un environnement aussi salement insultant pour quelqu’un de « son rang ». Mais ils avaient déjà perdu le contrôle depuis longtemps. Au fil du temps, sa perception s’était teintée de nuances. Poudlard ensuite, les gens qui s’y étaient croisés. L’apprentissage de l’autre, de ce qu’un sourire peut bien cacher, des aptitudes dissimulées, de la valeur, en réalité, d’autrui. Alec avait appris à voir l’humain là où ses parents attendaient des capacités, des faveurs, un calibre. C’était dans les prunelles de nées moldues, de sangs mêlés et de traîtres qu’il s’était lui-même découvert, qu’il avait appris à reconnaître ce qui avait véritablement de l’importance chez les gens et qui le poussait, à présent, à bêtement survivre avec ses valeurs au travers du cœur comme un soldat le ferait de barillets. Un peu lent à la détente, le garçon, sans doute, mais il avait fallu passer au dessus d’une société entière, d’années d’isolement, de course à la puissance et à la reconnaissance. De tant de faits inculqués contre lesquels il avait toujours lutté par réflexe sans y plaquer pourtant la moindre opinion réelle. Celui qu’Alec était devenu méritait probablement la peine de mort pour nombre de ses contemporains du monde sang pur. Pourtant, là, derrière les sourires ou l’orage de ses prunelles, il y avait une véritable affirmation de soi. Ce mec-là, même à ses yeux, avait bien plus d’intérêt que le précédent. Alors oui, il levait le nez. Il l’observait, elle, sans y voir son statut de sang ou uniquement la beauté de son physique mais s’accrochant à l’humour, la vivacité d’esprit, la passion de ses mots. Il notait son détachement presque sage à une colère pourtant légitime, la facilité à nouer le contact et à plaquer la facilité et la légèreté dans une conversation qui aurait pu être lourde. La luminosité de son regard et de la manière dont elle le posait sur le monde. Elle aurait pu être l’une parmi d’autres, l’était même peut être. Et peut être qu’une autre soirée, c’est l’acide qui l’aurait emporté et l’aurait amené à n’y voir là qu’un corps, qu’une manière de se détruire lui-même. Mais la dose était prise, le shoot était fait, et ce qui apparaissait là ressemblait plus à de réelles parts de lui. Dans le fond, si, Alec s’intéressait aux autres, réellement et profondément. Mal, parfois, mais souvent sincèrement.

Aimer les gens n’était jamais un avantage dans son monde. Les écouter non plus d’ailleurs, pas sans une idée derrière la tête. Il aurait ici sans doute été inutile de prétendre que d’idées, il n’en avait pas. Mais serait-ce prétentieux que de dire qu’il y avait dans ces contacts et ces échanges un réel intérêt qui ne soit pas dicté par l’« après » ou par la quête. Le jeu l’amusant, bien sûr. Mais l’envie de découvrir l’autre, de se charger de parcelles de son présent, de partager quelques instants volés aux convenances, voilà tout ce qu’il cherchait. La chaleur humaine, sous toutes ses formes, qu’elle soit physique ou dissimulée dans les iris de gypse d’une inconnue.

Et la chaleur, Alec la cherchait, de son rire à son regard, mais surtout dans la proximité d’organismes chauffés par la soirée, l’alcool et l’atmosphère saturée. D’un pas serein, il bouffait la distance, cramait son regard, amené à percevoir la chaleur de son corps se dégageant de son épiderme, de la latence de ses réactions. Il plongeait dans ses prunelles, notait la plissure des commissures de ses lèvres ou de ses paupières. Un signe, et il reculait. Un geste, une ombre. Mais elle plongeait et il ne pouvait que désirer la lire un peu plus. Il lui fallu un instant, un microscopique instant pour sembler reprendre pied, raccrocher à ce qu’il racontait, étirer les lèvres et répondre à sa réflexion sur le même ton piquant et amusé qu’elle arborait depuis le début de la soirée. « Non, pas vraiment, mais c’est déjà pas mal. Nous dirons juste que je me reconnaîtrai sous ce prénom ce soir. »  Donc ce n’était pas le seul qu’elle lui ait donné. Donc ce n’était pas le bon. Retenant son sourire – mal – Alec reprit, la fit rire, sourit plus encore. « Je ne l’ai pas caché, mais ça ne semble pas te déplaire. » Elle souriait, raccrochant à ses yeux, l’épinglait de son regard, soulignant de cette remarque le petit sourire qu’il n’arrivait pas à véritablement retenir. « Je m’en cache pas non plus, ça me déplaît pas.. » Tu ne me déplais pas, semblaient dire ces mots.

S’il évoquait son prénom, c’est qu’il devinait aisément qu’il n’y avait dans ces affirmations qu’une part de la réalité. Et sans louper, le mensonge fit surface. « En plus de Sara, deux. Mais… »  Un demi-sourire aux lèvres, conscient qu’elle le menait en bateau et amusé de cette prise de décision face à ses propres entourloupes bien innocentes, Alec sourit de la sentir creuser la vérité sans réussir à mettre le doigt sur il ne savait quoi. Elle détournait donc le regard, se mordait la lèvre dans un léger pivot du visage. Y attardant son regard, il ne retrouva le sien que lorsqu’elle-même y revint. « Je ne suis pas sûr de les avoirs moi-même. » Le rire vint le mordre et secouer sa poitrine à l’imaginer rechercher depuis un moment quels avaient pu être ses patronymes depuis leur première rencontre. « Quant au vrai, tu l’as eu. Je n’ai changé de prénom que lorsque je me suis rendu compte que tu changeais de cursus. Sois assez vite. » Les lèvres pincées dans une moue de culpabilité, les sourcils relevés et l’amusement dans le regard, pour ne pas changer, Alec se laissait accuser sans une once d’agacement, comme toujours. Il eut été retors de s’esquiver quand il était effectivement coupable de n’être ni étudiant en droit, lettre, histoire ou quoi que ce soit d’approchant de près ou de loin. Pas même l’architecture qu’il citait d’ailleurs souvent et qui aurait été face à Eireen un très mauvais choix. « Digne face aux frodeurs.. mais tentée par leurs pratiques fort douteuses.. » Son bras la frôla quand il porta la bouteille à ses lèvres pour en prendre une gorgée, le regard planté dans le sien. «Si j’avais le malheur d’oublier, qui je rencontrerai la prochaine fois ? Olivia ? Jade ?… » Légèrement penché vers elle, le bras ramené à la verticale, l’effleurant de nouveau. « Et sur quatre prénoms… Quelle est la probabilité que je le retrouve sans aide ? » Un léger sourire. « Un indice ? »

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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Mar 17 Mai 2022 - 21:21
D’un jeu, je me laissais prendre à glisser vers un autre. Jusqu’à présent, je m’étais joué de lui, avec malice, sans méchanceté. Je m’étais amusé de son oublie, j’avais joué avec. J’avais lancé des piques, touchant certainement son ego au passage. Oui, j’avais joué de lui, mais doucement, je rentrais dans son jeu à lui, qui était celui de la séduction. C’était de ce jeu qu’il jouait depuis le début, j’en avais bien conscience, ça avait été le cas à chacune de nos rencontres. Je ne m’étais jamais opposé. Pourquoi l’aurais-je fait ? Si j’étais ici ce soir, c’était en partie pour ça. Non ? S’il y avait bien un jeu qui se jouait dans ce genre de soirée, c’était celui-là, celui de la séduction. Entre deux personnes, deux individus, deux inconnus… Ou pas. Finalement, les gens pouvaient se connaître d’avant, mais profiter de la soirée pour tenter un rapprochement. Ce jeu pouvait être dangereux, vous n’étiez pas sûr de la gagner, mais il était grisant. Il donnait des frissons, il vous insufflait des ailes. Rajouté de l’alcool et vous vous trouviez un courage nouveau, inconnu jusque-là. Tous comme les nouvelles ambitions qui naissaient aussi. Certains regretteraient par la suite, s’en voudraient, je n’étais pas faite de cet état d’esprit. J’étais persuadé que si l’alcool facilité certaine prise de décision, elle restait mes propres décisions. L’éthanol ne pouvait pas décider pour moi, par contre, il savait très bien bâillonner la raison dans un coin de mon esprit. Cette dernière intervenant moins, je me laissais porter par le reste. Qui avait-il dans le reste ? Les sentiments, l’envie, le désir, l’inconscience, la passion, la spontanéité. Bref, tout ce qu’on essaye de contrôler dans notre vie. Quant aux possibles erreurs que je pourrais faire, je les acceptais à chaque fois que je buvais une gorgée. Elles étaient une possibilité, elles étaient un risque, mais elles ne seraient certainement pas un regret. Il ne servait à rien de regretter, puisque d’une certaine manière, j’avais consenti à ce qu’elle se produise. Il me resterait plus qu'à en tirer des leçons pour ne pas répéter les mêmes erreurs. Et j’espérais, non, je savais que l’alcool ne pourrait pas faire taire ses avertissements du passé. Pourtant, ce soir, je prenais peut-être des risques. N’avais-je pas appris par le passé que quelqu’un qui ment n’était pas quelqu’un de fiable ? Or, il était sûr que mon interlocuteur du jour avait menti par le passé et aujourd’hui aussi. Il ne l’avait pas nié, il ne l’avait pas non plus confirmé, mais ça ne laissait aucun doute. Et malgré ce fait, j’étais toujours là. Ça ne me dérangeait pas plus que ça. Probablement parce qu’une partie de moi accepter le fait que le mensonge soit possible dans le jeu qu’il menait. Séduire, c’était parfois mentir, non ? Pas de gros mensonge, quelques omissions, c’était ce donnée des facilités pour atteindre l’autre. Ces vérités malmenaient, n’étaient pas grandes, ne paraissaient pas importantes, elles étaient un moyen d’atteindre son but, de se valoriser sans doute. Et puis ce n’étais pas comme si je n'avais pas participé. Moi aussi, j’avais menti, pour jouer, pour le taquiner, pour le tromper. Alors, il aurait été injuste de lui reprocher, non ?

En parlant de jeu, il avait affirmé que je prenais plaisir à me jouer de lui, je lui avais alors dit que je ne m’en étais pas caché et j’avais cru comprendre qu’il n’était pas contre. Il avait alors affirmé que c’était effectivement le cas et qu’il ne s’en cachait pas. Je souriais une nouvelle fois tout en portant la bouteille de bière à mes lèvres pour en faire couler une gorgée dans ma gorge. Ça me convenait parfaitement. J’appréciais ce jeu. J’en savourais chaque minute, chaque seconde. Même celle qui suivit alors qu’elles soulignaient mon propre mensonge. Celui des différents prénoms que j’avais présentés comme le mien lors de nos différentes rencontres. J’avais même dû avouer ne pas me souvenir de tous, et même d’aucuns, mais j’avais certifié avoir donné au moins une fois le bon. La première fois, soit, il y a quatre rencontres en arrière, soit, il y a quelques mois… Ça faisait donc un petit moment que je l’avais évoqué devant lui et s’il avait oublié qu’on s'était croisé à plusieurs reprises, il serait étonnant qu’il se rappelle soudainement. Justement, mon interlocuteur prenait la parole pour me dire que si je me montrais digne face au fraudeur, je m’étais tout de même laissé tenter par leur pratique. Je rigolais à ses paroles. Lui portait sa bière à ses lèvres, frôlant mon bras au passage. Un léger frisson me traversait alors, hérissant les poils de mes bras. « On m’a toujours dit qu’il était important d’apprendre des autres. » Je souriais. « Et la pratique est le meilleur apprentissage, non ? » Car même si les livres apprenaient beaucoup, ça ne restait que théorique jusqu’à ce qu’on y mette en pratique. Pendant ce temps, Alec demandait quel serait le prochain prénom que j’aurais pu lui servir s’il m’oubliait de nouveau. « Parce que tu as l’intention de m’oublier de nouveau ? » Alors qu’il relâchait son bras, ce dernier me frôlait de nouveau. Nouveau frisson et comme une impression qu’il le faisait exprès. Lui reprenait la parole pour demander quel était les probabilités pour qu’il retrouve mon véritable prénom sans aide. « Faible, voire nul, je dirais. » Je lui souriais alors qu’il demandait un indice. « Bien sûr. Quel est ton niveau en grec et en gaélique irlandais ? » Je lui souriais. Il y avait deux étymologies possibles à mon prénom. La plus évidente, venait du grec, mais celle qui correspondait au choix de ma mère venait de l’irlandais. Dans les deux cas, je doutais que ça l’aide véritablement, mais je n’allais pas trop lui simplifier la tâche, si ?
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Eireen C. Gallagher
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Eireen C. Gallagher
Sam 4 Juin 2022 - 18:28


  8 Aout 2016  


Alec pensait de même. L’alcool faisait sauter un grand nombre de barrières, les parts conscientes de sa propre inhibition. Pour autant, chaque décision restaient les siennes, les leurs. Il n’y avait pas de diable nommé Ethanol pour vous pousser sur une voie ou une autre et même au pire des états, il pensait qu’ils restaient eux-mêmes, doué de raison… ou de déraison. Surtout de déraison, le concernant. Alec traînait des casseroles, des merdes trop sales pour qu’il n’ait réellement envie de les assumer. S’il le fallait, il faisait face. Pourtant le jeune homme savait que la réputation putride qu’il se traînait dans certains cercles n’était pas sortie de nulle part. A se construire sur un monceau de saloperie, on en devient une soi-même, ça n’est pas une nouveauté. Il lui avait fallu dealer avec une conscience douloureuse de son propre corps, de la sexualité malsaine qui avait été sa première entrée dans le monde adulte à un âge où cet univers devrait nous rester étranger. Et il s’était mal comporté. Il s’était foutrement mal comporté. Alors c’était lui, en règle générale, l’erreur des autres. Celui que l’alcool vous dicte et que le raison rejette ensuite. Était-ce ses propres décisions ? D’avoir été ce mec-là ? De l’être peut-être toujours un peu, à mariner violence et autodestruction, des ombres bien loin du type auquel Eireen faisait face. Oui. Une horreur qu’il n’intégrait que depuis peu. Oui, ça avait été ses décisions. Oui, il en était responsable. Non, sa famille ou son enfance n’étaient pas des excuses. Pas toujours fautif pourtant – une notion qu’il n’intégrait pas, bouffé de culpabilité – pas lorsqu’on parlait d’un gosse à peine sorti de l’enfance, torturé par ses démons, sans le moindre exemple pour le faire sortir du système que sa famille représentait. Mais responsable. Tout comme il l’était à présent. Avec tout l’alcool qu’il pouvait ingérer, il n’y avait pas à présent le moindre fond de ce qui avait pu exister chez lui quelques années auparavant, pas de volonté de retrouver la dominance sur celle qui lui faisait face ou la faiblesse de penser qu’il pouvait imposer quoi que ce soit. Pas à elle du moins. Pas sans trace d’agressions de la part d’autrui faisant ressortir des parts sombres de sa psyché. Car non, ces petites piques, si elles pouvaient heurter l’égo de certaines personnes ne faisaient que l’amuser. D’autant qu’elle glissait de plus en plus vers son jeu à lui. Il pouvait presque sentir son souffle s’accélérer puis devenir plus profond, captait la dilatation de ses pupilles, notait la couleur de ses lèvres. Voilà pourquoi une part de son esprit pensait à ça. Aux erreurs, aux horreurs mêmes. Pour ne pas oublier. Pour ne pas être ce type qu’il exécrait simplement parce que, oui, elle lui plaisait, il la désirait. Mais elle ne se crispait pas, ne reculait pas, ne détournait pas les yeux.

Bien au contraire, si Sara n’approchait pas, chaque sourire l’invitait un peu plus dans le jeu de la séduction rendant évidentes ses propres envies. Les regards noyés, le bras qui s’immobilise au passage du sien, le rire, tant d’indices qu’il chopait au vol sans pour autant y apposer la moindre réelle attente. Ce qui se ferait, se ferait... ou non ; aucune exigence dans ses suppositions. Rien que le désir de vivre ce moment, de deviner un frisson qu’il ne pouvait pas réellement percevoir, d’entrevoir l’attirance commune, de prolonger l’instant.

 « On m’a toujours dit qu’il était important d’apprendre des autres. » Le sourire qui vint était issu de cette impression toujours un peu étrange d’apprendre de ceux qu’on lui avait décrit comme dangereux, nuisibles, perfides et médiocres. La majeure part de ce qui le construisait et l’aidait à tenir, Alec le tenait des femmes, étrangement conscient qu’à être issu de pensées profondément patriarcales, c’était elles qui l’avaient fait le plus avancer. Depuis qu’il avait pu quitter le giron des Rivers, l’élevant en vase clos dans une fange dont il ne savait s’extraire autrement que par la violence et l’insolence, c’était des moldus et autres sangs mêlés qu’il apprenait un tout autre univers. Une autre manière de percevoir les autres et le monde, d’interagir ou de se concevoir soi-même. Il souriait donc de cette vérité qu’Eireen énonçait sans sans doute savoir à quel point elle était juste le concernant. Et à quel point il se faisait force de ne perdre cet objectif de vue, y compris lorsqu’il s’agissait d’elle, une parfaite inconnue. S’imprégner de son monde, de sa manière d’être, c’était aussi ça. Une soif des autres insatiable qui passait aussi par là.  « Et la pratique est le meilleur apprentissage, non ? » Ok, cette fois, le sérieux de son sourire s’estompa pour laisser place à quelque chose de plus cabotin, une pensée bien moins chaste à l’esprit. Sans un mot, Alec acquiesça du menton, les sourcils légèrement levés, un sourire en coin. Chastes pensées ? Pas tout à fait.

 « Parce que tu as l’intention de m’oublier de nouveau ? » Sans tout de suite répondre, il abaissait son bras, la frôlant de nouveau volontairement tout en captant ce temps de latence. Ni trouble ni sourire, ni rougissement, seulement une latence qu’il laissait vivre sans chercher à l’interpréter. « Ce serait particulièrement con de ma part. Je sais que j’en tiens une mais j’espère quand même ne pas avoir atteint ce niveau... » Un demi sourire sur les lèvres, il se moquait toujours de lui-même, léger et à l’aise dans l’exercice, sans faire peser la moindre lourdeur sur la conversation. Ainsi Alec enchaînait avec les possibilités qu’il puisse se souvenir de son prénom sans aide. « Faible, voire nul, je dirais. » « C’est aussi c’que je pense... » Ses lèvres se pressèrent l’une sur l’autre dans un air de dépit avant de lui demander un indice. La probabilité qu’il y arrive même avec cette aide ? Faible. Mais là n’était pas l’important puisque ce qu’il cherchait était surtout le jeu, les excuses pour se rapprocher… et, d’accord, une part d’égo agacé d’avoir oublié ce fichu prénom.

Elle lui sourit, les prunelles pétillant de malice. Sublime. De quoi lui donner un indice impossible, donc. Et pourtant..  « Bien sûr. Quel est ton niveau en grec et en gaélique irlandais ? » Un rire simple et léger s’échappa sans mal à cette évocation. Effectivement, pas à la portée de tous comme indice. Mais à la sienne ? A vrai dire… disons qu’il avait une chance. Pas en gaélique irlandais, c’était certain, mais pour ce qui était du grec, Alec avait des bases solides. Durant toute son enfance, le jeune homme avait été sous la coupe d’un précepteur engagé par sa famille. Pas d’école extérieure, simplement l’apprentissage sévère et exigent d’un des meilleures « enseignants » sang pur que l’Angleterre possède. Et sans doute la Grande Bretagne entière, connaissant ses parents. L’enseignement c’était fait tôt, violemment et sans concessions. Mais surtout strict et difficile, le but de cet apprentissage était de faire de lui un sorcier bien plus capable et cultivé que la grande majorité de ses contemporains. Sortilèges, histoire, botanique, potions, linguistique, étymologie… et donc : latin et grec. L’usage approfondi des sortilège nécessite un niveau acceptable, d’autant plus pour l’ « avenir de la nation » comme se plaisait sa mère à le dire. Être apte à forger de nouveaux sorts était l’une des ambitions de ses géniteurs. Des langues mortes, il en avait donc bouffé, se souvenant des après-midi passées enfant avec Janie, le cul vissé sur une chaise à devoir engranger des déclinaisons à la con dont il se foutait mais qu’il lui fallait apprendre sous peine de sévices. Qu’il avait reçu, bien sûr ; puisqu’à passer des journées ainsi, le crétin qu’il était avait surtout trouvé bien des moyens d’emmerder leur précepteur.

Se penchant légèrement vers elle, assez pour sentir au loin le souffle de la jeune femme s’échouer sur sa peau, Alec répondit avec douceur et assurance, un petit sourire aux lèvres. « Tente toujours, on sait jamais, je suis peut être en fac de grec finalement… » Pas certain que ça existe. « Pour le gaélique irlandais par contre, je vais m’avouer vaincu de base je crois. A envisager pendant mes longues nuits d’hiver... » Plutôt que de tuer des innocents et d’essuyer le sang d’une tarée... l’idée lui semblait presque réellement attrayante.

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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Dim 12 Juin 2022 - 14:49
Apprendre, c’était acquérir des connaissances, mais pas que. Oui, l’on apprenait beaucoup des livres, des enseignants, des professeurs et des maîtres de conférences, mais il ne représentait qu’une infime partie de l’apprentissage. Car même quelqu’un qui n’aime pas les études apprenait. Moi-même, j’avais autant appris sur les bancs des écoles qu’à l’extérieur. On apprenait de tous, de nos parents, de nos amis, de nos connaissances, et même d’inconnus que nous étions amenées à croiser. J’apprenais beaucoup dans les livres, j’y découvrais des théories, des mathématiques, mais aussi l’histoire, la géographie et bien d’autres. Grâce à ces derniers, je pouvais vous citer des formules, des concepts, localisés un pays sur une carte ou encore vous dire dans quel contexte l’Anglicanisme était né. Oui, j’en avais appris des choses dans les livres, mais je n’avais pas appris qu’avec ces derniers. Mes parents avaient été les premiers à m’apprendre quelque chose. Parler, marcher, mais surtout, ils m’avaient forgée de leur valeur, de leur ouverture d’esprit. Ils m’avaient enseigné bien des choses, mais essentiellement à ne pas me fermer aux autres, à leurs manières de voir le monde. À apprendre de tous, tout en sachant où se placer dans ce monde. Comprendre les points de vue, mais ne pas forcément les partagés. Les respecter tout de même, parce que tout le monde ne pouvait être sensible aux mêmes arguments. Savoir défendre sa vision des choses, mais savoir se taire aussi lorsque nous étions confrontés à un mur. Les murs : personnes caractéristiques qui ne savaient entendre une autre façon de penser. Perte de temps, autant les ignorer. Ils étaient l’inverse de moi, de ce que l’on m’avait inculqué. Eux n’auraient pas pu apprendre des autres. Eux n’auraient pas estimé possible d’apprendre quelque chose d’un inconnu lors d’une soirée. Pourtant, si ce soir, il n’y avait aucun débat, aucune leçon, j’apprenais, autant qu'à un autre moment. J’apprenais à jouer avec les mots, sous couvert de malice, mais aussi avec les doubles sens, sous une prétendue innocence.

Mais innocente, je ne l’étais pas tant que cela. Je voyais le jeu se jouer, je voyais le chemin que l’on prenait. Je pourrais faire le choix de nous en éloigner, ce n’était pas si compliquer, c’était à portée de main, mais ce n’était pas le choix que je faisais. Des sous-entendus au détour de phrase, peut-être pas totalement assumé, mais présent quand même, je n’avais pas le même niveau que mon interlocuteur, mais mes mots semblait tout de même trouver mouche. En-tout-cas, j’en avais l’impression, ou alors était-ce simplement parce que c’était ce que je voulais lire sur les traits de son visage ? Sur le sourire qui se dessinait aux coins de ses lèvres ? Dans tous les cas, la conversation continuait à s'écouler. Et c’était plus tard, après un temps latence court, mais présent, qu’il reprenait la conversation pour répondre à ma question. Si j’en croyais ces mots, il serait particulièrement con s’il m’oubliait de nouveau. Et s'il savait atteindre un certain niveau dans la connerie, il espérait tout de même ne pas avoir un tel niveau. Je souriais. « Alors, il me reste plus qu’à espérer avec toi. » De ne pas être oublié encore. Moi et mon prénom. Justement, mon prénom, c’était maintenant lui le centre de la conversation. Quelles étaient les chances d’Alec de savoir quel était mon prénom ? Celui que je lui avais donné lors de notre première rencontre. J’avais fait preuve d’un tout petit peu d’optimiste en parlant de faible chance, mais à peine une seconde plus tard, j’avais réduit cet optimisme à zéro. Parce que oui, je ne voyais pas comment il pourrait se souvenir de mon prénom spontanément comme ça. Surtout que je n'avais pas forcément un prénom très commun. Donc même s’il se mettait à lister des prénoms au hasard, le pourcentage de chance de tomber sur le mien n'était pas très haut.

Un indice, c’était ce qu’il avait demandé. Je m’étais exécuté après une courte réflexion. J’avais parlé de Grec et de gaélique. Une langue morte et une autre très faiblement pratiquer. Je ne pensais pas qu’il trouverait quoi que ce soit avec ces indices, je voulais surtout gagner du temps. Trouver autre chose à dire, d’un peu mieux, d’un peu plus utile, mais comment faire deviner Eireen à quelqu’un ? Mon esprit bloquait. Trop d’alcool ? Peut-être, mais pas sûr. C’était probablement juste le prénom. Difficile à définir autrement que par son étymologie. Je cherchais, enclenchant engrenage après engrenage lorsque je fus interrompu. Alec avait repris la parole pour me dire de tenter, car finalement, il était peut-être en fac de Grec. Je souriais, intriguée. « Le grec ? » Je le trouvais bien trop vivant pour étudier une langue morte. Je me trompais apparemment. Pas que je croyais étudiant en grec comme il le sous-entendait. Non, il n’était pas étudiant, j’en étais quasiment sûr, mais il avait pu apprendre le grec. Choix étonnant, mais en même temps, il se disait peut-être la même chose concernant mes choix. Alors que je me remettais de mon étonnement, il parlait du fait qu’il ne connaissait pas le gaélique irlandais, mais qu’il l’envisagerait peut-être pour ses longues nuits d’hiver. « Vraiment ? Tu serais du genre a occupé tes nuits d’hiver avec des livres ? Je n’aurais pas cru, je t’avais imaginé d’autre occupation. » Moins intellectuel, plus sportive. Plus en harmonie avec l’homme qui se trouvait face à moi à cet instant. Attendez… J’avais réellement dit ça ? Je m’étais sentie poussée des ailes ? Le sous-entendu était plus qu’évident. Impossible a nié. La rougeur devait m’être monté aux joues alors que je réalisais. « Paix, mon prénom vient du mot grec qui signifie paix. »
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Eireen C. Gallagher
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Dim 26 Juin 2022 - 18:22


  8 Aout 2016  



Si elle avait su, qu’aurait-elle pensé ? Alec ne cherchait pas à se faire passer pour celui qu’il n’était pas. En aucune façon, il ne cherchait à la duper. La manière de l’aborder, l’assurance face aux mensonges répétés, l’aptitude à se moquer de lui-même sans chercher à nier l’évidence, la façon dont il passait d’un échec de conquête à la discussion auprès d’une seconde sans se souvenir des noms : il n’était pas là par hasard et ne s’en cachait pas. Pour autant, il était des non-dits dans ses sourires. Du sang, des larmes, pour faire dans le cliché. Une famille, surtout, sur laquelle elle vomirait. Des actes, qui la répugneraient. Et pourtant elle se noyait dans ce regard hypnotique, voyait le désir murmurer sa présence sous sa chair, grésillant déjà dans ses prunelles. L’envie d’abandon passait de l’un à l’autre comme une mélodie qu’on se transmet, qu’on fredonne et qui se met à courir dans la foule, de proches en proches. Timide d’abord, silencieuse, discrète. Assez longtemps pour s’implanter sans qu’on n’y prenne gare. Et puis elle plantait ses racines, se répandait, coulait jusqu’à entonner son rythme, diluer le ton et les accords. Feutrée, pudique, elle devient tapageuse, se glisse dans chaque interstice pour devenir, finalement, l’obsession du moment. Elle le poussait au voyage, lui soufflait dans les sens l’envie de trouver son corps, de s’y accorder, de vibrer sur sa corde, de mêler les tempos et d’oublier le présent. Se projeter avec le timbre saturé de cette musique qui crachait dans les basses, écourter les souffles, pousser les corps et la voix. Décoller. Partir ailleurs.

« Alors, il me reste plus qu’à espérer avec toi. »
« Espérons, puisqu’il n’y a que ça à faire.. » Un sourire un brin moqueur sur les lèvres, il s’imaginait bien n’avoir à tenir qu’à l’espoir. Surtout celui qu’il fasse les bons choix, se souvienne des bonnes personnes. L’idée même lui semblait comme synonyme de perdre son temps alors que, pourtant, un peu partout dans Londres et ailleurs, d’autres le faisaient bien. Ils misaient sur lui pour des sujets autrement plus importants qu’un simple prénom. Mais le mal était ancré depuis longtemps en lui, stigmate d’une haine de soi profonde, n’identifiant même pas la dissonance de sa logique. Cet amusement n’aurait pas dû avoir de raison d’être. Il pouvait même y avoir quelque chose d’insultant là dedans. Loin de vouloir s’attarder sur lui-même, y compris au travers d’une simple autocritique mordante seulement exprimée par un sourire, Alec s’accrochait à l’histoire de son prénom, cherchant à le retrouver. Une bonne excuse, surtout, pour s’approcher d’elle plus encore. Frôlant sa peau, se penchant sur elle assez pour frôler la limite entre l’espace nécessaire entre deux inconnus et celui, assumé, de deux amants. Il s’y ancrait, dans l’exacte limite, assez proche pour sentir son souffle sur sa peau, pour percevoir l’éclat de ses prunelles et noter le refus de s’éloigner, une nouvelle fois confirmé. L’alcool ? Oh, il s’en méfiait de l’alcool, bien sûr, tant celui qui coulait dans ses veines que le sien. Mais toujours vive, elle souriait, intriguée par son histoire de fac de Grec. Dans la fossette que formait sa joue à chaque sourire, la lumière des leds colorés dansa.

« Le grec ? »
« ça s’tente.. » Un sourire, charmeur autant qu’amusé par son étonnement. Pas tout à fait le genre à étudier des langues mortes, n’est-ce pas ? Du moins ce n’était certainement pas l’image qu’il donnait de lui. A vrai dire, il y avait fort à parier qu’elle ait depuis bien longtemps deviné qu’il n’avait pas le profil de l’étudiant, quelle que soit la filière. En d’autres lieux, d’autres temps, d’autres histoires après tout, peut-être. Alec était curieux, ambitieux, pugnace. Il aurait fait un bon doctorant et sans doute cela aurait-il pu lui plaire. Mais ce monde-là n’était pas le sien. « Vraiment ? Tu serais du genre a occupé tes nuits d’hiver avec des livres ? » Il ne retint pas l’amusement net de la voir planter ainsi à cette idée. Pas tout à fait son genre, effectivement, elle voyait juste. Et pourtant de bouquins, il avait été forcé d’en avaler un sacré paquet. Jusqu’à la nausée et plus loin, même. «  Je n’aurais pas cru, je t’avais imaginé d’autre occupation... » A raison. Alec n’aurait d’ailleurs pas eu de raison spécifique de relever la réflexion si le rouge n’était pas venu envahir discrètement les joues de la jeune femme. Écrasant son sourire, il l’observa reprendre contenance. « Tu m’en diras tant... » Virage à 180, prévisible, pour laisser de côté l’imaginaire sans doute moins chaste qu’elle voulait le faire croire. « Paix, mon prénom vient du mot grec qui signifie paix. » Un instant le regard plongé dans le sien, il laissait traîner la sensation, semblant chercher à identifier à la fois le prénom qu’elle dissimulait et les images qui la faisaient ainsi rougir face à lui. « Et en quelles occupations tu m’imagines pour mes longues nuits d’hiver.. ? » De son côté, point d’ingénu. Aucune rougeur non plus d’ailleurs. Mais puisqu’il n’était pas là que pour la mettre en difficulté elle mais surtout lui-même, il en revint finalement au propos initial.

« Paix, tu dis ? » Une main dans les cheveux, quelques gorgées au goulot, le regard qui se perd durant quelques secondes de réflexion brouillée d’éthanol. « "si vis pacem, para bellum" étant latin, ce n’est pas Pacem... » A avoir bouffé du latin et du grec, il mélangeait les deux, du moins la fatigue, l’alcool et autres substances aidant, il y avait de quoi confondre. Ses pensées creusaient sa mémoire, en faisant ressurgir sans véritable sens une citation pour laquelle il entendait encore le rire étouffé de sa sœur. Γλώσσης, γαστρός, αιδοίων κρατείν”. Traduction : Il faut savoir maîtriser sa langue, son cœur et son sexe. Difficile, même à présent, quelques années plus tard, de retenir le sourire qui étira en silence ses lèvres, bientôt soutenu d’un souffle amusé. Bref, pas le sujet. Enfin… à vrai dire, si, c’était même le sujet de toute son existence. Mais présentement, assez peu de rapport immédiat. Marmonant quelques doctrines grecques, Alec finissait par aboutir à un premier mot : « Eiro » Soudainement planté dans le regard clair d’Eireen, toute la fierté du monde dans son sourire en coin. « Eireneuo, faire la paix, être en harmonie, ireineo, celui qui vit en paix… donc ‘paix »…. » Il l’observait, plongeant ses prunelles aux accents légers d’arrogance dans les siens, déjà certain d’avoir retrouvé le terme recherché. A l'observer, il notait chacune de ses réactions qui l'aiguillaient sur sa réussite. Ni prétention ni suffisance dans ses yeux, seulement la fierté presque enfantine de toucher du doigt la réussite là où tout le désignait perdant. Une impertinence qu'il se permettait souvent ces derniers temps et à laquelle il devait sa vie autant que celle de ses proches, d'ailleurs. Doucement, à chaque instant, il se rapprochait légèrement. «.. Eiréné. » Paix. Le genre de choses qu’on ne développe pas tant par chez lui. « Donc si ton prénom en est issu et que j’me plante pas… on est sur Irène, Eirene, déesse de la paix si j’me goure pas..  ou Eireen. » Le dernier prénom, Alec le lui avait glissé à l’oreille, l’effleurant de ses lèvres, l’inférieure ripant contre son lobe une fraction de seconde avant de se redresser. « La mention du gaélique tendant plutôt vers le dernier. » Les sourcils redressés, un petit sourire de sale gosse très fier de ses déductions, il l’observait le visage légèrement penché sur le côté. « J’ai ma licence ou pas ? Dis-moi que mes longues nuits d’hiver gâchées auront servi à quelque chose une fois dans ma vie... »

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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Mer 13 Juil 2022 - 23:10
Il n’y avait donc plus qu’à espérer. Espérer que cette rencontre soit plus marquante que celle qui avait précédé. Espérer que le taux d’alcool contenu dans ses veines ne lui cause pas un problème de mémoire le lendemain. Espérer, puisqu’il n’y avait plus que ça à faire… Mais devais-je vraiment espérer ? Seul le hasard nous avait mis sur la route l’un de l’autre et je ne voyais que le hasard pour le refaire. Pourquoi seul lui pouvait le faire ? Parce que c’était ce qu’il y avait de meilleur dans cette histoire. Des chemins qui se croisent, des vies qui se frôlent, des temps qui se rencontrent. C’était ça qui avait construit la scène qui se produisait actuellement. Digne d’un film ? Peut-être. Pas le meilleur des scénarios, quoiqu’il y a de l’originalité dans cette histoire. Mais tout ça ne me disait pas si je devrais vraiment essayer d’espérer… Non, parce que si le rencontrer de nouveau un jour me serait toujours aussi agréable et que si au moment venu, il m’avait encore oublié, je serais véritablement vexé. Alors, oui, si le futur nous rassemblait de nouveau, j’apprécierais qu’il se souvienne du passé, mais espérer, n’était-ce pas dans un certain sens, surveiller dans les coins dans l’espoir de l’apercevoir ? N'était-ce pas, aussi, réfléchir à : où pourrais-je le croiser ? Espérer pouvait être dangereux, pouvait nous emporter dans un tourbillon impossible, sauf si l’on délimité de suite les limites de l’espérance. Pour moi, se serait donc qu’il garde un souvenir de cette rencontre, au cas où, mais sans pousser le destin.

En attendant le futur encore lointain, le présent était plutôt prenant. Le temps, c'était comme isolé dans les quelques centimètres qui nous séparaient. Oh, j’avais bien conscience que le temps était le même pour tous ceux présents, mais son ressenti pouvait être différent par chacun d’entre nous. Et pour moi, à cet instant, il avait ralenti. Chaque contact entre nos deux épidermes était bref, j’en avais bien conscience, pourtant, il n’y paraissait pas. Ils s’allongeaient dans mon espace-temps, se propageaient encore plus dans mon corps, ce qui les prolongeait encore. C’était au centre de tout ça que le grec était apparu. La langue morte. L’étonnement, c'était emparé de moi, il faut dire que jusqu’à présent Alec ne montrait pas les traits d’un bon élève, il l’avait dit lui-même avoir passé plus de temps dans les placards accolé aux salles de classe que dans ces dernières. Alors oui, l’entendre dire d’essayer le grec, ça m’avait pris par surprise. Surtout qu’il y avait bien plus intéressant et moins barbant que d’apprendre une langue morte. En-tout-cas de mon point de vue. Bref, entre confusion et intensité, mon esprit s’égara et me voici en train d'avouer que je l’imaginai clairement faire autre chose de ses nuits d’hiver. La phrase pouvait passer anodine, mais pour l’homme dragueur que j’avais en face de moi, elle avait tout un autre sens, moins puritain. Mes joues prirent de la couleur à cet égarement avoué sur la perception que j’avais de lui et mon cerveau faisait le choix de revenir sur l’histoire du grec et de mon prénom. Le détour n’était pourtant pas passé inaperçu aux oreilles de mon auditeur étant donné que ce dernier m’interrogeait sur comment je l’imaginais passé ses longues nuits d’hiver. Mon regard figeait dans le sien, je laissais le silence répondre. Avais-je vraiment besoin de mettre des mots. Pas de nouvelle rougeur cette fois, juste un pincement de ma lèvre inférieure avec mes dents. Une manière de laisser l’imaginaire jouer, les tout entendu parler, parce que pour une fois, ils étaient peut-être plus parlants que toute réponse que j’aurais pu donner.

Et puis l’instant passait et la paix revient le centre de nos pensées. Le mot paix, pas le concept. En même temps, nous n’étions pas vraiment en guerre, bien au contraire, alors il n’y avait pas besoin de faire la paix. Du latin ? Il venait de citer du latin ? Décidément, il était plein de surprise, d’étonnement. Grec et latin. Deux langues mortes, mais pas oublier. Elles aussi avaient marqué l’histoire et le temps. Elles étaient aussi des éléments d’architecture, celle des mots, celle des langues d’aujourd’hui. En ce point, ça pouvait les rendre intéressantes malgré le fait qu’elles ne soient plus utilisées quotidiennement aujourd’hui. Je comprenais l’intérêt que l’on pouvait leur vouer, même si moi, j’étais resté loin d’elles. Trop compliqué, pas assez logique, et même si j’aimais la littérature, je ne l’aimais pas au point de m’intéresser à la base des mots. Oh, je n’étais pas contre le fait d’apprendre de quoi écoulé le nom de quelque chose, mais je ne faisais pas partie de ceux qui rechercheraient l’information. Chacun son monde, moi, c'était l’architecture mathématique, je laissais celle des mots à d’autres. Pendant ce temps, j’écoutais la réflexion d’Alec et si je ne connaissais finalement que le mot eirēnē en grec, je savais reconnaître les consonances qui s’en approchaient. C’était donc ainsi qu’au premier mot qu’il prononçait, après avoir parlé de Latin, je savais qu’il n’était pas très loin du terme rechercher. Je devais aussi m’avouer que finalement, il semblait bien connaître le grec, parce que oui, jusqu’à présent, j’avais encore un doute. Chez lui, je percevais rapidement un nouvel éclair dans ses yeux. Une nouvelle lumière, un soupçon d’arrogance. Je souriais, l’observant, écoutant son résonnement, impressionné, il avait trouvé eirēnē. Il avait aussi raccourci encore une fois la distance qui nous séparait, le temps se rallongeait de nouveau. Je maintenais toujours son regard, il était tout prêt et si je le savais et quelque chose dans ses yeux m’informait que lui aussi le savait, il avait la réponse. Le temps de silence, avant qu’il ne reprenne la parole, paraissait si long et court à la fois. Le contact visuel se coupait et je pus percevoir dans la seconde qui suivait son souffle sur mon oreille alors qu’il prononçait mon nom au creux de cette dernière. Le prénom, le souffle, l’effleurement. Le jeu dangereux de la séduction avec un inconnu. Je percevais de loin qu’il reprenait la parole tandis que je pouvais plonger de nouveau mon regard dans le sien. Il avait dit "gaélique", mais je n’avais pas tellement cerné le reste, trop de sensation, trop de brouillard. Par contre, je percevais son sourire, fière, il avait gagné, il avait trouvé et tout ça avec un indice qui devait juste me faire gagner du temps. Je souriais et levais ma bière pour trinquer. « À tes nuits d’hiver gâchées. » Je buvais une gorgée avant de reposer ma bière sur la table. « Avec toutes ces nuits gâchées, ça t’en laisse plus beaucoup pour t’occuper à d’autres choses, non ? »
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Lun 1 Aoû 2022 - 11:52
Pas le meilleur des scenarii c’est vrai. Mais quelque chose de vrai, de concret, quelque chose dont lui, là tout de suite du moins, avait besoin. Pas nécessairement ce qui pouvait ou non arriver mais la joie simple de frôler cet autre monde.
Alec l’avait cherché à l’adolescence. Par bravade d’abord, puis par dépit, par colère et finalement par intérêt. Il s’était plu à voir les moldus évoluer, à découvrir leurs coutumes, à comprendre comment ils faisaient pour fonctionner sans la base même sur laquelle ils avaient eux-mêmes construit tout leur univers. Il aurait pu se prendre d’affection pour ce monde mais il n’y avait que les gens qui trouvaient alors grâce à ses yeux. Alec, en pleine adolescence, prompt à se faire passer pour l’étudiant qu’il n’était pas, avait la haine. Il marinait sa rage sans cesse, appréciait ceux qu’il rencontraient, ponctuellement, mais ça n’allait pas plus loin. Ils étaient une source d’amusement immédiat, un shoot que le junky se faisait avant de plonger de nouveau dans sa fange. En ça sans doute n’avait-il pas tant changé. Mais le regard posé autour de lui n’était plus le même. Hier, Alec leur en voulait, à chacun, pour la vie qu’il menait. Il souffrait de chacun de leur sourire, chutait à chacune de leurs étreintes, se noyait dans chaque rire. Une part de lui aurait simplement aimé détruire ce qu’il y avait de bon et de beau dans leurs relations, dans la manière dont ils étaient élevés. Il y avait chez lui un enfant capricieux et blessé qui se laissait tenter par cette injustice : détruire ce que lui n’avait pas eu. Cette jalousie l’avait rongé chaque jour. Elle l’avait fait cogner, insulter, mépriser et était allée jusqu’à arracher des vies. L’enfant maltraité devenait agresseur, l’adolescent blessé se plaisait à pulvériser autrui. Ici, là où si Mack ni sa sœur ne pouvaient le voir. Là où personne ne saurait jamais lui dire simplement « hey, vas-y molo. Tranquille, c’est flippant c’que tu t’infliges. », car tout le monde s’en foutait. Il n’était que l’inconnu. La joie tatouée sur les lèvres, l’alcool pour basculer son âme de la rage à l’exaltation, Alec devenait fêtard, facile d’accès, facile tout court d’ailleurs. Le type avec qui on s’éclate et qu’on oublie. Celui qui, pourtant, ne vous oublie pas.

Il n’avait encore eu personne pour le remettre à sa place, pour lui rappeler que, qu’importe son quotidien, qu’importe les coups qu’il avait pris, il n’avait simplement pas le droit de les faire payer aux autres. Qu’il se trompait de cible. Caitlyn ne lui avait pas encore mis cette claque en pleine gueule. Vécue comme profondément injuste, elle avait pourtant été déterminante pour lui apprendre le courage.

Ce type-là, il lui aurait remplis son verre, encore et encore. Il l’aurait emmenée, saoule, se serait sans doute tout autant pris les murs et n’aurait peut être pas entendu ou compris si elle n’avait pas souhaité leurs rapprochements. Ce type, il l’aurait sans doute haït, dans le fond, de pouvoir revenir à sa vie d’avant. Alors peut être une part de lui aurait aimé la possibilité de lui faire mal. Ce type, Alec peinait à lui faire face. Il lui en avait fallu des chutes, des coups, du courage et du recul pour comprendre chacune de ses erreurs. Et pour ça, il avait fallu une fois, un regard, une complicité. Pour grandir, il lui avait fallu aimer. Julian. Aimer. Jayden. Aimer. Mack. Apprendre, au travers du regard de l’autre, d’autres voies, d’autres options.

Il n’était qu’un gosse. Un môme qui s’était pris coup sur coup. Un marmot qu’on avait violenté puis lâché. Juste un enfant qui avait fait le choix de laisser sa seule protectrice partir pour son bien et qui en aurait crevé sur place à l’idée d’aimer et qu’on l’abandonne de nouveau. Oui, ce gosse avait fait des erreurs. Non, il n’aurait pas dû et non, certaines n’avaient pas à être pardonnes car oui, il était alors seul responsable de ses actes.

Mais si hier il regardait le monde avec la hargne de la rage, elle se mêlait à présent à quelque chose de plus doux. Une tendresse réelle, un intérêt profond pour l’autre ; l’inconnu, l’étranger.

C’était bien le premier qui avait dû apprendre des manuels gros comme sa bite – veuillez excuser mon crétin de personnage pour cette vanne limite…. et la joueuse aussi tant qu’on y est, car elle n’est pas mieux – la tour de Londres. Mais celui qui s’en servait avait bien changé. Sans pour autant renier les bagages qu’il traînait, Alec espérait sincèrement que celui qui faisait face à Eireen, avec toute sa petite arrogance de gamin fier de lui d’avoir démêlé un casse-tête, valait mieux que le précédent.

Qu’il aurait aimé n’être « que » ça. De ne pas appréhender ce qui l’attendrait le lendemain matin, de pouvoir simplement chercher à la connaître davantage, d’avoir le droit, peut être, de désirer réellement la croiser plus souvent sans craindre ce qui pourrait advenir d’elle. Chercher à la revoir, sans doute. Ne pas avoir tant de casseroles au cul. Pouvoir simplement suivre le moment.

Et qu’il l’aimait ce moment. Les corps se frôlaient, les regards se mêlaient jusqu’à ce que ses paroles ne soient qu’une excuse, un moment de flottement hors du temps pour perdre pied au présent. Alec aurait aimé poser ses doigts au creux de son poignet ou la paume à plat sous sa poitrine et sentir son cœur s’emballer, ses sens se brouiller. Identifier ce moment exact où le reste du présent finit par lâcher prise et où l’autre devient le centre de son univers, ne serait-ce que pour quelques minutes. Rien qu’un instant lié à l’autre. Amarrés ensembles au cœur du vertige. Partager l’instant, effacer le reste. Bien sûr qu’il la désirait, pourquoi s’en cacher ? Le jeu de la séduction était là dès le premier instant et il percevait chez elle le trouble la grignotant de part en part tandis que ses lèvres l’effleuraient, son corps la frôlait, son regard la retrouvait.
L’indice l’avait mené à la victoire, annonçant surtout la fin du jeu mis en place entre eux. L’issue pour un départ ou une nouvelle phase, plus physique ? La question méritait de se poser, en sous-texte sans doute.
Le sourire jusque dans les prunelles, illuminant les traits de son visage, Eireen levait sa bière, bientôt rejointe par celle d’Alec qui s’y choquait dans un tintement joyeux. « À tes nuits d’hiver gâchées. »
 « A mes nuits d’hiver gâchées ! » Il fallait bien qu’elles servent à quelque chose celles-là !
Tous deux prirent une gorgée de concert avant qu’Eireen ne repose sa bière sur la table pour retrouver l’étreinte de son regard. « Avec toutes ces nuits gâchées, ça t’en laisse plus beaucoup pour t’occuper à d’autres choses, non ? »
Un petit sourire sur les lèvres, accrochant son regard, Alec ne fit que répliquer d’un air mutin : « Oh, je trouve toujours. Et puis… Une chance qu’on soit en été.. » Il passait sur le sous entendu, glissait sa main derrière sa nuque, l’effleurait de ses doigts, courrait le long de sa mâchoire sans vraiment savoir quelle était la limite qu’il s’imposerait avec elle. L’envie était là de simplement effleurer ses lèvres avant de lui dire qu’il fallait lui laisser une chance de prouver qu’il se souviendrait bien d’elle sans tout autre contact qu’une discussion plaisante… mais la seconde proposition était devenue de plus en plus alléchante au cours de la soirée. Sa main était venue glisser jusqu’à la base de sa clavicule lorsque ses lèvres effleuraient les siennes, jouant de l’attente, de la langueur, de l’envie cavalant déjà avant de s’en saisir et de l’attirer vers lui. Non. Pas le temps. Une voix l’avait arraché à l’instant, figeant son geste d’une rude frustration.

« Dis donc, c’est pas mal ... » L’homme fut coupé par Ian, son cousin, mais Alec devinait aisément le fond du propos qui lui fit immédiatement grincer des dents.
« Regarde qui j’ai trouvé, cousin.. »
« T’es sérieux ? » Il ne su lui-même pas auquel des deux il s’adressait, de son cousin arrivant sur sa droite, un air tout à la fois soulagé et embêté sur les traits, ou du type qui l’accompagnait. Plus ou moins l’âge de Ian, un sang pur dont Alec ne se souvenait plus ni où il l’avait vu, ni quel était son nom, mais décrétait sur la seule – et largement suffisante – base de sa réflexion malsaine, qu’il détestait ce type. Un pas en arrière et il posait sa bière sur la table, adressant aux deux arrivants un regard sombre. Ian sur sa droite, l’autre derrière Eireen se pointaient tout sourires, les épaules lâches, l’air calme et joyeux. Pourtant cette manière qu’ils avaient de s’approcher de part et d’autre additionné à ce qu’il savait d’eux lui sembla immédiatement oppressive.
Ian ne s’était jamais montré hostile et affichait même un regard en coin lancé vers celui qu’il avait ramené, les lèvres pincées dans un demi-sourire, les sourcils pourtant légèrement froncés. De quoi se demander s’il était d’accord avec ce type de réflexions ou non.
« Ah, on te pète ton coup peut-être ? »
« ‘Pas vraiment ce qui m’emmerde le plus là tout de suite. »
Tous deux les avaient rejoints et naturellement, Alec fit un pas de côté, imposant sa présence entre Eireen et le nouvel arrivant, un soupir coincé dans sa gorge, les muscles roulant sous la peau de son cou.
« Ton père veut te parler. » A plus de deux heures du mat, dans le monde moldu ? Laisse moi rire.
« J’ai passé l’âge de m’faire sortir de boite par mon géniteur. » Et pourtant, il entendait le propos, comprenait que l’autre l’avait alerté ou qu’il se servait de cette excuse pour l’empêcher de faire ce qu’il estimait une connerie. S’acoquiner avec des moldus, ce genre de réflexions nauséabondes. Aucun mouvement esquissé vers Eireen, un grand sourire avenant de la part des deux et pourtant Alec n’était pas serein. « ça va, laisse tomber, je sors : pas b’soin de me faire ton numéro. On s’en va. » Alcoolisé, il ne chercherait simplement pas à entrer dans la confrontation pour son petit plaisir perso, certainement pas si quelqu’un risquait d’en subir les conséquences. Le premier acquiesça, le second eu presque l’air déçu… chose qui ne rassurait pas vraiment le plus jeune des Rivers.
« Je.. » Retour sur Eireen. « .. suis désolé. » Vraiment. « Avec un peu de chance on se recroisera Sara. » Mesure de précaution. Peut-être la complicité acquise le lui ferait-elle comprendre, peut être pas. « Passe une bonne soirée. » La main abandonnée sur son bras un instant, il l’en faisant partir en chopant celui du crétin musculeux un peu trop proche à son goût et l’entraînait à sa suite.
S’assurant qu’aucun des deux casses-burnes n’était en arrière, il les emporta dans la foule jusqu’à perdre Eireen de vue puis sorti et bientôt, le trio eut disparu.

- Fini pour moi -
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Alec Kaleb Rivers
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