We meet each other

Sam 12 Juin 2021 - 21:54

Il n'était pas si certain que cela que ce soit normal d'avoir des doutes sur ce qu'il comptait faire plus tard, ses petits camarades de cours, eux, ne semblaient pas douter. Bien au contraire, ils étaient sûrs d'eux, de ce qu'ils allaient accomplir... alors bien sûr, il avait conscience que certains, probablement se demandaient s'ils n'allaient pas changer de voie mais ces gens-là, ils ne les connaissaient pas. Il espérait simplement qu'elle avait raison qu'il lui fallait juste encore un peu de temps, par ce qu'au final pour lui c'était un peu plus compliqué que simplement les cours... mais ça, à part lui rien ni personne n'y pouvait rien. Il espérait qu'avec le temps les choses s'arrangeraient de plus en plus.

Et puis, ils avaient continué de discuter, notamment sur sa relation avec Lewis... et là... et bien ça s'était un peu dégradé. Ou plutôt ça avait été assez difficile pour lui d'entendre qu'il avait peut-être fait du mal à son meilleur ami sans le vouloir. Il était perturbé, et ne savait plus trop quoi dire ou même quoi faire. Il se sentait totalement perdu ou même paniqué. Qu'est-ce qu'il allait faire ou même dire ? Pas à Sovahnn, mais plutôt à Lewis. Est-ce qu'il ne devait pas rectifier le tir maintenant ? Attendre un peu ? En parler ? Ne rien dire, vu qu'ils en avaient déjà parlé plusieurs fois... sans peut-être assez s'étendre sur le sujet sur leurs sentiments. Est-ce qu'il était assez con pour avoir cru que tout était OK ? Peut-être que ça l'était cela dit... cerveau en ébullition si bien qu'il n'arrivait plus à tenir en place et que le stress l'avait de nouveau submergé totalement.
Décision prise, il était l'heure d'y aller pour lui ! En plus ses autres amis ou la famille n'allait pas tarder à arriver et il n'avait pas envie de se trouver en face à face avec eux. Parfait... ou pas.

« Ouh la la, j’te jure, faut que tu te calmes là hein. J’ai donné la vie cette nuit, j’te signale, j’suis pas opérationnelle pour les coups de stress comme ça moi. » désolé, désolé, désolé... mais il n'y pouvait rien. Absolument rien. Il avait l'impression de ne plus pouvoir gérer, il n'avait plus que l'obession de vérifier que son meilleur aille bien. « Je blaguais, Tim, avec mon histoire d’escapade, c’était juste un mot humoristique pour détendre le truc, c’est pas ce que je pense, ni ce que t’as fait. Ou alors j’en sais rien et d’ailleurs ça me regarde pas ! » ah ? Mais ça ne changeait rien au fond du problème de toute manière, si ? C'est à peine s'il arriver à intégrer qu'elle essayait de se démener avec sa fille.« Hey hey hey .. ! Chhht, on se détend bébé… et toi avec. »

Par contre, il avait enfin glissé un petit « D 'solé !» Bon d'accord, cela ne changerait rien, désolé ou pas. S'il ne se calmait pas, c'est probablement bébé qui allait ingérer son stress, c'est comme ça que ça se passait n'est-ce pas ? Ils étaient des aimants à émotions les gosses... mais aussi petit ? Pas sûr. Ou si ?!

« Je dis pas que t’as fait quoi que ce soit de mal, d’autant que vous en avez parlé, donc tout va bien. RAS. Seulement parfois on fait des trucs cons quand on aime quelqu’un, c’est tout. Après, vraiment, je suis hyper mal placée pour parler. J’crois que j’ai couché avec à peu près tous les mecs qui ont de l’importance pour moi tu sais. Et j’ai fait un bébé à l’un d’eux. » heu ? Promis, il n'avait pas fait la réflexion du « ben t'as pas couché avec moi » et il ne l'avait même pas pris mal, alors que vu son stress il aurait probablement pu le prendre comme une forme de rejet. « Donc je suis vraiment VRAIMENT mal placée pour me la ramener. J’te dis juste de garder ça en tête et de te méfier, au cas où. Ya aucun drame Tim, respire. »

Alors, sagement, plus pour lui faire plaisir qu'autre chose, il inspira un bon coup. Malgré tout sa décision était prise, il devait revoir tout ça avec son meilleur ami, c'était le seul moyen d'être sûr de tout ça. Il s'en fichait qu'elle soit bien ou mal placée pour dire ça, au contraire, elle savait probablement mieux que personne de quoi elle parlait. Ca pouvait faire du mal à quelqu'un qu'il aimait sincèrement beaucoup...

« Ca va le faire, t'inquiètes pas... Je vais aller quand même parler avec lui. Et je fais plus confiance en ce que tu dis que tu ne le crois. Justement, si tu sais ce que c'est, si tu dis que ça peut le blesser c'est que ça peut... même si ce n'est pas une obligation. Je veux juste être réglo avec lui, par ce que je tiens vraiment beaucoup trop à lui et il est hors de question que je lui fasse du mal ?» Il essayait vraiment de parler beaucoup plus calmement pour ne pas énerver un peu plus la pitchoune. Il se passa une main dans les cheveux, avant d'avoir un sourire navré «Pardon pour la p'tite ! » il déposa un tendre baiser sur la joue de la mère. « Je vais y aller, je préfère ne pas croiser... tes amis.» C'était gênant mais sincère comme aveux. Il se gratta un peu le bras avant de rajouter. « J'essaye de t'appeler ce soir, ok ? Et réfléchis à ma proposition pour ma mère que je puisse la tenir au courant !» Il jeta un petit regard à Liya avant de lui dire plus doucement « Et toi, bienvenue au Monde.»

Ouais, c'était pas forcément une bonne chose pour toi petite créature innocente vu toute la merde que c'est dans le monde de la magie – et même dans le monde Moldu-, un bon courage aurait peut-être été plus de mise... mais ce n'était pas une formulation correcte. Et puis, il en était certain avec Sovahnn elle serait couverte d'amour et ne manquerait de rien. Elle aurait tout pour être heureuse.
Un dernier petit geste, un dernier – encore un- baiser sur la joue de sa grande sœur de cœur, avant de partir pour retrouver Lewis, les cours aussi et tout ce qui s'en suit.

Sam 19 Juin 2021 - 0:33

Il aurait sans doute été intelligent d’éviter ce sujet, de rester en surface, de ne surtout pas s‘engager sur une voie qui pouvait être problématique. Mais voilà, avec Tim, la pente glissante n’était jamais vraiment très loin et la jeune femme ne s’y était pas vue sombrer. Or aujourd’hui, elle n’y arrivait pas, n’avait pas envie de développer le négatif et de s’y perdre comme Tim pouvait le faire si souvent sous couvert d’angoisse sourde. Or aujourd’hui elle en avait trop pour elle, déjà. Donner la vie, ne pas dormir de la nuit, affronter le stress, l’angoisse latente, la peur sourde et les émotions brusques, violentes et complètes qui l’avaient totalement englobée comme prise dans une déflagration dont elle ne pouvait ressortir indemne… non, Sovahnn n’avait simplement pas la carrure pour développer ça en cet instant. Pour laisser la conversation dériver sur l’enfermement d’une part ou sur les rapports humains d’autre part. Car ce qu’il y avait derrière la concernait de manière plus que brutale. Car il y avait un manque dans sa poitrine que la naissance de sa fille ravivait autant qu’elle le comblait, une ambigüité à laquelle elle ne donnait pas vraiment de sens. Une réalité qu’elle cherchait surtout à esquiver sans vouloir l’affronter. Des sentiments entre elle et Zachary ? L’idée l’avait fait rire la première fois, dessinant entre eux une complicité évidente lors d’une conversation difficile qu’elle n’oublierait jamais. A présent, l’idée avait perdu son potentiel comique et sincèrement, elle n’avait juste pas envie de creuser le sujet, comme si ce qui n’était pas vraiment envisageable hier devenait un manque de plus aujourd’hui. Une réaction idiote, aberrante, mais ce chemin clos faisait mal, voilà tout. Pour ce qui avait été, pour ce qui n’était pas, pour ce qui manquerait à jamais. Alors très égoïstement, elle aurait seulement voulu esquiver le sujet et ne pas se prendre dedans comme dans des sables mouvants.

Récupérant sa fille avec la maladresse et l’hésitation de la jeune mère, Sovahnn n’avait pas tardé à la poser contre elle, persuadée que sa tête partait sur la droite, que ses hanches ne tenaient rien du tout et que sa colonne vertébrale lézardait bizarrement. Pourtant, dans sa position de S un peu étrange, l’enfant se calmait un peu, continuant de hoqueter, grognant contre sa mère, la tête à moitié engouffrée entre ses seins. Mais elle se calmait…. Alors Sovahnn se disait que, peut-être, la position n’était pas complètement déconnante. Ou peut être que si.

Peut-on avoir un putain de mode d’emploi svp ?
Et un pour Tim, au passage ? Qu’on évite de lancer un drame à partir de quelque chose qui se voulait drôle et complice ? Non ? Vraiment ? Bon.

« Ca va le faire, t'inquiètes pas... Je vais aller quand même parler avec lui. Et je fais plus confiance en ce que tu dis que tu ne le crois. Justement, si tu sais ce que c'est, si tu dis que ça peut le blesser c'est que ça peut... même si ce n'est pas une obligation. Je veux juste être réglo avec lui, par ce que je tiens vraiment beaucoup trop à lui et il est hors de question que je lui fasse du mal ?»

Elle s’asseyait doucement, grimaçant devant ce petit bout de jambe qui se tordait bizarrement sans que ça semble faire réagir l’enfant. Est-ce qu’elle avait accouché d’un bébé guimauve ? Sans doute. Alors tout en écoutant Tim, elle replaçait la petite jambe comme elle le pouvait, tentait de redresser le bébé qui s’affaissait encore plus sur elle-même comme pour faire un pied de nez à ses inquiétudes. Une boule sans muscles qui se faisait toute dure quand elle pleurait, se ratatinant, la tronche dans ses seins sans qu’elle-même ne sachant vraiment comment la tenir. Et lui… lui, il était plus pertinent et calme, enfin, ce qui la rassurait un peu plus que son soudain coup d’angoisse. Ce qu’il voulait faire était sain et positif, la jeune femme le savait parfaitement. Et pourtant… elle s’inquiétait. Peut-être mettait-elle le doigt sur un truc qui aurait dû perdurer et que son intervention briserait dans l’œuf ?

« Ok.. » Tu veux dire quoi à ça, sérieusement ? Oui, tu as raison. Je suis désolée de m’être insinuée dans tes affaires, c’était pas le but et je suis un boulet cosmique. Ne brise pas ta relation avec ton meilleur ami parce que je projette des trucs dessus, pitié ?

«Pardon pour la p'tite ! » il déposait un tendre baiser sur sa joue et elle lui répondait avec un sourire tout aussi emprunt de douceur. « Je vais y aller, je préfère ne pas croiser... tes amis.» « Ok, pas de soucis je comprends. » C’est la famille de Zach, à vrai dire. Mais ça ne change sans doute pas grand-chose au problème.« J'essaye de t'appeler ce soir, ok ? Et réfléchis à ma proposition pour ma mère que je puisse la tenir au courant !» « Ouais, ok ça marche. » « Et toi, bienvenue au Monde.» Un nouveau sourire tendre se dessinait sur ses lèvres et jusqu’à ses yeux qui brillaient en silence à ces mots si simple mais si riches. Il perdura un instant quand il déposait un nouveau baiser sur sa joue et qu’elle le lui rendait avant de l’observer quitter la pièce.

« Prends soin de toi Tim. »

Et il partait, bientôt remplacé par un silence douloureux.

Se repositionnant sans manque de faire grogner la petite qui s’agitait avec virulence cette fois, Sovahnn n’avait pas tardé à lancer de la musique sur son téléphone pour s’occuper l’esprit, en sentant les dérives trop dangereuses. Ce fut après avoir tenté sans succès de donner le sein à sa fille, frustrée, blessée, engoncée dans un mal-être brutal et imprévu qu’elle avait vu la porte s’ouvrir de nouveau sur des visages tendus, à la fois heureux et emprunts d’une tristesse qu’ils partageaient tous ici. Ces yeux brillants l’avaient prise à la gorge dès qu’ils s’étaient posés sur elle et sur sa fille, plaquant sur elle une sensation de solitude et d’inaptitude ingérable.

Bientôt ce fut la mère de Zachary qui fit couler la première larme.
Bientôt, ce fut dans ses bras qu’elle s’écoulait, sans vraiment en avoir l’impression, soutenue par une famille qui était la sienne par défaut. Par besoin aussi, en cet instant. Une famille à laquelle elle avait du mal à s’identifier, trop timide et hésitante pour ça, mais dans les bras de laquelle elle trouvait en cet instant un semblant de normalité dans une situation qui n’avait rien de simple.

La main glissée dans celle de Layla, le bras de sa belle mère entourée autour d’elle, elle laissait la femme faire connaissance avec sa petite fille. Quatre femmes aux joues humides, observées de loin par un homme qui retenait ses lèvres.

Et chaque pensées partaient alors vers le père absent.

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