We meet each other

Sam 27 Fév 2021 - 15:17

9 mai au matin

Un cri fendait la nuit, perçait les ombres, défaisait les chaînes d’une existence parfois martelé. Un cri. Rien qu’un cri pour sortir une jeune maman de son sommeil embrumé, pour l’arracher à l’oubli. Pourtant ses rêves étaient troublés, tant de fatigue que de certains manques. Pas de parents cette nuit là, elle n’avait pas contacté les siens, n’avait pas souhaité que d’autres soient là non plus. Non, elle devait faire ça sans eux, puisqu’ils n’avaient pas été là avant. Elle devait faire ça sans eux, pour elle, pour se prouver qu’elle en était capable. Mais pas seule, loin de là. Enzo et Laila avaient été présents, l’une d’abord, puis le second qui les avait rejoint avec une vitesse qui la surprenait toujours autant. Quinze mille kilomètres bouffés à une vitesse qui la laissait toujours pantoise. Mais il était sur les dents, comme tout le monde, parfaitement conscient que le terme arrivait, puis était dépassé. Alerte, il avait réagit au quart de tour, traçant cette route qu’il connaissait par cœur depuis bien longtemps. Et si la jeune femme avait fini par s’endormir, en ouvrant les yeux, elle s’attendait à les trouver là, dans la chambre, à l’endroit exact où ils étaient lorsqu’elle avait fini par sombrer. Mais sans doute étaient-ils sortis.

Et seulement, doucement, son esprit glissait de l’absence temporaire de ses amis à celle, définitive, se l’enfant qui grognait à ses côtés. Comme une anomalie dans son esprit, un truc qui n’était pas naturel, qui prenait du temps à tracer son chemin dans ses neurones embrumés de sommeil. Comme l’évidence qui mettait du temps à s’imprimer. Et pourtant, elle glissait en elle, comme l’onde chaude d’un moment rien qu’à elle. A elles.

Se redressant doucement sur le matelas, la jeune femme s’était étonnée du manque de douleur, consciente qu’elle avait beaucoup de chance. Elle était dans une clinique privée, moldue, anonyme parmi les anonymes. Et pourtant, ayant appelé Maxence à l’aide, craignant un débordement magique, elle avait été prise en charge par des médicomages de confiance. La chambre était sécurisée, on pouvait se permettre d’y transplaner après un petit message pour vérifier que personne ne squattait la petite salle de bain individuelle. Et surtout, elle avait été accompagnée et soignée magiquement. En sécurité. Voilà ce qu’elles étaient toutes deux : en sécurité. Comme ses proches qui ne manqueraient sans doute pas de venir.

Repoussant le drap, la jeune femme s’asseyait, observant un instant la petite fille qui s’agitait en douceur. Si petite. Si frêle. Des petites marques blanches maculaient son nez en trompette, retroussé. Et elle plissait les yeux, la petite, sans vraiment ouvrir les paupières. Le petit corps se soulevait doucement alors que Sovahnn glissait ses doigts en dessous, le petit pyjama molletonné froissé sous sa peau alors qu’elle soutenait la nuque, tentant de la soulever en douceur, s’y reprenant à deux fois, pas certaine de bien faire, inquiète de ne pas avoir une prise assez ferme sans pour autant la blesser. Si petite…

Difficile de se replacer sans pour autant lâcher un nouveau né qu’on n’ose pas tenir d’un bras. Difficile de trouver de la fluidité dans ses gestes quand tout est nouveau, tout semble si précieux.

« Viens-là ma puce.. »

Un sourire et la jeune femme réussissait à se positionner comme elle le souhaitait, le dos contre le mur, l’enfant dans les bras à qui elle parlait sans vraiment savoir que dire. Et pourtant, ça sortait, des mots pour l’envelopper de tout cet amour qui la percutait complètement, bouffant tout son être, noyant son cœur d’une chaleur qu’elle n’aurait su définir. Un doigt sur sa joue, le pouce contre le front, elle y déposait un baiser, recroquevillée contre sa fille. Et brutalement, sans qu’elle ne sache réellement pourquoi, toute la tension des jours passés l’impactaient, bousculant en elle toutes ses certitudes, toutes ses émotions. En un instant, ses yeux s’emplissaient de larmes, là, contre sa fille, emplie de sa chaleur, emplie de son odeur.

Ça ira. Bien sûr que ça ira.

Les larmes coulaient le long de l’arrête de son nez, glissaient sur le front lisse de son enfant alors qu’elle ne la quittait pas de ses lèvres. Rien qu’une seconde. Rien qu’un moment pendant lequel elles ne faisaient encore qu’un. Un moment sans celui qui aurait dû être la troisième part de cette petite famille déjà si fortement ébranlée.

Ça ira.

Et sa poitrine était agitée des sanglots qui la violentaient. Peine et joie toute emmêlées, manque et présence brusquement gravés dans ses cellules.
Ce qu’elle ressentait, Sovahnn n’en avait pas réellement conscience car tout semblait être trop. Tout entremêlé dans un cœur malmené, gonflé d’amour et de bonheur autant que de manque et d’absence, de rage et d’espoir, de peurs et de certitudes. Trop, oui.

Mais que c’est bon, le trop aussi parfois.

Les mots, elle aurait voulu les trouver. Exprimer qu’il aurait dû y avoir une autre présence ici, maintenant, qu’il n’était pas là, mais qu’il l’avait aimé profondément. Qu’il aurait été le meilleur père qui soit, lui qui aurait pu fuir, dû fuir. Lui qui avait donné sa vie pour les protéger, pour défendre ce qui était juste, pour leur donner une chance. Lui qui aurait tout fait pour toi, mon enfant. Qui l’avait fait si fort qu’il n’était déjà plus là. Mais que ça irait. Parce qu’elle était entourée de tout l’amour qui soit. Parce qu’elle faisait partie de quelque chose de plus grand, d’une famille toute rafistolée, toute traficotée et pourtant si belle qu’elle pouvait traverser le globe, les ombres et les défaites pour l’accompagner, la soutenir, la voir grandir.
Et parce que la présence, elle serait là quand même. Elle vivait en elle. Elle la voyait, malgré la peau plus blanche qu’elle l’espérait. Elle la retrouvait dans ce petit nez, dans ces yeux bleus et ces cils si longs qu’ils s’emmêlaient, collés par ses larmes.

Parce qu’il y avait du beau dans ce monde, et que ces trésors, ils emplissaient la pièce et empliraient sa vie. Que tout ne serait pas simple. Mais qu’ils s’en sortiraient, tous ensembles.

Alors, seulement, elle se redressait, toute emplie des non dits qui résonnaient pourtant dans l’air. Et elle ouvrait cette petite main recroquevillée entre deux de ses doigts, s’y accrochant bien autant que l’enfant le faisait.

Et autour d'elles, c'était de légers pétales qui apparaissaient, flottaient, tournoyaient, pas réellement tangibles. Bien moins que ne l'était cette réalité qui donnait un nouveau sens à son existence.

Bienvenue dans ton monde Liyana Liorah Lockwood.

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Lun 8 Mar 2021 - 12:25

Avec le temps, les évènements, tu deviens presque parano chaque fois que ton téléphone sonne ou vibre. Jusqu’à en oublier qu’il peut pourtant être annonciateur ou vecteur de bonnes nouvelles. Un truc qui te casse le sommeil quand la quasi-totalité des gens qui forment ton entourage vivent à l’autre bout de la planète mais on s’habitue.
La dernière fois que j’ai tracé aussi rapidement c’était quand Jordane m’a envoyé un message pour me dire que Zach était mort, aujourd’hui le lien avec lui est également présent mais les choses bien différentes. Aujourd’hui sa fille a vu le jour et mes genoux ont fait des castagnettes a claquer l’un contre l’autre. Savoir une des personnes que vous aimez le plus au monde en train d’endurer les pires douleurs – et je m’y connais, pour d’autres raisons – c’est pas le truc le plus rassurant du monde. Qu’elle soit entre de bonnes mains ou pas n’y change rien, on se dit toujours que le pire peut arriver alors assis sur un fauteuil dans la salle d’attente pendant des heures, ou à prendre l’air dehors pour évacuer le trop plein de stress et d’adrénaline, j’ai sans doute perdu deux kilos et dix ans d’espérance de vie. Focalisé sur elle, sur elles, j’en oublie presque que c’est pas forcément le plus sécure pour moi d’être là, à Londres, mais toutes les dispositions ont été prises pour la protéger elle et c’est tout ce qui compte.

Assis sur les marches à l’extérieur, les yeux rivés sur le vide et un café entre les mains, je viens de ranger mon téléphone dans ma poche. Quelques nouvelles envoyées à Liam, que je rejoindrai plus tard dans la journée/soirée/jesaisplus mais pour l’heure une main se pose sur mon épaule et me fait à peine sursauter. Peut-être parce que j’ai perçu sa fragrance avant même d’entendre le bruit de ses pas sur le bitume.

« Depuis quand t’as pas dormi ? »
« Hum … 2014 je dirai. »

Sourire fatigué mais qui a le mérite d’être présent, le jour s’est levé tranquillement et le froid saisi les os mais c’est sans doute en partie ce qui me tient éveillé.

« J’vais pas tarder à rentrer, je veux juste les revoir avant de partir. »

Rentrer, me laver, dormir pendant 12h avant de traverser le globe de nouveau. Et un jour, peut-être, me poser et réfléchir à ce que je veux faire de ma vie. Pour le moment c’est comme si mon cerveau n’arrivait pas à se projeter alors je le laisse tranquille, je prends les choses comme elles viennent et tache de faire taire l’ombre quand elle se fait menaçante. Je la sens parfois juste sous la surface, comme un prédateur guettant sa proie, mais comme un gnou ou un zèbre en pleine migration pour le moment j’arrive à franchir chaque fois la rivière Mara sans trop d’encombre.

« Viens manger un morceau. »

Retour sur terre et mon regard un peu paumé qui croise le sien. J’étais sans doute partie sans m’en rendre compte mais j’acquiesce et me lève en faisant craquer mon corps engourdi et trop longtemps tassé sur lui-même.

#

Trois coups contre la porte, j’entrouvre et passe la tête, me retrouve projeté dans un décor auquel je ne m’attendais pas. Là dans l’air flotte des pétales de rose partout autour de Sovahnn, sa fatigue et le bonheur évidant qui brille dans les dernières traces d’humidité emplissant ses yeux.

« Joli. Ça change des stalactites. »

Sourire en coin, la vérité c’est que je cache mes propres émotions derrière cette trace d’humour. La gorge un peu serrée, les yeux qui viennent plonger dans les siens, j’entre finalement et m’approche d’elles sans en faire trop.

« Layla est rentrée se doucher, moi j’ai décidé que sentir le fennec c’était pas très grave. »

Et sans le réaliser déjà ma main vient à la rencontre de cette petite chose qu’elle tient précieusement contre elle. Une part de Zach, une part d’elle, un être à part entière que j’aime déjà du plus profond de mon cœur. Et ce cœur, il cogne fort dans ma poitrine, sourdement. Un peu fébrile.

« J’ai eu Riley au téléphone, elle demande si elle peut passer vous voir ou si tu préfères qu’elle attende que vous soyez rentrées. Même chose pour Isma et d’ailleurs si t’as besoin tu sais que tu peux l’appeler n’importe quand. »

Un sourire, un baiser déposé sur sa tempe et mon regard qui se retrouve complètement focalisé sur Liyana. Petite bulle de bonheur dans un monde trop sombre, petite étincelle dans l’obscurité. Je vois déjà dans les yeux de sa mère qu’elle ne la laissera jamais s’inviter dans sa vie, cette obscurité.

« On va en faire un paquet de conneries toi et moi. »

Oui, on va la rendre chèvre ta mère.

Sam 13 Mar 2021 - 12:26

« Joli. Ça change des stalactites. »

Une voix familière qui la sort de sa contemplation. Si la jeune femme avait donné l’autorisation à la porte de le laisser passer, consciente des sorts qui les protégeaient, elle n’avait pourtant pas levé le nez tout de suite, trop absorbée par sa fille. Il avait même fallu un instant pour que la teneur des paroles de son meilleur ami ne passent la barrière de sa compréhension. Alors, seulement, elle levait les yeux, découvrant des pétales qui flottaient tout autour d’elle, lâchant un grand rire éclatant dans l’air. De ces rires qui lézardent les murs et savent guérir les blessures, comme dirait l’autre.

La vérité, c’était que c’était elle qui l’était, lézardée de bonheur et d’émotions profondes, violentes, contradictoires aussi. Vide et trop pleine à la fois, elle débordait de tout, et surtout de ce trouble qu’elle voyait dans les yeux de son ami, qui ondulait sur la surface, prenait sa gorge, là, derrière l’humour, derrière les pétales en suspensions.

« Je refais la déco !»

Hier, elle faisait tomber les murs, en fondait les roches, devenant cyclone, séisme, danger. Aujourd’hui c’était la douceur qui primait, donnant aux lieux une ambiance toute particulière.

« Layla est rentrée se doucher, moi j’ai décidé que sentir le fennec c’était pas très grave. »
« Oh ça va on a l’habitude… » Le grand sourire, les yeux rieurs, la joie qui perce et transperce sa peau, vient le cueillir, lui aussi. « C’est bien, comme ça j’me sentirais moins seule cela dit ! » Non, bien sûr, elle n’avait pas pris le temps de se laver, accouchant en pleine nuit, la jeune femme avait fini par plonger sur le petit matin, se réveillant à peine à présent. Et sincèrement, c’était loin, très loin de ses considérations actuelles. Hors d’elle-même, hors de sa propre conscience autant que du temps, elle flottait, souriant un peu plus alors qu’Enzo allait déjà vers sa filleule.

« J’ai eu Riley au téléphone, elle demande si elle peut passer vous voir ou si tu préfères qu’elle attende que vous soyez rentrées. Même chose pour Isma et d’ailleurs si t’as besoin tu sais que tu peux l’appeler n’importe quand. »
« ça marche… Je l’appellerai après… la douche. » Est-ce qu’il avait ramené des considérations très terre à terre dans son esprit perdu dans les étoiles ? Tout à fait. « J’enverrais un message à Riley. Layla m’a déjà dit que ses parents viendront à 14h30, donc elle pourra passer ce soir. »

Comme bien d’autres. D’ailleurs il faudrait qu’elle songe à envoyer un message généralisé car si Enzo s’était chargé de Riley et Riley d’autres, la nouvelle ne se répandrait pas forcément autant que nécessaire malgré la proximité des anciens de Poudlard.

Le regard bloquant un nouvel instant sur Liya, Sovahnn se rendait compte qu’Enzo, déposant un baiser sur sa tempe, en faisait de même. Et les larmes, elle les revalait tant bien que mal.

Que tu es aimée, déjà ma puce.

« On va en faire un paquet de conneries toi et moi. »

Un petit rire étranglé et ses yeux se troublaient quand elle posait sa tête contre le bras d’Enzo, grand sourire aux lèvres.

« J’en doute pas une seconde. » Ce monde manque d’amour, s’en remplir est parfois essentiel pour ne pas oublier ce qui compte, ce qui perce les ombres, ce qui subsiste malgré tout. « Vous allez me faire tourner en bourrique, j’vous vois venir. »

L’instant, elle le goutait, le savourait, le laissait prendre toute son importance. Autour d’eux, les pétales semblaient animés d’une légère brise, les faisaient vibrer en rythme. Décalant comme elle le pouvait, encore bien maladroitement sa fille dans ses bras, observant ses petites lèvres bouger l’une sur l’autre, ses paupières toutes collées s’ouvrir difficilement quand ses doigts minuscules se refermaient dans le vide, Sovahnn pliait le bras pour le poser contre son ami, tendre.

« Tu veux prendre ta filleule ? »

Cette petite chose qui ne faisait qu’un dixième, même pas, de la taille de ce grand dadet, le contraste n’en serait que plus marqué.

L’affection, elle les englobait, impossible à nommer tant ces sentiments la prenaient au trippes. Le regard qu’il posait sur la petite, en cet instant, il resterait gravé à jamais. A lui seul, il redéfinissait le terme de famille.

Dim 21 Mar 2021 - 12:38

« J’en doute pas une seconde. »

Sa tête contre mon bras, bras qui vient l’enrouler et la garder contre moi, un baiser déposé dans ses cheveux. Rien qu’un enchaînement de calme et de douceur, un moment hors du temps qui fait du bien. Le reste du monde n’existe pas, l’obscurité n’a pas sa place ici et malgré la fatigue je ne me suis pas senti si reposé depuis un moment.

« Vous allez me faire tourner en bourrique, j’vous vois venir. »
« Hey, t’as fait un choix. Personne n’a dit que c’était le plus judicieux. »

Si. Parce que cette gamine ne manquera jamais de rien, surtout pas de l’amour inconditionnel de sa famille.
Dans ce nouveau silence je prends le temps de l’observer, détaille ses petites mains, ses yeux à peine ouverts, écoute les battements de son cœur minuscule. Difficile de croire qu’un jour elle aura la taille d’un adulte et comme avec Marcia je me laisse complètement happer. Est ce que j’entends déjà Liam se foutre de ma gueule ? Oui. Bien sûr que je l’entends, ne serait ce parce qu’il l’a déjà fait tout à l’heure au téléphone.

« Tu veux prendre ta filleule ? »

Comme une ondulation de chaleur dans les veines, voilà ce que je ressens quand son regard capte le mien et qu’un sourire étire mes lèvres. Le cœur qui parle, tout simplement, et pour réponse un hochement de tête.
Il y a de ça encore quelques mois j’étais quasiment terrorisé à l’idée de prendre un bébé dans mes bras, de peur de mal faire, de lui faire mal, ce genre d’angoisse qu’on a sans doute tous à un moment ou autre non ? Depuis, il y a eu Marcia. Pas que je sois devenu un expert en la matière, loin de là, mais certains réflexes se sont ancrés en moi si bien que quand Sovahnn me tend Liya je ne tremble pas, n’hésite pas, la réceptionne en douceur tout en prenant soin de bien maintenir sa tête. Et c’est un nouveau coup de chaleur dans le plexus, de la sentir là contre moi, sentir les battements de son cœur quasiment contre le mien. Le corps se met en mouvement de lui-même, instinctivement, je me vois en train de la bercer imperceptiblement.

« Elle est si p’tite. »

Et toi t’es tellement foutu.

« Salut Liyana. »

La voix se fait douce, presque un murmure, mon index glisse sur cette toute petite main et en cet instant plus personne n’existe.

« Tu l’sais pas encore mais j’vais devenir ta personne préférée. »

Sourire en coin. Sourire qui s’étire alors que je devine le regard de Sovahnn se poser sur moi avant de lever les yeux au ciel. Ses émotions je les ressens toutes, elles font naître un incroyable soulagement en moi de la sentir si … complète. Sereine.

« Après ta mère, sauf quand tu claqueras la porte pendant tes crises d’ado. »

Et après ton père, parce que crois moi il t'aurait aimé tellement fort que t'en aurais claqué la porte encore plus fort.
Est ce que je me projette si loin ? Non. Bien sûr que non. Je ne me projette pas demain non plus, me contente de vivre l’instant présent sans trop attendre quoi que ce soit. Un jour après l’autre, oui.

« J’peux la surveiller un peu si t’as besoin de dormir ou prendre ta douche. »

Parce que je sens bien la lionne tapis dans l’ombre, celle qui ne fermera pas les yeux, ne détournera pas le regard une seconde, maintenant que le prolongement d’elle même est là. Pas tout de suite en tout cas.

« Elle a pas l’air de se formaliser que son parrain sente le fennec, on est bons. »

Pourquoi je dis ça ? Parce que son rythme cardiaque a ralenti et que ce petit être qui profite de ma chaleur s’est endormi profondément. Au bout de combien de temps on a des crampes aux bras ?

Mar 23 Mar 2021 - 1:08

« Hey, t’as fait un choix. Personne n’a dit que c’était le plus judicieux. »

Un petit rire qui défit la vie éclatait sur ses lèvres quand elle pressait son visage contre l’épaule de son ami.

« Si, il l’est. »

Car même s’ils usaient l’un et l’autre de l’humour pour passer les caps difficiles, c’était bien la tendresse et l’amour qui l’emportaient dans le petit cœur trop grand de la jeune maman. Petite boule d’affection, elle bien autant que sa fille, qui construisaient une bulle de bonheur là où elle n’aurait pu faire que développer les ombres.

Paralysez-moi, je me construirai un univers entier.
Balancez-moi dans l’inconnu, je le changerai en terrain de jeu.
Entourez-moi d’ennemis, ils ne seront rien d’autre que des bourdonnements lointains.
Donnez-moi des ombres, j’y allumerai un brasier.
Noyez-moi dans la foule, elle deviendra ma famille.

Séquestrez-moi, j’investirai le ciel !

Le bonheur comme arme de résistance, elle se laissait prendre par l’onde chaude qui lui inondait le cœur à voir ce regard posé sur son enfant. Bien sûr qu’elle souffrait, bien sûr que le vide d’un père emporté lui arracherait encore bien des sanglots. Mais voilà, elle avait décidé de vivre frontalement, avec toute la pureté d’une vie assumée. Alors elle en acceptait les tourments, refusant pour autant que ceux-ci l’empêchent de voir ce qui comptait véritablement.

Observez les ombres. Elle y a bien lancé des lucioles.
Observez la crasse, elle y dessine avec l’innocence d’une enfant.

Elle n’aurait su décrire la vague d’émotions qui l’emportait complètement sans qu’elle cherche à s’en dégager. Voir la grande carcasse d’Enzo prendre cette petite chose toute frêle, tout contre lui, y déceler tout l’amour qui inondait déjà l’air…

Sovahnn n’était jamais tombée amoureuse, n’avait jamais cru aux coups de foudre, n’avait jamais plongé la gueule dans une relation de couple. Elle n’en saisissait réellement qu’à peine le concept, aimait, oui, mais autrement, incapable de savoir si elle y insufflait la même intensité.

Eh bien, vous savez-quoi ? Le voilà le coup de foudre. La claque toute perfusée d’amour qui chamboule tout, transforme une vie, transporte tout, donne un nouveau sens au présent comme à l’avenir. Le truc qui vous transcende complètement, change la texture de l’air et le gout des sentiments.

Le coup de tonnerre, il est là, niché dans ses grands bras.

On dit qu’on n’a jamais vraiment aimé avant d’avoir rencontré son enfant. C’est sans doute horriblement faux pour plein de mères, car on n’est pas forcé d’aimer son bébé dès son arrivée. Il peut arriver qu’il faille du temps pour se comprendre, se découvrir, s’entendre et s’aimer. Mais elle, elle décollait, semblait apprendre à respirer différemment à chaque instant. Envolée la fatigue, transcendée les blessures. Les plaies étaient là, bien sûr, marquées par l’absence d’un être cher, violentes dans ses pensées. Et pourtant, pour elle ne savait quelle raison… cette fois, cette phrase avait un sens : tout irait bien.

« Elle est si p’tite. »

Elle souriait avec les yeux bien autant qu’avec les lèvres, les prunelles humides, toutes gonflées d’émotions qu’elle ne cherchait plus à contrer.

« Pourtant j’te jure, j’ai respecté la recette. » On a dit quoi ? D’arrêter de se retrancher derrière l’humour dans les grandes étapes ? « Faut dire que t’es pas une référence. »

« Salut Liyana. »

Welcome to the pack.

« Tu l’sais pas encore mais j’vais devenir ta personne préférée. »

C’était un petit rire amusé qui claquait dans sa gorge quand elle levait les yeux au ciel, ne tardant pourtant pas à les reposer de nouveau sur cette belle image qu’elle voulait imprimer dans son esprit. D’ailleurs, n’y pensant qu’à présent, la jeune femme se penchait sur le côté de son lit, cherchant son téléphone déjà blindé de messages. La nouvelle était passée avant même qu’elle ne prévienne qui que ce soit d’autre que les parrain et marraine. Bande de bavards !

« Après ta mère, sauf quand tu claqueras la porte pendant tes crises d’ado. »
« Attends qu’elle sache attraper ses pieds déjà, après on reparlera des crises d’ado. T’es vraiment pas forcée d’en passer par là crevette… » Le surnom revenait naturellement, le premier qu’elle lui avait donné, acceptant finalement son existence dans la sienne, les deux se mêlant à jamais.

Téléphone à la main, elle immortalisait ces instants, lui envoyant l’une des dizaines de photos prise à l’instant.

« J’peux la surveiller un peu si t’as besoin de dormir ou prendre ta douche. »
« Tu parles, tu veux juste esquiver les photos oui ! »

Est-ce qu’elle avait envie de dormir ? Pas véritablement, étrangement. Par contre la douche…

« Elle a pas l’air de se formaliser que son parrain sente le fennec, on est bons. »
« Tu vois, c’est pour ça que j’l’ai pas faite avec toi ; comme ça elle a pas ton odorat ! Ça va j’ai compris le message. »

Est-ce qu’elle lui tirait la langue ? Oui, tout à fait !
La petite, roulée en boule dans les bras de son parrain dormait déjà d’un sommeil profond, petite chose immobile, ses sourcils se fronçant par moment, ses lèvres se plissant l’une contre l’autre.

« J’crois que j’ai rarement vu un truc aussi mignon... » Son regard captait celui d’Enzo. « Mais oui, t’es pas mal non plus ! »

Et puis, doucement, elle se relevait, poussant la petite table amovible qui traînait sur le côté du lit, posant des pieds hésitants au sol, attendant avec appréhension une douleur qu’elle avait pourtant du mal à ressentir. Grimace sur le visage, nerfs en attente… non. Ça va.

La jeune femme haussait des épaules en fixant son ami.

« Tu me rappelleras de convoquer à nouveau l’ensemble du répertoire de Maxence la prochaine fois que je devrais passer sur le billard ou me faire arracher les dents de sagesse… »

Parfois dans la vie, on a des idées de merde… et parfois on a des coups de géni. Vous situerez cet accouchement où vous voulez. Elle, elle a une idée sur la question.
Ça tirait, oui, ça n’était pas agréable, mais complètement gérable. Pieds et jambes nues, un t-shirt trop grand sur le dos, la jeune femme faisait le tour du lit pour venir embrasser sa fille, puis la joue de son ami. Parce que c’est comme ça, trop d’amour ne sera jamais excessif pour équilibrer la balance. La pudeur ? Hey, ils avaient dépassé ça depuis un sacré paquet d’années il me semble.

Alors elle attrapait deux trois affaires dans le sac que Layla avait apporté et balançait une dernière vacherie à son ami. Juste pour la forme. Juste pour faire référence à l’une de celles qu’elle avait faite, quatre ans plus tôt, quand elle avait appris pour lui.

« T’imagine si elle est allergique aux poils de chiens… j’aurais l’air con… »

Rien d’agressif, bien sûr, rien que de l’affection et de la tendresse dans la pique. Rien que parce qu’elle revoyait sa gueule ce jour-là. Parce qu’elle revoyait son front posé contre lui, l’acceptation évidente à travers l’humour, la façon la plus simple de faire passer l’idée. Si à l’époque, l’humour en question passait moins bien qu’actuellement, il n’y avait pourtant jamais eu la moindre trace de rejet dans son attitude. Son alter était une partie de lui, et comme pour tout, Enzo avait gagné en recul, en dérision, en acceptation sur la question. Là, tout de suite… ses pensées fugaces s’attardaient juste sur la réflexion idiote, drôle. La meute, pas qu’elle en fasse réellement partie, mais c’était une autre façon de parler de famille, un mot qui, là, avait tout son sens.
Parce qu’elle revoyait chaque étape passée, chaque crise, chaque grand moment.

Il en faut, des épreuves pour avancer…

Tu n’imagines pas, ma fille, à quoi tu fais partie. A quelle famille blindée de gens exceptionnels tu appartiens. Forts comme tu n’as pas idée. T’imagines pas comme nos fêlures sont belles, à la lumière d’un nouveau lever de soleil. T’imagines pas comme tu fais partie d’un tout sacrément rafistolé mais plus beau que tout le reste.

T’imagines pas… comme on t’aime. Ça sera jamais parfait, ça sera jamais comme ça aurait dû, et ça sera jamais comme si le monde n’était pas dans une pagaille ingérable. Mais ça sera beau quand même.

« Et là c’est le moment où tu aimerais pouvoir me balancer l’oreiller sans réveiller la môme…. » Un grand sourire de sale gosse sur les lèvres, un éclat dans le regard.

« ça va que les prochains qui doivent débarquer ne sont pas sorciers et ne devraient pas transplaner dans la salle de bain.. » Réflexion hautement philosophique.

« Merci. Pour tout. »

Ce truc, blindé d’émotions, qui se détache du reste, tranche avec l’humour et la légèreté, se fait plus marqué, tout comme la tendresse dans son regard.

« Prends la douche après moi si tu veux. » Et la légèreté revient, chasse le reste. « … Ou prend la douche avec moi si tu veux, mais là définitivement, si du monde débarque, ça va jaser, j’imagine pas le bordel… ! »

Ou tout l’art de raconter des conneries au réveil, la fatigue de l’accouchement et l’intensité des dernières heures passées facilitant l’enchaînement de bêtises débitées avec aisance. Et voilà qu'elle disparaissait derrière la porte de la petite pièce adjacente.

La réalité, elle vibrait dans l’air, le chargeait d’électricité. L’apathie semblait bien loin pour celle qui retrouvait les lueurs chatoyantes de l’élève turbulente qui faisait tout trop vite, trop fort.

Non, Sovahnn n’en avait pas fini d’en allumer, des brasiers dans la nuit.

Jeu 1 Avr 2021 - 12:38

« Tu vois, c’est pour ça que j’l’ai pas faite avec toi ; comme ça elle a pas ton odorat ! Ça va j’ai compris le message. »

Elle me tire la langue, j’en fais autant. Il y a actuellement trois enfants dans cette pièce, qu’on se le dise. Un bébé et deux gamins qui retrouvent la signification du mot « innocence » en se laissant porter par tout ce que la vie peut offrir de beau. Des moments précieux, des êtres qui le sont tout autant.

« J’crois que j’ai rarement vu un truc aussi mignon... »

Son regard croise le mien, je sens la connerie arriver et arque un sourcil.

« Mais oui, t’es pas mal non plus ! »
« Ahah. »

Bien sûr que je suis pas mal, et bien sûr que je vais user de ta fille pour faire craquer la gente féminine en allant la promener dans les parcs ou sur le bord de mer. Je plaisante ! On se calme.
La grimace qu’elle affiche ne m’échappe pas, je ne réagis pourtant pas. Il y a des douleurs que je ne pourrais jamais comprendre – et réciproquement – et contre lesquelles je ne peux rien faire. Être là, écouter, soutenir, le lot de chacun finalement.

« Tu me rappelleras de convoquer à nouveau l’ensemble du répertoire de Maxence la prochaine fois que je devrais passer sur le billard ou me faire arracher les dents de sagesse… »
« Si tu pouvais simplement éviter d’en avoir besoin, ça peut être bien aussi ... »

J’sais pas, Max on peut le voir parce qu’on aura décidé de faire un barbec sinon hein. Une idée comme ça. Pas obligés de l’appeler quand ça foire ou qu’il est question de gérer de la douleur. Et je suis sûr qu’il serait d’accord avec moi ! Mais en attendant c’est bien de savoir qu’il est là, que Leiv est là aussi, qu’on a ces personnes dans nos entourages qui sont devenus bien plus que des profs ou qu’importe le rôles qu’ils avaient là-bas. On fait comme on peut, on se construit comme on peut, mais en cas de chute il y a ces figures adultes quelque part dans le décor. Oui, elle est putain de grande notre famille.

« T’imagine si elle est allergique aux poils de chiens… j’aurais l’air con… »
« Eh oh, ça va aller là oui ! »

Le bisou juste avant c’était pour préparer le terrain et balancer des excuses avant l’affront ? On ne procède pas comme ça normalement. Est ce que je suis vraiment heurté ? Je sais pas, le sourire que je peine à retenir est sans doute un indice assez parlant.

« Et là c’est le moment où tu aimerais pouvoir me balancer l’oreiller sans réveiller la môme…. »
« Tu perds rien pour attendre t’inquiète pas. »

Je te laisse, aller … deux semaines ? En attendant arrête de me chercher si tu veux pas que je réveille ta fille.

« Ca va que les prochains qui doivent débarquer ne sont pas sorciers et ne devraient pas transplaner dans la salle de bain.. »
« En même temps, qui fait ça ? »

Transplaner dans une salle de bain, sachant sur quoi on peut tomber. Réponse : Moi. Liam. Sans doute d’autres mais dans un but relativement précis qui serait un peu étrange ici étant donné la conjoncture.

« Merci. Pour tout. »

Un sourire, juste ça. Pas de mot, pourquoi faire ? Elle n’a pas à me remercier mais si elle a envie de le faire elle en a le droit. Ce qu’on vit nous dépasse tous, on prend de l’âge sans vraiment le réaliser et des choses aussi « simples » qu’un mariage ou un enfant viennent trancher avec notre réalité comme étant l’étrange … Non, nos vies ne tournent pas rond mais on tient le coup. Et puis qui a dit qu’on devait marcher droit après tout ? Tant qu’on tient debout, tant qu’on se relève. On est là les uns pour les autres, c’est sans doute le plus beau cadeau que cette existence ait pu nous faire.

« Prends la douche après moi si tu veux. »

Pourquoi j’ai cette impression, par un regard, que les planètes s’alignent enfin à nouveau ? Pourquoi ça me réchauffe autant le cœur ? Peut être parce que je tiens la vie dans mes bras et que cette vie, elle vient d’une autre vie. Une vie qui reprend son envol, qui retrouve un sourire qu’elle a perdu trop longtemps. Certaines choses se cassent, d’autres se reforment, si on a de l’empathie pour ceux qui s’effondre on s’accorde aussi le temps et le droit d’être heureux. De se sentir bien. Parce que ma meilleure amie retrouve ses couleurs, parce que je retrouve l’homme que j’aime et qu’enfin le chaos se calme. Et tout ça, ça fait du bien. Enfin.

« … Ou prend la douche avec moi si tu veux, mais là définitivement, si du monde débarque, ça va jaser, j’imagine pas le bordel… ! »

Un soupir, mes yeux qui roulent vers le plafond, rien que des artifices.

« Faudrait pas qu’elle comprenne tout de suite dans quelle famille de cinglés elle a atterri, elle risquerait de vouloir rerentrer se mettre au chaud. »

Et j’en connais une qu’a pas tellement envie de ça, hum ?

« Aller file, j’vais l’emmener boire sa première bière pendant c’temps là. »

Parce que je suis une personne responsable, confiez moi vos enfants sans craintes.

La porte de la salle de bain se referme sur elle, je me retrouve seul avec la petite profondément endormie dans mes bras et c’est un long et profond soupir qui m’échappe. Du soulagement, je crois, une manière pour le corps de souffler un peu. Beaucoup d’émotions en peu de temps, des mauvaises comme des bonnes, si le corps est fatigué l’esprit l’est tout autant mais en cet instant il se repose.
Un regard sur la pièce, j'ai jamais vraiment été des plus à l'aise dans une chambre d'hôpital mais les circonstances sont différentes cette fois. En douceur je me laisse tomber dans un fauteuil près de la fenêtre, observe Liya puis les pétales de rose flotter dans l'air. Il faudrait sans doute les faire disparaitre, surtout si ceux censés passer n'ont pas de pouvoir, mais j'en ai pas envie pour le moment. Et je le sens, si je ferme les yeux je pars. Loin, longtemps. Alors on va attendre un peu, s'imprégner de ce qui se trame ici encore quelques instants.

Spoiler:

Dim 11 Avr 2021 - 11:08

« Eh oh, ça va aller là oui ! »

L’indignation feinte qui fend l’air fait exploser un rire cristallin de l’autre côté de la pièce. Oui, ce sont trois enfants, amusés, qui se détachent de l’horreur pour se retrouver dans ce qui aurait dû être la normalité. Quelque chose de plus léger car c’est cette simplicité que la jeune maman veut pour sa fille, sans s’enfoncer dans la tension pesante des difficultés actuelles. Bien sûr que ça ne serait pas si simple, qu’elle aurait des hauts et des bas, que ses hormones ne tarderaient pas à la tirer, la foutre à terre. Bien sûr qu’elle boufferait les doutes, la fatigue, les inquiétudes. Bien sûr qu’elle avait mal. Mais moins qu’elle aurait pu. Bien sûr qu’il y avait de la solitude. Mais tellement peu finalement. Pour l’instant, elle contrait les ombres à coup d’éclats de rire.

« Tu perds rien pour attendre t’inquiète pas. »
« Oh mais je sais bien ! J’attendrais ta vengeance en tremblant ! »

En attendant, les sourires faisaient du bien, les échanges aussi. Tout ça, à faire dire, c’était profondément nécessaire. Retrouver cette légèreté qui devrait faire leur vie. Pas toujours bien sûr, tout le monde traverse des périodes compliquées. Mais là, clairement, ils avaient besoin de compenser. De ne pas accueillir cette enfant dans un climat délétère. Elle avait le droit à ça. Le droit au bonheur malgré tout.

« En même temps, qui fait ça ? »
« Hm je dirais tous ceux qui ont lu le texto disant qu’ils pouvaient débarquer direct si éventuellement c’est la merde à Londres. Très éventuellement hein. »

Un clin d’œil, un petit sourire amusé, une blinde de tendresse. Les lieux sécurisés, la présence de Maxence pour superviser tout ça, l’assurance de pouvoir aller et venir sans problème et la clinique excentrée, ça n’était pas que pour elle-même si après la mort de Zach, évidemment, elle y pensait. Naturellement, la jeune femme songeait que, peut-être, ils étaient tous en danger. Et sans en faire un drame, sans insister sur la chose, disons qu’elle anticipait et permettait de faciliter au mieux les choses. Ainsi, le nom de Dissemba n’apparaissait nulle part, elle était en sécurité et tous pouvaient aller et venir ici sans aucun souci et sans que la magie ne soit remise en question.

Est-ce qu’il fallait y voir là un petit quelque chose d’une future maman qui saurait anticiper les problèmes et les régler sans vraiment se prendre la tête et s’angoisser ? Espérons-le.

C’est comme ça. On est ébranlés, on tombe, on se relève, on tend une main ou on en prend une autre. Ce sont trois enfants dans cette pièce, oui, mais deux ont déjà salement vécu, et ce qu’il y a là, entre eux, entre deux regards tendres, entre deux éclats de rire, deux blagues plus ou moins potaches… bah c’est sans doute tout ce qu’il faut pour avancer. Les planètes se réalignent, ils se retrouvent. L’un l’autre mais surtout eux-mêmes. Il y a de la normalité ici, dans une situation qui en est pourtant l’antithèse. Il tient la vie, sa fille qui a rejoint les bras de son parrain. Rien n’est habituel, bien sûr. Et pourtant l’atmosphère se charge de cette saveur familière. Cette petite chose simple et familière qu’on appelle l’amour.

« Faudrait pas qu’elle comprenne tout de suite dans quelle famille de cinglés elle a atterri, elle risquerait de vouloir rerentrer se mettre au chaud. »

Une grimace sur le visage, Sovahnn fermait les cuisses mine de rien. « Yeurh… nan ça va aller. Ya des zones qu’on va mettre sur pause quelques jours si ça dérange personne. »

Notons que t’es toujours dans les environs dans mes premières fois toi. Sans vouloir faire ma petite nature, ta bite passe mieux.
Et on me félicitera de ne pas avoir dit ça à voix haute.

« Aller file, j’vais l’emmener boire sa première bière pendant c’temps là. »
« C’est ça, fait donc ! Après t’envisageras de m’emmener, moi, en prendre une ! »

Un dernier sourire et elle ouvrait la porte de la salle de bain, s’arrêtait un instant là, posant le regard sur son ami et la petite chose recroquevillée dans ses bras. Ses yeux, ses lèvres, cet air de sérénité qui donnait un goût si particulier à cet instant. Et ce truc qui lui ravageait la poitrine, allumait un brasier dans son regard, engendrait un sourire qu’elle ne cherchait pas à contenir. Oui, à l’intérieur, ça explosait, comme des milliers d’oiseaux prenant leur envol, soulevant chaque feuille morte au sol, ébouriffant les cheveux comme un coup de vent sauvage en haut d’une falaise escarpée. Ça grésillait en elle, ça ravageait ses cellules d’un sentiment brusque, brutal, jamais ressenti. Une douceur violente, un amour brut, sourd, plus puissant que tout ce qu’elle avait pu éprouver jusque là.

Cette petite boule de soleil, là, dans les bras de son parrain, elle flamberait le monde pour elle. Et s’il fallait le recouvrir de ces pétales qui flottaient toujours, comme un appel au calme et au bonheur, eh bien elle le ferait elle-même.

« Vous êtes beaux comme ça. »

Un dernier regard, un rien humide, et voilà qu’elle disparaissait dans la salle de bain pour se couler sous l’eau.

Spoiler:

Dim 11 Avr 2021 - 15:15

Alerte au rouge ! Bébé Sova était née ! On reste calme. On inspire. On expire. Ce n'était pas comme si c'était son gosse en plus, c'était juste « la fille » d'une amie proche. Non d'une fille qu'il considérait comme une sœur serait plus juste. Tout allait bien, les deux semblaient en pleine forme d'après le texto de la jeune femme, maintenant il avait juste une mission lui ramener de la bouffe !
Il s'était barré de la faculté dès qu'il l'avait pu, avait fait un saut ultra rapide chez lui pour aller prendre le cadeau pour bébé-maman – oui un autre, mais qui au final était plus pour bébé vu que c'était une peluche plus représentative de ce que l'on faisait dans le monde moldu. Il avait ensuite filé vers l'hôpital et s'arrêta à un restaurant de sushi qu'il connaissait bien et commanda un assortiment de ce que préférait son amie. Autre arrêt rapide chez une fleuriste, ou il lui prit un petit bouquet de fleurs sur les conseils de la vendeuse vu qu'il n'y connaissait pas grand chose et qu'il ne savait pas trop ce qu'elle aimait. Cette fois, il avait tout ; Le plus important lui-même, puis les sushi, le cadeau et les fleurs ! Il récapitula le tout bien une dizaine de fois pour être certain que dans l'excitation/angoisse/stress il n'avait rien oublié d'important et il jugea que non vu que rien d'autres ne lui venait en tête. Parfait !

Mais voilà qu'il stressait. Merde, qu'est-ce qu'il devait dire ? Qu'est-ce qu'il pouvait faire ? Est-ce qu'il pouvait demander à prendre le bébé, ou est-ce que ça ne se faisait pas ? Et comment ça se tenait ces machins ? Il essaya de se rappeler les tutos qu'il avait vu sur internet, par ce que oui, il avait regardé des vidéos sur les bébés histoire d'en savoir un peu plus quand elle serait-là, histoire de se sentir moins démunie... mais... c'était foutu. Il avait l'impression de ne se souvenir de rien et que le peu qui restait dans sa mémoire et bien ne servait à rien.
Il arriva même à se perdre dans l'hôpital et c'est une gentille infirmière qui l'emmena jusqu'à la chambre, tandis qu'il se confondait en excuses en bégayant , le rouge aux joues de honte.

Il resta planté une bonne minute devant la porte histoire de retrouver un peu de contenance. Il frappa ensuite puis entra, essayant d'avoir le plus grand sourire possible.
Les ennuis, les angoisses liés aux sorciers, qui Inquis n'avaient pas lieu d'être ici.
Il n'y avait que Sova, c'était sûrement le plus beau jour de sa vie et rien ni personne ne devait lui gâcher.

« Hey salut ! Tiens j'tai apporté ça, paraît que ça fait.» lui dit-il en lui donnant les fleurs. Il sortit ensuite le cadeau pour lui tendre et fit exprès de ne pas lui donner la boite de sushi, se contentant de lui rire avec un petit sourire en coin. « Comment tu te sens ? Je t'imaginais un peu plus HS. T'as quand même assez bonne mine ?»

Lun 12 Avr 2021 - 1:25

Le temps s’allonge, s’étire, les rires éclatent, tout enveloppés de douceur et d’amour. Une douche pour l’une, une pour l’autre, une petite fille recroquevillée dans les bras de son parrain et malgré l’absence, les planètes semblent se réaligner dans quelque chose de plus logique. Normal. Oui, c’était là le plus étonnant de cette sensation, il y avait là une normalité absurde, au même titre que ces petits pétales qui flottaient un peu partout, signes d’un apaisement étrange.

Au sein de ces quelques murs, il n’y avait qu’une bulle de sérénité et de bonheur, un temps partagé avec ceux qui comptaient, voilà tout. Bientôt, Layla revenait, Enzo repartait, la vie suivait son cours et les visages défilaient, retrouvant ou trouvant le visage de la petite Liyana comme un défilé de rencontres toutes plus importantes les unes que les autres. Les grands parents viendraient bientôt, ne pouvant se déplacer pour la matinée. Et pour l’instant, elle laissait le parrain et la marraine rentrer et se reposer, eux qui avaient veillé sur elle, été là et l’avaient accompagnée pendant toute la nuit, tout au long de cette épreuve qui bourdonnait encore à ses tempes. Pourtant ça semblait loin. A vrai dire, tout semblait loin et déconnecté ici, comme si à l’extérieur de ses murs, l’intégralité du monde appartenait au domaine du songe. Ou bien était-ce l’inverse.

« On est à nouveau toutes seules hein. »

Seules pour le premier moment de sein, seules pour affronter l’incompréhension, le désarroi, la nouveauté. Seules pour ne pas se comprendre, pour ne pas savoir se placer, pour s’interroger, pour bidouiller et s’interroger. Seule pour se taper un instant de doute, l’envoyer chier avec une force dont elle était si violemment capable.

C’est nouveau, tu n’as pas de médicomage car ils ont été avec toi toute la nuit et sont ailleurs, tu n’as pas d’infirmière ou de qui que ce soit du pôle moldu puisqu’ils sont envoutés et ne viendront pas te voir en dehors de toute demande histoire de préserver au mieux le monde sorcier et te prémunir de tout risque. Bref, tu es seule, ça fait résonner en toi des angoisses de ne pas être à la hauteur. Et c’est irrationnel. Alors tu respires.

Peut-être était-ce les hormones encore hautes, l’adrénaline, l’ensemble des évènements passés, mais non, elle ne macérait pas le négatif, ne bouffait pas les doutes, elle les envoyait valser, déjà trop fatiguée d’être entrée dans cette dynamique. Ça irait bien car elle l’avait décidé. Ça irait bien car elle avait déjà traversé tellement et tout s’effondrait tellement qu’il n’y avait pas moyen de laisser ces ombres infiltrer son espace à elle. A elles.

C’est toi et moi contre le monde. C’était bien ce qu’elle s’était dit, il y avait des mois de ça ? Ça qui s’était gravé en elle. Ça qui avait fait son chemin et qui devenait à présent feuille de route, l’amour en filagramme autour de son âme, prête à y alimenter la flamme.

Alors si ça ne voulait pas, ça attendrait un petit temps. La petite s’était recroquevillée contre elle, finalement emportée par le sommeil quand quelques instants plus tôt, elle chougnait sans que sa mère ne sache d’où l’agacement venait.

« Ouais, t’avais juste envie de me bouffer le sein sans rien faire. Chieuse dès son premier jour. Fait gaffe toi, t’as pas passé la période d’essai encore, essaye au moins de faire semblant d’être l’enfant parfait. »

Mission : se lever sans réveiller la môme.
Oui, sauf que la mère était restée là finalement, à détailler ses traits, à faire rouler ses petits doigts dans les siens, à déposer des baisers sur elle et s’emplir de son odeur.

Mission avortée.
Contrairement à la môme. Quoi ? Trop tôt ? Non, pardon, c’est la réplique d’Enzo ça.

« T’as d’qui tenir toi hein.. Il a raison Enzo tu sais : j’suis foutue. On l’est tous. » Se lever, en équilibre, rappeler à ses abdos que, si, je vous jure, vous existez (pas gagné) et la jeune femme essayait de se glisser jusqu’au petit berceau. « On dit qu’il faut tout un village pour élever un gamin. T’as raison tu sais, on croirait pas comme ça, mais ya un monde de fou dans cette famille. »

Est-ce que j’ai fait le bon choix ?
Il y a des questions comme ça, qui surgissent sans raison et vous griffent les os.
Si on choisi de ne jamais regretter ses choix, certains doutes n’ont plus de raison d’être.
Et il y a des réponses qui effacent les griffures.

Lorsque Tim s’était manifestement, ses coups légers, hésitants, timides sur la porte l’avait sortie de ses réflexions. Penchée sur le sac que Layla avait ramené, Sovahnn en détaillait les affaires, se rendant compte qu’elle n’avait peut être pas prévu assez de bodys.

« Entre ! »

Le sortilège se levait à son ordre, prêt à laisser entrer le jeune homme.

Et voilà que sa bouille arrivait et qu’elle pouvait déceler sur ses traits les traces d’un certain stress. Oh toi, tu t’es pris la tête dans le vide avant de venir ici.

« Hey salut ! Tiens j'tai apporté ça, paraît que ça fait.»
« Ouh monsieur me nourrit avec des fleurs ! C’est vrai que vivre d’amour et d’eau fraiche c’est dépassé comme concept ! On est sur un concepteur de mode. »

Un grand sourire et elle redressait son regard l’observant entrer et refermer la porte derrière lui. Avant son départ, Enzo avait supprimé tous les pétales autour d’elle. Sans doute reviendraient-ils si elle ne cherchait pas à les contenir. Et actuellement, toutes les émotions débordaient, donc non, elle ne cherchait pas à les retenir tant que celles-ci étaient inoffensives. Et étrangement quand celles-ci étaient reliées à sa fille, il n’y avait-là rien qui l’inquiétait réellement.

« Comment tu te sens ? Je t'imaginais un peu plus HS. T'as quand même assez bonne mine ?»

Don't be surprised, I will still rise

Un grand sourire et elle se redressait, abandonnant son comptage pour prendre le bouquet et la peluche, un grand sourire aux lèvres.

« Hey, j’suis une warrior moi monsieur, un petit accouchement je fais ça tous les jours ! J’te l’ai pas dit ? »

Et l’instant d’après, chaque cadeau dans chaque main, elle enlaçait son ami, s’arrêtant là un instant, serrée contre lui. Trop d’amour dans ce petit bout de femme en ces instants si particuliers. Trop de besoin de contact évident, elle était une boule d’attachement, que ce soit avec sa fille, Enzo ou Tim à présent, Layla étant également passée par le rouleau compresseur des câlins.
Et puis, parce que depuis quelques temps, la pile électrique recommençait à percer la surface, brusquement, Sovahnn se détachait du corps de son ami, attrapant brusquement la boite qu’il gardait hors de portée et de sa vision, pivotant sur place pour l’empêcher de récupérer son bien.

« Sushiiiiis ! J’ai douté de toi trois secondes tu sais là ! » Comme un basketteur qui fait dos à l’adversaire pour qu’on ne lui pique la balle, la jeune femme détaillait la petite boite. « Non c’est ma mienne tu ne la reprends pas ! »

Elle aurait bien couru partout à vrai dire, histoire de grossir le trait, mais les douleurs, elles étaient là tout de même, tout comme la fatigue, et elle n’avait pas spécifiquement envie d’appeler en urgence qui que ce soit.

Eh puis elle gardait l’image contée à Riley… et vu qu’elle n’avait pas de grand fantasme à se retrouver à poil les jambes écartées face à Wargrave… bon, elle allait éviter.

L’eau à la bouche, le sourire aux lèvres, elle avait déjà gobé un maki en se retournant, tenant le bouquet entre deux doigts, la peluche coincée sous le bras. « Merki. »La joue pleine d’un côté, une dégaine de couillonne, le sourire dans les rétines.

« Ah putain c’est bon ce truc bordel ! »

Enfin, seulement, elle observait le bouquet et la peluche, se posant doucement sur le matelas.

« Merci beaucoup pour tout ça…. Alors par contre… ah si ! » Et déjà, elle se relevait. « Rah bordel. » Douleurs, fatigue. « Je sais dans quoi je vais le mettre. » Et voilà qu’elle mettait les fleurs dans une bouteille d’eau. « Bon on est sur un plan B. ça casse un peu le côté classe du truc mais bon… » Soudainement, elle s’était arrêtée, une fleur entre deux doigts, l’y faisant rouler doucement. « Tu sais que je crois bien que c’est la première fois qu’on m’offre des fleurs ? » L’air perplexe une seconde s’était fissuré, laissant passer la douceur en se retournant, désignant sa fille du bout du nez.

« Merci d’être venue voir la star du moment. Si tu veux la prendre tu le dis. »

Elle posait les choses, ne sachant que trop bien comme son ami pouvoir psychoter sur tout et n’importe quoi.

« Mais moi en attendant, tant que le monstre dort : je bouffe. Nouvelle règle. »

Mar 13 Avr 2021 - 18:23

Il était entré dès qu'elle lui avait permis... toujours stressé, alors qu'il se rendait compte que c'était quelque chose de totalement stupide mais il n'y pouvait rien. Il craignait de faire une connerie, quelque chose de malvenu et ce n'était pas le moment de la fatiguer ou d'être inconvenant. Malgré tout, il avait essayé de faire un minimum bonne figure ! Est-ce que les fleurs étaient vraiment les bienvenues ? Il n'en était pas certain, mais il fallait bien tester. On voyait souvent ce genre d'attention dans les films et compagnie, alors autant mettre toutes les chances de son côté pour lui plaisir.

« Ouh monsieur me nourrit avec des fleurs ! C’est vrai que vivre d’amour et d’eau fraiche c’est dépassé comme concept ! On est sur un concepteur de mode. »
« Il paraît que certaines sont très bonnes sèches en plus, alors j'me suis dis que j'allais développer un peu plus le concept.» tenta-t-il, sans être sûr d'être vraiment marrant. Il avait plus l'impression de prendre des rames et de galérer.

Et maintenant ? Demander des nouvelles lui semblait bien, tout comme lui faire attendre un peu, la faire poireauter avant qu'elle puisse accéder à son St Graal qu'étaient les sushis. Ouais, c'est ça, elle avait vraiment bonne mine, ce qui l'étonnait. Est-ce que c'était normal ? Peut-être... possible, probable, sinon il y aurait sûrement un peu plus de médecins à ses côtés.

« Hey, j’suis une warrior moi monsieur, un petit accouchement je fais ça tous les jours ! J’te l’ai pas dit ? »
« Humhum.» répliqua-t-il dubitatif... avant de rajouter. « Tu te rends compte qu'à ce rythme là tu aurais trente bambins en un mois ?»

Non, il ne parlerait pas de l'état de son utérus et compagnie. On ne va pas causer de choses qui pourraient le mettre mal à l'aise. Et puis ce n'était pas très glamour. Pas besoin de la dégoûter non plus, surtout qu'il était bientôt l'heure du repas. Bientôt elle l'enlaçait, pendant quelques instants il ne sut pas comment réagir avant que son cerveau semble se rassurer en se rappelant qu'il ne s'agissait que de Sovahnn et donc qu'il n'y avait aucun danger, bien au contraire. A son tour, il la serra tendrement contre lui, n'osant pas serrer trop fort pour ne pas lui faire mal. Et tandis que lui aurait bien profité un peu plus de cette douceur, elle en avait décidé autrement en se détachant de lui avant d'attraper telle une furie la boite de Sushis. A cet instant précis il se dit qu’heureusement il n'avait pas oublié de lui prendre sinon elle aurait été tr-s déçue... ou mécontente. Est-ce qu'elle aurait pu se transformer en Dark-Sova ?

« Sushiiiiis ! J’ai douté de toi trois secondes tu sais là ! »
« Hey, voleuse ! Qui te dit que c'est pour toi ?» Ouais, c'est sûr qu'avec ce temps attendri tu es très crédible, Turner. Déjà d'habituellement ce n'est pas ta principale qualité, là c'est encore pire !
« Non c’est ma mienne tu ne la reprends pas ! »
« Duh !» répliqua-t-il simplement... qui voulait dit, « ben vas-y sers-toi », surtout que ça avait tendance à le faire sourire de la voir se régaler autant.
« Merki. Ah putain c’est bon ce truc bordel !»
« Ouais, j'sais qu'ils sont excellents ! J'ai jamais été déçu dans ce restau'.»

Et enfin, elle sembla enfin apte à se poser un peu sur le matelas.

« Merci beaucoup pour tout ça…. Alors par contre… ah si ! Rah bordel. Je sais dans quoi je vais le mettre. Bon on est sur un plan B. ça casse un peu le côté classe du truc mais bon… Tu sais que je crois bien que c’est la première fois qu’on m’offre des fleurs ?» Il eut un vague petit rire, c'est vrai qu'il n'avait pas pensé à ça un seul instant.
«Au moins tu réutilises les choses utilisées ! » Il haussa ensuite un peu les épaules avant de «Et de rien. » Silence. « C'est bizarre si j'dis « ravi d'être ta première fois » ?» Oui, messieurs, dames ceci était censé être une blague Il y avait encore un peu à faire mais c'était quand même pas mal. Et il fallait bien avouer que l'air perplexe ne l'aidait pas à se détendre. « C'était un peu top bizarre et adulte comme façon de faire ? La prochaine fois, je crois que je te prendrais des bonbons. Un bouquet de bonbons, comme ça c'est un peu compromis, tu ne trouves pas ?»
Oui, c'était une vrai question, comme ça il apprenait en même temps à ne plus faire les mêmes erreurs.

« Merci d’être venue voir la star du moment. Si tu veux la prendre tu le dis. »
« J'ai peur de la casser.» Oui, il venait de dire ça comme ça et le pensait plus ou moins comme ça. Mais déjà il n'avait pas dit non. Est-ce qu'il en avait envie ? Probablement que oui, mais il avait vraiment peur de faire une connerie avec une chose aussi fragile.
« Mais moi en attendant, tant que le monstre dort : je bouffe. Nouvelle règle. »
« Quand tu auras fini, si elle se réveille quand je suis là, tu me montreras comment la prendre ? Et t'inquiètes, l'avantage des sushis c'est que ça ne refroidi pas, même si tu dois les laisser de côté personne ne te les volera pas et ils seront toujours aussi bons après.» Thanks Captain Obvious. « Tu me diras, si je dois t'apporter autre chose, et puis quand tu sortiras, si tu as besoin ma mère pourra venir te chercher pour te raccompagner jusqu'à chez toi. Elle te passe le bonjour et les félicitations, d'ailleurs.»

Sam 17 Avr 2021 - 2:59

« Il paraît que certaines sont très bonnes sèches en plus, alors j'me suis dis que j'allais développer un peu plus le concept.»

Un petit rire sur ses lèvres, le regard trop tendre qui, perfusé de trop d’amour se pose ainsi sur les uns puis les autres. Les rancœurs, les angoisses, elle les laisse de côté pour l’instant, c’est aussi simple que ça. Même la douleur et la fatigue, elles s’envolent pour l’instant, écrasées sous le poids des dernières heures, de l’adrénaline, de la nouveauté et de l’amour.

« Humhum… Tu te rends compte qu'à ce rythme là tu aurais trente bambins en un mois ?»
« Ah mais j’ai jamais dit que je les gardais les mioches hein ! D’ailleurs celle-là est déjà à vendre sur e-bay tu crois quoi ? Pas l’temps d’niaiser mon ami, ‘faut faire rentrer du blé ! »

Ça va trop vite, dans ses neurones, comme une renaissance pour la mère qui elle-même était effacée, anormale depuis trop longtemps. Sovahnn s’était réveillée, pas à pas vers sa nouvelle normalité, une façon d’être, de vivre et d’aimer qui reprenait son chemin peu à peu mais qui semblait encore rien ralentie. Pourtant à l’instant, la tendresse reprenait le dessus, muselant le temps d’hésitation et de crispation qu’elle attendait chez son ami. Ça prendrait du temps avant qu’il ne se détendre tout à fait face à elle, Sovahnn le savait parfaitement alors elle laissait glisser sans le prendre pour elle. La complicité de l’enfance avait laissé place à un vide intégral et un rejet violent, brutal une fois à Poudlard. Elle n’avait pas cherché, s’était esquivée. A présent, ils y allaient pas à pas. Ils n’étaient plus les enfants d’alors ; Tim n’avait plus rien du gosse qu’elle considérait alors presque comme un petit frère. Ils avaient grandis, évolué, vécus et souffert. Alors il fallait faire avec, prouver jour après jour qu’il n’y avait pas de danger. Le problème, avec ces temps de latence, c’était que s’il se détendait finalement entre ses bras, lui rendant son étreinte, bientôt, c’était la jeune femme qui se dégageait. Brusque, joyeuse, elle retrouvait sa vivacité sans se souvenir qu’il ne l’avait jamais vraiment vue après son réveil et sans grossesse. Enfant, elle était tellement contenue en famille qu’elle n’était finalement jamais vraiment elle-même. Trop dans la retenue. Trop assoupie, l’enfant dont on n’acceptait pas les excès. Alors ce côté hyperactif, Tim n’en avait pas l’habitude.

« Hey, voleuse ! Qui te dit que c'est pour toi ?»
« Mon utérus vide me le dit ! Tu l’entends pas ?! »

Si son utérus parlait, alors son estomac hurlait plus fort encore. De satisfaction lui.
Oui parce que l’utérus se répandait encore un peu en insultes.

« Ouais, j'sais qu'ils sont excellents ! J'ai jamais été déçu dans ce restau'.»
« Hm j’te confirme ! Note-moi l’adresse dans un coin parce que là j’ai prévu une orgie pour les semaines à venir ! »

De sushis. Hein. Voilà. Le reste est pas d’un opérationnel foufou là tout de suite.

« C'est bizarre si j'dis « ravi d'être ta première fois » ?»

Un rire clair, cristallin explosait sur les murs, faisant à peine réagir la petite qui esquissait un mouvement, râlant sans vraiment râlé dans le petit berceau de plastique.

« Un peu j’avoue ! Tient j’irais dire ça à Enzo moi ! » Tu m’as pas dit être ravi d’être ma première fois, franchement t’abuses. Quoi qu’en réalité, il avait dû lui dire un truc dans ce goût-là quand même. « Ecoute je suis ravie que tu sois le mien. En matière de fleurs. »

Un clin d’œil amusé et elle passait à autre chose. La réalité, c’était que des fleurs, elle risquait en effet d’en recevoir d’autres d’ici peu avec la famille qui arrivai. Enzo et Layla avaient passé la nuit avec elle, leur cadeau, c’était leur présence dans cette épreuve. Les autres…. Eh bien à vrai dire, elle commençait à s’inquiéter du défilé familial qui risquait d’arriver étant donné qu’il s’agissait avant tout des Dissemba et qu’elle ne savait pas véritablement comment se positionner face aux tourments qu’ils allaient vivre. Elle, elle le gérait en cet instant, Layla aussi. Mais serait-ce encore le cas si on lui balançait cet upercut en plein menton ?

T’as dit quoi à Enzo déjà ? La peur n’évite pas le danger. T’en faire par avance n’avancera rien.

« C'était un peu top bizarre et adulte comme façon de faire ? La prochaine fois, je crois que je te prendrais des bonbons. Un bouquet de bonbons, comme ça c'est un peu compromis, tu ne trouves pas ?»
« Hey c’est pas mal ça. Ou tu fais juste les deux. Moi tu sais à partir du moment où tu me nourris, tout me vas. Je suis un chat, un peu de bouffe et je t’aime. »Un léger rire, puis un sourire plus doux. « ça m’a fait plaisir Tim, pas besoin de te stresser pour rien sur chaque geste que tu peux avoir. »

Puis, moins violemment qu’elle l’aurait fait en temps normal, Sovahnn se laissait se poser sur le matelas, envisageant sérieusement ses sushis après un dernier regard pour le bouquet.

« J'ai peur de la casser.»

Un petit rire de gorge, doux, avant d’enchaîner à propos de son repas. L’inquiétude, elle l’avait entendue même si elle n’appuyait pas ses dires.

« Quand tu auras fini, si elle se réveille quand je suis là, tu me montreras comment la prendre ? Et t'inquiètes, l'avantage des sushis c'est que ça ne refroidi pas, même si tu dois les laisser de côté personne ne te les volera pas et ils seront toujours aussi bons après. Tu me diras, si je dois t'apporter autre chose, et puis quand tu sortiras, si tu as besoin ma mère pourra venir te chercher pour te raccompagner jusqu'à chez toi. Elle te passe le bonjour et les félicitations, d'ailleurs.»
« Tim à la rescousse ! C’est très gentil, je verrais ça. Peut-être qu’il y aura les parents de Zach aussi je.. j’en sais trop rien. A voir ! Mais en tout cas merci de la proposition. » Est-ce qu’il faisait tout pour se sentir utile vis-à-vis d’elle ? Clairement. Et si la jeune femme rejetait régulièrement ses propositions, ça n’était pas pour rien. Peut-être y avait-il une certaine forme de culpabilité qu’il essayait de combler ou seulement une façon de faire et d’être bien ancrée en lui, elle n’en savait rien. Mais toujours était-il qu’elle n’abuserait pas de ça.

Un sashimi sur la langue, écrasant le poisson cru et la sauce soja sur ses papilles gustatives en manque, la jeune femme fermait les yeux pour profiter de la sensation attendue depuis bien longtemps.

Et puis, doucement, reprenant une nouvelle bouchée, la jeune femme posait son regard sur l’enfant qui s’agitait dans le vide sans vraiment se réveiller. Et dans ses yeux pétillait toute la douceur du monde.

« J’peux te confier un truc ? » Un petit sourire tendre sur les lèvres, sans vraiment détacher le regard d’elle. « Moi aussi j’ai peur de la casser. »

Elle aussi, elle crevait de trouille de mal faire, seule face à l’inconnu, sans personne pour lui dire au quotidien si elle faisait bien ou non ou pour simplement partager ses doutes et ses questions, l’inquiétude, légitime, elle saturait ses nerfs et noyait son âme. Et pourtant, pour l’instant, la tristesse ne passait pas dans ses yeux, laissant seulement une tendresse inquiète dans ses prunelles.

« Tu vois le body ? On m’a aidée pour lui mettre… et j’ai pas encore tenté de l’habiller avec quoi que ce soit d’autre, c’est pas pour rien. »

On en parle de la tétée qui ne marche pas, de la couche que j’ai foiré et de la peur viscérale de ne pas savoir où foutre mes mains pour la laver ?! Non parce que je vais la noyer, hein, c’est certain.

Et si je tire sur sa main, que je tiens mal la paume ou le poignet, que je tire sur ses doigts et que je les déboite ?! Hein ?! Il se passe quoi si je fais ça ?!

Respire ma biche.

« Bon ! Allez mets toi sur le fauteuil là-bas. Tu poses ton bras sur l’accoudoir et je te la passe comme ça t’as pas de risques de faire de conneries. »

Est-ce qu’elle abandonnait déjà son repas, prête à y retourner plus tard.

Tu fais bien ma grande, ça risque d’arriver souvent.

Se levant, elle se penchait au dessus de l’enfant, passait un bras sous elle… le retirait, le remettait, indignée de voir cette petite tête balloter pour si peu quand ses doigts cherchaient juste à passer en dessous. Elle n’avait pas eu l’impression chez Ismaelle que sa fille était si fragile. Peut-être était-ce seulement parce qu’elle était plus âgée, tout simplement. Ou juste parce qu’il y avait quelqu’un pour la guider en cas de besoin.

« Est-ce que je me sers de toi pour me forcer à intégrer les gestes ? Complètement. »

Et pourquoi est-ce qu’elle dort là dedans quand Enzo la pause alors qu’elle chouine quand je l’y met ? Mystère.

Bientôt, pourtant, elle ramenait Liyana contre elle, posait un baiser sur son front, le corps refermé autour d’elle comme une chape de protection autour de l’enfant qui bougeait doucement, grognait, ses traits se déformant avec douceur.

Pleurera ? Pleurera pas ? Bienvenue dans le suspens de toute une vie.

Pourtant, bientôt , c’était une enfant calme qu’elle confiait aux bras de Tim.

Dim 18 Avr 2021 - 9:21

« Ah mais j’ai jamais dit que je les gardais les mioches hein ! D’ailleurs celle-là est déjà à vendre sur e-bay tu crois quoi ? Pas l’temps d’niaiser mon ami, ‘faut faire rentrer du blé ! »
« Essaye plutôt vinted, c'est quand même un peu plus d'actualité, non ?»

Oui, le miracle était-là, il avait directement compris qu'il s'agissait d'une blague et avait donc pu répondre sans trop réfléchir à quelque chose qui lui semblait adapter. Mais est-ce que c'était vraiment drôle ? Il n'en était pas franchement certain. Et puis soudain les deux bras de son amie l'avait enlacé, il avait eu un petit temps de latente avant de se rappeler qu'il ne risquait rien avec elle, et donc de se détendre, de profiter de cet instant-là. C'était stupide, totalement stupide. Il lui faisait confiance alors pourquoi même avec ce genre de geste banal est-ce qu'il n'arrivait pas à vraiment se détendre ? Pourquoi ? Il en avait besoin en plus de cette douceur, de cette tendresse désespérément, mais c'était à croire que quelque chose l'en empêchait. Avec Lewis, ça semblait si simple et il aurait aimé que ce soit également le cas avec son amie.
Un instant plus tard, elle lui volait la boite de sushi.

« Mon utérus vide me le dit ! Tu l’entends pas ?! »
«Tu sais qu'on mange plutôt avec l'appareil digestif que reproducteur ?» Il pencha un peu la tête sur le côté, essayant de ne pas être gêné sur cette conversation sur son utérus. « Enfin, t'as raison, ils sont à toi, fais en ce que tu veux.»

Et oui, il savait qu'ils étaient excellents les sushis là-bas, c'est bien pour ça qu'il y été allé d'ailleurs. Pour lui trouver le meilleur et qu'elle en profite en étant sûre qu'elle ne tomberait pas malade.

« Hm j’te confirme ! Note-moi l’adresse dans un coin parce que là j’ai prévu une orgie pour les semaines à venir ! »
« Je crois que tu l'as sur la boite. Si c'pas le cas, ouais j'te l'enverrai par SMS.»

L'adresse en question, il ne la connaissait pas par cœur. Il savait juste y aller... du coup ca nécessiterait une recherche rapide qu'il n'avait pas du tout envie de faire à cet instant T sauf si elle insistait. Le sujet avait vite dérivé sur les fleurs, où elle disait qu'elle n'en avais jamais reçu jusqu'ici. Il tenta donc de plaisanter un peu sur le sujet, maladroitement, mais il avait quand même réussi à la faire rire. Comme quoi, son cas et son humour n'étaient pas si désespérés.

« Un peu j’avoue ! Tient j’irais dire ça à Enzo moi ! Ecoute je suis ravie que tu sois le mien. En matière de fleurs. »

Enzo ? Enzo ? Attends deux minutes, il vient de buguer là. Il la regarda un peu perplexe en essayant de comprendre ce que cela signifiait réellement. Les joues un peu rosies par cette gêne. Ouais, la phrase de Sovahnn ne pouvait pas dire 36 000 choses de toute manière. On se reprend Tim. Il n'y a rien de bien méchant là-dessous ou même de gênant, juste une conversation entre des amis. Quelque chose de banal. Allez Turner, sois pas si coincé, tu peux balancer une pique... ca serait bienvenue, mais non, il ne savait pas quoi dire en plus, alors il se contenta de lui faire un petit sourire en coin.
Malgré tout, il se demandait si ses fleurs c'était vraiment bienvenu, est-ce que ça ne faisait pas trop ? C'était peut-être un peu trop dissonant, ou quelque chose comme ça ?

« Hey c’est pas mal ça. Ou tu fais juste les deux. Moi tu sais à partir du moment où tu me nourris, tout me vas. Je suis un chat, un peu de bouffe et je t’aime. ça m’a fait plaisir Tim, pas besoin de te stresser pour rien sur chaque geste que tu peux avoir. »
« Ouais donc si je dois te nourrir, le bouquet bouffable serait peut-être un peu mieux ! Je note, je note, j'essayerai de m'en rappeler pour la prochaine fois.»

Maintenant on peut parler de la petite merveille ? Non, par ce qu'elle lui proposait de la prendre, mais il avait peur de la casser, de faire un mauvais geste et de faire mal à ce petit bout de chou. On ne pouvait pas dire qu'il s'y connaissait beaucoup en bébé, vu qu'il était le plus jeune de sa famille et qu'il n'avait jamais été trop en relation avec des bébés. Les bons gestes, c'était quelque chose de totalement inconnu pour lui sauf ce qu'il avait pu voir dans des vidéos sur internet où il avait pris soin de s'informer un maximum.

« Tim à la rescousse ! C’est très gentil, je verrais ça. Peut-être qu’il y aura les parents de Zach aussi je.. j’en sais trop rien. A voir ! Mais en tout cas merci de la proposition. »
« Tu me diras et j'lui transmettrai !» dit-il en lui faisant un petit sourire ne se rendant pas compte qu'il en faisait peut-être trop. Il essayait juste de bien faire, de penser à elle. Elle le méritait de toute manière. De toute manière, il ne savait généralement qu'agir comme ça, c'était ancré en lui et Lewis lui avait déjà dit que ça lui poserait un jour problèmes que certains en profitaient un peu trop... c'était vrai. Mais au final, cela lui importait peu. « Surtout, n'hésite pas, on va pas te laisser rentrer en taxi quand même.» Et oui, en plus, il lui donnait d'autres arguments.
« J’peux te confier un truc ? Moi aussi j’ai peur de la casser. »

Il avait acquiescé doucement, avant de prendre un air peu étonné à son aveu. Est-ce qu'elle ne devait pas avoir un instinct maternel qui l'empêchait de faire de grosses erreurs qui lui dictait ce genre de trucs ? OU alors c'était juste des affabulations ?

« Tu vois le body ? On m’a aidée pour lui mettre… et j’ai pas encore tenté de l’habiller avec quoi que ce soit d’autre, c’est pas pour rien. »
« Ben en même temps elle a de si petits bras, ça doit être super fragile.»
Tim, là, elle avait besoin que tu la rassures, pas que tu enfonces encore plus le clou... Il sembla se rendre compte de son erreur, car rapidement, il avait enchaîné « Mais tu vas tout gérer, il te faut juste te laisser le temps de bien tout intégrer quand tu les auras vu faire deux ou trois fois, je suis certain que tu te débrouillera super bien... et puis... Tu ne peux pas tout savoir dès le début, il va falloir que tu apprennes, je pense... et du coup, ben les erreurs tu risques d'en faire, mais c'est pas grave non plus. Par ce qu'elle aura tout ton amour et c'est de ça dont elle le plus besoin.»

Il le pensait vraiment, oui, elle ferait des erreurs mais c'était humain. Elle n devait pas se mettre la pression pour être parfaite par ce que personne ne l'était et qu'un bébé a surtout besoin d'amour. A ses yeux du moins, après vu ce qu'il y connaissait...

« Bon ! Allez mets toi sur le fauteuil là-bas. Tu poses ton bras sur l’accoudoir et je te la passe comme ça t’as pas de risques de faire de conneries. »
« Oui M'dame ! Bien M'dame ! Tout de suite !»
Garde à vous, avant de lui obéir bien gentiment ! Est-ce qu'il flippait à chaque pas que Sovahnn faisait et rapprochait la petite de lui ? Tout à fait. Faite que tout se passe bien. Qu'il ne bouge pas trop...
« Est-ce que je me sers de toi pour me forcer à intégrer les gestes ? Complètement. »
« Je suis un cobaye ? Cool.»

Ouais être ce genre de cobaye là, ça lui allait tout à fait bien si c'était pour aider son amie, même s'il détestait ce mot qui avait quelques significations en lien avec Poudlard à ses yeux, mais passons. Et quelques instants après il avait cette petite chose fragile dans les bras, il laissa Sovahnn mieux le placer et essaya de retenir l'information un maximum histoire que la prochaine fois il se débrouille mieux.

« Elle est vraiment.... si petit, mais magnifique. Good job, maman.»

Et surtout, pour l'instant elle était calme, il ne l'avait pas encore entendu pleurer même après ce changement de bras. Il se dit que c'était par ce qu'elle devait bien dormir. Pendant une ou deux minutes, il fut totalement absorbé par la contemplation de ce petit être, avant de se rappeler qu'il y avait aussi Sovahnn et que lui faire la conversation était la moindre des choses.

«Alors dis-moi, quand tu sortiras d'ici, outre le fait de te faire une orgie de sushis... qu'est-ce que tu aurais envie de faire ? Tu vas pouvoir profiter d'une nouvelle vie avec ton utérus vide ! »

Il lui fit un vague petit sourire en coin, toujours pas très à l'aise avec ce mot, mais il avait voulu prendre les termes de la jeune femme qui étaient très éloquents.

Mer 21 Avr 2021 - 21:12

«Tu sais qu'on mange plutôt avec l'appareil digestif que reproducteur ? …. Enfin, t'as raison, ils sont à toi, fais en ce que tu veux.»
« Qu’est-ce que t’en sais, t’as essayé ?! »

Elle se moquait, s’amusait, n’insistait pas sur ces tensions qu’elle avait senti, cette latence qui traduisait si violemment l’inquiétude et le rejet chez lui. Mais Sovahnn ne le prenait pas pour elle, le laissait glisser sans s’en faire. La vérité, c’était qu’ils n’avaient jamais véritablement abordé toute la douleur des années Poudlard, ni pour lui, ni pour elle. Du moins jamais vraiment, sans esquiver le sujet. Elle, elle n’avait aucune envie de remuer la merde, s’en voulait sans doute de ne pas avoir si mal vécu les choses quand, chez lui, tout amenait au traumatisme. Alors dans l’intérêt de tout le monde, ils n’avaient simplement pas épilogué. Et puis la jeune femme était tellement … heureuse de le voir tenter de revenir vers elle. Pourquoi risquer de briser ces essais ? Tim n’était pas à l’aise, elle le savait, mais jour après jour, contact après contact, le lien se tissait de nouveau et elle avait même cessé de s’interroger sur ce qu’elle pouvait faire ou non. Elle faisait, il s’habituerait, parce qu’il y avait entre eux un passif qui le permettrait. Et parce que... soyons honnêtes… elle ne savait pas véritablement agir autrement très longtemps. Chacun ses habitudes, elle était parfois trop brusque, parfois trop douce, sans vraiment que l’un ne sachent faire autrement que de prendre le dessus sur l’autre, cramant toujours les étapes, en faisant trop, trop violemment. Et lui… eh bien il en faisait trop aussi, mais pas pour les mêmes raisons. Alors la proposition de sa mère, elle acceptait d’y réfléchir, un peu perturbée par cette façon de faire qui l’étonnait toujours autant. Après tout, si cette femme avait pu être présente dans sa vie lors de l’enfance, à présent les choses étaient différentes. Peut-être Sovahnn avait-elle simplement du mal avec le monde adulte, sans vraiment savoir comment s’y situer tant elle en avait été coupée durant des années.

La conversation légère donnait place à quelque chose de plus sérieux sans être affecté ou douloureux, seulement ils évoquaient les craintes, de part et d’autres. Bien sûr qu’elle avait peur, elle aussi. Sans filet de sécurité, elle s’avançait en terrain inconnu et ça ne s’améliorerai pas dans les jours et les années à venir. Pourtant, en cet instant, elle ne le craignait pas.

« Ben en même temps elle a de si petits bras, ça doit être super fragile.»
« C’est exactement ça.. »

Pas une erreur, non, bien au contraire ; être comprise rassurait, faisait du bien, redonnait de la légitimité à ses sentiments. Il n’y avait pas de lourdeur dans sa façon de répondre, seulement une réalité. Oui, c’était exactement ça. La petite était si frêle, si légère, si sensible qu’il lui semblait pouvoir la briser en une seconde. Elle, si bourrine quand elle s’y mettait. Et le monde, si violent dans toutes ses atrocités. Et pourtant, Sovahnn le savait, ça irait bien. Sans doute aurait-elle dû être rattrapée par l’angoisse et le sentiment d’incapacité qui la bouffait quelques semaines plus tôt. Pire, par l’impression d’avoir fait une erreur, de ne pas vouloir de ces changements. Et pourtant, rien de tout ça ne l’assaillaient, pas même la fatigue en elle-même. Ça irait, parce qu’elle avait décidé que ce soit le cas.

Ça irait. Parce que ce petit sourire en coin qui frétillait sur les lèvres de l’enfant encore à moitié endormie… c’était le seul vestige qu’il lui restait de son père. Et que ça, c’était un cadeau inestimable qu’elle chérirait plus que tout. Alors oui, ça irait bien. Il faudrait juste un temps d’adaptation, comme pour tout.

« Mais tu vas tout gérer, il te faut juste te laisser le temps de bien tout intégrer quand tu les auras vu faire deux ou trois fois, je suis certain que tu te débrouillera super bien... et puis... Tu ne peux pas tout savoir dès le début, il va falloir que tu apprennes, je pense... et du coup, ben les erreurs tu risques d'en faire, mais c'est pas grave non plus. Par ce qu'elle aura tout ton amour et c'est de ça dont elle le plus besoin.»

C’était un petit sourire tendre et un regard doux qu’elle posait sur Tim en cet instant, se nourrissant de ces mots.

« Je sais… merci. »

Parce que ça faisait du bien à entendre et que, bien sûr, le quotidien ne serait pas fait que de ça et qu’il y aurait des difficultés, elle ne s’en cachait pas. Bien sûr qu’elle ferait des erreurs, qu’elle ne saurait pas gérer ou la comprendre, bien sûr que ça demanderait un temps d’adaptation. Mais hey, regardez-là. A ouvrir les yeux dans un monde nouveau, encerclée d’ennemis. A faire face à l’inconnu de la magie, d’étrangers qui l’entouraient. A découvrir un nouveau corps, de nouveaux horizons. A débarquer à Londres avec un fœtus dans le bide, sans toit sur la tête si elle n’allait pas squatter chez les un ou les autres. Sans perspectives ni stabilité, finalement. Depuis quand était-elle dans la moindre zone de confort ? Depuis quand vivait-elle dans un environnement connu, géré, sable et accessible ? Ça faisait des années que ça n’était pas arrivé. L’inconnu, c’était là dedans qu’elle évoluait depuis maintenant quatre ans.
Et elle aimait ça. Et les difficultés ne l’avaient jamais empêchée d’être heureuse.

Alors l’inconnu changeait seulement de nouveau de forme, les ombres se mouvaient différemment, changeaient de texture. Elles n’empêcheraient pas les lucioles d’y flamber. Comme toujours.

« Oui M'dame ! Bien M'dame ! Tout de suite !»
« Mais quelle autorité naturelle j’ai, c’est transcendant ! »

Un clin d’œil et, son petit trésor dans les bras, elle l’avait doucement confié à Tim, glissant une nouvelle phrase tintée d’humour au passage.

« Je suis un cobaye ? Cool.»

Doucement, elle glissait l’enfant dans ses bras, y collant les siens pour s’extraire doucement, ne faisant de son geste qu’une caresse contre lui afin d’éveiller le moins possible la petite qui se faisait tout de même balloter de l’une à l’autre. Toute l’attention tournée vers elle, Sovahnn entendait pourtant ce petit truc, ce grincement qui déraillait entre les lèvres de son ami quand il prononçait ce mot. Un mot qui lui parlait aussi violemment depuis que Caleb lui avait parlé. Un mot qui revêtait bien des formes. Alors elle posait un regard sur lui avant d’y poser la main, glissant une seconde sur son bras qu’elle pressait un instant. Juste une marque de soutien avant de s’effacer, de s’esquiver d’un pas ou deux en arrière, le regard toujours posé sur l’enfant.

« Elle est vraiment.... si petit, mais magnifique. Good job, maman.»
« Ben ya intérêt, ça fait neuf mois que je bosse sur les finitions. »

La réponse était teintée d’humour quand son regard, lui, brillait de tendresse. Peut-être n’était-elle que ça depuis quelques jours d’ailleurs, une bulle de tendresse.

Un instant, Tim se faisait happer à son tour par ces deux petits bras, ces deux jambes recroquevillées sur elle et cette bouille qui se tordait et grimaçait l’air de râler parce qu’on la bougeait mais sans vraiment sortir de son sommeil. Oui, comment ne pas craquer sur ce petit être perturbé par tous ces changements. Ce petit être qui n’appelait que la douceur, l’amour et l’espoir.

«Alors dis-moi, quand tu sortiras d'ici, outre le fait de te faire une orgie de sushis... qu'est-ce que tu aurais envie de faire ? Tu vas pouvoir profiter d'une nouvelle vie avec ton utérus vide ! »
« Hm ? » Allo la lune, ici la Terre. « Ah ! euh.. je sais pas. »

Attrapant son repas, la jeune femme s’asseyait de nouveau face à son ami son regard glissant sans cesse de son visage à celui de sa fille puis aux suhsis histoire de ne pas faire n’importe quoi. Difficile de la quitter du regard, sa petite merveille.

Une bouchée de plus et elle se rendait compte qu’elle n’avait sans doute pas assez mangé avec tout ça.

« Alors outre l’orgie et le fait d’apprendre à vivre avec mon monstre, j’ai qu’une envie depuis un sacré moment, c’est de voler à nouveau. Clairement c’est le premier truc que je ferais dès que j’aurais deux minutes et que je pourrais. » Là, ça semblait difficile, bien sûr. Mais elle serait vite remise, notamment grâce à la magie. Alors oui, Sovahnn nourrissait l’espoir de pouvoir bientôt reprendre la voie des airs. « Et courir. Putain que j’ai envie de bouger ! La fin de grossesse m’a cassée en huit côté fatigue donc là… j’ai envie de vitesse ! Et dire qu’Enzo m’a parlé de faire du ski la semaine prochaine avec une amie… moi aussi j’ai envie de faire du ski !! » Râleuse va ! « Alors je sais pas si ça se ressent hein… mais j’crois que mon côté hyperactif ressort à nouveau là. Je vais peut être me calmer quand je vais me taper le contrecoup mais… si je dis que j’ai envie de me bouger à nouveau genre Quidditch, course, demander à Enzo de reprendre les cours de surf, éventuellement me mettre à la musique… ça fait trop ? Dis-le si je débloque complètement, t’as le droit. J’ai appris qu’un ami faisait de la guitare, mais genre… hyper bien. Ça m’a donné envie. Enfin voilà ce genre de trucs. Bref je fantasme complet sur un congé parental en pendant faire quarante trucs alors qu’en vrai dans deux jours je serais étalée dans mon canapé avec une gamine dans les bras qui supporte pas qu’on la lâche trois seconde, à manger des chips devant la télé et à me dire que la bouteille d’eau est trop loin alors que j’ai soif… j’en ai conscience. Mais laisse moi fantasmer écoute c’est bon pour la santé du.. du cigare. »

Un sourire et quelques bouchées et voilà qu’elle ajoutait : « Non et puis j’espère voir du monde. Je veux qu’elle soit entourée cette gamine. » Et moi avec, surtout vu les merdes qui explosent partout.

Et oui, bien sûr, elle pensait à ses ami(e)s qui vivaient des drames violents et pour qui elle aimerait être là malgré la délicatesse de la situation.

Ven 23 Avr 2021 - 19:36

« Qu’est-ce que t’en sais, t’as essayé ?! »

Est-ce qu'il était en train de la regarder totalement perplexe ? Tout à fait. Merde, qu'est-ce que l'on pouvait bien répondre à ça, sans avoir l'air totalement coincé ? Il hésitait, par ce que ce n'était pas son sens de l'humour (en avait-il un d'ailleurs?) et qu'il avait conscience qu'il s'était embarqué dans quelque chose qu'il ne gérait absolument pas. Néanmoins, s'il voulait s'intégrer dans ce mode de brute, il allait bien devoir arriver à ne pas se coincer à la moindre « question » difficile, à la moindre phrase ambiguë. Sovahnn était donc une bonne phase test, si on pouvait dire ça comme ça, par ce qu'il pouvait avoir confiance en elle, elle ne le jugerait pas, au pire, elle se moquerait juste un peu de lui. Autant dire qu'il s'en remettrait.

« C'est plus difficile de fourrer quelque chose dans le mien pour ingestion.»

Et si tu avais pu le dire sans ton ton sérieux, coincé et avec un vocabulaire plus familier, ça serait peut-être mieux passé en même temps. Enfin, au moins, il avait tenté et maintenant qu'il avait prononcé cette phrase à haute voix, il se disait que non seulement ça sonnait mieux dans sa tête mais en plus, elle était capable de renchérir et il craignait donc le pire à ce sujet-là.
Ils avaient néanmoins réussi à rapidement à aborder un sujet plus sérieux : l'anxiété de faire mal à un bébé. Lui qui n'était déjà pas à l'aise dans la vie de toujours les jours, comment se détendre avec un bébé dans les bras alors que le moindre faux geste pouvait lui faire mal voire le tuer ? Oui, voilà quelle était à présent son angoisse.

« C’est exactement ça.. »

Ouais. Ouais. Ouais. Confirme qu'il a raison en plus, c'est sûr que ça va l'aider à se calmer, à être plus zen. En même temps, au moins ça avait le don d'être sincère et ça transpirait probablement aussi la propre angoisse de la mère. Comment on pouvait habiller une créature aussi minuscule notamment au niveau des doigts sans lui faire mal ? COMMENT ? C'était quoi ce mystère ? D'autant plus que ce n'était pas sa fille. D'autant plus qu'il ne faisait pas partie de sa famille, il n'était qu'un vague pote de la maman. Tout simplement, il ne connaissait pas le papa ni rien. Est-ce que ça lui donnait une quelconque légitimité pour la prendre dans ses bras ?
On se calme, garçon. On se calme. Ca devenait vraiment n'importe quoi dans sa tête. Il inspira, expira. C'était Sovahnn,et elle seule qui décidait ce qui était bon pour l'enfant et donc s'il pouvait l'approcher, la prendre. Rien que ça. Toutes les questions qui percutaient son esprit ne devaient avoir aucune validité.
Il avait bientôt continué en lui faisait quelques compliments histoire d'essayer de la rassurer -à sa façon-, de lui montrer qu'il croyait totalement en elle, et surtout même si c'était des phrases à deux balles, lui montrer que tout le monde faisait des erreurs et qu'il lui fallait toujours un temps d'apprentissage, que ce n'était pas forcément inné de savoir s'occuper d'un bébé la première fois...

« Je sais… merci. »
« C'est normal.»

C'était la moindre des choses qu'il pouvait essayer de faire : la rassurer, lui montrer qu'il était présent pour elle, qu'il croyait en elle, en son savoir faire. Si elle doutait, ça pouvait lui faire que du bien, et dans le pire des cas ces mots tomberaient rapidement dans l'oublie. Techniquement, il n'y avait donc que du positif à en tirer.
Bon, et bien c'était son heure ! Il allait devoir s'installer dans le siège pour qu'elle lui emmène la petite. Il avait essayé de prendre ses directives d'une manière rigolote, tout en étant pas vraiment certain que c'était vraiment quelque chose de drôle pour les autres.
Et voilà qu'il l'avait contre lui la petite et il s'était comme figé, comme s'il craignait qu'à son moindre geste il lui fasse du mal, il avait quand même réussi à sortir une petite vanne, même si l'un des mots avait une connotation très péjorative pour lui. Ce n'était pas le moment d'essayer de trop penser à cela. Probablement qu'il avait du faire ou dire quelque chose en « trop », car elle vint poser quelques instants sa main sur son bras. Ne sachant pas trop quoi répondre, il avait essayé de focaliser seulement sur la petite.

« Ben ya intérêt, ça fait neuf mois que je bosse sur les finitions. »
« Vu comme ça effectivement...» souffla-t-il amusé.

Concentration Tim au lieu d'admirer trop la fille, intéresse-toi aussi à la mère, par ce que c'est elle au final qui est importante pour toi, n'est-ce pas ? Il essaya donc de savoir quelles étaient ses envies, maintenant qu'elle pouvait se muvoir plus facilement...

« Hm ? Ah ! euh.. je sais pas. » Ah bah, effectivement, ce n'était pas comme ça qu'ils allaient pouvoir avancer... En attendant, elle s'était de nouveau mis à manger. « Alors outre l’orgie et le fait d’apprendre à vivre avec mon monstre, j’ai qu’une envie depuis un sacré moment, c’est de voler à nouveau. Clairement c’est le premier truc que je ferais dès que j’aurais deux minutes et que je pourrais. » Ah oui, le balais, ils en avaient déjà parlé, cela ne l'étonnait donc pas vraiment. Le plus compliqué serait probablement d'arriver à quitter la petite le temps qu'elle fasse son tour en l'air... mais beaucoup de monde serait sûrement partant pour gardé Bébé. « Et courir. Putain que j’ai envie de bouger ! La fin de grossesse m’a cassée en huit côté fatigue donc là… j’ai envie de vitesse ! Et dire qu’Enzo m’a parlé de faire du ski la semaine prochaine avec une amie… moi aussi j’ai envie de faire du ski !! » Ah... heu ?! Ben là, il ne peut rien faire pour toi, il essayait de trouver un truc à dire, mais déjà elle avait repris la parole, lui coupant un peu l'herbe sous le pied.« Alors je sais pas si ça se ressent hein… mais j’crois que mon côté hyperactif ressort à nouveau là. Je vais peut être me calmer quand je vais me taper le contrecoup mais… si je dis que j’ai envie de me bouger à nouveau genre Quidditch, course, demander à Enzo de reprendre les cours de surf, éventuellement me mettre à la musique… ça fait trop ? Dis-le si je débloque complètement, t’as le droit. J’ai appris qu’un ami faisait de la guitare, mais genre… hyper bien. Ça m’a donné envie. Enfin voilà ce genre de trucs. Bref je fantasme complet sur un congé parental en pendant faire quarante trucs alors qu’en vrai dans deux jours je serais étalée dans mon canapé avec une gamine dans les bras qui supporte pas qu’on la lâche trois seconde, à manger des chips devant la télé et à me dire que la bouteille d’eau est trop loin alors que j’ai soif… j’en ai conscience. Mais laisse moi fantasmer écoute c’est bon pour la santé du.. du cigare. »

Ah ? Hein ? Elle a fini ? Il n'était pas certain d'avoir bien tout retenu par ce que ça faisait quand même beaucoup d'informations d'un coup là il allait ouvrir la bouche mais de nouveau elle avait parlé, cette fois faisant légèrement rire le garçon, surtout lorsqu'elle disait qu'elle voulait qu'elle soit entourée la petite. Est-ce qu'elle ne se rendait pas compte ru rayon de soleil qu'elle était ? Qu'elle avait beaucoup d'amis qui seraient présents pour elle ? Non, visiblement, elle ne savait pas à quel point, sa joie, sa bonne humeur pouvait réchauffer n'importe quel cœur et faire du bien. L'espace de quelques instants, il se perdit dans les yeux de son amie avant de se décider à répondre.

« J'ai jamais cru que j'allais pouvoir te répondre» plaisanta-t-il avant de reprendre « Comment est-ce que tu veux ne pas être bien entourée ? Tu es une des personnes les plus géniales, les plus joviales, adorables et gentilles. Heureusement que tu seras bien entourée.» Et attention, la phrase où fantasme et cigare lui monte jusqu'au cerveau. Hein ?! Bug. On essaye d'oublier cette partie pour répondre au reste ? Bouche un peu trop ouverte, comme un con, il avait fini par répliquer « Sinon, pour le reste... ben … le ski j'peux rien pour toi. Ca fait pas trop mais tu sais qu'y aller doucement c'est bien aussi.. et la guitare si ton pote peut pas t'aider je pourrais ptet te donner quelques conseils, bon, j'ai quais tout appris tout seul, ou avec Lewis, mais voilà. Après j'doute être un bon prof.» prof. Ruben. Non. On ne poppe pas sur Shawell maintenant. Petit soupir. « essaye de voir s'il y a des trucs à prioriser ? Genre dans ce qui bouge, qu'est-ce que tu préfères pour pas te crever ? Puis après dans les trucs plus calmes ?»/blockquote>

Dim 25 Avr 2021 - 10:59

Un peu trop hyperactive sur les bords ? Totalement. Perfusée d’hormones, l’excitation dans les veines, la confrontation à l’inconnu, à la nouveau crissait dans ses nerfs, oxygénait ses neurones, agitaient ses muscles avides de mouvement. Elle aurait dû être épuisée après l’accouchement, shootée par les médicaments et les potions, assommée par les hormones… et ça n’était pas le cas. Peut-être surcompensait-elle tout simplement certaines douleurs, consciente qu’elle cherchait à mettre du positif et de la joie entre ces quatre murs plutôt que de s’accrocher au fait qu’il n’y avait pas de père pour l’accompagner et que deux de ses plus proches amis avaient vécu l’enfer ces dernières semaines. Oui, peut-être qu’elle compensait, tout bêtement. Ou peut-être était-elle simplement montée comme ça, parfois à l’envers, mais toujours avide de soleil.

Alors oui, elle se rendait compte de son débit de parole perfusé d’électricité.

« J'ai cru que j'allais jamais pouvoir te répondre»

Une langue tirée dans un sourire rêche pour toute réponse et elle prenait un nouveau maki en observant du coin de l’œil Tim jouer la statue de sel pour éviter de bouger ne serais-ce que d’un millimètre avec l’enfant dans les bras.

« Comment est-ce que tu veux ne pas être bien entourée ? Tu es une des personnes les plus géniales, les plus joviales, adorables et gentilles. Heureusement que tu seras bien entourée.»

En tailleur sur son lit défait, le drap blanc entouré autour d’un de ses pieds, un maki coincé dans la joue, Sovahnn s’était arrêtée un instant, suspendant son geste, les baguettes figées dans l’air. Les compliments mettaient du temps à s’imprégner, balayés en un instant, rattrapés uniquement par leur grand nombre jusqu’à ce que le cerveau intègre, cogite, bloque… et que Tim se remette à parler.

« Sinon, pour le reste... ben … le ski j'peux rien pour toi. Ca fait pas trop mais tu sais qu'y aller doucement c'est bien aussi.. et la guitare si ton pote peut pas t'aider je pourrais ptet te donner quelques conseils, bon, j'ai quasi tout appris tout seul, ou avec Lewis, mais voilà. Après j'doute être un bon prof.»

Guitare, ski, vol. Les compliments glissaient, lui échappant, remplacés par une conversation plus habituelle, moins… déstabilisante.

« Essaye de voir s'il y a des trucs à prioriser ? Genre dans ce qui bouge, qu'est-ce que tu préfères pour pas te crever ? Puis après dans les trucs plus calmes ?»
« Un laser tag avec Riley ? »

Quoi ? Et pourquoi pas ?

« Quoi ? Le but c’était pas d’en rajouter ? Ah merde. » Perdu ! Chat c’est toi l’chat. « Non sérieusement je vais commencer par… tu sais, apprendre à vivre avec le petit machin de trois kilos dans tes bras, qu’on apprenne à se connaître. Pourquoi pas la musique oui. Et ouais avec grand plaisir pour que tu m’aides ! Tu sais, je balance ça comme ça mais en vrai c’est juste une idée et je ne sais pas vraiment comment m’y prendre, donc ça tombe bien. » Un petit sourire plus doux et elle attrapait une bouteille d’eau à ses pieds pour en boire quelques gorgées. « Mais j’irais rapidement voler, c’est certain. Sinon faire un tour en rollers tient ! Tu te souviens ? J’crois que j’ai pas fait ça depuis… bah mes douze ans. » Epoque à laquelle elle avait eu son accident, tombant brusquement dans le coma. Le genre de détail dont ils n’avaient jamais reparlé comme bien des omerta entre eux.
La jeune fille avait eu une période à l’âge de dix ou onze ans, à bloquer complètement sur les rollers, en faisant jusqu’à la nuit tombée… et capable de se relever en douce pour en faire dehors, cherchant à aller le plus vite possible, à maîtriser ses trajectoires…. Jusqu’à se vautrer en beauté et se voir confisquer les dits rollers.
Et donc en faire chez Tim …

« Ou du skate… même si j’en suis toujours au même point. A savoir le cul sur l’bitume. »

Finalement, avec du recul, il n’était pas si étonnant de la voir jeter son dévolu sur le quidditch, étant donné que même enfant effacée, bien souvent trop calme pour ce qu’elle était réellement… il y avait déjà un petit côté très « fan de glisse » en elle.
Définitivement, il faudrait reprendre les leçons de surf avec Enzo.

« J’suis nulle pour les priorités. » Bien vu. « Comment ça va toi ? Du neuf ? La fac, Lewis ?... » Ton prof ?

Dim 25 Avr 2021 - 15:28

Elle pouvait tirer la langue autant qu'elle le voulait, ça ne changerait rien au fait qu'elle venait vraiment de lui faire un ENORME monologue, bon ok, pas aussi grand que ça, mais c'était bien aussi parfois d'utiliser de quelques superlatifs. En réponse à sa langue tirée il lui dédia son plus beau sourire, suivie d'une grimace, puis d'un air innocent. T'as rien vu, j'suis trop innocent pour être un vilain garçon. Ah non, on ne pense pas aux Inquisiteurs. Interdit dans ce moment-là ! Juste de la bonne humeur. Il avait continué en lui disant qu'elle serait forcément bien entourée vu comme elle était adorable. Oui, il ne tarissait pas d'éloges à son sujet et elle étaient sincères. Il avait bien vu qu'elle avait un peu buggué, il avait laissé quelques instants de silence et avait repris avec les activités qu'elles souhaitait faire plus « tard » (bientôt?).
Ouais, voilà, c'était bien ce changement de sujet... ça éviterait peut-être des choses gênantes de sortir !

« Un laser tag avec Riley ? »
« Humhum. Tu m'en rajoutes, là, au lieu d'en éliminer, mais ceci dit, ça me paraît pas mal comme première activité. Ca peut te fatiguer, mais pas trop, tu vas pouvoir t'amuser. Judicieux !» Mais oui, même lui, pouvait être positif des fois, la preuve.
« Quoi ? Le but c’était pas d’en rajouter ? Ah merde. Non sérieusement je vais commencer par… tu sais, apprendre à vivre avec le petit machin de trois kilos dans tes bras, qu’on apprenne à se connaître. Pourquoi pas la musique oui. Et ouais avec grand plaisir pour que tu m’aides ! Tu sais, je balance ça comme ça mais en vrai c’est juste une idée et je ne sais pas vraiment comment m’y prendre, donc ça tombe bien. » Il haussa un peu les épaules et lui fit un petit sourire, sincèrement ravi de pouvoir se sentir utile même si c'était sur un sujet aussi futile qu'avec la guitare, au moins ça c'était dans ses cordes ! « Mais j’irais rapidement voler, c’est certain. Sinon faire un tour en rollers tient ! Tu te souviens ? J’crois que j’ai pas fait ça depuis… bah mes douze ans. » Voilà, le balais on oublie. Pour le reste par contre.
« Ouais, ouais, s'te veux ! J'en ai des anciens, tu pourrais ptet les mettre en les... heu redimensionnant ?» Histoire que ça aille niveau budget (il ne savait pas trop de quel fond elle disposait) et quand il disait ancien, ils n'étaient pas forcément abimés -pour ne pas dire qu'ils étaient même plutôt neufs- ou autre c'est juste qu'il y avait eu changement de pointures. «j'me déplace en roller de temps en temps, genre pour aller chez des « potes » ou même à la FAC c'est cool. » Monsieur qui n'aime pas les transports en commun et qui les évite au max. « J'pense pas qu'on perde trop,enfin faut retrouver l'équilibre tout ça, mais on se réhabitue vite, c'est surtout genre bien arriver à s'arrêter et co', où il faut rechopper le truc.» Comment ça ça sent le vécu ? Peut-être. Sûr même. Mais chacun était différent et Sova était quand même un peu plus bourrin que lui.
« Ou du skate… même si j’en suis toujours au même point. A savoir le cul sur l’bitume. »
« ca je maîtrise moins, mais je me débrouille vaguement quand même.»

Oui Monsieur aimait le sport, de toute manière pour se calmer, pour s’apaiser il n'y avait que ça qui marcher. Le roller, le footing, le sport en salle, entre autres. Se canaliser, pouvoir essayer d'avancer, il ne pensait pas franchement pouvoir repartager certains de ses moments avec Sovahnn. Promis, il ferait attention à ce qu'elle ne se fasse pas mal en roller.

« J’suis nulle pour les priorités. Comment ça va toi ? Du neuf ? La fac, Lewis ?... »
« Le patin sur glace, ça pourrait être marrant aussi, non ?»

On avait dit arrêter de dire des activités ? Non, mais là on parlait de sport de glisse, c'était foutu.

« T'inquiètes, on pourra te faire une jolie petite liste... un tableau ou autres, ça peut pas mal fonctionner !» plaisanta-t-il à moitié. « Heu ben tout est plutôt vieux, bientôt les exams, enfin dans quelques semaines, mais ça approche, je ne sais toujours pas si je veux vraiment rester en journalisme ou pas, enfin si.. je peux convenir à ce métier.... Enfin c'pas une décision facile à prendre. Puis sinon, Lewis va bien.»

Oui. Il avait bien compris où elle voulait en venir, d'ailleurs est-ce qu'il était devenu un peu rouge ? Oui. S'il avait réussi jusque-là à n pas trop bouger avec bébé dans les bras, il avait envie de se dandiner un peu de gêne. Il grogna un peu

« Et l'autre est toujours aussi sexy. C'est ce que tu veux savoir en allant sur le sujet de la Fac ? Ca va t'inquiètes pas, il m'a fait aucune avance douteuse...» et le câlin dans le QG ? On essaye d'oublier ses beaux yeux et... on pense au traître qu'il est. Il haussa les épaules «... mais j'vois toujours pas en quoi ça serait gênant, s'il n'y a pas de chantage.»

Il était majeur, il pouvait dire non -même si ok c'était difficile pour lui- et il craquait pour lui, ça aurait pu être un autre élève.... qui reprenait ses études, est-ce que le souci de son amie aurait été le même ?

« Puis sinon, ben j'ai personne si c'était une autre question sous-entendue ?!»

Ouais, tu le sens pas à l'aise, hein ? Surtout que là, elle ne lui avait pas du tout demandé ça. A la base, elle avait demandé le neuf, Lewis et la fac, pas si tu fréquentais quelqu'un, Turner.

Dim 2 Mai 2021 - 23:54

« Humhum. Tu m'en rajoutes, là, au lieu d'en éliminer, mais ceci dit, ça me paraît pas mal comme première activité. Ca peut te fatiguer, mais pas trop, tu vas pouvoir t'amuser. Judicieux !»

La jeune femme riait, parfaitement consciente qu’elle n’était pas capable de réduire le faisceau des choix, jouant même le jeu inverse, ajoutant des propositions là où elle était censée en supprimer. Pas vraiment douée pour réduire le rythme, elle avait tendance à en rajouter, heureuse de se sentir plus…. Plus elle-même. La grossesse l’avait épuisée et si la jeune femme se doutait que l’énergie soudaine correspondait surtout à une illusion d’un corps trop bousculé, celle-ci faisait du bien.

« Ouais, ouais, s'te veux ! J'en ai des anciens, tu pourrais ptet les mettre en les... heu redimensionnant ? »

Les rollers.

« Tu crois vraiment que je sais redimensionner des rollers ? Toi tu surestimes énormément mon niveau en magie…. Si j’arrive à allumer une lumière c’est déjà énorme, baisse tes attentes ! »

D’autres pourraient peut-être le faire cela dit. Riley, Enzo ou Takuma en tête de liste. Pour être honnête, le concept même lui semblait foutrement complexe, mais après tout, peut-être s’en faisait-elle une montagne quand la réalisation était bien plus évidente. D’ailleurs, d’une manière générale, la magie lui semblait systématiquement particulièrement complexe … sauf quand elle l’utilisait sans vraiment s’en rendre compte, usant de procédés totalement étrangers aux processus qu’on lui enseignait à Poudlard.

«j'me déplace en roller de temps en temps, genre pour aller chez des « potes » ou même à la FAC c'est cool. »
« Oh c’est trop cool que t’ai un peu continué ! »

Après tout, elle avait bien fait du skate dans Poudlard elle… un détail qui la faisait sourire en pensant à Enzo et Takuma, se revoyant jouer avec les escaliers de l’école, glisser sur les rambardes ou apprendre le surf en plein milieu du lac noir. Des souvenirs qu’elle n’évoquerait bien évidemment pas avec Tim.

« J'pense pas qu'on perde trop,enfin faut retrouver l'équilibre tout ça, mais on se réhabitue vite, c'est surtout genre bien arriver à s'arrêter et co', où il faut rechopper le truc.»
« Oh ça se fera, l’équilibre ça me parle toujours assez facilement. » C’était le cas dans les sports de glisse, enfant, ça avait surtout été le cas, très instinctivement, dès l’instant où elle avait touché son premier balai. Savoir le cadeau d’Enzo prendre la poussière chez elle la rendait dingue, mais avec l’accouchement ne tarderait pas à venir la délivrance de la terre ferme. Retour dans les airs à prévoir. Mais en attendant, ils parlaient glisse sur le bitume.

« ca je maîtrise moins, mais je me débrouille vaguement quand même.»

Dire qu’elle finissait le cul au sol était tout de même une grosse exagération, mais passons.

« C’est trop cool, on pourra aller faire un peu de glisse ensembles ! Comme avant. »
« Le patin sur glace, ça pourrait être marrant aussi, non ?»
« Putain, si tu t’y mets, on n’est pas rendus ! Mais oui ça serait chouette ! »
« T'inquiètes, on pourra te faire une jolie petite liste... un tableau ou autres, ça peut pas mal fonctionner !»
« C’est ça, prépare-moi une thèse sur les activités possibles après ma grossesse… »

Mais quelle idée. J’ai un cerveau, pas besoin de liste.

« Heu ben tout est plutôt vieux, bientôt les exams, enfin dans quelques semaines, mais ça approche, je ne sais toujours pas si je veux vraiment rester en journalisme ou pas, enfin si.. je peux convenir à ce métier.... Enfin c'pas une décision facile à prendre. Puis sinon, Lewis va bien.»
« Oh merde… Enfin cool pour Lewis, mais pour le boulot, qu’est-ce qui te fait dire ça ? »

Jamais simple de se rendre compte qu’une carrière ne nous convient pas.

« Et l'autre est toujours aussi sexy. C'est ce que tu veux savoir en allant sur le sujet de la Fac ? Ca va t'inquiètes pas, il m'a fait aucune avance douteuse...»

Un instant, son maki dans la bouche, la jeune femme avait papillonné, se demandant comment il en était arrivé là tout seul.

Oui ben il y a intérêt oui !

«... mais j'vois toujours pas en quoi ça serait gênant, s'il n'y a pas de chantage.»
« Ben j’ose espérer qu’il n’y a pas de chantage, en fait ! »

Grand dieu qu’il pouvait sembler être un enfant inconscient du monde par moment… Ce qui était tristement déconnant compte tenu de tout ce qu’il avait vécu, d’ailleurs. Ce type, elle ne le sentait profondément pas, ce qu’elle glanait sur lui ici et là avait de quoi lui hérisser le poil et à chaque fois que Tim abordait les choses, elle voyait se profiter à l’horizon un ensemble qui lui donnait la nausée. Alors oui, il allait falloir qu’elle arrive à démêler le vrai du faux et à se renseigner un peu sur ce type. Avec la mort de Zach, tout ça lui était un peu sorti du crâne, il fallait l’avouer. Mais les réactions de Tim l’inquiétaient profondément.

« Puis sinon, ben j'ai personne si c'était une autre question sous-entendue ?!»

De nouveau, elle battait des paupières, le fixant avec un air ahuri.

« Okay, et on peut savoir ce qui te met à ce point sur la défensive quand tu abordes tout seul le sujet au juste ? Parce que moi je m’intéressais à tes exams, tes amitiés, la famille, tout ça. »

Lun 3 Mai 2021 - 19:28

Est-ce qu'il venait de proposer une histoire un peu farfelue avec les rollers ? Tout à fait, mais il n'en était pas rendu compte, pour lui c'était juste quelque chose de simplement logique. Ca ne servait à rien d'acheter quelque chose de neuf, alors qu'il en avait des quasi neufs chez lui, qui ne servaient plus et que l'on pouvait probablement redimensionner avec de la magie.

« Tu crois vraiment que je sais redimensionner des rollers ? Toi tu surestimes énormément mon niveau en magie…. Si j’arrive à allumer une lumière c’est déjà énorme, baisse tes attentes ! »
« Tes amis, ils peuvent pas ? Enfin après c'était peut-être une idée à la con, je me disais que ça t'éviterait des frais supplémentaires.» tenta-t-il, plus franchement sûr que son soit idée soit si bonne que ça !

Après tout, qu'est-ce qu'il y connaissait en magie, et avoir ses propres patins c'était quand même probablement plus sympa ? Des fois, il allait vraiment falloir qu'il apprenne à essayer de réfléchir un peu plus (ou du moins différemment) avant de l'ouvrir. En attendant de répondre à cette question épineuse, il lui raconta qu'il se déplaçait régulièrement en roller.

« Oh c’est trop cool que t’ai un peu continué ! »
« Ouais, c'est plus rapide qu'y aller à pied, puis ça fait bien bouger... et je peux entrer dans les transports en commun sans trop de souci. Bref, ça a vachement d'avantage.»

Ouais, voilà, c'était bien. Sport, moins de transport, plus écolo et compagnie. Bon en vrai c'était surtout par ce que c'était rapide, facile à transporter quand on avait le sac adapté – et un casier- et que lui permettait de se dépenser. Quant à faire du roller avec Sovahnn, il ne savait pas trop à quel point on pouvait perdre... est-ce que l'on se réhabituait vite ? Lui avait perdu « que » trois ans, alors, ça lui était revenu quand même assez facilement.

« Oh ça se fera, l’équilibre ça me parle toujours assez facilement. »
« Faudra ptet juste pas que j'te mette sur une grosse route en pente dès le départ.» plaisanta-t-il, même s'il était quand même sérieux dans le fond.

Voilà, ils allaient faire comme enfants les sports de glisse ensemble et ça promettait de bons moments de rigolade. Il alla même juqu'à lui proposer du patin à glace histoire de continuer sur cette « pente glissante » .

« Putain, si tu t’y mets, on n’est pas rendus ! Mais oui ça serait chouette ! »
« Ouais, je sais que c'était petit de ma part. »

Il avait vite néanmoins embrayé avec l'idée de la liste, sans lui laisser r éellement le temps de répondre quoi que ce soit à ce moment-là.

« C’est ça, prépare-moi une thèse sur les activités possibles après ma grossesse… »
« Tu as conscience, que je pourrais presque te prendre au mot ?»

Bon, il ne ferait pas une thèse mais pourquoi pas un genre d'article, n'est-ce pas ? Il n'avait encore aucune idée de ce qu'il allait bien pouvoir faire, mettre ça en place. Et ils avaient embrayé ainsi sur sa vie à lui et ce qu'il y avait de neuf. C'est ainsi qu'il tenta de tout lui résumer tout en se demandant s'il n'y avait pas un quelconque sous-entendu là-dedans ? Il avait donc essayé de faire au mieux, mais ce n'était pas franchement là où il était le plus doué.

« Oh merde… Enfin cool pour Lewis, mais pour le boulot, qu’est-ce qui te fait dire ça ? »
« On ne peut pas dire que je sois la personne la plus loquace et j''ai peur que ça finisse par me porter préjudice... alors, je ne sais pas trop, ça me plait bien mais au final est-ce que c'est vraiment une branche faite pour moi, je voulais un truc plus tu vois enquêter dans l'ombre tout ça...»

Mais ce n'était malheureusement pas aussi simple que ça. Il avait donc embrayé sur Ruben, juste au cas où elle souhaitait qu'il lui en touche quelques mots. Il s'était à peine rendu compte qu'il était à présent hors-sujet et qu'il s'y était mis tout seul comme un grand.

« Ben j’ose espérer qu’il n’y a pas de chantage, en fait ! »

Il la regarda quelques instants sans savoir quoi à ajouter à cela, il essaya donc autre chose, s'enfonçant encore un peu plus. Cette fois par contre, il avait remarqué l'air ahuri de Sovahnn, et ne comprenait pas bien pourquoi elle le fixait comme ça.

« Okay, et on peut savoir ce qui te met à ce point sur la défensive quand tu abordes tout seul le sujet au juste ? Parce que moi je m’intéressais à tes exams, tes amitiés, la famille, tout ça. »
« Ah.» Oui le ah de la surprise, comme s'il ne s'était pas attendu à répondre. « J'avais pas compris ça comme ça, je croyais que tu voulais que je dise un truc spécifique, sauf que je ne savais pas ce que c'était.» Comment on se complique la vie tout seul ? Voilà. « Du coup j'y ai répondu à ta question ou pas ?» Oui, on en est là. Il se mordilla un peu la lèvre en regardant la petite avec un léger sourire. « Quelqu'un d'autres doit venir après moi ?» Pour savoir s'il lui restait un peu de temps ou pas.

Mar 4 Mai 2021 - 16:49

« Tes amis, ils peuvent pas ? Enfin après c'était peut-être une idée à la con, je me disais que ça t'éviterait des frais supplémentaires.»
« J’en ai… pas la moindre foutue idée. J’demanderai écoute ! En soit c’est pas con, j’y ai pas pensé. Tu sais qu’au final, t’as plus de réflexes que moi à propos de ce monde, ç’en est assez perturbant. »

Apprendre que son meilleur pote d’enfance est issu d’une famille de sorciers à vingt ans passés…. Et inversement, lui apprendre qu’on est une sorcière aussi alors qu’on ne le savait pas à l’époque. Le bordel, c’est une passion vous savez !

« Ouais, c'est plus rapide qu'y aller à pied, puis ça fait bien bouger... et je peux entrer dans les transports en commun sans trop de souci. Bref, ça a vachement d'avantage.»
« Mais clairement ! T’as totalement raison, c’est une idée bien sympa ! J’en ai fait un peu en servant quelques plats moi pendant mon job avant le congé mater’ d’ailleurs. Mais bon entre circuler à plat sur un terrain lisse, entre trois tables et un bar auquel on peut se rattraper et ce qu’on faisait gamins… ya un bel écart quoi. »

Et le grand écart en roller, c’est dangereux. Je dis ça, je dis rien.

« Faudra ptet juste pas que j'te mette sur une grosse route en pente dès le départ.»
« Alors ouais t’évites ! Oh tu te souviens de la route derrière le square, qui fait une descente de malade avant d’arriver sur le parking ?! D’ailleurs je note que mon accident a eu lieu AVANT qu’ils ne terminent le skate park. Sovahnn, princesse de la lose. »

Et si tu te mets à rajouter des activités, on n’est pas sortis du sable.

« Ouais, je sais que c'était petit de ma part. »
« Mais grave ! »

Une grimace complice et elle terminait son repas.

« Tu as conscience, que je pourrais presque te prendre au mot ?»
« Ouais je sais, c’est bien c’qui m’inquiète ! »

Son regard se faisait chargé d’amusement, piquant son ami tout en rangeant ses affaires, rassemblant les petits bacs de plastique pour les jeter dans un sac plastique qu’elle songerait à jeter au moment de quitter cette chambre. Pour l’heure, la discussion se faisait un peu plus sérieuse, l’amenant à s’interroger sur les questionnements qui perturbaient sans aucun doute Tim concernant son avenir dans la carrière qu’il s’était choisi.

« On ne peut pas dire que je sois la personne la plus loquace et j''ai peur que ça finisse par me porter préjudice... alors, je ne sais pas trop, ça me plait bien mais au final est-ce que c'est vraiment une branche faite pour moi, je voulais un truc plus tu vois enquêter dans l'ombre tout ça...»
« Plus détective privé ton truc… en même temps certaines branches du journalisme collent bien, mais c’est sûr qu’autant, c’est pas toi qui parle le plus, autant il faut avoir la tchatche, savoir aller vers les autres et être à l’aise avec les inconnus. J’admets qu’il y a des parties de tout ça qui collent pas complètement. Mais ça peut venir. T’as pas encore fait de stage ou autre, tu as besoin d’être sur le terrain pour te tester et sortir de ta zone de confort histoire de voir ce que tu vaux ! »

Et pour sortir de sa zone de confort… il le faisait tout seul comme un grand pour ce qui était d’aborder des sujets délicats qui le stressaient sans aucun doute vu sa réaction immédiate. Le prof revenait donc immédiatement sur le tapis sans qu’elle n’ait véritablement cherché à l’y ramener. Très bien. Bon. Ce connard est toujours dans les parages, super. Au top. Pas de gestes déplacés, pas de chantages. Mais encore heureux ! Oui, elle la gênait cette histoire. Sovahnn ne pouvait s’empêcher de voir Tim comme un jeune homme parfois naïf mais surtout influençable, beaucoup trop d’ailleurs, dont les sentiments pouvaient avoir été fortement manipulés par une personnalité plus forte. Par quelqu’un qui lui témoignait de l’intérêt et de l’attention et dont les intensions étaient peut être moins pures que ce que son ami pensait. Bref, l’enseignant avait un ascendant sur lui, et ajouter de l’attirance physique là dedans revenait à allumer mille sirènes d’alarme dans sa tête.

«Ah…. J'avais pas compris ça comme ça, je croyais que tu voulais que je dise un truc spécifique, sauf que je ne savais pas ce que c'était…. Du coup j'y ai répondu à ta question ou pas ?»
« Hm, tu as attiré mon attention sur le sujet surtout. »
« Quelqu'un d'autres doit venir après moi ?»
« C’est ça, détourne mon attention, t’as raison ! La famille de Zach doit venir voir le bébé après le repas. Donc d’ici peu sans doute, ils vont m’envoyer un message avant de partir. »

S’asseyant de nouveau en tailleur, elle le fixait un instant sans rien dire. « Ah non mais là vu ta réaction il va falloir développer. C’est toi qui a amené ce sujet, c’est donc que c’est pas si neutre que ça. Toujours rien avec ton prof donc ? Quelqu’un d’autre en vue ? D’ailleurs, Lewis il a quelqu’un ? »

Mer 5 Mai 2021 - 22:04

« J’en ai… pas la moindre foutue idée. J’demanderai écoute ! En soit c’est pas con, j’y ai pas pensé. Tu sais qu’au final, t’as plus de réflexes que moi à propos de ce monde, ç’en est assez perturbant. »

Il haussa un peu les épaules, oui, c'était probablement perturbant. Si aujourd'hui le choc de voir qu'elle avait de la magie était passée, à l'époque ce n'était pas le cas et ça avait fait mal. Il soupira avant de lui faire un petit sourire.

« J'sais pas, ça me semble logique, on peut faire plein de truc avec la magie pourquoi pas quelque chose qui reste « simple » je suppose. C'est juste réduire un peu le truc.»

Est-ce qu'ils étaient en train de parler de ça en toute détente à l'hosto ? Visiblement oui. Mais ils étaient seuls, personnes n'allaient écouter leurs conversations quand même, surtout qu'ils étaient dans une chambre, qu'ils ne parlaient pas très forts, même si on écoutait à la porte personne ne risquait de les entendre, n'est-ce pas ? En résumé : le roller bon pour beaucoup de choses – sauf pour le coccyx en cas de chute-.

« Mais clairement ! T’as totalement raison, c’est une idée bien sympa ! J’en ai fait un peu en servant quelques plats moi pendant mon job avant le congé mater’ d’ailleurs. Mais bon entre circuler à plat sur un terrain lisse, entre trois tables et un bar auquel on peut se rattraper et ce qu’on faisait gamins… ya un bel écart quoi. »
« Ouais, mais c'est déjà pas mal. Puis bon, j'suis sûr que comme t'étais super douée, tu vas pouvoir vite tout rattraper !» le tout, comme il lui dit juste après, ça serait de ne pas recommencer par une grosse route en pente !
« Alors ouais t’évites ! Oh tu te souviens de la route derrière le square, qui fait une descente de malade avant d’arriver sur le parking ?! D’ailleurs je note que mon accident a eu lieu AVANT qu’ils ne terminent le skate park. Sovahnn, princesse de la lose. »
« D'abord la route, les pistes cyclables, les endroits safes ou tu pourras t'entrainer à slalomer correctement, à freiner voire à chuter... mais il est super sympa. Tu verras !»

Petit clin d’œil, mais il ne comptait pas la lâcher direct au skate parc ; pas avant qu'il soit certain qu'elle maîtrisait bien ; ils avaient continué d'échanger un peu sur le sujet ; avant d'entamer un sujet un peu plus sérieux à savoir ses études. Il lui expliquait enfin sa problématique avec ses études et il ne savait plus trop où il en était, ce qu'il allait faire l'année prochaine.

« Plus détective privé ton truc… en même temps certaines branches du journalisme collent bien, mais c’est sûr qu’autant, c’est pas toi qui parle le plus, autant il faut avoir la tchatche, savoir aller vers les autres et être à l’aise avec les inconnus. J’admets qu’il y a des parties de tout ça qui collent pas complètement. Mais ça peut venir. T’as pas encore fait de stage ou autre, tu as besoin d’être sur le terrain pour te tester et sortir de ta zone de confort histoire de voir ce que tu vaux ! »

Pas grand chose. Il était bon pour la rédaction, pour trouver des choses intéressantes sur le journalisme d'investigation, mais pour le « pur », le plus basique ce qui marchait bien, ce qui attirait la plupart de ses camarades de classes, il était un un peu trop timide, comme elle le disait, cela pouvait encore s’améliorer.... Oui, il avait fait de gros progrès depuis le début d'année, mais ce n'était pas encore suffisant et il n'était pas sûr d'arriver à être « bien » en temps et en heures. Il se passa une main dans les cheveux avant de répliquer.

« Ouais, j'vais bien voir de toute façon.» répliqua-t-il d'un ton peu convaincu. « M'enfin, j'vais pas t'embêter avec ça, alors que je ne sais pas ce que je veux, ou que je n'ai aucun réel argument pour ou contre.»

Et maintenant, et bien ?.... il s'enfonçait tout seul, sans s'en rendre compte et ne savait plus comment s'en extirpait.

« C’est ça, détourne mon attention, t’as raison ! La famille de Zach doit venir voir le bébé après le repas. Donc d’ici peu sans doute, ils vont m’envoyer un message avant de partir. »
« D'accord, tu me diras, comme ça je me tiens prêt à partir.»
Non, il n'avait pas cette force de croiser d'autres sorciers, de se présenter, de leur parler peut-être. Il la regarda s'assoier et tailleur et le fixer. Gênant. Il préféra baisser les yeux sur la petite.
« Ah non mais là vu ta réaction il va falloir développer. C’est toi qui a amené ce sujet, c’est donc que c’est pas si neutre que ça. Toujours rien avec ton prof donc ? Quelqu’un d’autre en vue ? D’ailleurs, Lewis il a quelqu’un ? »

Il sentit rapidement le rouge lui monter aux joues sans réelle raison.
Non, rien avec son prof -dommage d'ailleurs , ou pas?- Qu'est-ce qu'il voulait vraiment de Ruben, il n'en savait rien. Il y avait juste cette foutue attirance qui le parasitait totalement.
Non, personne d'autres en vue.
Quant à Lewis, et bien ce n'était pas si simple que ça.

« Non, mais il y a rien Sovahnn.» tenta-t-il de nouveau. « Je sais, je disais ça comme ça moi.» De gêne, peut-être d'une certaine de peur, il avait murmuré ces derniers mots., avant d'essayer de dire plus clairement. « Et Lewis n'a personne non plus.... enfin c'est compliqué. » Il grimaça un peu avant de soupirer. « j'crois qu'il m'aime vraiment bien... et c'est plus mon meilleur ami pour moi... et oui, je lui ai dit et j'ai été super clair. Vraiment, j'te jure. Mais c'est vrai que j'aurais bien aimé que ce soit réciproque.» par ce qu'il l'aimait beaucoup, lui aussi, mais comme un meilleur ami, par ce qu'il avait confiance en lui, par ce qu'il pouvait être lui-même, par ce qu'il le comprenait, ne le jugeait pas, par ce qu'ils s'entendaient à merveilles. Il haussa les épaules. « Enfin voilà, quoi, de rien bien intéressant.»

Ven 14 Mai 2021 - 11:24

« Ouais, j'vais bien voir de toute façon.» Il était amusant de noter que quelques semaines plus tôt, c’était lui qui lui faisait la morale sur l’avenir et qui cherchait à trouver à quelle branche elle pouvait appartenir. Lui qui en attendait peut être de même de quelqu’un. Qu’on le tienne par la main comme il avait tenté de le faire pour elle ? Pas le bon moment, clairement, l’idée de se pencher sur ses études potentielles lui passait alors totalement au dessus du crâne. Mais lui ? Il était souvent avec les autres comme il aurait aimé que l’on soit avec lui. « M'enfin, j'vais pas t'embêter avec ça, alors que je ne sais pas ce que je veux, ou que je n'ai aucun réel argument pour ou contre.»
« Il va falloir réfléchir posément à ça. T’en es qu’au début, c’est un peu compliqué de trancher pour l’instant. Il te faudrait au moins un stage ou une quelconque expérience de terrain, tu ne penses pas ? »

Mon dieu que tout ça pouvait être terre à terre quand elle s’enfermait ici dans une petite bulle de bonheur et de légèreté. Comme le fait d’aborder son enseignant, chose qu’elle ne développait pas, volontairement, prenant les informations par-ci par-là, les engrangeant sans mot dire, comprenant bien à sa posture défensive qu’il n’était pas prêt à entendre ce qu’elle pouvait dire. Qu’un type qui ait de l’aval sur lui puisse lui plaire, elle l’entendait. Qu’il en profite, développe un lien particulier avec un élève, déjà, toutes ses sonnettes d’alarme sonnaient à n’en plus finir, développant une véritable cacophonie dans son amygdale. Mais s’il avait des gestes envers lui, là, clairement, elle rentrait en opposition complète, bien décidée à le faire virer s’il osait ne serait-ce qu’une seconde profiter de sa position pour le toucher. Amour véritable ? Merde, il n’y a pas d’amour dans l’histoire, seulement du pouvoir et de la naïveté. Alors si la jeune femme essayait de ne pas braquer son ami, consciente que ça ne ferait qu’empirer les choses, elle ne laissait pas couler pour autant. Elle y allait avec finesse.

Alors plutôt que de bloquer la discussion sur lui, elle la redirigeait ailleurs, vers celui qui semblait tout de même bien plus légitime pour appartenir à cette discussion. Lewis. S’il en parlait souvent, il ne développait jamais plus que ça, et ce simple fait lui mettait la puce à l’oreille. D’autant que franchement, s’il pouvait s’intéresser à des gens de son âge qui n’aient pas une capacité de contrôle ou une influence quelconque nocive au possible, ça l’arrangeait.

« Non, mais il y a rien Sovahnn.» Oui oui oui oui, et mon cul c’est du poulet. « Je sais, je disais ça comme ça moi.» Tu dis beaucoup de choses « comme ça », ce n’est pas pour ça qu’elles ne sont pas pertinentes. « Et Lewis n'a personne non plus.... enfin c'est compliqué. » « Ah ? » AH ! >« j'crois qu'il m'aime vraiment bien... et c'est plus mon meilleur ami pour moi... et oui, je lui ai dit et j'ai été super clair. Vraiment, j'te jure. Mais c'est vrai que j'aurais bien aimé que ce soit réciproque.» « Oh ? » « Enfin voilà, quoi, de rien bien intéressant.» « Non, ben non. Quasi rien. Juste ton meilleur pote qui crush sur toi et toi qui l’aime beaucoup. Ça pue le dérapage incontrôlé si tu veux mon avis. »

Puis-je rire ? Non ? Ok.

« Tu dis que tu le lui as dit et que tu as été hyper clair, j’en déduis que vous en avez parlé clairement tous les deux ? Ça peut vite être le bordel, surtout s’il y a des rapprochements physiques en plus. » Un petit temps de suspension. « A moins qu’il y en ai déjà eu.. »

Cherche pas, Tim, je lis en toi comme dans un livre ouvert. J’en ai écrit deux trois pages, ça aide pas.

Note de la joueuse : et tu en loupes deux trois douzaines. Te la ramène pas trop toi là parce que tu risques de faire une descente un peu abrupte d’ici quelques jours.

Sam 15 Mai 2021 - 19:16

« Il va falloir réfléchir posément à ça. T’en es qu’au début, c’est un peu compliqué de trancher pour l’instant. Il te faudrait au moins un stage ou une quelconque expérience de terrain, tu ne penses pas ? »
« Oui, je pense que c'est aussi pour ça que je suis un peu perdu, par ce que j'ai du mal à m'identifier, savoir si je pourrai vraiment m'adapter, et je sais que dans tous les cas, j'ai encore beaucoup de chemin à faire et travail sur moi-même.»

Ce qu'il essayait de faire au quotidien, même si ça ne se voyait pas franchement. Déjà, il avait passé un an enfermé sans osé sortir, il était quand même arrivé à aller à l'Université, à se faire des camarades et il essayait d'avoir de plus en plus d’interaction avec des gens lambdas sans fondre dans l'angoisse la plus totale, mais ce n'était pas encore ça. Alors oui, il y avait beaucoup -trop?- de boulot à faire sur lui et il ne savait pas trop si le résultat suffirait à ce qu'il puisse exercer dans le milieu.

Et ils avaient continué de parler de tout de rien (de Ruben) avant d'arriver sur le sujet un peu tendancieux et délicat qu'était le cas de Lewis. Il était un peu gêné de parler de ça avec elle, par ce qu'il n'en avait pas trop l'habitude et qu'il n'était pas certain de son choix de mot ; par ce qu'au final, il n'était probablement même pas sûr de ses sentiments et qu'il ne pouvait comparer que de son attraction avec Shadwell et ça n'avait rien à voir. Déjà pas très doué dans la vie de tous les jours avec le communication, avec comment on devait se comporter en société avec ce genre de sujets c'était encore pire !

« Non, ben non. Quasi rien. Juste ton meilleur pote qui crush sur toi et toi qui l’aime beaucoup. Ça pue le dérapage incontrôlé si tu veux mon avis. »

Il haussa un peu les épaules, il ne comprenait pas bien pourquoi est-ce qu'il y aurait un quelconque dérapage. D'ailleurs, qu'est-ce qu'elle nommait comme ça exactement ? Il se gratta d'ailleurs un peu la tête en fronçant les sourcils, tandis qu'elle reprenait la parole comme si elle avait compris qu'il attendait de plus amples explications.

« Tu dis que tu le lui as dit et que tu as été hyper clair, j’en déduis que vous en avez parlé clairement tous les deux ? Ça peut vite être le bordel, surtout s’il y a des rapprochements physiques en plus. A moins qu’il y en ai déjà eu.. »

Hum ? Quoi ? Qui me parle ?
Et devinez qui avait d'ores et déjà repris une teinte rouge tomate et qui ne savait plus du tout où se mettre... Lui. Bingo ! Nerveusement, il se gratta la joue en essayant de décomposer de nouveau ce qu'elle pouvait bien lui dire. là. Est-ce que c'était quelque chose de mauvais, même s'ils en avaient parlé tous les deux ? Et en quoi ça l'était ? Tout cela le laissait un peu perplexe et du coup, lui avait coupé la chique. Est-ce qu'il avait merdé quelque part avec son meilleur ami ?

« Ouais, ouais, on en a longuement parlé . On sait très bien comment on se voit l'un et l'autre.» Jusque-là, tout va bien, n'est-ce pas ? Mais après ? Il se racla la gorge. « Et oui, on a déjà couché ensemble... même récemment, si c'est ta question.» Voilà c'était dit et vraiment, s'il avait pu disparaître après ça, il l'aurait fait volontiers alors qu'il n'y avait à priori aucune honte de dire quelque chose comme ça. « Pourquoi, j'ai fait quelque chose de mal ? Ca se fait pas ?» demanda-t-il un peu dubitatif. « Par ce que j'ai pas trop l'impression que ça ait foutu un quelconque bordel, mais, je suppose qu'il aurait pu me le cacher.»

Et le voilà qui se pose des questions sur ça maintenant.

Jeu 3 Juin 2021 - 17:44

« Oui, je pense que c'est aussi pour ça que je suis un peu perdu, par ce que j'ai du mal à m'identifier, savoir si je pourrai vraiment m'adapter, et je sais que dans tous les cas, j'ai encore beaucoup de chemin à faire et travail sur moi-même.»
« T’as encore le temps non ? Enfin, sérieusement, tu viens juste de les commencer, ces études. T’as pas encore eu la possibilité de te mettre à l’épreuve. Ça peut être bien de voir sur le terrain, avec des stages ou des projets, ce que tu vaux. On est forcément à côté tant qu’on ne s’est pas essayé à un métier. C’est le concept même des études je suppose. Et puis il y a plein de branches du journalisme. T’es pas non plus forcé d’être journaliste d’investigation non plus quoi. Il doit y avoir des branches où il y a moins de face à face. Après c’est sûr que dans beaucoup de métiers, il y a une dimension humaine à laquelle tu peux difficilement échapper. »

Sauf que tu as peur des gens, parce que les gens t’ont fait du mal.

Ça aurait sans doute été un bon moment pour revenir sur le sujet. Pour parler de son isolement, pour discuter de ce qu’il avait pu vivre, du fait de les autres n’étaient pas nécessairement des ennemis et qu’il lui fallait affronter le monde, s’ouvrir plus, accepter de donner une chance à plus de personnes. Combien d’amis s’était-il fait depuis le début de l’année scolaire ? Elle n’entendait parler que de Lewis. Et de son prof. C’était sans doute ce qui l’inquiétait et l’alertait le plus dans cette situation. Isolé, vulnérable, Tim était une cible facile et le fait qu’il semble plus proche d’un prof qui trouvait apparemment normal de le voir régulièrement en privé… plutôt que de jeunes de son âge, partageant ses passions, ses loisirs… oui, il y avait de quoi s’inquiéter. A vrai dire, elle n’imaginait pas, en cet instant, à quel point elle aurait dû s’en faire plus tôt. Les signes étaient là, elle les avait repérés, mais n’avait pas plus réagit. S’il n’y avait pas eu dix ans les séparant de l’affection qui les liait autrefois, sans doute la jeune femme aurait-elle réagit au quart de tour. Mais le fossé, il était là. Sans compter ses propres épreuves. La grossesse, la fuite d’une zone de guerre, le retour à une vie sans séquestration, la problématique de la famille, le manque de repères, de foyer, le fait de vivre chez un parfait inconnu, la mort de Doryan, les deux emplois et l’épuisement, les craintes pour sa fille, la perte de son père, le deuil, la rage, la peur, le rejet, la fatigue. Oh, oui, elle en avait eu des choses à gérer. Et cette vision ne comprenait que ce qu’elle avait, elle, affronté de plein fouet, et non les conséquences des épreuves des autres. Alors non, elle n’avait pas réagit. Peut-être était-ce parce que son esprit se sortait à présent du bourbier de la dépression passagère qu’elle se rendait compte qu’autant Tim l’avait accueillie et écoutée plusieurs fois, autant elle avait écouté… mais sans doute pas tout à fait entendu. Alors oui, il n’avait que Lewis et son prof dans sa vie autant que dans sa ligne de mire, elle en était persuadée. Comment, en neuf mois, avait-il réussi à rester isolé ainsi ? Pas un ami, sérieusement ? Etait-ce qu’il était bien plus accro à son ami que ce qu’il pouvait dire, ou bien particulièrement isolé ? La question se posait, restait en surface, creuserait sans doute des sillons de réflexion dans l’esprit de la jeune maman. Mais plus tard. Doucement.

Le regard attentif à la posture de son ami, à la façon dont il tenait sa fille, parfaitement détourné d’elle par la conversation, elle veillait au grain. Le menton lui semblait un peu trop proche de sa poitrine, la tête étant particulièrement en avant, callée dans le coude de Tim… mais d’un autre côté, Liya ne semblait pas plus perturbée que ça, les paupières fermées, la lèvre inférieure coincée sous sa supérieure, les sourcils légèrement froncés, comme si elle analysait quelque problème épineux dans son sommeil. Il y avait quelque chose de Zach dans cette posture, dans cette lèvre pincée, cette bouille soucieuse. Etrange, car c’était là bien éloigné de l’image qu’elle gardait de lui. Soucieux. Pourtant il l’était, le masquait, sans doute à raison.

Focus.

Le jeune homme était devenu rouge pétant dès qu’elle avait repris la parole, le sourire aux lèvres, tapant manifestement par ses paroles sur un point sensible. Oui, elle le connaissait, cette boule de stress, d’affection et d’angoisses, qui semblait s’accrocher aux points inutiles pour délaisser ce qui, elle, lui sautait aux yeux. Que tu apportes des fleurs, des chocolats, un cadeau ou juste ton sourire à la naissance de ma fille ne change strictement rien. Mais peut-être ces rapprochements physiques avec quelqu’un que tu sais en pincer pour toi mériteraient …. Une étude plus approfondie. C’était drôle, cette façon qu’il avait de s’attarder sur les détails sans importance tout en semblant passer à côté d’une partie de son existence. Aveuglement ? Ou pertinence ?

« Ouais, ouais, on en a longuement parlé. On sait très bien comment on se voit l'un et l'autre.»
Bon. Tout va bien donc.
« Et oui, on a déjà couché ensemble... même récemment, si c'est ta question.»
Son petit sourire, elle le cachait difficilement, n’arrivait même pas à le retenir. Juste amis, hein ?
« Pourquoi, j'ai fait quelque chose de mal ? Ca se fait pas ?»

Pourtant, pas une seconde, dans ce jugement lattent, elle ne remettait les choses en perspective. Elle avait couché avec Enzo, avait dormi avec lui, contre lui un nombre incalculable de fois. Portait un de ses t-shirts. Passait sa vie dans ses bras. Et pourtant, les choses étaient parfaitement claires, ne comportant aucun rapprochement de la sorte depuis des années… Donc non, les marques d’affections tout comme le fait de dormir avec quelqu’un sans l’envisager romantiquement parlant ne la perturbaient pas. Mais le discours était hypocrite tout de même. Non pas par rapport à Enzo mais…. On en parle de Zach ? Les gestes tendres, le sommeil, la ‘collocation’, Liya, le sexe… tout y était. Et pourtant, elle ne faisait pas le lien entre son propre discours, comme si ce qui lui sautait aux yeux pour Tim lui échappait complètement concernant sa propre vie.

Y avait-il eu plus entre eux ? Avaient-ils simplement fait preuve d’aveuglement ? Jamais elle ne s’était posé la question, apparemment sûre d’elle. Et puis, après tout, la question ne se posait plus. Non pertinente. Blessante même. Inutile. Si loin de ses pensées. Si loin de sa conscience.

« Par ce que j'ai pas trop l'impression que ça ait foutu un quelconque bordel, mais, je suppose qu'il aurait pu me le cacher.»
« Sans doute oui. J’en sais rien, Tim, de ce qui se fait ou pas, j’suis pas très douée côté couples tu sais, et c’est pas le genre de choses qui me choquent en soit… simplement si tu le soupçonnes d’avoir des sentiments pour toi… ben disons qu’il peut y avoir un décalage entre le discours et les actes. Auquel cas, ça peut être un peu délicat pour lui. Méfies-toi de ça, c’est tout ce que je dis. »

C’était ce que Zach avait cru quand elle avait voulu lui parler de la grossesse.
Ecoute Sovahnn….
Cette conversation, elle résonnait encore à ses oreilles, tout autant que ce rire cristallin qu’elle avait eu ce jour-là. Non, rien de tout ça. Elle n’en était pas moins dévastée. S’il y avait pu y avoir quelque chose, ça n’était pas clair. Ils avaient ralentis, puis s’étaient étrangement rapprochés vers la fin. Pas de jalousie, d’agacement ou quoi que ce soit de ce genre quand elle le voyait évoluer auprès de Jordane non plus.

Ouais. Clairement, l’effet Poudlard avait provoqué un décalage dans leur façon de percevoir le sexe ou les marques d’affections. Un truc de prisonnier ? Un moyen de se rassurer, de retrouver de la chaleur humaine au cœur du chaos ?

« Tu sais quoi ? En fait je suis vraiment SUPER mal placée pour parler de ça. »

Là aurait sans doute été le moment de parler de vos expériences personnelles, d’aborder le fait qu’ils réagissaient peut-être tous ainsi à la suite d’un trauma, une façon de le dépasser, un moyen de se rassurer contre l’autre. De s’assurer qu’il est là. De vivre un peu.

« L’avantage c’est que pendant que tu t’angoisses sur le sujet de tes escapades sexuelles avec ton meilleur pote, t’arrête de te stresser sur le fait de porter ma fille. »

D’un autre côté, il jouait la statue de cire avec elle : moins il bougeait et mieux c’était.

Ven 4 Juin 2021 - 22:07

« T’as encore le temps non ? Enfin, sérieusement, tu viens juste de les commencer, ces études. T’as pas encore eu la possibilité de te mettre à l’épreuve. Ça peut être bien de voir sur le terrain, avec des stages ou des projets, ce que tu vaux. On est forcément à côté tant qu’on ne s’est pas essayé à un métier. C’est le concept même des études je suppose. Et puis il y a plein de branches du journalisme. T’es pas non plus forcé d’être journaliste d’investigation non plus quoi. Il doit y avoir des branches où il y a moins de face à face. Après c’est sûr que dans beaucoup de métiers, il y a une dimension humaine à laquelle tu peux difficilement échapper. »

Il le savait tout ça, il en avait tout à fait conscience qu'il avait encore le temps et qu'il fallait surtout se fier aux stages et compagnie... c'est bien pour cela qu'il se disait que faire sa deuxième année serait sûrement pas mal, les choses seraient déjà plus abouties... Tout comme il savait déjà ou plutôt il avait des idées sur quoi il voulait se tourner : pas de face à face, travailler dans l'ombre, discrètement. Pourquoi pas avec les animaux, ou même par rapport à tout ce qui se rapportait à la nature et/ou à l'écologie ? Mais il est vrai qu'essayer de comprendre certaines choses, pouvoir dénoncer ou autres faire une vraie enquête sans être mis face à trop de gens de caméras était peut-être quelque chose qui lui plairait.... Il fallait sûrement trouver des stages dans ces domaines là et ce n'était pas le plus simple. Justement par ce que ça serait déterminant et que s'il ne tombait pas au bon endroit/sur les bonnes personnes ça pourrait être compliqué... et puis il y avait d'autres métiers qui lui plaisaient, d'autres choses qu'ils pourraient faire sans aller à l'université. Sans croiser Ruben tous les jours (bonne ou mauvaise chose?).

« Ouais je sais, c'est pour ça que je ne sais pas. C'est vraiment... heu, comment dire, beaucoup d'énergie dépensée ne serait-ce que pour aller en cours avec toutes ces personnes.»

Pour paraître normal, pour ne pas qu'on le catégorise comme le mec bizarre, pour ne pas qu'on l'emmerde. Il n'en parlait pas, par ce qu'il n'aimait pas mettre des mots sur tout ça précisément. Sur le fait que pour lui c'était encore aujourd'hui une vraie épreuve de se mêler à la populace des étudiants. Il avait honte d'avoir autant de mal ; mais il savait que par rapport au début d'année il avait quand même pas mal de progrès. Il lui fallait juste du temps...beaucoup de temps.

« Enfin bref, ça n'a aucune importance, je trouverai bien un jour la réponse que je cherche.» ajouta-t-il, ne voulant pas qu'elle se triture un peu trop les méninges pour ça, d'autant plus qu'il se sentait déjà assez perdu.

Ils en étaient finalement et bientôt venus à parler de sa vie 'sentimentale' si on peut appeler ça comme ça. Elle semblait vouloir en savoir plus Lewis, sur les relations qu'ils entretenaient et... ol n'était pas très à l'aise avec ça, un peu perdu avec l'autre garçon au fur et à mesure qu'il ajoutait des choses. Est-ce qu'il avait fait des conneries et que c'est pour ça qu'elle essayait d'en parler et s'en savoir plus, ou est-ce que ce n'était qu'une simple curiosité d'une amie proche... et forcément, il posa la dite question. Est-ce que c'était mal de coucher avec son meilleur pote alors qu'ils avaient été clairs sur leurs sentiments respectifs ? Il avait été clair, il ne lui laissait rien miroiter, d'autant plus qu'il l'aimait vraiment bien. Il ne voulait pas lui faire du mal, pour rien au monde, alors si elle trouvait que ça craignait peut-être qu'il devrait en reparler avec son meilleur ami.

« Sans doute oui. J’en sais rien, Tim, de ce qui se fait ou pas, j’suis pas très douée côté couples tu sais, et c’est pas le genre de choses qui me choquent en soit… simplement si tu le soupçonnes d’avoir des sentiments pour toi… ben disons qu’il peut y avoir un décalage entre le discours et les actes. Auquel cas, ça peut être un peu délicat pour lui. Méfies-toi de ça, c’est tout ce que je dis. »

Il fronça un peu les sourcils à cette phrase, essayant de bien l'analyser. Pourquoi est-ce qu'il devait se méfier ? Visiblement, elle lui disait gentiment qu'il avait peut-être un peu merdé là-dedans. Bon il allait falloir qu'ils replongent un peu dans ces conversation assez gênantes. Il voulait bien comprendre que c'était gênant quand les choses n'étaient pas claires mais dans le cas contraire....

« Tu sais quoi ? En fait je suis vraiment SUPER mal placée pour parler de ça. »
« Hu ?» qui signifiait en vérité « pourquoi ». Il n'était pas sûr de bien comprendre pourquoi elle était mal placée pour ça. Tiens et s'il lui posait la question ? En plus ça pourrait un peu détourner l'attention de lui...
« L’avantage c’est que pendant que tu t’angoisses sur le sujet de tes escapades sexuelles avec ton meilleur pote, t’arrête de te stresser sur le fait de porter ma fille. »
« Heeeeiiiiiiiinnnnnnnnnn ?? » ouais, carrément ! « Oui, c'est par ce qu'elle gigote pas, du coup, si je bouge.»

Ouais, histoire de ne pas revenir sur le hein qui correspondait aux escapades sexuelles... non, par ce qu'il sentait que ses joues commençaient à être un peu trop chaudes à force de rougissements répétés. Il se racla doucement la gorge, ne sachant pas bien quoi rajouter. Il fallait vraiment qu'il arrête avec les mots à une syllabes, il paraît que ça ne rend pas la conversation fluide et bien compréhensible ! Allez, on essaye de se concentrer et... on répond quelque chose.

« Heuu...» De pas trop con si possible et qui dépasse le monosyllabique sinon elle va finir par croire que tu es un disque rayé « Ce ne sont pas escapades sexuelles, c'est juste... en fait j'sais pas quoi. Réconfortant, peut-être ? Enfin, on sait... à quoi s'attendre, tous les deux et... enfin je ne sais pas comment l'expliquer. Mais si tu dis que ça peut lui faire du mal, il faudra que je lui parle... demain. Ou tout à l'heure si on se voit.. mais j'crois pas, j'comprends pas bien, là.»

Vraiment, il se sentait juste totalement perdu. Soupirant doucement, il lui rendit doucement sa fille, avant de se passer une main dans les cheveux.

« Je crois que les autres ne vont pas tarder à arriver, alors j'vais bientôt y aller. Surtout, si tu as besoin de quelque chose tu me diras, hein ?»

Est-ce qu'il fuyait ? Peut-être un peu, par ce que le sujet le mettait mal à l'aise et qu'il se mettait la pression pour aller voir auprès du principal concerné...

Mar 8 Juin 2021 - 0:59

« Ouais je sais, c'est pour ça que je ne sais pas. C'est vraiment... heu, comment dire, beaucoup d'énergie dépensée ne serait-ce que pour aller en cours avec toutes ces personnes.»

Ça, elle s’en doutait sans vraiment l’intégrer. A quel point les cours étaient un poids pour lui ? Il ne l’avait jamais vraiment évoqué, avait fait comme si ça n’était pas le cas, qu’il n’y avait là que la normalité de la reprise d’une vie habituelle, sans séquestration, magie ou Supérieurs. Et pourtant, à travers ces mots, elle entendait une réalité bien plus rude que ce qu’il avait bien pu peindre jusque là. Difficultés sociales. Avec tout le monde. Elle le savait, le voyait, le comptait comme… normal. Mais ça ne l’était pas. Il n’était pas profondément ainsi quand il était plus petit. Pas serein, mais pas non plus aussi marqué qu’il pouvait l’être actuellement.

« Enfin bref, ça n'a aucune importance, je trouverai bien un jour la réponse que je cherche.»

Et c’était fini. La porte qui s’ouvrait venait de se refermer brusquement sans qu’elle ne sache réellement comment aborder la question, abonder dans son sens, l’interroger ou le réconforter. L’aider, simplement. C’était là, et l’instant d’après, ça lui échappait.

« C’est important, mais tu as sans doute aussi simplement besoin de temps pour faire face à tout ça. C’est encore nouveau, c’est normal d’avoir des doutes. »

Des phrases sans doute trop creuses, mais elle ne savait comment se sortir de là sans raviver d’anciennes blessures. Sans risquer de couler dans un sujet qu’elle voulait très égoïstement éviter. Parler de Poudlard, des sévices, du post trauma… là ? Maintenant ? Le jour de naissance de sa fille ? Alors même qu’elle luttait violemment elle-même contre la possibilité de glisser dans le négatif du fait de l’absence de Zach et de la douleur que ce vide représentait en ce jour ? Non. Non, très égoïstement, non. Alors elle passait à un autre sujet, et c’était elle qui s’y enfonçait comme une gourde, sans vraiment savoir comment s’en dépatouiller, comprenant au fur et à mesure du temps et de ses paroles à quel point elle pouvait ne pas être la bonne personne pour aborder ce sujet.

« Hu ?»

Quoi ?

« Heeeeiiiiiiiinnnnnnnnnn ?? »

Oulah, c’est beaucoup trop violent, ça comme réaction, mon Tim. Ça semblait d’ailleurs être l’avis de Liya qui réagissait immédiatement, rétractant son petit visage endormi dans une grimace qui provoquait immédiatement un petit sourire sur les traits de sa mère dont l’attention s’y braquait immédiatement. Réflexe, besoin, loin d’être un manque d’intérêt pour la conversation, elle n’y pouvait rien, Sovahnn s’assurait que tout allait bien, qu’il ne l’oubliait pas, qu’il soutenait toujours sa tête, ne la réveillait pas, ne la ballottait pas. Comme un éveil quant aux cris à venir sans qu’il s’agisse vraiment d’une crainte. Seulement une tension immédiate, un appel instinctif.

« Oui, c'est par ce qu'elle gigote pas, du coup, si je bouge.»

Pas compris la phrase, mais compris l’idée générale.
Elle sentait qu’elle aurait dû dire quelque chose, anticiper, briser le truc dans l’œuf, revenir sur ses paroles. Mais elle ne l’avait pas fait. Et déjà, il reprenait, clairement bouffé par ses émotions. Et dans ses bras, la petite se mettait à gigoter, le faisant clairement mentir.

« Ce ne sont pas escapades sexuelles, c'est juste... en fait j'sais pas quoi. Réconfortant, peut-être ? Enfin, on sait... à quoi s'attendre, tous les deux et... enfin je ne sais pas comment l'expliquer. Mais si tu dis que ça peut lui faire du mal, il faudra que je lui parle... demain. Ou tout à l'heure si on se voit.. mais j'crois pas, j'comprends pas bien, là.»
« C’était de l’humour Tim ! Attends, j’arrive... » ce qu’elle avait prononcé avec le sourire aux lèvres pour alléger le ton comme les propos n’était clairement pas passé de la sorte. Et voyant que la petite bougeait, le stressant sans doute encore plus et inversement – tout autant que sa mère, d’ailleurs, qui n’avait plus d’attention que pour ça – Sovahnn sautait du lit, grimaçant sous une douleur qu’elle avait oublié. Et prenant sur elle, la jeune femme rejoignait son ami, murmurait quelque chose de réconfortant, une phrase basique, sans réel fond, sans doute plus utile de par son timbre doux et apaisé que par le fond, plus creux. Alors, doucement, elle reprenait la petite, hésitant plusieurs fois sur la façon de la récupérer, se rendant ainsi soudainement compte de l’habilité d’Enzo avec sa filleule.

La petite geignait quant elle l’apportait contre elle, le corps replié en boule, la tête coincée entre ses doigts, venant se loger entre ses seins…. Tout en se demandant si en la mettant ainsi, elle ne faisait pas juste qu’envisager de jouer au bilboquet avec sa tête qui lui semblait alors trop lourde pour ses petits muscles.

« Je crois que les autres ne vont pas tarder à arriver, alors j'vais bientôt y aller. Surtout, si tu as besoin de quelque chose tu me diras, hein ?»
« Hein ? »

Trop concentrée sur le fait de ne pas blesser sa fille, la porter correctement et l’apaiser, la jeune femme avait du mal à intégrer ce relent de stress qui se dégageait de son ami.

« Ouh la la, j’te jure, faut que tu te calmes là hein. J’ai donné la vie cette nuit, j’te signale, j’suis pas opérationnelle pour les coups de stress comme ça moi. » Le corps se mettait en mouvement, sans trop savoir s’y prendre, la petite se tendant un peu plus contre elle alors qu’elle tentait de l’apaiser. « Je blaguais, Tim, avec mon histoire d’escapade, c’était juste un mot humoristique pour détendre le truc, c’est pas ce que je pense, ni ce que t’as fait. Ou alors j’en sais rien et d’ailleurs ça me regarde pas ! » Changement de position pour la petite qui n’appréciait clairement pas la posture. « Hey hey hey .. ! Chhht, on se détend bébé… et toi avec. » Bébé numéro un, Baby (+out+) numéro deux, tout le monde pète un coup et se détend je vous prie. « Je dis pas que t’as fait quoi que ce soit de mal, d’autant que vous en avez parlé, donc tout va bien. RAS. Seulement parfois on fait des trucs cons quand on aime quelqu’un, c’est tout. Après, vraiment, je suis hyper mal placée pour parler. J’crois que j’ai couché avec à peu près tous les mecs qui ont de l’importance pour moi tu sais. Et j’ai fait un bébé à l’un d’eux. » Lequel ? HAHA mystèèèère ! Non, c’est faux, ça restera Zach, mais la blague méritait d’être faite en off. « Donc je suis vraiment VRAIMENT mal placée pour me la ramener. J’te dis juste de garder ça en tête et de te méfier, au cas où. Ya aucun drame Tim, respire. »

Et si la petite ne pleurait pas, elle bougonnait toujours, clairement chafouine d’avoir été bougée de cette position dans laquelle elle était bien.