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Make it Rain - Caitlyn

 :: Autour du monde :: Autres Continents :: — Asie
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Mar 28 Juil 2020 - 16:19
Le rôle de Logan, à croire qu’il était derrière leurs agissements à tous. La menace des parents d’Alec, à laquelle elle aurait pu s’attendre. Le départ de Dakota, dont elle avait l’espace de quelques instants oublié la relation avec lui. Autant d’informations cruciales, qui changeaient sa vision d’eux tous, son regard sur eux tous, pourtant c’était comme si elles ne l’atteignaient pas, restaient dans l’ombre de cet aveu qui la frappait par sa franchise. Il allait mal. Assez pour tout laisser derrière et s’en aller à l’autre bout du monde. Assez pour l’admettre, le dire à voix haute sans plus chercher à s’en cacher. Elle ne savait que trop bien combien cela pouvait couter. Elle-même en était bien souvent incapable, refoulant docilement ses émotions comme on lui avait appris à le faire, comme on le leur avait appris à tous, véritables petits soldats. Ces larmes qu’elle ravalait n’étaient pas signe de force mais bien de faiblesse, celle de ne pas assumer ses blessures, ne faisant que les laisser se creuser un peu plus chaque jour sous le couvert de son déni. Oui, il fallait du courage pour avouer aller mal. Pourtant, cela ne l’empêchait pas de vouloir prendre soin d’elle.

« T’encourager à manger un peu plus que ça ? »

Elle eut un sourire coupable tout en restant tournée vers la nuit qui engloutissait la crique en contrebas et l’océan à l’horizon. L’entendit se lever à son tour, la rejoindre, le sentit glisser une main dans son dos, s’approcher pour lui souffler un nouvel aveu.

« J’parais riche comme ça mais mon compte en banque fait la gueule pour info. »

Et Caitlyn de se tourner vers lui, toutes traces de son mal-être disparues, prise de court et presque honteuse, incapable de répondre avec la même légèreté.

« Mince je croyais que tu… enfin que c’était gratuit pour toi. Je te rembourse dès qu’on remonte. »

Elle savait que ce n’était de loin pas le but de la démarche, mais il aurait beau essayer de l’en dissuader, il n’y échapperait pas. Elle voulait bien se nourrir aux dépends d’un hôtel blindé de thunes et qui ne remarquerait certainement pas la disparition d’une portion de soupe, mais pas aux frais de quelqu’un qui avait autant de mal qu’elle à joindre les deux bouts si ce n’était plus. Cela dit, il avait raison, elle devait manger si elle voulait reprendre le poids qu’elle avait perdu. Elle retourna donc s’asseoir, reprenant le bol pour boire une nouvelle gorgée tant que le bouillon était encore chaud avant d’y plonger ses baguettes pour attraper quelques nouilles et les porter à ses lèvres.  

« J’ai pas de réponse sincèrement. J’ai hérité d’une boutique à Londres sans vraiment l’avoir prévu donc faudra que je gère ça plutôt que de me barrer à l’autre bout du monde en espérant trouver refuge auprès de personnes qui n’en ont manifestement pas grand-chose à faire. Me réveiller et arrêter de faire l’enfant, aussi, je suppose. »

Un sourire étira rapidement ses lèvres puis redisparut alors qu’elle soupirait. Se réveiller et arrêter de faire l’enfant. Le pouvaient-ils encore ? Quand leur vie était un cauchemar et qu’ils avaient grandi trop vite ? Qu’on les avait privés de leur enfance, qu’on leur avait pris leurs rêves ? Elle se revoyait à cinq ans, à dix ans, à quinze ans… son enthousiasme, sa joie de vivre, sa curiosité, son sentiment de toute puissance. Sa naïveté. Que revoyait Takuma ?

« Logan me dirait de confronter les miens, de profiter de ma position pour en apprendre plus sur la politique du pays et de m’en servir. »

Elle leva les yeux vers le ciel.

« Logan n’a qu’à rejoindre l’armée s’il veut commander des soldats. »

Mâchoires serrées, sourcils froncés, c’était la colère qui parlait, du tac au tac. Pourtant ce nouveau pincement au cœur, ce nœud qui revenait enserrer son ventre, étaient la preuve qu’elle ne ressentait pas vis-à-vis de lui que de la rancœur.

« Et la boutique... bah, elle attendra... »

Sympa l'héritage. À moins que ce ne soit un cadeau empoisonné ? Clairement, se retrouver proprio et gérant alors qu'ils sortaient tout juste d'une école qui ne leur avait appris qu'à survivre n'était pas le meilleur plan de carrière.

« J’crois que j’ai juste envie de rester un peu loin de tout ça. Très égoïstement. J’pense qu’Aileen va faire la même d’ailleurs. En fait t’as raison, on n’est que des gosses laissés à la dérive et la transition fait mal. »

S’éloigner. Comme Jeroen, comme Enzo, comme elle. Elle ne pouvait pas s’empêcher de se trouver égoïste, elle-aussi, mais elle le voyait chez ses amis, c’était la meilleure décision qu’ils aient pu prendre. Sacrifier leur vie n’apporterait rien si ce n’était un deuil de plus pour ceux qui resteraient. Ils n’étaient pas indispensables, ils n’étaient même pas réellement importants, à l’équilibre de ce monde qui courait à sa perte. Ils étaient insignifiants. Inutiles. Tant qu’ils dérivaient, en tout cas.

« Tu vas leur manquer c’est sûr, mais ils vont se débrouiller. Et peut être qu’ils se laisseront inspirer. Ça serait la meilleure chose à faire. »

Trouver sa place, chacun la sienne, indépendamment des autres. Ils avaient vécu en huis clos pendant des années, dont deux en captivité, il était temps qu’ils apprennent à vivre autrement. Normalement. Sans devoir compter les uns sur les autres, tout en sachant qu’ils le pouvaient. Sans avoir l’impression d’être redevable, dépendant, incapable, ni d’être nécessaire, responsable, indispensable. Simplement vivre, par et pour eux-mêmes.

« Et puis tu pourras toujours revenir… »

Tout en restant à l’écart, ou bien pour s’engager, à lui de voir le moment venu. Elle saisit le bol et se releva, l’emportant avec elle alors qu’elle retournait se poster face à la baie vitrée, sirotant à nouveau paisiblement le reste de soupe. La sérénité de la nuit l’envahissait une fois de plus.

« On peut descendre sur la plage depuis ici ? »
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Jeu 6 Aoû 2020 - 1:55
« Mince je croyais que tu… enfin que c’était gratuit pour toi. Je te rembourse dès qu’on remonte. »
« Ah non c’est pas ..! … C’est pas du tout ce que je voulais dire. D’ailleurs en vrai je pense que c’est juste mis sur la note de mes parents. Enfin je suppose. Un jour j’aurais peut-être la réponse, quand ils envisageront de communiquer. »

Ah ça, la grande problématique depuis son enfance. Si lui avait appris à le faire, bien loin des influences des siens, qu’il s’agisse de sa famille ou de sa propre culture, Takuma se donnait à présent l’impression d’être un véritable inconnu ici. Un inconnu à qui ses parents n’étaient plus prêts de donner la moindre nouvelle chance.

« Bref, t’emmerde pas. Je suis à peu près sûr qu’au pire, mes parents casqueront. C’était juste un chantage odieux pour que tu manges. »

De toute manière, il n’avait pas de quoi payer le temps qu’il passait ici, ni ses propres consommations. Et puis franchement… mieux valait qu’il n’ait pas d’argent actuellement. Il n’avait pas tout à fait tendance à en faire bon usage. Ainsi, calmement, il l’avait suivie, s’était rassis, terminant son repas de son côté ainsi que son analyse de sa propre situation.

« Logan n’a qu’à rejoindre l’armée s’il veut commander des soldats. »

Un petit rire amusé passait ses lèvres. « On est d’accords. » Il n’irait pas épiloguer spécifiquement sur les implications, les réussites et les échecs de Logan. Sans doute faisait-il d’ailleurs parti des seules personnes à l’appeler ainsi, partageant une… forme d’intimité avec le directe, dont il ne voulait clairement pas. C’est sans doute le problème d’être le meilleur ami de sa… copine ? Supposément. Et d’avoir couché avec elle… Bon.

« Et la boutique... bah, elle attendra... »
« Oh ça oui, j’en doute pas, elle attend déjà depuis un mois. »

Et avec le mois, sans doute les premières factures. La trésorerie suffirait pour l’instant. Ce qui était dommage… c’était que pour être très honnête, il appréciait ça, s’être trouvé à gérer la boutique par la force des choses. Mais le timing s’avérait mauvais.

« Tu vas leur manquer c’est sûr, mais ils vont se débrouiller. Et peut être qu’ils se laisseront inspirer. Ça serait la meilleure chose à faire. »

Un regard posé sur elle. « Fuir à l’autre bout de la terre pour essayer de se trouver ? Crois moi je suis pro en la matière, je doute toujours que ce soit une option très viable dans le fond. »

Il l’avait tellement fait qu’il revenait à sa place initiale avec la sale impression d’avoir vécu bien d’autres vies alors qu’il n’avait atteint sa majorité dans certains pays que depuis peu. Un comble assez déroutant.

« Et puis tu pourras toujours revenir… »

Couper les ponts n’était pas le but en effet, mais s’entendre rappeler qu’il ne se fermait aucune porte était bénéfique.

« Oui non, j’ai pas prévu de simplement disparaitre… j’ai juste besoin.. tu vois, de couper les responsabilités deux minutes et de trouver une autre façon de faire. »

De se trouver lui-même, dans le fond. Sauf qu’il savait aussi qu’il avait eu beau traverser la moitié de la planète, il lui semblait ne pas être beaucoup plus avancé. Bien au contraire, il avait eu l’impression d’être encore plus déboussolé ici, loin de son quotidien difficilement acquis. Peut-être n’était-ce pas la bonne solution ? D’un œil distrait, il l’observait prendre quelques bouffées de son repas, ne raccrochant qu’en la voyant se relever une nouvelle fois, bol à la main.

« On peut descendre sur la plage depuis ici ? »

Un instant, il fronçait les sourcils de surprise. « Euh oui, là à droite, la vitre s’ouvre et donne un accès à un escalier qui descend jusqu’à la crique et circule sur toute une ballade le long de la côte. »

D’un geste de la tête, il désignait les lieux, avalait sa dernière bouchée, comprenant le message, abandonnant donc ses couverts après un regard vers la serveuse qui attendit qu’ils se soient éloignés. Passant la porte de verre, l’air frais cognant sur leur peau sans que ça ne gène véritablement le jeune homme, il la suivait dans la pénombre, ne tardant pas à passer discrètement devant elle, connaissant mieux les lieux éclairés par les lueurs de l’hôtel derrière eux. Quelques petites lampes incrustées dans la roche leur permettaient d’avancer en sécurité mais leur présence se faisait plus rare et finissait par disparaitre en contrebas, du côté de l’eau qui, elle n’était plus éclairée que par les lueurs de la lune.

« Et toi tu en es où en ce moment ? »

Oui, en effet, ça peut être bien de s’intéresser à ce que fait la personne qui a traversé la moitié du globe pour venir s’enquérir de ton état de santé, sachant que tu t’envoyais en l’air avec elle il y a à peine une heure de ça. Ça fait en effet partie des choses qui se font, je te félicite de cet intérêt soudain, tu n’es pas totalement un mufle.

« Il y a deux plaques terrestres qui se rencontrent dans le coin. C’est ça qui provoque ce type de paysages très escarpés. … et puis le volcanisme et les séismes accessoirement. »

Une réflexion qui n'amenait pas spécialement de réponses.
C’était l’information inutile du jour. Exprimée de manière simplifiée. Il s’était intéressé au contexte géodynamique de la région, bien sûr, le petit géni en action. Mais là, il ne faisait qu’expliquer brièvement pourquoi ils descendaient le long d'un escalier enclavé dans la roche entre les pans rocheux sur un dénivelé d’un bon 90mètres ou plus, particulièrement abrupt… et beau. C’était l’un des coins qu’il préférait concernant la localisation des hôtels familiaux, d’où sa présence ici. Les roches semblaient mordre le ciel comme un monstre endormi sorti de terre, tranchantes, brutes. Il avait toujours apprécié la force de ce paysage, l'authenticité des lieux.
Il ajoutait l'annecdote, d'ailleurs, avec un petit sourire.

« J’aimais bien le coin quand j’étais môme. J’escaladais la falaise derrière, ça rendait ma mère tarée. »

Et à raison : il y avait de quoi se fracasser les os…. Ce qui n’était jamais arrivé.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Dim 16 Aoû 2020 - 0:08
À quel point ressentait-il qu’elle non plus n’allait pas bien ? Que ses peines résonnaient en elle plus qu’en n’importe qui d’autre, qu’elle les comprenait mieux que personne ? Elle n’était pas venue là pour trouver une épaule contre laquelle pleurer, une oreille à laquelle se confier. C’était même l’inverse en réalité. Et il semblait l’accueillir, l’apprécier. Mais alors qu’il s’ouvrait à elle, lui avouait son mal-être, elle ne pouvait s’empêcher de lui en renvoyer l’image miroir, reflet de ses tourments. Sans les verbaliser, elle lui en montrait des indices. Il avait vu les cicatrices sur son corps amaigri, deviné les larmes sous ses paupières. Le contexte était différent, le résultat était le même. Deux gosses perdus, brisés, qui essayaient de se reconstruire, de recoller les morceaux, retrouver une place dans ce monde qui était le leur.

« Ah non c’est pas ..! … C’est pas du tout ce que je voulais dire. D’ailleurs en vrai je pense que c’est juste mis sur la note de mes parents. Enfin je suppose. Un jour j’aurais peut-être la réponse, quand ils envisageront de communiquer. »

L’esquisse d’un sourire aux lèvres, elle repensait à ses propres parents, leur présence, à leur manière certes, lui laissant plus de libertés, d’autonomie, pour le meilleur et pour le pire, mais présence malgré tout. Jamais n’avait-elle manqué d’amour, de tendresse, d’affection, quand bien même elle avait dû apprendre se débrouiller seule, à se relever sans leur aide lorsqu’elle tombait. Aujourd’hui, leur absence lui pesait autant qu’à Takuma, et la douleur, l’amertume, faisaient écho aux siennes alors qu’il lui laissait entrevoir une nouvelle fois les démons de son passé.

« Bref, t’emmerde pas. Je suis à peu près sûr qu’au pire, mes parents casqueront. C’était juste un chantage odieux pour que tu manges. »

Son sourire se fit plus joyeux, amusé, et elle acquiesça. Ses émotions à nouveau sous contrôle, car si elle appréciait sa prévenance, cette manière qu’il avait de la regarder et de la comprendre, ce n’était pas tellement ça qu’elle était venue chercher. C’était même plutôt l’inverse, et il semblait en être conscient, l’accepter presque de bonne grâce, finalement. Il ne faisait aucun doute que Takuma n’était pas de ceux qui s’épanchaient sur leur vie, étalaient leurs problèmes, plutôt du genre à toujours passer ceux des autres avant les siens, mais il le disait lui-même, il n’y arrivait plus, il avait besoin de s’écouter. D’être écouté.

« Fuir à l’autre bout de la terre pour essayer de se trouver ? Crois-moi je suis pro en la matière, je doute toujours que ce soit une option très viable dans le fond. »

Viable peut-être pas, mais potentiellement bénéfique, elle voulait continuer à y croire. Ça ne l’avait pas forcément été pour elle – quoique, seul l’avenir le lui dirait, et peut-être le présent était-il d’ailleurs en train de le faire. Que serait-elle devenue si elle n’était pas partie ? Que ne serait-elle pas devenue, surtout ? Un mal pour un bien ? Elle était loin d’avoir fait la paix avec celle qu’elle était, mais quelque part, elle avançait. À son rythme.

« Oui non, j’ai pas prévu de simplement disparaitre… j’ai juste besoin.. tu vois, de couper les responsabilités deux minutes et de trouver une autre façon de faire. »

Oui, il avait besoin d’être écouté, d’être entendu, surtout, alors qu’il appelait à l’aide, sans un bruit, sans un geste, plus fort que jamais pourtant. D’inverser les rôles, ne serait-ce qu’une fois. Hochement de tête. Savait-il seulement à quel point elle le comprenait ? Lentement, elle finit par se lever à nouveau et s’éloigner en direction de la baie vitrée pour laisser son regard se perdre une fois de plus à l’horizon. Des contours qu’elle distinguait mieux que son camarade dans la nuit que les lumières de l’hôtel ne suffisaient pas pour éclairer, l’océan, marrée basse, les falaises, la crique…

« Euh oui, là à droite, la vitre s’ouvre et donne un accès à un escalier qui descend jusqu’à la crique et circule sur toute une ballade le long de la côte. »

Elle retourna vers la table basse pour y déposer le bol vide alors qu’il se levait à son tour, laissant assiette et couverts, et la suivait à l’extérieur. L’air frais les rappela à la nuit encore hivernale bien que le climat fût plus sec et plus doux qu’à Londres. Elle le laissa passer devant sur le chemin qui sinuait dans la roche travaillée pour former des marches d’escaliers, bordé de lanternes à intervalles de plus en plus longs.

« Et toi tu en es où en ce moment ? »

Sourire. Forcément, il avait fallu que Takuma choisisse cet instant pour s’enquérir de son état, comme s’il savait qu’il lui serait plus facile de parler en marchant, sans risquer que leurs regards ne se croisent. Le voulait-elle vraiment, cependant ?

« Moi ça va. »

C’était presque étrange à s’entendre dire. Carrément étrange en réalité, et elle marqua une pause, sans mettre fin à la discussion, laissant simplement sa réponse en suspens le temps de se faire à l’idée de sa propre affirmation, avant de reprendre.

« J’ai pas hérité de boutique, mais j’ai trouvé un boulot de quoi payer mon loyer, rien de bien palpitant mais c’est pas plus mal. »

Comment dire que des péripéties, ils en avaient eu bien assez. Dire qu’elle ne s’ennuyait pas, ou plutôt qu’elle ne se sentait pas seule, aurait été mentir, mais ça ne durait jamais longtemps, entre ses horaires au magasin de fleurs et ses heures de ménage, elle était tout juste bonne à se glisser sous sa couette en rentrant. Peut-être la fatigue allait-elle s’estomper quand elle cesserait de faire le tour du monde tous les week-ends.

« En vrai j’avoue que je suis un peu crevée. »

Ça aussi, c’était bizarre à dire. Juste comme ça, sans même attendre de réponse au final. Elle ne cherchait pas les conseils ni la compassion, pas ce soir. Ce soir, elle se sentait juste légère, à des kilomètres de cette lourdeur qui pesait sur ses épaules, lui collait à la peau. Mains dans les poches, dos droit, elle le suivait dans la pente qui devenait raide, l’éclairage se faisant de plus en plus rare, jusqu’à disparaitre alors qu’ils atteignaient la petite plage enclavée où se déroulaient les vagues, tranquillement, contrastant avec l’écume qu’elles créaient en s’écrasant contre les blocs qui se dressaient à pic partout autour.

« Il y a deux plaques terrestres qui se rencontrent dans le coin. C’est ça qui provoque ce type de paysages très escarpés. … et puis le volcanisme et les séismes accessoirement. »

Face à l’océan, respirant l’air frais et accueillant sa morsure sur sa peau à travers les mailles de son pull en laine, observant distraitement le reflet de la lune sur la surface de l’eau à défaut de river son regard sur l’astre qui brillait dans le ciel, elle hocha la tête, assimilant les connaissances de l’homme, se souvenant de ses cours de géologie au collège avant d’intégrer Poudlard.

« J’aimais bien le coin quand j’étais môme. J’escaladais la falaise derrière, ça rendait ma mère tarée. »

Elle tourna la tête vers lui, grand sourire aux lèvres, avec un coup d’œil circulaire au relief qui les entourait.

« Tu m’étonnes. »

Elle s’attarda un court instant sur les traits de son visage qui se détachaient dans la pénombre, ses prunelles où brillait l’étincelle de celui qui repense aux bêtises de son enfance, les contours de ses os saillants. Ne prolongeant pas l’instant, faisant quelques pas en direction de la mer. Alors elle enleva ses chaussures et ses chaussettes, retroussa son pantalon, et s’avança pieds nus sur le sable froid au-devant des vagues. L’eau était glaciale, elle sentit son cœur s’accélérer, son corps entier se crisper.

« Je sais que c’est pas le meilleur moment mais ça serait dommage de pas saisir l'occasion, non ? »

Elle se retourna vers lui, l’excitation imprimée sur son visage. Et dans le creux de son ventre, un léger fourmillement alors que son cœur changaient de timbre.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Jeu 20 Aoû 2020 - 7:08
La nuit les avait dévorés, lentement, comme une amante vous enlaçant doucement, vous emportant dans un autre monde à mesure qu’ils descendaient l’escalier à flan de falaise. Un peu plus haut, ils parlaient de lui. Ici, il lui rendait la pareille, s’intéressant à son tour à son état, conscient qu’elle n’aborderait sans doute pas ce qui s’était passé à Londres et qui avait provoqué sa fuite quelques semaines plus tôt. Pourquoi le faire après tout ? S’il avait fuit au bout du monde, elle le pouvait sans doute elle aussi.

« Ça va… J’ai pas hérité de boutique, mais j’ai trouvé un boulot de quoi payer mon loyer, rien de bien palpitant mais c’est pas plus mal. »

Rien de bien palpitant. C’est sans doute pour ça que tu craquais aussi. Il n’insisterait pas pourtant, lui répondant d’un simple signe de tête accompagné d’un petit sourire amical qui se perdait dans les ombres à mesure qu’ils descendaient, englués par l’obscurité, les quelques lampiotes bardant les escaliers se faisant plus rares à mesure qu’ils descendaient tout à fait. La luminosité ici relevait de l’esthétisme plus qu’autre chose hors saison chaude. Jamais personne n’y descendait, jamais personne ne venait dévisager les flots.

« En vrai j’avoue que je suis un peu crevée. »

Un petit rire de gorge, amusé. « Il faut croire qu’on est tous crevés en fait. Dans le cadre médical je suppose qu’on dirait qu’on est en phase de décompensation… »

Ils avaient accumulé les tensions, géré l’angoisse, encaissé les différents drames et chamboulements qu’avaient été leur vie. Et maintenant que tout ça se calmait, voilà qu’ils se prenaient le retour de bâton en pleine gueule, incapables de tout à fait en gérer l’impact qui surgissait soudainement, sans qu’ils n’aient rien demandé.

Contrecoup.

A moins qu’elle se soit pris d’autres coups en cours de route ?

« Tu as emménagé à Londres ? »

Non, il ne demanderait pas ce qui s’était passé depuis. Si elle souhaitait en parler, elle le ferait mais le fait qu’elle évite le sujet alors qu’il lui demandait des nouvelles était assez révélateur à ses yeux, donc il n’insisterait pas. Elle aussi avait le droit de débrancher, c’était légitime et un besoin qu’il comprenait parfaitement en cet instant. Alors il parlait d’autre chose, expliquait la topologie des lieux, laissait entrevoir son enfance, en ces lieux qui l’avait imprégné. Sans doute un besoin de revenir en des temps qui semblaient à présent plus sereins mais qui ne l’étaient pas à l’époque. Vit-on toujours le présent de façon douloureuse pour ensuite le dévisager du futur avec nostalgie ?

« Tu m’étonnes. »

Ce grand sourire réchauffait soudainement son cœur, éloignait la glace qui s’y étendait toujours par moments, chassant la conversation plus lourde qui était revenue un peu plus tôt. Comme si dans ces ténèbres dans lesquels ils s’étaient enfoncés, disparaissant aux yeux de la civilisation, ils entraient dans un autre monde, laissant les emmerdes là, dehors.
Ils s’étaient arrêtés dans la crique, entourés des roches semblant les couper de tout, face à l’eau qui scintillait doucement et, s’il avait sentit son regard sur lui, Takuma n’avait pas bougé, laissant passer l’instant jusqu’à ce qu’il la voit s’agiter. Se tournant de nouveau vers elle, il l’observait retirer ses chaussures, retrousser son pantalon, ses yeux brillants de malice retournés vers lui.

« Je sais que c’est pas le meilleur moment mais ça serait dommage de pas saisir l'occasion, non ? »

Elle s’y était avancée, les pieds dans l’eau sous le regard amusé de Takuma.

« Tu vas crever de froid avec un bain de minuit… »

Pas exactement ce qu’il voulait dire, mais à l’instant même où ces mots franchissaient ses lèvres, avant même que son cerveau ne les intègre, quelques images passaient furtivement sur ses rétines. Le regard posé sur la jeune femme doucement éclairée par la lueur de la lune glissant sur sa peau pâle, ses traits fins, la lueur qui brillait dans ses prunelles et faisait naitre sur ses lèvres un petit sourire.
Envie fugace, brutale. Fou comme cette femme était capable d’éloigner les ombres soudainement. Ou bien était-ce simplement le besoin de déconnexion, l’envie d’être simplement de nouveau quelqu’un d’autre, détaché de ses propres démons ? L’envie, juste, d’être proche de quelqu’un, de sentir sa chaleur, sa joie, sa force. L’envie d’être autre chose qu’un gosse brisé par la vie, abandonné par les autres, assommé par les responsabilités.

« D’un autre côté, c’est le moment… »

Un demi-sourire en coin et soudainement, l’éclat de l’enfant joueur s’allume de nouveau au fond de ses prunelles sombres, captant celui, plus ardent, des iris d’acier de la jeune femme.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Mar 1 Sep 2020 - 22:46
« Il faut croire qu’on est tous crevés en fait. Dans le cadre médical je suppose qu’on dirait qu’on est en phase de décompensation… »

Elle souffla du nez en guise de rire.

« Ouais, j’crois que moi c’est plus… l’après. Tu sais quand tu t’arrêtes et que tu réalises qu’en fait t’as juste envie de… »

Tout plaquer et se barrer à l’autre bout du monde ?

« … dormir. »

Ce qui en réalité revenait exactement à la définition de décompensation. Ou du moins à une des définitions possibles. Quoique, elle n’avait aucune idée de ce qu’il voulait dire par cadre médical, mais disons que ça correspondait à l’idée qu’elle se faisait d’un burn-out. Compenser, prendre sur soi, pendant des semaines, des mois peut-être, s’efforçant de garder la hors de l’eau, de donner le change, aussi, s’épuisant à la tâche jusqu’à n’en plus pouvoir. Caitlyn n’avait pas l’impression que ce soit son cas, mais elle ne pouvait pas nier que si Takuma était parti physiquement, elle n’était pas vraiment présente mentalement.

« Tu as emménagé à Londres ?
- Oui c’est bon, j’me suis posée. »

Nouveau sourire, et l’air triomphant de celle qui annonçait fièrement un accomplissement. Loin des préoccupations de Takuma, qui repensait à leur rencontre dans la capitale Britannique, revoyait l’état dans lequel il l’avait trouvée, puis laissée alors que lui-même menaçait de craquer… Non, elle n’y était plus. Face à l’horizon, la tête vide, elle se laissait porter par les perceptions qui affluaient de toutes parts, l’odeur de la nuit, la fraicheur de la brise, le silence de la nature endormie. La présence de Takuma, à côté d’elle, sa voix qui venait donner une dimension, une histoire, à ces reliefs qui les entouraient, les surplombaient.

Et puis ce parfum d’enfance, accroché à ces rochers qu’il avait escaladés gamin, à son sourire qui venait illuminer son visage jusque dans son regard pourtant si sombre quelques minutes plus tôt. Comme s’il avait fallu qu’ils s’enfoncent dans la pénombre pour que les ombres qui planaient autour d’eux disparaissent. Elle resta un court instant à le détailler, gravant dans sa mémoire ses traits emprunts de bonheur pur. Le souvenir aurait pu être douloureux, le rappelant à cette absence qui lui pesait tant, pourtant ce n’était pas le cas. Elle finit par se tourner à nouveau vers l’océan, puis s’y avancer, pieds nus.

« Tu vas crever de froid avec un bain de minuit…
- C’est vrai… »

Quelle serait sa réaction si finalement elle se ravisait ? Cette pensée dessina sur ses lèvres un nouveau petit sourire alors qu’elle se détournait de lui. L’océan était calme, marée basse, semblait l’appeler, l’attirer à lui. Elle décrocha le bouton de son pantalon, enleva une jambe, puis l’autre, réprimant un frisson. Les pieds ancrés dans le sable, les cuisses serrées l’une contre l’autre. Elle se tourna vers l’arrière, du côté opposé à celui où se trouvait Takuma, et jeta son jean sur un petit rocher proche de l’endroit où l’escalier débouchait sur la plage.

« D’un autre côté, c’est le moment… »

Elle se retourna vers lui, croisa son regard, le soutint quelques instants, le retenant autant qu’elle s’y laissait happer. Ces yeux. Ce sourire. Elle sentait son cœur cogner contre sa cage thoracique avec puissance. Alors elle mit fin à l’échange et de détourna à nouveau pour ôter son pull et son t-shirt d’un même geste, puis dégrafer son soutien-gorge. Les bras le long du corps, elle s’avança dans l’eau glacée, mâchoires serrées, dos droit, une partie d’elle hésitant à faire marche arrière, l’autre la poussant finalement à s’y immerger d’un coup.

« Rah purée… ! »

Un grognement plus qu’une exclamation alors qu’elle s’efforçait de respecter le calme qui régnait sur la crique. Elle fit quelques mouvements de brasse pour se réchauffer, ou plutôt pour essayer d’oublier à quel point c’était froid, ainsi que pour s’aventurer plus loin, dans des eaux un peu plus profondes sans jamais perdre pied pour autant. Et puis elle se retourna, continuant à battre l’eau de ses bras et de ses jambes, ses yeux rivés sur Takuma. Redécouvrant à la lumière de la Lune les tatouages qui tapissaient sa peau, suivant les contours de sa silhouette qui se détachait de la pénombre alors qu’il s’approchait.

Et son cœur qui se remettait à tambouriner dans sa poitrine, et ce frisson alors même qu’elle avait fini par s’habituer à la température de l’eau, et cette chaleur dans son ventre noué, si agréable, alors que ses seins se dressaient et ses poils se hérissaient sous la surface. Bientôt il fut près d’elle, et elle posa sa main gauche sur son torse, cherchant son regard, son aval peut-être, avant de venir prendre ses lèvres.
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Caitlyn Louise Twain
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Jeu 3 Sep 2020 - 20:42
« Ouais, j’crois que moi c’est plus… l’après. Tu sais quand tu t’arrêtes et que tu réalises qu’en fait t’as juste envie de… » Fuir ? « … dormir. » Ah. Aussi. C’était ce qu’il avait fait les premiers jours une fois arrivé au Mexique, loin de tout.
« Je vois bien oui. »

Ils discutaient, de tout, de rien, de ce qui les amenait sur une pente glissante, mais aussi du reste, de ce qui n’avait pas d’importance, de ce qui avait été mais ne serait plus. L’envie de grimper sur ces pans rocheux, d’être de nouveau l’enfant insouciant qui rendait fous ces parents parfaitement incapables de le gérer. Pour autant ce gosse avait été abandonné, laissé pour compte, violenté psychologiquement. Ce gosse avait fini par trouver refuge dans bien des dérives. Elle était là sa pente glissante. Depuis des années. Le vide le happait sans cesse depuis toujours, qu’importe les efforts qu’il faisait pour remonter, les abysses étaient là, l’attirant sans cesse. Et pourtant en cet instant le vide sous ses pieds - plus ou moins palpable selon les jours, les années, les circonstances - ce vide n’existait plus vraiment. Il se faisait oublier, comme les murmures des abysses, il se taisait, lui laissait de l’espace. Et Takuma se laissait entraîner vers ce souvenir des bonheurs simples qui vous étreignent parfois. Un souvenir ? Oui. En train de se forger.

Et tu vas crever de froid là dedans.
- C’est vrai… »

Mais elle s’en fout.

C’était avec un petit sourire que le nippon l’observait rejeter cette réflexion, comme s’il ne faisait pas froid autour d’eux, comme si l’eau ne risquait pas d’enserrer ses chairs, cruelle température qui risquait de lui couper le souffle. Ça n’avait pas d’importance tant que brillait cette étincelle dans ses prunelles. Avec un petit sourire, elle se détournait, penchée, il la devinait dégrafer le bouton de son pentalon qui glissait bientôt le long de ses jambes fines, déclenchant un petit sourire en coin chez le jeune homme. Un petit sourire qui ne cessait de grandir alors qu’elle passait une jambe, puis l’autre, laissant le tissu au sol, délaissé dans le sable, alors que son regard ne pouvait qu’effleurer cette peau qu’il devinait brûlante. Et voilà qu’elle se tournait, accrochait son regard, le percutait plus que s’y plongeait. Il s’y serrait noyé si elle lui en avait laissé l’occasion. Douce chaleur qui se répandait dans son organisme au son des battements doucement accélérés de son cœur.

Le haut avait suivi, découvrant son dos fin, sa peau diaphane éclairée par la surface de la lune qui y dansait, les vagues décrivant sur elle des volutes argentées. Et ce bras qui part à la recherche du soutien-gorge, le dégrafe, le laisse glisser puis tomber dans le sable…

Takuma n’avait pas bougé, laissé con les mâchoires entrouvertes, bloqué dans un espace où le temps s’était arrêté, où ses démons lâchaient juste prise, le laissant se glisser à son tour à la lueur de la lune dans une bulle d’oubli. Embarqué presqu’à contre courant par Caitlyn, surgie de nulle part comme pour lui prendre la main et l’éloigner de l’abime. Qui aurait été assez con pour refuser ?

Quitte à être englouti, il préférait que ce soit par elle.

Son regard la dévorait alors qu’elle avançait toujours plus avant dans les vagues glacées, tout en elle l’appelant, frondant ses pensées, éloignant les ombres, soufflant l’onde brûlante du désir dans sa chair. Son corps disparaissait au fur et à mesure du temps dans les eaux sombres tandis que le jeune homme avançait, délaissant bientôt haut puis bas, abandonnant tissus et chaussures sur le sable, ne la quittant jamais tout à fait du regard, trop hypnotisé pour ça.

Plus d’abysses, plus de démons, plus de passé ni d’avenir, juste elle et ce scintillement magnétique. Elle, les roches qui saillaient. Elle et l’eau glacée. Elle.

Même les ombres de son passé s’effaçaient. Même celles qu’il avait pu aimer.

Car l’âme réclame parfois un sursis. Le sien se trouvait là. Maintenant.

L’impact de l’eau glacée sur ce corps dont la chaleur irriguait la peau avait semblé le plaquer un instant, lui arrachant un râle douloureux alors qu’il ne s’arrêtait pas, pourtant. La rejoindre. Approcher. Ne pas rester en arrière. Ne pas rester au bord.

L’eau glaciale glissait sur ses muscles, sa peau frissonnante s’y faisait rapidement, le corps engourdi par les flots, ses grands yeux clairs engloutissant ses prunelles à mesure qu’il la rejoignait, le cœur tambourinant contre ses côtes. Le froid, la situation, elle, il ne cherchait pas à poser de mots ou d’explications, ne cherchait pas à réfléchir, à penser au reste, à la culpabilité qui pourrait le prendre. Pour une fois, rien qu’une fois, il laissait les neurones au vestiaire, déconnectait les synapses et profitait simplement du moment. De ce regard. De cette folie. De cette spontanéité. De ce sourire. De cette mâchoire. De ces seins qu’il devinait à peine sous la surface alors qu’elle glissait vers lui, posant une main sur son torse, le temps suspendu dans l’opale de son regard. Rien qu’un souffle, deux peut-être avant qu’elle vienne prendre de nouveau ses lèvres, un long frisson courant sous sa peau. Des doigts, il effleurait la sienne, l’eau rendant ses gestes lents, la chaleur de son organisme éclatant sur leur pulpe, embrasant le sien. Comment un corps si fin pouvait dégager autant d’énergie ? Comme si elle pouvait à elle seule mettre le feu au monde entier. S’il devait se consumer tout à fait jusqu’à disparaitre, ce serait contre ce corps. Sous ce regard-là.

Tout près de ce dos où il faisait glisser une main, abandonnant l’autre contre ses hanches, qu’il attirait doucement contre lui, lâchant ses lèvres pour venir gouter à son cou, sa gorge, la naissance de ses clavicules. Il était là, ce truc sorti de nulle part, aussi improbable qu’elle, cette envie bouillante de la sentir proche de lui, de se perdre en elle, de s’abandonner, simplement, sans plus jamais retrouver la terre ferme. S’il revenait l’observer, gravant cette image dans ses rétines, d’un mouvement, il l’attirait près de lui, glissant une main sous sa jambe, l’enroulant autour de son bassin, ses doigts remontant sous cette cuisse jusqu’à la naissance du seul tissu qui restait et embrasait ses sens.
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Mar 10 Nov 2020 - 20:02
Le sommeil finit toujours par tout emporter l’espace de quelques temps. Des instants hors de tout, qui perdaient dans la brume tout ce qu’il y avait eu. L’amusement, les rires, la connivence, la fièvre… la tendresse, imprévue, importune presque. Non, elle n’avait rien à faire là mais elle y était quand même, faisant battre des cœurs inconnus, trouvant la chaleur dans des contacts qui n’étaient pas attendus. C’était contre elle qu’il avait fini par s’endormir, il ne savait trop combien de temps après que les corps aient fini par s’apaiser. Des paroles, des silences, des caresses, surtout, des contacts incessant, comme pour se gorger tout à fait de la présence de l’autre sans réellement savoir quelle ampleur accorder à ce moment. Il était là, c’était tout, et Takuma ne cherchait pas à se cacher de cette envie d’être près d’elle. Besoin évident d’humanité, de tendresse, de chaleur. Alors c’était contre elle que la nuit avait fini par tout à fait l’emporter, un bras autour d’elle, le visage enfoui entre ses cheveux et son épiderme, perdu contre ce corps brûlant qu’il avait tant désiré quelques temps plus tôt.  

Emporté loin, oui, dans un univers sans responsabilités, sans passé ni avenir, assommé par un sommeil de plomb pour la première fois depuis bien longtemps. Et pourtant, tout n’avait pas tardé à lui revenir une fois le réveil venu. Oh pas parce qu’elle n’était plus contre lui lorsqu’il était revenu à lui. Pas non plus parce qu’il avait craint qu’elle soit partie en pleine nuit sans rien dire de plus. Si ça avait été le cas, ça n’aurait rien changé. Il ne s’agissait que d’une nuit à priori. Un besoin momentané qui les avait totalement emporté non ? … Non, s’il était ne serais-ce qu’un peu honnête envers lui-même, il aurait su que ça n’était pas tout à fait vrai. Mais juste parce qu’il n’attendait rien de spécifique de ce moment. Il en avait profité mais ne lui en aurait pas voulu si elle avait disparu, laissant de cette soirée qu’un arrière goût d’impossible. D’illusion. Non, ça n’avait rien à voir avec sa main qui se refermait sur le drap vide à côté de lui puisqu’en se redressant après quelques instants, Takuma avait pu voir sa silhouette là, non loin, près du canapé.

Non, la douche froide, elle était due justement à ce foutu canapé. A ce qu’il contenait encore récemment, ce qu’il avait occulté de son esprit au lieu de profiter d’un quelconque moment de solitude pour les cacher.

Oh oui, la douche froide, elle résidait dans un simple petit sachet contenant de la poudre blanche, et à la sensation d’enclume qui s’était abattue dans sa poitrine. La drogue dure - démons de son ancien monde - entre ses doigts … l’image lui semblait tellement invraisemblable qu’elle lui sautait à la gueule.

Mâchoires serrées, il fermait les yeux une seconde sur ses propres conneries, soupirait en baissant le visage.
Coupable.
Ses doigts rejoignaient ses cheveux comme dans un réflexe en rejetant sa tête en arrière, inspirant à fond.

« Je… » Ouais, je sais même pas quoi dire en fait.

Et il retombait mollement sur le matelas avec l’impression de s’être pris une pelle en pleine gueule. Une façon de fuir ? Oui, clairement.

La voilà, la raison de sa douche froide au réveil. Perte de chaleur humaine, la fin de la tendresse et de l’illusion : retour à la réalité.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Lun 14 Déc 2020 - 9:19
S’endormir contre lui, une main sur son torse, son bras autour d’elle, son souffle dans son cou, et cette chaleur qui irradiait d’elle, chassant le froid de la nuit et celui de la solitude. Sentir sa respiration qui se faisait plus profonde, entendre son cœur qui ralentissait. Elle aurait pu sourire, attendrie, déposer un baiser dans ses cheveux… L’impression de n’avoir qu’un pas à faire pour le rejoindre au royaume de ses songes, mais se sentir sombrer dans le sien, se laisser emporter par les bras de Morphée, loin.

Le soleil n’était pas levé sur le Japon lorsqu’elle rouvrit les yeux, ce n’était que fin d’après-midi à Londres. Ses cheveux en pagaille, une jambe en dehors du drap, le poids d’une main sur son flanc et l’odeur du sel sur sa peau nue. Tout ça aurait pu être un rêve, une illusion, si improbable, et pourtant. Doucement, elle se glissa hors du lit, un frisson lui parcourant l’échine, et se dirigea vers la salle de bains, s’enroula dans un linge propre. Leurs habits étaient restés sur la plage… Elle eut un sourire, amusée. Vraiment ?

La nuit lui offrait encore son couvert, il fallait qu’elle en profite. Dégainant sa baguette accrochée à son bras, elle alla fermer la salle de bains, puis l’insonorisa d’un mouvement du poignet, et disparut. Bientôt, la voilà de retour dans un craquement sonore, avec leurs vêtements dans les bras, et elle entreprit de s’habiller avant de mettre fin au sortilège et aller déposer les affaires du jeune homme sur le lit où il dormait toujours paisiblement. Et en elle, une boule de chaleur, douce, agréable, alors qu’elle détaillait son visage détendu, ses traits légers, libres de tout ce qu’elle avait pu y lire dans la soirée.

Elle alla s’asseoir sur le canapé. Elle n’avait pas envie de partir comme ça, pas après ce qui venait de se passer entre eux. Elle n’avait pas prévu ça, ne l’avait pas envisagé une seule seconde, n’était pas venue pour. Loin de s’en faire pour sa réputation, pour l’image qu’il aurait d’elle si elle s’en allait sans demander son reste, c’était bien cette même inquiétude qu’à son arrivée, ce même souci pour celui qui avait disparu du jour au lendemain sans rien dire à personne, qui la retenaient. Et alors qu’elle s’installait, dos contre l’accoudoir, déplaçait des coussins pour pouvoir étendre ses jambes sur la banquette, elle comprit à quel point elle était loin de s’inquiéter assez.

Des sachets. Des pilules. Des seringues. Cachés sous des coussins, comme s’il n’avait pas eu le temps de les ranger. Elle se rassit, jambes vers le bas, hésita à recouvrir les drogues, à faire comme si de rien n’était. Pourtant, la voilà qui prenait un paquet entre ses doigts, sourcils froncés, comme pour en estimer le poids, la consistance. La nature. Cocaïne ? Héroïne ? Elle déglutit, son cœur s’accéléra. Depuis quand en consommait-il ? Aurait-elle pu – dû ? – le sentir, s’il était sous l’influence d’une substance ?

Un bruit en provenance du lit lui fit tourner la tête. Merde. Prise en flagrant délit, pourtant c’était lui qui venait de se faire démasquer, et elle le vit qui se décomposait devant elle, comme baissant les armes. Il ferma les yeux, soupira, baissant la tête avant de la prendre entre ses mains puis la rejeter vers l’arrière, inspirant à fond. Sa douleur la frappa de plein fouet, celle de la honte et de la pudeur, et elle pinça les lèvres, rongée par le sentiment de culpabilité.

« Je… »
« Je… »

Elle s’interrompit immédiatement en l’entendant, mais il en fit de même, comme s’il ne savait pas ce qu’il voulait dire, ni même s’il voulait dire quelque chose. Et il se laissa tomber sur le matelas, lourdement, le poids de son existence à nouveau gravé sur son visage. Merde.

« Je suis désolée, je voulais pas… »

Fouiller ? Savoir ? Après tout, elle avait bien débarqué sans prévenir, que s’attendait-elle à trouver ? Une séance de yoga et de méditation ? Un atelier d’artiste en herbe ? Des livres de cours et des fiches de révision ? Non, elle savait très bien que s’il était parti sans donner de nouvelles à personne, c’était parce qu’il n’allait pas bien. Mais jamais n’avait-elle imaginé que ça puisse être aussi grave. Qu’il ait à ce point besoin d’aide.

Alors, n’y tenant plus, elle quitta le canapé et le rejoignit sur le lit, s’assit sur le bord, la tête tournée vers lui, les mains jointes reposant sur ses cuisses. Elle aurait voulu le serrer dans ses bras à nouveau, rétablir ce contact qui s’était coupé, retrouver cette chaleur qui s’était perdue. Son appel à l’aide, silencieux, résonnait plus fort que jamais. Mais se laisserait-il encore approcher ?
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Lun 14 Déc 2020 - 20:21
Ça l’avait pris comme un véritable coup de pelle en pleine gueule. Le retour de la réalité, abrupt et froid. Takuma était mis face à ses propres merdes, se prenant de pleine face un autre aspect de sa personnalité qu’il avait mis de côté auprès d’elle. Auprès de tous, d’ailleurs. Personne à Poudlard ne savait. Personne n’imaginait. Alors la voir là, cette merde entre les doigts, ça revenait à forcer deux univers à se percuter. Et il lui semblait être au centre et s’en prendre tout le poids.
 
Qui es-tu ?
 
Lequel veux-tu être ? Serait-ce une question plus adaptée ou n’en es-tu même plus là ? Ballotté par les flots de ta propre existence, perdu entre toutes ces postures que tu as cherché à adopter. Lesquelles te correspondent vraiment ?
 
Il n’en avait rien. Ce qu’il savait, c’était que les ombres et l’angoisse se refermaient sur lui, enserrant sa poitrine d’un poids revenu. Et là, planant autour de ses cellules, l’impression que ce qui venait de se dérouler venait de disparaitre, emporté par un petit sachet de poudre blanche. Emporté par une seringue de liquide brûlant des veines avides. Emporté par l’oubli que son corps réclamait à corps et à cris. Et dans le regard de Caitlyn, il voyait qu’elle comprenait, finalement, à quel point il n’était pas juste dans le besoin. Pas juste mal. Au bord de la rupture ou déjà emporté au loin au creux d’un cannyon sans fond. Voilà ce qu’il était. Alors il se laissait retomber sur le matelas, fuyant son regard, ses jugements. Il fuyait cette réalité qui se tissait dans ses rétines. Il voulait la nier, l’oublier, revenir en arrière, s’accrocher à elle dans la chaleur des draps, pas l’affronter ainsi.
 
Mâchoires serrées, lèvres pincées, il se murait dans les ombres sans réellement savoir quoi dire.
 
Qui était cet être qui lui appuyait sur la poitrine ? Le talon enfoncé dans son plexus, il appuyait à chaque instant un peu plus fort. Et les yeux fermés, il pouvait pourtant le voir sourire de sa propre traitrise. Cette grimace moqueuse qui le prenait au tripes et le tordait d’un sentiment presqu’oublié en cet instant : la honte.
Inspiration profonde, il l’entendait se lever, sentait ses muscles se contracter doucement par réflexe.
 
Vous savez ce qui est drôle ?
Jamais il n’avait cherché à s’en cacher. Jamais il n’avait eu de parent pour véritablement s’en faire. Ou du moins semblaient-ils avoir déjà lâché l’affaire bien avant qu’il en soit là. Alors non, la culpabilité vis-à-vis d’autrui n’avait rien d’habituel, d’autant qu’il n’y avait pas de raisons qu’il lui rende des comptes. Et pourtant, cette sensation d’être exposé par ses défauts les plus profonds était bien là, ancrée en lui alors qu’elle s’asseyait à ses côtés. Son regard, il le sentait sans avoir pour autant dégagé ses paumes de son front.
 
« Je suis désolée, je voulais pas… »
 
En silence, il déglutissait, rassemblant ce qui lui restait de... quoi ? Courage. Faut-il vraiment du courage pour assumer qui on est ? Pour dégager la culpabilité de quelqu’un qui ne devrait pas la ressentir pour… Affronter son regard, déjà.
 
Une nouvelle fois, Takuma inspirait à fond, dégageant ses bras, posant de nouveau son regard sur elle et, enfin, il se redressait, coupant une seconde sa respiration avant de se forcer à dire… eh ben… quelque chose. A défaut de savoir quoi dire exactement.
 
« Ecoute, je… » C’est un début. « C’est pas grave. » Qu’elle les ai trouvé ou que tu ais ce genre de conneries chez toi, planqué dans un coin, à la fois assez pour que personne ne puisse le voir d’un simple coup d’œil, ce qui prouve que personne ne rentre jamais vraiment dans cette pièce… et à la fois mal caché, ce qui doit correspondre à un réel et profond appel à l’aide basé sur une volonté que quelqu’un sache. Que quelqu’un te sorte de là.
 
Son regard accrochait le sien, le fuyait, y revenait, s’y noyait une seconde avant de glisser sur le matelas, comme s’il cherchait à revenir à un truc plus simple, déjà nostalgique de ce qui disparaissait déjà.
 
En silence, il inspirait, cherchait ses mains des yeux pour les trouver vides. A la fois inquiet de savoir si elle l’avait toujours entre des doigts… comme s’il se devait de la tenir en dehors de cet univers… et qu’il s’inquiétait de ce qu’elle puisse en faire.
 
Allez. Parle. Exprimes-toi.
 
« J’y ai pas touché. J’ai passé 6 ans sans y toucher. Et ça fait neuf mois, quasi dix que je suis dehors. » Dingue comme on pourrait croire un junky parlant de sa sortie de cure. Ou un prisonnier sorti de taule. Pourtant, non. Il ne parlait que de Poudlard. « J’en ai passé huit sans m’en approcher. Huit mois sans jouer au con avec mes propres démons et là… » Il se taisait de nouveau, retrouvait son regard… puis levait les yeux au ciel en lâchant un profond soupir. « Là ça fait un mois que j’amoncelle ces merdes comme si ça pouvait m’aider, me soulager de les savoir là. Comme si ça avait pas d’autre sens que celui de savoir qu’un jour ou l’autre, je vais craquer et me cramer les veines. Comme si j’pouvais amasser toutes ces conneries juste-là, sous les yeux de mes parents et compter le nombre de jours que ça va prendre pour qu’ils débarquent. Comme si en foutant tout ça ici j’trouverai le moyen de… leur rappeler qu’ils sont mes parents et qu’ils sont censés m’en empêcher. Me foutre une rouste, m’aiguiller, résoudre ce qui me bouffe et juste… m’empêcher de me détruire. » Et là ? C’est beau comme appel à l’aide, non ? Comme rappel de ce qui ne lui était pas accordé. Pour autant, il se faisait l’impression de n’être qu’un pauvre ado débile, un enfant stupide qui se plaignait d’une connerie. Pourtant, la connerie, celle qu’il n’abordait pas depuis plus de dix ans, celle qu’il niait, qu’il effaçait sans un mot, n’y accordant même pas un de ces fameux sourires qu’il arborait sans cesse… eh bien, c’était bien là.
 
« Sauf que j’ai pas vu le moindre début de l’ombre de l’un ou de l’autre. »
 
Il aurait pu ajouter que dans le fond, il cherchait à détruire ce lieu particulier. A détruire les brides d’enfance, à détruire les souvenirs heureux, à détruire les brides d’innocence encore rattachées à ses jeunes années. Il aurait pu ajouter qu’il espérait si fort qu’à force de les provoquer ainsi, quelqu’un viendrait l’empêcher d’agir ainsi. Mais il se tut. C’était là déjà bien assez pitoyable.

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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Mar 29 Déc 2020 - 23:16
Qui étaient-ils ? La question existentielle, celle qu’ils se posaient tous, à un moment donné, ne serait-ce qu’une fois dans leur vie. La question qui les empêchait d’avancer, de dormir, tant qu’ils n’y trouvaient pas de réponse. La question intemporelle, celle qui reliait leur passé, leur présent et leur futur. Et Caitlyn se souvenait des fois où, il n’y avait pas très longtemps de ça, elle se l’était posée. Ces fois où elle s’était perdue de vue, avait cessé de se reconnaitre, de voir dans le miroir le reflet de celle qu’elle était.

Qui était-elle ? Une gamine insouciante, passant sa vie à arpenter les rues de Liverpool. Une ado têtue, effrontée, mais pas moins lambda pour autant, se fondant dans la masse. La petite fille parfaite, la Miss Je-Sais-Tout. Où était-elle aujourd’hui ? Aigrie ? Brisée ? Elle se rendait compte aujourd’hui à quel point elle avait été aveugle, prétentieuse, de croire que le temps et les événements n’auraient pas d’impact sur elle.

Lui, qui était-il ? Renvoyant aux yeux de tous l’image du petit génie rebelle, de l’apprenti médicomage, du clown de service à ses heures perdues, puis fuyant les regards et les responsabilités pour se réfugier dans la fortune familiale, maigre substitut de l’amour parental dont il n’avait jamais vu la couleur. Qui était-il, bouffé par une peine si démesurée, par des souvenirs si sombres qu’il s’éteignait en y repensant, pliant sous le poids d’un passé si lourd, étouffant, suffoquant.

Et ces sachets de poudre à peine dissimulés sous un coussin.

Elle se rendait compte à quel point elle était loin de le connaître. Elle n’avait jamais fait partie de son cercle d’amis, ne serait probablement jamais partie à sa recherche si elle n’avait pas été à l’origine de sa disparition, n’en aurait d’ailleurs sûrement même pas été informée si elle n’avait pas été la dernière personne à lui avoir parlé. Mais alors qu’elle croisait son regard, elle comprenait à quel point elle avait été loin d’imaginer la force du mal qui le rongeait.

Mais elle n’avait aucun droit. Elle n’avait aucune légitimité à s’immiscer ainsi dans sa vie privée, empiéter sur son espace personnel. Elle avait débarqué chez lui sans y être invitée, sans ne serait-ce que prévenir, et la voilà qui s’appropriait le plus tabou de ses secrets. Détruisant au passage tout ce qu’ils avaient construit, aussi improbable que ce fût.

« Ecoute, je… C’est pas grave. »

Ses yeux dans les siens l’espace d’un instant, plus sombres que jamais, plus ternes surtout, las et résignés à porter le poids de ce sentiment de culpabilité, de honte, d’échec. Puis la fuite. La pudeur. La fatigue.

« J’y ai pas touché. J’ai passé 6 ans sans y toucher. Et ça fait neuf mois, quasi dix que je suis dehors. »

Caitlyn souffla du nez, comme pour signifier qu’elle aurait pu lâcher un rire en réponse à en d’autres circonstances. S’il n’y avait pas cette tension dans l’air, cette lourdeur, celle du danger qui planait, des démons qui rôdaient comme des vautours.

« J’en ai passé huit sans m’en approcher. Huit mois sans jouer au con avec mes propres démons et là… »

Nouveau croisement de regards, et nouveau pincement au cœur alors qu’il levait les yeux au ciel, soupirait profondément. Dégoût, déception. Puis rage sourde alors qu’il reprenait.

« Là ça fait un mois que j’amoncelle ces merdes comme si ça pouvait m’aider, me soulager de les savoir là. Comme si ça avait pas d’autre sens que celui de savoir qu’un jour ou l’autre, je vais craquer et me cramer les veines. Comme si j’pouvais amasser toutes ces conneries juste-là, sous les yeux de mes parents et compter le nombre de jours que ça va prendre pour qu’ils débarquent. Comme si en foutant tout ça ici j’trouverai le moyen de… leur rappeler qu’ils sont mes parents et qu’ils sont censés m’en empêcher. Me foutre une rouste, m’aiguiller, résoudre ce qui me bouffe et juste… m’empêcher de me détruire. »

Caitlyn déglutit, voyant la fin venir.

« Sauf que j’ai pas vu le moindre début de l’ombre de l’un ou de l’autre. »

Alors elle soupira, baissant les yeux une fois de plus. Que répondre ? Que pouvait-elle bien répondre à une telle détresse, à un tel désespoir ? Un tel manque. Une telle rancœur. Qui était-il ? Le gamin jamais assez, jamais à la hauteur ? L’ado révolté, dissident, ou au contraire excentrique, peu importe, tant que ça attirait les regards, l’attention ? À quel point avait-il été ignoré, négligé, abandonné, pour trouver refuge dans la drogue ?

« Ouais… »

Et cette envie de le prendre dans ses bras à nouveau, de le serrer contre elle. De lui dire qu’elle était désolée, tellement désolée. Mais ce n’était pas son étreinte qu’il attendait. Ce n’était pas ses remords qu’il espérait. Alors elle replia ses genoux contre sa poitrine et enroula ses bras autour, posant son menton dessus, recroquevillée en équilibre sur le bord du lit. Sans qu’à aucun moment l’idée de s’éloigner ne lui traverse l’esprit.

« Et si moi j’ai envie de t’empêcher de te détruire, je fais comment ? »

Elle n’était pas sa mère, elle n’était même pas son amie, ou du moins ne l’avait jamais été jusque-là, et elle savait qu’il n’avait pas envie de lui imposer ce rôle, cette responsabilité, mais c’était trop tard. Elle n’rirait pas à l’encontre de ce qu’il voudrait, n’outrepasserait ses droits plus qu’elle ne l’avait déjà fait, mais elle n’allait pas non plus fermer les yeux et faire comme si elle n’avait pas vu.

« Tu sais que c’est pas en te faisant du mal que ça va… »

Les faire venir ?

« … te faire sentir mieux ? »

Elle releva les yeux vers lui. Oui, il savait, elle savait qu’il savait. N’importe qui savait. Mais face à la souffrance psychique, il n’était pas rare que la douleur physique apparaisse comme une promesse de délivrance.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Mer 30 Déc 2020 - 0:56
La gueule qui s’écrase sur le bitume, l’ascenseur émotionnel. Coup de dépressurisation, le monde semble se replier soudainement, l’air s’alourdit, vient à manquer. Un coup de tonnerre, coup de solitude, coup de gueule, coup de nerf, coup de révolver en pleine face. Il n’avait rien vu venir, comme si le temps de quelques heures, tout s’était simplement mis en suspens, l’envie s’était tue, ce qui lui déchirait l’âme avec ferveur depuis des mois avait fini par s’apaiser. Pourtant la foudre était là de nouveau, elle fendait l’air, faisait trembler le sol, tordait ses poumons, vrillait ses nerfs. Elle était une ombre qui se penchait à son oreille pour lui souffler quelques mots infâmes. La litanie lugubre balancée à la gorge du fautif. Celle qui lui intime calmement en enserrant sa trachée pourtant, avec tant de forces, qu’il est démasqué.

C’est tellement plus simple, pourtant, de pouvoir être quelqu’un d’autre. De pouvoir se targuer de plus de simplicité, de recul, d’intelligence. Pouvoir se croire solide, fier, valable. Pouvoir nier, feindre. Mais l’opale de ses iris voyait clair dans son jeu.
C’est quand même fou non ? Il avait réussi à passer pour un abruti incapable, illettré, stupide, pendant deux ans à Poudlard. Deux ans sans que personne ne se doute qu’il pensait pourtant plus vite, plus précisément que la majorité de ceux qu’il croisait. Deux ans à apprendre mieux que n’importe qui, à rattraper son retard, à dépasser les autres, parfois. Deux ans. Avant d’être démasqué, de le prendre avec amusement.

Et deux ans de plus pour qu’au détour d’une chambre d’hôtel une parfaite inconnue dont il découvrait le corps, les râles, quelques heures seulement plus tôt, ne se mette à le percer à jour. Brutalement. La foudre, oui, elle le transperçait de part en part. Alors il admettait, se justifiait, posait des mots. Comme un gosse prit en flagrant délit, comme un adulte qui sait qu’il ne sert à rien de nier l’évidence, que les maux ont besoin d’être partagés pour être soignés. Il ne fuyait pas, ne se planquait pas, ne ruait pas comme une Jordane aurait pu le faire. Il ne se murait pas dans un positivisme absurde comme Sovahnn en était capable. Il disait simplement les choses, parce qu’il n’était pas idiot et qu’il savait s’analyser. Mais savoir, comprendre, ça ne lève pas la chape de plomb de la douleur.

Et parler, ça n’empêche pas de se sentir minable.

Bien au contraire, à chaque mot qu’il prononçait, il lui semblait un peu plus entendre un enfant parler. L’enfant qu’il était à l’époque. Celui qui cherchait des excuses à ses dérives. Celui qui appelait désespérément à l’aide sans qu’on ne l’écoute.

Lentement, un mot de remplissage sur les lèvres, Caitlyn venait retrouver le lit sur lequel il était toujours assis, les jambes sous la couverture, les mains au dessus, les doigts qui étaient venus s’y crisper sans qu’il ne se rappelle quand il les avait reposé là. Et elle ? Elle, elle ne fuyait pas. Elle s’asseyait sans vraiment le regarder, les jambes repliées contre elle, en équilibre sur le bord du lit.

Il aurait pu sourire de l’ironie s’il en avait cependant eu envie. Un géni percé à jour. Une posture recroquevillée en équilibre. C’était quelque chose qu’il avait déjà vu quelque part non ? L.

« Et si moi j’ai envie de t’empêcher de te détruire, je fais comment ? »

Cette fois, en revanche, il avait sourit en douceur.

L’idée d’un troisième round en oubliant tout ça, ça serait prétentieux ?

« Si j’avais la réponse, ça m’arrangerait aussi crois moi. »

Les réunions, les cures, il connaissait. Rien n’avait jamais fondamentalement aidé.

« Tu sais que c’est pas en te faisant du mal que ça va… »

Me faire compter ?

« … te faire sentir mieux ? »

Un petit sourire, un souffle las, ironique.

« Je sais que ça n’améliorera rien, et que ça sera contreproductif. » Sera. Pas serait. « Sinon j’aurais déjà sombrer je suppose. Mais c’est là, ça.. m’arrache les nerfs à chaque seconde. » Il ramenait ses jambes sous lui, en tailleur, courbait le dos, passait une main dans ses cheveux, ramenant ses mèches en arrière dont quelques unes échappaient à ce carcan pour retomber, lâches, sur ses paupières mi-closes. « Tu sais, ça faisait du bien de… je sais pas. D’appartenir à un truc pendant quelques heures. »

Il n’irait pas dire ‘de compter’, parce que ça aussi, ça aurait été prétentieux. Mais c’était là. La tendresse, la chaleur, l’humanité, simple, sans contrainte, sans… demande. Ça faisait du bien.

« D’être avec quelqu’un sans… attentes. »

Aileen, Alec, Logan, plus ça allait, plus il avait dû prendre un rôle qui n’était pas le sien, à sans cesse veiller sur les uns et les autres. A agir. Des trucs cons parfois, des choses basiques, mais tellement baignées de responsabilités qu’au bout d’un moment, il ne savait plus vraiment pourquoi il les faisait. Ou plutôt, si, il savait. Mais le sens lui échappait pourtant. Sans doute parce que ça n’était pas à lui de faire ça.

Lentement, il redressait le visage, accrochait son regard sur ces traits qui ne se tournaient pas vraiment vers lui. Si fins. La lumière qui caressait sa peau y courrait, fluide.

Ouais, ça faisait du bien. De n’être personne de spécifique, quelques instants.

« Même si tu le veux.. et vu que t’es foutue de traverser le globe pour juste voir comment je vais, j’en déduis que c’est pas une hypothèse… mais même dans ce cas-là, c’est pas ton rôle et t’en as pas le pouvoir. Ni toi, ni mes parents, ni personne d’autre. Personne ne peut m’apprendre à aller mieux, c’est un truc que je dois faire seul. »

Un demi-sourire sur ses lèvres.
Il le savait, n’en demandait pas tant aux autres. Mais il faudrait apprendre à avancer, encore et encore, un pas après l’autre. Et le chemin serait long. Il n’avait sans doute jamais véritablement quitté la route, quoi qu’il en pense. Alors oui, ça prenait du temps, depuis sa première dose dans un foyer, auprès d’un type dont il ne se souvenait même pas du nom. Et ça n’était pas terminé.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Dim 21 Fév 2021 - 8:26
Combien de fois aurait-elle pu se poser la question de ce qu’elle faisait là ? De ce qu’elle faisait tout court ? Elle ne s’arrêtait pas pour réfléchir, pour hésiter, se contentait de faire. D’être dans l’instant présent, pleinement. Sans chercher à fuir, sans pour autant s’imposer outre mesure. Là, tout simplement. Et plus rien d’autre n’avait d’importance que ce qui émanait de lui en cet instant. Son dos courbé, côtes saillantes sous sa peau noircie, si diaphane pourtant. Sa nuque nue, tête baissée, des mèches gris-bleues tombantes devant son visage comme un rideau. Sa fragilité, sa vulnérabilité, en cet instant. Et à nouveau cette envie de venir prendre ses lèvres, de plonger ses yeux dans les siens, comme pour lui faire oublier, ne serait-ce que l’espace d’un instant, le vide qui l’emplissait en cet instant.

« Je sais que ça n’améliorera rien, et que ça sera contreproductif. Sinon j’aurais déjà sombré je suppose. Mais c’est là, ça... m’arrache les nerfs à chaque seconde. Tu sais, ça faisait du bien de… je sais pas. D’appartenir à un truc pendant quelques heures. D’être avec quelqu’un sans… attentes. »

Elle sentait son regard sur elle, la détaillant à la lumière du jour levé depuis de longues minutes déjà. Une partie d’elle aurait voulu poser une main sur la sienne, l’attirer contre elle peut-être. Mais elle n’en fit rien. Toujours sans réfléchir, sans se poser de questions, sans peser le pour ni le contre, se contentant de laisser son corps réagir comme il le faisait sans que le cerveau ne s’en mêle. Et en cet instant, son corps n’avait pas envie d’imposer son contact, son poids, à celui de Takuma. Voulait lui laisser sa liberté, celle de la rejoindre, ou de rester là à l’observer, même celle de s’éloigner.

« Même si tu le veux… et vu que t’es foutue de traverser le globe pour juste voir comment je vais, j’en déduis que c’est pas une hypothèse… mais même dans ce cas-là, c’est pas ton rôle et t’en as pas le pouvoir. Ni toi, ni mes parents, ni personne d’autre. Personne ne peut m’apprendre à aller mieux, c’est un truc que je dois faire seul. »

Elle baissa la tête plus qu’elle ne la hocha, légèrement, sans la détourner mais toujours sans totalement lui faire face. Sans attentes, oui. Il avait fui les responsabilités, fui ce rôle qu’il n’était plus en mesure de jouer et qui n’aurait jamais dû être le sien. En imposer à autrui, aussi volontaire et bienveillant soit-il, aurait les mêmes conséquences, et il ne voulait pas la voir fuir à son tour. Elle le laisserait apprendre à aller mieux, à avancer un pas après l’autre. Prendrait simplement des nouvelles de temps en temps.

The End.
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