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Make it Rain - Caitlyn

 :: Autour du monde :: Autres Continents :: — Asie
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Jeu 16 Avr 2020 - 14:39
Premier weekend de mars

Qu’est-ce qu’il foutait au juste ? Le corps avachi, les doigts posés sur ses yeux, les mains qui glissaient dans ses cheveux dans un soupir lasse, Takuma restait sur le bord du lit, l’esprit préoccupé, incapable de faire un stop à toutes ces pensées douloureuses qui le hantaient sans cesse. Il aurait dû aller mieux ici non ? Loin de tout ça. Il avait prit le large, cherché à fuir, fait ce qu’il faisait si bien quelques années plus tôt, s’évadant, se réinventant. Il sentait qu’il arrivait pourtant au bout de cette combine. Ses anciens démons étaient de retour et il ne savait pas comment faire pour ce sortir de cette glue sordide. La culpabilité cognait à son crâne, ses parents lui avaient mis un ultimatum, refusant pour autant de lui parler, ignorant intégralement cet appel à l’aide pourtant évident qu’il leur envoyait. Il n’avait pas changé à leurs yeux manifestement. Ils ne savaient pas qui il était devenu, ce qu’il avait traversé, comment il avait fait pour affronter ça. Ils n’en savaient rien, alors il resterait le pauvre gosse paumé et violent qu’il avait pu être enfant.
Et il lui semblait que c’était très exactement ce qu’il était en cet instant. Un gosse paumé, qui ne demandait qu’une chose : se vautrer dans l’autodestruction. Mais au lieu de la fange, il était là, dans une putain de chambre d’hôtel de luxe. Sauf qu’il y avait des pilules derrière lui. De la poudre. Des seringues. Il avait tout. Putain de camé addict. Putain de consommateur du grand monde qui était capable d’acheter tout et n’importe quoi, juste pour se rassurer. Pour savoir qu’il avait tout. Mais il n’avait touché à rien. C’était là. Ça pulsait dans ses veines. Ce besoin d’oubli, de déconnection absurde mais total l’englobait, murmurait sans cesse à ses oreilles qu’il suffirait d’un geste, de quelques minutes, et il n’y aurait plus rien. Toutes ces voix se tairaient. Il n’aurait plus à souffrir, plus à penser.
Ouais… plus aucune pensée. C’était surtout ça.

Pourtant il s’était levé, s’éloignant du lit, sortant sur le balcon, accoudé à la rambarde, il regardait hommes d’affaires et touristes profiter des lieux sublimes, conscient qu’il n’avait rien à faire là. Ça n’était simplement pas son univers. Rien de tout ça ne lui ressemblait. Mais est-ce qu’il pouvait vraiment retourner là-bas. Affronter les autres, ceux qu’il avait lâché, et, surtout, reprendre comme avant. Il ne tiendrait pas. Cette idée simple faisait gonfler en lui une boule d’angoisse innommable.

Sur le lit, un texto, en brouillon, non envoyé.

- Salut Enzo. J’ai besoin d’aide. -

Et l’adresse.
Mais l’écran s’était éteint sans qu’il n’ait fait le moindre geste pour envoyer cet appel à l’aide. Parce qu’il n’était pas sûr de le vouloir. Pas sûr de ne pas vouloir se laisser glisser et oublier. Pas sûr de vouloir imposer ça à qui que ce soit non plus. Pas sûr d’en avoir simplement la légitimité.
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Takuma Ishida Hayato
Génie de supérette
Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Dim 26 Avr 2020 - 20:34
Février 2016
Les 3 derniers week-ends

Différentes villes du Japon

Le premier trajet avait été long. Les suivants aussi. Longs et éprouvants. Elle avait mis la matinée et une partie de l’après-midi pour se frayer un chemin entre les différents Portoloins, avançant de capitale en capitale, attendant des correspondances, parfois à l’autre bout de la ville qu’elle ne connaissait pas, dans des pays dont elle ne parlait pas la langue. Paris, Istanbul, Dubai, Mumbai, Singapour, Tokyo. La nuit était depuis longtemps tombée lorsqu’elle fit son premier pas au Japon. Sa montre affichait midi passé.

C’était encore l’effervescence dans les rues de Tokyo, centre. Les gratte-ciels, les billboards, les fast-foods et les cinémas… mais surtout les hôtels. Elle sortit son téléphone, retrouvant les adresses qu’elle avait enregistrées, résultat d’une recherche rapide. Takuma avait parlé de l’hôtel de ses parents, il avait suffi qu’elle tape son nom de famille dans google pour apprendre qu’il y avait effectivement une chaine d’hôtels au nom de Hayato. Elle n’était pas sortie de l’auberge. Réajustant son sac sur son dos et enfonçant sa capuche sur sa tête, elle se mit en marche.

Le premier week-end, elle visita les trois hôtels de Tokyo et les deux à Yokohama. Celui d’après, elle en visita dix autres, dans une demi-douzaine de villes. Celui d’encore après, rebelote. En trois semaines, elle était devenue la spécialiste du réseau de portoloins Japonais, ainsi que de celui reliant Londres à Tokyo. Mais pas de trace de Takuma ni de ses parents. Et elle rentrait éreintée le dimanche à minuit, s’endormait comme une loque, ne laissant pas la place aux cauchemars de hanter ses nuits ou ne s’en souvenant pas.

* * *

Samedi 05.03.2016
À la tombée de la nuit

Kamaishi, Japon

« Bonjour, je cherche le fils de M. et Mme Hayato.
- Et vous êtes ?
- Une amie de l’école, on avait prévu de se voir. »

Elle avait fait toutes les grandes villes, il ne restait plus que les quelques hôtels implantés sur les côtes, pas moins prisés pour autant. Elle en était au quatrième en remontant la côte est depuis Tokyo. Elle avait rapidement compris qu’elle devait cacher ses cernes et son teint pâle, soigner ses cheveux ternis et ses choix vestimentaires, si elle ne voulait pas que le personnel d’accueil la regarde de travers. Elle jouait à merveille la touriste européenne.

« Un instant. »

Beug. Un instant ? Un instant ?!

« Non attendez ! C’est une surprise. Dites moi juste dans quelle chambre il est. »

Une surprise. Alors qu’elle venait d’affirmer qu’ils avaient prévu de se voir. Bien joué, la pro du mensonge et du jeu d’acteur. Mais à sa grande surprise, malgré l’air quelque peu suspicieux du réceptionniste, il lui indiqua le chemin et elle se précipita dans l’ascenseur. À peine arrivée dans le couloir, l’odeur de son camarade lui confirma sa présence. Elle s’approcha de la porte au fond du couloir, donnant sur une suite orientée vers l’est, comme à tous les étages. Resta quelques instants immobile, retenant presque sa respiration. Il était là. Il devait être là.

Et puis elle toqua à la porte.
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Caitlyn Louise Twain
Ptite tête boule de poils
Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Jeu 30 Avr 2020 - 11:41
Il ne les avait pas encore vus. Ils savaient qu’il était là pourtant, mais pas un seul membre de la famille n’avait daigné l’approcher. Ils avaient sans doute tous bien trop à faire pour ça. Ça avait toujours été le cas, il n’y avait donc pas de raisons pour que les choses changent de nouveau pour Takuma et les siens. Il s’était tellement battu pour éloigner cet aspect de lui-même. Pour s’arracher de cette dépression qui marchait à ses côtés comme une ombre depuis son plus jeune âge. L’impression d’être abandonné, laissé de côté, inutile, délaissé, le bouffait sans cesse en cet instant. Incapable de s’arracher à quelque chose qu’il pensait avoir vaincu. Il n’était même pas capable de faire ça, une réalité à la fois pragmatique et essentielle pour lui. Jusqu’ici, Takuma s’était contenté de profiter des plaisirs de la vie, de jouer avec celle-ci, de prendre du plaisir même dans les pires situations.  Il avait cherché à prendre les choses en main, à aider Aileen, à agir au mieux, à suivre même, les directives de Logan. Pourtant il lui semblait avoir tout perdu à l’instant même où Dakota l’avait quitté. Comme si plus rien n’avait de foutu sens. Et aucun de ses efforts ne semblait porter ses fruits. A force de maintenir le foyer en dehors de l’eau, il s’était simplement épuisé à la tâche, comme Enzo l’avait prévu.
Tu dois prendre du temps pour toi. C’était ce qu’il faisait. En fuyant les responsabilités, en laissant aux autres le soin de se débrouiller, de s’occuper d’eux, en se coupant de tout, il espérait réussir à retrouver un nouveau souffle. Loin de l’agitation de Londres, dans le calme de la côte, il avait voulu se retrouver. D’un autre côté, comment est-ce que le gamin des rues qu’il avait fini par devenir après avoir fugué pouvait se retrouver lui-même en s’enfermant dans un hôtel de luxe ? Ça n’avait pas de sens, il le savait parfaitement. Mais s’il était capable de trouver des merdes et de les ramener dans sa chambre… s’il s’oubliait là, dehors, il savait qu’il plongerait.

Accoudé à la rambarde, Takuma fixait la foule aristocratique des hommes d’affaire profiter des lieux, décompressant avant leurs prochains rendez-vous. Un univers dans lequel il ne s’était jamais senti à l’aise, pourtant conscient qu’il devrait reprendre l’affaire familiale un jour. Mais il avait fuit, comme il le faisait toujours. Ça ne lui ressemblait pas à l’époque, de devenir l’un de ces pingouins en costume. A présent, il ne savait simplement pas ce qui lui ressemblait. Il lui semblait avoir revêtu trop de masques différents, assez pour ne plus savoir qui il était dans le fond.

Derrière lui, le bruit caractéristique d’une personne toquant à la porte le sorti de ses rêveries douloureuses. Enfilant un jean par acquis de conscience – pas de t shirt, il n’y avait pas de traces de piqure à cacher, pas encore – il était allé ouvrir, s’attendant à trouver une femme de ménage, un repas qu’il aurait oublié ou, comble du comble, l’un de ses parents. Mais en faisant pivoter le battant pour découvrir, les yeux ronds, Caitlyn.

« Oh.. Salut. »

Oui, le choc n’était pas dissimulé. Il la dévisageait, comme pour s’assurer qu’elle était bien là devant lui, qu’il ne s’agissait pas d’une hallucination étrange. Mais non, Caitlyn était bien là, de l’autre côté du monde, devant sa porte de chambre. Ils ne se connaissaient pas vraiment, outre les rapprochements induits par leur maison commune et le fait qu’il ait dormi pendant de très longs mois sur le canapé de la salle commune. S’il n’y avait pas eu l’événement dans la ruelle, ils ne se seraient sans doute jamais revus. Et il l’avait laissée tombée, abandonnée, laissée de côté, refilant la crise à quelqu’un d’autre.

« J’crois que de tous les entêtés que je connais, t’es la dernière de la liste que j’aurais imaginé débarquer ici. »

Il en restait sur le cul, choqué, pris de court.

« Tu.. Entres, j’t’en pris. »

Rester torse nu dans le couloir en plein hôtel chic ? Déjà qu’il faisait particulièrement tache dans le paysage avec son corps bardé de tatouages et sa coiffure…. Le retour de sa culture lui indiquait de l’éviter et ce, même s’il était dans un hôtel touristique qui se détachait des codes.

« Ça… va mieux ? »

Il le sentait, qu’il n’agissait pas avec autant d’assurance que d’ordinaire. Fatigué de faire semblant, de dégager une énergie dont il ne disposait actuellement pas. Et en parallèle, c’était tout ce qu’il trouvait à dire. S’inquiéter pour elle plutôt que d’admettre l’évidence. Dans l’histoire, c’était sans doute lui qui s’enfonçait le plus actuellement.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Dim 3 Mai 2020 - 17:50
Il était là. Derrière cette porte, dans une chambre probablement luxueuse à l’image de tous les hôtels qu’elle avait visités ce dernier mois. Il devait être là. Elle avait essuyé des échecs sans jamais perdre espoir, sans jamais baisser les bras, revenant inlassablement à la charge comme investie d’une mission. Carrément investie d’une mission, en réalité. Celle de venir en aide à quelqu’un qui avait disparu après avoir tenté de l’aider. Mais, si proche du but, elle n’était pas sûre de pouvoir encaisser une nouvelle défaite. L’espoir de le trouver enfin était si fort qu’elle en avait la boule au ventre. Un bruit attira son attention et elle soupira de soulagement. Il était là. Il arrivait. Il ouvrit la porte.

« Oh.. Salut.
- Salut. »

Presque timide, sur la retenue quoi qu’il en soit, elle essayait de cacher sa gêne sans chercher à paraitre à l’aise pour autant. Ni l’un ni l’autre ne lui semblaient légitimes, alors qu’elle se tenait là, sur le pas de sa porte. Il la dévisageait sans comprendre, et elle observait chacune de ses réactions, chacune de ses expressions. Ses yeux ébahis injectés de sang et creusés de cernes, son corps à moitié nu immobile comme si le temps s’était arrêté. Derrière lui, des vêtements sur le lit défait, la porte vitrée ouverte sur le balcon. Et son odeur qui planait partout autour. Depuis combien de temps vivait-il là, sans jamais sortir, sans jamais laisser qui que ce soit d’autre rentrer ?

« J’crois que de tous les entêtés que je connais, t’es la dernière de la lise que j’aurais imaginé débarquer ici. »

Elle eut un petit rire nerveux. Au moins, il ne lui avait pas claqué la porte au nez. Qu’aurait-elle fait si ça avait été le cas ? Face à lui et à son étonnement, elle était tentée de s’excuser, faisait tout pour ne pas paraitre intrusive. Pourtant, elle n’aurait probablement pas résisté à l’envie d’aller le confronter s’il avait cherché à l’esquiver. En attendant, elle restait là à l’observer qui n’arrivait pas à se défaire de son air abasourdi, lui laissant la place et le temps dont il avait besoin pour se ressaisir.

« Tu.. Entre, j’t’en prie.
- Merci. »

Politesse. Comme s’il ne leur restait rien d’autre que des règles inculquées par la société dans laquelle ils évoluaient. Mais loin d’être l’essence de ce qu’ils étaient, il s’agissait au contraire d’un masque, d’une muraille, d’une des dernières défenses qu’ils déployaient lorsqu’ils étaient blessés, fragiles. C’était ça ou la violence. Elle ne le savait que trop bien.

« Ça… va mieux ?
- Oui, merci. »

Elle lui sourit. S’avança dans la chambre, chaussures, veste et sac déposés à l’entrée. Donner quelques détails lui aurait probablement permis de se raccrocher à quelque chose, n’importe quoi, d’autre que son propre mal-être qu’elle devinait sans aucun mal. Son dernier SMS avait été on ne peut plus clair. Son langage corporel, entre fatigue et lassitude, ne faisait que le confirmer.

« Et toi ? »

Elle tentait le coup. Ne savait toujours pas comment se comporter, sur quel pied danser. Après tout, elle ne le connaissait pas plus que ça. La seule chose qu’ils avaient partagée en dehors de la salle commune avait été ce rôle de soignant qu’ils avaient assuré au pied levé quand Poudlard avait ouvert ses portes aux les rescapés de Salem. Elle restait là au milieu de la pièce, tentée de rejoindre le balcon ou bien le canapé pour se redonner une contenance.

« Désolée de débarquer comme ça sans prévenir. »

Politesse, encore et toujours. Qui d’entre eux allait craquer en premier ?
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Dim 3 Mai 2020 - 19:13
Politesse. Comme un réflexe, une barrière pour ne pas tout à fait sombrer. Takuma était pris de court, épuisé de tout, de lui-même comme des autres, de la situation autant que de sa propre histoire. Il n’était pas le genre d’hommes qui se réfugiait dans la violence dès qu’il commençait à douter. Après avoir vécu avec Alec, clairement, cet exemple lui sautait facilement à la gueule, lui qui s’en prenait régulièrement lorsque ça dégénérait. Une situation qu’il avait encaissée pendant des semaines. S’il était bon dans bien des domaines et parfaitement capable de soutenir un duel avec ce crétin, Takuma n’était simplement pas violent et il fallait croire que sa résilience prenait le pas à présent. Qui aurait pu penser que sous le clown de service se cachait ce type si morose ? Qui aurait pu penser que lorsque le gamin des rues arrivait à bout de route, c’était bien le fils d’aristocrate qui ressortait. Une réalité qu’il ne supportait pas quelques années plus tard et pourtant, le voilà ici, la peau bardé de tatouages, le crâne en partie rasé, les cheveux toujours teints, mais bel et bien présent en plein dans un hôtel de luxe, capable de s’interroger sur le bien fondé de son apparence ou de son comportement pour les affaires familiales.
Est-ce qu’il grandissait, ou est-ce qu’il ne savait juste plus comment se situer ? La question restait ouverte.

Le jeune homme s’était effacé, la laissant entrer dans la pièce, l’accueillant par des termes plus que basiques. Entre. Merci. Ça va mieux ? Oui, merci. Et toi ?
Merde, le genre de conversation gravée dans le marbre depuis des décennies. Tout pour ne pas entrer dans le vif du sujet. Ils se comportaient comme des étrangers et l’étaient, dans une certaine mesure. Pourtant, ce qu’ils avaient traversé aurait dû les rapprocher tout naturellement. Mais le temps faisait son œuvre, les douleurs également. Assez pour qu’il ne réponde pas à cette simple question « et toi ? ». Takuma s’était contenté de hausser des épaules, fermant la porte derrière lui, l’acceptant définitivement dans son antre. Pourquoi avoir fait ce choix ? Takuma avait commencé par se balader de pays en pays pourtant, à commencer par le Mexique. Alors pourquoi être venu se terrer soudainement ici, comme si se rapprocher de ses origines et du carcan familial pouvait aider ? Un appel à l’aide, sans doute. Auquel personne ne répondait.

« Désolée de débarquer comme ça sans prévenir. »

Sauf elle, sans doute. Pourtant, il n’avait rien demandé. Il avait même évité tout particulièrement tout ce qui pourrait réellement faire réagir ceux qui étaient proches de lui. Ceux qu’il attendait au tournant. Ceux qui auraient pu se retrouver devant cette porte. Mais il ne leur avait donné aucune possibilité de faire ça, de venir à son secours. Ni Aileen, ni Enzo. Sans doute parce qu’il estimait qu’ils avaient déjà bien trop à gérer et qu’il n’en valait pas le coup.
Mais elle ? Non, il ne l’attendait pas.

« J’aurais bien eu envie de te dire une banalité du genre ‘pas de soucis, ça ne me dérange pas’… mais j’pense que vu la situation on a dépassé ça. »

Il était clair qu’il n’allait pas bien. Tout comme elle n’allait pas bien le mois précédent. Les banalités, ça allait bien, mais ça ne suffirait pas.

« Tu as réellement fait tous les hôtels Hayato du pays ? »

Même mal en point, il était loin d’être idiot, le lien, il l’avait fait dès l’instant où elle était apparue devant ses portes. Mais qu’une quasi inconnue, alors qu’il n’y avait même pas un semblant d’amitié d’instaurée entre eux, se mette à parcourir littéralement le pays à l’autre bout du monde, dans une langue qu’elle ne parlait pas… ça le laissait sur le cul.

Jusque là, le jeune homme était resté à la porte, se laissant manifestement une possibilité de fuite. Il s’était alors décidé à la rejoindre dans la pièce, venant se poser sur le dossier du canapé, en face du lit. Un regard vers les coussins. Ce qu’ils masquaient n’était pas visible. Une chance ou un vieux réflexe ? Sans doute la seconde option.

« J’suis désolé, je t’ai lâchée la dernière fois. »
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Dim 3 Mai 2020 - 23:19
Un appel à l’aide. C’était bien ce dont il s’agissait là. Un cri muet, étouffé dans le brouhaha des autres éclats de voix, de rires, de larmes. Une disparition ici, une apparition là, des silences, des messages. Tant de formes différentes de ce même appel. Pourtant, Caitlyn avait l’impression d’être la première à y répondre. À l’entendre ? Non, ils avaient été plusieurs, mais manifestement, elle était la seule à avoir fait un pas d’une telle envergure. Et c’était le cas de le dire. Elle avait mis du temps, deux bonnes semaines alors qu’elle chassait ses propres démons, avant d’apprendre la nouvelle, de comprendre le rôle qu’elle avait joué, et de prendre sa décision. Sans en parler à personne. Pas même à Alec. Pas même à Takuma.

« J’aurais bien eu envie de te dire une banalité du genre ‘pas de soucis, ça ne me dérange pas’… mais j’pense que vu la situation on a dépassé ça. »

Elle eut un nouveau petit rire, plus un soupir qu’autre chose en réalité, devant l’ironie de la situation. Des amis, des vrais, n’auraient pas eu besoin de s’annoncer, de demander l’autorisation pour débarquer chez lui, lui demander des comptes. Pourtant, c’était elle qui se tenait là, au milieu de sa chambre, comme si c’était la chose la plus normale qui soit. Mais effectivement, ils n’en étaient plus à ça près, surtout vu les circonstances. Car clairement, les raisons de sa venue étaient évidentes, aussi bien la cause que l’intention, ils n’allaient pas se mentir.

« Tu as réellement fait tous les hôtels Hayato du pays ? »

Se mentir non, mais rien ne les empêchait de tourner autour du pot comme s’il pouvait exister une possibilité pour ne pas y toucher. En réalité, l’un comme l’autre attendaient que le malaise s’estompe. Car non, Caitlyn n’était pas à l’aise. Malgré son calme apparent, elle n’était pas sereine, pas tranquille. Appréhendait le moment où ils entreraient dans le vif du sujet. Mais en attendant, acquiesça non sans une certaine pudeur amusée.

« C’était ça ou appeler tous les Hayato du pays en espérant que de tomber sur tes parents… »

Et pas sûr qu’il y ait moins de Monsieur Hayato que de Hôtel Hayato au Japon. Mais dans les deux cas, elle devait admettre que l’idée avait quelque chose de saugrenu. De complètement fou, même. Enfin, en réalité, elle n’avait pas tellement réfléchi à l’alternative, s’accrochant à l’indice de l’hôtel pour essayer de remonter la piste. C’était fou à quel point les parents avaient perdu leur rôle, dans le monde dans lequel ils évoluaient. Au point de préférer entreprendre seule un voyage au bout du monde. Et c’était sans parler du fait que passer par les parents n’était probablement pas l’idée du siècle…

« J’suis désolé, je t’ai lâchée la dernière fois. »

Il s’avança à son tour à l’intérieur de sa propre chambre, rejoignit le canapé pour s’appuyer contre le dossier. Elle le suivit des yeux, sans insistance, le détaillant avec une certaine douceur, et presque comme si elle ne le voyait pas. La peau nue de son torse était noircie de tatouages, le pourtour de son oreille était rasé, le reste de ses cheveux était teint. Des détails qu’elle connaissait ou du moins qui ne l’étonnaient pas, mais qu’elle semblait redécouvrir alors qu’il se tenait devant elle, avec toujours cet air las imprimé sur son visage et jusqu’au plus profond de son regard.

« Tu rigoles ? Sans toi j’veux pas savoir dans quel était j’aurais fini. »

Pour le coup, la réciproque avait l’air d’être vraie aussi. Enfin, encore faudrait-il qu’elle trouve une solution au mal-être de Takuma comme il en avait trouvé une au le sien. Sauf que cette fois, ramener Alec et se barrer ne semblait pas être une bonne idée. Alors elle s’approcha à son tour du canapé pour s’asseoir sur l’accoudoir, tête baissée.

« C’est moi qui suis désolée. Je sais que c’est à cause de moi que t’es parti. »

Non pas qu’elle s’estime faire partie du poids qu’il portait certainement à bout de bras, mais elle avait été l’élément déclencheur, la goutte qui fait déborder le vase. Et peut-être tant mieux, au fond, si ça lui avait permis de se décharger. Mais à le voir ainsi, avachi, éteint, elle doutait qu’il se sente réellement plus léger.

« J’suis pas là pour te ramener, mais je voulais m’assurer que… »

Qu'il va bien ? Alors que tu sais pertinemment que ce n’est pas le cas ? Epargne moi, s’il te plait.

« Enfin je sais pas. »

Mais si, tu sais. Lui aussi il sait d'ailleurs.

« Et ça peut paraître égoïste, genre la meuf qui veut juste alléger sa conscience, mais c’est pas le cas. »

J’me faisais du souci. Vraiment.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Lun 4 Mai 2020 - 0:28
Elle sourit, rit doucement. La gêne est là, sans doute. Ça ne serait pas le cas s’il s’était s‘agit de quelqu’un d’autre. Mais voilà, il n’avait pas laissé à ceux dont il était proche la possibilité de le retrouver. Que ce soit Aileen ou Enzo. Qui d’autre ? Jill. Il aurait pu y avoir Jill. Il aurait pu y avoir Dakota. Mais ni l’une ni l’autre n’étaient toujours réellement dans sa vie. Elles ne reviendraient pas comme ça, sans coup de pouce. Et il n’était pas capable de les faire.
A vrai dire, ce qu’il avait pu tenter avec Dakota n’avait abouti à rien. Alors il restait là, avec cette affreuse sensation de vide désastreux. L’impression que cette solitude bouffait tout autour d’elle.

« C’était ça ou appeler tous les Hayato du pays en espérant que de tomber sur tes parents… »

Un souffle amusé.

« Je doute que mes parents soient les personnes les plus à même de dire où je suis depuis bien longtemps. Mais pour le coup s’ils ont loupé l’info, ils ne sont pas bons. »

Ils savaient forcément qu’il était dans les locaux. Il n‘y avait aucune possibilité qu’ils aient pu louper une telle information. Mais après tout ça. Après la lettre qu’il leur avait adressé quelques mois plus tôt ni l’un ni l’autre ne s’était finalement manifesté. Il fallait croire qu’il n’était pas bon en messages d’au secours. Sauf pour elle, apparemment. Une quasi inconnue. S’étaient-ils seulement adressé une fois la parole ? Peut-être à Poudlard, du sang sur la gueule, les mains tremblantes, l’esprit qui cherchait à rationnaliser. Afin d’organiser. Afin de gérer les blessés. Une volonté de faire au mieux, de rester unis dans la tourmente.
C’était sans doute exactement ce qu’elle faisait maintenant.

« Tu rigoles ? Sans toi j’veux pas savoir dans quel était j’aurais fini. »

Rester unis dans la tourmente.

Un petit rire de gorge.

« J’en déduis qu’Alec n’a pas joué au con. »

Ils savaient tous les deux à le côtoyer comment il pouvait être par moments. Ça n’était sans doute pas le meilleur choix, il en avait eu conscience sur le coup. Mais voilà, de l’entourage de la jeune femme – qu’il connaisse du moins – c’était soit lui, soit Enzo. Et Alec était à portée, tout simplement. Dans l’urgence, dans la sorte d’état de panique dans lequel il se trouvait, il n’aurait clairement pas été capable de faire le voyage jusqu’à l’Australie, et encore moins de fouiller le coin pour tomber sur Enzo. Un texto ? A vrai dire il n’y avait même pas pensé. Ses actes avaient été parfaitement instinctifs. Il avait refile la bombe, sans réfléchir. Tout ce qu’il  voulait alors, c’était fuir. Fuir tout ça. Fuir les emmerdes, les responsabilités, le mal-être.
Elle avait en effet l’air d’aller bien. Comme quoi en déléguant, ça se passait peut-être mieux. Comme quoi Dakota avait eu raison de partir au loin.

Caitlyn l’avait rejoint, s’asseyant sur l’accoudoir du canapé où il était adossé. Tête basse. Non, ça n’était pas la grande forme non plus.

« C’est moi qui suis désolée. Je sais que c’est à cause de moi que t’es parti. »

Un demi-sourire las.

« Non c’était… un trop plein. »

Est-ce que ça allait mieux à présent ? Ça aurait dû. Il aurait aimé que ça le soit. Et pourtant il ne s’était jamais tant senti épuisé et perdu de sa vie. Et il avait déjà dormi dans la rue, une seringue enfoncée dans le bras. C’est dire.

« J’suis pas là pour te ramener, mais je voulais m’assurer que… »

Un petit sourire moqueur sur les lèvres. Pas réellement moqueur, pas agressif ou insolent comme pourrait l’être celui d’Alec, celui qui lui sortait par les yeux à chaque instant de sa vie avec eux. Mais le genre de petit sourire de celui qui a parfaitement identifié la situation et qui n’a pas envie de faire semblant de croire à des couleuvres.

Il l’avait dit non ? Ils avaient dépassé ça, avant même de l’avoir commencer d’ailleurs. Pas besoin d’enjoliver les choses. Non, ça ne va pas. Ses textos n’avaient trompé personne, il le savait parfaitement, et elle aussi.

« Enfin je sais pas. »

Si tu sais. Tu te sens responsable. C’est pour ça que tu es là.

« Et ça peut paraître égoïste, genre la meuf qui veut juste alléger sa conscience, mais c’est pas le cas. »

Une main posée doucement sur son épaule.

« Qu’importe. » ça change quoi après tout ? « C’est sympa d’être venu. »

Personne ne fait ça. Traverser le globe pour apporter son aide à un presque inconnu.

« Non, ça va pas. Désolé, tu ne pourras pas t’en assurer. »

Un petit rire fatigué. Ça n’allait pas, ça crevait les yeux, ça ne servait donc à rien de jouer au couillon qui pète le feu alors qu’il était évident que ça n’était pas le cas. Il ne trompait personne et il le savait parfaitement.

« J’pensais connement qu’en m’éloignant ça changerait la donne... Mais j’ai l’impression de m’être planté. »

Le Mexique aurait dû aider. Le soleil, la déconnexion. Mais il s’était mis à penser à d’anciens démons. Alors il était rentré ici, au pays. Et personne n’avait réagit. Alors ça avait été pire. Il n’aurait pas su dire pourquoi, mais c’était le cas. Et ses démons s’étaient mis à murmurer un peu plus fort encore.

« T’as pas à alléger ta conscience de quoi que ce soit. Ça me pend au nez depuis longtemps. »

Il s’en rendait compte, il n’était plus complètement dans le rôle du Takuma qu’elle connaissait. La légèreté s’était effacée, son côté gamin couillon joyeux avec elle. Il restait le jeune homme blessé dont le langage même traduisait un sérieux qu’il n’avait pas envie d’avoir.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Sam 9 Mai 2020 - 13:07
S’il s’était agi de quelqu’un d’autre… Oui, ça aurait été différent s’il s’était agi de quelqu’un d’autre, quelqu’un qu’elle connaissait vraiment, dont elle était proche. Mais qui ? Qui, après des mois de silence de sa part, pouvait-elle encore considérer comme vraiment proche ? Alec, probablement, et s’il y avait eu un certain malaise la dernière fois qu’elle lui était venue en aide, ils se connaissaient désormais assez pour savoir comment s’y prendre et à quoi s’attendre. Et puis Enzo, bien sûr, mais si elle n’hésiterait pas à se mais s’il avait toujours réussi à la soutenir sans l’ombre d’une gêne, elle se demandait si elle en serait capable en retour. Quant aux autres, Rafael, Warren, Doryan… c’était à se poser la question s’ils étaient encore ses amis, vu comment elle les avait lâchés. Merde.

« Je doute que mes parents soient les personnes les plus à même de dire où je suis depuis bien longtemps. Mais pour le coup s’ils ont loupé l’info, ils ne sont pas bons. »

Que dire ? Entre Enzo, Alec, Warren, Rafael, elle aurait pu avoir l’habitude. La mort, la violence, maintenant la négligence. Autant de formes que prenait l’absence. Le fait était que malgré les indices, elle ne s’imaginait pas y être confrontée à nouveau. Takuma avait toujours été excentrique, ses cheveux et ses tatouages elle les connaissait, elle se doutait bien qu’ils étaient une forme de rébellion, d’émancipation. Mais elle était loin de s’imaginer son enfance et son adolescence, et ne s’attendait à cette réponse, cette réaction, de la part du jeune homme à l’évocation de ses parents. N’y avait-il pas un seul de ces gamins qui ne soit pas brisé ?

« J’en déduis qu’Alec n’a pas joué au con. »

Nouveau sourire amusé, et elle secoua la tête. Non, Alec n’avait pas joué au con. Ils savaient effectivement tous deux qu’il pouvait être une sacrée tête à claques quand il s’y mettait, tout comme il pouvait emporter les autres dans ses élans d’autodestruction sans s’inquiéter de leur état, mais ils savaient aussi qu’il pouvait tout sacrifier pour venir au secours de ceux qu’il aimait. Comme beaucoup, finalement. Car s’il y avait une chose que cette guerre leur avait apportée de bien, c’était la solidarité. Celle qui l’avait poussée à faire les bars de Londres à la recherche de Alec. Celle qui la poussait aujourd’hui à faire les hôtels du Japon à la recherche de Takuma. Une solidarité presque malsaine finalement, anormale quoi qu’il en soit. Personne ne devrait avoir à aller aussi loin.

« Non c’était… un trop plein. »

Un trop plein qu’elle avait fait déborder. Elle savait qu’elle ne faisait pas partie du fardeau qui pesait sur ses épaules, mais elle avait été la bourrasque qui faisait flancher puis tomber un équilibre déjà précaire. Si elle était là aujourd’hui, ce n’était pas pour le remettre sur pieds, mais bien pour tenter d’alléger ce poids. Et si elle n’était pas à la recherche de réassurance pour sa culpabilité, elle ne pouvait nier un certain sentiment de responsabilité l’avait empêchée de rester sans rien faire face à l’inquiétude pour son camarade.

« Qu’importe. C’est sympa d’être venue. »

Il posa une main sur son épaule. Ce n’était pas elle qu’il espérait voir débarquer chez lui, elle l’avait bien compris. Probablement qu’il aurait aimé que ce soit quelqu’un de vraiment proche, ou peut-être même attendait-il ses parents. Mais c’était Caitlyn qui se trouvait là, dans sa chambre, assise sur l’accoudoir du canapé alors qu’il s’appuyait contre le dossier.

« Non, ça va pas. Désolé, tu ne pourras pas t’en assurer. »

Son cœur se serra devant tant de franchise. Et ce rire… À quoi s’attendait-elle, au juste ? À le voir faire des efforts pour donner le change ? Clairement, elle ne s’imaginait pas que ça serait si… rapide. Et facile. À force de tomber sur Alec ou Doryan et leur manie de l’envoyer bouler. À force d’elle-même envoyer bouler les autres, aussi.

« J’pensais connement qu’en m’éloignant ça changerait la donne... Mais j’ai l’impression de m’être planté. »

Elle l’observait, le détaillait, avec toujours cette même douceur dans le regard, mais sans insistance, sans indiscrétion. Il lui rappelait presque Jeroen, par certains aspects.

« T’as pas à alléger ta conscience de quoi que ce soit. Ça me pend au nez depuis longtemps. »

Depuis quand au juste ? Quand avait-il arrêté de rire, de faire le clown, de brandir devant lui un bouclier de légèreté ? Avait-elle seulement un jour eu l’air aussi éteinte que lui ne l’était en cet instant ? Et son cœur explosait dans sa poitrine. Elle avait oublié à quel point elle pouvait être empathique, à quel point la souffrance des autres pouvait lui faire mal. Et elle accueillait cette douleur comme si ça pouvait diminuer celle de son camarade. Alors après être restée quelques instants silencieuse, immobile, sans le quitter des yeux, ouvrant son âme comme pour y attirer les démons qui hantaient la sienne, elle replia un genou en dessous d’elle et s’éleva en équilibre sur l’accoudoir jusqu’à n’être plus qu’à quelques centimètres de son visage. Son regard toujours suspendu à ses traits, elle plaça ses mains autour de sa nuque, s’approcha lentement, précautionneusement, jusqu’à effleurer ses lèvres des siennes.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Dim 10 Mai 2020 - 17:49
Elle ne dit rien, reste muette face à sa sincérité sans far, sans artifice. Et pourtant, des artifices, il en est bardé. De son sourire, de son attitude de gamin un peu benêt, de son exubérance jusqu’à ses tatouages, bien des leurres détournaient l’attention de qui il était. Qui il avait pu être. Qui il serait, sans doute, sans cesse, comme un cercle sans fin, une spirale infernale qui ne cessait de l’entraîner en arrière. Takuma pensait pourtant avoir avancé, avoir réussi à laisser cette vision sans cesse pessimiste de son environnement. Il avait sincèrement pensé être le joyeux clown qu’il était à Poudlard. L’idiot qui s’amusait de tout. Mais il n’avait jamais été idiot. Il n’avait jamais vraiment eu une attitude de gosse non plus d’ailleurs. Pas réellement du moins. Avait-il réellement cru pouvoir rattraper l’innocence qu’il n’avait pas eu enfant lors de son adolescence ? Sans doute. Ça n’était pas une mauvaise idée en soit, et pendant un temps, il avait réellement su gérer. Réellement su être heureux malgré la situation affreuse dans laquelle ils vivaient. Alors pourquoi accusait-il le coup à présent ? Alors qu’il avait retrouvé sa liberté, alors qu’il n’y avait pas de raison spécifique ? Est-ce que le départ de Dakota suffisait réellement à tout justifier ? Il lui semblait être un gosse dans la tempête. Un enfant perdu incapable de se relever alors qu’il avait pourtant porté les autres à bout de bras pendant un moment. Il s’était comporté comme il le fallait, avait rit quand il le fallait, avait forcé la joie et la bonne humeur, avait assuré les différents aspects de sa vie, avait pris les responsabilités des autres, avait simplement appris à être celui qui gérait tout. Et là il lâchait. Tout lui semblait parfaitement insurmontable.

Même mentir pour se protéger lui semblait hors de propos. Takuma était sincère, il ne dissimulait pas la vérité sur son état, ne la repoussait pas. S’il avait besoin d’aide, il en avait conscience, sans pour autant réussir à faire le pas en avant qui déclencherait la sonnette d’alarme. Parce  qu’il savait que tout le monde était plongé dans son propre marasme, et que le sien, même s’il était réel et sans doute légitime… eh bien il n’avait pas réellement de point de départ. Si c’était le cas, ça avait sans doute débuté quinze ans plus tôt.

Les mains posées sur le dossier au niveau de ses hanches, Takuma ne prêtait pas plus d’attention que ça au regard qu’elle posait sur lui jusqu’à l’instant où elle s’était redressée, captant son attention. Un regard surpris mais pas de commentaires alors qu’elle passait ses mains dans sa nuque, le prenant de court en s’approchant avec une tendresse inouïe jusqu’à venir effleurer ses lèvres comme une caresse.  
Elle ne le lâchait pas de ses yeux clairs tandis qu’il la laissait faire, pris de court par une telle réaction de sa part. Il ne s’y attendait pas, sortait d’une relation de deux ans avec une jeune femme qui était partie quelques mois plus tôt pour mettre entre elle et lui des kilomètres de distance. Après tant de temps, sa première réaction aurait sans doute dû être le recul. L’évitement presque réflexe.   Pourtant, il n’en avait pas été ainsi. Dakota était partie depuis longtemps et là n’était même pas finalement la question. Il y avait dans ce geste tellement de douceur, tellement de soutien dans un moment où ils en avaient tous désespérément besoin.

L’instant de flottement s’était tut, le regard ébène du jeune homme dans celui, si clair, de celle qui avait littéralement traversé la terre pour le retrouver – sans même une amitié préalable pour motiver son geste. Il n’y avait pas de malaise dans cet instant. Le temps seul se suspendait alors qu’ils se découvraient, se rencontraient dans un échange silencieux. Un instant de rencontre, d’hésitation face à une situation inattendue  avant qu’il ne passe une main sur sa hanche, lui rendant en douceur ce baiser déroutant mais étrangement… évident.

Deux jeunes gens bercés dans la tempête, qui se rapprochent délicatement, à l’opposé de la violence de leur propre univers.
Une main sur sa hanche, la seconde qui remontait dans son dos alors qu’il venait prendre ses lèvres à son tour.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Sam 23 Mai 2020 - 11:05
Les mots ne venaient pas.

Caitlyn avait l’impression d’être retournée en arrière, quand elle répondait par le silence aux appels au secours de ses amis. Certains appréciaient, Jeroen en tête de liste probablement, et elle ne pouvait s’empêcher de penser à lui en cet instant. Pas intrusive pour un sou, elle se contentait d’être là, d’être présente. Car son silence n’était pas celui de l’absence. Jusqu’à récemment du moins. Avait-il réellement fallu qu’un inconnu disparaisse à l’autre bout du monde pour la faire sortir du mutisme dans lequel elle s’était enfermée ?

Redevenir celle qu’elle avait pu être. Alors qu’elle se tenait là, suspendue aux lèvres de Takuma, le détaillant des yeux, Caitlyn réalisait qu’elle ne serait plus jamais la même qu’avant. Trop de choses avaient changé, autour d’elle, en elle. En vain ferait-elle face, en vain tournerait-elle le dos. La lutte, le déni, ne faisaient qu’augmenter l’impact. Il fallait qu’elle arrête de se poser des questions.

Se redressant, elle chercha son regard, s’imprégnant de la détresse qui se dégageait de lui. Un enfant qui avait grandi trop vite, compensé ses manques en compensant ceux des autres, l’absence par la présence, les larmes par les rires, infatigable, jusqu’à ne plus pouvoir. Mais comment admettre avoir à besoin de temps, d’espace, quand ça implique de lâcher les siens ? Comment oser à son tour demander de l’aide, du soutien, quand chacun peine à rester debout, à ne pas flancher ? Caitlyn en savait un rayon…

Et la douleur se répandait en elle, consumait son cœur, lui tordait le vendre, lui enserrait la gorge. Son regard bleu, profond, accueillait celui, si sombre, du jeune homme, ses mains vinrent se poser autour de sa nuque avec toute la douceur et la tendresse dont elle était capable. Attentive à ses moindres mouvements, ses moindres émotions, elle s’approcha jusqu’à effleurer ses lèvres des siennes, retenant son souffle, comme hors du temps.

Une présence. Une écoute. Un contact. Un baiser. Elle lui offrait ce qu’elle avait à offrir, s’ouvrait à lui alors qu’elle voyait en lui le reflet de celle qu’elle pouvait être. Elle le sentit qui apposait sa main sur sa hanche, plaçait l’autre dans son dos, exerçant une douce pression, et elle se laissa attirer contre lui. Leurs lèvres se touchèrent à nouveau, plus franchement. Elle ferma les yeux. Inspira profondément. Déglutit.

Elle pouvait entendre son cœur s’accélérer, sa température monter, ses muscles se crisper. Et toujours cette douleur qui les unissait, les dévorait de l’intérieur. Ses mains toujours autour de son visage, elle l’attira à son tour vers elle, attendit qu’il se soit redressé pour inverser les rôles et s’appuyer contre le dossier du canapé, relevant les yeux vers lui.

Les mots ne viendraient pas.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Sam 23 Mai 2020 - 21:46
Il y a des fois où il n’y a juste rien à dire. Takuma était pourtant étrangement transparent, épuisé de porter des masques, épuisé d’en faire trop, de surjouer tout ce qu’il faisait, tout ce qu’il était. Il arrivait à bout de tout, à bout de son bonheur,  à bout de sa force mais surtout à bout de ses propres barrières, de ces mesures de protections qu’on dresse tous autour de nous de manière plus ou moins consciente. Il n’y avait plus rien de tout ça. Vulnérable, honnête et sans doute mis à nu, il se contentait d’être, sans réel filtre face à une lassitude presque palpable. Et cette douleur, elle résonne. Quelques semaines plus tard, c’était Caitlyn qui était en proie à la violence d’émotions qu’il ne comprendrait sans doute pas. D’ailleurs est-ce qu’ils avaient réellement besoin d’exprimer ce qui posait problème en cet instant ? Il l’aurait fait si elle avait demandé, sans mensonge. Parce qu’il était fatigué de tout cacher, mais surtout parce qu’à l’heure actuelle, il n’en voyait pas l’intérêt. Tout comme il ne voyait pas l’intérêt de repousser qui que ce soit.

Et encore moins elle.

D’accord, elle était sans doute la personne qu’il avait le moins imaginé débarquer ici pour lui. S’il avait dû prendre les paris, ça aurait sans doute été Enzo, Aileen et Jillian en tête de liste. Dakota ensuite, dans un espèce de fantasme qui ne pourrait évidemment pas se réaliser.

Mais Dakota n’était pas là, et si l’ombre de leur relation restait toujours plus ou moins là, dans un coin de sa tête, en cet instant, c’était Caitlyn qui le rejoignait. Caitlyn qui ne communiquait pas mais qui, étrangement, n’en avait pas besoin. Parce qu’il voyait toute l’empathie, toute l’affection dont elle faisait preuve en cet instant.  Parce qu’en cet instant, il n’était pas seul à porter toute sa peine et qu’une souffrance commune les reliait. Qu’importe que ça n’ait pas de sens, qu’importe qu’ils ne se connaissent pas. Tout comme la rage de sauver et d’aider les blessés les avait porté ensemble un jour, c’était à présent un autre lien, ténu mais puissant qui les reliait, les coupait un instant du reste du monde.

Parce que parfois, une simple présence suffit. Parfois, les mots sont de trop, la solution n’existe pas, mais le besoin de chaleur demeure. Et en cet instant, ils avaient finalement sans doute autant besoin l’un de l’autre.
Il répond à la tendresse de son baiser, l’attire vers lui, une main sur sa hanche, l’autre qui glisse lentement dans son dos, ses lèvres s’emparant finalement des siennes de façon plus appuyée.
Ses mains viennent caresser ses joues, encadrant son visage tandis qu’il se redresse, ses lèvres jouant avec les siennes alors qu’ils pivotent, ses mains glissant sur ses hanches, ses pouces imprimant un mouvement qui vient plisser le tissu de son haut, en remontant doucement les pans sur sa peau brûlante. Les corps se rapprochent, s’attirent, presque imperceptiblement au début, puis s’accolent plus encore. Les muscles se tendent, le cœur s’accélère, les corps se répondent sans un mot, se recherchent.

Sans s’éloigner d’elle, Takuma rompt le baiser un instant, son front sur le sien, son regard sombre venant chercher l’acier de ses yeux. Un souffle, un regard, un instant simple, hors du temps, pour s’assurer qu’elle était sûre d’elle. Tout simplement parce qu’il marchait comme ça, parce qu’ils avaient tout le temps devant eux et que ça n’était pas parce qu’il étant sans doute en sacré manque qu’il risquait de se comporter en gros con.
C’est un oui.

Quelques doigts qui courent sur sa joue, se glissent dans ses cheveux et il vient prendre de nouveau ses lèvres, une main qui effleure la base de son jean, passe sous son haut et y explore sa peau. Chaque centimètre ne demande qu’à être découvert tandis qu’il lâche ses lèvres, dépose un baiser sur l’os de sa mâchoire, glisse dans son cou, l’embrasse, goute la saveur de sa peau, savoure chaque instant de se rapprochement soudain, improbable. La chaleur de sa peau l’embrase, l’éveille. Comment un corps peut-il bouillir à ce point au juste ? Ça l’interpelle mais sans plus, loin de se douter de l’origine de cette chaleur qui nourrit soudainement l’envie chez lui tandis que ses doigts grimpent, caressent sa peau brûlante, effleurant sa poitrine, dessinant sur elle une route dont il n’a déjà plus tout à fait le contrôle. La douceur s’éraille doucement sous l’envie qui mugit soudainement en lui alors qu’il enlève ce tissu couvrant encore le haut de son corps. Le t-shirt part, s’envole quelque part sur le canapé derrière elle alors qu’il la détaille un instant, savourant la vue de son corps parfait, de ces courbes qu’il désire, qu’il dessine du regard avant de la retrouver dans un baiser plus marqué, chargé d’une envie qui n’était pas là avant qu’elle n’entame cette danse.

Il vient la soulever contre le dossier du canapé,  imprimant son bassin contre le sien, la soutenant d’une main imprimée sur l’une de ses cuisses dont il savoure le contact tandis que l’autre vient passer un pouce sous le tissu de son soutien-gorge, contournant un instant une courbe tant convoitée avant de remonter doucement, faisant tomber le tissu de la bretelle sur son bras, prolongeant le baiser un instant avant de la soulever tout à fait, abandonnant donc cette poitrine qu’il effleurait, cherchait, réveillait de ses doigts envieux.

Eclair de lucidité. S’éloigner du canapé.

Demi-tour donc, la soulevant dans un baiser jusqu’à atteindre le lit, l’accompagnant jusqu’au matelas, ses mains de chaque côté d’elle.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Jeu 28 Mai 2020 - 16:05
Il répondait à la tendresse de son baiser, l’attirait vers lui, une main sur sa hanche, l’autre dans son dos. Se laissait faire, sans lâcher ses lèvres, alors qu’elle l’attirait vers elle à son tour, le guidait pour qu’il se redresse jusqu’à la surplomber de plusieurs centimètres, intervertissait les rôles. Il se pencha sur elle, s’accola contre elle, et elle apposa ses mains sur son torse tandis que les siennes remontaient le long de ses hanches et accrochaient son t-shirt, électrisant la peau de son ventre mise à nu.

Stop. Front contre front, leurs souffles déjà courts, leurs cœurs déjà lancés à toute vitesse, ils s’interrompirent, leurs regards déjà ardents plongés l’un dans l’autre, et le temps sembla s’arrêter. Il s'assurait que c’était ce qu’elle voulait, tout comme elle le faisait depuis le début, attentive au moindre signe, au moindre mouvement de sa part. Elle soupira longuement, déglutit, ses yeux toujours rivés aux siens, ses paumes toujours à plat de chaque côté de son sternum.

Alors il leva sa main, vint caresser sa joue avec ses doigts avant de les passer dans ses cheveux, et elle ferma les paupières, accueillant ses lèvres à nouveau sur les siennes, puis sur l’angle de sa mandibule, puis dans son cou alors qu’elle rejetait sa tête vers l’arrière. Son autre main remontait sous son t-shirt, le long de son ventre, de ses seins, faisait frémir sa peau à son passage, onduler son corps avide de ce contact qui l’embrasait. Elle rouvrit les yeux, inspira profondément. Le désir lui faisait monter l’eau à la bouche.

Puis il s’écarta et elle leva les bras alors qu’il lui enlevait son t-shirt, le laissait tomber sur le canapé derrière elle, révélant ses imperfections, le temps s’arrêtant à nouveau alors qu’il les détaillait du regard. Le rebord de ses côtes encore saillantes, les pointes de son bassin, la balafre qui barrait son flanc gauche. Son ventre se noua, elle retint son souffle, mâchoires serrées, s’efforça de prendre sur elle, de ne pas céder au doute, à la pudeur, à la honte.

Jusqu’à ce qu’il ne la rejoigne à nouveau, la pousse contre le dossier du canapé, plaque son bassin contre le sien, ses lèvres sur les siennes. Elle appliqua ses mains sur ses hanches, resserra ses doigts autour de ses fesses, l’attirant plus près, plus loin, plus fort. S’approcha à son tour alors qu’il refermait son emprise sur sa cuisse, se raidit alors qu’il dessinait le contour de ses seins sous le tissu de son soutien-gorge, tressaillit lorsqu’il fit tomber une bretelle sur son bras, un long frisson lui parcourant l’échine.

Il la souleva et elle croisa ses chevilles derrière son dos, replaça ses mains derrière sa nuque, la gauche remontant dans ses cheveux comme pour s’y accrocher, la droite dépassant sur son visage et l’attirant vers le sien, penchant la tête sur lui pour prolonger le baiser. Elle le laissa la porter jusqu’au lit, l’allonger précautionneusement. Dans son dos, elle enleva ses chaussures avec ses pieds, puis entreprit de lui déboutonner le jean avant de glisser ses pouces sous le tissu et faire le tour de son bassin pour le faire descendre.

Elle le voulait. Son corps entier le réclamait, s’arc-boutait en dessous du sien, sa peau brûlante attirée par la sienne, presque froide en comparaison, pas moins fébrile pour autant. Elle le revendiquait. Elle pouvait sentir son pouls qui s’accélérait, son souffle qui se raccourcissait, ses doigts impérieux remonter dans son dos, accrochant aux irrégularités de sa peau, jusqu’à venir dégrafer son soutien-gorge et ses mains abandonnèrent le pantalon pour venir enlever le sous-vêtement. Elle le désirait.
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Sam 30 Mai 2020 - 20:03
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Dim 31 Mai 2020 - 17:36
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Sam 6 Juin 2020 - 9:57
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Caitlyn Louise Twain
Jeu 18 Juin 2020 - 20:36
C’est étrange, l’intimité que le sexe peut développer. Les échanges qui se font sans forcément se connaître, sans toujours se parler. Etrange comme parfois, une connexion se crée là où on n’aurait rien imaginé. Un lien, subtile, dérisoire jusqu’ici se retrouve renforcé, élevé au rang de relation. Hier, ils n’étaient rien d’autres que des jeunes paumés, reliés par l’atrocité de l’adversité partagée. Aujourd’hui, ils s’étaient découverts autrement, s’étaient rencontrés, trouvés, découvert à travers le prisme de la tendresse, ouvrant soudainement la porte à la chaleur humaine, sans que rien ne le présage. C’était comme ça, arrivant sans raison ni but, leur apportant finalement ce dont ils avaient peut-être tout deux besoin, à force d’être ballotés par la vie. A force de tenir le coup mais de céder, parfois un peu plus chaque jour passant, sans vraiment s’en rendre compte. Un contact. Juste un peu d’humanité dans la tempête.

Enfouis contre elle, le souffle dans sa nuque, lui renvoyant cette chaleur dont elle était caractéristique. Pas envie de reconnecter. Pas envie de quitter ce moment, cet instant qui s’étend, doucement, sans pression. Alors qu’il se redressait, elle affirmait sa prise autour de lui, semblant lui intimer qu’elle refusait tout autant de briser cet instant, cette connexion entre eux. Pas envie de bouger. Pas envie de rompre cet instant, de se séparer, de s’éloigner l’un l’autre. Ils se souriaient, retrouvant un peu de légèreté, emportés par leurs endorphines respectives qui palpitaient encore en eux. L’atmosphère lourde qui avait hanté cette pièce depuis de longues semaines semblait s’être envolée en même temps que la brise légère de l’extérieur s’insinuait jusqu’à eux.

Elle n’avait pas répondu tout de suite, son regard planté dans le sien, ses doigts glissant dans son dos, y déclenchant quelques frissons doux. Etrange moment de calme, de connivence, de sérénité pendant lequel il se perdait dans son regard. Incapable d’exprimer ce qu’il y trouvait exactement. C’était le moment, la tendresse, la complicité qui parlaient, il le savait. Simplement, il ne pu s’empêcher de lui répondre par un petit sourire, plus doux avant qu’elle ne réponde et qu’il lâche un réel rire cette fois-ci, plus franc, amusé.

« ... Ça casse le mythe si je dis que j’avais pas tellement de plan ? »
« Un peu oui. »

Voilà, il savait. Elle était simplement venue ici sans vraiment savoir ce qu’elle allait y faire. Sans arrières pensées, sans idées. Sans même le connaître à vrai dire, ou savoir ce qu’elle allait y trouver. Un comportement à la fois fougueux, profondément bienveillant et totalement exubérant. Sérieusement, qui faisait ça ? Qui lâchait tout juste pour venir trouver un quasi inconnu ? Qui parcourait la moitié d’une île à la recherche de quelqu’un sans vraiment savoir où le trouver, poussant l’entêtement jusqu’à visiter tous les hôtels de la région sans parler un mot de la langue locale ? Qui était obstiné à ce point ?

L’opiniâtre en question se noyait en lui autant que lui en elle, un petit sourire aux lèvres, son regard clair perdu dans le sien, si sombre en comparaison. Et elle se redressait, son acharnée, pour venir prendre ses lèvres de nouveau, collant une nouvelle fois son corps au sien, lui arrachant des frissons de  plaisir au passage, goutant cet instant hors du temps, hors des problèmes, hors de la réalité, tout simplement. Doigts contre sa nuque, dans ses cheveux, elle prolongeait ce moment, l’enflammait de nouveau un instant par la tendresse de ses gestes, la douceur pourtant frondeuse de son attitude. Un baiser, prolongé un moment, l’un contre l’autre, l’un dans l’autre, si proches, refusant encore un peu de se quitter, de stopper cet instant de grâce où plus rien ne semblait exister. Leurs lèvres avaient fini par se séparer, presqu’à regret, son regard de nouveau dans le sien, un petit sourire qui, s’il était hésitant au début, semblait lui aussi retrouver de l’assurance. Un petit rire amusé, même, de nouveau, glissait hors de lui.

« Tu sais que j’vais repartir si tu continues ça ? »

Pas qu’il soit contre cela dit.

Le front posé sur le sien un instant. Tout semblait s’étirer. Est-ce que cette chambre était devenue un sanctuaire en dehors de la tempête ? Un havre sur qui le monde n’aurait plus aucune prise ? Sans prévenir, elle était arrivée et c’était ce qu’elle avait fait de ce mouroir doré. Lui rendant toute le lustre qu’il aurait dû revêtir depuis le début.

Dans un souffle amusé, il s’était de nouveau redressé, glissant hors d’elle, s’allongeant doucement à ses côtés pour laisser reposer un bras contre lui, abandonnant le second sur sa peau, courant un instant à l’orée de sa poitrine, sur ses côtes, terminant son chemin près de son nombril, le dessinant de son annulaire avant de s’y laisser reposer.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Sam 27 Juin 2020 - 8:26
Qui faisait ça ? Une nana inquiète, incapable de fermer les yeux sur le mal-être des autres, d’y rester indifférente lorsqu’elle y était confrontée. Une nana rongée par la culpabilité, bouffée par les remords, surtout. Aurait-elle eu la même réaction si elle n’avait pas joué un rôle dans ledit mal-être ? Aurait-elle fait le pas, traversé la Terre, pour retrouver quelqu’un, si elle n’avait pas été à l’origine de sa disparition ? Il n’était pas le seul à avoir pris le large, de tous ceux qui avaient vécu Poudlard, et elle n’avait rien fait pour retrouver qui que ce soit. Elle-même en était le meilleur exemple, d’ailleurs, en y repensant, et personne n’était venu la chercher. Mais ce n’était pas pareil. Personne n’avait rien à voir avec sa retraite, d’autant plus qu’elle y était heureuse au départ, avant que tout ne bascule une nuit de pleine lune. Takuma, lui, n’avait pas besoin de temps et d’espace, quand bien même c’était toujours une bonne excuse, autant pour lui que pour les autres. Il avait besoin de soutien, d’une présence. Elle ne le savait pas, en partant à sa recherche, tout comme elle ne savait pas à quoi elle allait être confrontée, dans quel état elle allait le retrouver, et encore moins comment il allait l’accueillir. Non, elle ne savait pas à quoi s’attendre. La seule chose qu’elle savait était qu’elle avait été la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Et, non, elle n’avait pas de plan. La seule chose qu’elle voulait était qu’il aille mieux. Est-ce que ça cassait le mythe ?

« Un peu oui. »

Il lâchait un rire et elle fut tentée de baisser les yeux, comme pour rester dans le rôle de celle qu’on prenait en porte à faux, penaude, mais elle n’en fit rien. Son regard perdu dans celui du jeune homme, si sombre mais si rayonnant désormais, elle s’accola à nouveau à lui, l’enlaçant de plus belle, son bassin s’imprimant contre le sien une fois de plus, dans un dernier élan de sensualité alors que ses lèvres retrouvaient les siennes. Elle voulait prolonger cet instant, ce moment hors du temps qui bientôt ne serait plus qu’un souvenir. Voulait s’imprégner de ce sentiment de bien-être qui les emplissait tous les deux alors que leurs corps vibraient une dernière fois de plaisir, de désir.

« Tu sais que j’vais repartir si tu continues ça ? »

Elle eut un sourire en coin, qui en disait probablement long, sans qu’elle ne réponde quoi que ce soit. Elle n’aurait pas été contre non plus… Mais elle s’écarta alors qu’il glissait hors d’elle, retrouva la surface du lit comme si elle en avait oublié la texture alors qu’il s’allongeait à ses côtés, une main courant le long de ses côtes jusqu’à son nombril. Elle ferma les yeux quelques secondes. Son cœur battait avec une puissance nouvelle, tranquille. L’odeur de l’eau salée et du sable, le silence de la nuit, la fraicheur du vent. Elle réprima un frisson, replia une jambe comme pour recouvrir son intimité. Peu à peu, la réalité retrouvait le chemin à son esprit. Celle du froid encore hivernal, celle de la chaleur que semblait irradier son organisme, celle de sa présence ici, dans cette chambre d’hôtel, aux côtés de cet homme qu’elle ne connaissait quasiment pas il y avait de cela à peine quelques minutes. Un nouveau petit sourire flottant sur ses lèvres, elle rouvrit les yeux et laissa ses doigts venir au contact de son bras pour suivre les contours des tatouages qui l’ornaient. Que signifiaient-ils ? Que dissimulaient-ils ? Étendue sur le matelas, ses propres cicatrices exposées, elle se sentait soudain aussi hésitante qu’au départ. Non, elle n’avait pas de plan, et maintenant que son corps avait cessé de lui dicter la conduite à tenir, elle ne savait plus quoi dire, quoi faire. Mais ce fut alors qu’un gargouillis retentit, et elle s’empressa de placer une main sur son ventre par réflexe, y retrouvant celle de Takuma qui avait manifestement été aux premières loges. Petit rire.

« Je crois que j’ai un petit creux. »

En même temps, il devait être 14h passées à Londres, et elle n’avait mangé qu’une tartine de pain au petit déjeuner en partant.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Sam 27 Juin 2020 - 19:17
Elle souriait, lâchait un rire franc et amusé, venant l’enlacer de nouveau, ses lèvres sur les siennes, son bassin contre le sien. Il aurait pu se perdre dans cet instant, dans cette sensation  qui l’envahissait totalement, empreinte à la fois de douceur et de désir. C’est dans ces iris clairs qu’il aurait pu se noyer, un petit sourire aux lèvres. Dans la chaleur de son corps, dans les salves de plaisir qui irisaient un instant dans son corps une nouvelle fois avant qu’il ne se décide à la quitter à regret. Pour autant, il gravait cet instant dans sa mémoire, conscient que ce moment qu’il aimerait ne pas laisser partir ne reviendrait sans doute pas. Qu’il était unique, éphémère, illusoire aussi, sans doute. Mais cette illusion, il voudrait s’en draper pour l’instant, rester loin de cette réalité qui s’imposait doucement à lui de nouveau, s’insinuant en lui en même temps que la fraicheur de la nuit qui filtrait à travers la fenêtre ouverte.

Notant ce petit sourire énigmatique, Takuma avait fini par s’allonger à ses côtés, refusant encore un peu la réalité, égarant une main sur elle comme pour montrer qu’il refusait de briser ce lien ténu qui s’était créé entre eux soudainement. Un instant, le silence s’était fait. Un  moment de calme, d’apaisement lors duquel elle fermait les paupières, le laissant admirer un instant la femme qui se trouvait à ses côtés, détaché du flux d’hormones qui l’avait envahi un instant plus tôt. Des traits de son visage aux courbes de son corps. Sublime à travers les yeux de celui qui l’observait en silence. Des années que ça n’était pas arrivé. Cette sensation d’intimité toute particulière à demeurer près d’une femme après le sexe. Différente de celle qu’il avait éprouvé avec Dakota. Dakota. Une pensée qu’il chassait à l’instant même où elle s’imposait à lui. C’était d’ailleurs l’instant où Caitlyn avait posé de nouveau les yeux sur lui, venant faire glisser ses doigts sur les marques qui ornaient son corps depuis des années. Pas les mêmes cicatrices que les siennes. Pour autant, s’il y avait une volonté artistique là dedans, ça n’en était pas moins des stigmates.
Sa main n’avait pas bougé, glissant pourtant sur sa hanche alors qu’elle se tournait pour glisser la sienne sur lui, le faisant frissonner. Ni l’un ni l’autre ne voulaient rompre le contact, manifestement. Restant là, conscient tous deux de la distance qui s’instaurait pourtant, reliquat de l’éloignement qu’il existait jusque là entre eux. Deux inconnus qui ne l’étaient plus tant que ça mais qui, pourtant, hésitaient encore à prendre la parole, à retourner au réel.

Il avait fallu un grognement de son estomac pour trancher définitivement l’illusion, les ramenant au réel avec un petit rire amusé.

« Je crois que j’ai un petit creux. »
« J’entends ça. T’as pas mangé ce «midi» ? »

Tout en souriant il s’était redressé, glissant un instant un doigt sur sa taille, sa hanche, sa cuisse, profitant de ce dernier contact fugace avant de poser pied au sol, attrapant quelques fringues à portée pour les lui passer. Pas de prise de tête. Il n’avait vraiment aucune envie de s’interroger sur ce qu’il s’était passé ni sur l’avenir ou la conduite à tenir, préférant rester dans l’instinct.

« Allez viens, je t’invite ! Je crois que de toute façon, mon statut de sale gosse de bourge est cramé depuis longtemps. »

Si elle savait… pourtant, c’était bien ce qu’il était. Fils d’entrepreneurs, parents lointains, froids, distants, obsédés par la réussite et le succès, le contrôle et la rigueur. Tout ce qu’un gosse comme lui, vif et hyperactif ne pouvait supporter à l’époque.
C’était une de ses plaies. Pourtant c’était avec un sourire qu’il avait abordé le sujet, faisant preuve d’autodérision tout en rassemblant ses propres affaires, en profitant pour faire coulisser la porte-fenêtre, conscient depuis un moment que la température devenait basse.

« J’arrive.. »

Petit passage rapide dans la salle de bain. Après s’être nettoyé, le jeune homme avait surpris son propre regard, s’y arrêtant une seconde. Ses prunelles sombres semblaient moins ténébreuses, comme si une lumière s’y était allumée.

- Tu sais ce dont t’as besoin mec ? De sexe... -
- Tient c’est étonnant de ta part ça… T’es ridicule. -

Vivre dans un monde où Alec aurait raison ? Quelle plaie...
Ses paroles, quelques mois plus tôt résonnaient en lui, déclenchant sur ses lèvres un sourire mesquin. Un ‘oh la ferme’ s’était formé dans son esprit, rapidement suivi d’un ‘en même temps s’il te suffit de ça pour aller mieux, t’es sacrément grave’. Un souvenir, fugace, s’imposait à lui. Emiko. Fantôme d’une vie passée.

Il avait bien changé depuis l’époque. Ses traits  semblaient avoir pris en maturité soudainement, délaissant ce visage d’enfant qu’il s’était traîné pendant longtemps pour laisser place à des traits fins, une mâchoire marquée.

Lâchant le rebord du lavabo, il avait retrouvé la jeune femme, notant sa nudité effacée.

« J’ai le droit de dire que j’aurais jamais dû proposer ça moi vu qu’je préférais l’autre tenue ? Mais bon, ça ferait tâche dans l’hôtel. Déjà que JE fais tâche… alors une étrangère nue, tu en perturberais plus d’un. »

A commencer par moi, manifestement.

Un petit sourire et il s’habillait. « J’ai pas grand-chose sur moi, mais en bas on me fournira ce que je demanderais. »

Le gros avantage d’être reconnu comme le fils du directeur… et comme musicien bien connu par l’une des employées. Mais ça il n’irait pas s’en vanter.

Bientôt, ils sortaient, laissant la porte verrouillée alors qu’ils descendaient les marchent du luxueux hôtel, attirant le regard de quelques hommes d’affaire. Sa présence était remarquée, il le savait, si ça n’était pas par son identité, c’était par ses tatouages et par sa compagnie.

« Désolé, ça fait un peu bizarre au début, mais on n’est pas dans une saison touristique et… c’est moi qu’ils regardent. Les deux types là bossent avec mon père. Donc je ne sais pas trop ce qui se dit sur moi mais ça ne doit pas être positif. »

Les couloirs, propres, modernes, étaient parsemés d’œuvres d’art alors qu’ils rejoignaient une sorte de petit salon en contrebas, bientôt entraînés par Takuma dans un couloir de verre, donnant vu sur la falaise, les vagues s’écrasant un peu plus bas sur les roches abruptes, à peine éclairées par les lumières de l’hôtel. Là, encore plus bas – l’hôtel, construit sur la cote, s’adaptait à la géographie escarpée – il les avait amené dans une sorte d’alcôve bien moins guindée, comme une bulle de verre, belvédère sur l’escarpement rocheux. Décoré comme une paillotte : ambiance de plage, canapés de rotin, nombreuses plantes, lumières décoratives, une sorte de stand façon street-food dans le fond. L’employée n’avait pas tardé à le saluer d’une inclinaison joyeuse. Il semblait clair que le sourire qu’il lui avait rendu la comblait.
Est-ce qu’il dirait qu’il s’était trouvé un jour en direct sur des chaînes de musique câblées ?  Non. Enzo le savait, c’était déjà bien. Direction, donc, la carte en image – et en kanji, évidemment – qui trônait à côté de la cuisine imitant le plein air. Les fenêtres s’ouvraient à la belle saison, permettant une immersion plus concrète dans le paysage mais permettant à cette époque de profiter des lieux sans être impacté par le climat.

« Ça te va ? C’était ça ou un restau plus…  pompeux. Mais quelque chose me dit que ça serait bizarre de te sortir les chandelles. » Quoi que sur le chemin de l’absurde, autant faire les choses à fond hein, mais ce lieu lui correspondait bien plus. D’ailleurs il était souvent plus fréquenté par la jeunesse ou les touristes que par les hommes d’affaire du coin. Du moins les plus classiques. « Choisi ce que tu veux. J’suis assez fan de ça et ça. »

Tout en parlant, il désignait les plats du doigt, y ajoutant leur nom en japonais tandis que l’employée saluait à présent Caitlyn, un grand sourire aux lèvres, attendant son choix.

Bref, le jeune homme agissait comme s’il n’y avait pas de raison d’avoir un malaise entre eux… parce qu’il n’y en avait pas, tout simplement. Les corps en sueur, ça brise la glace non ?
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Sam 11 Juil 2020 - 22:26
La réalité revenait à la charge. Non pas celle de leur monde qu’ils avaient fui, semé, et qui ne les rattraperait pas de si tôt, mais celle de ce qu’ils avaient fait, ce qui venait de se passer entre eux. Ce rapprochement soudain, inattendu, si spontané et naturel pourtant, et qui la laissait avec d’autant plus de gêne, de pudeur. D’apparence détendue, les paupières fermées quelques instants, un sourire flottant sur ses lèvres, pourtant un étau invisible se refermait autour de sa poitrine, de sa gorge, lentement, insidieusement. Où était passée la sérénité qu’elle avait ressentie quelques instants plus tôt ?

Elle rouvrit les yeux. Il était là, tout près d’elle, allongé à ses côtés, une main sur son ventre qu’elle sentait fourmiller sous la surface de sa peau encore brûlante, les yeux sur son corps nu. Il était là, nu également, et elle suivait des doigts les contours de ses tatouages qui se détachaient dans la nuit. Gênée, pudique, oui, mais ne fuyant pas son contact, le recherchant au contraire, s’y raccrochant comme elle se raccrochait au souvenir de la facilité déconcertante avec laquelle ils avaient partagé leur intimité à peine quelques minutes plus tôt.

Elle ne voulait pas être celle à casser l’atmosphère, à rompre cet instant, à briser ce lien qui venait de se cristalliser entre eux. Son cœur se serra encore un peu plus. Elle ne savait pas quoi faire. Quoi penser. Et surtout, elle ne savait pas ce qu’il pensait, comment il pensait. Ne savait rien de lui, ne le connaissait pas, et c’était bien là la raison de son malaise. Elle avait traversé la moitié du globe sans avoir de plan, avait toqué à sa porte sans savoir à quoi s’attendre, ce n’était que maintenant qu’elle se sentait véritablement démunie.

Combien de temps passèrent-ils ainsi allongés côte à côte sur le lit, en silence, dans le noir ? Ce qui lui parut une éternité fut en réalité une poignée de minutes avant que son estomac vide ne se manifeste. Elle porta sa main à son ventre comme elle la porterait à sa bouche en cas de hoquet, effleurant au passage celle qu’il avait égarée non loin, lâcha un petit rire amusé, soulagé aussi. Continuer à se focaliser sur des considérations purement physiques, à fuir le mental, l’intellectuel.

« J’entends ça. T’as pas mangé ce "midi" ? »

N’attendant pas sa réponse, il se redressait, laissant encore ses doigts glisser le long de son flanc avant de se relever tout à fait. Et Caitlyn de s’asseoir à son tour, un bras autour de ses seins, relativement désinvolte, l’autre récupérant ses vêtements qu’il lui passait sans cérémonies. Lentement, le trouble se dissipait. Takuma semblait ne même pas l’avoir perçu, et encore moins partagé, il n’y avait donc aucune raison de cogiter, de se torturer l’esprit.

« Allez viens, je t’invite ! Je crois que de toute façon, mon statut de sale gosse de bourge est cramé depuis longtemps. »

Elle eut un nouveau sourire, plus par automatisme qu’autre chose, miroir du sien tout simplement, sans poser de questions. Pourtant, des questions, elle en avait, surtout lorsque les réponses étaient partielles. Mais en un soir, elle allait difficilement pouvoir comprendre son histoire, et ce n’était de toute manière pas la raison de sa venue, alors elle se contenterait d’écouter ce qu’il choisirait de lui dire. Sauf si l’empathie reprenait le dessus, celle qui la poussait parfois à vouloir creuser pour aider l’autre, cachée derrière un masque de curiosité. À moins que ce ne soit l’inverse ?

« J’arrive.. »

Elle suivit encore un dernier instant du regard son dos bardé de signes japonais, la silhouette de son corps si mince se détachant à contre-jour lorsqu’il alluma la lumière de la salle de bains avant de refermer la porte derrière lui, la laissant seule dans la chambre. Alors elle se rhabilla, puis rejoignit la porte vitrée qu’il venait de refermer pour l’ouvrir à nouveau et s’avancer sur le balcon.

Bien droite face à l’océan qui s’étendait à perte de vue devant elle, elle observa quelques instants les reflets qui miroitaient sur sa surface sombre, puis ferma les paupières et inspira profondément, humant son odeur, mêlée à celle de Takuma partout autour, et qui lui collait à la peau. Sérénité retrouvée, un petit sourire flottant à nouveau sur ses lèvres.

« J’ai le droit de dire que j’aurais jamais dû proposer ça moi vu qu’je préférais l’autre tenue ? Mais bon, ça ferait tâche dans l’hôtel. Déjà que JE fais tâche… alors une étrangère nue, tu en perturberais plus d’un. »

Il se tenait à côté d’elle, et elle rouvrit les yeux, se tourna vers lui, un peu prise de court. Que répondre à ça, à cette sincérité sans filtre, déconcertante, presque provocatrice ? Provocatrice, Caitlyn pouvait l’être aussi, insolente presque, mais aujourd’hui, c’était une autre facette qu’elle arborait. Celle de la jeune femme placide, un peu timide, pas moins assurée pour autant, mais qui suivait le mouvement, s’adaptait, à l’écoute.

« J’ai pas grand-chose sur moi, mais en bas on me fournira ce que je demanderai. »

Elle le suivit, enfilant ses chaussures au passage. Ils auraient aussi pu sortir, cela aurait été plus abordable. Moins intimidant aussi. La clientèle de l’hôtel était principalement composée d’hommes d’affaire ; chaussures, costume, cravate, coiffure, tout y était, et malgré la discrétion des Japonais, leurs regards sur eux ne lui échappaient pas.

« Désolé, ça fait un peu bizarre au début, mais on n’est pas dans une saison touristique et… c’est moi qu’ils regardent. Les deux types là bossent avec mon père. Donc je ne sais pas trop ce qui se dit sur moi mais ça ne doit pas être positif. »

Elle pinça les lèvres. Plus que l’embarras, c’était l’agacement qui la submergeait en cet instant, vis-à-vis de ces hommes qui se permettaient de juger impunément, sans scrupules. Comme si ça leur était permis. Le genre de personnes qui dissipaient les restes de timidité en elle, et la poussaient à s’assumer, à afficher ce qu’ils considéraient comme des tares, à jubiler en les voyant grimacer.

« Ouais, la grosse ambiance. »

Bien qu’un poil trop luxueux, l’hôtel aurait pourtant pu être accueillant, et probablement qu’il l’était en saison touristique, ou peut-être les touristes n’y accordaient-ils pas d’importance, mais vu de l’angle interne, il avait tout d’une prison dorée. Les couloirs aux murs ornés de tableaux et au sol tapissé d’une moquette de luxe, les escaliers de marbre, les salons intimes, la passerelle en verre avec vue sur les falaises qui entouraient la crique.

Ils finirent par déboucher sur une pièce aux allures de bar-restaurant côtier. Des tables basses, des fauteuils en paille, des palmiers et autres plantes tropicales, des guirlandes lumineuses, et les murs en verre avec toujours cette même vue spectaculaire en contrebas. L’aplomb dont elle s’était parée sous les regards hostiles disparaissait sous son air ébahi.

« Ça te va ? C’était ça ou un restau plus… pompeux. Mais quelque chose me dit que ça serait bizarre de te sortir les chandelles. »

Les chandelles ?

« Ouais non, on va éviter. »

Elle avait déjà assez de mal à s’acclimater comme ça, quand bien même une partie d’elle accueillait les perceptions avec un certain détachement, l’autre se sentait dépassée.

« Choisi ce que tu veux. J’suis assez fan de ça et ça. »

Devant elle, une carte placardée sur la face largeur de la roulotte, pleine de signes japonais et de photos illustratives. Et l’attention de la serveuse qui se reportait sur elle, attendant sa commande.

« Heu… »

Elle survola la liste, avisant quelques mets devenus familiers depuis le temps qu’elle passait ses week-ends sur l’île, en désigna un avec un sourire hésitant. La serveuse acquiesça joyeusement, s’inclina et les laissa non sans un dernier sourire pour Takuma. Caitlyn se tourna vers Takuma qui semblait à l’aise comme un poisson dans l’eau… et lâcha un rire, nerveux, libérateur. C’était tellement absurde. Elle avait l’impression de sortir d’un mode automatique en ayant perdu toute sa contenance.

Et puis elle s’avança vers la baie vitrée, les yeux rivés sur la nuit, les bras le long du corps. Rêvant de descendre sur cette plage enclavée entre les falaises. Elle sentit l’odeur du repas avant d’entendre la serveuse le déposer sur une des tables, son estomac gargouillant à nouveau, et se détourna du paysage pour aller s’asseoir, l’eau à la bouche. Elle rassembler ses cheveux pour les attacher en chignon sur le haut de son crâne, puis porta son bol de soupe à ses lèvres et en avala plusieurs gorgées avant de le reposer devant elle et de s’emparer des baguettes.

« J’crois que j’ai jamais été aussi heureuse de manger quelque chose. »

Des semaines qu’elle ne mangeait plus que par principe, par acquis de conscience, minimum syndical alors que la faim semblait s’être tue, son esprit uniquement focalisé sur l’objectif de retrouver celui qu’elle avait fait fuir. C’était chose faite désormais, et c’était comme si son organisme entier se réveillait d’un rêve, d’une transe. Elle plongea les baguettes dans le bouillon, se pencha par-dessus. Flashback. Chinatown, le bol de soupe, le vendeur de journaux, la panique.

« Pourquoi t’es parti ? »

Les pieds dans le plat. Consciente qu’elle allait raviver la douleur en lui, mais soudain comme incapable de parler pour ne rien dire. Après tout, ils avaient dépassé le stade de la politesse de façade et des conversations sans intérêt, non ?
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Caitlyn Louise Twain
Mer 15 Juil 2020 - 17:10
Oui, il semblait à l’aise. Il n’avait pas le comportement de celui qui instaure une distance entre eux puisqu’il n’en avait aucune envie. Ce que c’était et ce que cela signifiait, il n’en savait rien et n’avait pas envie de se poser la question, éloignant toutes ces interrogations qui rythmaient pourtant son existence. Ça avait toujours été le problème, dès l’enfance. Trop de gamberge. Trop de questionnements sans aucune réponse acceptable. La raison qui fait qu’un enfant se confronte au monde trop tôt, n’a pas les épaules, ne peut pas encaisser et, par manque de soutien ; sombre. Sans filet, sans espoir, sans main tendue. Alors là, il se savait en déséquilibre, connaissait ses faiblesses, en savait les dégâts. Donc Takuma éloignait le danger, se murant dans une insouciance qui n’était pas sienne. Le retour d’un masque qu’il avait porté sans cesse à Poudlard ? Peut-être. A force de jouer à ça, le jeune homme ne savait plus bien lorsqu’il était sincère et lorsqu’il ne l’était pas. Toujours était-il qu’en cet instant, oui, il refusait de tomber là dedans, de laisser s’installer une tension qu’il sentait mais qu’il révoquait. Alors il facilitait les choses. C’était son fort depuis des années après tout.

De même, Takuma semblait à l’aide dans les grands couloirs blancs, ouverts d’un côté par des pans de verre qui offraient habituellement une luminosité sans pareil. A l’aise dans le luxe que ses parents s’évertuaient à offrir ici. Un certain standing. En réalité, il n’y avait pas été habitué. Seule sa prime enfance l’avait vu déambuler dans ce type de lieux, encadré par un certain protocole à respecter. Le genre de choses qu’un gosse totalement hyperactif, trop vif - dans tous les sens du terme - était capable de respecter. Non, il n’était pas à l’aise. Mais il faisait comme si.
S’il l’avait été un jour, c’était en ayant mérité sa place, en tant qu’artiste. Rien à voir avec sa famille. Rien à voir avec cette sensation, finalement, de n’avoir jamais appartenu à ce monde. Et pourtant, c’était ici qu’il se trouvait, quand finalement, son propre univers semblait trop dur à encaisser. Pourquoi ?
Un vieux réflexe instinctif d’enfant blessé ? Un truc inscrit dans son code génétique comme les saumons qui remontent les rivières pour frayer, retournant précisément au lieu de leur naissance pour s’y laisser mourir, laissant place à la nouvelle génération, la nourrissant de leur cadavre en décomposition ?
C’était ça qu’il faisait ?

« Pourquoi t’es parti ? »

Cette question, il l’avait vue approcher sans un mot, le sourire qu’il avait adressé à la jeune femme lors de sa précédente intervention restant encore un instant sur ses lèvres avant de s’évanouir alors qu’il mâchait une bouchée de son propre repas, le regard se posant sur le paysage extérieur, doucement éclairé par les lumières de l’hôtel, la nature engloutissant bien vite les tentatives désespérées que l’urbaniste luminosité lui imposait, ne se dévoilant donc pas tout à fait. Sans doute bien moins que ce que les Hayato souhaiteraient.
Faire la lumière sur ce qui importe ne les a pourtant jamais vraiment torturés.

« J’en sais trop rien. »

Un regard vers la serveuse qui ne pouvait s’empêcher de poser le regard sur lui d’une manière qu’elle pensait discrète mais qui aurait dû l’être d’avantage. Pouvait-elle les entendre d’ici ? Non, la réponse semblait évidente et pourtant, cette possibilité l’interloquait tout de même. Dans quelles mesures pouvait-il se retrouver à l’affiche de certains tabloïdes, des années plus tard ? Peu, sans aucun doute.

« J’y arrive juste plus. J’ai essayé de faire au mieux, de protéger Aileen, Alec même, de les aider à traverser ça, de... tu sais, tout prendre en charge. »

Etrange comme il pouvait tout connaître de sa propre culture, des codes qui la régissaient, sans pour autant s’y retrouver une seule seconde. Il était franc, direct, n’enrobait pas les choses lorsqu’elles devaient être énoncées, détestait la représentation stérile… et pourtant, n’était-ce pas ce qu’il faisait, d’une autre manière, depuis des années ? C’est drôle comme en cherchant à s’éloigner de ce qu’on nous apprend, bien souvent à l’adolescence, on se retrouve finalement à faire exactement la même chose que ce qui nous exaspérait à un moment donné. Dissonance mon amie.

« Logan m’avait chargé de certaines missions. J’ai remplis tous les critères… et pourtant on en est là. J’me sens largué. On a été repérés par les parents d’Alec et tout ce que j’avais mis en place… » Un hochement d’épaules. « Aileen va mal, Alec c’est pas mieux, Dakota est partie, je… vais mal. J’ai jamais eu ma place là-bas. J’ai jamais eu ma place nulle part à vrai dire. »

Il posait son regard sur Caitlyn, s’attardait un instant dans le sien, caressant de ses prunelles ses iris clairs, glissant sur les traits de son visage, baissant, enfin, les yeux de nouveau vers sa nourriture. Il ne parlait pas pour attirer une réponse quelconque, une solution providentielle, ne se plaignait même pas spécialement, il exposait juste les faits avec une franchise toute personnelle. Nouvelle bouchée et, bientôt, il se redressait, les doigts glissant dans ses cheveux teints, une jambe posée sur le genou de l’autre, le bout de la langue qui s’attarde une seconde sur sa lèvre supérieure dans un tic de réflexion.

« C’est juste qu’après tout ce qu’on a vécu, je ne sais plus trop me situer. Tout semble tellement… trop. »

La mort à tout coin de rue, lui, plongé dans des histoires qui n’étaient pas les siennes, toutes reliées à Logan, et dans le fond du tableau, un abandon total et là, dans le clair obscur, le retour de la dépression. La démone, instable, fourbe et pragmatique qui engloutissait tout sur son passage.

« Ça semble complètement déconnant, mais là-bas, j’étais en dehors de ma propre existence. Quelque part, je pense que ça me rassurait d’être coincé entre quatre murs. Maintenant… »

Maintenant il devait l’affronter. L’absence.
Les responsabilités, aussi. Le monde, finalement. Froid et dur. Celui qui n’avait cessé de le rattraper doucement, chaque jour un peu plus depuis son arrivée à Poudlard. Celui qui avait doucement fait fissurer la carapace du personnage qu’il s’était inventé. Le gamin joyeux et un peu con s’était effacé au fil du temps, sa véritable nature révélée au monde pas à pas, avec une lenteur infime. Jusqu’à ce qu’il ne soit plus que lui. Le clown triste comme dirait Enzo. L’homme, blessé, angoissé, mort de peur qui se trouvait en dessous. L’enfant délaissé.

Jamais tout à fait consensuel, toujours marginal, le gosse qui avait exacerbé ce rejet systémique, jouant des codes pour les détourner sans véritablement se trouver lui-même.

Celui qui dénotait, toujours, surtout ici, la terre des siens, le cadre parental. Celui où il ne se conformait définitivement pas.

Rien n’allait, finalement, même lorsqu’il assumait les différences, même lorsqu’il décidait d’avancer.

Enzo avait raison, il avait trop tiré, avait trop encaissé, ne s’était pas laissé le temps d’encaisser, de souffrir, d’être lui, d’être perdu et non un énième personnage qui prenait en charge une vie dont il ne voulait pas.

Un soupir et il délaissait définitivement son repas.

Le vide, dévorant, se confrontait au tumulte de l’urgence incessante, aux besoins toujours plus pressants des uns et des autres, de la guerre qui grondait, là dehors, le laissant dans un entre deux. Déchiré entre le silence de ses manques et le bouillonnement débordant des responsabilités d’un monde parfaitement hostile.

La lutte, l’absence, la survie, les manquements, les défaillances, l’avenir, l’incertitude. Pire, les certitudes. Tout semblait le ronger comme les vagues sur la paroi un peu plus bas.

Alors il trouvait refuge ici, là où justement les brouhahas de la ville non loin se brisaient sur le calme presque mutique de cet écrin de nature, là où l’aristocratie imposait, sous couvert de respect, une ataraxie monacale.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Ven 17 Juil 2020 - 19:41
Une assurance feinte ? Un masque, un mensonge ? Caitlyn ne s’en était pas rendue compte. Takuma évoluait dans ce milieu avec tant d’aisance, tant de naturel, qu’elle n’avait aucune peine à l’y imaginer dans son élément. Après tout, la rancœur vis-à-vis du luxe n’impliquait pas qu’on doive s’y sentir mal à l’aise. Nombreux étaient ceux qui avaient renoncé aux richesses de leurs familles, sans pour autant éprouver de gêne lorsqu’ils les retrouvaient, se parant d’une certaine désinvolture résignée, retrouvant leurs vieilles habitudes, leurs réflexes et leur éducation, sans même s’en rendre compte. Caitlyn avait bien compris que Takuma n’avait pas passé une enfance heureuse ici, qu’il n’avait pas eu des parents aimants ni même présents, en tout cas pas comme ils auraient dû l’être, pourtant à aucun moment elle ne s’imaginait qu’il puisse ne pas être habitué à ce milieu dans lequel ils évoluaient ni à ces regards qu’ils attiraient.

Paradoxalement, c’étaient justement ces regards qui dissipaient la gêne qui l’habitait, l’incitaient à assumer ses différences. De sexe, d’origine, de classe sociale… Elle était consciente de ne pas avoir sa place ici, entre les œuvres d’arts et les hommes d’affaire, mais les voir qui ne se retenaient pas de le lui faire comprendre lui donnait envie de s’imposer. Ce fut donc la tête haute qu’elle traversa l’hôtel aux côtés de son compagnon, non sans admirer au passage la décoration et surtout la vue qui s’offrait à elle.

Les premières gorgées de soupe lui rappelèrent à quel point elle avait faim. Le bouillon encore fumant la réchauffa de l’intérieur, apaisant son estomac qui criait famine depuis des jours. Des jours, oui, des semaines en réalité, qu’elle ne l’entendait plus, ne l’écoutait plus, son esprit uniquement focalisé sur cette idée folle qu’elle avait eue, et mise à exécution. Celle de traverser le globe à la recherche de cet homme disparu par sa faute. Autant de fois qu’il le faudrait pour le retrouver. Mais ensuite quoi ? Elle n’était pas là pour le ramener, elle le lui avait dit. Pourquoi alors ? Culpabilité dont elle cherchait à se libérer ? Sans doute en partie, sûrement, même, mais pas que. Volonté de lui venir en aide, alors même qu’elle ne savait rien de lui ? Elle savait qu’il l’avait aidée, ça lui suffisait. Et quand bien même ça n’aurait pas été le cas, elle ne serait pas restée indifférente, pas en sachant qu’il avait besoin de quelqu’un qui lui tende une main, quitte à ce que ce soit une parfaite inconnue.

Assi en face d’elle, il n’avait plus rien de l’homme éteint qui lui avait ouvert. Un éclat dans son regard, un sourire sur ses lèvres, de l’entrain dans ses gestes. Étaient-ils feints aussi, autant que son assurance ? Certains signes ne mentaient pas, son cœur battait différemment qu’au début, son odeur aussi avait changé, et ce n’était pas que du fait de leur rapprochement. Pour autant, les démons n’étaient jamais loin, et ne manquaient jamais une occasion de revenir à la charge. Ses propres traumatismes remontaient à la surface, tels des corps après avoir macéré au fond pendant quelques jours. Était-ce une raison pour rappeler ceux du jeune homme ? Son regard s’assombrit immédiatement, son sourire flottant encore quelques instants sur ses lèvres avant de sombrer à son tour. Caitlyn serra les dents. Tourné vers l’océan qui s’étendait à l’horizon, indiscernable du ciel, il resta quelques instants à l’observer, comme pour s’imprégner de son calme, de sa sérénité.

« J’en sais trop rien. »

Il jeta un œil derrière lui, comme pour s’assurer qu’il pouvait parler sans être entendu, puis enchaina.

« J’y arrive juste plus. J’ai essayé de faire au mieux, de protéger Aileen, Alec même, de les aider à traverser ça, de… tu sais, tout prendre en charge. »

Elle fronça les sourcils. Tout prendre en charge ? Quelques mois plus tôt, cela lui aurait paru abstrait, comme notion, comme à n’importe quel ado qui croit être indépendant ou qui aspire à l’être mais qui n’a en réalité aucune idée de ce qu’est l’autonomie, la vraie. N’importe quel ado normal en somme. Aujourd’hui, elle ne pouvait que trop bien s’imaginer le poids des responsabilités qui pesaient sur ses épaules.

« Logan m’avait chargé de certaines missions. J’ai rempli tous les critères… et pourtant on en est là. J’me sens largué. On a été repérés par les parents d’Alec et tout ce que j’avais mis en place… Aileen va mal, Alec c’est pas mieux, Dakota est partie, je… vais mal. J’ai jamais eu ma place là-bas. J’ai jamais eu ma place nulle part à vrai dire. »

Il la regardait dans les yeux, sans détours, et son regard profond était celui d’un homme perdu, largué, fatigué d’errer dans ce monde qu’il n’arrivait pas à faire sien. Elle retint son souffle, sourcils toujours froncés, dents toujours serrées. La faim s’était à nouveau tue, son bol refroidissant sur la table basse. Son aveu résonnait dans sa tête. Il allait mal. Logan l’avait chargé d’une mission, les parents d’Alec les avaient repérés, Dakota était partie, et il allait mal. Il allait mal alors il était parti à son tour mais il allait toujours mal.

« C’est juste qu’après tout ce qu’on a vécu, je ne sais plus trop me situer. Tout semble tellement… trop. »

Ils pensaient avoir tout vu ? Ils pensaient être prêts, immunisés ? Propulsés depuis le devant la scène dans les coulisses, ils s’étaient retrouvés face à leur propre insignifiance. Et les possibilités innombrables semblaient soudain inatteignables.

« Ça semble complètement déconnant, mais là-bas, j’étais en dehors de ma propre existence. Quelque part, je pense que ça me rassurait d’être coincé entre quatre murs. Maintenant… »

Et elle se revoyait ce jour à la fin de l’année dernière, ce jour où pour la première fois elle avait réalisé qu’elle n’avait nulle part où aller dehors, que cette école qu’elle avait si longtemps considéré comme une prison était en réalité devenue un refuge. Une zone de confort dans laquelle elle avait fini par se complaire sans même s’en rendre compte. Elle ne l’avait pas vue venir, l’évidence l’avait percutée de plein fouet, comme un poing dans le ventre, lui coupant le souffle. Et elle avait pleuré, ce jour-là, elle avait pleuré tellement fort qu’elle en avait perdu la notion du temps, submergée par la violence de ce sentiment d’abandon qu’elle se prenait en pleine face sans y être préparée. De ce deuil qu’elle n’avait jamais pu faire, ou pas correctement.

« … Maintenant on n’est qu’une bande de gamins paumés, comme des lions élevés en cage libérés dans la savane. »

Elle se leva de table, alla se poster face à la baie vitrée. Les yeux embués de larmes. Merde. Elle avait cru être assez solide pour le rattraper, assez forte pour le porter, il fallait croire qu’elle s’était trompée. S’efforçant de paraitre détendue, elle ravala ses émotions, inspirant profondément.

« Tu vas faire quoi maintenant ? »
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Dim 19 Juil 2020 - 21:34
Takuma restait étonné de voir la facilité avec laquelle elle pouvait reprendre le contrôle, marchant tête haute quand bien des hommes posaient sur elle un regard plein de jugement. Ces lieux étaient codifiés, blindés de règles tacites qu’il avait engrangé au fil des années durant l’enfance, sans tout à fait s’en rendre compte. Besoin d’être contenu, endigué, perfectionné. Il n’était jamais comme il l’aurait dû et enfant, on le lui avait bien assez démontré. Aujourd’hui encore, Takuma savait qu’il ne correspondait ni au décor ni à ce qu’on attendait de lui. Pourtant, des rôles, il en avait tant joué déjà sans tout à fait se sentir tout à fait lui-même dans l’un d’eux. On lui avait demandé d’être doué, il avait été un enfant turbulent. Calme, il s’était montré hyperactif. Alors on l’avait mis là où les autres attendaient de lui qu’il prenne un rôle de mauvais garçon… Il avait donc étudié bien avant de décider de se conformer. Alors il s’était mis à chuter. Adolescent avant l’heure, laissé à lui-même dans une société trop étriquée pour le genre de gosse qu’il était, incapable de faire ce qu’on attendait de lui, incapable de se détacher de cette image qui lui était imposée, incapable aussi, de ne pas se prendre le monde en pleine gueule et d’y sombrer dans sa fange. Les regards qui se posaient sur lui à présent pouvaient-ils imaginer ce par quoi il était passé ? Le pouvait-elle, elle ? Pouvaient-ils imaginer qu’elle avait traversé l’horreur elle aussi ? Marché dans les cendres d’un champ de bataille, lutté pour aider ceux qui pouvaient l’être. Les imaginaient-ils, des gosses perdus, prenant la position de soignant par nécessité, les mâchoires serrées, des responsabilités ingérables sur leurs épaules alors que les médicomages de l’école faisaient tout pour les en décharger comme ils pouvaient. Alors ils encaissaient. Takuma l’avait vu, Maxence, toujours souriant, toujours solide face à l’horreur. Passant ses journées à ses côtés, avançant les cours en parallèle d’un apprentissage de soignant, il avait décelé ses moments de doutes, appris à trouver dans son regard la douleur de l’adulte qui encaisse en silence pour limiter la casse sur les jeunes esprits.

Savaient-ils ?

Non, pour eux, il n’était que le fils du directeur, celui qui posait honte et déshonneur sur une respectable famille. Pour eux, elle n’était qu’une étrangère. Et pour elle ? La serveuse qui ne cessait d’accrocher son regard à sa nuque, l’observant en douce, pendant qu’il ne la voyait pas… pour elle, il n’était qu’un fantasme d’adolescente, une figure lointaine dont elle ne connaissait que la couverture médiatique. Comme pour les autres finalement. Une façade. Il n’était rien qu’une façade.

Mais qu’étaient-ils donc ?

« … Maintenant on n’est qu’une bande de gamins paumés, comme des lions élevés en cage libérés dans la savane. »

Un petit rire amusé, un peu pâle alors qu’il acquiesçait en silence, l’observant se lever pour rejoindre les ombres de la baie vitrée.

« Y’a de ça. »

Est-ce que c’était ça le problème ? Avoir pu lâcher prise, s’être caché dans un carcan plus simple que la vie réelle ne l’était. Avoir commencé à simplement vivre et survivre sans prendre en compte les responsabilités. Etait-il juste perdu face au vaste monde ? Face à l’étendu des possibilités qui s’offraient à lui… et l’étendu de ses dégâts. Là-bas, à Poudlard, il connaissait les règles, savait quelles seraient les conséquences de chacune de ses actions, de chaque bravade. Parce que des bravades, il y en avait. Passant pour un idiot, il ne comptait pas les dommages qu’il avait imposé aux Supérieurs sans même y paraitre. Lui et Sovahnn étaient les pros pour agir ainsi. Qu’il aimait se draper d’innocente, l’esprit fonctionnant pourtant à mille à l’heure, anticipant les réactions de leurs ennemis pour s’en sortir systématiquement indemne. Non, il n’avait jamais rien eu là-bas. Pas de coups, pas de violences, s’en sortait à chaque fois sans même se faire remonter les bretelles, passant toujours à travers les mailles du filet. D’autres n’avaient pas eu cette chance. Sovahnn en première, Jordane aussi, même si elle avait le don pour passer pour une petite poupée fragile et innocente, éloignant systématiquement les soupçons également. Aileen, surtout, n’avait fait qu’encaisser. Dakota il n’en parlait pas. Ce qui l’amenait à Alec. Alec qui avait pris certaines responsabilités à sa place. Qui avait pris une vie pour protéger ceux que, lui, aimait, sans rien en retour. Et il l’avait vu venir. Est-ce qu’il l’avait manipulé pour se protéger ? Avait-il fait ça sans même s’en rendre compte ? Cette question, il se la posait depuis. Dans quelles proportions était-il réellement innocent ?

En silence, il observait Caitlyn, devinant ses yeux humides plus qu’il ne les voyait. Devinant aussi la force qu’elle avait pour repousser ses émotions afin de prendre la parole de nouveau.

« Tu vas faire quoi maintenant ? »
« T’encourager à manger un peu plus que ça ? »

Un demi-sourire posé sur son dos et il s'était levé, la rejoignant pour y glisser une main. « J’parais riche comme ça mais mon compte en banque fait la gueule pour info. »

C’était vrai ? Oui, elle n’avait sans doute pas idée d’à quel point. Mais en réalité, il ne s’en faisait même pas spécialement pour le gâchis de nourriture, plus pour le fait qu’elle semblait avoir besoin de bien plus que quelques bouchées. Après, il n’insisterait pas. Simplement, la voir s’alimenter le rassurerait. Pour ce qui était de répondre plus sérieusement à sa question…
Pour ce qui était du rapprochement.... une envie autant qu'un besoin, celui de ne pas être entendu quand il affirmait quelque chose du genre. Il s'était finalement rassit, attendant qu'elle soit de nouveau proche pour se remettre à parler, toujours dans un souci de confidentialité, n'ayant aucune envie de se retrouver à circuler sur le net actuellement.

« J’ai pas de réponse sincèrement. J’ai hérité d’une boutique à Londres sans vraiment l’avoir prévu donc il faudra que je gère ça plutôt que de me barrer au bout du monde en espérant trouver refuge auprès de personnes qui n’en ont manifestement pas grand-chose à faire. Me réveiller et arrêter de faire l’enfant, aussi, je suppose. »

Un comble pour quelqu’un qui semblait tellement adulte maintenant, aux opposés de celui qu’il semblait être il y avait à peine deux ans. Un masque qui n’avait pas tardé à s’effriter au fil du temps, notamment au départ des Supérieurs. Après tout, il s’agissait d’un moyen de défense, une façon de paraitre faible, de garder quelques coups d’avance.

« Logan me dirait de confronter les miens, de profiter de ma position pour en apprendre plus sur la situation politique du pays et de m’en servir. »

Comment un type qui le haïssait tant pouvait réussir à le hanter ainsi ? C’était lui qui lui avait demandé de quitter le château en Juillet dernier. Une volonté de l’éloigner d’Aileen ? Sincèrement, il y avait pensé. Au final, Takuma avait vu les pièces se mettre en place au fur et à mesure. Clairement, il avait été un pion pour permettre de la protéger elle et Alec. Est-ce qu’il ne faisait que penser ainsi, de manière parfaitement martiale, cherchant à gagner une guerre perdue d’avance à lui seul ?

« J’crois que j’ai juste envie de rester un peu loin de tout ça. Très égoïstement. »

Fuir encore un peu.

« J’pense qu’Aileen va faire la même d’ailleurs. » Une réflexion lâchée comme ça sans réel but. « En fait t’as raison, on n’est que des gosses laissés à la dérive et la transition fait mal. »

Dakota, Aileen. Sovahnn occupée par sa grossesse. Jordane étrangement absente – quoi que pas plus qu’à Poudlard, simplement, comme pour les autres, ils ne vivaient plus les uns sur les autres – ce qui l’amenait à supposer qu’elle se mettait en danger. Enzo loin. Ouais. Le gamin laissé pour compte devait sans doute se sentir un peu seul et il ne faisait rien pour contrer ça, trop bouffé par ses responsabilités nouvelles et sans doute la peur de trouver porte close là où il se présenterait.

Comme ici.
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