Âge personnage : 45 ans Hiboux postés. : 63 Date d'inscription : 15/03/2024Crédits : tara Double Compte : Aldric, Shura & Gaby
Rachel Quinn
Jeu 9 Mai 2024 - 23:08
Le temps maussade décompose les couleurs en un canva particulier. Il y à ces teintes parsemées qui emprisonnent les derniers rayons d’un soleil timide. La luminosité est absente, et les traces d’humidité perdurent sur le trottoir dont l’odeur du petrichor émane encore. Cela fait plusieurs jours que la météo s’accorde parfaitement à l’humeur de l’américain, qui y voit probablement une forme de corrélation.
Plus tôt dans la semaine, il s’est baladé dans les rues londoniennes, en quête d’un livre qu’il a cherché dans les rues sorcières. En revenant sur ses pas pour revenir en métro jusqu’à chez lui, son regard s’est perdu une seconde sur ces affiches. Au début, elles passaient inaperçues, des recherches d’animaux perdus mêlées à ces fameuses affiches de concert moldu. Il s’est promis un jour d’y aller et d'entraîner Sergius dans cette découverte. Sortir leur ferait le plus grand bien.
En approchant, manquant de se faire bousculer par un passant, l’affiche s’est mise à onduler et la magie révélant l’image d’un homme. Il se souvient s’être figé, le coeur bondissant.
L’angoisse. Les tremblements de ses mains.
Il se souvient s’être assis, en quête d’un peu d’air. L’odeur immonde et rance du sous-terrain. Les fébrilités de ses émotions, le souffle rompu. Chaque pas qu’il fait semble le ramener indéniablement des mois, presque un an, en arrière dans cette cellule. La quête pour effacer les traces de cet “épisode” est vaine, plus le temps passe, plus les instances du rappel sont vifs, brutales, odieuses. Ignore n’est pas une tâche aisée, elle oblige l’esprit à commettre une digression. Se refuser le temps, le cheminement nécessaire, c’est s’offrir les cléfs pour installer le trauma.
A ce jeu, Newrose n’est pas très bon. Il a toujours été renfermé, laissant ses émotions l’envahir sans en contrôler les directions. Enseveli, les crises de panique récentes commencent à lui indiquer qu’il ne suffira pas de mettre son emprisonnement sous le compte du passé.
Il s’est pourtant relevé, ce bout d’homme fort et entêté. Recueillant une des affiches de sa main tatouée, l'enfouissant dans sa poche. L’homme recherché est prénommé Connery de son “nom de scène”. Un trafiquant virulent, qui est capable de vous regarder vous faire torturer sans broncher. Il serait un bon candidat au Ministère, dans cette vaine brutale, sadique qui aime blesser les autres. Il n’est pas coupable de l'enfermement de Newrose mais, reste probablement celui qui le recherche le plus. Probablement parce que Connery a fondé une forme de confiance en Newrose, cet américain investi depuis tant d’années. La confiance a été rompue et, l’esprit belliqueux, il aimerait se venger.
En revenant chez lui, il s’est enfermé, le visage grave, repensant à ces choix que l’on fait dans une vie et qui amène nécessairement à des chemins épars. A-t-l fait le bon choix ? A-t-il bien fait de donner les informations de son enquête au ministère ?
Une semaine après, le constat est le même. Il n’est pas capable de répondre à cette question. Pas plus capable de rester calme face à l’idée que Connery soit sur le terrain londonien, prêt à en découdre.
Avançant vers la bibliothèque, il entre machinalement. C’est devenu son repaire depuis son arrivée, un an presque en arrière, ici. L’espace est chaleureux et les luières jaunes et tamisées tranchent avec la lumière morbide extérieur. Le calme, l’odeur de l’encre. Attablés, quelques moldus lisent attentivement,même en cette fin de journée. Un groupe d’étudiants semblent chuchoter dans le calme, une montagne de revues à côté d’eux, probablement pour préparer un examen de groupe.
Depuis plusieurs jours, Newrose cherche un livre en particulier sur les plantes d’une région. Il fait des recherches sur l’alimentation d’une créature magique et même si la plupart des livres de cette bibliothèque sont moldus, une rangée au fond est enchantée pour présenter des livres magiques. Il suffit d’être soi-même sorcier et le livre nous apparaît sous la bonne couverture, tandis que pour les moldus, ce ne sont que de vulgaires livres scientifiques de botanique ou autre.
Sans vraiment s’en rendre compte, il dépasse une femme qu’il ignore, les yex figés sur l’étagère. Le livre avait été emprunté mais il est de nouveau présent et fier de cette victoire il se saisit de l’ouvrage, contemplant la reliure.
“Excusez-moi ? Vous sauriez me dire où je peux trouver Poems and Ballads de Algernon Charles Swinburn ? Je cherche surtout son poème The Garden of Proserpine. “
S’il avait moins d’habileté, le livre lui en serait tombé des mains. La femme s’est avancée vers lui, la voix ricochant sur l’espace calme. Nour, interloqué se fige, observant la femme alors que son esprit est ailleurs.
Il repense à la voix brisée de Mircea, un an et quelques plus tôt. Il se souvient de ces heures de discussions, de ce moment où, son ami de cellule lui demandait ce qu’il aimait. Des discussions douces, calmes, qui contrastaient avec l’évidente douleur qu’ils ressentaient tous les deux. Un bon moyen de rester éveillé, un bon moyen de supporter ces journées infernales. Il se souvient avoir répondu qu’il aimait le son des violons, qu’il aime l’odeur du bois de hêtre et les feuilles de frênes l'automne. Que c’est sa saison préférée, elle lui fait penser à Sergius, à leurs ballades en fin de journée et aux couleurs que prenaient les forêts. Il se souvient avoir murmuré qu’il aime les livres, les feux de bois, la musique. Les rires la nuit, qu’on le fasse danser jusqu’à perdre le souffle. Bien sûr, il se souvient de chacune des réponses de Mircea, ancrées à jamais dans son esprit.
Troublé, son regard se farde, une distance s’installe. Quoique cette intervention soit, ce n’est probablement qu’une énorme coïncidence, cruelle, mais fugace. Mircea, où qu’il soit est probablement mort, ou assez bien caché pour qu’il ne soit plus en contact avec lui.
“Je…hum, ça doit être dans cette allée venez, les poèmes sont juste à côté.”
Pensivement, il murmure l’une des dernières phrases du poème qu’il a le plus aimé, pensif. “"My master that was thrall to Love Is become thrall to Death."
En arrivant, il attrape le livre pour le tendre à la femme, le regard pensif, comme habité par un passé qui le hante encore. Il soupire une seconde et admet, plus pour lui que pour la femme “C’est…un très bon choix d’auteur. Appréciez votre lecture.”
Newrose Walsh
Eragon
Newrose Walsh
Âge personnage : 36 ans Hiboux postés. : 223 Date d'inscription : 12/01/2023Crédits : Alec
Newrose Walsh
Ven 10 Mai 2024 - 4:14
Here, where the world is quiet
🙤 Bloomsbury, Londres 🙤 24 Mars 2017
(c) Taranys
Rachel Quinn
Rachel Quinn
Âge personnage : 45 ans Hiboux postés. : 63 Date d'inscription : 15/03/2024Crédits : tara Double Compte : Aldric, Shura & Gaby
Rachel Quinn
Ven 10 Mai 2024 - 19:22
“Je rêve d’un monde paisible sous les feuilles automnales des frênes, avec des hêtres non loin pour embaumer l’air. Avec un châlet dans cette forêt, pour profiter d’une bonne lecture devant la cheminée.”
La réaction est si rapide que même Newrose aurait pu en être surpris. Il pose un bras sur le torse de la femme, qu’il plaque au rayon des livres vivement. De sa main libre ,il s’est saisit de sa baguette, qu’il a camouflé légèrement dans sa veste mais qui dépasse et se glisse de manière stratégique sous le menton de la femme. La fermeté de son geste tranche avec son quotidien plutôt calme en général. La réaction est vive, morcelée d’inquiétudes et surtout de méfiance. Une seule personne au monde aurait pu prononcer ces mots et la dernière qu’il l’a vu, c’était quand ils s’enfuyaient d’une cellule où ils ont passé près d’un mois à se faire torturer. Il se souvient encore des murmures de Mircea, il se souvient s’être demandé où il était passé à son réveil. Volatilisé. Peut être que son esprit l’avait imaginé ? La déraison du cerveau humain pour supporter ce qu’il a subit ? Il n’aurait pas pu s’enfuir seul, impossible. Plus le temps a passé, plus le mirage de Mircea s’est étiolé, sans qu’il soit sur d’un jour le revoir.
Une seule personne donc, aurait pu savoir ce qui s’est dit dans cette cellule. Des confidences les plus honteuses aux rêves. Un mois de loisir, à ne pouvoir faire que cela, discuter pour oublier la douleur. Bien sûr, ça crée des liens, au delà de l’imaginable. De ceux qu’on porte en nous, toute une vie, comme à un rocher auquel on s’accroche.
Qui quelle soit, elle a obtenu ces informations. Le poème puis ces éléments, ce n’est plus une coïncidence, c’est une introduction habillement réfléchie. Les habitudes sont une mauvaises choses quand on est recherché, il aurait dû s’en douter. Il ne pensait pas être si repérable.
“Comment tu peux savoir ça?”
Le ton est fermen brutal, gardant une poigne forte contre cette femme dont il ignore tout. Elle pourrait être une assaillante, qui a brillamment trouvé sa trace. Pour les informations qu’elle sait, n’importe qui là-bas aurait pu les écouter, aux abords de leur cellule. Bien que son attitude ne soit pas hostile, Nour n’a plus le luxe de s’offrir le bénéfice du doute et se montrer imprudent. La baguette fermement posée sur le cou de la femme, il jette un regard rapide tout de même pour s’assuer qu’aucun moldu n’approche. La bibliothèque est de toute façon désertée en cette fin de journée.
“Une seule personne. Une seule personne sur cette planète peut savoir ce que tu viens de dire. Alors je répète, qui es-tu et comment tu as retrouvé ma trace ?”
Le regard plongé dans celui de la femme, il se demande surtout comment il pourra lui lancer un sort, s’il est réellement en danger sans alerter qui que ce soit. Mieux, comment justifier ce sort, et …cacher le corps ? Ses pensées sont en révolution, il se sent fébrile, inquiet et en danger, ce qu’il n’avait pas ressenti depuis un moment.
Newrose Walsh
Eragon
Newrose Walsh
Âge personnage : 36 ans Hiboux postés. : 223 Date d'inscription : 12/01/2023Crédits : Alec
Newrose Walsh
Ven 10 Mai 2024 - 20:04
Here, where the world is quiet
🙤 Bloomsbury, Londres 🙤 24 Mars 2017
(c) Taranys
(Tu știi cine sunt : Tu sais qui je suis)
Rachel Quinn
Rachel Quinn
Âge personnage : 45 ans Hiboux postés. : 63 Date d'inscription : 15/03/2024Crédits : tara Double Compte : Aldric, Shura & Gaby