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Here, where the world is quiet | Nour

 :: Londres :: Nord de Londres :: ─ Bloomsbury.
Sam 27 Avr 2024 - 0:00

Here, where the world is quiet


🙤 Bloomsbury, Londres
🙤 24 Mars 2017

 ft. @Newrose Walsh
Ma tasse claque contre le comptoir. Une goutte de café atterrit à côté. Je lâche mon téléphone et lâche une longue expiration. Mon pied tape contre le sol.

C’est comme ça que ça a commencé la dernière fois. Des actions isolées, que rien ne paraît relier. Des non-majs qui disparaissent, des gamins la plupart du temps - pas des hommes et des femmes qui peuvent répliquer et résister, non. Des enfants démunis, apeurés, qui ne comprennent rien de ce qui leur arrive. Puis, derrière ces enlèvements, des fils qui se tissent, des ramifications qui se créent, et un réseau qui se dévoile. Des extrémistes qui se plaisent à prendre les non-majs pour cibles afin de se garnir les poches de gallions - des ordures qui n’ont aucun respect pour la dignité humaine.

J’aurais dû le voir venir. Quand cette adolescente a disparu, que j’ai remonté sa piste jusqu’à Westhumble et que j’ai découvert ce semblant d’organisation derrière ce rapt, j’aurais dû m’en douter. Discerner la menace dans les ombres, parce que c’est comme en Roumanie.

J’inspire longuement. Je me pousse au calme. Mes mains passent dans mes cheveux, attrapent l’élastique qui traîne dans la poche de mon jean pour les attacher. Je récupère mon téléphone, le fourre dans la même poche, puis je nettoie la tasse et le comptoir. Je range la vaisselle qui séchait au bord de l’évier. Des gestes simples, habituels. Je me laisse le temps de redescendre en pression. Rien que de repenser au message de mon frère, mon sang bouillonne et ne demande qu’à exploser.

Quand Jonas a appris mon “escapade” à Westhumble, il m’a noyée sous les reproches. J’aurais dû l’appeler, ou au moins le prévenir. Il aurait pu me rejoindre rapidement. Je lui ai rétorqué qu’avec son poste d’Auror, il ne possède pas la même mobilité que moi, mais il n’a rien voulu entendre - alors qu’il sait très bien que j’ai raison. Sa position au Ministère nous est précieuse, utile pour entendre parler des exactions sorcières étranges afin d’enquêter. C’est comme ça que j’ai su pour Westhumble. Que j’ai appris pour l’existence de ce réseau.

Mais je comprends aussi mon frère, pourquoi il aurait voulu être là, à la place d’une vague connaissance. Il n’a pas envie d’apprendre ma mort en rentrant du travail, comme il a découvert celle de notre mère.

La cuisine rangée, je reprends mon téléphone, relis le message qui m’a fait sortir de mes gonds.

Comme en Roumanie ? C’est exactement la même chose. Jusque dans les plus fins détails.

Je soupire. Je ne relis pas les messages inquiets de Jonas. Je me laisse tomber sur le canapé pour réfléchir. Je n’aurais jamais cru que les évènements de Roumanie reviendrait me hanter. J’ai enterré Mircea depuis un an maintenant ; je ne comptais pas le ressortir du placard. Mircea a enquêté pour retrouver les enfants de Codrin, un casque bleu roumain que j’ai connu en Afghanistan, et qui ne savait pas vers qui se tourner. Alors quand il m’en a parlé, Mircea est né, et il a fouillé, jusqu’à remonter la trace d’un réseau de sorciers extrémistes aux exactions ignobles. Il l’a infiltré, avec l’aide de Jonas - sans son soutien, je n’aurais jamais pu maintenir ma couverture intacte -, puis l’a détruit.

Ou du moins, je croyais l’avoir détruit, ou assez pour qu’il ne se relève pas de ces cendres.

Ces sorciers sont vraiment pire que de la mauvaise herbe.

֍ ֍ ֍

Je jette un regard à l’heure. Plus que quelques minutes. Rien n’indique que je suis arrivée trop tard. Je pense même avoir plutôt une marge de manœuvre, mais je ne compte pas en abuser. Trop d’hypothèses instaure l’incertitude dans l’équation, et je ne laisserai pas le hasard décider de ces retrouvailles - ni de leurs conséquences.

Je n’ai pas sauvé cet homme pour le regarder mourir un an plus tard.

Retrouver la trace de Nour m’a déjà pris plus de temps que prévu. En même temps, je l’ai laissé vivre sa vie sans garder un œil sur lui depuis qu’il s’est installé en Angleterre. Je lui ai permis de fuir la Roumanie, de disparaître et de commencer une nouvelle vie avec des faux papiers. Rien de plus. J’ai ensuite coupé les ponts, parce que Mircea n’avait rien à faire à Londres, et que sur le papier, sous le nom de Rachel, je ne connais ni Newrose, ni Nour.

Et pourtant, alors que j’attends à quelques pas d’une bibliothèque où Nour a ses habitudes, je n’ai pas revêtu l’apparence de Mircea. J’ignore si le réseau a déjà remonté la piste de Nour, mais je préfère autant éviter de leur offrir la mienne sur un plateau d’argent.

Les cheveux coupés courts, des vêtements passe-partout bien loin de mes tailleurs habituels de journaliste, le bras gauche dans une attelle, les changements ne sont peut-être pas majeurs par rapport à mon apparence habituelle, mais assez pour semer le doute chez ceux qui me connaissent.

Après une dernière hésitation, j’entre à mon tour dans la bibliothèque, où Nour se promène depuis une bonne dizaine de minutes. Flânant dans les rayons, je ne tarde pas à le retrouver, et je fais mine de m’approcher, penaude - et de le confondre avec un libraire.

— Excusez-moi ? Vous sauriez me dire où je peux trouver Poems and Ballads de Algernon Charles Swinburn ? Je cherche surtout son poème The Garden of Proserpine.  

Le poème préféré de Mircea, surtout, et j’espère que Nour n’a pas oublié.

Here, where the world is quiet.
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Rachel Quinn
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Rachel Quinn
Jeu 9 Mai 2024 - 23:08


Le temps maussade décompose les couleurs en un canva particulier. Il y à ces teintes parsemées qui emprisonnent les derniers rayons d’un soleil timide. La luminosité est absente, et les traces d’humidité perdurent sur le trottoir dont l’odeur du petrichor émane encore. Cela fait plusieurs jours que la météo s’accorde parfaitement à l’humeur de l’américain, qui y voit probablement une forme de corrélation.

Plus tôt dans la semaine, il s’est baladé dans les rues londoniennes, en quête d’un livre qu’il a cherché dans les rues sorcières. En revenant sur ses pas pour revenir en métro jusqu’à chez lui, son regard s’est perdu une seconde sur ces affiches. Au début, elles passaient inaperçues, des recherches d’animaux perdus mêlées à ces fameuses affiches de concert moldu. Il s’est promis un jour d’y aller et d'entraîner Sergius dans cette découverte. Sortir leur ferait le plus grand bien.

En approchant, manquant de se faire bousculer par un passant, l’affiche s’est mise à onduler et la magie révélant l’image d’un homme. Il se souvient s’être figé, le coeur bondissant.

L’angoisse.
Les tremblements de ses mains.

Il se souvient s’être assis, en quête d’un peu d’air. L’odeur immonde et rance du sous-terrain. Les fébrilités de ses émotions, le souffle rompu. Chaque pas qu’il fait semble le ramener indéniablement des mois, presque un an, en arrière dans cette cellule. La quête pour effacer les traces de cet “épisode” est vaine, plus le temps passe, plus les instances du rappel sont vifs, brutales, odieuses. Ignore n’est pas une tâche aisée, elle oblige l’esprit à commettre une digression. Se refuser le temps, le cheminement nécessaire, c’est s’offrir les cléfs pour installer le trauma.

A ce jeu, Newrose n’est pas très bon. Il a toujours été renfermé, laissant ses émotions l’envahir sans en contrôler les directions. Enseveli, les crises de panique récentes commencent à lui indiquer qu’il ne suffira pas de mettre son emprisonnement sous le compte du passé.

Il s’est pourtant relevé, ce bout d’homme fort et entêté. Recueillant une des affiches de sa main tatouée, l'enfouissant dans sa poche. L’homme recherché est prénommé Connery de son “nom de scène”. Un trafiquant virulent, qui est capable de vous regarder vous faire torturer sans broncher. Il serait un bon candidat au Ministère, dans cette vaine brutale, sadique qui aime blesser les autres. Il n’est pas coupable de l'enfermement de Newrose mais, reste probablement celui qui le recherche le plus. Probablement parce que Connery a fondé une forme de confiance en Newrose, cet américain investi depuis tant d’années. La confiance a été rompue et, l’esprit belliqueux, il aimerait se venger.

En revenant chez lui, il s’est enfermé, le visage grave, repensant à ces choix que l’on fait dans une vie et qui amène nécessairement à des chemins épars. A-t-l fait le bon choix ? A-t-il bien fait de donner les informations de son enquête au ministère ?

Une semaine après, le constat est le même. Il n’est pas capable de répondre à cette question. Pas plus capable de rester calme face à l’idée que Connery soit sur le terrain londonien, prêt à en découdre.

Avançant vers la bibliothèque, il entre machinalement. C’est devenu son repaire depuis son arrivée, un an presque en arrière, ici. L’espace est chaleureux et les luières jaunes et tamisées tranchent avec la lumière morbide extérieur. Le calme, l’odeur de l’encre. Attablés, quelques moldus lisent attentivement,même en cette fin de journée. Un groupe d’étudiants semblent chuchoter dans le calme, une montagne de revues à côté d’eux, probablement pour préparer un examen de groupe.

Depuis plusieurs jours, Newrose cherche un livre en particulier sur les plantes d’une région. Il fait des recherches sur l’alimentation d’une créature magique et même si la plupart des livres de cette bibliothèque sont moldus, une rangée au fond est enchantée pour présenter des livres magiques. Il suffit d’être soi-même sorcier et le livre nous apparaît sous la bonne couverture, tandis que pour les moldus, ce ne sont que de vulgaires livres scientifiques de botanique ou autre.

Sans vraiment s’en rendre compte, il dépasse une femme qu’il ignore, les yex figés sur l’étagère. Le livre avait été emprunté mais il est de nouveau présent et fier de cette victoire il se saisit de l’ouvrage, contemplant la reliure.

“Excusez-moi ? Vous sauriez me dire où je peux trouver Poems and Ballads de Algernon Charles Swinburn ? Je cherche surtout son poème The Garden of Proserpine. “


S’il avait moins d’habileté, le livre lui en serait tombé des mains. La femme s’est avancée vers lui, la voix ricochant sur l’espace calme. Nour, interloqué se fige, observant la femme alors que son esprit est ailleurs.

Il repense à la voix brisée de Mircea, un an et quelques plus tôt. Il se souvient de ces heures de discussions, de ce moment où, son ami de cellule lui demandait ce qu’il aimait. Des discussions douces, calmes, qui contrastaient avec l’évidente douleur qu’ils ressentaient tous les deux. Un bon moyen de rester éveillé, un bon moyen de supporter ces journées infernales.
Il se souvient avoir répondu qu’il aimait le son des violons, qu’il aime l’odeur du bois de hêtre et les feuilles de frênes l'automne. Que c’est sa saison préférée, elle lui fait penser à Sergius, à leurs ballades en fin de journée et aux couleurs que prenaient les forêts. Il se souvient avoir murmuré qu’il aime les livres, les feux de bois, la musique. Les rires la nuit, qu’on le fasse danser jusqu’à perdre le souffle.
Bien sûr, il se souvient de chacune des réponses de Mircea, ancrées à jamais dans son esprit.

Troublé, son regard se farde, une distance s’installe. Quoique cette intervention soit, ce n’est probablement qu’une énorme coïncidence, cruelle, mais fugace. Mircea, où qu’il soit est probablement mort, ou assez bien caché pour qu’il ne soit plus en contact avec lui.

“Je…hum, ça doit être dans cette allée venez, les poèmes sont juste à côté.”

Pensivement, il murmure l’une des dernières phrases du poème qu’il a le plus aimé, pensif. “"My master that was thrall to Love
Is become thrall to Death."


En arrivant, il attrape le livre pour le tendre à la femme, le regard pensif, comme habité par un passé qui le hante encore. Il soupire une seconde et admet, plus pour lui que pour la femme “C’est…un très bon choix d’auteur. Appréciez votre lecture.”
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Newrose Walsh
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Newrose Walsh
Ven 10 Mai 2024 - 4:14

Here, where the world is quiet


🙤 Bloomsbury, Londres
🙤 24 Mars 2017

 ft. @Newrose Walsh
Nour n’a pas oublié.

Je réprime le sourire qui menace d’étirer mes lèvres et qui me trahira aussitôt. Il ne me reconnaît pas - quoi de plus normal, alors qu’il n’a jamais su qui était réellement Mircea ? - mais il reconnaît le nom du poète comme du poème, tout comme leur signification. A tous les coups, il croit à la coïncidence, sans imaginer qu’un seul instant que son ami a refait surface sous ses yeux, seulement sous une autre apparence. La perche que je tends en est presque cruelle, mais elle est un mal nécessaire, un premier pas vers les retrouvailles.

J’aurais pu me présenter directement, y aller de but en blanc et d’aviser ensuite, mais je n’opte pas pour cette brutalité. Je préfère avancer avec finesse, ancrer les ressemblances pour que la vérité s’impose d’elle-même. Il est des mots qui ne trompent pas, peu importe l’apparence que je revêts à cet instant. Peu importe le nom que je porte. J’ai peut-être enterré l’identité de Mircea pour échapper à d’éventuelles représailles après mes actions en Roumanie pour retrouver les enfants de Codrin et démanteler ce réseau, mais Mircea vit toujours en moi. Ce que j’ai pu confier à Nour lors de ces longues heures derrière des barreaux, je ne l’ai pas inventé, pas plus que je n’ai menti. J’ai pu arrondir les angles pour coller avec ma couverture, mais en dehors d’un nom et des grandes lignes d’une identité, je n’ai rien inventé.

Je remercie Nour d’un sourire pour son aide et lui emboîte le pas jusqu’à l’allée de poésie. Mon sourire s’accentue alors qu’il prononce quelques vers du poème A Ballad of Death. Pas celui que je préfère, The Garden of Proserpine a vraiment toute ma faveur. Mon oncle me l’a souvent récité quand j’étais enfant avec mon frère, et a encore plus souvent répété le tout premier vers, comme une promesse pour notre avenir.

Mais je le connais assez pour poursuivre.

“Bow down before him, ballad, sigh and groan.
But make no sojourn in thy outgoing;
For haply it may be
That when thy feet return at evening
Death shall come in with thee.”


Une part de moi s’amuse d’apprendre que Nour s’est renseigné sur Swinburn, a même pris le temps de lire son recueil de poèmes et en a apprécié certains - mais je n’en montre rien, si ce n’est un doux sourire.

A Ballad of Death, très beau poème également. J’ai bien fait de vous demander. Je saisis le livre qu’il me tend, le feuillette un instant, puis le referme. Je hoche la tête. Mais ce n’est pas mon préféré.

Je prépare le terrain pour semer les graines de la vérité, de quoi faire douter Nour afin qu’il s’interroge. Simple ressemblance, ou anguille sous roche ? Moi non plus je n’ai pas oublié ce qu’il me confiait lors de ces longues heures passées dans cette cellule miteuse. Je n’ai peut-être jamais repris contact avec Nour depuis notre évasion, afin de le laisser vivre la vie dont il avait envie, aussi pour me protéger, mais je n’ai pas oublié cette amitié tissée derrière les barreaux. Elle est rare, chatoyante, aussi précieuse à mes yeux que celle que j’ai créée avec mes frères d’armes sur le front.

Here, where the world is quiet. Je pourrai réciter la suite de la strophe, mais c’est vraiment ce premier vers qui revêt une importante toute particulière à mes yeux. Qui revêt cette même importance pour Mircea, dont le prénom signifie “monde paisible”. Je rêve d’un monde paisible sous les feuilles automnales des frênes, avec des hêtres non loin pour embaumer l’air. Avec un chalet dans cette forêt, pour profiter d’une bonne lecture devant la cheminée.

Un rire m’échappe. Je jette un regard aux alentours - personne - avant de contempler Nour.

— Excusez-moi, je ne voulais pas vous déranger davantage, mais ces poèmes me sont vraiment précieux.
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Rachel Quinn
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Ven 10 Mai 2024 - 19:22
“Je rêve d’un monde paisible sous les feuilles automnales des frênes, avec des hêtres non loin pour embaumer l’air. Avec un châlet dans cette forêt, pour profiter d’une bonne lecture devant la cheminée.”

La réaction est si rapide que même Newrose aurait pu en être surpris. Il pose un bras sur le torse de la femme, qu’il plaque au rayon des livres vivement. De sa main libre ,il s’est saisit de sa baguette, qu’il a camouflé légèrement dans sa veste mais qui dépasse et se glisse de manière stratégique sous le menton de la femme. La fermeté de son geste tranche avec son quotidien plutôt calme en général. La réaction est vive, morcelée d’inquiétudes et surtout de méfiance. Une seule personne au monde aurait pu prononcer ces mots et la dernière qu’il l’a vu, c’était quand ils s’enfuyaient d’une cellule où ils ont passé près d’un mois à se faire torturer. Il se souvient encore des murmures de Mircea, il se souvient s’être demandé où il était passé à son réveil.
Volatilisé. Peut être que son esprit l’avait imaginé ? La déraison du cerveau humain pour supporter ce qu’il a subit ? Il n’aurait pas pu s’enfuir seul, impossible. Plus le temps a passé, plus le mirage de Mircea s’est étiolé, sans qu’il soit sur d’un jour le revoir.

Une seule personne donc, aurait pu savoir ce qui s’est dit dans cette cellule. Des confidences les plus honteuses aux rêves. Un mois de loisir, à ne pouvoir faire que cela, discuter pour oublier la douleur. Bien sûr, ça crée des liens, au delà de l’imaginable. De ceux qu’on porte en nous, toute une vie, comme à un rocher auquel on s’accroche.

Qui quelle soit, elle a obtenu ces informations. Le poème puis ces éléments, ce n’est plus une coïncidence, c’est une introduction habillement réfléchie. Les habitudes sont une mauvaises choses quand on est recherché, il aurait dû s’en douter. Il ne pensait pas être si repérable.

“Comment tu peux savoir ça?”

Le ton est fermen brutal, gardant une poigne forte contre cette femme dont il ignore tout. Elle pourrait être une assaillante, qui a brillamment trouvé sa trace. Pour les informations qu’elle sait, n’importe qui là-bas aurait pu les écouter, aux abords de leur cellule. Bien que son attitude ne soit pas hostile, Nour n’a plus le luxe de s’offrir le bénéfice du doute et se montrer imprudent. La baguette fermement posée sur le cou de la femme, il jette un regard rapide tout de même pour s’assuer qu’aucun moldu n’approche. La bibliothèque est de toute façon désertée en cette fin de journée.

“Une seule personne. Une seule personne sur cette planète peut savoir ce que tu viens de dire. Alors je répète, qui es-tu et comment tu as retrouvé ma trace ?”

Le regard plongé dans celui de la femme, il se demande surtout comment il pourra lui lancer un sort, s’il est réellement en danger sans alerter qui que ce soit. Mieux, comment justifier ce sort, et …cacher le corps ?
Ses pensées sont en révolution, il se sent fébrile, inquiet et en danger, ce qu’il n’avait pas ressenti depuis un moment.
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Newrose Walsh
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Ven 10 Mai 2024 - 20:04

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 ft. @Newrose Walsh
Le doute distillé s’épanouit d’un coup sec. Chacun de mes mots se transforme en une flèche acérée qui touche en plein dans le mille. En face de moi, Nour percute les insinuations, les sous-entendus. Il n’en rate aucun, n’a rien oublié de la prose préférée de Mircea, et il vrille. Les réflexes de survie et de défense prennent le pas sur le reste. Il m’attrape, me plaque contre l’étagère couverte de livres, et me colle sa baguette sous le menton pour me dissuader d’agir. Il ne croit plus à la coïncidence, au malheureux hasard qui joue avec nerfs ; il sait que ses secrets n’en sont pas avec moi, alors qu’il ignore tout de moi - ou qu’il croit tout ignorer de moi.

J’aurais pu le désarmer, contre-attaquer pour l’empêcher de m’immobiliser. Ce réflexe primaire, je le connais bien, j’ai même appris à le contrôler pour rester maître des mes propres gestes - un point vital sur le terrain. Et même si j’ai préparé le terrain pour que Nour parvienne à ses propres conclusions, j’ai aussi envisagé la possibilité de me heurter à un mur, de rencontrer quelques complications. Sa prudence ne m’étonne pas, encore moins sa réaction. Une partie de moi en est même soulagée. Il sait se défendre. N’accorde pas sa confiance au premier venu qui lui adresse de la belle prose. Il a du plomb dans la cervelle, ce qui est une bonne chose.

Les questions fermes de Nour ne m’arrachent pas de réaction. Je persiste à sourire, nullement inquiétée de la situation. A-t-il conscience que sa posture présente des failles ? J’ai beau être une sorcière, j’ai servi dans l’armée non-magique. J’ai opéré sur le terrain, employé des armes à feu, et surtout, j’ai appris à me battre à mains nues. La poigne de Nour ne suffit pas pour restreindre mes mouvements, pas dans cette position ; et le temps qu’il comprenne que je me rebelle, il aura un genou déboîté et sa baguette roulera sur le sol hors de portée.

Mais je reste immobile. S’il a besoin de me menacer le temps de tirer cette histoire au clair, qu’il le fasse. Je ne lui en porte pas rigueur. Mieux vaut ne pas prendre de risques dans sa situation.

— Ici, le monde est paisible. Toujours les mêmes mots de Mircea, ceux qu’il lui confiait dans les heures sombres pour le rassurer. J’ai repris l’habitude de mon oncle. Tu știi cine sunt.

J’affronte le regard de Nour sans ciller. La douceur de mes premiers mots se transforme en une affirmation déterminée lorsque le roumain prend le relais. Je n’ai pas parlé à voix haute, car les oreilles traînent partout de nos jours, mais mon ton bas n’affecte en rien la force de mes paroles.

Finalement, je me laisse porter par un léger rire pour désamorcer la situation.

— J’aurais dû me couper les cheveux plus courts encore, peut-être que tu m’aurais reconnue plus facilement. J’omets volontairement le détail le plus flagrant, à savoir que Nour a connu Mircea, un homme. Le polynectar a bien des avantages. Je suis contente de te revoir, Nour. Même si j’ai connu des accueils plus chaleureux.
(c) Taranys


(Tu știi cine sunt : Tu sais qui je suis)
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