Je flotte. Jamais tout à fait endormie, jamais tout à fait éveillée, coincée entre la douleur et l’épuisement. Les côtes stabilisées par des sorts pulsent pourtant, l’odeur du cataplasme sur les hématomes. Le corps doit se remettre. T’as beau avoir la magie derrière, ça ne fait pas tout. Un bras, ça se répare bien. Une côte ? Tout contre les organes vitaux et les tissus mous ? Bien plus délicat comme opération. Alors il faut stabiliser l’ensemble, aider à la cicatrisation mais rien de plus. Il en est de même pour les contusions. Les nerfs restent à vif, les tissus abîmés, le sang accumulé. D’ici quelques jours il n’y sera plus mais là… là j’ai la gueule d’un chien de casse, tabassé et laissé pour mort. C’est pas vrai. C’est pas si loin. La gorge va mieux, grâce aux soins de Maxence. Mais y jeter un œil suffirait à y voir les marques noires des doigts qui l’ont serrée trop fort.
Alors je flotte. Parce que le sommeil est parfois avare, que la fatigue est prolixe. Je flotte pour pas penser. J’ai quitté la coloc, n’ai pas rejoint l’appartement de Dorofei, n’ai vu personne. Je suis arrivée ici, cachée sous une capuche avant de transplaner directement dans le salon où je me suis effondrée pendant de trop nombreuses heures, incapable d’aller plus loin que le canapé. Il reste autour de moi tous les indices de la rupture nerveuse. Les chaussures enlevées en bas et laissées sur place, une sur les coussins du sofa, la seconde sur le tapis. La veste enlevée difficilement et abandonnée sur la rampe de l’escalier quand j’ai finalement eu le courage de me lever. Le verre, servi en bas et oublié, rompue par l’épuisement. La porte, repoussée sans la fermer. Le miroir sur pied de la chambre, retourné pour ne pas voir l’étendue des dégâts. Les volets abaissés. Le téléphone, abandonné sur l’oreiller et vidé de sa batterie depuis longtemps à force d’avoir tourné en boucle sur des vidéos youtube à la con pour m’empêcher de réfléchir. Les fringues que j’ai pas enlevé. Les chiottes même, dont j’ai pas toujours tiré la chasse d’eau, seul aller retour que je me suis permis depuis deux jours. Le lit. Seule. C’est tout. Les yeux fermés, le creux à l’estomac, le corps qui se révolte de tout. Les traces de larmes sur l’oreiller, sec depuis longtemps, comme mes yeux qui ne veulent plus couler.
48h d’épuisement, de décompensation pour lécher mes blessures loin de tout et de tout le monde. Loin de ma grande gueule et des épaules qui restent droites. Roulée en boule sur ma douleur, incapable de m’allonger simplement sur le dos même si ça faciliterait l’action des sorts sur mes côtes.
Il faudra deux semaines pour que les hématomes passent du noir au violet, puis au rouge, au jaune et au vert. Ma main gauche est encore sombre, bien que dégonflée et à présent indolore. Le damier de mes bras me saute aux rétines chaque fois que j’ouvre les paupières. Quand aux côtes et à la gorge… Je garde les yeux fermés. Sombre. Refait surface. Sombre encore. J’affronte dans la nuit les ombres de la bataille. L’homme sur moi, son excitation à l’idée de me frapper, la lame qui se plante dans son cou, les yeux écarquillés. Puis l’autre et ses bras refermés sur ma gorge, les pieds qui battent le vide, les coups qui n’atteignent rien. Un sanglot dans le réel. Le corps qui tombe au sol et manque quelques parcelles de sa propre histoire débitée en flashs comme si quelqu’un avait accéléré les scènes sur une plateforme de stream. Puis de nouveau le poids d’un homme, la force de ses mains. Celle qui s’étale et se tors jusque dans le monde charge. Celle qui fait surgir d’autres souvenirs, bien plus lointains. Dorofei d’abord. Trop proche. Nan, les souvenirs que je fuis sont plus anciens que ça. Ils écrasent le corps d’une enfant, exigent, prennent. Elle plie. Fait. Il suffira de ne plus y penser. Il suffira juste d’oublier.
Alors les ombres dansent dans la chambre, se referment et jouent avec les terreurs passées. Elles susurrent sur ma nuque comme il serait simple de rejoindre ma mère. Comme il est aisé de briser un corps, qu’importe l’entraînement, qu’importent les muscles durement gagnés. Comme elle reste une putain de poupée de cire aux yeux de verre. Et puisque les ombres dansent, elles se rapprochent. Elles se meuvent sur le parquet, grandissent au dessus de moi. Elles égarent leurs regards, leurs mains, elles sortent une lame ou dégainent un flingue. Elles posent le tout sur la petite table à côté du lit et grossissent plus encore quand elles se penchent. Lentement. Centimètre après centimètre.
Un bruit.
La douleur flambe mon corps entier quand il se déplie comme un ressort. Le téléphone vole quand ma main attrape la lame sous l’oreiller et la balance droit vers l’ombre qui bloque le coup, intercepte l’arme tenue de ce bras rendu si faible par l’épuisement.
Un instant, je ne comprends pas. Ça explose dans mes veines ; mon cœur fracasse les côtes déjà brisées ; les tremblements secouent mes membres. L’ombre est humaine. Solide. Si proche.
Puis elle trouve un visage et l’air qui s’engouffre dans mes poumons émets ce qui devrait être un grondement, mais n’approche rien d’autre qu’un glapissement rauque.
La lame échappe ma main et tombe au sol et j’inspire toute la terreur qu’il m’a inspirée. En ravale ce que je peux. Et n’arrive pas à prononcer le moindre mot.
Âge personnage : 37 ans Hiboux postés. : 375 Date d'inscription : 14/01/2023Crédits : awonaa Double Compte : Shura, Gaby & Rachel
Ajay « Aldric » Tivari
Mer 1 Mai 2024 - 0:55
Il y a tant d’ombres dans mes souvenirs. Des formes menaçantes que j’ai juré d’oublier. Des décisions sales. Des doutes et des lendemains incertains que j’ai repoussé si loin que j’ai fini par ne plus les voir. J’ai mal. J’ai froid. Je me fous des ombres mais elles ne se délogent pas. Elles glissent sur ma peau, y passent les doigts, me pourrissent de leur souffle. Elles lèchent jusqu’à ma gorge et me laissent asphyxiée. Elles rampent sous les draps, ondulent sous mes paupières. Elles râlent si près de mes tympans.. D’ombre, il en est une qui se penche sur moi, pourrait soulever les draps dans lesquels j’ai passé ces trois derniers jours. Inutile pourtant ; la dernière fois, je m’y suis laissée tomber sans assez de force pour m’y emmitoufler. D’autres ne voient qu’une silhouette sur un lit. Moi j’y vois un corps vulnérable. Un corps dont l’anxiété explose brutalement quand on se penche sur lui comme d’autres se sont trop penchés, quand il a fallu prendre des décisions, serrer les mâchoires ou les ouvrir et estimer que rien n’a vraiment d’importance. C’est un véritable coup de jus qui m’arrache à la torpeur, gagne tout mon être et balance une lame droit vers la silhouette. A peine consciente de l’action, je crois pourtant que j’aurais pu simplement abattre le vide tant rien de ce qui me passe dans le crâne est véritablement palpable. J’le sais. Des mauvaises nuits, j’en ai eu deux trois …
Centaines.
La poigne de l’homme se referme sur la mienne et me rappelle en mordant mes nerfs à quel point ces ombres-là me terrifient. J’ai largué mes défenses, rangé ma grande gueule et tu mes bravades pour ne plus être qu’une immense contusion qu’on doit laisser tranquille pour qu’elle guérisse. Il n’y a plus rien à faire, seulement attendre. Les sorts brûlent parfois mes côtes, signe qu’ils travaillent pour aider à ressouder ces os trop proches des organes vitaux pour tenter un sort plus immédiat comme sur les bras. C’est bon, là encore, pas ma première mauvaise nuit. Je connais le discours. Et j’ai déjà vu des pseudo médicomages à la manque capables de tenter ce genre de blagues. Je sais aussi qu’il faudrait appliquer les cataplasmes et les baumes que j’ai dans mon sac. Pour ça, il faudrait faire face à ma gueule de dalmatien. Sauf qu’ici, j’ai le droit d’abandonner, juste quelques jours. Le droit d’être lâche, le droit de ne pas regarder. Le droit de juste pas avoir le courage de tenir debout quand j’ai trop encaissé, trop longtemps. D’aucun dit que c’est de la décompensation. Moi j’appelle juste ça une pause. Sauf qu’une pause, ça nécessite qu’on ne me regarde pas. Et l’ombre me dévisage.
La lame tombe au sol dans une sensation qui me foudroie d’angoisse. Celle d’une poigne trop forte pour moi, qui me presse et force à lâcher l’arme qui aurait pu, un autre jour, constituer le spectre du salut. Un autre jour, car là elle tombe, inerte. Un autre jour, car à finalement reconnaître Aldric et sentir sa poigne me lâcher, je sais qu’elle sera inutile. Ça, c’est ce que je dis. Ce que je répète. Ce que j’affirmerai haut et fort s’il s’agissait de le clamer.
C’est ce qu’il murmure, à sa manière, en ramassant la lame pour la poser près de moi.
Pourtant quand il se relève après m’avoir fixée un instant, sort et prend la porte, je me recroqueville plus encore, bercée d’un frisson glacial. Je pourrais ignorer mes tremblements ou la manière maladive que j’ai de retomber sur le matelas et d’attraper les draps pour les refermer sur moi. Je pourrais taire cette panique sourde, venue de loin, qui pousse mon esprit à imaginer bien des scenarii. Je pourrais faire “comme si”, comme je fais tout le temps. Mais je me roule sous des draps mal mis qui me recouvrent à peine tant mon corps les bloque. J’y enfouis des jambes nues et un t-shirt trop large. J’enroule mes doigts sur la lame et appuie sur le métal pour y puiser un calme que j’ai pas.
Mais il revient. Ou plus exactement, il rôde à l’orée de mes pensées, assez pragmatique pour repousser les images déviantes de mon esprit fatigué. J’écoute ses pas. Les bruits dans la cuisine, le passage dans la salle de bain, le retour dans l’escalier puis la porte qui s’ouvre et les lattes qui grincent. Comment j’ai fait pour pas entendre, avant ? Un frisson passe. Puis Aldric dépose quelque chose sur la table de chevet.
— Si t'avais appelé, je serais venu.
Le cœur fracasse les côtes malades et j’inspire trop fort un instant. Assez fort pour que ça crisse là dessous et que j’enfouisse mon visage dans l’oreiller. Une gamine. T’es pas une putain de gosse, arrête. Juste, arrête.
Si t’avais appelé, je serais venu. Le pire, c’est que je sais que d’autres l’auraient fait. Enzo et Alec en premier lieu. Que j’avais une chambre toute désignée pour me poser. J’ouvre les paupières, les pose sur la poche de glace. Puis les referme un instant. Mais j’me suis isolée. Pour permettre aux larmes de couler et à l’angoisse de frapper. Pour vivre la douleur plutôt que de tenir debout quand j’y arrive pas. Sauf que t’es là, et ça fait pas mal foirer le plan.
— T’as mangé ?
Je lâche un grondement, de sous les draps, comme une foutu ado geignarde. Et là ? T’es toujours sûr des compliments que tu m’as asséné ? Ou t’admets que ça flingue un peu le tableau ?
J’inspire, bloque, grimace de toutes les douleurs qui dégringolent de ma gorge à mes côtes. Ça “va”, pourtant. C’est rien par rapport à ce qu’il y avait avant que Maxence n’intervienne. Au moment où Léon pariait ma survie avec un dé dix. Mais ça a beau n’être rien, à présent c’est trop. Ça l’est toujours quand il n’y a personne et que je suis seule pour me faire face. Mais puisque ce n’est pas le cas, j’expire doucement avant de me sortir la tête des draps. Je le fixe un instant, ramène le regard sur le doliprane et l’eau que j’ai jamais vraiment lâché du regard quand il les a sorti. Les côtes renâclent quand je me redresse. Là encore, un mal nécessaire pour éviter de trop forcer sur les sorts mis en place. J’ai même l’étrange sensation que les os de mes bras vibrent, quand je tire le drap sur mes jambes. Globalement épargnées, bien que marquées également.
- Nan.
J’ai pas mangé. Et bien sûr, il a ramené de quoi m’alimenter.
Rien que je n’ai pas vu. C’est pourtant lui que j’observe un moment. La tête tourne, la douleur tape. Et j’ai pas envie d’avoir la force de faire “comme si”. Mais il est là. Mes doigts se crispent un peu plus sur les draps, tirent encore le tissu sur mes cuisses.
- Tss, dis-moi qu’t’es gay. Je peste, en tendant le bras vers le doliprane. A repousser les larmes, je rameute la colère, l’agacement, les râleries. En vain, mon bras retombe sur l’oreiller et m’apprennent qu’il me faut m’asseoir, les gestes en diagonales me sciant le torse. Alors en détournant le regard, je me force à me hisser sur le lit. Ça va. C’est juste toujours pire quelques jours après, avant que le mieux ne revienne. Quand l’adrénaline a cessé d’agir, que les soins doivent faire effet et que… que j’ai perdu la foi de me battre quelques temps. Mais son regard d’aigle est là, donc je me rassoie. Et avale le doliprane.
Âge personnage : 37 ans Hiboux postés. : 375 Date d'inscription : 14/01/2023Crédits : awonaa Double Compte : Shura, Gaby & Rachel
Ajay « Aldric » Tivari
Jeu 2 Mai 2024 - 23:42
J’ai pas la force et je déteste l’admettre. J’ai pas la force et ça n’a jamais rien apporté de bon. Il en faut des années, pour construire une carapace qui refuse de plier. Il en faut des impacts quand on avait décidé de s’ouvrir. Il faut des luttes, des pleurs, des disputes. Il faut son lot d’injustice. Je voudrais affirmer n’avoir jamais craqué. Mais ce serait faux bien sûr. Tout le monde craque. Tout le truc, c’est ce que ça amène. J’ai sous la peau des souvenirs dont je ne veux pas. Des expériences sales et malsaines qui rappellent pourquoi craquer, c’est juste pas une bonne idée. Je le sais ; quand une digue tombe, la reconstruire est compliqué. Alors je voudrais rassembler la force, expulser l’épuisement, éloigner cette sensation sordide qui me flingue les nerfs. Choisir est une chose, même quand on a seize piges. Être à la merci d’un autre, c’est différent.
La surprise se lit dans le regard d’Aldric dont je quitte le tranchant, pas tout à fait sûre d’assumer ce que je viens de lâcher. Le sujet, c’est pas sa sexualité ; c’est la mienne. Un truc qui émerge bien malgré moi, échappé par l’angoisse lancinante que la situation provoque chez moi. Il baisse le regard, souffle. Et moi je suis déjà passée à autre chose. Comme si la boutade n’en était qu’une. Une pensée verbalisée sans que j’en prenne vraiment conscience. Un truc qui, en vérité, ressemble davantage à une supplique qu’à une râlerie : dis-moi que t’es gay. Mens-moi. Rassure-moi. Dis-moi que tu t’en fous, que tu vas pas vriller, que je vais pas être incapable de me défendre si ça dégénère. Je m’en veux de penser comme ça. Pour moi. Parce que je refuse d’en être encore là. Coincée dans l’une des vies passées, emmurée dans un lit sale, des lattes dures ou une moquette brûlante. Je haïs cette pensée lugubre qui refuse de me lâcher si tant est que je sois en position de faiblesse. Je haïs ce que ça dit de moi. Et je haïs que cette gorge soit toujours douloureuse malgré l’os hyoïde remis en place et les sorts pour soigner les tissus. Restent que les hématomes mettent du temps à se résorber et qu’on n’efface pas deux tentatives d’étranglements si vite. Trois en vérité, mais ça, ma peau ne le dit pas.
— Ouais. Je déglutis ma deuxième gorgée de flotte, remonte le regard vers le sien, presque sans comprendre ce qu’il dit. Ce qui me surprend n’est pas le propos - qu’il mente ou pas d’ailleurs - c’est le silence qui suit. Il y a une forme de pesanteur là-dedans. Un truc que j’attendais pas tant j’ai sorti ça avec tout le désintérêt de celle qui ne pense qu’à elle. Mais au travers cette pièce bien trop remplie de moi, de ma souffrance, de mon présent, de mes défauts et de mon passé, c’est un parfum de confidence qui flotte un instant. Un peu d’autre chose que de mon mal-être, qu’il braque dans mon regard à sa manière, tout à la fois neutre et intense. Ça t’pose un problème ? Si ça me dérange ? - Ça m’arrange. Je pourrais me fendre d’un rire nerveux bien sûr. Ou enchaîner sur une réflexion à base de “c’est moins pratique pour draguer”. Mais je manque de force pour les faux semblants. C’est un truc qui lui crève les yeux. Et donc naturellement, ça m’emmerde que ce soit aussi évident.
— T’as le droit d’avoir mal. De demander de l’aide. Quelques mots qui suffisent à me percer le cœur. Embolie sous mes côtes. Je rabaisse le regard. Tu crois que mon estime pour toi baissera si tu m’demande de l’aide ? Si t’affiches ta douleur ? Mon regard retombe sur mes bras bariolés de noir. Ceux qui ont tout pris sans céder, miracle du mois de mars. Sur ma main gauche, la dominante quoi que j’ai pris le parti de me faire passer pour droitière, dont le pouce a été démis et quelques os brisés, ressoudés depuis. Les contusions sont violettes à rougeâtre, déjà prêtes à se résorber. Puis mon regard glisse plus loin. Sur la cuisse qui émerge des draps quand je les ramène douloureusement sur mon torse. Là où se trouvent la majorité des dégâts, sous le t-shirt, loin de son regard et du mien. Pourtant quand j’inspire, j’imagine la trace noircis des doigts qui décorent ma gorge et ferme les yeux un instant. Quand je les rouvre, il me tend une clémentine, pelée. Que je prend sans y toucher, calée entre mes genoux, entourée de ces doigts graciles qu’on imagine davantage voleter sur les touches d’un piano qu’à distribuer des mandales et planter une lame.
— Tu fais partie du réseau. Rien changera ça. Et t’as droit à sa protection. Mon souffle se coupe, en suspens. Je referme les paupières, presse la chair du fruit entre mes doigts. T’es pas en état, alors je veille sur toi. Autrement, je me serais pas fait chier à te recruter si c’était pour t’abandonner à la première difficulté. Puis les rouvre, et le regard y est humide ; le souffle raccourcit. — Je te rattrape si tu tombes.
C’est le genre de trucs qu’on dit, avant que l’autre ne déçoive. Avant de cogner ou de rejeter. Le genre de trucs qu’on m’a déjà dit, mais dont l’auteur n’est plus dans ma vie. Alors un souffle passe sur ma lèvre quand un sourire la tord en coin. Et j’y passe un quartier de l’agrume, le mâche en silence avant de l’avaler.
- Ouais.. Pas tout à fait convaincue, sans doute. Désolée. Je voulais pas… pousser à la confidence. Changement de sujet, oui. Parce que j’assume rien, que je veux pas m’effondrer en larmes comme une gamine, que je sais pas lâcher du lest quand on me dit de le faire. Sans doute encore moins dans ces cas-là, d’ailleurs.