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Soirée inter-université - Gaby

 :: Londres :: Centre de Londres
Mar 15 Aoû 2023 - 9:27
Vendredi 6 janvier 2017, en début de soirée

Il avait entendu parler dans la journée d’évènements sportifs entre son université et une autre, et on ne peut pas dire qu’il s’y était vraiment intéressé, par contre, la grosse soirée étudiante dans un local de Londres loué à cet effet semblait d’ores et déjà plus attractives aussi bien à ses oreilles qu’à celles de ses camarades. Après leur journée de cours, ils étaient allés se poser en groupe dans un coin de l’université, où ils pourraient bosser en ayant la paix. Si leur travail avançait quand même correctement – non un peu serait plus juste-, on ne pouvait pas dire qu’ils étaient non plus disciplinés et ils passaient la plupart de leur temps à raconter des conneries, à se chercher et à se chamailler plutôt qu’à vraiment travailler. Quelques vidéos à la con à mettre sur les réseaux sociaux. Une journée qui semblait plutôt normale en somme. Avant d’aller au bar, ils avaient fait le choix judicieux d’aller manger au fast-food du coin histoire d’avoir quelque chose dans le bide avant la soirée.

Je rentre tard, ne t’inquiètes pas. Grosse soirée. Message envoyé à son frère pour ne pas que Marius ne s’inquiète trop. Et maintenant que c’était fait, il allait pouvoir profiter de la soirée ! Cela devait faire une heure qu’il était là quand il sortit prendre l’air. Il avait « oublié » un léger détail : que ce genre de soirées étaient beaucoup plus bruyantes pour lui qu’auparavant et par moment, il avait l’impression d’avoir les tympans sciés et c’était sans compter toutes les odeurs qui avaient tendance à le déstabiliser. Mais il s’habituerait, n’est-ce pas ? Un espoir, une envie plus que vraiment qu’une réponse à cette question. Il s’était installé dos à un mur lorsque que son regard se posa sur une silhouette qu’il semblait reconnaitre et qui était à une dizaine de mètres de lui, avec seul l’éclairage d’un réverbère, il n’était pas bien certain de son coup. Un instant, il hésita à se rapprocher si ce n’était pas elle, il n’avait pas envie de passer pour le gars chelou… et si c’était elle, qu’est-ce qu’il pourrait bien lui dire après ces quelques années ? Il n’en savait rien, et pourtant la curiosité grignotait ses tripes et quelque part, il avait besoin de savoir si c’était elle. Besoin de savoir si elle arrivait à se remettre de « tout ça ». De Poudlard. Il déglutit un instant but quelques gorgées du verre qu’il avait en main avant de finalement s’approcher de la jeune femme.

A une distance moindre à présent, il était bien certain que c’était elle, mais il y avait quelque chose d’étrange. Une odeur qu’il ne retrouvait pas sur ses amis. Et ça lui rappelait quelque chose, mais son cerveau semblait dans le déni pour l’instant de comprendre en quoi. « Gaby ?» finit-il finalement, laissant quand même un bon mètre entre eux, qu’elle puisse se casser si elle ne souhaitait pas lui parler. Même s’il n’y était pour rien, il ne pourrait que comprendre « Tu vas comment ?» ajouta-t-il finalement. Des choses, il en avait beaucoup à dire : savoir ce qu’elle faisait aujourd’hui, qu’ils puissent parler du bon vieux temps – celui avant Poudlard- de ce tout ce qu’ils avaient pu vivre ensemble de leur passion commune. Tout, mais pas Poudlard, pas ce qui s’était passé là-bas. Rien sur ce qui faisait de lui un sorcier – et aujourd’hui un peu plus une Créature-. A vrai dire, il avait même pensé à lui demander ce qu’elle faisait ici, mais c’était une question stupide, à deux années près ils avaient le même âge qu’elle soit étudiante dans son université ou dans un autre d’ailleurs lui paraissait plus que logique. Sa fac était grande, ce n’était pas improbable qu’ils ne se soient jamais croisés.
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Loan Hoover
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Loan Hoover
Dim 27 Aoû 2023 - 18:32

Soirée inter-université


🙤 Londres
🙤 6 Janvier 2017

 ft. @Loan Hoover
D’ordinaire, Gaby se tient éloignée des soirées universitaires, même lorsque Ivy tente de l’y traîner avec le sourire et la promesse de rester avec elle. A chaque fois, elle se dérobe, prétexte un empêchement ou un autre plan de prévu ; toutes les excuses sont bonnes pour échapper à ces évènements populaires, noirs de monde, qui angoissent Gaby plus qu’autre chose. Rien y fait ; elle n’est pas à son aise, entourée d’inconnus pour la plupart, à essayer de sympathiser avec eux sans y parvenir, parce que souvent, la parole ne lui appartient pas. Elle écoute les autres, puis se perd dans ses pensées, dans ses souvenirs, et lâche prise.

Pourtant, malgré ce risque fort, elle n’a pas dit non à cette soirée inter-universités. Ou plutôt, elle n’a pas pu s’esquiver. Comment aurait-elle pu ? Ivy ne l’a pas lâchée d’une semelle pour fêter sa victoire sur la compétition d’escalade, qu’elle a survolé sans trop de difficultés. Avec d’autres amis de Cambridge, ils ont célébré sa réussite face à l’université de Londres, et Gaby n’a pas eu le cœur de refuser de les rejoindre pour la soirée.

Elle regrette, à présent. Au fil de la soirée, ses amis sont tous partis de leur côté, et elle a perdu de vue Ivy. Verre vide à la main - un banal jus d’orange, Gaby se refuse toujours à boire de l’alcool dans ce genre de soirées -, elle la cherche dans cette foule compacte si bruyante qui lui vrille les tympans. Son cœur s’affole dans sa poitrine, si bien qu’elle finit par se frayer un chemin jusqu’à l’extérieur pour respirer un grand coup. La joie de la journée s’étiole face à l’angoisse qui lui ronge la gorge comme le ventre, tandis qu’elle songe à s’éclipser. De toute façon, même sans elle, Ivy saura s’amuser et profiter, et elles rattraperont l’occasion plus tard.

Le soupir au bord des lèvres, elle récupère son téléphone pour la prévenir de son départ lorsqu’un jeune homme l’interpelle par son prénom. La voix résonne avec ses souvenirs, sans pour autant qu’elle ne parvienne pas à mettre un nom dessus.

Et surtout, l’angoisse noue son estomac alors qu’elle pose ses yeux sur l’étudiant. Elle ne sait plus où elle l’a déjà vu, mais une part d’elle aurait aimé ne jamais le revoir. Elle le sait d’instinct, et avec cette seule pensée, il ne lui est pas difficile de comprendre.

Poudlard.

Figée, terrifiée même à l’idée que ce pan de son passé ressurgisse de nouveau dans sa vie de tous les jours, ses muscles se détendent lorsqu’elle remet un nom sur ce visage. Loan. Elle esquisse alors un sourire, bien qu’il manque quelque peu de sincérité. Elle ne peut pas chasser entièrement l’angoisse qui la dévore de l’intérieur, cette angoisse dont elle ne parvient jamais à se débarrasser complètement.

— Loan ! Je ne t’avais pas reconnu, ça fait longtemps !

Alors elle parle, meuble le silence pour ne pas entendre le capharnaüm de ses pensées, parce qu’elle refuse de se retrouver en tête-à-tête avec ses angoisses. Tout va bien, voilà ce qu’elle se répète à longueur de journée.

— Ça va, je suis venue avec des amis fêter ma victoire de cet après-midi à la compétition d’escalade, mais il fait trop chaud là-dedans !

Trop chaud, alors qu’ils sont le 6 janvier, et qu’elle est emmitouflée dans un pull bien épais et un manteau long qui lui tombe jusqu’aux genoux, avec le bout du nez rougi, signe qu’elle est dehors depuis un moment maintenant.

— C’est chouette ce genre d’évènements, ça permet de voir du monde et de changer un peu d’air. C’est pas tous les jours qu’on vient à Londres, en même temps. Elle prend à peine le temps de respirer avant de préciser. Oh, oui, je suis à l’université de Cambridge ! En économie.

Elle s’apprête un instant à poursuivre avant de se reprendre. Elle se secoue la tête.

— Et toi, comment tu vas ? Tu es à l’université de Londres, c’est ça ? Je ne m’attendais pas à te revoir.

Elle n’a jamais cherché à le revoir non plus. Toutefois, elle étouffe cette part d’elle, et prétend que tout va bien. Comme d’habitude.  
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Gaby Reynolds
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Gaby Reynolds
Mer 30 Aoû 2023 - 15:18
Est-ce qu’il avait remarqué un instant qu’elle s’était figée ? Tout à fait. Il ne savait pas trop comment réagir face à cela, même s’il se doutait de la cause : Poudlard et ce qu’elle avait vécu là-bas, avait dû laisser quelques traces même si lui avait toujours essayé de l’aider et de prendre sa défense autant qu’il le pouvait. Il n’empêchait, qu’il restait un souvenir lié à ces évènements et que tout ce qu’ils avaient bien pu vivre « avant », les bons souvenirs de camaraderies ne devaient plus trop compter. Il l’observa alors, hésitant même à proposer de la laisser tranquille, en paix… tant pis il n’aurait pas de nouvelles. Comme une odeur de peur qui flottait dans l’air également avant qu’elle ne disparaisse quand sa camarade sembla se détendre – réalisant certainement qui il était, qu’il n’y avait aucun danger- et le sourire qu’elle lui dédia était étrange, mais il lui répondit quand même par un sourire chaleureux. Faisant fi, totalement, du fait qu’elle ait pu avoir peur de lui, il était loin de le prendre mal, même si ce n’était jamais quelque chose d’agréable. Lorsqu’elle prit la parole il eut un léger rire.

« Pourtant, je ne pensais pas avoir trop changé !»

Ouais… en fait niveau détente ce n’était pas trop ça mais tant pis, il allait vite se rattraper avec le reste. Il la sentait quand même un peu stressée et il avait juste envie de lui dire que tout allait bien, voire de la prendre ses bras, mais il s’abstint aussi bien pour l’un que pour l’autre, par ce que ce n’était pas le moment.

« T’as gagné ? Félicitations ! Si j’avais su que tu concourrais, j’serais ptet venu te voir !»

Oui, il venait d’avouer sans honte qu’il n’avait pas participé ni regardé les épreuves.  Ce n’était pas vraiment son truc, il y avait certainement trop de compétition, trop de sérieux pour lui. Faire du sport oui, mais toujours en plaisantant, en jouant et les compétitions comme aujourd’hui ce n’était pas vraiment fait pour lui.

« Ouais, je suis d’accord, il y a tellement de monde que ça donne une impression d’oppression et de chaleur ! »

Et surtout pour lui de bruit, mais ça il préférait le laisser de côté, par ce qu’il savait pertinemment à quoi ce sentiment était dû et ce n’était rien qu’une Moldue – surtout Gaby- ait envie d’entendre. « hey, tu sais quoi, j’ai eu la loose d’me faire mordre par un loup-garou ahahh. ». Ouais non, placer ça dans la conversation très peu pour lui, même si elle avait certainement connaissance de cet « aspect » du monde magique.

« Economie ? Ah ouais ?» dit-il plus étonné qu’autre chose. Il l’observa un instant, il ne l’aurait jamais trop vu dans ce secteur, sans savoir expliquer pourquoi, peut-être par ce qu’il aurait voulu qu’elle suive un peu la même voix que lui… que certains échanges auraient pu en être simplifiés. « Ouais, Londres. En même temps j’habite là et les cours sont supers, alors j’me voyais pas aller autre part !»

Certainement qu’elle imaginait qu’il aurait continué ses études chez les Sorciers et non pas dans une université Moldue. Il n’avait pas saisi cette chance, il ne le regrettait absolument pas. Ce monde-là ne lui manquait pas, il utilisait de temps en temps sa baguette mais c‘était quelque chose qui restait quand même rare tout comme les moments où il allait du côté sorcier.

« Et tu vas feindre la surprise… mais j’me suis dirigé vers un cursus théâtre et musique.»

Si surprenant pour peu qu’on le connaisse un peu… non, il vivait pour ça et il ne s’en cachait aucunement. Il se fichait bien qu’on trouve que ce ne soient pas véritables études et compagnie. Lui ça lui convenait, et ça tombait, c’était sa vie. Ses choix. Ses possibles erreurs.

« Et puis sinon, ça va plutôt bien. Pourquoi ça n’irait pas ?» pas comme si on avait été enfermé par une bande de connard étroits d’esprit, n’est-ce pas ? Pour Loan, c’était derrière lui, du moins il voulait s’en convaincre pour continuer d’avancer sans trop d’appréhension, de stress ou de paranoïa. « Une vie d’étudiant plutôt banale… en gros. Comme toi, non ? Vraiment, j’te voyais dans l’économie ; qu’est-ce qui t’a poussé vers ce choix de filière et tu as une idée pour le futur ?»

Il avait envie de savoir comment est-ce qu’elle allait réellement près Poudlard. Lui dire que si elle avait envie d’en parler pour X ou Y raison, il était là… mais ça, elle devait déjà le savoir. Elle n’avait pas voulu le contacter ce n’était pas pour rien. Il se racla d’ailleurs la gorge avant de lui souffler, doucement, sans aucune once de sarcasme ou autre ; il ne voulait pas qu’elle se sente mal à ses côtés, qu’il ravive des plaies peut-être mal fermées. Et s’il n’évoquait pas plein de choses, s’il évitait des sujets, il préférait quand même être clair sur un seul point, juste au cas où elle n’ose pas lui dire.

« Gaby, si tu préfères ne pas me parler, tu me le dis, je comprendrais et j'irai poser plein de questions chiantes à quelqu'un d'autres !»

Il avait essayé de le faire dans la plaisanterie et la dérision pour que ça passe mieux.
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Loan Hoover
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Ven 22 Sep 2023 - 13:30

Soirée inter-université


🙤 Londres
🙤 6 Janvier 2017

 ft. @Loan Hoover
Une discussion banale. Les mots qui fusent sans réfléchir. Des paroles que s’échangent deux amis qui se retrouvent pour une soirée, loin de toute singularité. D’un regard extérieur, les autres étudiants ne se posent pas de questions à leur sujet ; ils ont simplement voulu prendre l’air, et le froid de janvier ne les empêche de discuter gaiement. A aucun moment quelqu’un se doute de la noirceur de leur lien, de leur passé commun, parce que tous deux donnent le change. Gaby se lance dans des banalités sans nom, avec son débit rapide, et Loan suit le mouvement sans sourciller. L’un comme l’autre n’évoque pas les sujets fâcheux ; et elle ne compte pas le faire, sous aucun prétexte.

Du coin de l’œil, elle cherche Ivy, mais son amie doit encore être à l’intérieur en train de discuter ou de danser. Elle se retrouve seule face à Loan, face aux souvenirs qu’elle repousse sans cesse. Elle sourit, mais le cœur n’y est pas. Comment le pourrait-il ? Si elle n’a pas cherché à le recontacter depuis tout ce temps, c’est qu’elle a ses raisons, et revoir le jeune homme ébranle bon nombre de ses convictions et de ses appuis.

Que suis-je censée faire ? Et s’il me parle de Poudlard ? Et s’il me demande comment je m’en sors ? Ou pourquoi j’ai disparu du jour au lendemain ? Et s’il sait ? S’il a changé ? Et s’il travaille désormais avec tous ces sorciers ? Je ne l’ai plus vu depuis des années, tant de choses ont pu changer… il se montre amical aujourd’hui, mais qu’en est-il vraiment ? Et s’il cherche à me duper ? S’il travaille avec cet homme ? Ou pire, avec cette femme ? Peut-être pas volontairement, mais c’est une possibilité…

Gaby secoue soudain la tête pour chasser toutes ces pensées parasites. L’angoisse la pousse à imaginer le pire, alors que le Loan dont elle se souvient ne ferait pas de mal à une mouche.

— Oh ce n’était pas grand chose, tu sais ! Un rire nerveux lui échappe. Comment donner le change alors que toutes ses pensées s’embrouillent et qu’elle perd pied ? Ils ont appelé ça compétition d’escalade, mais c’était plus pour la détente et l’amusement. Pas une vraie compétition.

Rien à voir avec les compétitions sportives auxquelles elle a pu participer dans sa jeunesse en club d’escalade ; auxquelles elle participe toujours d’ailleurs. Rien de tel que de gravir une paroi rocheuse pour échapper au capharnaüm de ses pensées.

— A moins de viser une université prestigieuse, autant rester sur place, t’as bien raison ! Et encore, à Londres, ce n’est pas comme les bonnes universités reconnues manquaient.

Elles ne valent peut-être pas Cambridge ou Oxford en termes de renommée, mais Gaby les sait plutôt bien classées. Elle aurait pu s’y intéresser, voire en rejoindre une, si elle n’avait pas absolument tenu à ne pas mettre les pieds à Londres pour ses études. Elle préfère Cambridge, Cambridge et sa pléthore de moldus qui n’ont même pas connaissance du monde sorcier.

Pas comme Londres, où la magie empeste chaque coin de rue.

— Comme c’est étonnant ! Moi qui pensais que tu allais te lancer dans un parcours de chimie des matériaux !

Non, pas du tout. Elle n’y a même jamais pensé. Depuis qu’elle a fui Poudlard, elle a tiré un trait sur toutes les connaissances de cette époque.

— Je ne savais pas trop au début. J’ai hésité avec le droit. Quelque chose de pratique. D’utile. Mais finalement j’ai choisi l’économie ! C’est génial d’étudier les mécanismes et leurs implications, ou encore de créer des schémas mathématiques pour rendre compte de ces mêmes mécanismes. Des maths et des schémas ; de quoi occuper ses pensées de manière continue, sans leur laisser l’occasion de se disperser. Je ne sais pas encore ce que je ferai ensuite, mais je ne regrette pas mon choix d’étude. Et de toute façon, ça ne m’empêche pas de continuer le théâtre en dehors !

Puis la ‟plaisanterie” de Loan la fige. Elle le dévisage, sans un mot, la gorge nouée. Les mots lui manquent.

— Je…

Je suis une loup-garou ? J’ai été torturée par une femme qui serait vraisemblablement mon arrière-grand-mère ? Je n’ai pas revu ma famille depuis ma disparition ? Je ne sais même pas si mon père est encore en vie ? J’ai peur pour Leroy, pour Jane ? Peur qu’Ivy découvre la vérité à mon sujet ? Peur d’être impliquée à nouveau dans les affaires des sorciers ?

— J’ai juste été surprise de te voir. Une première fois, pour voir comment le mensonge sonne. Je ne m’attendais pas à te revoir, tu m’as prise de court, c’est tout ! Une seconde fois, pour ancrer le mensonge. Quelle était la probabilité qu’on se croise ici, en même temps ? Infime. Pas inexistante, mais infime.
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Gaby Reynolds
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Gaby Reynolds
Dim 24 Sep 2023 - 11:31
Finalement aller la voir semblait une pas si bonne idée. Quelque chose semblait clocher pour Gaby, même s’il essayait de lui montrer qu’il ne comptait pas toucher les sujets fâcheux. Ou plutôt LE sujet. Ca serait certainement une phrase un peu plus juste, un peu plus vrai. Et il pouvait comprendre que même s’il avait tenté de la protéger un minimum, cela n’enlevait en rien qu’il était sorcier. Comme ceux qui l’avaient enlevé. Etrange, non, cette différence entre les personnes, certains des Moldus s’étaient, après le départ des Supérieurs, bien fondus dans la masse d’après ce qu’il avait pu comprendre, certains étaient restés à Poudlard, étaient très amis avec les sorciers et d’autres étaient comme Gaby. Ceci dit, peut-être qu’il voyait le mal là où il n’y en avait pas, et qu’elle avait juste pas envie de lui causer, ou qu’elle était fatiguée. Beaucoup de solutions étaient au final plausibles.  

Le rire nerveux qu’elle eut bientôt, lui fit froncer les sourcils quelques instants, et il y avait cette odeur qu’il avait du mal à définir – il n’était même pas certain qu’elle émanait de Gaby et non pas de la fête, ce tourbillon de bruits, d’odeurs, de sueur, d’émotions-. Loan préféra néanmoins ne faire aucun commentaire et fit comme si c’était un rire des plus normal. «Certains… de mon Université semblaient pourtant vouloir gagner à tout prix. » Les compétiteurs nés, en quelque sorte. Gagner faisait par ailleurs toujours plaisir, n’est-ce pas ? « Mais je suis d’accord avec toi, le principal c’est d’en profiter et de s’amuser !» il lui dédia un nouveau doux sourire et bientôt elle avait repris la parole   « Tout à fait ! Puis cela dépend aussi des cursus que l’on veut faire. Même si effectivement Cambridge semble quand même bien plus prestigieuse !»

Pour beaucoup de filières, mais pour la sienne il n’était pas certain que cela change vraiment quelque chose. Une audition, resterait une audition. Quelqu’un de bon, pouvait certainement être pris, même sans bon diplôme que quelqu’un de surdiplômé, la technique ne serait peut-être pas parfaite pour le premier, mais le plus important était l’âme que l’on pouvait donner à un rôle, et ça, même les meilleurs cours ne pouvaient peut-être pas donner cela. Mais ce n’était que son avis. Pour des cours comme devaient suivre son amie, effectivement, cela changeait pas mal les choses, être diplômé d’une telle université donnait déjà envie de recruter.

— Comme c’est étonnant ! Moi qui pensais que tu allais te lancer dans un parcours de chimie des matériaux ! Il eut un nouveau rire amusé et secoua la tête. « Beaucoup trop intellectuel pour moi.  Déjà le mot chimie pourrait presque me coller des boutons, alors, l’allier en plus avec les matériaux. Argh. » Il lui fit bientôt un petit clin d’œil tandis qu’elle reprenait pour lui expliquer le « choix » de ses études. Le droit ? Il l’aurait peut-être plus vu là-dedans d’ailleurs !... Par ce que ses explications sur l’économie ne l’enthousiasmaient pas du tout au Loan. «Je t’aurais bien vu dans le droit, ais certainement par ce que c’est un métier qui parle plus que… ce que tu viens de raconter et où je n’ai pas compris grand-chose, il faut bien l’avouer. » Silence pendant quelques instants mais étrangement il n’osa pas trop rebondir sur le théâtre, pas pour l’instant du moins, par ce qu’il se connaissait, il allait être très positif, qu’ils se revoient et autre et il n’était pas certain qu’elle le souhaitait. Et c’est d’ailleurs pour cela qu’il lui proposa d’aller embêter quelqu’un d’autres si elle n’avait pas envie de lui causer. Il avait essayé de tourner cela d’une manière plus « comique » et détendue pour ne pas qu’elle se sente mal…. Mais même là, il semblait qu’il y était allé un peu fort. Et la réponse le laissa un peu perplexe, il n’était pas certain qu’il devait la croire mais après c’était son choix de répliquer de la sorte alors qu’il lui avait laissé une porte de sortie – un peu étrange certes-. « Okay.» dit-il en première intention avant de lui faire un nouveau, de faire comme s’il n’avait rien remarqué et qu’il la prenait juste au mot « Et bien disons que ça reste une soirée étudiante … qu’on a peu près le même âge et qu’on est tous les deux étudiants, donc je suppose que cette probabilité était existante de base. Que l’on croise vu le monde qu’il y avait, beaucoup plus infime.» il hésita quelques instants avant de soupirer doucement « Gaby, t’es certaine que tout va bien ?» Tant pis. Il tentait. Elle pourrait encore enrober sa réponse et il n’insisterait pas, mais il se devait quand même de lui demander. Il avait envie de dire qu’elle ne risquait plus grand-chose à présent qu’elle était sortie de Poudlard et que les Supérieurs avaient certainement d’autres chats à fouetter… mais quelque part, mieux valait-il mieux qu’elle ignore la montée du pouvoir de ces sorciers. « Du coup, pour le théâtre, tu le fais avec l’Université ou alors totalement hors parcours scolaire ? » des cours qu’il pouvait il y avoir en ville par exemple. Il n’avait pas eu d’autres idées, pour tenter de détendre un peu l’atmosphère.
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Loan Hoover
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Sam 18 Nov 2023 - 19:38

Soirée inter-université


🙤 Londres
🙤 6 Janvier 2017

 ft. @Loan Hoover
Plus les secondes s’écoulent, et plus Gaby se demande pourquoi elle n’a pas déjà pris ses jambes à son cou. Pourquoi ne prétexte-elle pas une excuse stupide, quelques mots pour prendre la fuite ? Elle ne doit rien à Loan. Pas une explication, pas une excuse ; rien. Elle pourrait simplement lui adresser un sourire un peu coincé, une salutation, puis partir sans se retourner. Ne pas le laisser entrer dans sa vie une fois de plus, ne pas affronter la vérité qui le concerne. Qu’il est un sorcier. Elle pourrait le faire, et ainsi éviter les nombreux tourments qui la guettent et qui lui paralysent déjà le cœur.

Alors pourquoi ne le fait-elle pas ? Pourquoi reste-t-elle plantée là, à échanger des banalités sans queue ni tête avec Loan ? Au nom de leur amitié passée ? Gaby réprime un reniflement dédaigneux à son propre égard à cette pensée. Elle n’a rien d’une amie pour Loan. Elle a disparu du jour au lendemain, ne lui a donné aucune nouvelle, et ne lui en aurait jamais donné pour le restant de ses jours. Elle se fiche bien de savoir comment il se porte depuis les évènements de Poudlard, par souci égoïste de ne pas affronter cette période de sa vie. Elle ne veut rien savoir, rien entendre sur le sujet, et rien d’autre n’a d’importance à ses yeux.

Alors pourquoi ne part-elle pas ? La question tournicote dans son esprit, parasite toutes ses pensées, tandis qu’elle écoute les banalités de Loan avec un sourire gêné sur les lèvres, sans vraiment les entendre. Pourquoi ? Aucune réponse ne lui apparaît. Juste un blanc, un vide absolu qui s’installe dans sa tête et qui paralyse la moindre réflexion. Gaby ne sait pas pourquoi elle reste. Pourquoi elle s’entête à rester, malgré toutes les raisons qui la devraient la pousser à prendre ses jambes à son cou, à haïr Ivy de l’avoir traînée à cette soirée bon gré mal gré, alors que son amie n’a aucun lien avec ces retrouvailles fortuites. Elle ne sait pas, et cette incertitude poignante la terrifie.

Puis vient la question. Celle qui fâche, celle qu’elle n’a aucune envie d’entendre. Tout le reste disparaît dans sa tête, tandis que son esprit se focalise sur cette seule question. “Tu es sûre que tout va bien ?” Non. Bien sûr que non. Loan la ramène tout droit à cette période de sa vie qu’elle essaie désespérément d’oublier. A ce monde sorcier auquel elle refuse d’être impliquée. A cette femme, soi-disant son arrière-grand-mère, qui l’a torturée pendant des semaines, qui a réduit sa vie à néant. A sa famille, à son père, dont elle n’a aucune nouvelle, et qu’elle a peur de chercher. Loan lui rappelle à quel point la peur a pris le contrôle de toute sa vie depuis des années.

Le souffle lui manque. Gaby recule d’un pas, détourne le regard. Elle oublie le froid, la fête. La tête lui tourne. Elle peine à respirer. Sa poitrine se compresse, sa gorge se serre. Elle est seule. Isolée, à la merci des sorciers. Une cible facile. Rien n’a changé depuis sa fuite. Elle ne sait pas se défendre par ses propres moyens. La peur dicte toujours ses réactions. Même recontacter son père, elle en est incapable, parce que la peur gangrène son cœur. Que dira-t-il, s’il apprend la vérité ? Sur cet autre monde, sur elle ? Elle n’est plus humaine.

Leroy n’aime pas quand elle parle de la sorte, mais il n’est pas là. Elle est seule, seule face au capharnaüm de ses pensées, seule face à la réalité, seule face à son passé. Les larmes lui montent aux yeux sans qu’elle ne s’en rende compte, tandis qu’elle cherche un repère à côté d’elle. Quelque chose, n’importe quoi. Là, un mur. La pierre sous sa main gantée la rassure un peu, l’aide à ne pas se perdre, alors que tout s’embrouille autour d’elle.  
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Gaby Reynolds
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Mar 21 Nov 2023 - 20:08
Silence, il n’y avait eu qu’un long et énorme silence. Presque douloureux. Il voyait bien quelque chose dans les yeux de sa camarade : de la détresse peut-être. Ou autre chose. Il avait continué de parler, essayant un peu de la dérider ou de la détresser mais rien n’y faisait. Il aurait pu mal le prendre, mais au final il comprenait bien ce malaise. Il devrait peut-être partir, ça serait le mieux pour elle, puisque même en parlant de choses très loin d’être Poudlard et typiquement moldue, elle ne semblait pas aller mieux. Même sa question sur le théâtre, ce qui les avait réunis lorsqu’ils étaient gamins avait fait chou blanc le plus total. Ce qu’il ne comprenait pas c’est pourquoi est-ce qu’elle restait si jamais elle avait envie de fuir, si elle avait vraiment peur de lui ? Est-ce qu’elle n’osait pas ? Est-ce qu’elle était vraiment paralysée ? Est-ce qu’elle avait quand même envie de rester un peu ? Il n’en savait strictement rien. Il essayait de comprendre avec ses gestes ou ses mimiques mais il faut croire qu’il n’était pas super doué là-dedans.

Et soudain les larmes « Gaby…» murmura-t-il doucement complètement désarmé par la situation. Il ne s’était pas attendu à cela et surtout il n’avait pas voulu la faire pleurer. Une partie de lui trouvait ça un peu injuste, par ce que là-bas, il avait essayé de l’aider comme il le pouvait… mais, on ne gère pas les traumas en claquant des doigts. Et ce n’était pas pour rien que lui aussi s’était éloigné de la magie. Cela lui faisait mal au cœur de la voir comme ça, il hésita un instant mais finalement la pris doucement dans ses bras avant de lui murmurer doucement à l’oreille « Je suis désolé… vraiment.» vas-y mec enfonce le couteau dans la plaie. Dis les termes, c’est sûr c’est très intelligent. Mais qu’est-ce qu’il pouvait dire d’autres ? S’en aller ?  Non, elle avait l’air vraiment trop mal et craignait qu’elle fasse une connerie. « Tu veux que j’appelle tes amis, comme ça je te laisse entre de bonnes mains ?»  Pas les siennes qui ne devaient pas être désirées. Elle se sentirait certainement mieux loin de lui… mais en même temps, laisser quelqu’un qui se sentait mal c’était aussi stupide pour ne pas dire dangereux.

Et puis, il y eut cette odeur, maintenant qu’il était proche d’elle qu’il ne comprit pas vraiment et pourtant elle lui parlait. Elle évoquait quelque chose, mais il n’osa pas poser la question. Comme s’il craignait qu’elle soit tabou, ou encore de la stresser d’avantage. « Si tu veux que je me recule, tu m’dis ok ?» avait-il rapidement ajouté, au final  peut-être qu’une dizaine voire une vingtaine de secondes s’étaient déroulée depuis qu’il l’avait pris contre lui. Et il essaya de chasser cette odeur de son esprit qui le parasitait à présent. Ce n’était pas le sujet. Ce n’était pas le moment.
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Loan Hoover
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Mer 22 Nov 2023 - 12:23

Soirée inter-université


🙤 Londres
🙤 6 Janvier 2017

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Dans le chaos de son existence, des bras se referment autour d’elle. Crier, se débattre ; voilà les réflexes qui surgissent dans sa tête, vifs et directs, avant d’être désamorcés par trois mois doux murmurés à son oreille. ‟Je suis désolé.” Gaby se fige entre les bras, le palpitant qui se fracasse contre sa poitrine, le souffle court et haché, les yeux humides. Elle ne sait plus où elle est, où elle en est. Tout s’embrouille dans sa tête, alors que les certitudes la balaient comme un fétu de paille. Son père lui manque atrocement. Elle a peur pour lui, d’apprendre pourquoi il a vendu la maison - pourquoi quelqu’un a vendu la maison. Elle a peur de tout perdre à nouveau, de retourner là-bas, dans ce château de fous, dans ce monde de barges. Elle a peur de recroiser le chemin de son arrière-grand-mère, ou de cet homme, qui l’a tirée de ce guêpier, mais dont elle ignore tout des intentions. Elle a peur au quotidien, sans jamais se dépêtrer de ce sentiment poisseux qui lui colle à la peau.

Et elle se noie dans cet océan de peur, trop loin du rivage pour réussir à garder pied.

Et il y a Loan. Loan qui la prend dans ses bras, qui s’excuse, qui baragouine d’autres mots qu’elle n’entend qu’à moitié entre deux sanglots. Demander de l’aide à Ivy ? L’idée lui retourne l’estomac. Ivy ne sait rien, ne doit rien savoir. Gaby refuse que sa vie à Cambrige s’effondre parce qu’elle n’a pas su garder pied. Elle ne veut pas que Poudlard détruise une fois encore sa vie, qu’elle soit obligée de tout abandonner une nouvelle fois. Alors elle reste là, entre les bras de Loan ; Loan qui ne lui a jamais rien fait de mal, qui ne mérite pas cette déferlante de peur.

Lui aussi n’a rien demandé, a souffert à Poudlard. La magie coule dans ses veines, oui, mais à quel prix ? Dans ce château, ils étaient dans le même bateau, sans le moindre moyen de se défendre, et Gaby l’a simplement jeté dans le même panier que tous les autres par pure terreur. Parce que c’était plus simple de tirer un trait entre le blanc et le noir, entre les moldus et les sorciers. Parce que c’était plus facile à accepter, au lieu de se perdre dans les méandres de la complexité des relations humaines. Parce que c’était plus simple d’avoir un coupable tout désigné, une masse à craindre et à haïr, sans viser personne en particulier pour ne s’exposer à aucune représailles.

Gaby n’a pas été juste envers Loan. Elle l’a abandonné, alors qu’il était son ami d’enfance avec qui elle a tant partagé, alors qu’il a autant souffert qu’elle de ces évènements. Au fond, peut-être est-ce pour cette raison qu’elle a été incapable de fuir et qu’elle est restée. Pour rattraper le temps perdu, pour rattraper ses erreurs.

Et peut-être est-ce pour ça qu’elle ne bouge pas. Parce qu’au fond, loin derrière les murs de la peur, elle sait que Loan ne lui veut aucun mal. Et malgré toute l’indifférence qu’elle lui a jeté au visage, il est là pour elle. Sa présence la rassure ; un allié dans la tempête.

Petit à petit, les sanglots se tarissent, sa respiration s’apaise. Elle reprend pied dans la réalité. Les bruits de la fête lui parviennent, le froid hivernal d’une nuit de janvier, les battements du cœur de Loan qu’elle entend très distinctement, les effluves d’alcool et…

Gaby se recule brusquement, le regard à moitié horrifié braqué sur Loan.

— Tu…

A cause de la fête, elle ne l’a pas sentie tout de suite, mais à présent, ses narines se sentent plus qu’elle ; cette odeur musquée, si familière, qui lui rappelle Leroy. Qui lui rappelle le loup. D’un coup, les mots se bousculent dans sa tête sans qu’elle ne parvienne à en prononcer un seul. Elle songe à nouveau à fuir, plutôt que d’affronter la vérité. Mais si elle fuit, cette odeur lui restera en tête, sans qu’elle ne réussisse à se l’expliquer. Elle ressassera les évènements en boucle pour les prochaines semaines.

Elle jette des regards autour d’eux, incertaine. Ce n’est clairement pas l’endroit. Alors elle lui attrape le poignet, un regard plus doux cette fois, et l’entraîne dans les rues voisines. S’éloigner de la fête lui fait du bien, tandis qu’elle cherche un café ouvert ; un endroit typiquement moldu où ils se fondront dans la masse et où le brouhaha étouffera leur discussion.

Gaby déniche finalement ce qu’elle cherchait, et après avoir poussé la porte du café, elle s’installe à une petite table pour deux dans un renfoncement. Personne ne peut les voir de l’extérieur, et ils devraient être tranquille - à part les allées et venues du serveur.

— Désolée. Je voulais pas te forcer la main, mais…  Son cœur s’affole encore dans sa poitrine. A tout le moment, les vannes peuvent céder une nouvelle fois au profit de la panique. Elle se force à prendre une grande inspiration. J’avais peur qu’on puisse nous entendre, et je…  Et à présent, son idée lui paraît soudain être une terrible idée. Pourquoi a-t-elle entraîné Loan dans un café ? Elle a agi sans réfléchir, trop préoccupée par l’idée que quelqu’un puisse entendre leur conversation.

Le serveur l’interrompt dans ses doutes pour prendre leur commande. Comme d’habitude, elle choisit un chocolat viennois avec de la cannelle, en espérant qu’il soit délicieux. Elle a bien besoin d’un remontant alors que tout s’emballe dans sa tête et qu’elle fait n’importe quoi.

Mais il est trop tard pour reculer, à présent.

— Je… je ne savais pas que tu jouais le loup dans la prochaine pièce de théâtre.

Elle pose sur lui un regard anxieux malgré elle. Comprends le sous-entendu, s’il te plaît.
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Gaby Reynolds
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Dim 26 Nov 2023 - 12:28
Il n’y avait que deux solutions à ses yeux soit partir soit la prendre dans ses bras, et la première même si elle semblait plus sage l’ennuyait vu l’état de fébrilité dans lequel semblait se trouver sa camarade. Alors, il avait pris la seconde solution même s’il s’attendait à être franchement repousser, et s’il avait pensé un seul instant qu’elle pouvait avoir peur de lui il ne se serait jamais permis ce genre de rapprochement, mais ce n’était pas ce qu’il avait pu lire dans ses yeux ou dans ses attitudes, même si elles pouvaient être trompeuses. Tout comme elle aurait pu bien pu fuir bien avant. La prendre dans ses bras ne semblait donc pas une si mauvaise solution. Il s’était excusé, de ce qui avait pu se passer à Poudlard, même si lui n’y était pour rien. Il n’en restait pas moins qu’il faisait partie des sorciers, que lui n’avait pas été enlevé…

Silence. Il n’y avait eu qu’un immense blanc. Il n’osait pas trop la regarder et il essayait même de retenir au maximum son odorat ne serait-ce que pour ne pas se poser trop de questions, mais au aussi par ce qu’il craignait sentir des effluves de colère, de peur ou de tristesse. Pas certain qu’il pourrait vraiment les différencier les unes des autres cependant. Dans tous les cas, il ne voulait pas paraitre trop bizarre dans ses réactions, alors c’était certainement mieux ainsi cette ignorance, du moins il s’en portait beaucoup mieux avant. Et elle n’avait pas vraiment bougé de cette étreinte, elle avait eu des sanglots, alors il lui avait passé une main dans le dos pour la réconforter comme il le pouvait. Dans d’autre circonstances, il aurait certainement essayé de la faire rire et de lui remonter le moral, d’avoir des mots rassurants mais dans ce cas précis, il trouvait que le silence était plus de rigueur. Et soudain…

— Tu… Il fronça les sourcils, non pas à cause de ce mot mais surtout du brusque recul de son « amie » - si on pouvait toujours l’appeler ainsi- et du regard horrifié qu’elle avait envers lui. Il ne comprenait absolument pas ce revirement de situation, mais il n’eut pas le temps de poser la moindre question… D’autant plus qu’elle regardait à présent autour d’elle et bientôt il l’imita sans trop savoir pourquoi. Il se sentait un peu plus perdu mais elle lui prit le poignet avec un regard plus tendre pour l’entrainer loin de la fête à l’écart des gens. Une nouvelle fois il la laissa faire plus intrigué qu’autre chose. Elle les fit ensuite franchir un café Moldu où ils s’installèrent dans un endroit « isolé ». Ok. Donc visiblement, elle avait quelque chose à lui dire. Il ne savait pas quoi, mais il ne voyait pas d’autres explications. Gaby avait bientôt repris la parole, il entendait le cœur de la jeune femme s’affoler et retroussa un peu le nez tout en se concentrant sur ce qu’elle disait… qui semblait un peu lunaire d’un coup. Pourquoi est-ce peur qu’on les entende ? Il n’avait pas envie de parler de Poudlard et elle non plus visiblement, alors… qu’est-ce que ça pouvait être d’autres ? Il avait néanmoins fait un petit geste pour lui montrer que ce n’était pas bien grave qu’elle lui ait forcé la main, de toute manière s’il n’avait pas voulu la suivre il ne l’aurait pas fait.   « La même chose, merci.» dit-il au serveur en entendant la commande de Gaby. « Je… je ne savais pas que tu jouais le loup dans la prochaine pièce de théâtre. » il cligna des yeux totalement perplexe. Il chercha un instant si elle avait pu entendre une rumeur sur ce qu’il pouvait jouer en fin d’années pu avec ses amis, mais il n’y avait pas de loup. Et il ne voyait pas en quoi l’expression « crier au loup » viendrait faire ici. Il inspira doucement comprenant enfin après une bonne dizaine pour ne pas dire vingtaine de secondes où elle voulait en venir.  
Cette odeur qui ne lui semblait pas si inconnue que ça. Familier ressenti.
La façon dont elle l’avait réagi lorsqu’il était prêt d’elle et que comme lui, elle avait dû capter quelque chose.
En y réfléchissant bien, il y avait certainement aussi cette main bien plus chaude que la normale, mais il ne s’en était pas aperçu sur le moment, il n’y avait pas songé par ce qu’au final ce n’était pas cet univers. Ce qui l’étonnait, du coup, c’était qu’elle semblait bien plus au fait de tout ça que lui.
Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien répondre ?

« Ouais… depuis septembre.» finit-il par répondre, avant de choisir soigneusement les mots suivants, par ce qu’il ne savait pas par où commencer. Il avait plein de questions qui lui venait à l’esprit. Du stress mais c’était vraiment une bonne surprise, peut-être qu’il pourrait avoir des réponses à certaines de ses problématiques. « Et toi ? T’as l’air… plus entrainée et plus connaisseuse que moi que la question.» Il lui dédia un doux sourire et tenta de s’empêcher d’en dire plus pour l’instant.

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Loan Hoover
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Ven 29 Déc 2023 - 15:16

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Elle l’a dit.

A présent, il est trop tard pour se rétracter. Même si elle prétexte une blague stupide - alors que tout son corps réagit de manière bien trop spontanée pour coller à l’idée d’une plaisanterie, aussi mauvaise soit-elle -, Loan conservera ses doutes, ses suppositions. Tôt ou tard, s’il la recroise, il cherchera à savoir, car le doute grandira comme une graine plantée dans la terre meuble. Il grandira, se transformera en supposition, puis en certitude. La prochaine fois, s’ils se recroisent, les questions suivront, plus précises, plus vives, quand bien même l’autre étudiant ne lui cherche aucun mal. Si sa propre supposition est juste, il ne peut en être autrement.

Deux âmes tourmentées, fracassées par la dureté des évènements qui s’abattent sur leurs vies. Gaby le sait. Malgré toute la méfiance qu’elle porte envers les sorciers, elle s’est raccrochée à Leroy comme à une bouée perdue en pleine mer. Il a été son repère pendant des années, celui qui lui a permis de surmonter cette épreuve, d’apprendre à vivre avec ce qu’elle est. Elle sait aussi à quel point elle a été injuste envers lui, en particulier les premiers mois - et même après. Comme avec Loan, lorsqu’ils étaient encore dehors ; elle a ses moments de rechute, où tout s’embrouille dans sa tête, et où elle se noie dans ses propres pensées. Et elle a beau en avoir conscience, à force d’en subir les conséquences, l’idée même d’affronter le problème l’effraie. La peur la paralyse au quotidien, cette même peur qui l’a figée sur place face à Loan, cette même peur qui a failli la faire fuir une fois de plus.

Les mains crispées sur la table, elle reste suspendue aux lèvres de Loan. Il additionne deux et deux, comprend son sous-entendu, tire ses propres conclusions. Et s’il la rejette ? S’il l’accuse ? Gaby ignore de quoi, mais ce silence l’angoisse. Ses pensées, nombreuses, confuses, prolifèrent, l’entraînent dans des scenarii multiples aux retournements tragiques. Elle imagine le pire, alors que c’est Loan qu’elle a en face d’elle. Loan, qui a toujours été aussi doux qu’un agneau. Il n’a rien à voir avec ces sorciers qui les retenaient prisonniers dans ce château de barges. Il n’a rien à voir avec cet autre sorcier dont elle n’a plus aucune nouvelle - dont elle ne veut aucune nouvelle, même si elle devrait quand même le remercier un jour ou l’autre - mais qui l’a sortie de cet enfer. Elle ne sait pas pourquoi il a agi de la sorte, au fond, ne veut pas savoir, mais sans lui, qui sait ce qui lui serait arrivé ?

Gaby se force à inspirer longuement pour détendre ses nerfs, au lieu de retenir sa respiration comme une idiote. C’est Loan qu’elle a en face d’elle, pas un sinistre inconnu ou encore un sorcier tout droit issu de ses plus noirs cauchemars. C’est Loan, un ami d’enfance qu’elle a toujours apprécié, avant de vivre l’enfer avec lui - avant de l’abandonner à son sort et de le rayer de son existence. Une pointe de culpabilité étreint son cœur à cette pensée. Elle n’a jamais pensé à lui lorsque ce sorcier l’a arrachée à ce château de barges. Elle ne s’est jamais souciée non plus ce qu’il a pu traverser. Elle s’est arrêtée au fait le plus évident, le plus simple à gérer : lui aussi a souffert.

Elle déglutit avec peine, et par chance, le serveur revient avec leurs boissons à cet instant pour lui permettre de se changer les idées. Il dépose sur la table les deux chocolats viennois puis repart aussitôt. Gaby récupère alors sa tasse, hume les douces effluves de cannelle qui parfument le chocolat. La première gorgée lui brûle les lèvres, mais qu’importe ; le goût réconfortant apaise ses doutes et lui confie le courage nécessaire pour la suite.

— Depuis la pièce du château.

Les mots tombent avec une clarté qui l’étonne, et ses mains se resserrent autour de la tasse. Ce n’est pas un sujet qu’elle aborde avec grand monde - avec personne, en réalité, si ce n’est Leroy et Jane. Elle n’a jamais voulu garder le moindre contact avec le monde sorcier, et le monde moldu ne lui offre guère de possibilités de se confier sur le sujet - pas que cela la dérange, toutefois. Elle préfère comme si les évènements de Poudlard ne l’affectaient pas au quotidien ; n’affectaient pas sa vie de moldue.

Elle boit une autre gorgée, toujours aussi brûlante, puis lâche un soupir fébrile. Elle a beau avoir lancé la discussion pour mettre au clair ses doutes, mais elle ne sait pas quoi dire.

— Entraînée, je sais pas si c’est le mot… sa respiration joue au yo-yo, se bloque dans sa poitrine puis se débloque. Ses doigts se crispent contre la tasse chaude. Disons que je suis pas seule.

Je ne sais pas ce que je serais devenue sans Leroy. Sans Jane, aussi.

— … Et toi ? Je veux dire, septembre… c’est proche.
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Sam 30 Déc 2023 - 21:10
Il restait quand même un peu stupéfait et avait l’impression d’avoir raté un train. Comment est-ce que c’était possible ? Elle avait reconnu son odeur de « lycan » alors qu’il lui était bien incapable de le faire, il n’osait pas s’approcher d’elle pour essayer de la sentir « plus » et comprendre comment est-ce qu’il pouvait reconnaître les Siens. Si ça se trouve, c’était un truc qui s’apprenait. Il n’en avait aucune idée, mais c’était certainement quelque chose à bosser… lorsqu’il serait prêt et il n’était pas bien certain que ce soit le cas pour l’instant. Il était encore un peu perdu là-dedans et il était bien loin du monde magique.

Il avait par ailleurs bien compris qu’elle voulait couper totalement avec ce qui pouvait attraire à Poudlard et il n’était personne pour lui faire la morale sur ça, il pouvait comprendre, même si quelque part ça lui faisait mal au cœur, par ce que d’eux, ça ne se résumait pas à cette foutue école et surtout, il n’était pas comme ces barges de Supérieurs. Malgré tout, elle ne l’avait pas vraiment repoussé, elle ne s’était pas non plus enfuie, alors c’était certainement une petite victoire… ou quelque chose comme ça. C’est bien pour cela qu’il n’avait pas compris lorsqu’elle l’avait emmené ici pour parler. Il l’avait laissé faire et essayé de bien tout comprendre et surtout de répondre comme elle l’aurait voulu, en n’étant pas totalement à côté de la plaque. Peut-être qu’il y avait eu un temps de silence après qu’elle eut parlé et même que lui eut répondu. Au final, il se sentait si stressait que la notion du temps n’était plus vraiment quelque chose de réel à ses yeux. Tout comme elle, il récupéra sa tasse tout en l’observant et il sentit que c’était le moment, qu’elle allait enfin reprendre la parole.

— Depuis la pièce du château.

Il eut un petit acquiescement teinté d’une légère grimace. Ca faisait longtemps et ça ajoutait à l’horreur qu’elle avait vécu au château. Il ne lui demanderait pas qui, ou encore comment. Elle lui dirait en temps voulu, quand elle le sentirait. Le fait d’en dire si peu en disait long au final sur le fait qu’elle était comme lui et que c’était une période sur laquelle ils ne devaient pas trop s’appesantir. Loan avait préféré ne rien répondre sur cela – du moins pour l’instant- et attendre qu’elle continue, qu’elle réponde sur son propre cas. Silence alors qu’elle buvait, comme si cela pouvait lui donner un quelconque courage, et bientôt il entendit de nouveau le son de sa voix. Il fronça tout d’abord les sourcils avant d’hausser un peu les épaules, il la trouvait entrainée par rapport à lui et quelque chose le fait qu’elle ne soit pas seule avait quelque chose de rassurant, peut-être qu’il pourrait lui demander des contacts. En attendant il préféra lui faire un doux sourire, bienveillant pour la rassurer sur la situation… si on peut dire ça comme ça.

« Bah disons que t’as reconnu l’odeur ce que je suis incapable de faire… ou du moins j’étais incapable de le faire, je ne sais pas ce qu’il en sera pour le futur.» Il haussa un peu les épaules et continua « On verra bien si je m’en rends compte ou pas.» Au moins maintenant, il avait une petite idée de cette odeur, alors avec un peu de chance il saurait reconnaitre ses pairs. « Et je suis content pour toi si tu as quelqu’un pour t’aider…» vas-y dis-lui, demande-lui… mais il n’osa pas le faire maintenant, il préférait finir avec ses propres réponses. «Oh. On avait fait un pari avec mon frère, faire un tour dans une sorte de maison abandonnée de nuit… Ce genre de truc à la con. Et vu que j’ai le cul bordé de nouilles, j’en ai visiblement dérangé un. On appelle ça être au mauvais endroit au mauvais moment, ou avoir un karma de chiotte. Comme tu préfères. » Voilà, maintenant que c’était dit, il allait peut-être pouvoir bientôt poser la question « qui t’aide ? », mais pour l’instant, il voulait déjà voir comment est-ce qu’elle digérait cette information. Il ne voulait pas la brusquer vu qu’elle semblait assez sensible sur le sujet et très fragile. Il ne devait pas penser qu’à lui et essayer de se montrer patient et de saisir la prochaine occasion qui ne tarderait certainement pas à venir, n’est-ce pas ?
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Lun 1 Jan 2024 - 3:00

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L’odeur de la cannelle mêlée à celle du chocolat apaise un tant soit peu ses nerfs. Gaby se concentre dessus, sur la chaleur de la tasse qui réchauffe ses mains, remarque à la première gorgée brûlante que le chocolat viennois manque de cannelle à son goût. Elle l’aime épicé pour casser l’amertume du chocolat et pour ajouter la pointe de douceur si particulière à la cannelle. Toutefois, elle en a bu des pires, alors pour un café qu’elle a choisi dans la précipitation à une heure avancée de la soirée, elle s’estime chanceuse.

Des réflexions frivoles pour chasser l’angoisse qui se love dans son ventre à mesure qu’elle discute avec Loan. Pas que son ami - peut-elle encore le considérer de la sorte, après toutes ces années de silence radio ? - la mette sur les nerfs, moins maintenant plutôt, mais toute leur conversation la laisse mal à l’aise. Elle l’a pourtant initiée, afin de comprendre le pourquoi du comment de cette odeur, mais Gaby ne l’assume pas totalement. Elle a l’impression de jouer les équilibristes au-dessus du vide, sans le moindre filet pour la rattraper au moindre faux pas. Elle joue avec le feu, à interroger ainsi Loan. Elle s’expose elle-même à des questions ; questions auxquelles elle ne voudra pas répondre.

C’est l’avantage avec Leroy. Depuis qu’elle vit sous son toit, il a appris à la connaître, à saisir ses codes pour ne pas la brusquer. Ils ont passé l’étape de s’apprivoiser, et les choses se font désormais plus naturellement. Ils n’ont plus besoin d’expliquer ces sujets délicats. Ils ont leur routine, et ils ne la remettent pas en question - une stabilité qui s’avère des plus rassurantes pour Gaby. Mais avec Loan ? Cette stabilité n’existe pas. Ils ont beau se connaître, ces sujets leurs sont étrangers. Alors elle se rattrape sur son chocolat viennois qui manque un brin de cannelle pour s’empêcher de sombrer une fois de plus.

— Je côtoie un autre acteur, c’est pour ça.  Sous-entendu, un autre loup-garou - Leroy. Toutefois, Gaby ne fournit pas davantage de renseignements sur Leroy. Pas qu’elle n’ait pas confiance en Loan, mais elle préfère ne pas en parler dans un café, encore moins à Londres. Je me suis habituée à l’odeur.

Et pourtant, Gaby ne s’estime pas particulièrement douée. Il a fallu que Loan la prenne dans ses bras pour qu’elle remarque cette odeur si spécifique. Peut-être que les bruits et les odeurs de la fête ont affecté ses sens, mais si elle se lance dans cette voie, elle sait qu’elle se cherche seulement des excuses. Au fond, elle sait pertinemment qu’elle manque d’entraînement quant à ses aptitudes, parce qu’elle a toujours eu du mal à s’y consacrer. En quatre ans, toute cette situation l’effraie encore.

Puis vient l’explication de l’autre étudiant, et Gaby détourne le regard, le cœur serré malgré elle. Elle n’ose imaginer toute l’horreur qu’a pu vivre Loan ces derniers mois, ou même encore aujourd’hui. Savoir sa vie réduite à néant à cause d’un coup de malchance, ou d’un pari stupide… Elle n’y est pour rien, mais pourtant, elle ne peut s’empêcher d’être désolée pour lui. Une part d’elle aurait aimé pouvoir faire quelque chose, alors qu’elle n’aurait rien pu faire - et elle le sait très bien.

— … Je suis désolée pour toi.

Encore le regard dans le chocolat chaud. Elle ne parvient pas à supporter le regard de Loan, pas plus qu’elle ne sait quoi dire - et ce silence la tend. Elle n’aime pas le silence depuis Poudlard, et le brouhaha du café ne compte pas. Alors elle préfère changer de sujet, et se montrer sincère sur un autre fait qui la ronge depuis un moment. Elle boit une autre gorgée pour se donner le courage nécessaire.

— Je sais que j’en donne pas vraiment l’impression, mais je suis contente de t’avoir retrouvé. Je… j’ai pas été très juste avec toi depuis le château, et je… j’en suis désolée.

Gaby a beau avoir peur, cette même peur n’excuse pas son attitude envers Loan. Son ami d’enfance ne mérite pas sa méfiance, encore moins alors qu’ils ont essayé de se serrer les coudes à Poudlard - même si Gaby s’est très vite refermée comme une huître.

— Et merci, pour tout à l’heure.

Merci d’avoir été là. D’être resté, surtout.
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Ven 5 Jan 2024 - 19:15
Il y a des réponses qu’il attendait mais vu la nervosité que Gaby, il savait qu’il valait mieux tenter d’attendre le bon moment pour ne pas la braquer, lui faire peur et que ça risque d’être contre-productif pour les deux. Il faut bien avouer qu’il ne savait pas bien – à part Poudlard-, quels sujets pouvaient la tendre. Certainement cette « nouvelle » nature vu qu’elle était liée à l’école et pourtant elle en parlait tranquillement. Enfin, elle lâchait deux-trois mots nécessaires à la conversation comme ça… il acquiesça doucement lorsqu’il comprit qu’elle côtoyait un autre lycan. Tant mieux pour elle, peut-être qu’il pourrait l’aider lui aussi, au moins répondre à quelques questions. Ça serait déjà pas mal et ça expliquait aussi pourquoi Gaby avait reconnu son odeur. Logique si elle savait depuis longtemps à quoi cela correspondait.

Pour l’instant, il retenait toujours ses questions sur cela, préférant toujours y aller par étapes, il lui avait donc répondu sur comment c’était arrivé pour lui. Un mauvais karma, ça arrivait de temps en temps mais comme il le dirait quelques semaines plus tard à Jane, d’un côté il savait qu’il avait un peu de chance, il comprenait ce qui lui arrivait ce qui évitait de faire victimes. Du moins pour l’instant, les protocoles qu’il avait mis en place les soirs de pleine lune avaient tenu bon, et il n’avait pas été un danger pour son frère qui habitait avec lui, ou d’autres habitants de Londres et c’était le principal à ses yeux. Une situation bien précaire mais qu’il arrivait un minimum à gérer grâce à la magie.

« Tu n’y es pour rien Gaby, je doute que ce soit toi qui m’ai mordu. C’est comme ça écoute, on ne peut pas refaire le passé, alors je vais m’acclimater à…. Tout ça, je n’ai pas trop le choix de toute manière. Puis j’suis en vie, en bonne santé, alors… ça ira.»

Il préférait positiver. Il aurait pu devenir un vampire, les préjudices auraient été beaucoup plus grands pour lui… Il aurait pu mourir aussi. Alors voilà, il était en vie, avec une bonne santé, il ne manquait de rien, il essayait de voir ça comme un « dommage collatéral », un soir où il ne serait jamais disponible pour personne lorsqu’il y aurait les pleines lunes. Il espérait qu’avec le temps, il serait moins nerveux/agacé quand approcherait ce moment-là par ce qu’il détestait ressentir ce genre de choses… Il but à son tour un petit peu avant qu’elle ne reprenne la parole, cette fois c’était des excuses – ou quelque chose de similaire-, qu’il n’attendait pas vraiment mais qui lui faisaient quand même plaisir, c’était agréable de savoir qu’il n’était pas le « coupable » dans cette mise à l’écart qu’il n’avait rien fait de mal. Il s’était posé des questions au début, et puis au final il se disait qu’elle aussi préférait oublier cette période… et qu’elle avait besoin de temps.

Il se contenta dans un premier temps de lui faire un sourire réconfortant pour lui montrer que pour lui tout était OK. Néanmoins cela ne suffisait pas comme réponse mais il n’eut pas vraiment le temps de dire quoi que ce soit que déjà elle avait embrayé avec autre chose. «Je peux comprendre que ce soient des moments que tu préfères oublier, et si ça peut te rassurer quelques part, je ne suis pas retourné là-bas après ça, j’ai repris les cours … ‘’ici’’ en septembre 2014. » Autrement dit, il avait quand même pas mal coupé les ponts avec la magie, d’un autre côté, Gaby le connaissait aussi certainement assez pour savoir que ce qui l’intéressait vraiment dans la vie, sa passion se trouvait dans le monde moldu et toute la magie du monde n’était pas suffisante pour lui faire oublier ses premiers amours qu’étaient le théâtre/les musicals. La musique. Moldues. « Et c’est normal, ça n’aurait pas été très chouette de ma part de te laisser dans cet état. Je ne voulais pas risquer qu’il t’arrive quelque chose.» Il haussa un peu les épaules avant de boire une nouvelle gorgée. « Par contre j’veux bien ton contact… si, enfin, si ça ne te gêne pas, j’aurais peut-être des questions à lui poser ou… j’sais pas trop quoi encore.» pas certain que ce soit encore le moment, mais en même temps, il fallait qu’il lui demande à un moment ou un autre …
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Loan Hoover
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Loan Hoover
Sam 6 Jan 2024 - 20:10

Soirée inter-université


🙤 Londres
🙤 6 Janvier 2017

 ft. @Loan Hoover
Bien sûr qu’elle n’y ait pour rien. Gaby n’a jamais souhaité que Loan souffre d’une telle chose, pas plus qu’elle n’est celle responsable de son sort. Ses nuits de pleine lune, elle les passe aux côtés de Leroy, sous l’emprise de la potion tue-loup. Tous deux s’isolent, par précaution, mais elle a depuis longtemps le contrôle. Le temps des nuits délicates, avec le réveil brumeux et la crainte d’avoir commis des actes terribles, est loin derrière elle désormais - même si elle a parfaitement conscience qu’il peut ressurgir à tout instant. Une épée de Damoclès qui pèse sur ses frêles épaules, à laquelle elle essaie aussi de ne pas penser au quotidien pour ne pas se retrouver paralysée.

Et pourtant, face à Loan, toutes ces réflexions l’assaillent de nouveau. L’hésitation la gagne, ses mains se crispent autour de sa tasse chaude. Quatre ans, et elle n’est toujours pas à l’aise avec ces questions qui font pourtant part intégrante d’elle. Si avec Leroy elle a appris à davantage libérer sa parole comme ses émotions, c’est aussi parce qu’il la connaît, et qu’il sait mesurer ses propos. Il sait quand parler, quand se taire, quels mots employer aussi. Avec Loan, elle n’a pas tous ces codes. Après tant d’années de silence radio, ils ont tout à réapprendre, y compris eux-mêmes.

Gaby se pousse à respirer profondément pour ne pas paniquer. Elle a décidé que cette fois, elle ne fuirait pas. Qu’elle n’abandonnerait pas une fois de plus Loan. Et même si la peur reprend le dessus et qu’elle perd le contrôle, cette fois, elle ne passera pas quatre ans à l’ignorer dans l’espoir de ne plus jamais entendre parler de lui.

— Je sais, mais je… j’aurais aimé qu’il en soit autrement pour toi.

Est-ce qu’au moins Loan s’en sort ? A-t-il lui aussi la potion tue-loup, ou au moins un endroit pour s’isoler les nuits de pleine lune ? A-t-il quelqu’un pour évoquer tous ces sujets ? Les questions se bousculent dans la tête de Gaby, toutes plus chargées d’inquiétude les unes que les autres, mais elle n’en formule aucune. Elle n’y arrive pas, malgré l’envie qui la talonne. Une part d’elle a envie d’aider Loan, mais tout le reste de son corps comme de ses pensées fait barrage. Elle ne veut pas davantage aborder le sujet, encore moins d’elle-même.

Un sourire un brin nerveux se dessine toutefois sur ses lèvres à l’anecdote de Loan. La coïncidence l’amuse un peu. Elle aussi a repris ses études en septembre 2014, et elle a travaillé dur pendant une année complète pour décrocher son diplôme afin de pouvoir intégrer la faculté ensuite. De longs mois, parfois difficiles à cause des pleines lunes et de son passé, mais Gaby a tenu bon. Étudier l’a toujours aidée à garder les pieds sur terre, à ne pas sombrer dans l’océan sombre de ses souvenirs et de ses pensées.

— Oui, mais… on était amis, avant même tout ça, et je n’aurais pas dû te tourner le dos de la sorte.

Gaby songe à sa famille, à qui elle n’a donné aucune nouvelle et dont elle a maintenant perdu tout moyen de les recontacter. Son cœur se serre dans sa poitrine, et elle noie sa peine dans son chocolat viennois qu’elle termine trop vite. Elle sonde alors la salle dans l’espoir d’interpeller un serveur et en redemander un lorsque Loan décide d’enfoncer le clou sans le vouloir. La rouquine se fige, la peur qui cavale au grand galop dans son esprit, accompagnée par de nombreuses angoisses au sujet de son ami qu’elle ignore sans le vouloir. Il ne gère pas sa situation. Il est seul. Il n’a personne pour l’aider. Des constats qui disparaissent face à la peur de perdre Leroy, son seul repère avec Jane. Et même si Gaby ne se mêle pas des affaires des sorciers, elle sait à quel point elle doit faire attention sur leur identité pour leur sécurité.

Loan n’est pourtant pas une menace, elle le sait, mais tout s’emballe dans sa tête. Elle ne sait plus quoi dire, quoi faire, si bien qu’elle opte pour la solution qu’elle applique depuis des années ; la fuite. A chaque fois que Leroy aborde des sujets trop épineux, Gaby se défile et se réfugie dans sa chambre, ou à la bibliothèque - là où elle peut s’occuper l’esprit pour ne plus penser.

Alors elle se redresse d’un bond, cogne la table mais ne renverse pas la tasse de Loan, heureusement. Son téléphone dans une main, elle fait un signe avec, comme si elle avait reçu un appel urgent.

— Heu, désolée, je… je dois y aller, j’avais pas vu l’heure. On garde contact, cette fois ? A la prochaine !

Ses mots s’emballent entre ses lèvres et Gaby s’éclipse. Elle paie vite fait leurs deux consommations à la caisse, gardant un œil sur Loan pour s’assurer qu’il ne la rejoigne pas, avant de quitter le café à toute vitesse. Elle envoie un message à Ivy pour savoir où elle la retrouve, tandis que son cœur tambourine contre sa poitrine. La culpabilité pointe aussi le bout de son nez, face à son incapacité chronique pour faire face. Elle veut aider Loan, mais n’a même pas réussi à lui répondre correctement. Elle a pris la fuite. Et plus elle s’enfonce dans les rues de Londres sans trop savoir où elle va, plus la peur laisse place à cette culpabilité étouffante.

What’s the worst part of this hell ? I can only blame myself.
(c) Taranys


Et fini pour moi :boom:
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Dim 7 Jan 2024 - 19:06
Il sentait bien que certaines de ses questions semblaient la stresser et pourtant, il voulait juste la mettre à l’aise, il avait bien fait attention à ne pas évoquer certaines choses, à attendre pour lui demander d’autres choses et pourtant cela ne semblait pas suffire. Il ne savait plus trop comment procéder et décida que tant qu’elle était devant lui et posait des questions, y répondait c’est que ça devait aller, qu’il ne devait pas trop se prendre la tête. Elle avait le droit d’être stressée, de ne pas être à l’aise, il ne devait pas le prendre personnellement. Alors il faisait comme s’il n’avait rien remarqué, et que tout était normal. Il continuait de lui sourire, d’essayer de tout dédramatiser, par ce que de toute manière c’était comme ça et il ne pourrait plus faire autrement. C’était arrivé et le retour en arrière était impossible. Pas plus compliqué que cela. Il avait donc haussé un peu les épaules lorsqu’elle lui dit qu’elle aurait aimé qu’il en soit autrement pour lui, il le savait mais comme il venait de lui, elle était coupable en rien. Juste le foutu karma ; et encore il avait eu de la chance.

— Oui, mais… on était amis, avant même tout ça, et je n’aurais pas dû te tourner le dos de la sort Il se mordilla un peu la lèvre, essayant de trouver les meilleurs termes à avoir pour la rassurer, cela ne servait à rien qu’elle se sente coupable. Il y a un moment où, effectivement, il ne l’avait peut-être pas super bien vécu mais il n’était pas du genre rancunier, du moins pas pour ce genre de choses. « Les erreurs, on en fait tous, tu sais ? J’ai sûrement merdé moi aussi avec des gens, des gens ont merdé avec toi, ou avec moi. C’est comme ça.» Il se tut quelques instants avant d’ajouter « Et puis, t’es en face de moi aujourd’hui, donc on va dire que c’est le principal.» C’était une forme d’excuses, de pardon  ou pour lui montrer qu’elle voulait changer les choses. Cela lui suffisait, il n’y avait que les idiots qui ne changeaient pas d’avis et elle était loin d’être stupide.

Finalement, il avait posé la question de savoir s’il pouvait avoir un contact. Sous-entendu qu’il était quand même un peu seul et sans ressource et qu’il avait au moins besoin de conseil. Il se doutait que la potion tue-loup – si cette personne en possédait- était durement achetée, que c’était difficile de s’en procurer alors…. Alors il aurait pu comprendre qu’on ne lui en donne pas alors qu’il était un inconnu. Il faut bien avouer qu’il ne s’était pas attendu à une telle réaction de la part de Gaby qui le laissa sans voix, sans savoir comment réagir : elle s’était levée et était partie comme si une bestiole l’avait piquée avec un prétexte bidon. Il n’était pas con, il voyait bien que c’était une fausse excuse. Et il ne comprit pas ce qu’il avait mal fait. Elle aurait juste pu lui dire que c’était confidentiel ou autre plutôt que de partir comme une voleuse ce qui était quand même blessant. Ils étaient adultes, elle pouvait dire « non » avec des arguments il l’aurait plus compris que cette réaction. D’autant plus qu’il aurait vraiment eu besoin d’aide. Il soupira doucement et se pinça un peu l’arête du nez. « Tu n’as même pas pris mon numéro Gaby…» soupira-t-il doucement, un peu plus las qu’autre chose. Dire qu’il était à deux doigts de peut-être trouver une solution à son problème… Il avait presque l’impression qu’elle aurait pu lui faire un doigt d’honneur et en lui disant qu’il devait se démerder seul. C’était un peu injuste pour elle, il se doutait que c’était plus la panique qu’autre chose qui l’avait fait agir mais il avait du mal avec un tel revirement de situation.
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