Les jours passent et ne se ressemblent pas - Jane

Dimanche 22 janvier 2023, en fin de matinée

Emmitouflé sous un grand manteau ainsi qu’un bonnet pour faire face à l’hivers Londonien, Loan avait fini par sortir de chez lui.  Il inspira un peu, son cœur battait la chamade et il n’était pas bien certain de bien agir. A force de recherches, il avait enfin trouvé un marché noir qui ne se trouvait pas dans le « centre » de Londres mais un peu plus loin. Loin du tumulte et, il espérait loin des Supérieurs. Il priait pour ne pas tomber dans un guet-apens mais aussi pour trouver ce qu’il cherchait : de la potion tue-loup. Il aurait pu craindre pour le prix, mais l’argent n’avait jamais vraiment été un souci, alors cela passait bien après beaucoup d’autres choses. Il n’était jamais allé dans ce genre d’endroits et ne savait même pas comment est-ce qu’il devait se comporter face aux « vendeurs »… surtout avec sa gueule de minot, il savait qu’il allait faire tache dans le décors et ne pas passer inaperçu… En même temps, il n’avait pas beaucoup de choix qui s’offraient à lui, surtout s’il voulait tenter de se débrouiller seul ; même s’il avait voulu être accompagné il ne savait pas à qui s’adresser réellement. En tout cas, pas sans leur attirer de possibles ennuis. Son Loup, son problème. Il espérait pouvoir gérer tout seul et que la cave suffirait encore le temps qu’il faudrait. Nerveusement à l’idée de passer encore une pleine lune sans vraiment se rappeler de ce qui se passer, de revivre encore et encore la douleur de la transformation, il se fit craquer les doigts. Tout se passerait bien.

Il avait galéré à trouver le lieu de ce foutu marché et maintenant qu’il y était, il était bloqué devant, son corps ne semblant plus vouloir avancer. Pas à cause du bruit, ni même à cause des différentes odeurs pas toujours agréables à ses nouveaux sens mais plus toujours par anxiété et par ce qu’il ne savait pas par où commencer. Il n’avait pas envie de se merder et de tout recommencer à zéro dans ses recherches de ce genre de lieu, s’il y avait eu moins de conséquences il y serait allé beaucoup plus facilement. Il n’était pas du genre à se prendre la tête, ou même à être timide lorsqu’il s’adressait à des inconnus ; mais ce n’était pas un lieu très légal, il y avait peut-être des espions à la solde des Supérieurs – voire des Supérieurs tout court, ou des gens qui voulaient peut-être des lycans pour X ou Y raisons. C’était factuel. C’était une simple vérité dont il avait conscience. Inspirant un dernier bon coup, il s’avança finalement à bon pas au sein du marché, essayant de garder son anxiété le plus loin possible, il regarda plusieurs stands essayant de déterminer s’ils pouvaient avoir ou pas ce qu’il cherchait.

Et pour une fois, il se sentait totalement empoté une sensation fort désagréable. Il avait passé plusieurs marchands qui vendaient des ustensiles interdits et ne s’était pas vraiment arrêté dans le suivant, il semblait il y avoir des potions. Est-ce qu’il pouvait se fier à la marchandise ? Chez les Moldus la réponse n’aurait pas forcément été un grand oui. Quant à se fier à l’homme… Finalement, il s’était adressé à ce dernier en lui demandant s’il n’avait pas d’aconit. Il avait préféré déjà observer – sentir- la réaction de l’homme face à cette demande, mais visiblement… ce n’était pas encore ça. Aucune odeur spécifique décelée... et quant à la réaction, il n’y en avait pas eu. Mais il n’avait pas ça, ni aucune des deux potions qui contenait cet ingrédient, avait-il rajouté.  Loan le remercia malgré tout et continua sa marche, l’homme lui avait expliqué qu’au bout du marché, il y aurait peut-être ce qu’il cherchait… Niveau discrétion, il avait été franchement mauvais, il n’était visiblement pas fait pour la vie illégale, mais il avait demandé ce qu’il souhaitait sans se dérober ce qui était certainement toujours mieux que rien.
Derrière lui une ombre qui semblait ne pas vouloir non plus s’arrêter aux stands, une silhouette qu’il lui avait semblé avoir aperçu non loin du premier marchand où il s’était arrêté. Hésitation. C’était encore le moment de fuir, mais au lieu de cela, il se tourna dans un volte-face et observa la personne qui se trouvait à présent en face de lui, sans un mot. Quitte à être cuit… autant ne pas risquer de blesser quelqu’un d’autre bêtement, et surtout de ne pas ramener ses monstres jusqu’à son frère.
Mais peut-être qu’il se trompait. Peut-être que c’était juste son imagination qui lui avait joué des tours et donné cette impression. Qui sait ?

Sa présence ici n’est pas le fruit du hasard mais le résultat d’une enquête poussée et d’un tuyaux avisé.

Pas après pas, personne après personne, Jane reprend les rênes et construit un réseau efficace qui n’a de cesse d’œuvrer dans l’ombre pour aider autant de sorciers et non sorciers qu’ils le peuvent. Chaque maillon a sa particularité, sa spécialité, ses compétences et connaissances et si elle ne connaît pas le visage de chacun pour des raisons de sécurité ils sont de plus en plus à s’ouvrir à elle. Son Occlumencie dévoilée à certains d’entre eux pousse à la confidence elle le sait, c’est donnant-donnant et si la sorcière tente de préserver au maximum sa vie de famille elle a conscience de son implication chaque fois plus grande.
Sanae avait raison, rejoindre la Garde lui a permis d’avoir accès à de véritables moyens et si elle a pris le temps avant de se décider les regrets ne se sont jamais manifestés.

Alors la voilà en train d’arpenter les dédales d’échoppes un soir de janvier, légèrement grimée pour ne pas être reconnue au premier regard. Une démarche différente, des vêtements qui changent de son style habituel, un peu de maquillage pour modifier les traits de son visage. Parfois elle porte une perruque, ce soir ça n’est pas le cas car ses cheveux détachés sont à demi caché par un bonnet.
Cet endroit c’est Takuma qui le lui a indiqué, un jeune homme qu’elle n’a pas rencontré physiquement mais avec qui elle a communiqué quelque fois par d’autres biais. Il a la confiance de Maxence et de Benjamin, celle d’Enzo aussi, c’était donc suffisant pour la sorcière.
Environ 22h, un dimanche. A croire qu’elle ne s’arrête plus mais il faut l’admettre, elle y trouve un sens. Un goût pour l’adrénaline, aussi, à peine masqué par cette envie d’aider le plus de personnes possible. Faire le deuil du Ministère a été long mais aujourd’hui elle a accepté ce départ précipité, ce changement de quotidien et la culpabilité d’avoir causé la mort de deux hommes pour s’en échapper. Une partie d’elle se nourri de la haine qu’elle ressent pour Oliveira, elle est persuadée que cette garce est à l’origine de l’élimination – parce qu’il n’y a pas d’autre mot – des innocents ayant eu le malheur de porter le sceau de la Lycanthropie.

Ce qu’elle fait ce soir est une sorte de ronde, quelque chose qui teste son observation et sa capacité à étoffer le réseau en se trouvant des indics ici et là. Peu nombreux, sans doute pas tous fiable, mais lorsque l’un d’eux affairé à tenir son échoppe lui fait un signe du menton pour désigner un jeune homme elle le prend en filature. Lorsqu’elle passe devant lui un discret sortilège vient s’enrouler autour de sa conscience : Un Oubliette pour effacer de sa mémoire les doutes qu’il a vu s’éveiller concernant celui qui marche désormais devant elle, les épaules tassées et la nuque rentrée si loin entre les omoplates qu’elle la distingue à peine sous ses cheveux.
Jane le prend en filature avec douceur mais se laisse voir au fur et à mesure, consciente qu’elle pourrait elle aussi tomber dans un piège tout en acceptant le côté envahissant de la démarche. Difficile de faire le tri entre ceux qui aimerait avoir de l’aide sans savoir à qui s’adresser et ceux qui préfèrent rester dans leur coin, ici elle ne présume de rien. Pas même du statut du jeune homme, qu’il soit Lycanthrope, simple humain souhaitant aider un proche ou quelqu’un qui cherche de l’aconit pour tout autre chose. Besoin d’une Potion de l'Œil Vif peut être.

Alors qu’elle slalome avec grâce entre les passants et perçoit la légère crispation dans l’attitude du garçon. Elle n’a jusqu’ici pas vraiment vu son visage et ne saurait lui donner d’âge mais lorsqu’il s’arrête et se retourne c’est un sourire qui l’accueille « Bonjour. » Main dans les poches de son long manteau elle le regarde sans ciller, aucune agression dans la stature. Il la dépasse de quelques centimètres mais ses traits sont si fins qu’elle ne saurait lui donner d’âge.

Pour elle aucun moyen de savoir si se tient face à elle l'un de ceux qu'un autre Lycan pourrait identifier en une seconde et si son regard reste posé sur le jeune homme son attention se porte partout autour d'eux « Je ne voulais pas vous effrayer. » Vrai, mais elle a deviné qu'il avait capté sa présence « Vous cherchez quelque chose en particulier ? » Elle y va cash, dans un endroit tel que celui ci rien d'étonnant.

Il devait prendre son courage à deux mains. Se retourner. Savoir ce que cette personne lui voulait. Dommage qu’il ne soit pas super doué dans la gestion de ses « supers-sens », cela aurait peut-être pu l’aider à comprendre certaines choses. Lorsqu’il s’était retourné d’un coup, il aurait voulu pouvoir arriver à focaliser seulement sur cette odeur, sur ses battements cardiaques, mais il n’y arrivait pas. Il y avait beaucoup trop d’autres « distractions » autour de lui. Dérangeantes choses. Il essayait de s’habituer à cette impression de surutilisation de sens. Trop entendre. Trop sentir. Comprendre à quoi correspondait le moindre bruit dont il n’avait pas conscience avant. Déroutantes choses. Si l’Université et dans les coins qu’il fréquentait régulièrement, il avait réussi à se faire certaines habitudes ; dans ce lieu inconnu, il avait l’impression que beaucoup de choses échappaient à son contrôle. Enivrant parfois ses sens, les faisant frôler le dégout ou l'incompréhension juste après. Alors, cette femme il l’observait, sans savoir quoi dire, sans être certain que son sourire avenant était une bonne chose ; Est-ce qu’elle n’essayait pas d’endormir sa méfiance ? Malgré tout, lorsqu’elle le salua, à son tour il lui dédia un léger sourire ; pas de ceux qu’il avait l’habitude de servir, il était pour l’instant un peu trop inquiet, réfléchissant à tout l’allure. « Bonjour, madame.» avait-il finit par dire. Son seul atout, si on peut dire ça comme ça, c’est qu’il avait une bouille de gamin innocent et il pouvait en jouer. Faire un peu le crétin si jamais c’était nécessaire. C’était dans ses cordes. Mais jouer un rôle sur scène était totalement différent de ce qu’il vivait dans cette réalité. Les battements cardiaques un peu trop rapides qu’il entendait étaient les siens. Il inspira un bon coup pour se calmer. Il s’approcha un petit pas, espérant que ce rapprochement pourrait l’aider à mieux sentir son odeur ou des bruits qu’elle émettrait. Saurait-il vraiment sentir la peur ? L’appréhension ou autre chose ? Il en doutait un peu, mais il pouvait toujours essayer, cela ne coutait pas grand-chose.

« Je ne voulais pas vous effrayer. » Il eut un léger rire qui lui échappa et qui ne tarda pas à mourir dans sa gorge presque aussi rapidement qu’il était né lorsqu’elle enchainé  « Vous cherchez quelque chose en particulier ? » Quitte ou double. La réponse qu’il donnerait pourrait en quelques sortes salvatrice, ou alors l’entrainer de nouveau dans un enfer qu’il préférait oublier. Retourner dans la main des Supérieurs n’était pas vraiment une option qui l’enchantait, même s’il avait loin d’être celui qui avait le plus pâti de leur présence à l’école. Il n’en restait pas moins des souvenirs cuisants, surtout lorsqu’il n’avait pas pu la fermer. Aujourd’hui, était-il plus un peu plus réfléchi, plus sage ? Il n’en était pas certain, mais il aimait trop la vie, sa tranquillité. Il aimait oublier ce qui n’allait pas et ne voir que le positif, vivre dans le présent et non dans le passé. Résilience certaine. Pendant un instant, la femme avait certainement pu observer dans ses prunelles une profonde inquiétude doublée de la méfiance. Qui ne le serait pas dans le contexte actuel ?
Quitte ou double, il n’aurait peut-être pas une autre opportunité comme celle-là… et il était quand même quelqu’un de plutôt joueur. Pas toujours raisonnable. « Vous ne ressemblez pas vraiment aux autres marchands….» Il lui dédia quand même un sourire qui se voulait plus chaleureux, s’approchant d’elle de nouveau d’un pas à une distance qui devait être d’un peu plus d’un bras. Il pouvait certainement encor fuir, transplaner, prier pour qu’elle ne fasse pas partie des Supérieurs. Oui, il le pouvait mais ce n’était pas ce choix qu’il avait pourtant fait. Même s’il allait faire attention à ce qu’il allait bien pouvoir dire, il devait « jouer » au petit « jeu » instauré par la femme. Fuir, de toute manière n’était pas une solution à ses yeux.

Il lui tendit alors la main, il espérait qu’ainsi plus proche, avec un contact, quelque chose se passerait. Genre un instinct se réveillerait… même s’il savait au fond de lui que cela ne fonctionnait pas comme ça. Au moins, il avait l’impression d’avoir enregistré un peu mieux son odeur (réalité ou illusion ?) et d’entendre ses battements cardiaques (vraiment ceux de la femme ?). Piètre lycan qu’il fait. Risible. Amateur. Mais cette attitude de lui tendre la main pour se présenter sans pour autant énoncer comment il s’appelait, c’était aussi pour tenter de la déstabiliser, pour voir s’il arrivait à déceler une autre odeur (un point d’ancrage ?) émanant d’elle. Et en même temps, il avait aussi repris la parole, toujours un léger sourire aux lèvres, essayant d’étouffer son angoisse, d’avaler son stress. Qu’ils ne se voient pas. Que seul le sourire et la bonne humeur prédomine. «… mais oui, comme je l’ai dit au marchand, un peu plus loin… je cherche de l’aconit. Savez-vous où je peux en trouver, s'il vous plait ? » En parlant du marchand, il avait fait un geste évasif.
Quitte ou double. Cartes sur table, ou presque. Jeu dangereux. Mais il restait souriant, comme s’il ne se rendait pas compte du danger alors qu’il était bien ancré dans sa cervelle. Après tout, il ne demandait qu’un seul ingrédient, n’est-ce pas ? Concentré, il essayait de détecter le moindre changement d’attitude, d’odeur, de battements cardiaques de la femme et espérait ne pas se foirer ni dans cela, ni dans ce qu’il venait de dire et allait dire. Elle avait une bonne tête, la femme. Le genre qui donne confiance, il émanait d’elle d’une grande douceur et amicale… mais l’habit ne faisait pas le moine.

A quoi bon contourner, louvoyer, inventer une autre raison pour aborder celui qui se tient face à elle ? Elle n’en voit pas l’intérêt pas plus qu’elle n’en a réellement le temps et quel est le moyen le plus simple et rapide pour obtenir une réponse à une question que l’on se pose ? La poser directement. Bien évidemment qu’elle ne peut pas se montrer aussi direct aussi elle choisi tout de même un chemin détourné mais qui se rapproche au plus près de ce qu’elle cherche. Ce côté intrusif lui pose problème parfois mais mieux vaut importuner quelques instants une personne n’ayant soit aucun lien avec tout ça soit aucune envie d’y être mêlé que de passer à côté d’un être ayant besoin d’aide. Une façon de se rassurer sans doute, de se délester un peu de la culpabilité. Jane n’est pas du genre à ne pas avoir confiance en elle mais comme tout humain elle a ses forces et ses failles, son éducation aussi tout simplement.
L’inquiétude et la méfiance traversent les prunelles de l’inconnu mais n’y reste pas, l’échange s’installe sans violence « Vous ne ressemblez pas vraiment aux autres marchands… » Le rire qui échappe à Jane est sincèrement amusé, elle ne s’attendait pas à une telle réaction et encore moins une telle remarque « Je vais prendre ça pour un compliment. » Sans offense pour les marchands en question elle a parfaitement conscience de ne pas être le profil le plus typique dans ce genre d’endroits.

Et puis il y a ce geste auquel elle ne s’attendait pas non plus, qui la surprend alors que le jeune homme affiche un sourire et lui tend la main. Y voyant un point d’entrée, une façon d’étudier le garçon de façon plus proche, elle tend la sienne à son tour et leurs deux paumes se rencontrent.
La poigne n’est pas ferme mais la peau est chaude, si Jane n’a pas les sens d’un Lycan elle a appris à percevoir les signes d’une façon différente sans aller jusqu’à considérer un doute comme une évidence. Il pourrait effectivement être l’un de ceux qu’elle cherche à protéger tout comme il pourrait s’agir d’un simple hasard. Des mains restées longtemps au chaud dans des poches ou bien des gants, une peau naturellement chaude, un état de stress … Elle ne s’emballe pas, laisse le moment s’installer sans se montrer trop envahissante ni pressante «… mais oui, comme je l’ai dit au marchand, un peu plus loin… je cherche de l’aconit. Savez-vous où je peux en trouver, s'il vous plait ? » Son geste du menton pour désigner un alignement d’étales derrières eux elle n’y fait pas vraiment attention, là encore surprise par la franchise de son vis à vis. A-t-il seulement conscience de la situation ? Le terme Aconit est presque devenu tabou à mesure que la pression gouvernementale a rendu la vie impossible à tous ceux en ayant besoin. Ils se débrouillement comme ils peuvent et Jane a la chance de travailler aujourd’hui avec des personnes ayant anticipé la catastrophe mais le nombre grandissant de nouvelles victimes mordues lors des pleines lunes devient un véritable problème.

Gardant son sang-froid et son sourire la sorcière embrasse les alentours du regard alors qu’elle les entoure d’un sortilège de confusion pour rendre cette conversation si ce n’est privée au moins plus sécuritaire. Il est informulé et sa baguette ne quitte pas sa poche dans laquelle elle la garde en main, prête à intervenir d’une autre façon si besoin « Il se pourrait que ce soit le cas. » Elle ne cherche pas à faire durer le suspense « Mais je ne pense pas vous apprendre que la prudence est de mise. » En aucun cas son ton et son attitude font montre d’un quelconque jugement. Elle doit tout autant faire attention et cet homme aussi innocent semble-t-il être pourrait être un espion du Gouvernement mais vient le moment où tourner autour du pot n’a plus de sens alors son regard plongé dans le sien, un air si ce n’est grave au moins sérieux sur les traits, Jane choisi d’y aller plus frontalement « Vous n’avez aucune raison de me faire confiance, et réciproquement. Sachez juste que si vous avez besoin d’aide, vous ou l’un de vos proches, vous n’êtes pas seul. »  Faire le grand saut, s’élancer du plus haut plongeoir, voilà à quoi ressemble leur vie à chaque instant et elle ne fait pas exception malgré son statut d’humaine. L’Anglaise a parfaitement conscience de se mettre en danger à chaque décision qu’elle prend et ses pensées vont chaque fois en direction de sa fille mais elle assume ses choix.

Ne pas perdre son sang-froid ni sa contenance, c’était le seul moyen qu’il avait pour peut-être esquiver encore des questions et y répondre comme il en avait envie, mieux même essayer d’en poser aussi. Poliment, voire même en plaisantant légèrement, en jouant un léger type qui ne semblait pas mesurer les conséquences. Il essayait, il avait même réussi à lui tirer un léger rire ce qu’il prit plutôt comme une bonne nouvelle, elle ne semblait toujours pas agacée qu’il ne réponde pas vraiment comme elle l’aurait souhaité ; il en avait conscience de contourner un peu, d’essayer de gagner du temps et de se sortir de ce possible pétrin suivant face à qui il se trouvait actuellement. Il continuait de sourire, les choses passaient beaucoup mieux ainsi, c’était plus facile de communiquer face à un type qui souriait que face à quelqu’un qui tirait la gueule ou était totalement sur la défensive ! « Je vais prendre ça pour un compliment. » Nouveau léger sourire un peu plus grand de la part du plus jeune et il répliqua « Ca en est peut-être un.»

Mais en attendant cela ne faisait pas bien avancer ses affaires, il ne savait toujours pas qui elle était, s’il pouvait lui faire confiance ou si elle était en train de le rouler totalement dans la farine, il essayait d’utiliser ses sens lycans, mais il se sentait plus noyé qu’autre chose, entre son propre battement de cœurs, et tout le bruit et odeurs qu’il y avait autour d’eux. Même si c’était dangereux, pour s’approcher d’elle, il avait décidé de lui serrer la main et décida de continuer de la jouer celui qui ne mesurait pas les conséquences. Il aurait peut-être plus de chance de s’en tirer… ou pas. C’était un peu une partie comme une de poker ou d’échec, il essayait d’avancer ses pions comme il le pouvait tout en ayant conscience, qu’il était sacrément plus mauvais que la personne qui lui faisait face et qu’il partait avec un fort handicap – il n’allait plus assez dans ce monde et ne savait pas dans quel camp est-ce qu’était la Dame-. Il jouait gros, mais il y voyait aussi une possible porte de sortie, une aide inestimable qu’il ne pourrait pas trouver ailleurs si elle ne mentait pas. Alors, ça valait le coup d’essayer. Toujours en grande partie concentré pour tenter d’entendre/sentir quelque chose qui pourrait émaner de Jane, mais il avait toujours du mal à vraiment à déterminer, il avait néanmoins une impression de grande bienveillance qui émanait d’elle. Son instinct, ou alors quelque chose qui provenait de ses nouveaux sens et qu’il n’arrivait pas à déterminer ? Il n’en avait aucune idée. Et il avait conscience que dans tous les cas il pouvait se tromper, que les Supérieurs devaient faire appel aujourd’hui à de nombreux profils dont des "sympas" ou du moins qui semblaient plus sympas qu’à l’époque de Poudlard. « Il se pourrait que ce soit le cas. Mais je ne pense pas vous apprendre que la prudence est de mise.» Il acquiesça doucement et comme elle semblait vouloir le regarder dans les yeux, il tenta d’en faire de même, mais ne pouvait s’empêcher de les baisser de temps en temps vers ses mains.  Est-ce qu’il aurait un assez fort réflexe si elle essayait le de chopper ainsi ? Question dont il aurait peut-être bientôt la réponse. Il tenta une nouvelle fois de garder son sang-froid et sa bouille la plus innocente, tout en pestant sur le fait qu’il aurait peut-être dû retravailler un peu plus des sorts de défense/d’attaque, le minimum. On ne pouvait pas dire qu’il touchait beaucoup à sa baguette depuis sa sortie de Poudlard, une fois de temps en temps… et s’il se rappelait des bases, il serait forcément piètre face à elle – déjà qu’il était moyen à Poudlard-.

« Vous n’avez aucune raison de me faire confiance, et réciproquement. Sachez juste que si vous avez besoin d’aide, vous ou l’un de vos proches, vous n’êtes pas seul. »   Le doute énorme qui l’assaille d’un coup, une bouffée d’espoir qu’il essaye de faire taire rapidement pour ne pas prendre une décision irréfléchie… même si c’est l’impression qu’il a depuis le début. De s’enfoncer peu à peu. Néanmoins, c’est sourire aux lèvres qu’il avait bientôt répondu « Et si j’étais dans ce cas-là, qu’est-ce que vous pourriez bien me proposer, Madame ? »Pour voir au moins si ça l’intéressait ou pas, avant d’aller plus loin. Mais la réponse était sûrement déjà clair dans son esprit Bien sûr que oui, c’était intéressant !! N’importe quelle solution – n’impliquant pas les Supérieurs- serait intéressante Il eut ensuite une brève hésitation et tenta quelque chose… même s’il y laissait un indice – vague qui pouvait être contrecarrer de multiples manières- « On pourrait peut-être s’éloigner un peu du marché… ça serait moins dangereux, moins bruyant aussi. » il l’avait fixé, de nouveau brièvement, espérant voir une quelconque dans son regard. Une lueur quelconque. Une nouvelle sensation. Et si c’était dangereux de s’éloigner de la foule par ce qu’il serait beaucoup plus facilement capturable, Loan se disait que de toute manière si cette personne était une Supérieure elle l’aurait même ici… En s’éloignant, il espérait pouvoir mieux se concentrer sur les battements de cœur et odeurs de la femme, un bien mince espoir  auquel il ne pouvait pas s’empêcher de s’accrocher.

Les cheveux ébouriffés et le regard sombre, taille moyenne pour un homme, fin pour ne pas dire fluet. Si Jane analyse le garçon ça n’est pas pour le juger mais simplement pour l’appréhender, l’inscrire dans sa mémoire sous toutes les coutures possibles. Ce qui compte le plus n’est bien évidemment pas son physique mais en le détaillant ainsi elle cherche le moindre indice quant à ce qui se trame dans son esprit. Si la peur le saisi il ne le montre pas mais le corps parle, par une crispation ou un regard fuyant même une seconde il peut vous apprendre bien des choses. Ici ce qu’elle perçoit c’est la rapidité avec laquelle le jeune homme lui répond, comme pour ne pas laisser la moindre place à l’hésitation ou l’interprétation « Et si j’étais dans ce cas-là, qu’est-ce que vous pourriez bien me proposer, Madame ? » Bien des choses et à la fois si peu, sans doute. A elle seule elle n’est « rien » mais lui dévoiler le réseau comme ça de but en blanc n’est pas une option et ce pour des raisons évidentes de sécurité. Ici c’est elle qu’elle met en avant, elle qu’elle expose au danger. Grace à l’Occlumencie elle se sait en capacité de protéger les secrets qu’elle garde contrairement à la majorité des autres membres impliqués qu’ils soient membre de la Garde ou non. Dans son entourage elle ne connait que Rain partageant cette particularité mais l’Ambassadrice ne fait pas partie de cette faction qui œuvre plus ou moins dans l’ombre pour venir en aide aux personnes que le Gouvernement met de façon violente sur le devant de la scène depuis trop longtemps.

Une minorité persécutée, voilà ce qu’ils sont.

Mais lui, qui est-il réellement ? « On pourrait peut-être s’éloigner un peu du marché… ça serait moins dangereux, moins bruyant aussi. » Jane le détaille encore un instant, sonde ses prunelles comme si elle essayait de percer le voile jusqu’à atteindre son âme. C’est vrai, parfois elle aimerait avoir les sens aussi affuté que ceux d’un Lycan ou un Vampire mais ça n’est pas de l’envie, encore moins un réel désir. Parfaitement en phase avec son statut d’humaine elle sait reconnaitre ses faiblesses comme ses forces, l’acuité de son instinct. C’est à lui qu’elle fait appel pour prendre une décision concernant ce jeune homme qui de prime abord ne semble pas représenter de réel danger mais s’il y a bien une chose que l’Anglaise n’oublie jamais c’est de se méfier des apparences.
Dans un soupir elle relâche sensiblement ses épaules et cligne des paupières avec lenteur, l’instant suivant elle observer de nouveau autour d’eux et d’un geste du menton invite le garçon à la suivre « Venez. » Une invitation, pas un ordre « Marchez à côté de moi, ayons l’air de deux amis qui discutent. » Le sourire qui flotte sur ses lèvres n’est pas factice mais il est orchestré, pour ne pas attirer le regard sur eux ils doivent se fondre dans la masse et paraitre familier l’un à l’autre. Une mère et son fils, pourquoi pas, mais Jane n’a envers lui aucun geste alors qu’elle garde ses mains bien au chaud dans les poches de son manteau. Son pas est lent, tranquille comme quelqu’un qui flâne et pose son regard d’un étal à un autre sans s’y arrêter « Ce que je peux vous proposer dépend de ce dont vous avez besoin. » Et de qui il est, surtout. A ce stade elle n’a aucune certitude quant à son statut et le fait qu’il cherche ouvertement de l’Aconit n’éclaire en rien sa réflexion. Il pourrait être un Lycan comme un botaniste, un homme à la recherche d’un ingrédient pour une autre potion, un être cher en quête de la denrée rare pour un proche ou un voleur. Un piège du Gouvernement, aussi, mais alors que quelque chose change dans l’atmosphère Jane sent les fins cheveux sur le haut de sa nuque se hérisser.

« Police ! Contrôle des étals et des identités. »

La terreur passe dans certains regards, s’il y en a qui déjà tente de fuir Jane ne modifie pas sa posture ni son rythme de marche. Stoïque, elle ne se retourne pas alors que derrière eux le fracas causé par la dictature prend place « Ne changez pas votre allure. » Cette fois le conseil ressemble bien plus à un ordre et autour de sa baguette elle resserre sa paume, prête à intervenir. Qui entre elle et lui a le plus à craindre ici ? Elle n’en sait rien mais ne compte pas rester sur place pour le découvrir « Vous avez le choix, soit vous décidez de me faire confiance que l’on puisse continuer cette discussion à l’abri soit chacun part de son côté. » Le regard porté droit devant elle mais les autres sens à l’affut, elle étudie chaque possibilité alors que le danger se rapproche. Aucune certitude qu’ils la reconnaissent et sur ses papiers d’identité est indiqué un autre nom mais prendre le risque n’est pas au programme de la Générale.

A tout moment elle s’attend à ce que le jeune homme qui marche toujours à ses côtés se retourne vers les Policiers pour la dénoncer tout comme elle envisage l’inverse. La concentration n’efface pas son sourire, elle se comporte comme une personne n’ayant rien à se reprocher mais contre ses côtes les ondes sourdes font vibrer sa cage thoracique.

Il essayait de comprendre la réelle volonté de la femme face à lui. Une « gentille » comme il aimait à le croire, comme il le sentait ou alors est-ce qu’elle était juste une excellente comédienne ? Il n’en était pas totalement certain Loan et ne pouvait pas tout déballer dans un claquement de doigts, les conséquences pouvaient être beaucoup trop désastres. Ne pas trop penser à ce qui se passerait si un Supérieur apprenait ce qu’il était devenu, qu’il ne s’était pas recensé. Qu’est-ce qui se passerait exactement ? Quelles pouvaient être les sanctions ? Mais il tentait quand même de faire avancer, à sa façon, la conversation, lui demandant comment est-ce qu’elle pouvait concrètement l’aider – mais il n'y eut pas vraiment de réponse immédiate- et préféra donc lui proposer d’avancer un peu plus loin, dans un endroit moins bruyant – avec moins d’odeurs aussi, mais ça serait un aveux beaucoup trop prononcé-. Loan essaya de garder son calme et de ne pas paraitre trop perturbé ou trop fautif tandis qu’elle l’observait de manière beaucoup trop intense à son goût. Il n’était franchement pas à l’aise mais si c’était un test, il devait le passer absolument. Il tenta de nouveau de ravaler l’anxiété et le stress qui le saisissait. A trop « jouer », il allait finir par se brûler les ailes et ce n’était pas comme s’il pouvait vraiment compter sur la magie pour s’aider.

A présent, la femme regardait aux alentours, et d’un petit geste l’invita à la suivre « Venez. Marchez à côté de moi, ayons l’air de deux amis qui discutent. » Il acquiesça doucement, comprenant totalement l’idée. Mais le terme ‘amis’ le titillait, il l’observa un instant, et se demanda quel âge elle pouvait avoir. La quarantaine peut-être ? Elle pourrait presque être sa mère. Il eut un léger sourire, plein de douceur, et tenta quelque chose pour détendre l’atmosphère « Vous pourriez presque être une grande sœur aussi.» Pourquoi de tels dire ? Peut-être par ce qu’il trouvait plus logique que des « amis », il aurait bien dit le terme « mère », mais se dit que ça pouvait être mal pris. Elle avait vraiment quelque chose de rassurant cette dame, la voir en sœur était donc assez simple. Imagination assez fertile. Adaptation de certains drôles – merci le théâtre-. D’un pas lent, il lui avait emboité le pas, essayant de garder un sourire sur les lèvres, même s’il sentait – entendait- toujours son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. « Ce que je peux vous proposer dépend de ce dont vous avez besoin. » La réponse était simple. Elle pouvait être constituée en deux mots qui faisait de lui une sorte de hors la loi. De paria. De monstre. Il essayait de s’y faire à cette nouvelle nature, mais quand même beaucoup de mal sur certains pas. Fataliste ou résilient, il était arrivé à se dire que… dans la plupart des jours cela ne changerait pas grand-chose pour lui une fois qu’il aurait trouvé comment s’approvisionner en potion. Il avait commencé à ouvrir la bouche et même à dire « De potion--.. ;» Mais sa voix était morte en même temps que la voix de la Police s’était faite entendre. Cette fois une panique le saisit pendant quelques instants, et s’il arriva à peu près camoufler sa réaction au niveau de son corps, les yeux parlaient bien pour lui. Il se sentait piégé, fait comme un rat. Il inspira ; essaya de trouver une explication qui pourrait faire qu’il était là. Un pari à la con, lui paraissait une bonne solution. C’était bien les paris, les gens de son âge en faisaient plein, n’est-ce pas ? « Ne changez pas votre allure. » Qu’elle lui avait dit et il lui obéit bien sagement tandis que l’air commençait à être saturé d’un air puant à présent peur et colère, intensifiant une nausée qu’il avait réussi à mettre en sourdine. Son propre stress semblait déréglé encore plus ses foutus sens, à moins qu’il se fasse des idées. Il inspira un bon coup, essaya de se convaincre que c’était comme avant de monter sur scène. Adrénaline et stress n’étaient rien. Il pouvait y faire face. « Vous avez le choix, soit vous décidez de me faire confiance que l’on puisse continuer cette discussion à l’abri soit chacun part de son côté. » Il avait l’impression que la culpabilité de son état était affiché sur son visage, est-ce que c’était bien raisonnable de la mettre possiblement en danger aussi ? Est-ce que ce n’était pas non plus un guet-apens ? Hoover déglutit alors avec difficulté mais finalement fit un petit signe de têt comme quoi il lui faisait confiance. Si elle était vraiment quelqu’un qui pouvait l’aider, il devait tenter de lui faire confiance. « Merci, mais vous n’êtes pas obligée de vous mettre en danger pour moi.» avait-il soufflé si bas qu’il n’était même pas certain qu’elle ait pu l’entendre. Il préférait le dire, elle ne lui devait rien. Il se débrouillerait, il ne savait pas trop comment, mais il avait encore une chance de s’en sortir sans trop de mal. Il n’était pas quelqu’un de recherché ou de connu. Il essaya de se concentrer, ils pouvaient peut-être encore passer entre les mailles du filet, après tout il y avait beaucoup de gens qui tentaient de fuir. Il observa et lui sembla apercevoir un passage sur leur gauche qui semblait un peu plus calme, pas certain que ce soit une bonne idée de dévier de trajectoire cependant, mais il lui souffla de nouveau en se rapprochant d’elle, prenant même le risque de marcher quelques pas en « marche arrière » comme il le faisait parfois avec ses amis, avec un air qu’il essaya de faire paraitre le plus naturel, mais il voulait surtout voir un peu plus les traits et réaction de la femme «Y’a l’air d’avoir un passage sur vot’gauche. » Il en avait profité pour voir le bordel qu’ils laissaient derrière eux et ça n'avait rien d’enviable. Il se tourna de nouveau pour marcher de façon un peu plus commune.

« De potion ... » Ce n’est qu’un murmure avorté qu’elle a cru percevoir alors que l’adrénaline prend ses quartiers dans tout son organisme. Elle réfléchit plus vite, elle agit plus vite, son souffle et son rythme cardiaque eux aussi accélèrent mais elle en garde le contrôle. La gestion de crise elle commence à s’y faire, à vrai dire elle semble même y prendre goût.
De potions, donc. Ce qui peut vouloir dire tout et son contraire mais plus les minutes passent moins le doute persiste. Si ce n’est pas pour lui-même c’est pour quelqu’un d’autre et ce quelqu’un d’autre est très probablement touché par la Lycanthropie.

Jane ne s’arrête pas, surtout pas maintenant alors que le danger s’avance dangereusement vers eux. Elle embarque le garçon avec elle, lui intimant de garder la même allure, de ne rien changer à son comportement. Plus facile à dire elle en a conscience mais forcé de constater qu’il garde le cap alors même qu’il acquiesce. Sans aller jusqu’à lui faire confiance il accepte sa proposition et c’est tout ce dont la sorcière a besoin pour les exfiltrer sans lui imposer quoi que ce soit « Merci, mais vous n’êtes pas obligée de vous mettre en danger pour moi. » Étrange peut être mais c’est bel et bien un sourire amusé qui s’esquisse à demi sur le coin de ses lèvres alors qu’elle garde son regard porté loin devant eux « Ne vous inquiétez pas, je le suis déjà. » Par Morgane s’il savait. Elle n’en est pas à se dévoiler entièrement pour autant mais la situation a quelque chose de grisant. Au départ elle a subi sa cavale, depuis qu’elle a repris le contrôle de sa vie les choses ont une toute autre saveur. En pleine possession de ses moyens, confiante vis-à-vis de ses compétences, l’Anglaise est bien loin d’être une petite chose sans défense et s’il faut aller au conflit direct elle n’hésitera pas plus qu’elle ne l’a fait le mois dernier « Y’a l’air d’avoir un passage sur vot’gauche. » Face à elle le jeune homme marche à reculons et rien sur son visage n’indique la moindre trace de panique. Elle n’en tire aucune conclusion, pas le temps pour ça, son regard se porte sur sa gauche et elle hoche la tête à son tour. Dès l’instant où ils se trouvent à l’abris entre deux murs de briques la Générale attrape le bras de l’inconnu et transplane avant que la Police Magique ait eu le temps de boucler le quartier si telle était leur intention.

Une fois, puis une deuxième sans que jamais elle ne le lâche. A la troisième ils atterrissent dans les dédales des couloirs sous terrains du métro Londoniens, à l’abri des caméras de surveillance et du moindre témoin pour finalement ressortir l’air de rien proche de Camden Market où là encore ils pourront facilement se fondre dans la masse. C’est sans s’arrêter que Jane replonge ses mains dans ses poches « Vous êtes à l’aise de ce côté de la barrière ? » Magique, bien sûr, car cela pourrait ne pas être le cas.
Si l’Anglaise regarde discrètement par-dessus son épaule pour s’assurer qu’ils ne sont pas suivis elle se détend au fur et à mesure. Autour d’eux c’est un sortilège pour brouiller les sons qu’elle lance discrètement et sans formuler le moindre mot « Je n’ai pas besoin de savoir si vous êtes directement concerné et je n’ai aucun moyen de le savoir par moi-même. » Non, elle ne lui demandera pas frontalement s’il est Lycanthrope car ça ne la regarde pas. Plutôt, elle n’estime pas avoir le droit de poser la question tout simplement. Si elle doit le savoir c’est parce qu’il aura lui-même choisi de le lui dire ou le laisser entendre.
Ce qu’elle ne se sort pas de l’esprit en revanche c’est qu’il peut être l’ennemi, l’illustration d’un piège, un appât. Mais là encore, aucun moyen de le savoir « En revanche, vous connaissez les risques et les enjeux. Rien ne me garantit que vous ne travaillez pas pour le Gouvernement. » Pas plus que l’inverse, comme elle le lui a déjà formulé.

Jane s’arrête alors qu’ils passent un petit pont au-dessus d’un canal où barbotent quelques cygnes. Elle s’accoude à la rambarde et observe la végétation sans réellement la voir avant de tourner la tête et chercher le regard de celui dont elle ne connaît pas l’identité « Que ce soit pour vous ou pour quelqu’un d’autre il reste un peu de temps. Ce que je peux faire c’est vous indiquer un lieu et un moment où venir récupérer ce qu’il vous faut d’ici quelques jours. » Ce qui pourrait avoir des allures de pièges n’en est bien évidemment pas un mais ont-ils d’autres choix ? Jane ne peut pas mettre le garçon en contact direct avec Benjamin ou Takuma sans risquer de les exposer alors tout devra se jouer à distance.

Secret à moitié avoué. Il n’avait pas voulu être plus clair pour l’instant. Par ce que c’était quelque chose de compliqué et qu’à part son frère personne ne le savait. Pas par honte, mais par ce qu’il ne voulait mettre personne dans le pétrin chez ses amis sorciers… et qu’en plus il était quand même beaucoup plus en liens avec les Moldus. Comment est-ce qu’il pouvait être certain qu’elle était vraiment ce qu’elle prétendait et que ce n’était pas un piège ? Peut-être que cette femme n’était pas même pas une Supérieure, mais ces derniers pouvaient la faire chanter de multiples façons. Et il n’avait pas envi d’une inconnue alors que le danger pointait de plus en plus risque de prendre des foudres par ce qu’elle était avec lui, par ce qu’elle avait voulu l’aider et d’ailleurs il ne put s’empêcher de sortir une phrase dans ce sens-là. Après tout, il s’était mis tout seul dans cette merde, elle n’avait pas à payer par ce qu’il s’y était pris comme un manche à balais dans cet univers du marché noir qui n’était pas du tout le sien. Pour sûr, même Marius qui n’y connaissait rien en magie – rien de plus que le cadet lui avait dit- aurait plus illusion. Il retroussa un peu le nez en voyant que suite à cela elle eut un léger sourire sur les lèvres et préféra ne pas trop réfléchir au pourquoi et de se concentrer plus sur la route, essayer de mettre tous ses sens au service de leur survie… mais ce n’était toujours pas ça, tout semblait s’emmêler dans ce tohu-bohu. Infernal. Il pesta intérieurement d’être si incapable. D’ailleurs, il ne pouvait pas s’empêchait de vouloir toujours l’observer – elle, voir où en étaient leurs ennemis en marchant à reculons- « Ne vous inquiétez pas, je le suis déjà. » Il se retint tout juste de s’arrêter net pour tenter de la sentir plus, juste pour voir s’il pouvait y retrouver une odeur « familière ». On était bien censé se connaître, non, entre loups ? Ceci dit, c’était con, cette pensée, elle l’aurait sû, ce qu’il était depuis le départ. «Okay. J’espère que ce n’était pas censé me rassurer, M’dame par ce que sans vouloir vous vexer, ce n’est absolument pas rassurant. » un léger sourire amusé était né sur ses lèvres. Plaisanter. Voir le positif, quelque soit les circonstances pour toujours pouvoir se relever. Le verre à moitié plein qu’à moitié vide.  Enfermer le négatif dans un coin de sa trogne, bien sous clef, par ce que la vie valait d’être vécue et qu’y voir un maximum de positif était la meilleure solution selon d’en profiter. Et soudain, son regard fut attiré par un passage et il le signala à la femme. Quelques instants plus tard ils étaient à l’abris des regards, celui d’après elle lui avait pris le bras et avait transplané. Une fois. Puis une deuxième.

Lorsqu’ils atterrirent enfin, il regarda autour de lui en fronçant les sourcils, peut-être un peu plus pâle qu’auparavant, par ce qu’ici on ne pouvait pas dire qu’il y avait le moindre témoin. Si elle voulait le questionner plus durement ou autres, il n’aurait aucune chance et il se sentait presque acculé quelque part. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine, mais il n’osa pas bouger et essaya de se convaincre qu’il n’avait pas fait d’erreur de jugement en sentait bien la femme, en se disant qu’elle faisait partie du « bon côté ». Mais elle s’était bientôt remis à marcher et il la suivit. « Vous êtes à l’aise de ce côté de la barrière ? » Il haussa les épaules « Je n’y viens plus trop à part pour voir quelques amis… hum.. d’école. Mais je me débrouille sans trop de souci.» De Poudlard donc. « Mais je suis effectivement plus à l’aide de l’autre côté.» Moldu, donc. Il n’était pas certain de voir où elle voulait en venir mais il préférait répondre plutôt de façon sincère. « Je n’ai pas besoin de savoir si vous êtes directement concerné et je n’ai aucun moyen de le savoir par moi-même. En revanche, vous connaissez les risques et les enjeux. Rien ne me garantit que vous ne travaillez pas pour le Gouvernement. » Il haussa dans un premier temps les épaules mais acquiesça bientôt « Pour avez quand même une tête et une attitude foutrement plus sympathique et agréable que …» il laissa la phrase en suspens quelques instants, réfléchissant aux termes à utilisés. Est-ce qu’il pouvait dire Supérieurs  ou est-ce que c’était trop dangereux ? «… que ces types qui ont pollué l’école. » C’était bien comme ça aussi. « Je n’ai pas eu d’autres idées que le marché noir avec cesdits enjeux et risques.» Aller se faire répertorier qu’ils aillent bien se faire foutre.

La femme avait fini par s’arrêter au niveau d’un petit pont. Loan se pencha un peu au-dessus de la barrière pour observer les animaux… avant de se rendre compte que la femme l’observer. Il se redressa, lui faisant un sourire qui signifiait « pardon ». « Que ce soit pour vous ou pour quelqu’un d’autre il reste un peu de temps. Ce que je peux faire c’est vous indiquer un lieu et un moment où venir récupérer ce qu’il vous faut d’ici quelques jours. » Il se passa une main dans les cheveux essayant de réfléchir à toute allure, et là, il n’arrivait plus à sourire, bien trop conscient de ce que sa réponse allait apporter. Mais encore une fois, est-ce qu’il avait vraiment le choix ? Il n’en était pas certain. Non. C’était sa seule solution et parfois, il fallait jouer, tenter pour obtenir ce que l’on voulait. Une nouvelle hésitation quand même avant qu’il ne formule sa réponse d’une voix qui n’était plus du tout assurée. « Okay.. Merci ? ... Et qu’est-ce que je vous devrais en échange ?» il y avait bien une contrepartie, il y en avait toujours une, au moins payer les ingrédients ou la potion par exemple et c’était sans compter  le risque pris. Il se rongea nerveusement un ongle mais ne tarda pas à reprendre  avec la voix et l’attitude du gamin honteux pris en faute « Y’a pas besoin forcément d’être en meute ou autres, n’est-ce pas ? » Il se sentait vraiment con de poser cette question, il se sentait si inculte, pour lui les loups vivaient en meutes, mais c’était de vrais loups. Il n’était pas certain de la réponse en cas de lycanthropie, et il ne pouvait se fier à ses souvenirs de transformation vu qu’on ne pouvait pas dire qu’il en gardait réellement.

« Je n’y viens plus trop à part pour voir quelques amis… hum.. d’école. Mais je me débrouille sans trop de souci. » Elle le sait sorcier car il n’aurait jamais pu accéder à l’endroit où elle l’a trouvé si ça n’était pas le cas. Jane associe donc le terme d’école à Poudlard bien qu’elle ne comprenne pas nécessairement la logique de passer côté Non-Magique pour revoir d’anciens camarade. A la réflexion elle se dit qu’ils sont effectivement un certain nombre à avoir fuit les quartiers sorciers parce qu’ils ne s’y sentaient plus en sécurité mais ce sont des détails sur lesquels elle ne s’attarde pas « Mais je suis effectivement plus à l’aide de l’autre côté. » Moldu ou Sorcier ? Elle a du mal à suivre alors que c’est précisément du côté Non Magique qu’elle l’a entraîné. Ici moins de risque de croiser des membres du Ministère, une bonne chose tant pour elle que pour lui.

Face au petit canal qui s’écoule paisiblement entre deux murs de pierre sertis de lierre elle enchaîne sans s’arrêter sur ces détails de compréhension et choisi d’en venir directement aux faits. Si la méfiance persiste pour des raisons évidentes elle écoute néanmoins son instinct et fait confiance à son sens de l’observation. Elle ne prendra jamais rien pour acquis mais le garçon lui inspire surtout un être perdu, cherchant malgré tout dans la maîtrise de lui même un moyen d’avancer et de s’en sortir. Lui ou l’un de ses proches mais plus les minutes défilent plus elle se fait sa propre idée le concernant « Je n’ai pas besoin de savoir si vous êtes directement concerné et je n’ai aucun moyen de le savoir par moi-même. En revanche, vous connaissez les risques et les enjeux. Rien ne me garantit que vous ne travaillez pas pour le Gouvernement. » Il hausse les épaules « Pour avez quand même une tête et une attitude foutrement plus sympathique et agréable que … » Son regard reste posé sur le visage du jeune homme alors qu’un sourire vient étirer ses lèvres. S’il savait que quelques mois seulement en arrière c’est avec eux qu’elle passait ses journées « … que ces types qui ont pollué l’école. » Pollué. Le terme lui semble bien maigre pour qualifier ce qu’ils ont fait là bas mais elle n’en a pas été directement témoins alors s’impose chaque fois cette pudeur silencieuse et pleine de respect envers ceux ayant subit ces années d’enfermement tout comme l’horreur qui allait avec « Je n’ai pas eu d’autres idées que le marché noir avec cesdits enjeux et risques. » La Générale n’irait pas jusqu’à dire que c’était une bonne idée mais quel autre choix avait-il ? La simple idée qu’ils soient des dizaines ou même sans doute plus dans sa situation fait naître en elle un choc électrique qui prend naissance dans la plante de ses pieds et remonte jusqu’à la racine de ses cheveux brun « Que ce soit pour vous ou pour quelqu’un d’autre il reste un peu de temps. Ce que je peux faire c’est vous indiquer un lieu et un moment où venir récupérer ce qu’il vous faut d’ici quelques jours. » Faire confiance. C’est tout ce qu’ils peuvent faire les uns et les autres sans quoi la mission qu’ils se sont fixé et l’aide dont ils ont besoin disparaissent. Il y aura sûrement des ratés, des prises de risque, peut être même des blessures voir pire mais tout arrêter ? Ça n’est pas une option pour la sorcière qui embrasse chaque jour un peu plus ce nouveau quotidien qu’elle a choisi.

« Okay.. Merci ? ... Et qu’est-ce que je vous devrais en échange ? » Lui aussi risque gros, ce qu’elle entrevoit à travers son attitude et ses pupilles c’est une forme de désespoir. Il n’a que ça, que cette main tendue qu’il doit décider d’accepter ou non « Y’a pas besoin forcément d’être en meute ou autres, n’est-ce pas ? » Le sourire de Jane s’élargit un peu, elle secoue la tête de droite à gauche puis de gauche à droite « Non. » Dans une profonde inspiration elle tend ses avants bras appuyés contre la rambarde puis observe ce qui les entoure « Vous savez les gens comme vous se sont rassemblés majoritairement parce que l’union fait la force mais nombre d’entre eux évoluaient jusqu’ici dans leur coin. » Et ça n’a rien de péjoratif, ils sont simplement des êtres humains parmi d’autres. Ce serait idiot de nier leur particularité et toute l’influence qu’elle a sur leur quotidien bien sûr mais si Gaby n’était pas entrée dans leur vie par un chemin inattendu Leroy aurait sans doute continué sa route seul. Une chose en entraînant une autre il s’est lié à la résistance. Lui même ne se qualifie pas comme chef de meute, pas plus que Benjamin en réalité qui considère les siens comme sa famille « Et vous ne devrez rien à qui que ce soit. » Elle voit bien la surprise dans le regard du jeune homme, triste reflet d’une société où l’entraide s’étiole « Personne ne devrait se retrouver dans une telle situation et quand bien même ce serait le cas chaque individu concerné devrait pouvoir compter sur le soutien de sa communauté. » Quelle qu’elle soit même si ici elle fait référence à la communauté magique et plus spécifiquement au Gouvernement « Dès lors que cette dernière préfère détruire alors une autre doit prendre sa place. » Et c’est à la Garde qu’elle fait référence bien sûr mais pas seulement, nombreux sont ceux qui œuvrent dans l’ombre sans en avoir rejoint les rangs à ce jour « Je peux vous mettre en relation avec des personnes comme vous, ils sont les plus à même de vous guider si c’est ce dont vous avez besoin également. » Elle ne s’avance pas, elle sait que Benjamin, Leroy ou d’autres encore accepteront sans la moindre trace d’hésitation. Bien sûr les premiers contacts ne se feront sans doute pas en direct et toutes les précautions seront prises pour préserver les uns et les autres mais à quoi bon luter si c’est pour laisser ceux qui sont dans le besoin livrés à eux même.

Il savait qu’il ne devrait pas « plaisanter » sur certaines choses, qu’il devrait utiliser les mots les plus justes… mais il préférait être positif et surtout ne pas utiliser de mots trop forts si jamais il se trouvait face à quelqu’un du Gouvernement. Alors oui, il lui disait clairement qu’il avait envie de lui faire juste confiance par ce qu’elle avait une bonne tête sympathique – contrairement aux connards de Poudlard-. Et il n’en ferait pas des caisses de Poudlard, le mot à peine prononcé, qu’il préféra laisser retourner ses souvenirs dans un coin de sa tête. Bien terrés. Il avait fini par avouer que le marché noir avait été le seul moyen qu’il avait trouvé – pour ne pas se faire recenser, pour ne pas rentrer dans les voies les plus officielles avec tout ce qui incombait-. « Que ce soit pour vous ou pour quelqu’un d’autre il reste un peu de temps. Ce que je peux faire c’est vous indiquer un lieu et un moment où venir récupérer ce qu’il vous faut d’ici quelques jours. » il faut bien avouer qu’il ne savait pas trop quoi répondre à cela. Certainement par ce qu’il n’y avait pas de bonnes réponses, juste des risques à prendre quelle que soit sa réponse. Et au final, il a tellement peur de finir par blesser par tuer ou blesser quelqu’un même s’il prend toutes les précautions possibles qu’il se doute que la réponse est déjà toute trouvée. Il n’est pas bien sûr de lui, de sa réponse, néanmoins, elle doit pouvoir voir l’hésitation, pour ne pas dire la peur. Cette main tendue, il la saisit, n’oubliant de demander ce qu’elle souhaitait en retour ainsi, et quelques instants plus tard une autre question qui le perturbe, par ce qu’il n’est pas certain d’avoir la réponse.

Il avait froncé un peu les sourcils lorsqu’elle avait souri se demandant s’il avait dit une si grosse connerie et s’il était si inculte que ça, pourtant au fond il le voyait bien que ce n’était pas moqueur mais il se sentait gêné par la situation d’un bout à l’autre. Son « non » fut comme un soulagement mais il continua à l’observer sans un mot, comme s’il attendait de plus grandes explications « Vous savez les gens comme vous se sont rassemblés majoritairement parce que l’union fait la force mais nombre d’entre eux évoluaient jusqu’ici dans leur coin. » Il opina doucement, sans trop savoir pourquoi est-ce qu’il agissait ainsi. Il se savait sociable, trouver d’autres gens comme lui aurait pu être cool, au moins il y a certaines choses qu’il n’aurait pas à cacher comme il le faisait à ses Moldus d’amis. D’un autre côté, il n’était pas bien certain d’être toujours en phase avec tout ce côté sorcier, il ne s’y sentait plus chez lui, il n’avait pas envie de parler magie ou d’actualité de l’autre côté – même s’il surveillait quand même ce qui se passait-. Bien sûr, il pouvait encore changer d’avis, mais … mais il y avait toujours ce mais, cette barrière solide qu’il s’était faite après être partie de Poudlard et qu’il n’avait pas spécialement envie de fracturer. Alors, il ne savait pas bien quoi répondre. Et une autre question demeurait au fond de lui, qu’est-ce qu’en penserait Marius ? Son frère ne serait pas rassuré et il n’avait pas envie de l’inquiéter plus qu’il n’en faut. Il se sentait le cul entre deux chaises, entre ce qu’il pourrait découvrir avec d’autres personnes comme lui et l’envie de rester dans son petit quotidien comme si tout était normal. Une grosse partie de dénie jouait là-dedans peut-être, il avait malgré tout du mal à accepter totalement ce qu’il était devenu et les conséquences que cela pouvait avoir. Même s’il ne l’avouerait pas. « Et vous ne devrez rien à qui que ce soit. » Et il était plus qu’étonné de ça et là encore il était un peu gêné. Elle venait de risquer sa vie pour lui, allait certainement le refaire et… il ne pouvait rien pour elle ? « Personne ne devrait se retrouver dans une telle situation et quand bien même ce serait le cas chaque individu concerné devrait pouvoir compter sur le soutien de sa communauté.» c’était vrai, mais les différences dans un monde ou dans l’autre n’étaient jamais bien vues. Il fallait encore et toujours rentrer dans des petites cases pour être tranquilles. « Dès lors que cette dernière préfère détruire alors une autre doit prendre sa place.» on ne pouvait rien attendre des Supérieurs, c’était clair depuis des années dans sa tête et plus il était loin d’eux, mieux il se portait. Il avait ce luxe de pouvoir se retrancher sans aucun souci dans le monde Moldu, d’y être même plus à l’aise là-bas que chez les Sorciers. « Je peux vous mettre en relation avec des personnes comme vous, ils sont les plus à même de vous guider si c’est ce dont vous avez besoin également. » Là encore une hésitation. Est-ce que c’est dont il avait besoin ?  Il n’en avait aucune idée. Il poussa un bref soupir indécis avant de rouvrir enfin la bouche « Je ne sais pas. Sincèrement, je n’en sais rien du tout… Après Poudlard, j’ai tout fait pour aller le moins possible de l’autre côté.» Parce que c’était sa façon de gérer le traumatisme. « J’suis désolé, M’dame. Je ne suis pas certain de savoir de quoi j’ai exactement besoin sur ce sujet-là.» Légère grimace, par ce qu’il se sentait con, mais il préférait être franc que de dire oui alors qu’il n’était pas prêt, ou au contraire non et après s’en mordre les doigts. Pour lui, ce n’était pas une décision à prendre à la légère, par ce que c’était rouvrir une partie de sa vie qu’il essayait de laisser au maximum dans l’ombre, loin de lui. D’ailleurs, il retrouva bientôt une bouille moins perdue et plus joyeuse. « Est-ce que je peux au moins vous payer un verre pour vous remercier de la peine que vous vous donnez ?» c’était une façon comme une autre de la remercier, si elle n’avait pas besoin de contre partie, lui c’était quelque chose qui lui tenait à cœur. Il se gratta un peu la nuque avant de reprendre, un léger sourire aux lèvres «Concernant le fait que personne ne devrait se retrouver dans cette situation, c’est vrai,  mais j’ai déjà de la chance de n’avoir blessé ou tué personne ; de savoir un minimum comment retomber sur mes pattes par ce que je peux accéder au monde Sorcier. » Il laissa passer quelques secondes de silence «On va dire que le karma s’équilibre, j’ai pas eu de chance pour la morsure, mais j’en ai vachement eu plus aujourd’hui. » De l’avoir rencontré, elle, donc. Il savait qu’il venait de dire plus clairement que c’était bien lui qui avait été mordu, même si elle ne devait plus avoir trop de doutes. Résilience. Voir le positif. Continuer à vivre, par ce qu’il avait cette chance et qu’il comptait en profiter.

Certains ont besoin de fuir, d’embrasser une sorte de déni comme Gaby a pu le faire quasiment dès le départ sans qu’elle ni Leroy ne parviennent réellement à l’en sortir. Des tentatives il y en a eu, dans la douceur toujours ou presque, malgré ça quatre ans plus tard la jeune femme n’est toujours pas en phase avec ce qu’elle est. Jane ne la juge pas, elle ne sait pas, ne ressent pas les changements que chacun gère comme il le peut.

Alors elle ne s’attend pas à une réponse claire et précise du garçon face à elle quand bien même elle ne sait pas grand-chose de lui. Pas même son prénom, pas non plus depuis combien de temps il est ce qu’il est « Je ne sais pas. Sincèrement, je n’en sais rien du tout… Après Poudlard, j’ai tout fait pour aller le moins possible de l’autre côté. » Elle lui sourit, compréhensive sans s’approprier ses maux ni ses doutes. La seule chose qu’ils ont en commun c’est d’être des parias pour le Gouvernement, la Sorcière n’essaie même pas de se mettre à sa place. Elle lui laisse le temps, c’est tout, l’espace aussi et surtout le choix de prendre ses propres décisions sans chercher à l’influencer « J’suis désolé, M’dame. Je ne suis pas certain de savoir de quoi j’ai exactement besoin sur ce sujet-là. » Elle a envie de lui dire qu’il n’a pas à être désolée mais ne formule aucun mot, se contentant d’exprimer ce fait par les gestes, par l’attitude. Comment savoir ce qu’on veut face à une telle situation. Là encore elle n’a pas suffisamment de carte en mains le concernant alors elle se laisse porter par le courant, son courant « Est-ce que je peux au moins vous payer un verre pour vous remercier de la peine que vous vous donnez ? » Le rire qui lui échappe est clair, bref mais franc. Elle ne se moque pas, loin de là, mais la proposition l’amuse aussi saugrenue qu’elle puisse la trouver. Il a sans doute l’âge d’être son fils mais peut être que ses traits fins brouillent les pistes. Non, elle ne se voit pas aller boire un verre avec lui quand bien même ses intentions sont dénuées de toute arrière-pensée. D’autant que ça ne serait pas prudent pour elle de s’attarder, en atteste son regard qui se porte autour d’eux par instinct.

Par Morgane qu’elle a détesté cette habitude pourtant si rapidement prise que de se comporter comme une fugitive mais elle a fini par s’y faire, par embrasser cette nouvelle vie et la faire sienne. Aujourd’hui la voilà propulsée au rang de Générale comme si elle avait rejoint l’armée, face à Benjamin ça lui semble bien galvaudé mais elle ne s’arrête pas sur les termes « Concernant le fait que personne ne devrait se retrouver dans cette situation, c’est vrai,  mais j’ai déjà de la chance de n’avoir blessé ou tué personne ; de savoir un minimum comment retomber sur mes pattes par ce que je peux accéder au monde Sorcier. » Des paroles bien sages qu’elle juge sincères tout comme ces aveux qu’il formule à voix haute. Elle ne sait pas s’il cherche à montrer patte blanche et qu’importe, contrairement au Gouvernement l’Anglaise ne qualifient pas les Lycans ayant perdus le contrôle comme des monstres responsables de leurs actes. Aucune trace de naïveté là-dedans, ça n’est pas non plus un pardon aveugle face à une chose aussi grave que la mort d’un être humain qu’elle ait été volontairement donnée ou non mais la tolérance est essentielle. Et à écouter le jeune homme elle comprend qu’il est sans doute l’une des victimes de cette déferlantes de Morsures qui ne cessent pas malgré les mois qui passent « On va dire que le karma s’équilibre, j’ai pas eu de chance pour la morsure, mais j’en ai vachement eu plus aujourd’hui. » Elle lui sourit en douceur, percevant le soulagement qu’il n’exprime qu’à demi-mot.
L’instant d’après la Sorcière lui tend la main et se présente « Jane. » Pourquoi lui cacher son prénom ? S’il est l’un des leurs alors il sait déjà qui elle est. Si ça n’est pas le cas, pourquoi prétendre être quelqu’un d’autre étant donné les circonstances ? Sa fausse identité ne lui sert que là-bas, au Pays de Galles, mais ici à quoi bon tricher ? Tout ça ne ferait que griller sa couverture « Prenons les choses une par une, d’accord ? » Le ton n’est pas paternaliste et lorsqu’elle glisse sa main dans l’une des poches intérieures de son manteau les gestes sont fluides, suffisamment lent pour que le garçon ne prenne pas peur. Lorsqu’elle ressort ses doigts fins de l’écrin de tissus c’est pour tendre à Loan ce qui ressemble à une carte de visite. Noire, sans écriture visible, celle-ci est ensorcelé de façon à ce que seule la personne a qui Jane – ou un autre des membres de la Résistance – la donnera pourra voir ce qui y est inscrit « A cette adresse vous trouverez un ensemble de boites aux lettres. Dans la numéro 124 sera déposé ce qu’il vous faut deux jours avant l’échéance, sous une forme qui n’attire pas l’attention. » Un colis Amazon, une lettre ensorcelée, le choix est vaste et tout se passera du côté Non Magique « Et si vous avez le moindre problème ou simplement envie de créer plus de contact appelez ce numéro. » L’adresse et le numéro dont la Sorcière parle sont tous les deux indiqués sur la petite carte, ils apparaitront dès l’instant où le jeune homme la touchera « Je répondrais. » L’aura maternel qu’elle dégage sans le vouloir s’impose dans la douceur de son attitude mais au fond d’elle brûle une détermination qui ferait pâlir ses ennemis. Loan n’est pas l’un de ceux-là, elle le sent, malgré ça la méfiance doit rester de mise pour les uns et les autres.

Il n’avait pas obtenu de vraie réponse – mais il l’avait bien pris comme un non- à son invitation à prendre un verre pour la remercier mais au moins il avait réussi à la faire rire un peu, ce qui, vu la situation était déjà un point certainement plutôt positif, non ? Il se gratta un peu la joue, quand même gêné de ne rien pouvoir lui donner en retour. Pendant un instant, peut-être qu’il eut même une moue un peu boudeuse qui disparut en pensant qu’il pourrait lui proposer pour plaisanter bien sûr de lui construire un temple à son effigie et sa gloire, quoi de mieux pour la remercier – et qu’ils se fassent l’un et l’autre repérés. Il hésita un instant mais préféra se taire, il ne la connaissait pas assez pour se permettre ce genre d’humour qui ne passait pas avec tout le monde ; et il n’avait pas non plus envie qu’elle croit qu’il prenait tout ça à la légère ou encore qu’il se moquait d’elle, par ce que ce n’était pas le cas. Il était juste comme ça, à essayer de positiver, de faire rire ses camarades. Vie déjà beaucoup trop compliquée pour s’appesantir et se lamenter sur ce qui se passait. Il n’était pas à plaindre, il avait une chouette vie et se dépatouillerait de ce « contre-temps » que la vie lui avait apporté. Il voulait y croire, de toutes ses forces, par ce c’était plus simple à accepter comme ça. Un contre-temps qu’il intègrerait, et qui serait beaucoup plus gérable avec les bons ingrédients.

D’ailleurs, bientôt, il lui avait avoué que c’était bien pour lui la potion et qu’il était bien Lycan, mais encore une fois, il essayait de ne tirer qu’un maximum de positif. De voir les choses factuellement. Dans son malheur, il avait de la chance. Tant qu’il ne blessait ou tuait personne, c’était déjà bien. Enorme. Le plus important pour lui. Par ce qu’il n’était pas débile, il le savait que sa situation était plus que précaire sur le sujet et qu’un jour un ‘débordement’ pourrait arriver… du moins sans potion. Et ce problème semblait déjà être en grande partie réglée grâce à cette merveilleuse femme. Elle lui inspirait confiance, sans qu’il ne puisse dire pourquoi, quelque chose qui se dégageait d’elle, dans sa façon si douce de parler, d’expliquer sans pourtant s’apitoyer. Alors oui, quelque part, il se sentait quand même chanceux d’avoir réussi à trouver ce qu’il lui fallait sans avoir à se recenser. Un jeu dangereux, il le savait, si les Supérieurs/Gouvernement l’apprenaient pour X ou X raison, il était cuit. Plus que cuit, surtout vu son statut de sang…  MAIS, il ferait tout pour que ça n’arrive pas. L’instant d’après elle lui tendait la main et le sourire du garçon s’agrandit « Jane. » Il lui serra la main avant de répliquer « Loan, enchanté, Jane.» Au fond de lui une petite voix lui disait quand même de se méfier, qu’il faisait peut-être fausse route d’accepter tout ça aussi vite, qu’il était juste désespéré et qu’il voyait en elle son salut. Qu’il plongeait à pied joint dans un possible piège. Il fit un sorte de la mettre en sourdine, cette voix, pour se concentrer seulement sur ce qu’elle lui disait. « Prenons les choses une par une, d’accord ? » il avait bien entendu acquiescé. C’était mieux que comme ça, il pourrait bien tout comprendre et ne pas faire de bourde par la suite. Prendre toutes les précautions nécessaires. Et elle avait bientôt sorti de son manteau avec un geste lent mais qui le tendit malgré lui une carte de visite toute noire. Il fronça les sourcils et posa son regard sur elle avant de reprendre la carte tandis qu’elle lui expliquait  « A cette adresse vous trouverez un ensemble de boites aux lettres. Dans la numéro 124 sera déposé ce qu’il vous faut deux jours avant l’échéance, sous une forme qui n’attire pas l’attention. » il acquiesça doucement, plutôt rassuré de comprendre que tout se passerait du côté non magique.  « Et si vous avez le moindre problème ou simplement envie de créer plus de contact appelez ce numéro. » Nouveau hochement de tête pour montrer qu’il avait bien compris. Quelque part, oui, il avait envie de créer plus de contact histoire… histoire d’en savoir plus, de ne pas faire d’erreur… d’un autre côté ça serait de nouveau se rallier à son côté sorcier qui ne lui manquait pas forcément tant que ça. « Je répondrais. » Silence de quelques secondes « Merci beaucoup.» il rangea avec une grande précaution la carte après l’avoir bien regardée, et reporta ensuite son attention sur la femme « Est-ce que vous avez des conseils ou des consignes pour aller le chercher pour plus de sureté ?» C’était dangereux, mais à quel point ? Jusqu’à où le Gouvernement pouvait remonter leurs traces ? « Je pense que le Gouvernement en rien à carrer de moi jusque-là… mais,  ayant été à Poudlard pendant cette ‘période’ et étant né-moldu, je… hum, est-ce qu’il y a des dispositions à prendre en plus ?» il n’utilisait pas sa baguette – ou si peu, pour de si petite chose, qu’on ne devait pas le surveiller pour si peu-. Ceci dit le Gouvernement semblait bien aimer emmerder les gens de son sang… alors il se méfiait. Il retroussa un peu son nez avant d’ajouter « Je… C’est sûrement stupide, mais je ne me rends pas bien compte des moyens qu’ils ont, je ne veux pas vous compromettre.» Si ça se trouve, avec la révélation de la magie le Gouvernement faisait attention aux nés-moldus qui n’étaient pas retournés à Poudlard/ qui semblaient bouder la magie. Il n’en savait rien. Strictement rien. Ca lui semblait bien trop fastidieux, irréel, mais en même temps tout ce qui se passait dépassait l’entendement à ses yeux, alors bon. Ces fourbes seraient capables de tout pour gagner.

« Merci beaucoup. » Elle lui sourit, l’observe ranger la petite carte dans l’une de ses poches après l’avoir longuement regardé. Une sorte de sésame, une main tendue, un soulagement pour ce jeune homme qu’elle devine livré à lui-même. Jane se sent pleine de gratitude à l’idée d’avoir croisé la route du garçon, le savoir inclus dans les rouages de ce qu’ils mettent en place depuis de long mois la rassure. Ça n’est pas personnel bien sûr car elle ne connait rien de son compatriote mais sans aller jusqu’à être une case à cocher il est un être de plus mis en sécurité « Est-ce que vous avez des conseils ou des consignes pour aller le chercher pour plus de sureté ? » Elle perçoit le stress, l’inquiétude, un besoin de border les choses pour mieux les maitriser. Un bon réflexe selon elle car sont en sécurité ceux qui sont les plus prudents. Loan a eu cette chance dans son malheur de comprendre ce qui lui est arrivé car il est issu du monde magique, il ne fait malheureusement pas partie de la majorité « Je pense que le Gouvernement en rien à carrer de moi jusque-là… mais,  ayant été à Poudlard pendant cette ‘période’ et étant né-moldu, je… hum, est-ce qu’il y a des dispositions à prendre en plus ? » Si Jane exprime un sourire amusé il n’est en rien une façon de se moquer. Oui, la réaction du jeune homme l’amuse c’est vrai mais là encore elle n’y voit que de bons réflexes de sa part « Je… C’est sûrement stupide, mais je ne me rends pas bien compte des moyens qu’ils ont, je ne veux pas vous compromettre. » Cette fois c’est la tendresse qui s’exprime sur les traits de la Sorcière, presque touchée par tant de sollicitude de la part du jeune loup. Elles sont là les preuves que se battre en vaut la peine, dans tous ces visages, tous ces regards, toute cette bienveillance.
Jane se tourne de trois quart pour faire face à Loan et passe d’une jambe sur l’autre pour rééquilibrer le poids de son corps « Ne vous inquiétez pas pour moi Loan, continuez d’agir comme vous le faite. » Avec prudence, en tenant compte de tous les paramètres à sa disposition. Un être comme lui semble si pur, que se passerait il si le Gouvernement en place lui tombait dessus ? « Vous exposer sur les marchés clandestins en moins. » La moquerie est douce, présente dans son regard, rien qu’une taquinerie sur ce qui a malgré tout permis d’établir un contact entre eux. De toute façon quel autre choix avait-il ?

La Générale reprend un peu de sérieux, redresse son buste et laisse son regard glisser partout autour d’eux. La vie suit son court sans que les Londoniens comme les touristes ne se doutent du contenu de leur échange « Ils ne sont pas les seuls à avoir des moyens. » Dit-elle, les yeux portés au loin avant de revenir chercher le regard du Lycan.
Jane n’est sans doute pas d’accord avec l’intégralité de la manière de fonctionner de la Garde mais elle leur reconnait ce fait indéniable : Grace à eux elle a les moyens d’agir et de le faire de façon efficace. Par ce sous-entendu elle dévoile son appartenance à quelque chose de plus grand qu’elle, sans frémir, sans avoir peur des conséquences, estimant qu’il a le droit de savoir qu’il n’est effectivement pas seul « Concernant votre colis, agissez comme n’importe qui viendrait relever son courrier ou récupérer un envoi. » Rien de plus, rien de moins. Le Tue Loup y sera placé magiquement, sans laisser de trace, en plein cœur du monde moldu alors quoi de plus normal qu’un citoyen venant récupérer ce qu’on aura livré pour lui dans un endroit prévu à cet effet ?
Alors qu’elle remet correctement ses gants et réajuste son col Jane amorce son départ en douceur, sans jamais attirer les regards sur eux. Ici s’arrête leur échange, ici se séparent leur chemin « Heureuse d’avoir fait votre connaissance Loan. » Pour cette fois au moins « Belle fin de journée. » La Sorcière lui adresse un dernier sourire et dans un geste du menton le salue avant de se diriger vers le marché où elle se perdra dans les dédales jusqu’à disparaitre complètement.

▬ FINI POUR MOI ▬

Est-ce qu’il n’était pas en train de se faire avoir et de courir tout droit dans un piège ? Il pensait que non, elle avait l’air vraiment sincère, mais son instinct était loin d’être infaillible, ils devaient être quand même un minimum doué ceux qui approchaient les gens comme lui pour les mettre en confiance. Seulement, il n’avait pas vraiment le choix s’il voulait voir sa situation s’améliorer, il devait prendre quelques risques et c’était décidé ça serait celui-là. C’était une occasion qui ne pouvait pas se rater ! Loan l’avait donc remercié avant de poser de nouvelles questions histoire d’être certain de ne pas faire de bourde, il savait qu’il manquait de connaissances sur tout ce qui se passait exactement dans le monde magique et plus il s’y tenait loin, plus cela l’arrangeait. Il prenait quand même des nouvelles de temps en temps, des journaux ou autres mais il était clair qu’il manquait de beaucoup d’informations, déjà les journaux devaient être tronqués de beaucoup d’informations et sans vivre de l’Autre Côté. « Ne vous inquiétez pas pour moi Loan, continuez d’agir comme vous le faite. » Il acquiesça doucement. Ca, il savait bien le faire pas de soucis. Elle avait l’air d’avoir l’habitude de faire ce genre de chose et quelque part c’était un peu étonnant – ou pas-, ce n’était pas comme si les lycans couraient partout dans la rue ! Néanmoins, il préféra ne pas trop poser de questions, la réponse avait quelque chose de logique : si lui s’était fait mordre par un qui ne se contrôlait pas, au final, ça devait être le cas d’autres personnes aussi. D’autres, qui étaient peut-être simplement moldus et qui n’avaient donc pas conscience de ce qui se passait, de ce qu’ils devenaient et qui pouvaient donc mordre d’autres personnes. Cercle vicieux. « Vous exposer sur les marchés clandestins en moins. » Il eut un léger rire amusé. « Pour ça ne vous inquiétez pas, je n’étais pas du tout dans mon milieu et ça devait se voir comme le nez au milieu du visage.» Il valait mieux en rire qu’en pleurer, et puis en réalité c’était la seule solution qu’il avait vraiment trouvé pour essayer d’améliorer sa situation sans être à la merci du Gouvernement.

« Ils ne sont pas les seuls à avoir des moyens. » Il fronça un peu les sourcils pendant un instant avant qu’il ne lui semble de comprendre l’allusion. Forcément, il n’y avait pas 36 000 personnes qui avaient le courage de se battre contre le Gouvernement, et il faisait clairement parti de ceux qui n’en avaient pas le courage, de ceux qui ne voulaient pas se rappeler de tout ce qu’il avait pu vivre et voir à Poudlard. D’autant plus qu’il n’était pas très bon en magie. Ces gens-là avaient ce courage qu’il lui manquait clairement. «Certes, mais vous risquez vos vies pour des inconnus.» avait-il soufflé doucement. Par ce que clairement, ça aurait pu être un piège, même si Jane devait être douée pour s’en rendre compte. « Concernant votre colis, agissez comme n’importe qui viendrait relever son courrier ou récupérer un envoi. » il acquiesça doucement, okay. Faire comme si tout était normal ; c’était faisable, il saurait certainement gérer ce ‘’petit’’ stress.

Il la vit amorcer un début de départ et quelque part, il était toujours désolé de ne pas avoir trouvé de quoi lui rendre la pareille. Est-ce qu’il le pouvait ? Il n’en était pas certain du tout.. « Heureuse d’avoir fait votre connaissance Loan. Belle fin de journée. » il lui fit un léger sourire « De même Jane.» Il la salua et juste avant qu’elle ne parte glissa rapidement « Je ne pense pas avoir beaucoup d’informations intéressantes à vous donner, surtout que vous devez avoir les moyens… mais si vous avez besoin de renseignements sur ce qui se passe à l’Université par exemple, je pourrais toujours voir ce que je peux trouver ou entendre. » Ca sonnait quand même beaucoup mieux dans sa tête, mais au moins l’information était là, il pouvait toujours fouiller certaines choses à l’Université. Il était plutôt bien intégré là-bas et pourrait certainement se fondre dans la masse ou dans différents groupes d’élèves… mais bon, il ne voyait pas vraiment bien en quoi justement ce lieu pourrait être intéressant.