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[One Shot] Life as skin's marks

 :: Autour du monde :: Europe :: — Norvège
Mar 6 Déc 2022 - 17:26

[One Shot] Life as skin's marks CaringUnitedGreendarnerdragonfly-size_restricted

Fin aout 2016

« Ils ont une signification ? » La fraicheur de l’extérieur est vive et pourtant on est posés là, assis sur les marches extérieures du grand chalet en bois. Adrian a changé ces derniers mois, il a grandi et ses traits de gamins s’estompent petit à petit. A quelques mètres de là Fenrir est tranquillement couché sur la terrasse mais ses oreilles s’agitent régulièrement, je le sais à l’affut du moindre bruit, du moindre mouvement, comme le fait Wax à la maison. Il veille sur son territoire et sur tous ceux qui y vivent.
Un peu plus loin les Hippogriffes, Abraxans et Sombrals profitent de la quiétude des lieux, le silence n’est brisé que par le vent dans les arbres, quelques oiseaux qui chantent, le bruit de la mer qui claque tranquillement contre les falaises des Fjords. A l’intérieur Leiv et Ismaelle vaquent à leurs occupations pendant que Marcia gazouille dans son petit lit, elle aussi c’est dingue ce qu’elle a grandi.

Tout ici inspire le calme, les tensions s’évadent petit à petit de mes épaules alors que celui que je considère comme un petit frère s’amuse à tracer de son index sur mon bras les lignes d’encre du cycle lunaire. Mes yeux se posent dessus alors que je tourne l’avant-bras suffisamment pour mieux les voir. Je garde le silence un instant, sur mon visage un mince sourire teinté de nostalgie « Ils ont une histoire en tout cas. » Tous, chacun à leur façon, et parce que je sens le regard d’Adrian chercher le mien je relève les yeux « Tu me racontes ? » Les sourcils froncés un instant je ne me défais pas de mon sourire pour autant. Ça n’est rien de plus que de l’étonnement je crois, aussi le constat que je ne me suis jamais vraiment arrêté là-dessus. Ils sont là, je sais d’où ils viennent et pourquoi, je n’ai pas le souvenir de l’avoir déjà formulé à voix haute pour quelqu’un d’autre. Pas de cette façon-là en tout cas.

En cet instant un peu hors du temps je réalise surtout que ça me fait plaisir de partager ça avec lui alors je me vois tendre un peu plus le bras vers lui, l’intérieur exposé, une espèce de tendresse dans le cœur pour ces lignes tracées sur ma peau. La Lune dans toutes ses phases, celles qui régissent plus ou moins ma vie depuis bientôt quatre ans et demi « Celui-là c’est mon tout premier, il date d’aout l’année dernière. J’étais partie faire le tour de mon île en partie en stop avec ma planche sous le bras et arrivé à Ningaloo Reef … » Je m’arrête, accroche son regard et développe « C’est sur la côte Ouest de l’Australie, un endroit génial qui grouille de biodiversité. » Et rien que d’y penser j’en ai le cœur qui cogne plus vite. J’ai vécu là-bas des moments incroyables, j’y ai croisés tellement d’espèce différentes et eu un aperçu de la façon dont j’ai rêvé ma vie sans le réaliser tout de suite. Un besoin de prendre le large et de me retrouver qui s’est terminé en squat chez des personnes que je n’avais jamais croisés auparavant « Bref arrivé là-bas j’ai fait la connaissance d’un couple de biologistes qui sont devenus des amis et ça c’est un cadeau de leur part. » Une partie de moi qu’ils ont su capter et exprimer à leur façon « Elle dessine, il tatoue. » Et ça fait beaucoup trop longtemps que je ne suis pas passé les voir, l’envie me prenant aux tripes de les inviter à venir découvrir mon nouvel univers « Tu leur as dit ? » Mon secret, bien sûr « Ils ont deviné. » Comment ? Pourquoi ? Je m’en fiche. Il y a eu ce truc instinctif de leur faire confiance sans réfléchir, tout ça quelques semaines avant de sombrer dans l’Enfer « Cool. » Un regard l’air de dire, ouais hein ? Tout en le laissant détailler le tatouage encore un instant.

Puis j’enchaine.

« Celui-là vient d’eux aussi. Je suis retourné les voir en décembre et pendant une sortie en mer on est tombés sur deux tortues emmêlées dans des filets de pêche. » Penché en avant j’attrape le bas de mon jean, jambe gauche, et remonte le tissus le long de mon tibia avant d’incliner légèrement le genou vers la gauche. Sur tout mon mollet courent d’autres lignes d’encre représentant cette fois une tortue de mer et un requin entrelacés, à eux deux ils couvrent la cicatrice de la Morsure « Ça a pris du temps et de l’énergie mais à force d’efforts on a réussi à les libérer et les regarder retrouver leur liberté c’était … » J’arrête mon geste, perdu dans mes souvenirs l’espace d’une seconde avant de retrouver son regard et me tourner d’un quart pour qu’il voit mieux le dessin. Je le sais, j’ai les yeux qui brillent et la lourdeur de ces dernières heures s’évapore « J’ai pas vraiment de mots pour exprimer ce que ça provoque comme émotions mais c’était fort. » Face à moi le regard d’un gosse émerveillé, impressionné peut être aussi. Je le sais que par certains aspects ma vie colle des étincelles dans les yeux des autres et j’en suis d’autant plus reconnaissant de pouvoir vivre ces moments-là. En laissant glisser mes pupilles sur les lignes d’encre je retourne là-bas, j’y suis comme si c’était hier « J’crois que c’était une façon d’immortaliser ce moment. » Le graver non pas dans le marbre mais sur quelque chose de plus indélébile encore. Quelque chose que je peux emmener avec moi à chaque instant et pour toujours.
Tout en rabaissant mon jean sur mon tibia un sourire plus franc s’invite sur mon visage, celui du branleur un peu trop heureux de ce qui fait trembler les autres « Pendant que j’étais à l’eau pour essayer de couper au max les liens des requins ont commencé à arriver, sans doute attirés par l’agitation. » Et peut être l’odeur du sang de ces pauvres tortues agressées par les liens jusqu’à la chair par endroit. Un « détail » que je chasse de mon esprit pour me concentrer sur quelque chose de plus doux. Je pense à Eleanor, me disant que si elle m’entendait raconter ça avec en plus un tel sourire tant dans le cœur que sur les lèvres elle s’évanouirait sans doute. Pourtant je crois qu’au fond d’elle elle le sait, ils le savent tous, ça ne m’arrêta jamais.

To be continued
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Enzo S. Ryans
Chaton. Le seul et l'unique
Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Mer 7 Déc 2022 - 21:16
Et sourire devient soupir « Celui-ci est un peu moins … » Les lèvres pincés en un rictus pas trop certain, la tête penchée sur le côté une seconde je soulève mon pull et mon T-shirt juste de quoi laisser apparaitre le XIII dessiné sur mes côtes. Toujours à gauche « Disons qu’il est un peu cynique. » Pas de quoi laisser ma peau à l’air libre très longtemps alors que je laisse retomber le tissu et plonge mon regard vers la forêt qui s’étend non loin de là. L’humidité du soir commence à monter, lentement le soleil se couche « Je l’ai fait pendant l’enterrement de vie de garçon de Mateo, à ce moment-là on était séparés avec Will et j’avais pas vraiment le moral au top. » Mains croisées entre les genoux, coudes posés sur les cuisses, je plisse le nez et baisse la tête un instant. Un bon moment passé avec mon pote, oui, mais flottait dans l’air cette absence mordante et la violence de son apparition. Un ensemble, la mort de Zach, l’échec de ma tentative nouvelle de scolarité, la douleur de Sovahnn « 13, pour la chance ? » Alors oui, une sorte d’appel silencieux à cette chance pour qu’elle vienne enfin nous permettre de souffler. Sans trop de sérieux. Le sourire de retour je hoche la tête et me dresse juste un peu, sortant de cette posture trahissant les griffures de ce que le temps estompe. Ça vient se glisser entre mes côtes en douceur, non pas le manque mais l’envie de retrouver William après ces quelques heures passées loin de lui. De nous. La brûlure des mots ne se fait plus si vive, les souvenirs de ce qu’on a vécu et traversé ensemble remet sur le devant de la scène la solidité de notre lien et des sentiments éprouvés l’un pour l’autre « Tu regrettes ? » Sourcils arqués « Le tatouage ? » A son tour il hoche la tête « Non. J’peux pas dénigrer un truc que j’ai fait le jour où j’ai emmené Mateo faire du saut à l’élastique les yeux bandés. » Regard en coin, les éclats de rire qui suivent sortent Fenrir de sa concentration. Le grand chien blanc vient s’installer entre nous en demandant des caresses qu’il a sans rechigner, un hibou passe non loin de là. Silhouette parfaitement silencieuse qui traverse le ciel assombris telle une ombre, une créature énigmatique qui serait en mission.

« Celui-là vient du Mexique. » Cette fois le pull et le T-shirt sont remontés le long de mon flanc droit, des vagues d’encre s’y fracassent tout le long de mes côtes « Quand t’es parti sans prévenir personne et que t’as foutu une trouille pas possible à Isma ? » Je pourrais le prendre comme une agression, une claque, un violent retour à des choses qui font mal et qui titillent ma culpabilité. Ismaelle n’a pas été la seule à trembler pour moi, à ce moment-là comme pour tant d’autres.
Tout ce qui se passe pourtant c’est simplement un souffle amusé qui m’échappe, un coup qui part gentiment dans ses côtes à lui jusqu’à le faire rire « Absolument. » Il est au courant d’à peu près tout et l’idée de lui cacher quoi que ce soit de ces choses-là n’a jamais traversé nos esprits je crois « J’sais pas vraiment ce que ça représente. Mon état d’esprit à ce moment-là peut être, qu’importe ce qu’il était vraiment. » Tout me semble flou, ces quelques jours passés là-bas sont presque abstraits, comme si j’avais évolué dans le brouillard sans chercher à en sortir. Une échappée dont j’avais besoin pour remettre de l’ordre dans mes idées, encaisser la réalité dans tout ce qu’elle représentait. L’enlèvement de William, les mensonges de Kezabel, la culpabilité qui me rongeait non pas de l’avoir trompé mais de ne pas avoir cherché plus loin, plus longtemps. De l’avoir abandonné. Aujourd’hui en paix avec ça malgré les remous provoqués par Jordane je sais qu’on s’est dit tout ce qu’on avait à se dire, on s’est compris, on s’est apaisés ensemble pour en ressortir plus forts. Et là encore cette petite voix qui me murmure de le rejoindre. Ça se débloque en douceur et la tension s’évapore, les minutes puis les heures qui s’égrènent dans le calme de cet endroit et tout ce qu’il représente font leur office.

« Ça va aller tu sais. » La surprise, encore, après l’absence que je n’ai pas senti arriver. Perdu dans mes songes et réveillé par les mots d’Adrian qui se fraient un chemin jusqu’à ma compréhension « Deviens pas mature trop vite toi. » La langue qui claque contre le palais, la main droite plongée dans le pelage du chien blanc entre nous deux, un sourire à la fois amusé et tendre sur les lèvres. Tendre envers ce gosse que j’ai la chance de pouvoir voir grandir, surtout celle de faire partie de sa vie. Envers la vision qu’il a de cette relation un peu secouée aujourd’hui mais jamais remise en question. Il a été là dans les meilleurs moments comme dans les pires, spectateur pas toujours mis dans les confidences mais dont l’intelligence émotionnelle lui a toujours permis de comprendre. De percevoir ce que les autres, moi y compris, ne disaient pas. Et c’est toujours aussi beau de se voir à travers les yeux d’un tiers « Je sais. » C’est vrai, je le sais que ça va aller, que ça n’était qu’une bourrasque inattendue mais repartie aussi vite qu’elle est arrivée. Un coup de vent qui marque le cœur et qui demande un peu de temps pour se remettre droit, juste quelques heures pour atterrir. Un sourire absent sur le coin des lèvres, une crampe légère dans le ventre, l’envie de rentrer à la maison se manifeste de plus en plus à mesure de cette discussion.

« Et celui-là ? » Retour à l’instant présent, à mon bras droit dévoilé jusqu’au coude cette fois. Sur la peau fine de l’intérieur du membre, entre les deux articulations, un soleil dans un triangle. C’est reparti pour la visite de mon existence la plus récente « Celui-là date de juin ou juillet de cette année, avec Sovahnn on est partis faire la fête en Indonésie et on est revenu avec des tatouages. » Comme si c’était la chose la plus normale du monde, parce que ça l’est « Le triangle pointé vers le bas ça symbolise l’eau, et le soleil c’est elle. » Cette petite bulle de lumière débarquée par surprise dans ma vie lorsqu’il y faisait le plus sombre. L’affection est perceptible quand je passe mon pouce gauche sur le petit soleil en tenant mon poignet droit avec le reste de ma main « C’est comme s’ils retraçaient une partie de ton histoire, un peu comme une frise chronologique. » C’est vrai, ça vient s’imprimer en moi comme une évidence que je n’avais pris le temps de voir jusqu’ici. Morceaux infimes de mon existences, si jeunes dans le temps. A peine un an depuis les premières traces d’encre et elles n’effacent pas le reste, l’avant, mais cristallisent ce récent semblable à des montagnes russes à peine stoppées. L’espace d’un instant je me dis qu’il manque tellement de choses, me demandant quelles formes auraient pu prendre l’expression de tel ou tel fragment de mon parcours. Jusqu’à admettre que c’est simplement arrivé comme ça, à ce moment là. Une expression nouvelle de liberté que j’ai réellement commencé à embrasser. Adrian a posé des mots sur ça et je les trouve beaux, justes « Ça sera quoi le prochain ? » Sans doute lassé d’être oublié Fenrir s’éclipse, ses griffes teintent contre le bois lorsqu’il descend les marches « Aucune idée. » Haussement d’épaules « Peut-être qu’y en aura pas d’autres. » Ou peut être qu’ils continueront de s’enchaîner même si j’en doute. Une phase, peut être, l’avenir m’apportera la réponse et le mince sourire à peine visible sur le coin de mes lèvres n’est pas là par hasard « Tu crois que Papa me laissera en avoir ? » Parce que là derrière nous, à quelques mètres seulement et sans un bruit, Leiv est sorti de la maison. Adrian ne l’a pas entendu et si je me risque à un regard vers l’arrière j’essaie de me faire le plus discret possible « J’vais pas me risquer à répondre à cette question. » L’amusement éclate dans un rire bref quand il comprend que son père se tient juste là « Sage décision. » Adrian sursaute, je me tourne pour croiser le regard de celui que je considère aujourd’hui comme une figure paternelle évidente « Tu restes manger avec nous ? » Fenrir revient et s’engouffre dans la maison de bois sans demander son reste, j’aperçois la silhouette d’Ismaelle.

Je n’ai pas vraiment de notion du temps passé ici, avec le décalage horaire et la fatigue c’est comme si j’avais attrapé le train en marche. C’était le matin quand j’ai débarqué et après avoir discuter avec elle, profité un peu de Marcia, je suis allé sombrer dans la chambre qui m’a hébergé de nombreuses fois. Passer d’un continent à l’autre, encaisser toutes ces décharges émotionnelles, mes limites ont été atteintes et forcé de constater qu’une nouvelle journée s’est égrainée. Ici en tout cas. Quelle heure chez moi ? Ça n’a pas vraiment d’importance « C’est gentil, j’crois que j’vais rentrer à la maison. » Quand je me lève mes genoux craquent d’être restés bloqués si longtemps, Adrian vient se caler dans mes bras dans un rituel qu’aucun de nous deux n’a envie de laisser tomber « La prochaine fois vient avec Will, il me doit une revanche sur Resident Evil. » Il s’écarte, ma main droite ébouriffe ses cheveux « Ça marche. » Je me projette dans l’évidence qui agit comme une caresse.
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Enzo S. Ryans
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