AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Sur la Terre, sans d'autre raison

 :: Let them play :: Univers Alternatif
Mar 15 Nov - 12:11
Explications : Les parents d'Enzo ne sont pas morts, il n'y a jamais eu d'accident, il n'a jamais été mordu donc n'est pas devenu Lycanthrope, n'a pas quitté l'Australie et a poursuivi sa vie au sein de sa famille là-bas.



Another life

Rien ne dépasse.

Ses cheveux bruns sont coupés court, coiffés de manière propre, il est rasé de près. Le dos droit, le regard franc, il inspecte face au miroir cette allure faisant de lui un homme imposant et respecté. Craint, sans doute parfois. Le petit fils de celui dont on fête l’anniversaire aujourd’hui réajuste le col de sa chemise blanche par-dessus les pans de sa veste de costume. Du tissu hors de prix, une confection de sa cousine comme la majorité de sa garde de robe.

Dans le fond de ses iris aux teintes ambrés pas d’expression particulière, il passe ses mains sur chacune de ses manches pour enlever les derniers plis quand la porte de la salle de bain s’ouvre à la volée « Papa ! » La petite fusée qui entre sans se soucier de rien a les cheveux aussi blonds que ceux de sa mère mais du haut de ses cinq ans Annabelle ressemble beaucoup au petit garçon vif qu’il a été. Éprise de liberté, vive, elle passerait son temps pieds nus dans le sable à courir sous les pins ou dans les vagues.
Les deux bras enroulés autour des jambes de son père elle s’y accroche comme un koala à son eucalyptus et lui offre son plus beau sourire. A la porte la pauvre Gouvernante essoufflée affiche un air proche de la panique « Mes excuses monsieur, elle m’a échappé. » Fait-il si peur ? Il n’est pas un homme très loquace, la distance qu’il impose entre lui et les autres peut le rendre froid parfois mais cette maison ne vit pas sous le règne de la terreur. Son regard passe de la petite fille à la femme aux joues rosies par l’effort et les émotions, d'un mouvement du menton il lui intime de les laisser. Il pourrait presque entendre son cœur rater un battement et le soulagement s’exprimer par un souffle silencieux. Pourtant si dans une autre vie ses sens auraient pu le lui permettre ici il n’en n’est rien. Sa vie n’a pas basculé dans un ravin alors qu’il venait d’avoir 15 ans, elle a simplement suivi un chemin tout tracé.

Une grande et belle maison sur un terrain immense, un poste important dans l’entreprise familiale, un mariage arrangé par deux familles au sang noble et s’il ne ressent pas d’amour pour sa femme il ne la méprise pas pour autant. De cette union sont nées deux petites filles, l’ainée se retrouve dans les bras de son père et pose une main chaude sur sa joue. Pas de sourire sur son visage à lui, celui de la petite est éclatant. Elle porte une robe blanche qui n’est pas celle prévue pour l’évènement auquel la petite famille doit se rendre et ses cheveux sont en bataille, dans son regard brille toute l’admiration et l’amour qu’elle éprouve pour celui qui pourtant ne relâche pas souvent sa garde « Où sont ta mère et ta sœur ? » Elle hausse les épaules, pas vraiment intéressée par la question « Et pourquoi n’es-tu pas encore habillée ? » Elle n’écoute pas, ou plutôt fait semblant de ne pas écouter en perdant son regard sur leur reflet dans le miroir. Elle sait parfaitement où se trouve sa mère et sa petite sœur, la première occupée à choisir la parfaite tenue pour la petite dernière âgée de trois ans et déjà bien plus coquette que son ainée.

« Annabelle. »

Le ton n’est pas acerbe, on peut même y percevoir un soupçon de douceur et si la petite fille baisse le regard en attrapant nonchalamment l’un des boutons de la veste de son père elle s’avoue rapidement vaincue.

« Oui Papa. »

Elle n’est pas triste, pas vraiment déçue non plus, son sourire revient bien vite alors qu’elle entoure son cou de ses petits bras et se blottie contre lui un instant. Tout ça, ça n’est pas l’existence qu’il s’était imaginé vivre et pourtant le voilà happé dans ce cercle fermé du monde des Sang-Purs sans qu’il ne l’ait vu venir. Il n’a jamais quitté l’Australie, a terminé ses études à Arnhem et épousé Sophia Willsbury à 21 ans. A peine un an plus tard Annabelle pointait le bout de son nez et lui embrassait une carrière bien loin de ses rêves d’enfants. L’Océan est là, comme une musique de fond à laquelle il ne fait plus vraiment attention. Pas tout à fait éteint, pas vraiment malheureux non plus.

Quelques minutes plus tard il retrouve femme et enfants dans le Hall de leur bâtisse « Allons-y. » Tous les quatre se dirigent vers la cheminée et mains dans la main atterrissent dans le grand salon de Isaac et Olivia Ryans. De nombreux invités sont déjà arrivés, il ne tarde pas à serrer quelques mains ou saluer d’un signe de menton tout en présentant Sophia et les filles à ceux et celles qui ne les connaitraient pas encore. Un baiser sur la joue de sa grand-mère, une poignée de main solide avec son grand père, une autre avec son frère qui lui claque l’épaule de sa paume dans un geste affichant l’étalage d’une virilité faisant religion dans leurs rangs. Aujourd’hui le patriarche fête ses 80 ans et la tête haute il n’affiche aucune marque de faiblesse. Ici aucune trace du monde Moldu, pas plus que dans son quotidien depuis des années pour ne pas dire l’intégralité de son existence. Il navigue dans cet entre soi qu’une autre version de lui-même aurait exécré.

« Grand-mère ! » Annabelle lâche la main de sa mère et se précipite vers une femme aux longs cheveux bruns sertis de quelques traits argentés. Le cœur du jeune homme exprime ce que nul ne peut voir ni entendre en croisant le regard de celle qui l’a mis au monde 27 ans plus tôt. Un amour inconditionnel qu’il a appris à masquer avec le temps dans une pudeur qui lui était parfaitement étrangère les premières années de sa vie. Formaté comme les autres malgré l’océan de liberté qui coulait dans ses veines. Sous son regard à peine troublé Lyla serre la petite fille dans ses bras puis la repose au bout de quelques instants pour venir poser sa main sur le poignet de son cadet « Bonjour mon fils. » Elle dépose un baiser sur sa joue, serre ses doigts autour de lui dans un message silencieux qu’il sera le seul à percevoir. Richard les interrompt en venant serrer la main de son fils, juste avant de porter à son tour son attention sur ses petites-filles. Pas d’effusion de retrouvailles car déjà la société l’emporte dans des discussions ennuyeuses que chacun fait semblant d’apprécier, de maitriser, parsemées de sourires hypocrites.

Une mascarade.
Revenir en haut Aller en bas
Enzo S. Ryans
Chaton. Le seul et l'unique
Enzo S. Ryans
Enzo S. Ryans
https://impero.superforum.fr/t6883-enzo-tant-que-je-ne-suis-pas-
Âge personnage : 20 ans - 18.01.1997
Hiboux postés. : 22451
Date d'inscription : 13/09/2009
Crédits : JunkieMouse ▬ Gif Tumblr
Double Compte : Jane & Alcyone
Enzo S. Ryans
Page 1 sur 1
Sauter vers: