[Sujet commun 05/10/2016] Lutin Mutin Malin Pesti

« C’pas possible !» grogna entre ses dents Timothy en fouillant dans les livres qui se trouvaient à la bibliothèque universitaire. Des ouvrages, il y en avait… plein. Vraiment beaucoup mais pas celui qu’il souhaitait. Il soupira doucement avant de se décider d’aller vers la bibliothèque de Londres, il y aurait, avec un peu de chance ce qu’il cherchait. Il s’était donc dirigé rapidement vers ce nouveau lieu. Il n’avait plus cours aujourd’hui, mais il aurait bien aimé pouvoir rentrer chez Sovahnn - ou sa mère- avant que l’orage n’éclate et qu’il finisse trempé jusqu’aux os avec une gueule de mouton mal tondu. D’accord, c’était exagéré, il bouclait juste un peu… vaguement, mais il avait toujours l’impression d’avoir une gueule d’enfer dès qu’il se prenait la pluie dessus. Par chance, il était arrivé là-bas totalement sec mais le temps de retrouver le livre en question - alléluia, ils l’avaient !-, il s’était mis à pleuvoir averse devoir. Soupirant, il se trouva une petite place à une table et décida de commencer à travailler non sans avoir envoyer un petit message à sa colocataire Coincé à la biblio. Il pleut des cordes. J’te rejoins dès que possible et des bisous à liya <3, j’vais en profiter pour bosser sur place.

Combien de temps est-ce qu’il était resté-là, concentré, à prendre des notes avant d’entendre ce petit rire ? Il n’en savait rien, mais il avait levé immédiatement le nez du livre et cligné des yeux, totalement perplexe. Il essayait de garder son calmer, mais sentait d’ores et déjà son cœur battre la chamade dans sa poitrine. Il avait dû imaginer ce bruit, ce n’était pas possible autrement, par ce que ce rire caractéristique il le connaissait un minimum et savait que ça n’avait rien à faire dans le monde Moldu. Alors, qu’est-ce qui se passait ? Il tourna un peu la tête cherchant des yeux une tête qui pourrait lui être connue… une tête sorcière surtout mais visiblement ce n’était pas son jour de chance ; alors inspirant un bon coup, il demanda à un de ses voisins de tablé d’un air qui se voulait innocent « Vous avez entendu ?» Peut-être que c’était lui qui imaginait des choses, ça ne serait pas la première fois, ni même la dernière… même si au fil des mois les choses allaient quand même mieux de son côté, mentalement surtout, il restait quand même beaucoup trop de traumatismes dans son être et son cerveau paranoïaque avait tendance à lui faire entendre des choses qui n’étaient pas là. Comme un rebu de son passé. Comme pour lui rappeler d’où il venait. Non, il ne devait pas céder à la panique, surtout que ces créatures n’étaient pas très méchantes, elles allaient surtout foutre le bordel là… Il saisir son portable, et si ses soupçons étaient confirmés, qui est-ce qu’il allait bien pouvoir prévenir ? Enzo et Will étaient trop loin. Sovahnn, bien entendu, ne pourrait rien faire sans baguette. Riley ? Possible, mais il ne se voyait pas la déranger alors qu’ils n’étaient pas proches. Takuma ? peut-être… mais il n’était pas certain non plus d’où est-ce que son camarade pouvait se trouver en ce moment. Il y avait toujours sa mère, mais à cette heure-ci elle travaillait et n’aurait certainement pas son téléphone dans sa poche. Aviser. Oui, voilà, il pouvait encore aviser …

Mercredi 5 octobre 2016
British Library, Londres

Je n’avais pas été étonné de voir le ciel gris et l’orage guettait ce matin-là. Nous étions à Londres et le mois d’octobre avait commencé… Les cours aussi avait repris et avec ces derniers les recherches que l’on devait faire en parallèle à la demande de nos professeurs -ou par curiosité personelle-. À ma disposition -et celle de tous les autres étudiant-, internet et les bibliothèques universitaires. Mais occasionnellement, j’avais plaisir de rejoindre la British Library pour parcourir ces livres, mais aussi y étudier sous le calme de sa coupole. L’appartement que je partageais avec Cillian pouvait parfois se faire sentir petit, surtout lorsque la lumière extérieure était trop insuffisante pour le baigner de ses rayons. Certes, les lumières artificielles pouvaient remplacer le soleil, mais l’éclairage me fatiguait plus rapidement.

C’était donc de cette manière que le m’était retrouvé installé au coin d’une table de la bibliothèque qui se trouvait non loin de St-Pancreas. Mon ordinateur portable devant moi, les écouteurs dans les oreilles, trois livres empilés d’un côté, un autre ouvert de l’autre, je m’évertuais à travailler sur l’un de mes cours. Bref, rien de bien extraordinaire jusqu’à ce que je me retourne pour récupérer une bouteille d’eau dans mon sac accroché au dossier de ma chaise. Une fois l’objet en main, je revenais face à l’écran et c’est alors que je remarquais que le livre ouvert n’était plus à sa place. Cherchant au alentour, je le retrouvais en bout de table. Je quittais alors mes écouteurs pour aller le chercher. De retour à ma place, je constatais, cette fois, l’absence de ma pile de livres. De nouveau, il me fallait chercher des yeux avant de les trouver reparties sur d’autres tables non loin. L’agacement commençait à se faire ressentir, surtout que personne n’avait l’air de bouger autour de moi. Je posais le premier livre pour aller récupérer les trois autres. Une nouvelle fois de retour à ma place, le premier livre avait disparu et un rire retentissait alors que je soufflais d’agacement. « Merde ! Ça ne me fait pas rire. C’est qui, qui s’amuse à disperser mes livres ? Qu’il sache que ça ne fait rire que lui ! » Si j’étais sûr d’avoir entendu un rire, j’étais tout aussi sûr, au regard que me lancer les gens autour de moi, que je venais de faire plus de bruit que celui qui riait.

Visiblement oui, certains avaient entendu vu comme ils semblaient chercher d’où tout cela pouvait provenir. Tim inspira-expira, essayant de garder son calme. C’était quoi encore cette merde ? Une exposition de la magie qui n’était pas voulu, ou alors quelque chose qui était calculé par des Supérieurs - ou autres-, voire pourquoi pas ce qui restait des Inquisiteurs, s’il en restait quelque chose ? Ils étaient capables de tout pour faire monter la panique et la pression. Se grattant nerveusement la nuque, il chercha alors comment est-ce qu’il pouvait vraiment aider dans cette situation, sans magie il n’allait pas pouvoir aller très loin…. Et il faudrait une intervention assez rapide et aucun nom ne lui venait malheureusement. Concentré, pas rassuré, il zigzaguait un peu dans les rayons en espérant trouver une solution, ou quelqu’un qui pourrait vraiment aider… mais là encore aucune idée ne venait et aucune âme qui ne semblait sorcière - du moins aucune qu’il aurait déjà pu croiser à Poudlard ou ailleurs-. Une part de lui se disait tant mieux, il n’était pas certain que ses nerfs auraient réussi à supporter ce stress supplémentaire ; une autre pourtant aurait que la merde à venir aurait ou se résoudre beaucoup plus rapidement sans beaucoup de heurts.

« Merde ! Ça ne me fait pas rire. C’est qui, qui s’amuse à disperser mes livres ? Qu’il sache que ça ne fait rire que lui ! »

Il releva la tête, surpris d’entendre la voix d’Eireen. Il fronça les sourcils et entendit le rire qui s’en était suivit. Hésitant sur la marche à suivre, il finit par se décider d aller au feeling, tout en sachant qu’il n’était pas franchement très bon à ce jeu-là, pour ne pas dire même assez mauvais.

« Hey, Eireen, qu’est-ce qui se passe ?» demanda-t-il comme s’il n’en avait pas conscience. Un peu empotée comme approche, mais il ne savait guère faire mieux.

Je m’étais toujours plus ou moins accordé du regard des autres, mais peut-être parce que jusqu’à aujourd’hui, il ne m’avait pas renvoyé une aussi mauvaise image de moi. Non, parce qu'à l’instant où j’avais fini de parler, j’avais pu voir les regards se tourner vers moi avec beaucoup d’interrogation. L’espace d’un instant, j’avais l’impression d’être prise pour une folle, une illuminée, une de ces personnes que l’on regarde en s’interrogeant sur son état de santé morale. Mais en même temps, je l’entendais ce rire, je ne le rêvais pas, non, j'en étais sûr, il avait résonné à mes oreilles juste après mon éclat de voix… En-tout-cas, c’était ce qu’il m’avait semblé entendre… Je crois… Les autres occupants de la bibliothèque m’avaient tout aussi rapidement quitter des yeux qu’ils les avaient posés sur moi. Pourtant, je commençais à me demander si je n’étais pas aussi folle que ce que l’éclat dans leur regard avait supposé. Je resserrais alors la prise sur les trois livres que j’avais encore en main, ils étaient bien là, j’avais bien dû les récupérer, donc ça ne pouvait être que vrai. Mais qui, de ce fait, rigolait ? Tous semblaient avoir l’air d’avoir été surpris. La réflexion paraissait avoir duré des minutes, mais je comprenais que seules quelques secondes, c'était écoulé lorsque mon prénom résonnait à mes oreilles. Je pivotais alors vers le nouveau venu et reconnu facilement l’étudiant que j’avais justement rencontré dans une bibliothèque. « Tim ! Un plaisantin qui s’amuse avec mes livres. Rien de bien méchant, mais j’avoue, je me suis agacé, j’ai plus intéressant à faire que courir derrière mes affaires. » Je venais précisément de repérer mon dernier livre et c’était avec les trois autres entre dans les mains que je me dirigeais vers lui pour aller le récupérer tout en jetant des coups d’œil à mon PC resté à ma table, je n'avais pas envie que ce dernier disparaisse à son tour. Livre en main, je regardais Tim. « Tu risques de me prendre pour une folle, tu ne seras pas le premier du jour. » Je jetais un coup d’œil à ceux qui était concentré sur leur travail. « Mais je jure avoir entendu des rires pendant que je courais après ses livres, pourtant, personne ne semblait rire. » Oui, définitivement, cette phrase sonnée comme le début de la folie. Finalement, il me faudrait peut-être consulter quelqu’un.

C’était vraiment la poisse et il hésitait toujours à avertir un sorcier. Merde, vers qui est-ce qu’il pourrait se tourner. Question qui revenait encore et encore. Takuma, peut-être, serait le plus judicieux, mais il ne voulait pas l’ennuyer pour si « peu », des sorciers allaient bien se rendre compte qu’une créature était passée de l’autre côté non ? Peut-être pouvait-il essayer de trouver l’entrée pour les prévenir, mais il n’était pas certain qu’un cracmol puisse y accéder et en plus, il ne savait pas où était cette foutue entrée. A tous les coups, il fallait une baguette. Heureusement que dans son malheur, il avait vite trouvé Eireen… même si elle était moldue au moins c’était une tête connue et ce qu’elle lui dit lui fit froncer les sourcils. Il n’avait donc pas rêvé et il n’était pas le seul à entendre ces rires. Au moins, il était certain que ce n’était pas des hallucinations même s’il n’avait pas vraiment de doute là-dessus. « On t’a piqué un bouquin ? Je vais t’aider à le chercher si tu veux.» Sûrement qu’il fallait regarder plus en l’air qu’autre chose… et il espéra qu’un des lutins ne lâcherait pas un énorme livre sur la tronche de quelqu’un sinon ça risquait de faire mal…. Mais visiblement ledit livre, elle l’avait déjà repéré. Tant mieux, il préférait ça… Sa camarade avait d’ailleurs bientôt la parole, il fit une petite moue et hésita sur la réponse à fournir. Il pouvait lui mentir et affirmer qu’il n’y avait rien entendu histoire qu’elle n’ait pas envie d’enquêter, ou de chercher le coupable…. Mais en même temps ce n’était pas forcément lui rendre service surtout qu’il était certain de mentir comme un pied et cela se verrait de suite qu’il ne disait pas la vérité … Vrai ou faux dilemme ? Il se mordilla un instant la lèvre et finalement se décida « J’te crois, il me semble avoir entendu des rires aussi… sans voir personne ! Mais bon, il doit il y avoir un petit plaisantin, c’est pas bien grave…» Il haussa un peu les épaules comme si ce n’était pas bien grave, il avait envie de lui proposer d’aller ailleurs pour bosser mais ça ferait peut-être encore plus louche . Il inspira et tenta de reprendre « Allez viens, on va retourner à ta table et continuer de bosser… il passera peut-être à quelqu’un d’aut…» il se coupa net dans sa phrase à moins d’un mètre d’eux un livre venait de tomber du « plafond » ou du moins ça donnait cette impression. « Il pleut des livres maintenant ? c’nouveau j’avais jamais vu ça ahah.» Le niveau de gênance de cette pseudo plaisanterie ? Ouais, énorme. Beaucoup trop grosse et il se demandait vraiment pourquoi est-ce qu’il avait ouvert la bouche…

Le regard de Tim n’avait rien de méchante, il n’avait fait que résumer les faits avant de me proposer son aide, mais je n’avais pu m’empêcher d’avoir une seconde de battement, d’incertitude. Pas que je doutais des paroles de son camarade, non, elles ne laissaient pas de place au doute. Non, le problème, c'était le fait qu'elle me renvoyait l’impression de n’avoir été excédé que par un jeu enfantin et sans réelle conséquence. Avais-je réagi avec exagération ? Peut-être, mais l’agacement avait fait son œuvre. Avais-je l’impression d’être un enfant qui prenait compte qu’elle avait mal géré son excès de sentiment ? Un peu aussi. « Un, puis trois, puis de nouveau le premier… » Oui, j’avais besoin de me justifier, non, il n’avait rien demandé, mais j’avais besoin de montrer que je ne m'agaçais pas que pour un seul petit livre subtilisé dans un contexte probablement humoristique. Humour que j’avais un peu de mal à cerner, pourtant, je ne m'estimais pas dépourvue de ce dernier. Dernier livre en main -ou premier, tout dépend de comment l’on conte cette histoire- je me confiais à Tim sur le fait que j’avais entendu un rire dans les parages, mais que je n’avais pas pu en trouver l’origine. Tout-le-monde semblait concentré sur son travail, personne n’avait donné l’impression d’avoir mis son travail entre parenthèses le temps d’une blague. L’impression était étrange et je n’avais pas ménagé mes mots à mon interlocuteur en lui expliquant qu’il avait le droit de me prendre pour une folle. Il aurait pu rire de moi, mais au contraire, il m’assurait avoir entendu pareil rire, me rassurant un peu dans ma folie. Peut-être était-ce juste pour que je ne me sente pas atteinte de folie, je n’en savais rien, mais je lui étais gré de sa réponse. Je lui souriais alors qu’il dédramatisait l’événement en parlant d’un petit plaisantin. « Oh, certes, il y a bien plus grave, j’en ai conscience, mais à jouer avec mes nerfs, je finis par m’agacer. » Un peu, vite, tandis qu'il n’y a rien de grave, car oui, il existait bien des événement plus grave que quelques livres déplacés. J’en avais bien conscience, j’avais vraiment exagéré. Encore une fois, je devais à Tim la gentillesse de ne pas remuer le couteau dans la plaie, puisqu’il m’invitait à oublier le tout en retournant m’installer à ma table pour se remettre à bosser. Sa phrase pleine de bonne attention fut interrompue par une chute de livre à moins d’un mètre de nous. Réflexe a la con, je levais les yeux pour voir d’où il pouvait tomber. Rien, nada, il n’y avait que le vide entre nous et le plafond, pourtant, il provenait bien de quelque part et il semblait être tombé droit. Alors que je fixais le plafond puis le livre l’un après l’autre en espérant comprendre, j’entendais Tim faire de l’humour, même s’il ne paraissait pas vraiment à l’aise avec l’exercice. « Apparemment, ce qui est inquiétant dans le phénomène, c’est que si tu le prends sur la tête, à mon humble avis, tu t’en sors moins bien qu’avec de la pluie. » Et je me retenais de faire un commentaire sur le fait que ça abîmer les livres, chose qui me provoquait tout de même un pincement au cœur. J’hésitais un instant à récupérer le livre sur le sol, mais ayant toujours quatre livres dans les bras, je me disais que l’exercice pouvait s’avérer compliqué. Il était étrange de constater combien mon esprit préféré se concentrer sur comment récupérer le livre plutôt que de chercher à savoir comment il avait fini là, débarquant de nulle part.

Est-ce qu’il n’avait pas été trop rude dans sa façon de penser ? Il n’espérait pas en tout cas. Il n’avait pas voulu se montrer méchant ou médisant mais il voulait juste …. Disons essayer de lui remonter le moral, dédramatiser le tout pour éviter qu’elle ne se pose trop de questions sinon il craignait que ça finisse vraiment mal. Elle semblait le genre de femme très curieuse, qui serait capable d’enquêter, de fouiller, de chercher et il n’avait pas envie qui lui arrive des bricoles si elle finissait par tomber sur les mauvaises personnes. Elle se justifia et cette fois, il se contenta d’acquiescer doucement ne sachant pas bien quoi répondre en conséquence. Oui, il essayait de la rassurer comme il le pouvait, allant même jusqu’à dire qu’il avait lui aussi entendu des rires, ce qui n’était pas non plus un mensonge ; il oubliait peut-être juste quelques détails pour le bien-être de la jeune femme. Allez faite que ça marche, il ne demandait pas grand-chose d’autres… Bientôt d’ailleurs, elle avait repris la parole, arrivant tout juste à ne pas grimacer. Elle semblait prendre la chose à cœur et se doutait que les « plaisanteries » allaient continuer… «Ouais je comprends …. » Whoaw, c’était pas avec  cette phrase qu’il allait faire avancer les choses lui, mais franchement pour l’instant il ne voyait pas bien ce qu’il pouvait rajouter. .. Alors au pif … « … mais je crois que c’est ce qu’il cherche, plus tu leur apportes de l’attention, plus ça les amuse, non ?» C’était loin d’être génial, mais au moins c’était quelque chose qui devait vraiment lui parler un minimum, quelque chose de logique.

Bientôt, espérant clore ainsi le sujet, il lui avait proposé d’aller s’asseoir et de retourner bosser tous les deux comme si cela allait pouvoir changer quelque chose à la situation ; mais une fois assis il espérait qu’ils seraient moins des cibles et il pourrait peut-être avoir un œil sur les affaires. Déjà dans la théorie c’était une idée très moyenne alors dans la pratique il doutait que cela fonctionne… Cette question, il ne se la posa pas bien longtemps car bientôt un livre était tombé sur plafond…. Enfin du moins ils avaient eu cette impression. Bordel ! Il ne savait plus trop comment s’en sortir alors il tenta la carte de l’humour. Une grosse connerie vu qu’il n’était pas franchement des plus doués là-dedans… Heureusement, Eireen semblait avoir un humour un peu meilleur, il rigola un peu avant de se dire que ce n’était pas forcément dit sur le ton de la blague et il se sentit encore plus con. Ouais ce n’était pas gagné tout ça …. Histoire de gagner quelques instants, il se baissa pour prendre le livre, le tourna un peu dans tous les sens comme pour vérifier que tout allait bien… Malheureusement à présent il allait devoir ouvrir la bouche « Ouais, c’est vrai que je crois que je préfère encore me prendre la pluie dehors que ça … On a eu de la chance quand même ! On aurait pu être assommé, t’imagines toi, raconter ça aux ambulanciers ? Il s’est fait assommer par un livre tombé d’on ne sait où… c’pas hyper crédible, personne ne te croirait.» Silence. « On a de la chance, il a pas souffert, tu sais à quoi ça me faut penser ces livres volant à Pagemaster, je ne sais si tu connais ? C’est un film assez vieux… enfin dans les années 90 quoi !» Hey, cette fois, il avait une transition qui ne semblait pas trop mauvaise n’est-ce pas ? il était plutôt content de lui !

L’agacement ou la lassitude avait dû marquer ma phrase ou bien la phrase en elle-même avait traduit ses deux sentiments. Dans tous les cas, voilà que Timothy était en train d’adoucir la situation en signifiant simplement qu’il comprenait ce que je pouvais ressentir. Oh, il avait utilisé une phrase bien plus courte, mais c’était l’idée qu’il souhaitait émettre. Comme quoi parfois, il n’y avait pas besoin de tant parler que ça pour se faire comprendre de la personne en fasse. Oui, parfois, ça pouvait mener à des confusions, mais pas là, pas aujourd’hui, il était simple de savoir ce qu’il comprenait puisque j’avais clairement exprimé mon agacement quelque temps plus tôt. Voilà qu’il reprenait la parole pour supposer que mes assaillants recherchaient justement à s'amuser de mon attention. « Ça, je n’en ai pas le moindre doute. Les ignorer serait certainement la solution, mais si j’ai récupéré ces bouquins dans les rayons pour les mener à la table, c’est parce que j’en ai besoin. Je travaille sur mes cours et les livres sont parfois une source plus fiable qu’Internet. » Tout en parlant, j’avais désigné les livres que je tenais toujours en main avant de tourner la tête vers l’ordinateur qui était posé sur la table quelques mètres plus loin. « Et puis, il y a des lieux pour s’amuser et d’autre pour étudier. Je parle peut-être comme une vieille mégère, mais on ne s’amuse pas dans une bibliothèque. » Non, c’était un lieu d’étude et de silence ou les conversations se menaient à voix basse, comme nous le faisions en ce moment. C’était ainsi que fonctionnait le monde dans les temples de livre et ça me convenait. Car même si j’étais la première à vouloir m’amuser, je me réjouissais de pouvoir parfois trouvé un lieu calme juste pour étudier.

L’incident passé, Tim m’incitait à retourner m’asseoir pour reprendre mon travail. Livres récupérés, je ne pouvais qu’approuver l’idée. Pourtant, notre résolution fut stoppée net par la chute d’un livre à quelques pas de nous. L’atterrissage avait été net, le livre était tombé comme une masse, il ne s'était pas ouvert, par retourné, il était arrivé dos au sol et semblait ne pas avoir souffert de son voyage dans les airs ou de son atterrissage sur le sol. Une fois que Tim l’eu récupéré au sol et donc rapproché de nos regards, le constat était le même. L’étudiant se mettait alors à imaginer comment il pourrait décrire l’accident s’ils avaient reçu le bouquin sur la tête. Si je l’entendais parler rapidement, évoquer un vieux film avec des livres qui volaient, je restais bloqué un instant sur les paroles qu’il avait prononcées juste avant : un livre tombé d’on ne sait où… Car oui, le livre était tombé de nul par, nous étions entre les tables, il n’y avait pas d’étagère en hauteur duquel il aurait pu tomber, il n’y avait pas non plus de balcon au-dessus de nos têtes d’où il aurait pu être lâché -intentionnellement ou non-. Non, ce livre ne pouvait provenir de nulle part au-dessus de nous, pourtant nous l’avions vue tous les deux s’écraser devant nous. Les paroles de Tim avaient confirmé ce que mon esprit ne voulait pas voir : ce n’était pas normal. « Des livres qui volent ? Non, je ne connais pas, ça m’aurait marqué si j’avais vu une telle chose. » Quoi ? Mon esprit avait beau s’interrogeait, il avait bien conscience qu’il ne valait mieux pas le faire à voix haute. J’étais peut-être pleine d’incompréhension, mais pas au point de passer véritablement pour une dingue

Est-ce qu’il avait l’impression qu’elle lui ressemblait en cet instant sur beaucoup de points ? Très certainement. Lui aussi pensait un peu de la même façon et quelque part, même s’il essayait de ne pas trop le montrer, alors il ne comprenait que trop bien la colère d’Eireen, il essayait néanmoins de l’amoindrir un peu par ce qu’elle n’aurait jamais gain de cause. Au contraire, si certains l’entendaient continuer à parler comme ça, ils pourraient peut-être se faire un malin plaisir à l’emmerder encore plus et il n’avait pas envie que cela arrive à la jeune femme. Possible qu’il soit encore un peu trop parano, et qu’il voyait le mal partout. Il soupira doucement et chercha ce qu’il pouvait bien répliquer à cela. Silence, pendant encore quelques instants avant qu’il ne se décide de répondre «C’pas faux, après, il y a certaines sources qui sont plus fiables que les livres, parfois ils ont tendance à être un peu obsolètes tandis que sur le net, c’est mis à jour beaucoup plus facilement. » Il haussa les épaules et ne tarda pas à continuer « Mais tu as raison, il y a beaucoup de choses fausses, erronées et des fois on ne le remarque pas.» Il grimaça un peu, mais il était certain de lui pour ce qui concernait la  source. Il y avait des sites très fiables, des recherches, des thèses pour pas mal de sujets, notamment en science par exemple. Après, si on voulait trouver quelque chose de très spécifique, effectivement, ce n’était pas toujours certain que l’on puisse le voir sur lesdits sites fiables. « Et je suis d’accord avec toi, c’est un lieu qui doit rester calme…» Il aurait bien rajouté un « mais », seulement il n’avait pas de contre argument. Elle avait tout simplement raison à ses yeux.


Tout aurait certainement pu se passer de manière beaucoup simple si on un foutu livre n’était pas tombé du ciel comme par magie. La grosse merde, en quelque sorte. Il soupira doucement mais avait réussi quand même à sortir quelques excuses plus ou moins bonnes, et essaya de plaisanter comme il le pouvait. Il avait donc dévié sur Pagemaster vu que c’était la seule chose qui lui venait en tête. Il espérait vraiment qu’elle l’avait déjà vu et fut déçu lorsqu’elle lui fit comprendre que non. « Il faudra que j’te le montre si tu veux… Bon c’est plutôt pour les enfants… mais tu comprendras peut-être ce que je voulais dire par là.» Oui tu noies le poisson comme un pied mon grand. Est-ce qu’il venait de l’inviter chez lui sans se rendre compte ? Ouais, en quelque sorte mais pour l’instant, il n’avait que moyennement réalisé cela et essaya de se focaliser surtout de se sortir de ce bourbier sans nom. « J’taurais bien dis c’est magique, mais on sait que les magiciens ont des « trucs » si ça se trouve c’est une caméra cachée… ça pourrait tout expliquer tu ne crois pas ?» Magnifiques rames Tim. Magnifiques.

Faire des recherches était un peu la base des études. Êtres sûrs de ses sources était essentielle dans ce point essentiel, c’était l’une des raisons pour laquelle je me réfugiais assez souvent dans les bibliothèques avec mon ordinateur. Oh, certes, j’avais Internet, mais parfois, l’on se perdait si facilement dans la masse d’information que l’on pouvait y trouver que je me trouvais plus rassuré à consulter des livres bien réels, j’avais soulevé ce point auprès de Timothy lorsque celui-ci énoncé que le problème des livres, c'était qu’il pouvait être erroné avec l’évolution des connaissances. « Pas faux, surtout en ce qui concernait les sciences et médecines, mais ce qu’il y a bien avec l’architecture, c’est que même si elle évolue, une fois construit, le bâtiment ne peut pas vraiment avoir changé la manière dont ils ont été construits. » Logique, pragmatique et pratique, c’était ça les mathématiques. Seules les manières de faire changeaient, évolué suivant les technologies. Un bâtiment construit aujourd’hui n’était pas fait de la même manière que l’un de ceux qui avait été édifié, il a une centaines d'années environ et encore différemment que cent ans plus tôt. Le progrès de l’humanité se voyait dans beaucoup de choses, mais l’architecture était l’une des traces qui restait le plus dans le temps. « Encore un peu, et bientôt, nous serons de vraies bibliothécaires aigries… » Un sourire de ma part alors que nous étions en train de parler du fait qu’une bibliothèque devait être silencieuse. « Pourquoi imagine-t-on les bibliothécaires toujours aigries ? » C’est vrai ça ? D’où ça venait cette caractéristique que l’on imaginait quasiment de paire avec le rôle d’organiser, ranger et trier une bibliothèque.

Mon esprit apaisait, après, ses quelques échanges avec Tim ça aurait pu s’arrêter là, si un livre n’avait pas manqué de nous assommer. Cette chute impromptue nous permit d’exploiter une autre conversation. En effet, Timothy avait fait le choix de partager cette expérience avec un film qu’il avait vu. « Ce n’est pas parce qu’il est d’abord intéressé aux enfants que nous ne pouvons pas le regarder. J’en serais ravie. » Je regardais mon amie en souriant. J’avais toujours plaisir à découvrir quelque chose de nouveau alors si en plus ça parlait de livre, j’étais encore plus partante. Pensant à cette idée, j’en avais oublié l’espace d’un instant de chercher d’où avait bien pu tomber ce livre. Tim, lui, ne semblait pas avoir oublié puisque le voilà à présent en train de poser une nouvelle réponse aux questions qu’aucun de nous n’avait posé à voix haute. « Caméra cachée ? » Oui, peut-être. « Dans une bibliothèque ? » C’était un peu étrange, pourquoi une telle chose dans un tel endroit. Je levais une nouvelle fois les yeux pour voir si je pouvais percevoir quelque chose, mais se Tim avait raison, ils avaient certainement caché les mécanismes. C’était logique, c’était possible, une illusion pouvait vite être créée, comme avec des miroirs pour avoir un exemple. « Ouai, possible. » Plus plausible que la magie en tout cas.

Il acquiesça doucement, ils se comprenaient plutôt bien et ça restait agréable d’échanger avec elle. Il lui fit un petit sourire avant de répliquer « C’est certain, c’est bien comme ça que je l’imaginais, dans ton domaine ma…. Problématique est un peu moins vraie que dans d’autres domaines, mais je suppose qu’il doit toujours il y avoir de nouvelles découvertes, non ?» il était vraiment curieux sur le sujet qu’il ne connaissait pas du tout, ce n’était pas quelque chose qui l’intéressait en temps normal ; peut-être qu’elle allait pouvoir lui apprendre deux ou trois choses intéressantes sur ce sujet-là. Tim avait toujours été du genre aimer apprendre, retenir sur la plupart des sujets. Après tout, l’architecture aussi évoluait dans le temps, mais l’ancien ne se démodait pas trop…  Il soupira doucement avant d’avoir un très léger rire discret sur sa nouvelle question sur la bibliothécaire. Il haussa un peu les épaules, il n’avait aucune idée de pourquoi on pensait à ça. « J’aurais même dit, qu’on les imagine toutes avec beaucoup de chats voire un châle sur le dos… Mais le pourquoi, je ne sais pas ?» Il haussa les épaules « Peut-être par ce que les gens sont stupides et qu’ils ne comprennent pas les gens qui préfèrent être seul et qui aiment lire, et comme tout est sujet de moqueries et peut-être qu’il y a quelques années, il y avait beaucoup de personnes proches de la retraite…. Et bien voilà comme né un mythe ?» Il se passa une main dans les cheveux avant d’ajouter « Perso, j’ne les trouve pas aigries… Ptet une de temps en temps, mais comme dans tous les métiers.» Bien sûr,  en réalité il n’en savait vraiment rien… mais c’était quand même plus fort que lui.

Il avait ensuite eu le « problème » du livre rebelle, et le pauvre Turner essayait de faire comme il le pouvait pour noyer un peu le poisson et on pouvait dire qu’il ramait vraiment beaucoup. Heureusement Eireen était quand  même bon public ce qui faisait qu’il ne se prenait pas totalement des murs même s’il y avait quand même certainement quelques incompréhensions. « C’est parfait, je nous ai donc trouvé la prochaine sortie ! » tenta-t-il de plaisanter… Et il avait continué dans un pseudo-délire juste pour continuer à…. Cacher ce qui se passait ici. Il ne savait plus comment faire, quoi dire, alors il avait dit un truc absurde mais qui pourrait marcher. Il fallait juste espérer qu’en se réinstallant, ils pourraient continuer de travailler tranquille et que le lutin irait voir un peu plus loin ou serait gérer comme il le fallait. Il se contraignait à ne pas regarder n’importe où, partout, pour voir s’il était pris en charge par les sorciers la Créature. « Ouais, j’sais, j’vois juste pas aucune autre solution, enfin bon, on va faire comme si de rien n’était…» Il s’était donc réinstallé comme il fallait….

Réussite : Pour l’instant tout à l’air de nouveau calme dans leur coin.
Echec : Le lutin revient vers eux pour un de nouveaux désastres.

« Oh oui, il y a toujours du nouveau. On monte toujours plus haut, on fait toujours plus impressionnant. Aujourd’hui, on n’aurait certainement pas construit le Palais de Westminster comme il a été fait à l’époque. En fait, on l’aurait même carrément dessiné autrement. En parlant du Palais, lui, est un parfait exemple de l’évolution de l’architecture. Bah, pas le bâtiment en soi, mais son système de chauffage. Ce dernier à évoluer plusieurs fois au cours des années qui sont passées et des évolutions technologiques. Donc, en effet, si tu prends un livre un peu trop vieux, tu n’auras pas toutes les dernières informations concernant le bâtiment. Par contre, Big Ben, elle se règle toujours de la même manière malgré le temps qui passe. » Oui, j’étais peut-être partie un peu loin, mais j’avais réalisé au cours de mes paroles que finalement, même les vieux bâtiments peuvent changer, d’une certaine manière. À sa construction, le système de chauffage du Palais de Westminster était révolutionnaire et intelligent. Aujourd’hui, on le trouverait plutôt dangereux et peu efficace. Le temps passé, les technologies évoluaient, les manières de faire aussi et parfois, il nous fallait actualiser certains bâtiments. Des livres, nous passions aux bibliothécaires. Pour une fois, la conversation était plutôt logique, mais pour combien de temps encore ? « C’est une théorie qui se tient, je pense que ce mythe n’est pas si vieux que ça. Le temps où il n’y avait pas de radio, ni de télé pour se distraire n’est pas si ancien que ça. Les livres avaient alors une super cote à l’époque. Du coup, l’on peut aussi prendre en compte que la jeunesse et certainement à l’origine de cette idée et peut-être même la télévision en la véhiculent. » Oui, je réfléchissais véritablement au problème de l’image d’une bibliothécaire. « Alors, de mon côté, j'ai jamais vérifié si elle avait des chats par dizaine au domicile, mais oui, de manière générale, je les trouve serviables et ouvertes. Bon, je ne cache pas que je suis tombé une ou deux fois sur des moins aimables. Mais ça, je peux le dire pour un peu près tout. » Il faut de tout pour faire un monde, point que j’avais déjà évoqué lors de notre dernière conversation.

La conversation fut par la suite interrompue par un livre volant ou plutôt tombant. Ce fut l’occasion pour Tim d’évoquer un dessin animé avec des livres qui volaient. Il faut dire que nous étions plutôt bien dans le thème. S’il avouait que c’était essentiellement pour les enfants, j’étais tout de même assez intrigué pour savoir de quoi pouvait bien parler ce film. « Parfait, il nous reste plus qu’à trouver une date et des popcorns. » Bon, aussi de déterminé ou parce qu’il nous faudrait un écran et de quoi lire le film, mais ça se serait après avoir trouvé une date. Faisons les choses dans l’ordre. « C’est bien ça, faire comme si de rien n’était… » Retournant m’asseoir à la table sur laquelle était toujours posé son ordinateur, je posais mes trois livres près de ce dernier. Oui, bien sûr, j’allais faire comme si de rien n’était… Pour le moment en tout cas.

Une chose était sûre, elle était vraiment passionnée par ce qu’elle faisait, il n’y avait aucun doute là-dessus ! Il l’écouta attentivement et essaya de bien comprendre et d’imaginer tout ce qu’elle lui racontait afin de ne pas lui poser trop de questions stupides. Il ne savait pas trop comment l’architecture fonctionnait exactement, comme beaucoup, il avait surement des idées déjà toutes faites. Et il voyait plus ce qu’était un architecte d’intérieur que ce pouvait faire les autres. Combien étaient vraiment connus et faisaient de grandes et belles bâtisses ?  Probablement très peu, du moins au cœur de Londres. Il se passa bientôt une main dans les cheveux avant d’ajouter « J’crois que tu m’as un peu perdu… Je ne sais pas du tout de quel système de chauffage tu parles par exemple. D’solé.» C’était toujours un peu le souci lorsqu’on était pas sur la même longueur d’onde ou qu’un des participants avait un sujet d’intérêt si spécifique que les autres ne pouvaient pas du tout le suivre, et était sincèrement désolé pour Eireen, par ce qu’il ne pouvait pas la suivre dans ce qu’elle racontait.

Heureusement, niveau radio - télé - livre, il s’y connaissait un peu plus..  tout comme en bibliothécaire un peu aigrie… enfin, non dans cette vision qu’il essayait d’expliquer même s’il la trouvait assez fausse. Gamin calme qui adorait lire, généralement il était plutôt apprécié de ces Dames qui se comportaient donc bien avec lui. La théorie de sa nouvelle amie était aussi tout aussi intéressante. « Ouais, mais en étant aigrie, ça n’aide pas à faire revenir les gens dans les bibliothèques… et puis avec amazon et compagnie de nos jours ça fait pas mal de concurrence aussi ! Tout arrive chez nous sans qu’on ait à se déplacer… Pour les « petits » lecteurs c’est certainement plus rentable. » Ou pas, il n’en savait trop rien mais c’était quelque chose qui lui semblait quand même logique. « Bon du coup, on est aussi d’accord sur ce genre de points, c’est plutôt cool.» Quelqu’un avec qui il semblait s’entendre, qui avait des centres d’intérêts un peu communs, alors oui, il était content de l’avoir rencontré la dernière fois… et puis cela lui laissait un peu plus le pied dans le monde Moldu. Pas de magie, de baguettes, Poudlard ou de Supérieur ! Casier vierge là-dessus, et quelque part, il en avait aussi besoin !

Et concernant le film… « Une date et des popcorns ? Ah ouais ! Bon les popcorns c’est facile à trouver… La date, ça dépend, tu as un emploi du temps de ministre ou tu es du genre à avoir pas mal de temps pour toi ?» Et maintenant qu’ils étaient réinstallés ils espéraient tous les deux que les choses iraient pour le mieux et la jeune femme semblait vouloir faire comme lui,  faire comme si de rien n’était. C’est ainsi que l’un face à l’autre, ils s’étaient remis à écrire. Tim n’était pas franchement le plus zen possible, mais au bout d’une dizaine de minutes les choses semblaient s’être calmées, il se dit qu’un sorcier avait peut-être pris les lutins (le ?) en charge. Il avait pu avancer un peu dans son travail, mais en levant les yeux, un moment plus tard, il remarqua que de nouveau un livre semblait tomber de nulle part . Il déglutit avec difficulté. « Hey, Eireen, tu ne voudrais pas qu’on aille se prendre un starbucks plutôt ?» fit-il pour tenter de détourner son attention et la faire sortir avant que les choses ne puisse dégénérer…

Il avait fallu que Timothy me dise être perdu pour me prendre compte que j’étais partie un peu loin dans ma réflexion, surtout à voix haute. Parfois, il valait mieux résonner dans son esprit, ça évitait de conduire les gens qui nous entourent au milieu d’un labyrinthe sans carte pour se guider. « Ne sois pas désolé, c’est moi qui devrais l’être, j’ai parlé de tout sans vraiment expliquer. J’ai les liens dans ma tête, mais aux dernières nouvelles, tu n’y es pas, donc tu ne peux pas les avoirs. » Je lui souriais. « Pour faire simple, lors de sa construction, le Palais de Westminster avait un système de chauffage révolutionnaire, mais depuis, il a été changé plusieurs fois, parce que la technologie à évoluer. Et ce qui était révolutionnaire à l’époque, est dépassé aujourd’hui. » Et occasionnellement même considéré comme extrêmement dangereux. « Mais l’architecture du bâtiment n’a pas bougé pour autant. Ils ont utilisé les anciennes installations pour y mettre les nouvelles. » Bon, après, on pouvait chipoter sur ce point. Certains diraient que les plans ont tout de même évolué au vu de cette nouvelle installation. D’autre clamerait que les murs sont toujours au même endroit et que c’était juste une adaptation des lieux. Moi, j’étais de ceux qui pensaient que l’architecture de base n’avait pas changé. On avait peut-être rajouté des tuyaux pour le chauffage, mais le bâtiment tenait toujours de la même manière.

Quelques minutes, plus tard, nous étions partis dans un débat sur l’image des bibliothécaires dans l’esprit des gens, mais nous étions surtout à la recherche de l’origine de cette image et ses conséquences. « Ah, c’est sûr qu’aujourd’hui, on peut se fournir beaucoup plus facilement en livre. Plus besoin d’aller jusqu’à une bibliothèque ou encore une librairie, mais il y a des conseils qu’Amazon et autre ne peuvent pas donner. Car même si c’est bourré d’algorithmes qui se basent sur ce que tu as déjà acheté, ils ne peuvent pas savoir si tu as aimé ou non… Alors qu’avec un bibliothécaire, tu peux papoter et elle peut te conseiller par la suite. » Par pour autant que je le faisais, mais je savais que j’avais cette possibilité. Et puis les rayons d’une bibliothèque étaient rangé de manière pratique, par thème. Lorsque je recherchais un livre sous Internet, j’avais parfois beau essayé de sélectionner une catégorie, je finissais toujours par tomber sur autre chose. « Oui, c’est plutôt cool. » Je souriais à Tim qui avait fait la réflexion qu’il était sympa qu’on soit en accord sur quelques points.

Quelques livres nous tard, voilà Timothy qui déclarait qu’il était facile de trouver des popcorns avant de me demander si j’avais un planning de ministre. « Je suis du genre à me plaindre qu’il y ait pas assez d’heures dans une journée, mais c’est surtout parce que je veux faire trop de choses. » Je soulevais les épaules pour accompagner mes paroles. « En résumé, ça ne devrait pas être trop compliqué. Il faudra que je te passe mon numéro, ce sera plus facile pour s’organiser. » Non, car s’il fallait attendre que l’on se croise encore quelque part par hasard, nous n’étions pas près de pouvoir regarder ce film.
C’était sur cette observation que nous avions essayée de nous reconcentrer sur nos travaux. Je dis essayer, puisque finalement, mon esprit vagabondait, et de temps à autre, je regardais en direction du plafond pour essayer de voir par quel système le livre avait pu atterrir devant moi. J’avais beau vouloir ne pas m’éterniser sur ce sujet, ce dernier se promenait toujours dans mon esprit. Je tentais un retour à ma lecture lorsque la voix de Tim résonnait de nouveau à mes oreilles. « J’approuve cette idée, de toute manière, je n’arrive pas à me remettre dedans. Je travaillerai plus tard. » Tout en parlant, je m’étais levé et avais récupéré mon sac sur la chaise pour y placer mon ordinateur et mes notes. Je reprenais les trois livres sous la main. « Il faut juste que je fasse biper les livres. » Entendait par là qu’elle devait faire enregistrer leur emprunt. « Tu en emportes toi aussi ? »

Est-ce qu’il lui en voulait ? Pas le moins du monde. Il était un peu pareil, parfois, avec des sujets qui le passionnaient, alors il n’allait pas émettre le moindre jugement, il avait juste voulu lui faire comprendre qu’il ne suivait plus grand-chose de la discussion histoire qu’elle ne s’étonne pas trop qu’il ne réponde pas en long, en large et en travers. Ici, Turner commençait à être un perdu, il faut bien l’avouer, et il préférait le dire clairement quitte à passer pour un abruti. Il se sentait désolé pour elle,  il aurait tellement aimé pouvoir lui donner la réplique. Il eut un très léger rire lorsqu’elle parla de ce qui se passait dans sa tête « Ne t’en fais pas, je comprends totalement. Je suis même un peu pareil, des fois je parle et je me rends compte que trop tard, si c’est logique et clair dans ma tête pour les autres ça ne l’est pas forcément.» Au moins un point commun qu’ils avaient - encore un ?-. Il avait ensuite opiné un peu de la tête lorsqu’elle lui expliqua plus clairement cette histoire de chauffage et maintenant qu’il avait les tenants et aboutissants forcément que tout lui paraissait beaucoup plus clair. « Ok, merci pour les explications ! C’est vrai que vu comme ça, ça me semble logique ce que tu dis là..»

Un petit moment plus tard, ils étaient passés au débat sur les bibliothécaires et leur image pas franchement Jojo ! Le pourquoi du comment restait assez simple au final… du moins dans l’esprit des deux jeunes gens, mais ils n’étaient pas forcément d’accord avec le reste de la populace. « Comme le libraire, mais après, avec les réseaux sociaux et compagnie, tu peux aussi demander des avis sur des bouquins ou si tu as aimé tel livres lesquels on te conseillerait dans le même genre. L’avis sera peut-être moins éclairé sur celui de professionnels du métier, mais ça restera un avis de personnes qui sont peut-être plus proches de ta génération.» Il haussa les épaules, lui aimait bien les conseils des libraires (ou bibliothécaires), mais de temps en temps lire des commentaires de gens de son âge sur tel ou tel bouquin lui donnait aussi d’autres idées, d’autres arguments. Le mélange des deux lui plaisait donc plutôt bien… et puis si Amazon et compagnie continuaient à se développer certains métiers de livres risquaient d’être compromis et il trouvait ça fortement dommage. « Après nous, on a la chance d’habiter une grande ville, ça joue aussi. Si tu dois faire trente bornes ou plus pour avoir un livre, internet ça peut être mieux dans ces conditions.» C’était aussi important de le souligner ; c’était bien plus simple pour certaines personnes d’acheter sur internet par ce qu’avoir un commerce de proximité n’était pas toujours simple et acquis.

Et concernant l’emploi du temps de la jeune femme «Ouais, je crois voir ce que tu veux dire. » Même si lui n’était pas du tout comme ça, il pouvait comprendre le fond de ce qu’elle disait.  Il acquiesça doucement lorsqu’elle lui proposa qu’on elle lui donne son numéro et essaya de trouver déjà comment expliquer/raconter sa journée à Sovahnn. Comment est-ce que son amie allait réagir s’il lui disait qu’il avait eu le numéro d’une fille - pour se mater un film pour gamins- ? Hum. Il sentait les vannes arriver et pour peu qu’Enzo et Will soient en plus au courant… Quelque part, même si ça le gênait, ça l’amusait aussi un peu - vraiment quand ça venait des ces trois là-, par ce que ça restait bon enfant, par ce qu’il avait l’impression d’être intégré dans quelque chose. Bientôt le garçon lui avait proposé d’aller ailleurs - pour plus de sécurité chose qu’il ne vendit pas comme ça- et fut rassuré de voir qu’elle semblait plutôt d’accord et partante « Non, ça va ! J’ai eu les informations que je voulais, on peut aller emprunter tes bouquins et après… et bien à plus la bibliothèque.» Arrêt. « à plus la bibliothèque » ? Sérieusement ? pourtant le reste de la discussion s’était déroulé quand même pas trop mal … Il retint tout juste un soupir et accompagna Eireen, regardant un peu autour de lui, espérant que le lutin ne réapparaitrait pas avant qu’ils partent… Le Destin serait-il de leur côté ?

Logique dans un esprit, mais pas dans l’autre. Tellement banale, tellement normal, mais pourtant tellement récurant. Oui, il n’était pas rare de se retrouver face à quelqu’un qui ne vous comprenait pas parce qu’il n’avait pas tous les détails. Ce n’était de la faute de personne, puisque dans le premier esprit tout était clair, il avait tous les éléments, alors c’est sûr, il va être compris, mais non. J’étais dans cette situation face à Tim. Pour moi, c’était clair, je savais de quoi je parlais, je savais ce qu’il en retournait, de plus, j’étais dans mon élément. Un étudiant du même secteur que moi, m’aurait certainement comprit, mais Timothy étudiait autre chose. Ce n’était pas un blâme pour lui, mais je l’avais oublié l’espace d’un instant et ça avait créé un peu la confusion dans ses idées. Heureusement, ce dernier était sincère et je peux corriger grossièrement le tir. Heureusement, ce dernier était gentil et ne m’en garderait vraisemblablement pas rancune -en même temps, garder rancune pour ça, il fallait le faire-. Mieux que ça, il m’avouait que ça lui arrivait aussi par moment. « Pour tout te dire, je pense qu’on est loin d’être les seules. » Je pensais même qu’il devrait être plus facile de compter ceux à qui ce genre de chose n’arrivait pas. Et encore, je doutais qu’il y en avait.

Plus tard, une autre conversation se déroulait entre lui et moi. Et sur le sujet-là, nous avions tous deux à dire et nous semblions nous y connaître tous deux. Bibliothécaire fréquenté les libraires et tous deux cultivées la connaissance de livre. Connaissance qui était mise en concurrence par la modernité sous la forme de l’internet. « Je suis d’accord, il m’est déjà arrivé de me plier à ses avis. Mais j’ai tout de même parfois du mal avec ses avis par moment. Parfois, je trouve qu’il manque d’objectivité. Par exemple, un jour, j'ai lu sur un livre "C’est de la merde. À évité au possible." Pour le coup, j’avais lu le livre et je n’étais pas d’accord, mais ce n’était pas ça qui me dérangeait le plus, c’est juste que là, je n’avais pas plus d’information. Il n’avait pas aimé, c’est un fait, mais s’il avait développé, expliqué pourquoi, peut-être que certains lecteurs aurait pu se dire "Oui, il a pas aimé, mais il y a moyen que moi, j’aime", mais là, bah, il risque de décourager certaines personnes qui pourraient apprécier le livre. » Parce que oui, je pensais que tous les livres ne pouvaient pas plaire à tout le monde, c’était la même chose pour tout ce qui était culturel en général. Bon, après, soyons honnête, il y a des bides dans tout secteur, mais occasionnellement, c’était juste que certains sujets ne plaisait pas. En écriture, cela pouvait être aussi la manière dont c’était écrit. Au cinéma, cela pouvait être la manière dont l’histoire était montée, filmé… Tout ne pouvait pas plaire à tout le monde et de temps en temps, il ne fallait pas juste dire que c’était de la merde, mais dire que l’on n'a pas aimé.

La conversation sur les livres dérivait justement sur un film connu de Tim et pas de moi, mais il fut convenu qu’un jour, il nous faudrait corriger cette ignorance en regardant le film ensemble. Mon esprit n’allait pas plus loin, il aurait pu, d’entre d’autres situations, il l’aurait certainement été, mais aujourd’hui, je parlais avec Timothy et il était clair qu’il était juste une question de film. En-tout-cas, rien de plus ne me frôlait l’esprit. C’était donc dans cette ambiance que nous étions retournés à nos études respectives, mais il semblerait que l’un comme l’autres avions du mal à nous concentrer. Les disparitions et chutes de livre -décidément, il est souvent question de livre dans cette bibliothèque- avait bien trop perturbé mon esprit et probablement le sien aussi. Il fut de ce fait décidé -sous l’impulsion de Tim- de quitter les lieux, mais avant cela, je devais enregistrer mes emprunts. « C’est ça, à plus la bibliothèque et coucou la boisson chaude. » J’avais suivi le mouvement, mais je réalisais que ma phrase était assez étrange. Je ne me figeais pas pour autant, je me dirigeais déjà vers l’accueil pour emprunter mes bouquins. Pendant que l’agent scannait les livres, je sortais la carte et en profitais pour récupérer un bout de papier où je gribouillais mon numéro de téléphone. « Tien, avant que l’on oublie. Et pense à signer pour le premier message. Non, parce que je t’avoue, je me sens toujours conne et perdue lorsque j’envoie un "Qui es-tu ?". » Déjà, parce que j’avais l’impression d’avoir oublié un numéro et donc une personne, ce qui me désolé, mais surtout parce que généralement, je m’efforçais de chercher un moyen pour que la phrase soit le moins vexant possible pour mon correspondant pour finalement, généralement, finir sur un "Euh… Je pense que j’ai mal enregistré ce numéro, pourrais-tu me rafraîchir la mémoire s'il te plaît.".

Il opina doucement, c’était même certain, ils étaient loin d’être les seuls à parler en pensant être clairs alors que ça n’était pas du tout le cas. Combien de fois est-ce que ça lui était arrivé ? De nombreuses. Mais à vrai dire, c’était plus souvent lui qui ne comprenait pas les autres, déjà par ce que les sous-entendus et le second degré et lui ça faisaient deux ou trois - au minimum- et qu’il était bien souvent pas du tout en accord avec ce qui se disait comme s’il venait d’une autre planète alors bien souvent les discussions, les vraies, pas les plus basiques devenaient vite compliquées pour ne pas dire parfois un supplice. Souvent il n’osait pas bien le dire, si tous les autres comprenaient c’est que le problème c’était lui. Tim se gratta un peu la joue avant de reprendre la parole « Effectivement, je pense que ça arrive plus ou moins à tout le monde.»

Bientôt un autre débat les animait cette fois sur les bibliothèques, sites de vente en ligne et compagnie, et là encore ils semblaient quand même assez bien sur la même longueur d’onde ce qui lui faisait assez plaisir… ainsi que les avis/commentaires sur certains ouvrages. Tim avait essayé d’expliquer au mieux son point de vue, et là encore, ils semblaient quand même assez bien sur la même longueur d’onde, ce qui était toujours appréciable. « Il suffit de passer les commentaires qui ne sont pas argumentés, tout simplement ; Souvent certains parlent de la plume de l’auteur mais là aussi c’est assez subjectif, on a pas tous la même sensibilité aux styles d’écritures.» il haussa un peu les épaules avant de continuer « Mais, effectivement, ça peu décourager…. Tout comme souvent beaucoup mettent des notes négatives mais ne disent rien quand c’est positif, là aussi, il faut faire attention à la note globale mais au nombre de gens qui ont posté une note/un avis… ; enfin tu vois le truc ?» ca lui semblait plus que logique à lui… mais tout le monde n’était pas dans sa tête et avec sa logique un peu tordue. Par peur que lutin se repointe et qu’Eireen finisse vraiment pas se poser des questions gênantes, il lui proposa d’aller ailleurs, boire quelque chose dans un lieu calme  et continuer de parler tranquillement, enfin… parler n’était toujours pas vraiment son fort, mais même en le sachant la jeune femme semblait quand même partante pour le suivre… ce qui eut tendance à le rassurer un peu. Le temps qu’elle scanne ses bouquins, elle lui donna son numéro de téléphone sur un bout de papier prenant son téléphone, il le rentra de suite et lui envoya un message signé. « J’suis pas certain que c’était nécessaire mais au moins… et bien tu auras un message de ma part tu veux que je rajoute dans un autre message « rencontre bibliothèque cheloue  pour mémoire » ?» il plaisantait certes, mais quand même à moitié… Par ce que Tim, dans quelques temps, cela ne lui parlerait plus forcément trop à la jeune femme… au moins avec tant de précisions, elle devrait mieux remettre qui il était exactement. Il tenta de lui faire un sourire timide avant de reprendre « Mais plus sérieusement, ouais, je comprends, je crois que c’est assez, ça m’ait déjà arrivé. C’est vachement plus gênant quand tu oublies le prénom de la personne en même temps… en mode « je connais le prénom mais je ne sais plus à qui il correspond », enfin bref, on s’en fout, ça ne devrait pas trop nous arriver.» Ils purent partir pour se diriger vers un café proche.


Fini pour moi
(j'te propose qu’on s’en ouvre un nouveau avec le nouveau mois =D)

Passer les commentaires, tout simplement. Oui, je savais, oui, je le faisais, mais il y en avait tellement à passer. Parce qu’entre celui qui n’argumentait pas ou celui qui se contentait de seulement mettre une note, sans même un mot, il y en avait beaucoup d’avis à laisser de côté. Alors, soudainement, faire un tri dans les avis pour faire un tri dans les livres, ça pouvait être lassant parfois. De plus, comme venait de le souligner Timothy, occasionnellement, les gens ne s’exprimait que lorsque quelque chose leur déplaisait. « Toi aussi, tu as remarqué ça ? Les gens se plaignent plus souvent qu’il ne s’émerveille. » Pas tous, heureusement, mais assez souvent pour que cela se voie. Oui, vous les connaissait tous, ces gens qui attaquent avec tant de hargne et que lorsque vous cliquez sur le nom, vous vous rendez compte qu’ils ne savent faire que ça. Rien ne leur convient, rien ne les satisfaits, ils font que se plaindre, ils ne notent rien au-dessus de deux étoiles… Des personnes qui vous inspirent la joie quoi -non-. Donc, on disait, faire le tri pour avoir un avis le plus éclairé possible. Finalement, si Internet prenait de plus en plus grande ampleur dans le monde du livre, il ne semblait pas encore près à remplacer un bon bibliothécaire. Qui lui se chargeait de déjà faire le tri pour vous.

Plus tard, il n’était plus question de livre -à part pour l’agent d’accueil qui enregistrait les miens-, mais bien de numéro. Ceci était dû au fait que j’avais refilé le mien à Tim pour que l’on puisse échanger sans forcément attendre que l’on tombe l’un sur l’autre par la force du hasard. Non, parce que cette solution pour organiser une diffusion d’animé avec des pop-corn, c’était un peu galère. Même si l’on devait avouer que pour le moment le hasard avait bien fait les choses. « Non, t’inquiètes, ça, je le mettrai dans les notes de ta fiche d’enregistrement. » Je lui souriais, lui montrant que c’était bien sûr de l’humour. Si j’avais évoqué l’angoisse de ne pas savoir qui nous écrivait et de se sentir conne de demander. Timothy évoqué le fait de ne plus savoir à qui correspondait le prénom qui s’affichait sur le contact. J’approuvais, il est vrai que c’était gênant. Ça m’était déjà arrivé, c’était un cran au-dessus de la première situation en termes de malaise. C’était fou l’effort que ça demander de poser des questions discrètes pour essayer de déterminer d’où venait ce nom. « Je sais exactement de quoi tu parles. Mais, en vérité, tu es mon premier Tim, je vais retenir. Après, si on ne se parle pas pendant quelques années, je ne dis pas que ma mémoire tiendra. » Un nouveau sourire avant de quitter la bibliothèque, les livres dans le sac, en direction d’un café.

Fin de Rp pour Eireen