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Quand t'as l'désert à traverser, y'a rien à faire sauf d'avancer [Enzo]

 :: Autour du monde :: Grande Bretagne :: — Angleterre
Sam 3 Sep 2022 - 19:11
~Dimanche 25 septembre – Dans l’après-midi ~

Il y a des bonnes habitudes qu’il ne faut pas perdre. Ce matin-là, Julian avait pris le temps d’enfiler des vêtements amples et des bonnes chaussures avant de se rendre à la gare de Londres, un sac léger sur le dos ne contenant que le nécessaire : un pique-nique et une gourde remplie d’eau. Sa baguette aussi s’y trouvait, à vrai dire, elle avait failli partir sans. Avoir cet objet sur elle ne faisait vraiment plus partie de son quotidien pourtant, une petite voix lui murmurait à l’oreille qu’il fallait qu’elle s’y fasse, petit à petit. Cela ne voulait pas dire sauter de nouveau à pied joints dans le monde magique et se confronter à une violence qui lui donnait la nausée à sa simple évocation. Non, il suffisait peut-être juste d’arrêter de nier qui elle était, ce qu’elle était… Enfin, ces questions étaient déjà trop complexes pour cette matinée et Julian s’était contentée d’obéir à la petite voix sans aller plus loin dans le questionnement. Non, la seule chose à laquelle elle pensait vraiment c’était à ses amis canadiens qui auraient sans doute apprécié de l’accompagner. Elle avait donc glissé son téléphone portable dans une petite poche de son sac, se promettant de leur envoyer quelques clichés. Elle s’était faite discrète par messages depuis son départ mais se surprenait à penser régulièrement à eux. Sans tristesse, sans mélancolie, simplement, leurs visages s’imposaient parfois dans son esprit et elle les accueillait avec plaisir.

La gare était assez calme en ce dimanche matin, il faut dire Julian avait choisi de se lever tôt pour pouvoir marcher sans avoir à presser le pas pour le retour. Bien sûr, en tant que sorcière elle aurait toujours pu trouver un moyen de rentrer chez elle-même si elle tardait trop mais désormais, sa réflexion se faisait bien plus sous le prisme de la vie moldue. Elle s’était donc faufilée dans une rame presque vide, se plaçant à côté de la fenêtre pour profiter du paysage sous la lumière hésitante du matin. Il ne lui fallut pas plus d’une heure pour atteindre une zone bien différente de l’agitation Londonienne. A la sortie du train, elle fut saisie par la différence sonore. Le calme lui avait manqué. Elle ne prit que quelques secondes pour repérer le chemin à emprunter et se mit en route, n’écoutant rien d’autre que le bruit de ses pas sur le sentier.

Habituée à marcher depuis plusieurs mois, Julian n’avait pas vu le temps passer. Elle n’était pas perdue dans ses pensées, non, au contraire, c’était le vide dans son esprit qu’elle cherchait et qu’elle trouvait lors de ses marches solitaires. Même accompagnée, elle avait appris à ne plus entendre les voix parasites dans sa tête, à ne se concentrer que sur la faune et la flore environnantes. Ce qu’elle voyait ici n’avait rien à voir avec les paysages époustouflants qu’elle côtoyait au Canada mais cette campagne si familière avait un goût doucereux auquel elle goûtait avec plaisir. Elle appréciait tout particulièrement de voir les couleurs changer avec l’automne. Elle avait d’ailleurs fini par s’arrêter au pied d’un arbre, écoutant son ventre pour prendre son déjeuner. Elle était ensuite restée allongée quelques minutes alors qu’un léger vent s’était levé. Loin du tumulte du monde.

Au cours de l’après-midi, le sentier s’était rapproché de petits villages et à plusieurs reprises, Julian s’était retrouvée à arpenter les rues calmes des bourgades. Parfois, il n’y avait aucun signe de vie humaine, simplement des fenêtres entrouvertes desquelles s’échappaient une télévision lointaine. Parfois, des enfants faisaient résonner le pavé avec des ballons de foot. Julian avait détaillé chaque visage qu’elle avait croisé sans savoir vraiment ce qu’elle y cherchait : le secret de la tranquillité ? Ce fut au bout du troisième village qu’elle croisa le premier commerce ouvert. Un salon de thé dont les grandes vitres laissaient voir l’intérieur. Le décor semblait y être cosy et Julian s’en était approchée sans savoir si elle comptait réellement s’y arrêter. Mais elle se stoppa net. Seul, assis à une table. Il ne l’avait pas vue et son premier réflexe vu de se cacher alors que son cœur s’était soudainement accéléré. Elle savait qu’en revenant ici elle allait finir par les croiser. D’abord c’était le soulagement de se dire qu’ils étaient en un seul morceau. Puis cette peur étrange qui lui nouait le ventre. Comment devait-elle agir ? Elle avait peur de ces visages qu’elle avait vus si souvent dans ses cauchemars et pourtant, elle se sentait indéniablement attirée par eux. Alors, tremblant légèrement, elle poussa la porte du salon de thé.

Julian s’adressa directement au comptoir et commanda deux chocolats chauds ainsi que deux muffins à la myrtille. Un sourire se dessina sur son visage alors qu’elle attendait la commande. Aucune idée de la pertinence de son choix et l’idée qu’il ne puisse pas aimer ces derniers la faisait rire. C’était doux, ce rire intérieur qui se levait en elle. Elle fit signe à la tenancière du salon qu’elle amènerait elle-même la commande à la table. Attrapant le plateau, elle se dirigea alors vers celui qu’elle avait repéré de si loin. Avec ses cheveux blonds, lui n’avait pas dû faire le lien en la voyant de dos. Comment aurait-il pu ne serait-ce qu’imaginer ? Il avait le regard tourné de l’autre côté lorsqu’elle posa le plateau devant lui.

« Etrangement j’ai tout commandé en double et j’ai beau avoir un petit creux, je ne suis pas sûre de tout engloutir… Tu veux bien partager ? »

Oui, Julian avait préparé ces mots. D’ailleurs, elle s’était aussi empressée de poser le plateau de peur que ses tremblements finissent par vider les tasses de chocolats couvertes de chantilly. Ce serait dommage de gâcher. Lorsque son regard croisa enfin celui d’Enzo, elle crut défaillir et se laissa tomber sur la chaise en face de lui sans avoir attendu son autorisation, les jambes coupées. Une vague d’émotions étranges prenait place en elle. Un vieux réflexe refit alors surface : se cacher derrière un peu d’humour.

« Oui, c’est Julian c’est bien ça, je sais ça fait longtemps, je comprendrais que t’ais oublié mon prénom, sans ma chevelure flamboyante j’ai perdu un peu de charisme. »
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Mer 7 Sep 2022 - 11:29
« Vous revenez de vacances ? » Un sourcil arqué il ne comprend pas tout de suite l’allusion mais lorsqu’il croise le regard amusé de l’homme face à lui, la façon dont il détaille son visage, il percute enfin « Ah ! Oui. Mexique. » Pourquoi mentir ? Il a appris que pas mal de gens partent en vacances en septembre après tout. Face à lui ce n’est pas un sorcier, s’il fait attention à ce qu’il laisse filtrer il faut avouer qu’il en a pris l’habitude avec le temps. C’est devenu un réflexe, quelque chose d’instinctif ou presque « Basse Californie, pour faire de la plongée. » Et là encore, la vérité. Ça n’était pas pour les vacances mais pour le boulot, une semaine après être rentré il garde toujours un teint bien trop hâlé pour être celui de quelqu’un qui passe ses journées au Royaume-Unis – n’en déplaise à tous les chauvins du coin. Son accent Australien peut passer parfois pour un accent Anglais, Ecossais ou Gallois, ça aussi il l'a compris.
S’il n’a pas perdu son bronzage c’est bien parce que son quotidien à lui se fait désormais en Californie, dans une ville à taille humaine pas très loin de Los Angeles. Un compromis qu’ils sont parvenus à trouver avec Will, la folie de LA n’étant pas envisageable pour Enzo « Je n’y connais rien mais c’est sûrement plus agréable que sur nos côtes. » Un rire secoue les épaules de l’Australien, les deux mains posées sur le comptoir il secoue la tête pour confirmer les suppositions du négociant en bois.
Son petit ami dormait encore lorsqu’il s’est échappé discrètement ce matin – il y a de ça une demi heure à peine à cause du décalage horaire. Lorsqu’il rentrera il ne lui dira pas la vérité pour la simple et bonne raison que sa présence ici est un secret, une surprise pour Jackson. Dans dix jours ce dernier fêtera ses 21 ans, une grosse fiesta aura lieux chez eux mais c’est dans l’intimité de leur foyer qu’Enzo compte bien le surprendre avec ce qu’il est en train de bricoler en douce chaque fois qu’il en a le temps.

Un chat fait son irruption sur le comptoir et sort le jeune homme de ses pensées, si celui ci le renifle d’abord à distance avec méfiance il ne tarde pas à venir chercher des caresses. Lorsque l’autre homme revient dans la pièce un sourire amusé passe sur son visage, il porte avec délicatesse une belle branche d’environ trois mètres de long pour un diamètre de quinze centimètres. A peu de choses près « Je vous ai mis celui ci de côté, est ce que c’est que vous recherchez ? C’est du Hêtre. Un bon bois résistant. » Dans des gestes précautionneux et presque doux il dépose la branche, presque un tronc à vrai dire, sur deux tréteaux installés au centre de l’atelier. Enzo suit le mouvement et observe le bois avec attention, laisse glisser sa paume sur la surface, analyse l’angle des quelques branches plus petites qui forment un V au sommet. Déjà dans sa tête il visualise le projet final et n’a aucun mal à projeter la forme de ce tronc intégré dans ce qu’il a à l’esprit « C’est parfait. » Non, il n’est pas devenu expert, pas autant que Benjamin en tout cas, mais parce qu’il a toujours aimé bricolé et qu’il s’améliore de jour en jour il ne craint pas d’échouer « Vous voulez faire une bibliothèque avec, c’est ça ? » Il hoche la tête « Oui, dans une alcôve. Un mètre de profondeur, environ deux mètres de largeur. » Ses doigts pianotent le bois alors qu’il retrouve le regard de son interlocuteur « La hauteur est nickel. » Il devra peut être scier quelques centimètres mais elle rentrera parfaitement dans l’endroit où il a imaginé incorporer cette fameuse bibliothèque qu’il a commencé à fabriquer pour son homme. Il y mettra ce qu’il veut mais Enzo a réussi à lui trouver la collection complète d’une belle encyclopédie, de quoi nourrir son cerveau assoiffé de connaissance, capable d’avaler les données aussi facilement ou presque que ses ordinateurs « Vous avez ce qu’il faut en planches ? » Rapide calcul  « Normalement oui c’est bon, j’vais peut être vous en prendre une ou deux quand même au cas où. Ça servira toujours de toute façon. » Les deux hommes se redirigent vers le comptoir en poursuivant leur discussion « Vous travaillez dans l’ébénisterie aussi ? » Il se surprend à se dire que la confection de planches de surf s’en approche mais n’a pas envie de se lancer dans des explications où il pourrait perdre le fil. Fabriquer des surfs en Angleterre, plausible parce que des spots existent mais peu courant « Pas du tout mais j’aime beaucoup bricoler. J’ai appris énormément avec Benjamin. » Et pas seulement en ce qui concerne le bois.

¥

Perdu dans ses pensées il ne la voit pas entrer, pas plus qu’il ne capte cette odeur pourtant familière que ses capteurs olfactifs particuliers n’oublieront jamais. Pas elle plus qu’une autre, c’est ainsi, sa mémoire des odeurs est bien plus efficace que celle des visages ou des prénoms.
Posé dans un café en attendant que ce qu’il est venu chercher dans ce petit village anglais soit près il laisse son esprit vagabonder autant que son regard. La dernière fois qu’il a traîné dans un décor similaire c’était avec Alec, un souvenir doux amer quant au contenu de ce dont ils ont discuté. Il a envoyé un message à Caem en arrivant, lui proposant de le rejoindre pour passer un moment ensemble. Prévenu au dernier moment ce dernier n’était pas disponible mais ça n’est que partie remise ils le savent très bien tous les deux. Loin des yeux, pas loin du cœur, ça n’est pas comme s’ils ne se voyaient pas régulièrement.

Entre ses doigts une petite cuillère qui remue le café fumant dans la tasse juste devant lui, s’il la voit s’avancer vers lui ça que dans sa vision périphérique. Le moment où il capte vraiment sa présence est celui où elle dépose sur la table un plateau avec deux chocolats chauds et deux muffins « Etrangement j’ai tout commandé en double et j’ai beau avoir un petit creux, je ne suis pas sûre de tout engloutir… Tu veux bien partager ? » Son regard effleure d’abord les objets avant de remonter le long du corps de la jeune femme jusqu’à s’ancrer dans ses yeux. Là et seulement là il percute, l’odeur de la myrtille et du chocolat presque brutalement évincée par celle de Julian. Julian qui s’assoie rapidement face à lui et dont les battements de cœur résonnent dans sa cage thoracique « Oui, c’est Julian c’est bien ça, je sais ça fait longtemps, je comprendrais que t’ais oublié mon prénom, sans ma chevelure flamboyante j’ai perdu un peu de charisme. » Un rire passe ses lèvres, il a encore du mal à s’ancrer dans la réalité. Il y a des gens qu’on oublie par la force des choses, avec le temps qui passe. Ça n’est pas tellement qu’on les oublie, parfois il traverse vos pensées dans un souvenirs, une discussion avec quelqu’un d’autre, mais la vie vous éloigne sans crier gare « Ben merde. » Les premiers mots qu’il parvient à prononcer. Sans être proches comme ils peuvent l’avoir été d’autres personnes l’un comme l’autre l’amitié entre eux était une belle balade. Un truc un peu tombé de nulle part, des années à se côtoyer sans vraiment se calculer avant de se trouver des affinités. Est ce que c’est toujours là ? Pourquoi ça aurait disparu.

« Tu tombes bien, j’ai pas pris de p’tit dej avant de partir. » Oui, ici c’est l’heure du goûter, il le sait. Un sourire plus taquin étire ses lèvres, il fait claquer le bout de sa cuillère sur le dessus de la table en reculant dans le fond de sa chaise « Putain tu parles d’une surprise. J’suis content de te voir. » Là encore les probabilités pour croiser un visage familier n’était pas énorme et pourtant … S’il songe aux mauvaises rencontres qu’il pourrait faire ça ne dure qu’une seconde, la suivante il se lève et vient prendre la jeune femme dans ses bras pour la saluer dans une étreinte tranquille. Lorsqu’il se rassoit « Comment tu vas ? Qu’est ce que tu deviens ? » Un regard sur ses cheveux « Et t’en fais pas pour ta flamboyance, rousse ou blonde elle est toujours là. » Si le rire qu’il laisse échapper est un peu moqueur les mots sont sincères.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Jeu 8 Sep 2022 - 14:57
Pendant un an, Julian avait décidé de vivre loin de tout ce qui pouvait la rattacher à sa vie d’avant. Ce qui s’était déroulé à Poudlard l’avait marquée profondément, dans sa chaire mais aussi bien plus profondément. Le jour où elle était partie, elle avait senti, au creux de son être, que si elle ne se protégeait pas, si elle ne fuyait pas, elle allait voler en morceaux. Alors la décision avait presque été facile à prendre : tout effacer, faire comme si rien n’avait existé, faire comme si, elle-même, était devenue quelqu’un d’autre. Au-delà de la pseudo discrétion, la teinture de cheveux et les lunettes c’était surtout pour elle. Comme si ces petits changements physiques, aussi infimes soient-ils, lui permettaient de mettre une barrière entre la Julian d’avant et celle de maintenant. Alors même si elle était revenue en ayant conscience du choix qu’elle faisait, c’était la première fois qu’elle prenait réellement les choses en pleine face. Londres en elle-même n’avait rien de trop symbolique pour elle, son passage après la chute de l’école y avait été bref alors au final, même en descendant de l’avion, la situation avait été gérable. Voir Enzo c’était différent. Leur amitié était venue sur le tard et elle n’avait aucun doute sur le fait qu’il n’était pas celui qui avait vécu son départ le plus durement. Mais il faisait partie de cette vie, il avait compté, il était attaché à la Julian d’avant. Et ça, c’était étrange. Elle sentit une porte se pousser lentement tout près de son cœur, non loin de son stock de souvenirs. Elle n’était pas prête à l’ouvrir totalement pourtant, pourtant aussi angoissée qu’elle l’était, elle était prête à vivre cet instant avec un fantôme bien réel de son passé.

« Ben merde. »

La surprise, le léger rire qu’il avait laissé échapper… Julian esquissa un sourire à son tour. Une autre question qui devenait lancinante depuis son retour était la réaction des gens. Au final, tomber sur Enzo par hasard était une bonne mise en bouche, une bonne préparation. Ils s’appréciaient sans avoir été suffisamment proches pour que le départ soit une plaie béante. Et heureusement pour elle, Enzo semblait être simplement content de la revoir. Il lança même une blague à laquelle elle fut incapable de répondre du tac au tac. Pas de panique, la Julian acérée allait revenir mais là, il fallait qu’elle réattérisse. Et il l’aida avec un simple geste. Quand il vint la prendre dans ses bras, Julian ne résista pas une seule seconde. Elle s’abandonna juste quelques instants à cette étreinte. Elle se rendait compte que le contact physique avec son passé était bien plus doux que ce qu’il aurait pu être. Alors elle ferma les yeux, mémorisa l’odeur d’Enzo, la chaleur de son corps et le laissa ensuite se rasseoir, glissant une mèche de cheveux derrière son oreille presque gênée de l’apaisement que cette étreinte lui avait procuré. En parlant de ses cheveux, son camarade de classe n’avait pas loupé sa petite vanne ni même perdu son sens de l’humour.

« Me voilà rassurée alors. Bon faut juste que je fasse gaffe à pas trop d’éblouir, en Angleterre on a rarement une paire de lunettes de soleil dans son sac. »

D’ailleurs Enzo était vachement bronzé, il ne devait pas passer toutes ses soirées ici. Julian poussa alors une tasse de chocolat chaud et un muffin vers lui avant de placer leurs frères et sœurs devant elle. Du bout de sa cuillère, elle attrapa un peu de chantilly et agita la petite mousse blanche devant son propre visage, fixant cette gourmandise alors que la question de son camarade se faisait un chemin dans son esprit.

« Blonde. Je suis devenue blonde et j’ai remarqué que pour beaucoup de gens ça définissait une partie de ma personnalité. »

Julian avala alors malicieusement sa première cuillère de chantilly avant de plonger le couvert dans la tasse et de remuer doucement. Elle avait très envie de boire sa boisson, autant pas gourmandise que pour occuper ses mains mais l’idée de se brûler la bouche et la gorge pour les trois jours à venir lui imposait un peu de mesure.

« Je rentre tout juste du Canada où j’ai passé un an. Franchement, l’Angleterre a un climat vachement doux en comparaison. »

Elle sourit alors distraitement. Elle n’avait pas envie de mentir à Enzo mais quelque chose en elle la poussait encore à dresser des barrières entre ces deux moments de sa vie. Alors elle donnait les informations au compte-gouttes. Mais, a contrario, le naturel et la douceur d’Enzo lui donnaient envie de savourer un muffin, un chocolat autour d’une conversation. Elle avait envie qu’il lui parle. Sa curiosité, étouffée jusque là par l’angoisse et l’appréhension, se frayant tranquillement son chemin.

« Et toi, il vient d’où ce teint hâlé ? Tu es devenu plagiste avoue ? »

Les mains de Julian se glissèrent alors autour de sa tasse de chocolat et alors que son rythme cardiaque s’apaisait doucement, un sourire amusé se dessina sur son visage.

« Pour séduire les beaux nageurs en détresse. Par contre on est d’accord que si c’est toi qui les fait couler pour les secourir, ça compte pas ! »
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Ven 9 Sep 2022 - 16:55
« Me voilà rassurée alors. Bon faut juste que je fasse gaffe à pas trop d’éblouir, en Angleterre on a rarement une paire de lunettes de soleil dans son sac. » Pourtant lui, si. Une habitude prise à force de passer de pays en pays, de continent en continent, de climat en climat. Un truc qu’il fait bien moins souvent depuis qu’il a emménagé en Californie et les bénéfices qu’il en retire ne sont pas négligeables il le sent bien. Plus calme, plus posé, ses déplacements se limitent à l’Australie pour rendre visite à Derek, parfois Eleanor et leur Grand-Mère à tous les trois, l’Écosse pour voir Sovahnn et Liya puis la Norvège lorsqu’il va passer du temps chez Ismaelle, Leiv, Adrian et Marcia. La famille, en somme. S’il lui arrive de se rendre au Royaume-Unis pour voir quelques amis c’est effectivement à un rythme bien moins soutenu qu’avant. Tous ont pris le pli à vrai dire, tous ont pris l’habitude de passer le voir plus que l’inverse finalement.
Un rire clair passe entre ses lèvres en réaction aux mots de Julian, il observe ensuite les mains de la jeune femme pousser une des tasses et un muffin dans sa direction. Un sourire tranquille sur le visage il se rend compte qu’il a réellement faim et coince un morceau de gâteau entre ses doigts avant de le porter à sa bouche. Non sans avoir remercié Neil encore une fois.

« Blonde. Je suis devenue blonde et j’ai remarqué que pour beaucoup de gens ça définissait une partie de ma personnalité. » Sa langue vient claquer contre son palais de façon amusée, son regard se fait mi-rieur mi-coupable. Il a fait partie de ceux-là, en a fait partie par le passé en tout cas. Depuis il a appris, grandi, cessé de considérer les femmes comme des hystériques dès qu’elles ont le malheur d’exprimer leurs émotions. Heureusement cette phase n’a pas duré bien longtemps chez lui et alors qu’il observe Julian un instant il ne niera pas la trouver jolie. Ça n’est pas un crime, rien qu’un simple constat qu’il se fait tout comme il a le sentiment qu’un truc a changé chez elle. Comme si elle était elle aussi plus calme, plus posée « Je rentre tout juste du Canada où j’ai passé un an. Franchement, l’Angleterre a un climat vachement doux en comparaison. » Deuxième morceau de muffin, il prend le temps d’avaler pour ne pas parler la bouche pleine « Je vois. J’connais un peu. » Pas vraiment les villes mais bel et bien la nature la plus sauvage où il passe certaines Pleine Lune comme des moments de paix qu’il va chercher dans l’immensité qu’offre ce pays. Curieux il se demande à quoi ressemblait sa vie là-bas, ce qui a pu l’y amené, pourquoi est-ce qu’aujourd’hui elle est rentrée. En silence il décale sa tasse de café et ramène le chocolat chaud un peu plus vers lui. L’odeur vient lui chatouiller les sens avec la douceur d’une soirée d’hiver et il se souvient de la réaction de Warren face à cette boisson. Comment est-ce qu’on peut genrer une boisson chaude ? Les Sang-Purs et leur éducation en sont capable visiblement « Et toi, il vient d’où ce teint hâlé ? Tu es devenu plagiste avoue ? » Cette fois le rire se fait plus franc et son dos retourne claquer gentiment contre le dossier de la chaise sur laquelle il est installé. L’instant d’après ses deux coudes se posent sur la table « Pour séduire les beaux nageurs en détresse. Par contre on est d’accord que si c’est toi qui les fait couler pour les secourir, ça compte pas ! » Fut une époque il se serait empressé de spécifier que non, les nageurs ça ne l’intéresse pas, que les femmes ont sa préférence et l’auront sans doute toujours comme un besoin d’affirmer sa virilité. Ça n’est pas ce qui se manifeste mais encore une fois un rire amusé, un truc qui fait du bien et s’exprime comme s’ils s’étaient quittés la veille « Non t’inquiète, peu de chance que ça arrive. » Les seules personnes qu’il a fait couler sont des enfants … Affirmation étrange dans ce contexte, ça le ramène simplement quelques mois en arrière alors qu’il s’amusait avec les gamins du club de surf où il bossait. Une autre vie presque tant son quotidien semble avoir changé depuis « J’suis plutôt branché geek mal sapé. » Du genre qui reste enfermé dans le noir pendant des heures à fumer clope sur clope devant un écran d’ordinateur.

Description relativement spécifique car elle est vouée à correspondre à une personne en particulier. Il est comme ça depuis toujours, une fois une personne dans la tête et dans le cœur les autres n’ont plus tellement d’importance. Bien sûr qu’il continue de laisser trainer son regard tout comme Will en fait autant de son côté mais concernant Enzo les autres hommes n’ont jamais vraiment attiré son attention de toute façon. Un truc qui a pu le perturber autre fois alors qu’il se cherchait, essayait de comprendre qui il était, quelque chose dont il n’a plus grand-chose à faire aujourd’hui puisqu’il a atteint un stade équilibré d’acceptation et de connaissance de soi.

Bras à présent croisés sur la table et légèrement penché vers Julian il plonge à son tour sa petite cuillère dans le chocolat chaud pour le faire tourner sur lui-même « J’ai passé une semaine au Mexique pour le boulot, je bosse avec une équipe de scientifiques spécialisés dans les requins depuis le début du mois. » Il est là ce petit crépitement dans le creux de son ventre, un truc qui a des allures de rêves à peine conscientisé. Bientôt il devra reprendre le chemin de l’école par obligation mais cette fois c’est différent, sachant qu’il continuera de vivre cette passion dévorante en parallèle il décide de se faire confiance « Mais t’as raison, j’suis un peu plagiste sur les bords. Depuis toujours en fait. » Un peu d’autodérision mais une réalité finalement. Même s’il ne s’en souvient pas il sait que ses premiers pas n’ont pas été fait sur l’herbe ou le bois mais bel et bien sur le sable mouillé. A moins que ses parents lui aient raconté des cracks mais à quoi bon ?
L’océan a toujours été presque un prolongement de lui-même et parce que la discussion s’y prête il enchaine « J’ai quitté l’Australie cet été, on a emménagé ensemble pas loin de Los Angeles avec Will. » Du bout de la cuillère il désigne son visage et s’empresse de récupérer le liquide qui roule le long du petit objet « D’où le teint hâlé qui reste. » Une vie de rêve, en somme. Sur le papier c’est vrai mais les ombres sont là pourtant, menaçantes même si lointaines depuis qu’il a ce refuge dans lequel elles n’ont pas réussi à entrer jusqu’ici. Là bas il est heureux, serein, en harmonie avec cet environnement qu’il adopte chaque jour un peu plus et façonne à son image. A leur image « Enfin rapport à la Californie, le soleil, tout ça hein … C’est pas lui qui m’donne bonne mine. » Un tacle pour Jackson au passage.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Mar 13 Sep 2022 - 17:01
Julian avait comme l’impression que l’ambiance du salon de thé était petit à petit en train de s’infiltrer en elle. Pourtant, elle avait conscience que la multitude d’émotions qu’elle ressentait n’avait rien à voir avec cet endroit en particulier où elle n’avait jamais mis les pieds avant tout ça. Mais en tant que jeune Anglaise, elle avait connu cette tradition bien que plutôt du côté sorcier, ses parents n’étant pas du genre à la traîner dans le monde moldu, habitude qu’elle avait si mal interprétée pendant tant d’années. Alors si elle n’avait pas une bièraubeurre devant elle et si la pâtisserie n’avait pas les mêmes couleurs ni la même texture pétillante que ce qu’elle avait pu goûter étant enfant, ce cadre alliait le réconfort de son enfance et l’assurance du pub dans lequel elle s’était reconstruite l’année qui venait de passer. Sans doute ces facteurs n’étaient-ils pas si innocents et l’aidaient-ils un peu plus à se plonger dans l’instant. Savourer le goût du chocolat, voir le sourire d’Enzo, entendre son rire et avoir soudainement l’impression que le monde n’était ni aussi terrible ni aussi compliqué que ce qu’elle avait pensé pendant si longtemps. Bien sûr l’illusion serait éphémère et Julian avait appris bien à ses dépens comment les faux-semblants pouvaient être meurtriers. Elle choisit cependant cette fois de s’y plonger, rien qu’un peu, juste pour prolonger le goût sucré du chocolat dans sa bouche.

« Oooh. »

Julian avait laissé le son siffler entre ses lèvres avec un sourire amusé, espiègle comme ce muffin qui cachait bien son jeu. Les geeks mal sapés… Julian essaya de remettre un peu d’ordre dans ses esprits, dans ses souvenirs et elle se rendit compte, avec une certaine tristesse, que tout ce qui se rattachait à Poudlard était flou pour elle. Les moments passés avec ses amis, les discussions, les gens… Les instants lui revenaient par bribes, soudainement flamboyantes, sans qu’elle ne s’y attende. Mais pour ça, il fallait un déclencheur ou juste du temps. Qu’importe, elle fit confiance à son instinct, tout se remettrait à sa place, elle n’avait qu’à se laisser guider par les mots d’Enzo. Ce dernier repris d’ailleurs la parole sur un ton plus sérieux pour lui expliquer ce qu’était désormais son quotidien. La jeune femme ne cacha ni sa surprise ni son admiration. Surprise non pas que le sujet ne correspondait pas à Enzo, bien au contraire, plus surprise de voir comme le monde qu’elle avait laissé avait pu avancer, et dans le bon sens. Une de ses craintes en revenant ici était de trouver une désolation à laquelle elle ne saurait pas faire face. Se rendre compte que certains avaient trouvé, ne serait-ce qu’en apparence puisqu’elle ne savait encore que de peu de choses sur la vie d’Enzo, une alternative plus douce la mettait dans un état étrange. Ses certitudes vacillantes, Julian resta silencieuse jusqu’à la petite blague d’Enzo sur le métier de plagiste qui lui fit retrouver le sourire.

« Je l’ai toujours su. N’empêche que le côté scientifique te va bien aussi. Tu seras peut-être le mystérieux homme de science qui nous sauvera de la prochaine apocalypse… marine ! »

Elle faisait de l’humour mais l’occupation nouvelle d’Enzo la fascinait et elle comptait bien en apprendre plus sur ce que cela signifiait au quotidien. Mais avant, elle plissa légèrement les sourcils, attentives aux informations données par Enzo. Will. William, oui, elle voyait le bonhomme. Los Angeles ? Ah oui, alors lui aussi ne vivait plus vraiment ici. Pendant quelques secondes elle envisagea de lui demander comment il avait atterri ici puis se rappela que si elle s’était éloignée du monde magique, ce dernier n’avait pas pour autant cessé d’exister. Pratique le truc. Ce réflexe était étrange, comment la suppôt des Supérieurs qu’elle était avait pu basculer aussi brusquement ? Même elle n’avait pas toutes les réponses à ces questions, sans doute aussi parce qu’elle refusait d’y penser de toutes ses forces et ce n’était certainement pas à cet instant là qu’elle comptait se plonger dans une telle introspection. On verrait plus tard pour ça. En attendant…

« J’imagine que lui a plutôt tendance à te faire virer vers le rouge ou le rose. Enfin, j’dis ça… »

Julian sourit doucement avant de se cacher derrière sa tasse de chocolat. Elle laissa glisser sa langue sur ses lèvres pour essuyer le petit nuage de mousse qui était venu s’y déposer. Alors que sa tasse retrouvait sa soucoupe, son sourire s’effaça doucement sans pour autant que son visage prenne une teinte maussade ou sombre. Replaçant ses lunettes sur le haut de son nez, ne supportant pas de les sentir glisser et d’avoir l’impression regarder les autres par au-dessus, elle replongea son regard dans l’observation du visage d’Enzo.

« C’est comment Los Angeles ? C’est le genre de ville que j’ai du mal à imaginer, comme si elle n’existait pas vraiment et que ce n’était que le fruit d’une pop culture très envahissante. »

En y réfléchissant, Julian était incapable de s’imaginer vivre là-bas, comme si ce lieu, aussi absurde que cela puisse être, faisait partie d’une autre réalité. Pourtant, elle n’avait pas été très éloignée durant son séjour au Canada, déjà sur le même continent mais c’était comme si elle mettait une barrière assez épaisse entre ces deux pays.

« Et ton boulot ça consiste en quoi exactement du coup ? Ça a l’air assez dingue présenté comme ça… »

La curiosité de Julian n’était ni feinte ni fruit d’une quelconque politesse. Cette année loin de son petit monde lui avait au moins permis d’apprendre à mieux écouter. A force de ne pas vouloir parler, de ne pas vouloir trop en dire sur elle-même, elle avait appris à laisser les autres guider la conversation et y prenait désormais un goût certain. Apprendre leur vie, leur quotidien, entendre d’autres réalités la fascinait désormais.
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Ven 23 Sep 2022 - 16:25
« Je l’ai toujours su. N’empêche que le côté scientifique te va bien aussi. Tu seras peut-être le mystérieux homme de science qui nous sauvera de la prochaine apocalypse… marine ! » Entre gène et satisfaction un rire bref m’échappe, j’en aurai presque les joues qui chauffent. Le trait d’humour rend ça moins sérieux évidemment et je me retiens de lui dire que si un mystérieux homme de sciences doit nous sauver ça sera plutôt le Californien avec qui je partage ma vie. Pour l’aspect marin là par contre … De nous deux c’est moi le poisson, très clairement « J’imagine que lui a plutôt tendance à te faire virer vers le rouge ou le rose. Enfin, j’dis ça… » Tu dis rien, c’est ça ? Je la regarde se planquer derrière sa tasse et lui balance un morceau de muffin pour la forme. Dans les faits c’est pas faux même si là encore ça n’est rien de plus qu’une taquinerie. Qui aime bien châtie bien, vous savez, et nous c’est presque comme si on s’était quitté la veille.
Là où ça n’a rien d’étrange c’est que je crois qu’on a changé tous les deux. Une intuition, un truc que je ressens en la regardant évoluer, s’exprimer. J’ai pas la prétention de la cerner, loin de là, mais je pense pouvoir me targuer d’être relativement observateur. Instinctif, surtout.

« C’est comment Los Angeles ? C’est le genre de ville que j’ai du mal à imaginer, comme si elle n’existait pas vraiment et que ce n’était que le fruit d’une pop culture très envahissante. » Pop culture ? Abstrait pour moi, un terme déjà entendu mais que je n’identifie pas vraiment « Et ton boulot ça consiste en quoi exactement du coup ? Ça a l’air assez dingue présenté comme ça… » Je baisse le regard un instant, presque amusé, la cuillère qui tourne dans le sens des aiguilles d’une montre dans le chocolat « A nettoyer le pont du bateau et enregistrer des milliers de données dans un logiciel pour faire du suivi. » Histoire de casser le mythe d’entrée de jeu. En retrouvant son regard au travers de ses lunettes je lâche un rire plus franc, ils pourraient bien me faire faire n’importe quoi que je signerai quand même. De raisonnable, on s’entend, mais s’il y a bien une chose pour laquelle je prendrais mon mal en patience et accepterai de passer des heures devant un écran ou une paillasse à servir de « petite main » c’est celle-ci. J’apprends, de tout, tout le temps, y compris des trucs qui me fascinent moins que d’aller directement sur le terrain « J’vais aussi reprendre mes études en parallèle histoire d’essayer de choper un diplôme si je peux mais j’ai la chance d’avoir eu les bons contacts. Pendant cette semaine j’ai fait des trucs dont j’osais à peine rêver. » Je ne vais pas nier angoisser un peu à l’idée de retrouver les bancs de la fac quand je repense à ce que ça a donné la dernière fois mais je vais tout faire pour que ça fonctionne. Le contexte n’est pas le même, mon état d’esprit n’est pas le même, mon quotidien n’est plus le même non plus. Beaucoup de choses sont rentrées dans l’ordre, se sont apaisées, j’ai bien plus d’énergie et de temps à mettre là-dedans qu’il y a quelques mois. Surtout, ça sera moins intense et surtout plus concret. Je crois qu’Allan m’a cerné rapidement et quelque chose me dit qu’il ne forcera pas sur la dose de cours que je vais devoir valider pour avancer sur ce chemin que j’emprunte.

Mais là tout de suite je préfère lui parler de ce rêve éveillé que j’ai vécu alors je prends mon téléphone et tape le code pour le déverrouiller, cherche la galerie, scrolle jusqu’à trouver les photos prises à bord ou que les uns et les autres m’ont envoyé. La première n’est rien d’autre que l’énorme femelle requin tigre qui est venu me frôler quand on était en plongée « Tiens regarde. » Je lui tends le téléphone et l’invite à faire défiler vers la gauche pour en avoir quelques-unes de plus si ça l’intéresse « L’idée c’est de collecter un max de données sur plusieurs populations, suivre les individus pour étudier leurs habitudes, voir s’ils sont plutôt sédentaires ou pas, etc. » Me lance pas sur le sujet …

« Et Los Angeles … » Sourcils arqués, bouche entrouverte « C’est horrible. » Pas de filtre, j’ai pas besoin ici. Alors je me marre et enchaine « Pour un mec comme moi c’est la bouche de l’Enfer. Trop de bruit, trop de gens, trop de fame et de fake, trop de … tout. » C’est sans doute un peu dur, je le sais, mais quand vous avez les sens bien plus développés qu’un humain c’est compliqué d’évoluer dans un tel environnement. Will l’a compris, j’ai pas eu à me battre pour qu’on se décide à chercher en périphérie. Lui, il l’aime cette ville et c’est vrai que les endroits qu’il m’a fait découvrir sont dans l’ensemble plutôt cool mais j’ai grandi dans une petite station où les gens étaient simples. Le contraste a été relativement puissant pour moi « Y a des coins sympas, j’vais pas le nier, mais j’aurai pas pu y vivre. Là où on est c’est pratiquement la campagne, en tout cas c’est à taille plus ou moins humaine et surtout notre maison est isolée. » Notre maison. Même plus de deux mois après avoir emménagé j’ai toujours ce léger frisson mêlé de surprise et de bonheur qui vient me chatouiller à l’intérieur. On a de la chance d’avoir pu se permettre ça, on le sait tous les deux, mais même si l’Australie restera toujours mon île de cœur je ne reviendrai en arrière pour rien au monde.

« C’était bien le Canada ? »

Parce qu’on ne va pas parler que de moi.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Mer 28 Sep 2022 - 18:52
« A nettoyer le pont du bateau et enregistrer des milliers de données dans un logiciel pour faire du suivi. »

C’est sûr que dit comme ça, c’est beaucoup moins glamour. Julian accompagna sobrement le rire d’Enzo, c’était agréable de le voir enthousiaste comme ça. Parce que oui, même si cette partie de son nouveau travail ne devait pas être la plus fun, il paraissait évident à son ton de voix que cela ne le dérangeait pas. Il n’avait pas dit ça avec aigreur ou en donnant l’air de se plaindre d’une quelconque façon que ce soit, bien au contraire. Julian eut d’ailleurs la confirmation qu’il n’avait été nullement dégoûté par cette expérience puisqu’il avait l’intention de reprendre des études, visiblement dans le même domaine. La jeune femme afficha un mince sourire avant de se cacher derrière sa tasse de chocolat. Voir Enzo comme ça lui faisait infiniment plaisir, elle avait envie de marquer le sourire de son ami dans sa mémoire. Elle était rassurée aussi de voir qu’en revenant en Angleterre elle n’allait pas trouver que tristesse et désolation. Sans doute le jeune Australien ne lui donnait-il pas toutes les informations sur sa vie et elle ne doutait pas une seule seconde qu’il ne naviguait pas sur un long fleuve tranquille. Mais il avait l’air d’avoir trouvé un but, un truc qui lui donnait envie de se lever le matin. Et voir ça, sans qu’elle ne puisse l’empêcher, créait une légère boule dans son estomac. Parce qu’elle savait bien qu’elle n’en était pas là. Julian en était encore à la phase de reconstruction, elle avait tout juste l’impression de réussir enfin à tenir debout toute seule alors avoir une telle envie de se lever le matin…. Elle en était loin alors que pourtant, dans sa vie d’avant, elle était cette fille-là. Enthousiaste, souriante, impatiente de découvrir ce que la journée suivante aurait à lui offrir. Elle pensait avoir complètement fait le deuil de la Julian d’avant mais visiblement, elle avait encore un peu de chemin à parcourir…

Heureusement, Enzo détourna son attention des pensées parasites en lui tendant son téléphone portable qu’elle saisit, intriguée. Devant ses yeux, une incroyable photo d’un requin. Elle fit défiler sous les conseils de son camarade tout en l’écoutant. L’espace de quelques secondes, la jeune femme fut littéralement absorbée par les images devant elle. Non les fonds marins ce n’était pas son délire, elle se sentait claustrophobe rien que d’y penser mais il n’en dégageait pas moins quelque chose de majestueux et d’hypnotique.

« Ça a l’air juste incroyable… Je comprends que même un travail un peu ingrat et rébarbatif ça s’accepte quand on peut voir ce genre de choses. »

Julian sourit doucement en rendant son téléphone à Enzo.

« Je suis heureuse pour toi Enzo, c’est trop chouette que tu ais trouvé ça et que tu ais même le projet de reprendre des études. »

Le sourire de Julian se perdit dans une bouchée de muffin. Elle devait s’accrocher à l’espoir qui se dégageait d’Enzo, même après les traumas, même après les souffrances, il était possible de retrouver un sourire comme celui-ci. C’était ça qu’elle devait retenir et imprimer dans sa tête. Mais pas dans ses poumons en fait. Julian manqua de s’étouffer avec son muffin alors qu’Enzo lui déclarait sans filtre son désamour pour Los Angeles. La jeune femme se planqua derrière une serviette en papier, alors qu’elle oscillait entre le fou rire et l’étouffement. C’est vrai que quand elle y réfléchissait, il n’était pas celui qu’elle aurait le plus imaginé dans un décor comme celui-ci. Ils avaient beau avoir fait les abrutis ensemble à l’époque de Poudlard, Enzo n’était pas un garçon des paillettes. Elle, elle aurait sans doute adoré à une époque vivre dans une telle ville. Sortir, danser, hurler sa joie de vivre. Maintenant ? Elle avait besoin de ses longues marches dans la campagne mais peut être qu’elle retournerait danser…

« Tant mieux si vous avez trouvé un compromis… C’est vrai qu’une ville comme ça, ça va pas à tout le monde. Bon même si je suis déçue d’entendre que tu n’arpentes pas les discothèques armé de ta plus belle perruque. Tu ferais tourner les têtes. »

Julian attrapa alors son chocolat chaud qui commençait à réduire à vu d’œil. Elle fut bien contente de l’avoir en main alors qu’Enzo lui retournait, le plus naturellement du monde, ses questions. Enfin, une en l’occurrence, simple. Elle posa alors sa tasse devant elle et resta silencieuse quelques instants, regardant ses doigts taper sur sa tasse. Elle n’avait pas envie de parler, pas envie de se livrer, quelque chose était encore trop verrouillée en elle mais l’idée de mentir à Enzo ne lui plaisait pas, sans vraiment qu’elle ne sache pourquoi. Finalement, elle poussa un soupir.

« C’est magnifique là-bas. J’y ai pas trop voyagé mais le coin où j’étais, la Colombie Britannique, c’est incroyable. Je suis sûre que ça te plairait, j’y ai fait des randos extraordinaires. Et même si l’hiver la liberté de mouvement est pas mal entravée, c’est si beau que c’est pas dérangeant. »

Du bout du doigt, Julian dessinait le bord de sa tasse. Des images lui revenaient, ces paysages dans lesquels elle s’était perdue, juste pour oublier d’abord puis avec une vraie passion. Mais elle le savait au fond, jamais elle ne pourrait complètement détacher ses souvenirs de la souffrance qui l’avait amenée là-bas.

« C’était pas la plus belle année de ma vie, mais là-bas j’ai réappris à respirer. »

Le sourire qui se profilait sur le visage de Julian en cet instant était mince, triste aussi. Le chemin était encore long pour elle et elle le savait.

« Et tu vois encore des gens d’avant ? »

La question était sortie avant même que Julian ne s’en rende compte. Une part d’elle le regretta aussitôt mais maintenant que c’était fait…
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Julian A. Neil
Jeu 6 Oct 2022 - 16:07
« Tant mieux si vous avez trouvé un compromis… C’est vrai qu’une ville comme ça, ça va pas à tout le monde. Bon même si je suis déçue d’entendre que tu n’arpentes pas les discothèques armé de ta plus belle perruque. Tu ferais tourner les têtes. » J’écrase un rire, les paumes enroulées autour de la tasse de chocolat pour laquelle j’ai complètement délaissé mon café « Ouais je sais … » Sur mon visage un air faussement déçu, presque dépité. C’est tellement mon genre « Eh il est jamais trop tard hein. J’vais encore être fraiche quelques années normalement. » Comme les vestiges de ces instants à jouer aux cons dans les couloirs d’un immense château de pierre mais ils s’estompent ses vestiges, deviennent mirages presque, lointain. Une page tournée pour moi, quelque chose qui semble peser lourd pour elle alors que je lui demande si c’était bien là-bas, au Canada. Y a comme un pincement dans mon cœur, il s’appelle empathie. J’avais pas envie de voir son sourire s’effacer, pas envie de remuer ce qui ne doit pas l’être.

La faïence de la tasse claque en douceur sur le bois de la table et ses doigts tapotent dans un geste anodin. Ce que je perçois est différent mais je n’en montre rien, conserve mon sourire en détaillant tranquillement les traits de son visage comme si j’essayais de les imprimer à nouveau dans mon esprit. Différents.

Un soupir.
Puis les mots.

« C’est magnifique là-bas. J’y ai pas trop voyagé mais le coin où j’étais, la Colombie Britannique, c’est incroyable. Je suis sûre que ça te plairait, j’y ai fait des randos extraordinaires. Et même si l’hiver la liberté de mouvement est pas mal entravée, c’est si beau que c’est pas dérangeant. »

Elle a des étoiles dans les yeux quand elle en parle et moi je voyage à travers son regard, par ses battements de cœur. Son doigt effleure le coin de la table, en dessine les contours, je l’entends glisser sur le bois lisse mais ne le regarde pas. Pas besoin de ça pour capter sa nervosité et je mentirai si je disais être totalement à l’aise.
Pas envie de mal faire, de blesser, de creuser trop loin et de la « forcer » à aller dans une direction où elle ne se sentirait pas bien « C’était pas la plus belle année de ma vie, mais là-bas j’ai réappris à respirer. » La douceur de mon sourire fait écho à la tristesse du sien et je me retiens de lui prendre la main. Un réflexe, une envie spontanée, celle d’apporter un peu de chaleur à la jeune femme qui se tient face à moi et expose à demi-mots ses douleurs. Je sais si peu de choses d’elle, je le réalise, comme si chacun des moments passés ensemble étaient une bulle hors du temps et du reste. Je n’en garde que de bons souvenirs parce que dans ces instants là on était rien de plus que deux gosses qui emmerdaient le monde et les autres.

Et je crois que c’était suffisant, pour nous deux.

« Et tu vois encore des gens d’avant ? »

C’est fébrile, hésitant, à tel point que j’ai presque envie de ne pas lui répondre, d’embrayer sur autre chose. Qu’est ce qui a pu se passer pour qu’elle ressente le besoin de partir ? De couper les ponts visiblement. En vérité je ne sais même pas où elle était censée vivre en dehors de Poudlard ni même avec qui elle …
Raté du cœur.
Ça me prend violemment, l’évidence qui explose dans la poitrine et remet les choses en perspective. Chiara, totalement sortie de mon esprit, mais c’est un autre nom, un autre visage qui flotte devant mes yeux grands ouverts. Zachary. Et les questions qui vont avec. Est-ce qu’elle sait ? Pour sa mort, pour Liya, pour Sovahnn. Et Jeroen, dans tout ça ? Je ne le connaissais pas vraiment mais la discussion qu’on a eue après qu’il m’ait stalké une nuit de pleine lune me revient en mémoire. Voyage dans le temps, dans le passé, je crois que j’étais pas vraiment près.

J’en ai la gorge sèche et le myocarde qui martèle mais n’en montre rien, un coude posé sur la table et la main dans le vide entre cette dernière et mon torse. L’autre est soigneusement accrochée à l’anse de la tasse dont je vide une gorgée avant de me passer le pouce sur les lèvres « Oui, pas mal à vrai dire. » Véritablement « Disons que j’ai gardé contact avec les personnes dont j’étais le plus proche là-bas. » J’en vois certains plus que d’autres mais dans l’ensemble je réalise qu’on ne s’est pas éloignés, c’est même tout l’inverse « J’vois régulièrement Mateo et Caem, Sovahnn, Kezabel et Riley, Takuma … » Est-ce que l’un de ses prénoms va la faire réagir plus qu’un autre ? Est-ce que je continue de tergiverser, de ne pas savoir où foutre les pieds ? Je prends le temps de regarder autour de nous, un vieux réflexe pour m’assurer que personne n’écoute, n’épie, surveille. Pas envie d’attirer l’attention, surtout pas sur ces êtres là qui comptent tellement pour moi.

« On peut continuer à parler rando et paysages, ça me va aussi. »

Un entre deux, une porte de sortie, juste un moyen de lui faire comprendre que j’ai perçu son malaise et que le choix lui appartient.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Dim 9 Oct 2022 - 9:30
Il s’était soudainement passé quelque chose entre eux. Un étrange courant s’était faufilé entre leurs corps, jouant de leur proximité lointaine, caressant leurs bras, leurs torses, courant le long de leurs nuques pour finalement s’immiscer dans leurs crânes. Quelques secondes auparavant ils blaguaient, comme ils l’avaient toujours fait quand ils se croisaient à Poudlard. Sans jamais avoir été amis proches, quand ils avaient enfin daigné s’adresser la parole, Enzo et Julian n’avaient été qu’une lumière aveuglante. Un torrent fou, avide de rire et de lâcher prise. Cette bulle avait semblé se former autour d’eux l’espace de quelques paroles partagées, d’une plaisanterie, d’un retour en arrière brumeux. Et puis, la bulle avait éclaté. Sans violence, elle s’était dégonflée brusquement dans un silence assourdissant. Julian avait d’abord pensé que c’était uniquement de son fait, il faut dire que, sans dévoiler l’entière vérité sur son séjour au Canada, elle s’était refusée à mentir complètement et n’avait donc pas apporté la dose de bonne humeur habituelle à la conversation. Mais ce n’était pas que ça, ce n'était pas qu’elle… La question qu’elle avait laissé échapper, la question que son corps avait brutalement ressenti le besoin d’exprimer sans que son esprit ne soit certain de pouvoir l’assumer avait changé quelque chose en Enzo. Dans le temps, Julian avait été observatrice mais pour les mauvaises raisons. Ce n’était pas que les émotions des autres l’intéressaient intrinsèquement, simplement qu’en tant qu’adepte de la joute verbale, elle avait appris à se servir de ce que les autres laissaient filtrer dans leurs gestes, dans leurs intonations. Penser à cette partie de sa vie ne se faisait jamais sans que l’ombre de Jeroen ne refasse surface parce que c’était ainsi que la plus belle histoire de sa vie s’était tissée. Mais elle avait appris à enfermer ce souvenir, à le repousser aussi pressant qu’il puisse se faire. Toujours était-il que si elle s’était lassée de ces échanges verbaux, si elle en avait perdu la saveur, il n’en restait pas moins une trace en elle. Une trace bien prégnante. Quelque chose avait évolué dans le comportement d’Enzo.
C’était impalpable, indescriptible. Julian aurait été incapable d’expliquer à quelqu’un d’extérieur ce qu’elle avait perçu mais en cet instant elle était certaine que la conversation n’était plus aussi légère qu’elle ne l’avait été. Sans se cacher, trop concentrée sur autre chose pour cela, Julian observait le jeune homme, cette gorgée plus longue que les autres, ce pouce sur ses lèvres. Elle qui n’avait jamais voulu poser cette question se sentait soudainement suspendue à ses lèvres. La réponse qu’elle craignait ne lui paraissait plus si anecdotique. Julian aurait aimé pouvoir adresser un mince sourire à Enzo lorsqu’il déclara qu’il était resté proche de ceux qu’ils avaient côtoyé sincèrement là-bas. Elle aurait vraiment voulu lui donner ce sourire parce qu’il y avait beaucoup de douceur, de beauté dans ces quelques mots, dans l’idée d’amitiés qui avaient réellement survécu au pire. Mais elle en était incapable alors elle resta silencieuse, la gorge soudainement nouée. Incapable de boire les dernières gorgées de son chocolat chaud, se contentant d’entourer la tasse de ses doigts.

Les noms s’égrainèrent et des visages peuplèrent soudainement l’esprit de Julian. Tous ceux qu’il citait, elle les connaissait. Certains mieux que d’autres, certains seulement par les autres amitiés qu’ils entretenaient. Elle se rendit compte qu’il y avait des noms qu’elle aurait aimé entendre qu’ils n’avaient pas prononcé. Ça n’avait rien d’étonnant, Mack, Alec, Ricardo, Chiara… Jeroen, ils étaient ses ombres à elles et à sa connaissance Enzo n’avait jamais été particulièrement proche d’eux. Et puis il y avait le nom qui ne pouvait plus être prononcé. Pas comme ça. Julian resta silencieuse, sans doute plus longtemps qu’elle ne l’aurait cru. Enzo lui n’avait rien manqué de son absence et lui offrit une porte de sortie. Elle osa alors le regarder dans les yeux, sa voix plus basse, plus saturée.

« J’aurais des milliards de questions à te poser mais pas maintenant. Je suis pas encore prête à entendre les réponses. »

Le café autour d’eux avait disparu, Julian sentait son cœur battre plus fort, plus vite. Elle s’appliquait depuis si longtemps à garder toutes ces boîtes bien fermées. Elle savait que revenir ici c’était s’exposer à une réouverture. Le doute était en train de la grignoter. Était-elle réellement prête ? Oui, oui au fond elle savait qu’elle avait besoin de réponses, qu’elle ne pouvait pas se construire sur tant de questions, sur tant de souffrances. Mais le souffle allait lui manquer, elle le savait. Il faudrait du temps.

« J’ai appris pour Zach et c’est en parti pour ça que je suis revenue. »

Un étrange rire cherchait à s’imposer en elle. Zachary c’était le jeune homme avec qui elle avait entamé cette compétition stupide sur leurs conquêtes. Avec qui elle avait ri sans se cacher de leurs mœurs débridées. C’était son aîné qui ne l’avait jamais blâmée pour sa liberté et avait su, elle ne s’en rendait compte que maintenant, garder un œil sur elle pour que le jeu ne devienne jamais un cauchemar. Zachary c’était pour elle l’incarnation de ce souffle de vie qu’elle avait perdu. Zachary n’était plus rien maintenant et tout cela n’avait aucun sens. Leurs vies à tous n’avaient aucun sens, cette réalité l’avait foudroyée à l’époque. Aujourd’hui elle cherchait un moyen de vivre avec.

« T’as des randonnées à me conseiller dans les environs de Londres ? »

La main encore légèrement tremblante, Julian s’empara de sa tasse de chocolat et s’accorda les dernières gorgées qu’elle contenait. Ses doigts se mirent ensuite à émietter le muffin qui n’avait pas encore délivré toutes ses saveurs.

« Histoire que je puisse continuer à manger ce genre de trucs sans me poser de questions. »

Son regard se leva alors vers Enzo, Julian y déposa ses pupilles, un sourire flottant sur le visage. Sa main droite, éloignée du fameux muffin glissa sur la table pour se tendre vers Enzo. Leurs corps partageaient une part de cette histoire et si elle n’était pas prête à en parler, à écouter, elle voulait juste partager ce mince contact.
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Ven 14 Oct 2022 - 13:42
« J’aurais des milliards de questions à te poser mais pas maintenant. Je suis pas encore prête à entendre les réponses. »

Ça ne me coûte pas, ne me pèse pas, de ne pas parler de ça. D’eux. Ils sont là, l’ont toujours été, n’ont jamais cessé d’exister ni dans mon cœur ni sous mes yeux. Ça va, ça vient, il y a des phases parfois et moi-même je m’isole quand j’en ressens le besoin. Rien de méchant, juste la vie, juste l’envie. Celle d’être coupé du monde, de rester dans cette bulle où je me sens si serein, avec celui qui rend ma vie si simple. Si belle. Rien ne personnel, ils le savent n’est-ce pas ? J’étais pas plus loin avant, pas géographiquement, à cavaler entre les portoloins, sauter d’un fuseau horaire à l’autre sans jamais vraiment me poser. Maintenant j’y arrive, enfin, et putain c’que ça me fait du bien.
L’horreur du monde me semble si loin quand je suis là-bas, entre les murs de cette maison en partie faite de bois, à fouler la pelouse d’un jardin où on pourrait en mettre trois ou quatre autres comme ça. Je laisse mes yeux se perdre sur la hauteur des arbres, sur les fleurs qui en parsèment certains et dont l’odeur explose dans mes capteurs olfactifs, me perds pendant de longues minutes à observer le Pacifique qui s’étend à perte de vue en me disant que quelque part de l’autre côté se balade mon enfance.

A quoi ça rime de se sentir coupable quand t’es heureux ? Ça ne dure pas, c’est juste là le temps d’un battement de cœur alors que son regard et le mien ne se lâchent pas. Ça cogne fort, vite, dans sa poitrine, dans la mienne tout reste calme.

« Ok. »

Rien de plus si ce n’est un sourire qui reste là, qui veut lui dire que les clés c’est elle qui les a.

« J’ai appris pour Zach et c’est en parti pour ça que je suis revenue. »

C’est presque étrange de se dire qu’un cœur qui se brise ça ne fait pas de bruit alors que ça fait autant de dégât. Pas la peine de me faire un cours d’anatomie, je sais, c’est pas lui qui se fissure quand on a si mal qu’on croit être en train de crever. Je ne m’avancerai pas sur ce qu’elle ressent, sur ce qu’elle a ressenti quand elle a entendu ou lu les mots qui ont détruit ma meilleure amie. Elle avance, s’est relevée comme toujours, mais je le vois parfois dans son regard perdu au loin. Qu’importe ce qu’ils avaient il est toujours là quelque part, il l’est de façon tellement flagrante dans les yeux de Liya. Layla, Ora, Jordane et Riley … T’en auras fait chialer des nanas, bravo, j’te félicite pas Grand Sage. T’étais pas obligé d’aller si loin pour attirer l’attention sur toi.

« T’as des randonnées à me conseiller dans les environs de Londres ? » Là et seulement là je quitte ses yeux pour poser les miens sur le chocolat qui tourne dans la tasse, d’un geste répétitif je l’accompagne avec la petite cuillère « Histoire que je puisse continuer à manger ce genre de trucs sans me poser de questions. » Le muffin qu’elle émiette sur la table entre nous deux et dont je chope un bout au passage parce que c’est toujours meilleur chez les autres pas vrai ? J’en profite pour lui tirer la langue et retomber dans le fond de mon siège en écrasant un rire. Il ne me dérange pas ce changement de sujet, ne me déstabilise pas. Je comprends. Ce qui m’étonne en revanche c’est sa main qu’elle tend vers moi et sur laquelle mes yeux bloquent une seconde, peut être deux, avant de retrouver le jade des siens. C’est l’un de ces moments où tu ne réfléchis pas, où tu laisses faire l’instinct, alors ma paume glisse sous la sienne. Plus petite, plus fraiche, moins calleuse sans doute et sur le coin de mes lèvres un sourire dont la tendresse n’a rien d’une prise en pitié. Les douleurs n’ont pas besoin d’être communes pour être comprises, elles n’ont pas non plus besoin d’être exprimées par des mots pour qu’on les entendent. Le message passe autrement, en silence, en douceur, le passé et le futur sont mis en pause derrière un voile étendu par le présent. Le temps d’un cycle de respiration « J’ai pas changé de numéro. » Juste ça. Quelques mots dont elle comprendra le sens plus profond. Si un jour elle a envie ou besoin je serai là pour y répondre à ces questions qui sont pour le moment trop lourdes pour être formulées.

Puis l’instant passe.

« Londres non, j’connais pas bien et j’y fous quasiment plus les pieds. » Envie de détailler les raisons ? Pas vraiment. Pas le moment. Les choses sont ce qu’elles sont et je n’ai de toute façon jamais eu d’affection particulière pour la capitale anglaise. Les alentours me sont donc globalement étrangers aussi, voilà ce que j’essaie de dire « J’connais pas plus le coin, je passais juste récupérer un truc dans un commerce à côté. » Bras à demi levé, plié, le pouce braqué vers l’arrière « L’Écosse, l’Australie, quelques endroits d’Amérique du Nord ou la Norvège là oui par contre. Si ça te tente j’peux te faire découvrir des paysages de dingues qui se méritent. » L’Indonésie, le Brésil, le Costa Rica, le Mexique … Sans y prendre garde je deviens un véritable globe-trotter « Et là c’est plus que d’un muffin dont t’auras besoin pour te remettre. » Un peu de défis dans le fond du regard, de provocation, on ne s’est pas vu depuis au moins un an mais rien n’a changé dans la fluidité de nos échanges.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Dim 16 Oct 2022 - 10:06
Ce contact, elle ne l’avait en aucun cas prémédité ni même vraiment imaginé. Pourtant, à la seconde où elle avait tendu sa main vers Enzo, elle avait senti que c’était la chose la plus évidente qu’elle avait à faire. Tendre cette main vers lui mais avec encore assez de pudeur pour espérer ne pas avoir à lui demander quoi que ce soit, pour croire que son geste suffirait, parlerait par lui-même. Et ce fût le cas. Après ce léger rire qui avait résonné jusque dans sa cage thoracique à elle, après cet air amusé, il était revenu vers elle et l’espace de quelques instants, leurs mains s’étaient scellées. Ce contact était chaud, réconfortant et Julian laissa l’onde de douceur remonter le long de son bras pour se répandre dans l’ensemble de son corps. Elle sentait à quel point tout ça lui manquait. Cette chaleur humaine elle avait commencé à la retrouver, très légèrement, au Canada, alors que ses liens avec ses colocataires s’étaient faits plus forts. Mais alors qu’ils commençaient tout juste à se prendre dans les bras dans de rares cas, elle était partie. Et depuis elle ressentait encore plus fort au fond de ses entrailles le manque d’un corps contre le sien. Bien sûr dans ses rêves les plus fous elle imaginait encore que ce puisse être celui de Jeroen et puis la souffrance que créait cette pensée la poussait bien souvent à y renoncer. Mais rien que le corps d’un ami, la serrant, la réchauffant, la protégeant… Elle aurait aimé s’enfouir dans les bras de Zachary, de Mack…. Mais tout ça, c’était encore trop loin, peut-être même qu’elle n’aurait pas été prête. Alors cette main contre la sienne, cette chaleur, elle la prenait car en attendant, elle était plus que précieuse. Et puis, il y eut ces quelques mots, une porte ouverte. Julian hocha doucement la tête et lui adressa un mince sourire. Elle avait cru disparaître, c’était déconcertant de voir comme au final, le temps n’avait pas tant passé…

Puis la pudeur ou simplement le besoin comblé font que la conversation reprend son fil. Julian fut infiniment soulagé de voir qu’Enzo respectait ses silences, sans chercher à creuser, acceptant ce qu’elle souhaitait de communiquer et ce qu’elle avait besoin de taire. Elle ne le remercierait pas à voix haute mais sa gratitude n’en était pas moins présente. Elle préférait ce nouveau sujet, cette passion partagée. Qui l’aurait cru ? Certainement pas elle en tout cas. Julian n’avait jamais été précieuse mais n’aurait pas pensé qu’elle puisse autant aimer marcher seule dans le silence. A vrai dire, le silence lui avait même souvent fait peur. Encore maintenant il lui arrivait d’être terrorisé par le vide sonore. Mais quand elle marchait c’était totalement différent. Quand elle marchait, elle choisissait ce vide et il l’apaisait.
Du côté d’Enzo par contre, elle n’avait jamais douté de son amour pour les paysages naturels et le calme d’une randonnée. Cependant, il avait visiblement décidé de ne pas trop fréquenter les alentours de Londres. Ce fut au tour de Julian d’accepter cet état de fait sans en chercher les raisons profondes. Il lui fit alors une liste des autres lieux qu’il connaissait bien et une légère contraction se fit dans le ventre de la jeune femme. Elle put heureusement se rattraper au défi que lui lançait Enzo. Un mince sourire se dessina alors sur son visage.

« Il ne faut pas croire mais derrière ce corps délicat et somptueux se cache une vraie randonneuse coriace… Et un estomac solide ! »

Si la confiance que Julian avait en elle, en son corps n’était plus la même qu’avant, elle n’avait pas perdu sa capacité à plaisanter à ce sujet. Son corps, elle ne le détestait pas à part peut-être cette cicatrice, se rappelle permanent d’un moment de sa vie qu’elle aurait aimé effacer. Son corps longtemps avait été un outil de séduction, de plaisir avec lequel elle jouait sans difficulté. Tout ça, elle n’était pas certaine d’en être capable parce qu’elle ne se posait plus la question. Mais s’il fallait se vanter un peu, bomber le torse, elle le ferait. Cela l’aidait à retrouver un peu de cette puissance qu’elle avait eu en elle si longtemps.

« L’Ecosse et la Norvège j’aimerais beaucoup découvrir, après le Canada j’ai découvert que le froid, la pluie et la neige c’était sympa aussi. »

Non pas qu’à Poudlard et qu’en Angleterre ils jouissent de la météo la plus clémente du monde mais bon… Julian savait que les paysages de la Colombie Britannique resteraient toujours ancrés en elle, quelque part. A une période de sa vie où elle cherchait désespérément à se replier sur elle-même elle avait pu s’y ouvrir un peu, pleurer parfois, sans raison, parce qu’il le fallait. La Norvège la faisait rêver aussi, une part d’elle était certaine qu’elle pourrait y retrouver quelque chose d’un peu similaire mais il y avait un petit souci à régler. Julian poussa alors un long soupir.

« Y’a juste un léger souci… Je ne me déplace plus que comme les moldus. »

Julian eut l’espace de quelques secondes l’impression d’être étrangère aux mots qu’elle venait de prononcer. Le décalage avec celle qu’elle était à Poudlard était si violent qu’elle-même avait parfois l’impression d’avoir à faire à deux personnes différentes. Impression renforcée par cette mèche blonde qui venait de tomber devant ses yeux. Peut-être que c’était pour ça, au fond, qu’elle n’était pas parvenue à laisser son roux si caractéristique se réinstaller.

« Alors faut juste me laisser le temps de trouver un boulot et d’avoir un peu de sous pour me payer le billet d’avion et tu m’emmènes dans un tour guidé ? »

Peut-être que ce problème finirait par se débloquer mais Julian ne voulait pas compter dessus. Elle n’utilisait plus la magie depuis un an et avait au fond presque peur de ne plus vraiment savoir comment faire. Elle savait bien que cela faisait partie d’elle, que ça ne s’effaçait pas si facilement mais elle avait si peur de ce que sa magie pouvait faire ressortir. De cette colère qu’elle avait su garder sous scellé, elle avait peur du jour où elle sortirait et sa magie y était tellement associé…

« J’accepte que ton mec nous accompagne seulement s’il reconnait que j’ai au moins autant de charme et de charisme que toi. »

Bah quoi ? Fragilisée, abîmée, Julian restait une Reine et comptait bien que ça se sache.
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Julian A. Neil
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Julian A. Neil
Ven 28 Oct 2022 - 16:06
« Il ne faut pas croire mais derrière ce corps délicat et somptueux se cache une vraie randonneuse coriace… Et un estomac solide ! » J’ai envie de lui répondre que la solidité de son estomac je la connais, que je l’ai vu descendre un paquet de verres et de shooters sans que ça ne la fasse marcher de travers ou presque, mais je m’abstiens. Une intuition, celle de ne pas lui rappeler ce passé qu’elle semble avoir mis derrière elle. Je me contente de rire et lui lancer un regard voulant dire que j’attends de voir, qu’elle peut faire la maligne si elle veut j’y croirai que quand j’aurai eu des preuves tangibles « L’Ecosse et la Norvège j’aimerais beaucoup découvrir, après le Canada j’ai découvert que le froid, la pluie et la neige c’était sympa aussi. » Un morceau de muffin entre le pouce, l’index et le majeur de la main droite j’acquiesce avant de l’avaler. Même si je connais l’Ecosse de mieux en mieux et que j’y passe régulièrement des moments géniaux je crois que la Norvège et ses paysages sauvages, ses immenses étendues de nature, ont ma préférence. Pour le loup en moi c’est le paradis, un endroit qu’il … qu’on a associé à une certaine sécurité par le biais d’Ismaelle et Leiv. J’ai passé quelques pleines lunes là-bas à fouler la neige pendant des heures, à m’en régaler tout autant en étant humain. J’ai toujours aimé le soleil et la chaleur mais je réalise que je vis au rythme des saisons depuis toujours, que je peux passer autant de temps dans l’eau en été que sur la neige en hiver, que j’aime profondément me balader pendant des heures sous la pluie quand vient l’automne. Dès tout petit j’ai pris l’habitude de trainer dehors, le faire seul la plupart du temps même si mes parents n’ont jamais relâché leur vigilance évidemment. Simplement je trouvais dans ces moments-là une sorte de paix que je ne captais pas ailleurs.

Perdu dans mes songes et mes souvenirs en me disant que je comprends parfaitement de quoi elle parle je ne capte pas tout de suite son changement d’expression. Il n’y a que lorsque je capte son soupir que je réalise, fronçant les sourcils d’interrogation.

« Y’a juste un léger souci… Je ne me déplace plus que comme les moldus. »

Est-ce que je m’y attendais à celle-là ? Pas vraiment.

« Ah. »

La surprise passe, c’est l’amusement qui s’invite. J'peux même pas dire que je me suis habitué à ce luxe parce que j'ai toujours vécu comme ça. C'est simplement ma normalité.

« Effectivement ça va être moins pratique. »

Mais rien de grave, aucune volonté d’analyser quoi que ce soit, rien d’autre que le respect d’un choix qui lui appartient et pour lequel je n’ai pas à avoir d’avis. Bien sûr que je me demande pourquoi, ce qui a bien pu lui arriver de si terrible pour qu’elle semble avoir tiré un trait sur ce monde, si elle va bien tout simplement. J’ai laissé la porte ouverte et m’en tiendrais à ça, une part de moi comprenant sans trop de mal même si je n’ai jamais envisagé de ne plus utiliser la Magie pour me déplacer. Il n’est pas né celui qui parviendra à me faire monter dans un avion et si je n’ai plus autant de mal à prendre la voiture ça ne m’aide pas quand il s’agit d’aller voir mes amis ou ma famille à l’autre bout du monde.

« Alors faut juste me laisser le temps de trouver un boulot et d’avoir un peu de sous pour me payer le billet d’avion et tu m’emmènes dans un tour guidé ? »
« Aller. Quand tu veux. »

Je crois que dans ma tête je suis déjà en train de faire la liste des coins qui m’ont marqué le plus, si je n’ai pas envie d’en partager certains d’autres sonnent comme des évidences. Une envie naturelle de partager les plus belles choses qu’il m’a été donné de découvrir au fil du temps. Et pourquoi pas avec elle ? A aucun moment l’idée me semble étrange.

« J’accepte que ton mec nous accompagne seulement s’il reconnait que j’ai au moins autant de charme et de charisme que toi. » Mes doigts claquent sur la table, je prends une gorgée de chocolat et me passe la langue sur la lèvre inférieure avant de lever les yeux au ciel « Cet enfoiré te dira que t’en as plus, t’en fais pas pour ça. » Je le connais et surtout je sais que j’en ferai autant parce que finalement le p’tit con de l’histoire c’est souvent moi « Du coup moi j’accepte pas qu’il soit là, en plus il marche pas assez vite. » Et ça me fait marrer de le tacler à distance, surtout que dans le fond sans que ça soit entièrement vrai y a pas tellement à tortiller sur qui est le plus sportif et actif des deux – et ça n’a jamais été un problème entre nous pour la simple et bonne raison qu’on a beau être en couple et vivre ensemble on a toujours eu cette spontanéité de garder chacun sa vie, son individualité « Il a le cerveau j’ai les muscles. » Histoire d’en rajouter une couche sur la taille et l’autodérision puisque je m’attaque aussi et fais le mariole encore une seconde ou deux avant de retrouver mon sérieux.

« J’peux pas tellement me permettre de zoner sur Londres mais par contre si un jour t’as envie de prendre le train pour te balader un peu plus loin et que tu cherches un compagnon de marche j’pourrais te rejoindre. » Et je crois que je ne percute que maintenant « D’ailleurs c’est ce que t’as dû faire pour arriver là non ? Ou en voiture peut-être. » Par réflexe je regarde par la fenêtre comme si je m’attendais à voir une caisse garée juste devant dans la rue. Ce qui est le cas, et pas qu’une seule. Cette vigilance que je garde en tout instant je ne la relâche jamais vraiment aussi en évoquant Londres et le fait de ne pas pouvoir y aller je m'assure que l'attention des autres clients n'est jamais dirigée vers nous.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Ven 4 Nov 2022 - 13:44
La douceur de la conversation était égale à la douceur du petit goûter improvisé qu’ils venaient de s’accorder. Un soupçon de sucre et de tendresse, juste ce qu’il faut pour se sentir rassasié, rassuré mais surtout, sans en avoir trop, sans sentir sa bouche devenir pâteuse, son énergie incontrôlable. Un parfait équilibre. Julian fut soulagé de l’absence de questions lorsqu’elle avoua ne plus utiliser la magie. Elle savait que la curiosité, même sans mauvaise intention, pouvait parfois prendre beaucoup de place et elle s’était presque attendue à une question de la part d’Enzo. Mais une fois encore il respecta son silence, se contentant d’accueillir, non sans un brin de dérision, cette nouvelle information. La jeune femme se contenta d’un haussement d’épaules et d’un demi-sourire. En effet, ce n’était pas franchement pratique de se déplacer comme ça, disons plutôt que lorsqu’on avait connu la rapidité du monde magique, on pouvait prendre cela comme un handicap. Julian préférait y voir un éloge de la lenteur. Bien sûr que c’était hypocrite puisqu’on ne pouvait pas vraiment dire qu’elle avait fait un choix, elle s’était contenté de répondre à une angoissé profonde. Mais qu’importe, aujourd’hui sa vie était ainsi et ils trouveraient une solution, ceux qui auraient la patience de l’accepter. Pour les autres ? Honnêtement, elle n’avait ni l’énergie ni l’envie de s’en préoccuper.

Une partie de l’esprit de Julian était déjà plongé dans l’hypothèse de leur voyage. De nouveaux paysages, le bruit de la neige sous leur pas ou peut-être d’une végétation qu’elle n’était même pas en mesure d’imaginer. Un ciel parfois dégagé, parfois obscurcit pour mieux savourer la valeur de chaque contraste… Oui, Julian n’avait aucun mal à se plonger dans cette rêverie et elle avait quelque chose d’apaisant, comme ses longues marches solitaires. Sauf que cette fois-ci, elle serait accompagnée mais visiblement que d’Enzo. La jeune femme lâcha un léger rire amusé en l’entendant se moquer ouvertement de son petit ami.

« Au moins à vous deux vous êtes bien équipés… C’est vrai que tout le monde ne peut pas avoir la chance de combiner les deux. J’ai conscience de mon privilège. »

Il fallait bien donner un peu le change et se vider la tête. Mais Julian était loin de penser ce qu’elle disait, surtout de croire qu’Enzo n’avait qu’un corps. Non, il avait déjà l’atout d’une finesse d’esprit et d’analyse des émotions des autres. Un respect qui pour elle témoignait clairement d’une très grande intelligence. Mais bon, elle ne lui dirait pas, pas comme ça en tout cas. Si un jour elle sentait vraiment qu’il avait besoin de l’entendre elle n’hésiterait pas mais là ce n’était pas le moment. D’autant que Julian commençait à ressentir la fatigue. Celle de la marche qui remontait lentement le long de ses mollets mais aussi de cette retrouvaille partielle avec son passé. Une fatigue étrange à laquelle elle avait fini par s’habituer, qui lui donnait l’impression que sa tête pesait une tonne et que le vide autour d’elle se transformait en bourdonnement léger, plus comme un ronronnement.
Mais il n’était pas encore temps de s’endormir, il allait d’ailleurs falloir qu’elle envisage le chemin du retour à un moment. Toute à sa conversation avec Enzo, elle n’avait à aucun moment eut conscience du temps qui s’écoulait autour d’eux et c’était salvateur. Passer un moment sans compter les secondes qui la séparait de l’avant et de l’après, elle qui cherchait encore sa place dans cet espace-temps terrifiant.

« Avec grand plaisir. Je te préviendrai lors de ma prochaine excursion et si jamais t’es dispo… Faudra juste me payer le thé. »

Une idée en amenant une autre, Julian plongea sa main dans le petit sac qu’elle avait amené avec elle et secoua sa gourde pour vérifier qu’il lui restait suffisamment d’eau pour le retour. Elle détestait avoir soif, sentir sa bouche commencer à se dessécher était pour elle une sensation particulièrement désagréable. De fait, elle avait au moins l’avantage de toujours penser à vérifier l’état de ses réserves d’eau. Rien de pire que de se retrouver en randonnée sans avoir de quoi s’hydrater.

« Oui je suis venue en train et je me suis prévue une petit boucle depuis la gare. Je suis assez contente, je trouve que le paysage change vite et qu’on a pas l’impression d’être en périphérie de Londres. »

En rentrant chez elle, Julian avait bien l’intention de noter dans son carnet le trajet qu’elle avait effectué aujourd’hui et d’y ajouter quelques commentaires pour pouvoir comparer a posteriori avec ses futures balades. La présence du salon de thé serait forcément un point positif même si elle avait pleinement conscience que son expérience du lieu était plus qu’influencée par la présence d’Enzo. Était-il vraiment possible de renouer avec son passé sans cris, sans larmes ? Aurait-elle la force de questionner, d’apprendre ce qui avait pu se passer durant son absence ? Elle n’en était pas encore là, rien que d’évoquer le souvenir de Zachary avait créé son mutisme. Mais c’était déjà une étape de franchie, comme dans ses randonnées, un kilomètre après l’autre.

« D’ailleurs il va falloir que je pense au trajet du retour si je ne veux pas finir à la frontale et si je veux avoir un train pour rentrer. »

Julian avait dit cela sur un ton léger, elle avait encore un peu de marge et à vrai dire, elle n’était pas particulièrement inquiète. Elle saurait toujours se débrouiller, au moins elle avait appris ça d’elle-même lors de cette dernière année : elle avait bien plus de ressources et était bien plus adaptable que ce qu’elle aurait pu penser.

« Merci d’avoir accepté de partager ces muffins avec moi. Mes hanches te sont reconnaissantes. »

Au-delà de la petite plaisanterie, Julian était on ne peut plus sincère. Même si son historique avec Enzo était assez neutre, le fait qu’il prenne un peu de son temps pour échanger avec elle, avec autant de douceur lui avait fait sincèrement du bien. Lui donnait une lueur d’espoir pour la suite, lui faisant accepter l’idée que tout n’avait pas besoin de s’enrober de drame. Et c’était déjà ça de pris.
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Julian A. Neil
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Ven 4 Nov 2022 - 14:55
« Oui je suis venue en train et je me suis prévue une petit boucle depuis la gare. Je suis assez contente, je trouve que le paysage change vite et qu’on a pas l’impression d’être en périphérie de Londres. »

Je la regarde vérifier le contenu de sa gourde, l’écoute m’expliquer son périple avant de sentir un frisson se promener le long de ma colonne vertébrale à la simple évocation de Londres. Est-ce que je suis trop près ? Est-ce que les risques de faire une mauvaise rencontre sont élevés ? Parce que je suis tombé sur Julian je me dis que tout est possible et être ici ne me semble plus si neutre. Des pensées et sensations que je tache de chasser de mon esprit alors que mon téléphone vibre dans ma poche. Rien qu’une fois, c’est donc un message et non un appel.

« D’ailleurs il va falloir que je pense au trajet du retour si je ne veux pas finir à la frontale et si je veux avoir un train pour rentrer. » Le ton est léger, tout autant que le rire bref qui m’échappe dans un souffle et une contraction du haut du corps. J’en profite pour finir le chocolat chaud qu’elle m’a offert, délaissant définitivement le café devenu froid sur un coin de la table.

Il y a ce truc qui se réveille en moi et que je repousse gentiment, ce réflexe protecteur qui me pousse à me dire que la laisser repartir sans s’assurer qu’elle aura un moyen de rentrer n’est pas ce que je dois faire. Pourtant si, ça l’est. Alors je ne dis rien et me contente de regarder l’heure pour savoir où moi j’en suis.

« Merci d’avoir accepté de partager ces muffins avec moi. Mes hanches te sont reconnaissantes. »
« Merci à toi. Les miennes ne s’inquiètent pas vraiment. »

Réponse de connard, celui qui dit merci la génétique et la lycanthropie en arborant un sourire de branleur. Des questions dans la tête j’en ai des tas mais elles ne passeront pas la barrière de mes lèvres, je préfère me laisser envahir par la sensation de douceur de cet instant partagé qui a rendu mon attente bien plus agréable. Surprenante, aussi.

La chaise crisse contre le sol alors que je me recule, en me levant je sors mon téléphone de ma poche en ayant le temps de voir sur l’écran verrouillé que le message reçu vient de Sovahnn. Qui a besoin d’un coup de main chez elle et Tim. L’écran noir de nouveau je le glisse dans la poche arrière de mon jean et remet la chaise en place contre la table « Faut que j’y aille aussi, j’dois récupérer un truc à côté et filer donner un coup de main à des potes. » Ça vient comme ça, comme tout à l’heure, à l’écoute des réactions de son corps je me permets de venir la prendre dans mes bras une seconde pour lui dire au revoir. Un geste spontané qui chasse le dilemme qui se met en place dans mon esprit depuis que j’ai vu le prénom de ma meilleure amie s’afficher sur l’écran de mon téléphone. Parler de Julian ça veut sans doute dire évoquer Zach même si ça n’est qu’en pensée alors j’en sais trop rien. Surtout je ne sais même pas si la belle rousse devenue blonde a envie que les autres la sache dans le coin.

« Ça m’a fait super plaisir de te voir. » Une sincérité spontanée qui vient avec un sourire alors qu’on se dirige vers l’extérieur et que nos chemins se séparent tranquillement « On s’tient au courant pour vérifier qui a le meilleur sens de l’orientation. » Un dernier rire, encore quelques mots, chacun reprend sa route avec la légèreté de ce moment accrochée au cœur.  

▬ FIN ▬
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