Freedom - Dorofei

Dimanche 4 septembre 2022, dans la soirée

« Papa, on peut pas les garder, ils sont vraiment trop mignons ?»

Dorofei s’était accroupi devant Adam, passant sa main dans la chevelure de son fils avec une tendresse non dissimulée. Il regarda les petits Niffleurs qu’il avait « enfermé » dans une grande cage magique qui prenait la moitié du salon et qu’il avait récupéré chez ses beaux-parents. Non, la vérité c’est qu’il avait récupéré les bestioles par ces derniers qui voulaient les libérer, et ils avaient demandé à l’ex auror de les acheminer à bon port. Coop’ avait hésité un moment mais vu que l’endroit était en pleine cambrousse, loin de beaucoup de choses, il pouvait se permettre de sortir mais pas sans quelques précautions. En attendant il fallait qu’il réponde à la question de son fils.

« Non, mon cœur, ils seront plus heureux dehors en liberté. Ici, ils pourraient faire des dégâts et ils risqueraient de s’ennuyer. Ils pourraient même être en danger, si les voisins leur voulait du mal.»
« Mais toi tu les laisserais pas faire, t’es le plus fort.»

Il eut un léger rire amusé le Dorofei, mais il était touché par cette remarque qui semblait si naturelle dans la bouche de l’enfant. Il ne sut pas quoi répondre et préféra donc passer à autre chose.

« On va les nourrir tous les deux avant que je les emmène, ok champion ?»
« Pppaaapppppppppppaaaaaaaa.» Et là, on sent que le fiston va demander quelque chose. Il le regarda et l’encouragea du regard à continuer Je peux venir avec toi ? Promis, je suis sage et sage comme une image.»

La première réponse qui lui venait à l’esprit était un non… Le non, par ce qu’il avait peur pour la vie de son fils, on ne sait jamais ce qui pouvait se passer… D’un autre côté, il ne pouvait pas non plus l’enfermer tout le temps par ce qu’il craignait qu’on s’attaque au petit garçon de 5 ans.

« On se fait ça ! Mais tu sais, c’est dur des fois de les laisser partir, je ne veux pas que tu sois triste après. Hum ?»
« T’inquiètes papa, je suis un grand ! J’ai compris, ils seront plus heureux là-bas, alors si ils sont heureux moi aussi… Puis, tu sais, j’les connais pas bien, ils sont juste trop cools et trop mignons, puis trop doux aussi.»

* * *

Et c’est ainsi qu’il s’était retrouvé à Adam sur les épaules pour faire plaisir à l’enfant qui pouffait doucement en décoiffant son père et les bêtes dans un boite cette fois beaucoup plus petite. Quelqu’un qui était visiblement zoomage devait venir les aider à les remettre en liberté pour vérifier que tout allait bien se passer pour eux. Du moins c’est ce que l’homme avait compris. Sa famille lui avait assuré que c’était quelqu’un de confiance… alors, il ne pouvait que les croire. Ils savaient le danger qu’il courrait, ils ne l’auraient pas envoyé dans la gueule du loup. Ne voulant pas utiliser du polynectar, trop rare, pour si peu. Il avait fait pousser pas mal ses cheveux, et pris quelques herbes qui faisaient gonfler les un peu les traits. Des lunettes en plus, des vêtements plus larges qui changeaient sa silhouette, on pouvait le reconnaître moins facilement ; pour ne pas dire difficilement.
Bientôt, il était arrivé au lieu du rendez-vous, baguette à la main, corps quand même aux aguets, il lui restait pas mal de réflexes même s’ils étaient certainement moins bons que fut un temps. L’avantage d’un tel terrain, c’est qu’avec les branches, les feuilles et tout ce qui s’en suit, éviter de faire du bruit était compliqué, on aurait presque pu se croire dans un terrain presque miné… Bientôt Dorofei posa son fils sur le sol posant une main sur son épaule pour qu’il reste proche de lui mais l’enfant s’était déjà accroupi et regardait les petits niffleurs. L’homme attendit un instant avant de donner le mot de passe attendu. Il avait toujours une main posée sur son fils prêt à transplaner si c’était nécessaire.

Un petit cri animal pour attirer son attention, il se tendit un peu, attirant doucement son enfant contre lui. Adam le regarda avec un grand sourire innocent et avant que Dorofei ai pu dire quoi que ce soit une voix féminine ne tarda pas à se faire entendre.

« Bonsoir, je suppose que vous êtes là pour les Niffleurs ? Je suis Fenella, celle que vous devez rencontrer. »

Il acquiesça doucement, laissant son bras tomber le long de son corps, celui qui tenait la baguette de façon à ce qu’elle ne se sente pas menacée. Elle resta, elle aussi, à une certaine distance de lui et d’Adam ce qui l’arrangeait il faut bien le dire mais du coup ses mimiques étaient interprétables et en cas de souci, il pouvait perdre de précieuses secondes.

« Enchanté, Madame. Oui. Ils sont là, on les a fait manger et boire juste avant de partir pour être certains qu’ils ne manquent de rien.»
« C’est même moi qui leur ai donné à manger. Moi, j’voulais les garder mais papa, il dit qu’ils seront mieux ici… mais ils seront pas en danger, hein ?»

Dorofei eut un petit sourire à la question de l’enfant, il lui passa une dans les cheveux et laissa les deux autres observer les animaux tandis que lui ne pouvait s’empêcher de continuer d’être aux aguets. Il craignait toujours qu’il se passe quelque chose et ne voulait pas s’arrêter à contempler les Niffleurs même s’il en avait envie.

« Il sont magnifiques. D’où viennent-ils exactement ? »
« Des amis de la famille ont en retrouvé plusieurs blessés lors qu’une balade, ils les ont pris avec eux, soignés et maintenant il faut les remettre en liberté… ils ont saccagé un peu leur maison aussi.» dit-il finalement avec un sourire.
« Avec papa on les a brossé aussi.»

Ca par contre, il aurait préféré qu’Adam le garde pour lui. Il ne voulait étrangement pas passer pour quelqu’un qui câline autant les animaux. Ce qui était débile, il ne connaissait pas la jeune femme, alors elle n’allait pas le juger sur ça surtout si elle aimait les animaux.

« Pas trop triste de les laisser partir, jeune homme ? »

Adam se contente de secouer un peu la tête pour montrer que non, visiblement beaucoup plus timide maintenant que la dame s’adressait à lui en particulier et non plus à Dorofei, il se colla instinctivement un peu plus à son père et quelques instants plus tard la dénommée Fenella avait repris la parole confirmant ce qu’il avait déjà dit à Adam que c’était beaucoup mieux pour eux de vivre à l’extérieur…. Il était rassuré que quelqu’un d’autre confirme cela à l’enfant, comme cela, ses paroles étaient mieux enregistrées et crues. Et, adorant les animaux, l’enfant serait un peu moins triste de les savoir heureux.
Et la femme utilisa sa baguette pour faire apparaitre une cage où étaient des boursouflets. Adam poussa un petit cri de joie et émerveillé, et lui tira sur la manche pour désigner du la cage. Il avait les yeux plein de paillettes devant les petites boules de poils.

« Vous me dites quand vous êtes prêts à y aller. »
« On est prêts. Mon cœur, tu me suis bien, d’accord ?»

Le cœur en question était bien trop sur les boursouflets pour avoir vraiment écouté ce qu’avait dit son père… et connaissant son fils, le père savait d’ores et déjà qu’une question ne tarderait pas à naître dans la bouche du gamin.

« Par simple curiosité, quel est votre lien avec les personnes qui m’ont contactée pour ces petites bêtes ? »
« Ce sont des amis de la famille, ils préféraient me confier cette mission, ce n’est pas toujours simples pour eux de se déplacer.» En vrai, la belle famille, mais en soi, son meilleur ami était aussi le frère de la femme qu’il avait épousée. Il eut un vague sourire à Fenella avant de lui demander « Vous allez aussi les libérer ?» Il sentait bien Adam se dandiner à côté de lui et finalement l’enfant ne sembla plus tenir, il tenait vraiment de sa mère cet amour des animaux.
« Madame Fenella je peux en caresser un s’vous plait ? On peut en avoir à la maison par ce qu’ils sont vraiment trrroooopppppp mignons. Même Jo en serait a-mou-reu-se, j’suis sûr !!» dit-il e sa petite voix infantile joyeuse. Doro, lui n’était pas certain que Jordane trouve cette bestiole intéressante, néanmoins, il ne fit encore aucun commentaire, bien trop heureux que l’enfant semble s’amuser de cette sortie et en profiter à fond.

« Ils seront justement en sécurité, c’est pour ça que c’est important de les libérer loin des personnes qui ne connaissent pas la magie. »

Dorofei eut un petit sourire en voyant la mine rassurée de son fils qui voulait clairement dire « bon ça va, c’est le principal ». Adam tenait vraiment de sa mère et ses grands-parents cet amour des animaux et cela le touchait. Il avait presque l’impression de voir Prune, beaucoup plus jeune. En attendant, il répondait également aux questions de la femme, et Adam ne pouvait pas s’empêcher de compléter les réponses de son père.

« Ils en ont de la chance ! Heureusement que tu étais là avec ton papa pour t’en occuper alors. »

Ouais, on peut dire ça comme ça. Mais il faut bien avouer que c’était un beau moment avec son fils qui avait été très enthousiaste de s’occuper des animaux magiques. Il était content que ses beaux-parents aient pensé à lui et puis au moins ça le sortait de sa routine habituelle. Et il sentait qu’il reprenait de plus en plus pied, qu’il allait de mieux en mieux même si ce n’était pas tous les jours simples. Son corps, son esprit piaffait presque d’impatience à l’idée de pouvoir reprendre plus part à la Garde.
Malheureusement, pour lui et le bien-être de sa mission Fenella, puisqu’elle s’appelait comme ça, avait découvert des boursouflets et son fils n’avait plus d’yeux que pour eux. Pourtant, il en avait déjà vu en liberté chez ses grands-parents, mais il avait tellement d’animaux chez eux, dans leur boutique qu’il ne savait généralement plus où donner de la tête.

« En effet, pas forcément au même endroit, mais ils vont aussi retourner à leur vie loin de toute cette agitation ... »
« C’est bien pour eux. Ils pourront mener une vie paisible loin de la brutalité humaine.» lui dit-il en faisant un léger sourire .

Par ce que les animaux, les créatures n’y étaient pour rien dans toute cette guerre et malgré tout, elles étaient prises à parti. Sans compter que beaucoup restées enfermées dans des logements/des endroits qui n’étaient pas adaptés à elles et ça avait tendance à agacer le jeune père de famille. Adam ne semblait pas se rendre compte des paroles de son père, ou préférait ne pas trop y penser ou poser des questions, trop focalisé sur les animaux qui étaient face à lui. Un futur zoomage, voilà ce qu’il pourrait devenir ou vétérinaire s’il s’avérait Cracmol comme sa mère. Et avec toute son innocence enfantine, Adam avait bientôt repris la parole pour demander quelque chose à la Dame.

« Il est en effet plus conseillé d’avoir ces petits êtres chez soi plutôt que des Niffleurs, ils sont … plus sûrs et moins perturbateurs, si je puis dire. » Misère… cette information, il était certain que le garnement l’avait bien retenu, car il opina joyeusement de la tête tandis que la femme s’avancer vers lui avec la cage et continuait de lui expliquer « Je préfère ne pas leur ouvrir ici, pour éviter qu’ils se sauvent dans un endroit peu sûr pour eux. Tu peux les caresser à travers les barreaux si tu veux ! Les roses et violets sont appelés des Boursouflets et les jaunes des Boursoufs, je ne sais pas si tu en avais déjà vu avant ? »
« Oui, j’en ai déjà vu. Mais ils sont toujours trop mignons, et tout-tout-tout doux. Mais les Boursoufs je crois pas, je sais plus. C’est quoa la différence ?»

Petit bonhomme tu comprendras très vite qu’il ne faut jamais, ô grand jamais, poser ce genre de questions à quelqu’un qui est passionné par ce que ça peut durer très très longtemps. Il connaissait son fils, le gamin si ça l’ennuyait n’écouterait pas bien longtemps et il ne voulait pas que cela vexa Fenella.

« Il ne faut pas que nous tardions cependant, je préfère arriver avant que la nuit ne tombe. Question de visibilité. »
« on vous suit sans souci, vous êtes la plus à même de nous dire où il faut les relâcher.»

Ils avaient marché un petit moment, s’enfonçant un peu plus dans la forêt, pour être certain qu’Adam ne se fasse pas mal, il avait fini par le reprendre sur ses épaules, et Adam commentait tout ce qu’il voyait, lui disant même de se baisser quand il y avait une branche. Et enfin , ils finirent par s’arrêter, c’était sûrement le moment fatidique. Il posa de nouveau l’enfant au sol

« Je crois que tu peux leur dire au revoir, mais évite de les caresser pour qu’ils puissent s’en aller rapidement, sans trop stresser ou les perturber.»

L’enfant se pencha sur la cage pour les saluer tandis que Dorofei observait Fenella, tout en gardant quand même du coin de l’œil son fils. Il était à moins d’un mètre de lui, mais on n’est jamais assez prudent, et il n’était toujours pas certain à 100% de pouvoir faire confiance à la jeune femme, même s’il faut bien l’avouer elle lui inspirait plutôt des choses assez positives.

« On fait quoi maintenant ? On ouvre la cage et on les observe partir, ou il faut faire autre chose ?» il lui sourit à la femme, baissa un peu la voix avant de rajouter « je suis désolé, ce n’était pas prévu que l’on soit deux mais il tenait vraiment à venir avec moi, j’espère que ça ne vous dérange pas trop.»

Même si c’était le cas, c’était trop tard de toute façon, au moins, elle aurait eu une vague excuse.

Digne fils de sa mère, le gamin, il avait de qui tenir. En même temps, il côtoyait beaucoup ses grands parents maternels qui avaient toujours adoré les animaux, il était bien entouré pour ça… et quelque part c’était bien, même s’il ne pourrait peut-être pas faire magizoologiste s’il était cracmol plusieurs voies seraient ouvertes vers lui dans les deux mondes, le monde moldu dans un tel cas serait quand même beaucoup plus safe pour lui. La tension dans ses nerfs était toujours présente, il avait peur de la vie qu’il allait pouvoir lui offrir, de devoir lire la déception dans ses yeux de ne pas pouvoir être sorcier lui aussi, et aucun mot ne pourrait aider vraiment l’enfant, même s’il devait déjà savoir qu’il serait toujours aimé par les siens. Après tout, Prune l’était et elle n’avait jamais été rejeté par sa famille, et Dorofei était tombé éperdument amoureux et l’avait épousé. Mais pour l’instant, là n’était pas vraiment la question, et d’ailleurs la femme n’avait pas tardé à reprendre la parole.

« C’est une sous-espèce, un peu comme son cousin si tu veux. Ils ont le même caractère mais sont un peu plus petits et bien plus colorés que le Boursouf qui reste généralement jaune. Ils ont tendance à pousser des cris plutôt aigus quand ils sont contents, à l’opposé de leur cousin qui en émet des plutôt graves. »
« Pourquoi ?»

Ah bah voilà ça faisait longtemps que cette petite bouille n’avait pas posé ce genre de question et Fenella si elle commençait à y répondre n’avait pas encore fini. Et puis à vrai dire, lui voyait aussi l’heure qui tournait et la potion qui n’allait peut-être pas agir pendant encore très longtemps. Ce n’était pas prévu qu’elle soit si sympathique la Dame.
Le petit groupe avait encore bientôt avancé un peu jusqu’à avoir trouvé l’endroit parfait, Dorofei donna bientôt ses dernières instructions à son fils pour qu’il puisse dire aurevoir à ses « amis » à poils, avant de s’adresser de nouveau à Fenella.

« Et on éloigne de leur portée et vision tout ce qui peut briller, pour éviter d’être détroussés et qu’ils s’enfuient avec. »

Dorofei s’accroupit pour vérifier que rien ne pourrait attirer les créatures vers l’enfant avant de passer une tendre main dans les cheveux de ce dernier et de regarder si ses habits étaient bien conformes aussi ce qui était le cas. L’ex Auror en avait également profité pour s’excuser auprès de son interlocutrice pour être venu avec l’enfant, ce qui n’était pas prévu. Beaucoup de gens pourraient comprendre, mais il savait aussi que cétait un imprévu et que cela ne plaisait pas forcément à tout le monde.

« Pas d'excuses à présenter, il est normal de profiter de la présence de votre fils et il n’est pas dérangeant, bien au contraire. Il a l’air de profondément aimer les créatures magiques et de les respecter et c’est ce qu’il me plaît. Vous aussi, cela dit. » Il se contenta d’acquiescer, avant de continuer d’observer l’enfant qui, vraiment, dans certains gestes ressemblaient de plus en plus à sa mère et à cette idée son cœur continuait de se serrer. « Pour finir de répondre à votre question, je pense que je vais rester un peu pour les regarder, voir comment ils se dépatouillent, pas forcément pendant des heures au moins une dizaine de minutes, le temps qu’ils trouvent leur chemin. Vous pouvez également rester, si le cœur vous en dit. »

Il hésita un instant, mais une dizaine de minutes, ça pouvait quand même se faire… et puis ça ferait toujours plaisir à Adam. Pour l’instant, il ne semblait pas il y avoir de danger, alors… oui.

« D’accord, si c’est une dizaine de minutes, on va rester en votre compagnie !»

Et puis, il se sentait bien là, il fallait l’avouer. Pas trop d’humains à part eux, surtout la faune et la flore, les Créatures. Le genre de lieu calme, où l’on peut facilement s’apaiser.

« Vous étiez déjà venu dans cet endroit ? »
« Oui, j’accompagnais ma femme avant la naissance d’Adam, elle aimait beaucoup ce genre de lieu.» Il haussa les épaules, avant de tenter un petit sourire « Je suppose que je n’ai pas vous retourner la question, la réponse me parait assez logique.»

Pendant qu’il regardait les Niffleurs qui commençaient à doucement s’avancer vers l’extérieurs, avec beaucoup de précautions, il posa une main sur l’épaule de l’enfant pour l’attirer un peu plus contre lui, être certain qu’il ne lui prenne pas l’envie d’aller courir en forêt pour suivre ces mignonnes créatures.

« Vous voyagez souvent avec votre métier ? A part relâcher quelques créatures et en soigner d’autres, en quoi est-ce que ça consiste exactement ?»

Lui le savait, du moins en grande partie, mais à la tête d’Adam, il venait totalement d’attirer l’attention de l’enfant qui regardait à présent Fenella avec de grands yeux brillants.

« T’as déjà approché des dragons ?»

Il espérait que la femme aime vraiment les enfants sinon elle risquait vite d’être agacée par les questions d’Adam qui était curieux et de moins en moins intimidé. La Dame aimait les animaux c’est forcément qu’elle était cool avec ses yeux d’enfants, il en était certain… le souci, c’est qu’elle n’était pas là pour lui faire un cours et encore moins répondre à toutes ces questions, néanmoins pour l’instant Dorofei n’avait pas le cœur de dire à Adam de s’arrêter, qu’il pouvait la déranger, il préférait observer la réaction de Fenella qui n’avait d’ailleurs pas tardé à répondre

« Excellente question. Plus petits parce qu’ils sont différents, ils se ressemblent mais ne sont pas pareils, même s’il y a des ressemblances. C’est peut-être l’évolution naturelle de cette espèce, tout simplement. Quant aux moyens de communication, leur taille explique aussi les sonorités qu’ils produisent.»

Il acquiesça doucement, sans trop savoir pourquoi, ce n’était pas lui le pro des créatures magiques, mais il n’avait pas pu s’empêcher de faire ce petit geste de la tête comme s’il se disait qu’avec ce simple geste, Adam aurait plus tendance à croire la femme. Et c’est là qu’il fit la bouche de son fils s’ouvrir.

« On ira te chercher un livre avec les explications, d’accord ? Mais, elle travaille et a besoin de se concentrer un peu.»

Pour ne pas dire qu’elle ne voulait peut-être pas être dérangée par un autre pourquoi. Il n’était pas même certain que le gamin ait compris toutes les explications. Il préférait donc passer à une bibliothèque sorcière, lui trouver un joli livre avec des images et des explications qu’il lui lirait avec grand plaisir. Et puis ses grands-parents en connaissaient aussi un rayon… mais non ; Adam semblait avoir décidé que c’était avec l’inconnue qu’il voulait en parler. Après qu’il ait fait une petite moue boudeuse, l’enfant sourit soudain à son père lorsqu’il comprit qu’ils passeraient encore un moment tous les deux.

Après avoir marché encore un petit moment, ils avaient fini par s’arrêter pour enfin laisser en liberté les boules de poils ! Et après avoir confirmé que pour une dizaine de minutes ils pouvaient encore rester un peu avec elle, ils avaient continué la discussion, notamment sur le fait que Dorofei était déjà venu ici par le passé. Mais il n’avait pas envie de s’épancher trop dans ces sujets-là. Il ne voulait pas se remémorer ces bons moments. Il ne voulait pas penser à Prune, par ce que, comme à chaque fois, il avait l’impression de se sentir vide. Juste vide, le cœur creux depuis qu’elle… avait disparu ? qu’elle était morte ? Si elle était morte, elle n’en savait toujours rien au final.

« Je viens régulièrement dans ce type d’endroit, celui-ci en particulier mais d’autres également un peu partout. »

Logique, c’était dans des forêts calmes comme celle-là, à l’abris de beaucoup de choses que les créatures devaient être les plus nombreuses et les plus intéressantes à observer avec la flore sauvage ; dans leur environnement naturel.
Dorofei s’étai vite rapproché de l’enfant en lui posant sa main sur l’épaule de son fils. Juste au cas où. Et cette fois, c’était lui qui a avait repris la parole, pour poser une question dont la réponse intéresserait Adam il en était certain.

«Depuis près d’un an je voyage moins que je ne l’ai déjà fait. Mais il y a quelques années j’étais sans cesse en mouvement, à voyager sur les différents continents pour le travail. Il n’y a qu’en Asie que je ne suis jamais allée pour le moment, mais cela viendra peut-être un jour. » Il acquiesça doucement, bon pour l’instant difficile d’imaginer son bout de chou voyager comme ça, ou même si ça pourrait plaire à l’enfant, mais au moins Adam était attentif comme jamais aux propos de la belle femme, et la regardait avec de gosses billes qui brillent à la place des yeux. « Mon travail consiste à étudier les créatures, je suis spécialisée dans les catégories XXX pour le moment. Je dépends du Ministère de la Magie et parfois ces derniers m’envoient sur le terrain pour des missions en rapport avec des créatures, comme le mois dernier avec un incident concernant des Lutins de Cornouailles. Mais de manière plus générale je me concentre sur l’étude des créatures, voir comment elles vivent, quels sont leurs forces, si l’on peut éventuellement se servir de certains de leurs attributs pour des potions par exemple ou dans d’autres types d’applications, les possibilités sont infinies dans ce métier et c’est ce que j’aime. »

Il n’était pas certain qu’Adam puisse un jour faire tout cela, ou même qu’il comprenait tous les propos de la femme, mais ce n’était pas bien grave au moins il avait eu quelques explications qui semblaient lui plaire et, il avait déjà posé une nouvelle question, cette fois en rapport avec les dragons…. Qui forcément semblaient mythiques pour un enfant comme lui. Pour l’instant, Dorofei préférait ne pas reprendre trop la parole, les laissant échanger.

« Oui, et même de plutôt près, pour tout te dire. C’était en Roumanie, avec un ami qui les étudiait, et qui doit toujours les étudier je pense d’ailleurs. J’ai vu tous les stades, de l’œuf, au dragon adulte en passant par les juvéniles, ou les adolescents si tu préfères. »

Il n’était pas certain qu’elle puisse faire encore plus plaisir à Adam que ce qu’elle lui racontait, il l’avait rarement vu aussi captivé. Et il s’empêcha de soupirer en se disant que si l’enfant tenait de sa mère, et qu’il serait Cracmol, ce genre de carrière serait certainement à proscrire, sans baguette c’était probablement trop dangereux.. quoique ?

« Il arrive dans votre métier de prendre des assistants ? Et si oui, quels seraient les bonnes qualités ?» tenta-t-il finalement.

Et comme à chaque fois qu’il pensait à cette possibilité, il priait tout ce qu’il savait pour que son fils soit Sorcier, pour qu’il puisse avoir une vie future beaucoup plus simple qu’avait pu avoir Prune ; et la colère fusait dans son être quand il se rappelait comment sa femme par moment avait pu galérer, ce que son meilleur ami - le frère de celle-ci- avait pu déjà lui raconter. Des anecdotes de leur adolescence, lorsque les gens avaient compris ce qu’elle était. Et il ne voulait pas de ça pour son fils, surtout qu’avec le temps et les années, les choses ne s’amélioraient pas, bien au contraire. Il aurait trop peur que l’enfant évolue dans ce monde de requin… Mais il ne devait pas le montrer à l’enfant, il essayait de faire de son mieux pour qu’il puisse aussi s’adapter au monde Moldu s’il y en avait besoin, même s’il s’était loin d’être le plus doué là-dedans.
Lorsqu’il arriva à sortir de ses pensées, Fenella avait fait un « dessin » en feuilles devant un gamin toujours aussi excité et qui la regardait comme si elle était une Déesse vivante.

« Et vous, que faites-vous dans la vie ? »
«Pour l’instant, je ne travaille pas, et je fais que quelques petits boulots ci et là… Pour m’occuper de mon fils. »

Ce qui était ni très vrai, ni très faux, il y avait une grande part de vérité quand même dans tout ça. Et son boulot d’Auror lui manquait vraiment beaucoup.

« Mais mon papa, il ferait un super copain des dragons, dis, madame, tu veux pas l’emmener avec toi ?»

Hein ? quoi ? Celle-là, il ne s’y était tellement pas attendu qu’il regarda son fils avec un air totalement abasourdi ne sachant même pas quoi répondre, tandis que le rire juvénile de l’enfant résonna quelques secondes autour d’eux, comme s’il était joyeux à cette perspective.

Dorofei n’avait pas tardé à continuer ses questions sur le métier de la femme quand même un peu intéressé par ce qu’elle racontait et ce qu’elle faisait. Et puis quelque part, il se disait que ça serait aussi faire honneur aux valeurs de Prune qui adorait les créatures magiques, les animaux et compagnie. Vu la tronche qu’elle faisait, la réponse devait être plutôt non, et il pouvait le comprendre, même s’il avait demandé ça « comme ça », la question pouvait vitre être détournée et elle ne savait pas qu’il était vraiment un bon sorcier et il ne comptait pas non plus lui dire. Il pourrait voir avec la Garde, si jamais l’idée continuait de tourner, germer dans son esprit, s’ils n’avaient pas des tuyaux pour exercer dans ce genre de branche. Et puis, si elle était solitaire comme lui, il ne pouvait que comprendre qu’elle aimait travailler seule !

« Il ne faut pas compter ses heures, il faut véritablement être passionné pour s’en sortir dans ce milieu, sinon les choses deviennent très vite compliqués. De bonnes connaissances en botanique et en sortilège, en réalisation de potions également, tout ceci est à mes yeux indispensable pour réussir dans ce métier. Nous ne sommes jamais à l’abri d’un incident ou de découvrir une nouvelle capacité d’une créature dont nous ignorons tout. On ne peut être préparé à tout mais faire de son maximum est la priorité. »

Il acquiesça doucement, c’était logique mais au final, s’abrutir au boulot c’était quelque chose qui lui plaisait plutôt bien … même si avec Adam c’était effectivement plus compliqué. Néanmoins le reste lui semblait tout à fait faisable… mais là encore, il ne savait pas encore ce dont il avait envie. Retourner sur le terrain avec la Garde, mais ça ne faisait pas rentrer d’argent. Il allait bien devoir retrouver un petit job ! Il soupira doucement, sans reprendre la parole tandis que la femme continuait d’expliquer.

« Certains de mes confrères prennent des assistants parfois, mais j’avoue que de mon côté, ça ne fait pas partie de mes habitudes. »

Parfait, déjà… certains semblaient ok, si jamais il voulait aller dans cette voie. Un jour. Il tenta de lui faire un petit sourire avant de répliquer un petit

« Merci pour ces informations ! C’est toujours très intéressant d’avoir le point de vue d’un professionnel en fonction et sur le terrain qui plus est.»

Non, par ce que les gens qui en parlaient qui n’étaient que dans les bureaux, il s’en méfiait quand même beaucoup, il faut bien le dire ! Certains ne savaient pas de quoi il retournait réellement sur le terrain fantasmant celui-ci…. Et Dorofei avait bientôt repris la parole pour lui expliquer ce qu’il faisait de rares petits jobs ci et là, histoire de pouvoir payer un minimum les factures… et ça lui laissait du temps pour s’occuper du petit. Petit qui avait encore repris la parole, et Dorofei ouvrit les yeux ronds. Ami des dragons ? Quoi ? Bon, c’est vrai que ça lui plairait beaucoup mais …. Demandé de cette façon c’était gênant.

« Désolé.» grommela-t-il entre ses dents, avant de passer tendrement une main dans les cheveux de l’enfant. Bien sûr qu’il n’en voulait pas à ce petit bout qui avait juste pensé bien faire et qui ne devait pas encore savoir que ça ne se demandait pas comme ça. Heureusement la femme était loin de l’avoir mal pris !

« Je ne suis pas la plus grande spécialiste des dragons, il vaudrait mieux que ton papa se rapproche de certains de mes collègues. Mais s’il fait ça, qui va s’occuper de toi petit bonhomme ? »
« Ben, le reste de ma famille, pardi ! Tu veux que ce soit qui qui me garde sinon ?» avait-il balancé d’un ton qui clairement montré qu’il ne comprenait pas la question tant ça semblait évident pour lui.

Dorofei eut un petit rire amusé, et il secoua doucement la tête ; faisant un nouveau sourire désolé à la femme qui n’avait pas du tout dû s’attendre à une telle réponse spontanée. Fenella avait ensuite pris un des petits Niffleurs, le seul resté dans la cage, pour mettre dans sa main et tendre cette dernière vers Adam. Il acquiesça doucement à la question silencieuse de la femme tandis qu’elle reprenait dès cette autorisation donnée la boule de poils au petit garçon.

« Il est inoffensif, tu te souviens ? Tu veux le toucher ? J’ai l’impression que tu l’intrigues. »
«Tu peux y aller, Adam, mais vas-y doucement, d’accord, il est tout petit et fragile. »

L’enfant avait sautillé sur place quelques instants, des étoiles dans les yeux avant de commencer à caresser doucement la bestiole.. et lorsqu’elle se mit à bailler, surpris de voir ses dents, l’enfant avait sauté en quelques instants presque dans les bras de son père qui eut un nouveau rire amusé.

« Merci !» dit-il à Fenella. « Je crois que l’on ne va pas trop vous importuner davantage ! Vous avez dû perdre assez de temps comme ça. C’était vraiment un moment très sympathique !»