[TW] In the mirror, I see someone that I don't recognize [Gary]

Sam 8 Jan 2022 - 22:13

Date à déterminer

[TW] #TS #suicide #dépression #alcool #deuil #gaslighting

Le vent emportait ses cheveux. Il faisait doux pour une soirée d’été, songeait-elle. Il avait fait chaud toute la journée, ce qui l’avait surprise alors qu’elle avait enfilé son tailleur vert menthe aujourd’hui. C’était un de ses ensembles préférés, simple, avec une belle coupe, qui mettait son teint en valeur. Elle avait noué ses cheveux dans un chignon fait rapidement pour se dégager la nuque quand elle était au bureau. La journée s’était bien passée, malgré les touristes du monde sorcier qui étaient parfois peu vigilants quand ils étaient hors de chez eux. L’été n’était jamais paisible au ministère, avait-elle entendu protester un collègue. Elle ne se plaignait pas d’avoir du travail. Plongée dedans, elle ne voyait pas le temps passer. La seule chose qui lui indiquait qu’il se faisait tard étaient les employés qui rentraient chez eux. Elle se décida qu’il fallait rentrer. Il fallait qu’elle prépare le repas pour son mari, qu’elle aille sortir le chien également, nourrir les chats. La liste des corvées s’accumulaient dans sa tête. Derrière, entre les arbres de ses pensées, grognaient le monstre, le vampire qui l’aspirait. Celui qui l’emmenait parfois dans les bars après le travail pour goûter quelques minutes de bonheur artificiel. Puis après elle allait dans le placard à potion prendre la fiole qui lui servait à faire comme si rien ne s’était passé. Le stock ne baissait pas car elle en refaisait aussitôt. Comme ça personne ne voyait rien. Personne ne s’inquiétait. Elle avait toujours été capable de sourire quand ça allait pas. De faire en sorte de passer pour aimable alors qu’elle vous détestait. Elle se rendait malléable puis forgeait son humeur au gré des besoins. Avait-elle vraiment un vrai visage ? Une vraie âme ? Qui était-elle ?

Elle avait décidé de faire un détour avant de rentrer. Ses pas l’avait emmenée sur un pont. Elle se rendit compte que c’était celui où elle s’était baladé après avoir s’être disputée avec Azalea. Elle avait terrorisé ce jeune homme qui s’appelait... Qu’importe, elle s’en souvenait plus et elle ne lui en voudrait pas s’il s’enfuyait en la croisant. Elle s’arrêta et s’approcha de la barrière. La nuit n’était pas tombée. Pourtant, il n’y avait personne. Ou alors, c’était elle qui ne remarquait rien ? Elle était happée par la même fascination du vide que la dernière fois. Elle s’imaginait dans les eaux froides du fleuve, ballotée par le courant. Il n’y aurait plus que le silence. Il n’y aurait plus que ce flottement dans l’élément liquide. Puis elle s’endormirait petit à petit alors que l’oxygène ne nourrirait plus son corps.
Klara disparaitrait. Elle ne serait plus.

Les paroles de Warren tournaient dans son esprit. Après tout, elle n’était bonne qu’à se plaindre. À être une enfant pourrie gâtée qui voudrait garder sa position sociale, son emploi bien payé et ne rien donner en échange.Plus exactement, elle était née cassée. Rien ne la rendait heureuse. Ou elle l’avait été, peut-être parce qu’elle avait goûté à la rébellion et qu’elle en avait apprécié le goût. C’était ce qu’on lui disait, elle aimait juste l’adrénaline de la provocation. Elle était une persécutrice qui aimait faire tourner le monde autour d’elle. L’écho des séances de psy préconisées par son mari lui revenaient comme un boomerang.

Mais malgré tous ces rendez-vous, elle restait un échec. C’était comme si elle était l’ombre de Saïd, le fils prodigue et prodige. Tout ce qui restait de lui était le souvenir de son crâne brisé. Elle eut un haut le coeur, l’odeur du sang et de la chair la frappa de plein fouet. Elle n’était pas guérie. Elle ne le serait jamais. Elle était une cause perdue. Elle avait déconné et c’était son frère qui l’avait payé. Elle aurait dû mourir à sa place. Elle devrait disparaître car elle ne causait que du soucis à ses proches. Sans elle, ils n’auraient plus de raisons de s’en prendre à Gary. Il pourrait enfin avoir l’esprit tranquille. Il pourrait l’oublier, même si elle lui ferait de la peine. Aloysius pourrait trouver une épouse qui n’est pas une immense farce. Et ses parents n’auraient que la solitude qu’ils méritent.

Alors elle enleva ses escarpins hors de prix, puis escalada la rambarde pour s’y assoir. Le soleil qui se couchait sur Londres était sublime. Parce qu’elle avait le coeur léger, la première fois depuis bien longtemps.

Dim 9 Jan 2022 - 9:53

TW deuil, suicide, dépression.

date à déterminer ultérieurement, mais juillet 2016

Prendre l'air. C'est tout ce dont il avait besoin après cette journée de boulot. Marchant dans les rues, déambulant un peu au hasard, profitant de la douceur de cette fin de journée. Il hésitait sur ce qu'il allait faire de sa soirée : peut-être appeler Janie pour voir si elle était disponible ? A moins qu'il voit avec Neo si elle ne voulait pas sortir avec lui prendre un verre ou deux ? Bonne question. Pour l'instant, il n'était pas franchement décidé. Il n'était pas de la meilleure humeur du monde et préférait attendre un peu pour voir si ça irait mieux après avoir marché ou s'il valait mieux qu'il passe la soirée seul dehors ou cloitré dans sa chambre. Le boulot l'avait épuisé et il avait du mal à se sortir cette journée – pourtant plutôt banale- de l'esprit.

Soudain, une silhouette attira son attention à une dizaine de mètres. Il fronça un peu les sourcils en se disant qu'il avait rêvé. Ca ne pouvait être Klara qui marchait seule, dans le monde moldu comme une âme en peine. Elle devait avoir autre chose à faire et surtout être ultra-surveillée par Monsieur Muscle. Il la suivit quelques instants du regard avant de se rapprocher lentement : le comportement de la femme – qui ressemblait à Klara- était étrange. Il prit son téléphone prêt à appeler les secours s'il y avait besoin, il entendait trop d'appel de ce genre, de gens au bord des ponts près à sauter et compagnie pour prendre cela à la légère. C'est d'ailleurs pour cela qu'il était peut-être un peu parano : peut-être que la dame était juste bourrée, ou avait eut une rupture, un problème au qtravail et autre et essayait de rentrer tranquillement chez elle. Néanmoins, il emprunta la même route qu'elle, plus pour vérifier qu'elle n'allait pas faire une connerie que par ce qu'il avait besoin d'aller par là. Bravo, maintenant tu suis les femmes, ça ne s'arrange pas ton cas. ABRUTI. Peut-être qu'il agissait ainsi par ce qu'elle ressemblait vraiment trop à son ex et que c'est son instinct protecteur -on va dire ça comme ça- s'était soudain réveillé. Il ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose. La Klara qu'il connaissait n'était pas comme ça, n'avait pas cette démarche. Et il avait déjà zappé l'option que c'était fort probable que ça n'était pas elle...

On se concentre. On essaye de rester sur ce qui se passait vraiment et pas sur ce qu'il imaginait.
C'est alors qu'il la vit enlever ses chaussures et escalader la rambarde pour s'y asseoir. Bordel de merde.S'il était resté assez éloigné jusqu'à cet instant il se rapprocha à pas de loup assez rapidement, de toute manière même s'il avait fait du bordel, elle semblait tant dans son monde qu'elle ne l'aurait pas remarqué. Il s'arrêta à quelques mètres d'elle et... MERDE. C'était vraiment Klara. Pas une simple chimère, pas une illusion. Il se frotta les yeux comme pour vérifier qu'il ne vérifia pas tandis que son coeur battait la chamade. Tandis qu'il se demandait ce qui se passait exactement. Tandis que son cerveau étaut passé en mode ébulition. Pas moyen d'appeler les secours... Et sa baguette ? Si jamais elle tentait de sauter ? Il pourrait peut-être la pétrifier ou faire en sorte qu'elle ne bouge pas ? Dangereux. Il ne savait pas trop où il y avait des caméras et il faisait encore un peu trop jour pour ça ? La saisir pour l'attirer en arrière pour être sûre qu'elle ne tombe pas ? Non si elle avait peur ça serait potentiellement plus dangereux, il était trop maladroit pour une telle manoeuvre. Lui parler ? Autre chose ? Merde. Qu'est-ce que l'on fait dans ce genre de situation ? Tout dépendait de la personne, probablement mais là il se trouvait totalement démuni. Agir à l'instinct ? Probablement une mauvaise solution vu qu'il n'était pas très bien, mais néanmoins écouter son coeur était le plus logique ici.

Ne pas écouter la colère sourde qui grondait au fond de lui, tout comme l'inquiétude. Qu'est-ce que ces connards lui avaient fait pour qu'elle finisse comme ça ?Tu ne crois pas que tu es un peu coupable aussi ? Rappelle toi qui a buté son frère ? Il inspira doucement. Lui la rendait heureuse, elle riait à cette époque et depuis qu'il l'avait revu il avait bien vu que quelque chose n'allait pas. Aloysius avait peut-être un sang pur, mais il n'était rien qu'une sombre merde s'il n'était pas capable de la combler et qu'il ne s'en rende même pas compte. Est-ce qu'il ne voyait pas le faux sourire ? Est-ce qu'il ne voyait pas la tristesse au fond de ses yeux ? Ou alors, lui la voyait-il par ce qu'il avait vu l'avant et l'après.

Il ne pouvait pas la laisser comme ça. Il ne pouvait pas se retourner et continuer sa route comme si de rien n'était... Mais ce qu'il allait faire était un jeu dangereux. Tant pis, elle en valait pas la peine. A son tour, il passa la rambarde pour s'asseoir à côté d'elle l'air de rien.

«Magnifique coucher de soleil.» Par contre zéro pointé comme approche. « Qu'est-ce que tu fais par ici ?» De pire en pire. « T'as vraiment une sale tronche aujourd'hui... qu'est-ce qui se passe ? Tu sais que t'es beaucoup plus belle quand... non, j'allais dire quand tu souris, mais tu es tout le temps magnifique.»

Summum du ridicule. On applaudit pas du tout cette performance misérable, lamentable. On sort les rames, n'est-ce pas ? Oui, par ce qu'en réalité, il essayait de faire comme si tout était normal... sauf que rien n'était normal. Il passa une main dans sa tignasse.

« J'peux approcher un peu plus ?»

Il était deux à trois mètres d'elle, et il aurait bien aimé être beaucoup plus proche pour pouvoir la retenir s'il y en avait besoin.

Ven 21 Jan 2022 - 23:48

Ses jambes battaient dans le vide. Elle avait l’impression de voler. Quand étais-ce la dernière fois qu’elle était montée sur un balais d’ailleurs ? C’était amusant en vrai. Mais les balais, c’était surtout pour les enfants. On grandit, on a son permis de transplaner puis on oublie les balais. On oublie ce qui est amusant. Ou alors on s’arrangera pour que vous l’oubliez. Elle prit une grande inspiration. Il était sûrement temps d’y aller. Oh, elle était égoïste. On lui répétait tout le temps tu es égoïste Klara. Tu te prends pour une princesse Klara. Pense un peu aux autres. Mais on ne la remerciait jamais quand elle se pliait en quatre. On ne la remerciait jamais de prendre toujours sur elle. C’était normal après tout, elle est gentille Klara. C’est une gentille fille un peu fade, heureusement pour elle qu’elle est jolie. Elle ne valait pas mieux qu’un vase rempli de belles fleurs. Quand cela n’est plus assez décoratif, on la jette. Quand elle ne servira plus à rien, on la jettera. Alors il valait mieux que ce soit elle qui s’en occupe avant de sentir encore la douleur d’être abandonnée.

- Magnifique coucher de soleil.

Elle sursauta. Elle ne reconnut pas tout de suite la voix, car cela faisait un certain temps qu’elle ne l’avait pas entendue. Peut-être qu’elle avait juste halluciné. Elle avait l’impression qu’elle était ailleurs, pas dans son corps. La voix continua de parler. Était-il juste réel ? La chute était peut-être venue plus rapidement qu’elle ne l’avait prévu. Oui, le paysage était beau. Et c’était Gary qui lui parlait, à la manière de Gary. Cela lui semblait irréel car quelle était la probabilité que ce soit cette personne parmi tout Londres qui vienne à ce moment là sur ce pont ? Après tout, qu’est-ce qui ne lui prouvait pas que c’était juste un psychopompe avec l’apparence de Gary ? Le monde sorcier était encore riche en mystères. Voyait-on la personne qui nous était la plus chère ? Si c’était le cas, elle était heureuse que ce soit Gary. Il est chiant, mais adorablement chiant. Ou alors elle ne voyait que l’homme qui a rendu ses jeunes années dorées.

- J'peux approcher un peu plus ?

Elle ne dit rien. Peut-être que l’illusion allait partir. Peut-être qu’il lui fallait juste du temps pour savoir où elle était. Elle était fatiguée. Trop fatiguée. Et finalement, des mots lui échappa.

- Je suis fatiguée d’être jolie. On ne voit que ça. Je ne suis que jolie et jamais rien d’autre.

Elle aurait pu être une myriade de choses. Mais en vrai, on ne voulait que ça, qu’elle soit jolie, qu’elle se comporte bien. Elle ne dit rien. Elle fredonnait Memory de Cats en battant ses jambes dans le vide.

Sam 22 Jan 2022 - 10:44

Et, il ne savait absolument pas quoi faire, quoi dire, ou même comment agir. Il se sentait totalement perdu là-dedans et il avait peur pour la vie de Klara. Comment réagir ? Quoi dire ? Personne ne réagissait pareil dans de simples circonstances. Au fond de lui, il avait envie de lui crier de descendre de là, de ne pas faire de conneries, que tout finirait par s'arranger... mais ce n'était pas la solution, alors il avait essayé à sa manière qui était probablement plus que discutable mais au moins il avait attiré son attention. Pour l'instant le plus important c'était qu'il puisse s'approcher un peu plus d'elle, qu'il puisse la rattraper – ou du moins essayer- si elle faisait un geste qui lui paraissait ambigu. Tout son être tremblait intérieurement, trop conscient qu'à la moindre erreur de sa part, elle risquait de finir en bas. Alors, il devait réussir, ne sortir aucune connerie. Il devait faire, justement ce qu'il ne savait pas bien faire : être cohérent, rassurant... Mais à sa question, il n'obtint pas de réponse, au contraire, elle se contenta de dire doucement

- Je suis fatiguée d’être jolie. On ne voit que ça. Je ne suis que jolie et jamais rien d’autre.

Et elle avait fredonné, doucement une muqueuse de Cats. Il inspira, expira doucement, essayant de se concentrer sur ce qu'il allait bien pouvoir répondre. Merde, il n'y avait aucun mot adapté à la situation... et il ne pouvait pas appeler une quelconque autorité qui saurait mieux faire que lui. Chez les Moldus, ça serait trop risqué, son statut de sorcière pourrait être compromis... et chez les Sorciers ? Ca serait avoué qu'ils se voyaient, et personne ne croirait à la coïncidence que c'était, et ils les payeraient tous deux chers d'une manière ou d'une autre. Surtout lui, mais au final, s'il lui arrivait quelque chose, la culpabilité de Klara ne ferait que grandir. Alors, il allait devoir essayer de gérer la situation seul.

« C'est vrai que tu es la plus magnifique des femmes que j'ai jamais rencontré.»

Et il avait opté pour essayer d'être juste franc. De répondre, à ce qu'elle disait tout simplement à ses attentes. Une première fois, il s''était rapproché un tout petit peu, laissant encore un bon espace entre eux.

« Kla', regarde-moi dans les yeux, s'il te plaît.»

Il voulait planter son regard dans celui de son ex petite amie, espérant ainsi qu'il aurait toute son attention, qu'elle l'entendrait plus et qu'elle ne continuerait pas de sombrer dans ses pensées.

« Et si les autres ne voient pas à quel point tu peux être une personne géniale, douce, délicate, attentionnée, avec quand même un foutu caractère de merde quand tu t'y mets. Une personne qui a beaucoup plus de qualité que de défauts... c'est qu'ils sont totalement aveugles ou stupides.» Silence de quelques instants avant qu'il ne reprenne, essayant de ne pas trop évoquer de souvenirs passés, de peur qu'elle soit encore plus nostalgique, mais du coup ce n'était pas simple. «C'est vrai, tu n'as pas toujours le mot exact, tu peux être blessante, tu peux être têtue mais ça fait parti de toi, et à côté de ça tu es... tellement de choses. Tu peux être la personne rayonnante, celle qui embrume les pensées quand elle rit, quand elle te regarde. Celle qu'il est facile d'avoir dans la peau. Si tu n'étais pas exceptionnelle, est-ce que tu crois que Neolina serait devenue amie avec toi ? Si tu étais juste belle, est-ce que tu crois qu'elle se serait intéressée à toi ? Je ne crois pas. Est-ce que tu crois, que moi, ça m'aurait suffi ? Je suis peut-être superficiel, c'est vrai, mais pour aimer quelqu'un ça ne suffit pas d'être juste beau. Ce qui m'a toujours plu en toi, c'est que tu as un cœur en or. C'est que tu sais rire de beaucoup de choses, et que tu es l'esprit ouvert, que tu as toujours aimé découvrir de nouvelles choses. Tu n'es pas la meilleure cuisinière au monde et c'est vrai que des fois c'était un peu flippant tes essais, mais toujours drôle au final et tu n'as jamais abandonné, tu tentais encore et encore, jusqu'à réussir.» Silence. « Alors non, Klara, tu n'es pas juste une belle femme. Et tu sais que je pourrais continuer longtemps comment ça.»

Mer 23 Fév 2022 - 22:34

Finalement, une phrase s’était échappée. Elle ne voulait pas qu’il l’approche. Elle ne voulait pas qu’il la voit comme ça.

-C'est vrai que tu es la plus magnifique des femmes que j'ai jamais rencontré.

C’est faux. Il se trompait. Il ne voyait qu’une image lissé pour son imagination, par son souvenir. Il projetait sur elle un fantasme qui n’existait que dans les plis de son cerveau parfois étrange. La vraie Klara, il la détesterait, celle qui travaille pour les Supérieurs, qui a brisé des dizaines de vies dans le but d’entretenir un gouvernement qui lui voulait du mal. Ou alors il lui donnerait encore des excuses, bien que dans le fond, il lui semblait que la pensée que les Moldus pouvaient être un danger pour les sorciers ne l’avait jamais quittée. Il valait mieux ça qu’être seul, hein ? Que de devoir se rendre compte qu’on a été déraciné une nouvelle fois, qu’il fallait tout refaire ? La douleur avait envie de lui crier que c’était juste du faux, que c’était juste dans sa tête, que ce n’était pas vrai. C’est faux, c’est faux, c’est faux ! Quelque chose enserrait sa gorge. Elle ne pouvait pas le blesser. Pas Gary. Son existence lui apportait déjà assez de misère comme ça.

-Kla', regarde-moi dans les yeux, s'il te plaît.

Elle baissa le regard. Non, elle ne pouvait pas le regarder dans les yeux. Car si elle le faisait, elle devait affronter tous les sentiments qui se mêlaient quand elle se plongeait dans son regard. Bleu océan. Bleu ciel. Ciel qui se remplissait d’étoiles quand il la regardait. Elle aimait ça, cette mer stellaire. Il l’aimait et la moindre micro-expression le lui criait.
Mais elle ? L’aimait-elle ?
Il n’y avait pas d’autre réponse viable que de le repousser. Qu’importe ce qu’elle pensait elle, la vérité était qu’ils n’étaient pas fait pour être ensembles. Gary était un poète idéaliste et un peu naïf. Ou plus exactement, il se fichait des conséquences. Il y réfléchissait, le pire, c’est juste qu’il était rigide sur ses principes. Ou alors il avait cette prétention de se dire qu’il était plus malin que le reste et qu’il s’en sortirait quand même.
Elle le laissa développer sa longue tirade sans l’interrompre. Chaque mot était douloureux.
Elle n’était qu’une imposteur, une foutue arnaque. Au fond, les gens n’aimaient que la version polie d’elle-même, cette couverture faite de jolies diamants taillés pour éblouir chacun de la façon qui leur convenait le mieux. En vrai, sa misère était sûrement de sa faute.
Oui c’était de sa faute.

Saïd.
Gary.
Esteban.

De sa faute.

- Je sais. Tu ne changes pas... Tu es aussi aveugle sur moi que sur Esteban. Le pire, c’est que c’est charmant.

Oui, elle aimait toujours cet optimisme indécrottable chez lui, celui qui allégait les coeur par la seule magie de sa présence. Et ça marchait, elle y reconnaissait Gary, son Gary. Cependant cette même qualité ne lui fera retenir que le charmant à son avis. Elle eut un sourire amer.

- Ce serait plus facile si tu me détestais. Si tu pensais que j’avais ruiné ta vie. Car c’est un peu le cas. Sans moi tu serais sûrement en train de sauver des vies à Sainte Mangouste. Ta vie ne serait pas menacée parce que tu as le malheur de me porter de l’intérêt.

Ce n’est pas qu’elle ne voulait pas. C’est qu’elle en avait pas le droit. Le monde s’acharnerait sur eux.

- Alors peut-être que si je disparaissais ce serait mieux pour tout le monde.

Sa voix s’étranglait sur ces derniers mots. Le vide l’appelait.

Ven 25 Fév 2022 - 11:40

Il fallait qu'elle comprenne. Il fallait absolument qu'elle puisse se voir comme lui la voyait. Elle avait dire, penser, lui était certain que l'ancienne Klara était toujours là, cachée quelque part sous ces faux-semblants. Le souci, c'est put-être qu'elle-même avait fini par l'oublier. Mais il y croyait, dur comme fer. Il le savait. Elle ne pouvait pas avoir changé autant. Alors il avait tenté, de toutes ses forces, de tout son cœur avec tout la conviction qu'il avait en lui. S'il échouait, qui sait ce qui pourrait se passer ? Il la croyait capable de sauter, mais était-ce pas tout simplement un appel à l'aide ? La marge était faible ici, et il n'en avait aucune foutue idée. Avec le stress, il entendait presque le sang taper dans ses tempes. BOUM. BOUM. BOUM. Crois-moi, bordel, crois-moi. A la moindre erreur, ça pouvait en être fini. L'Amour n'était pas plus fort que tout, mais peut-être pouvait-il essayer de la raisonner, de lui redonner confiance, de lui faire comprendre que tout n'était pas perdu. L'Espoir, se sentir aimée, respectée, c'était peut-être tout ce dont elle avait besoin, en tout cas c'est l'impression qu'il avait eu lorsqu'elle avait parlé.

Pendant un instant, il aurait pu croire qu'il avait réussi, sauf que non. Échec. Les mots ne suffisaient, elle ne voulait même pas le regarder dans les yeux. Et... et bien, il ne savait plus trop quoi faire. Ou quoi dire. Peut-être qu'il n'y avait aucune solution ? Il n'en savait rien. Absolument rien. Démuni, de la façon la plus totale. Et il avait espéré qu'elle parle.... histoire de pouvoir dire quelque chose, histoire de pouvoir essayer de... faire quelque chose, mais lorsqu'elle ouvrit la bouche, il eut l'impression d'être encore plus impuissant.

- Je sais. Tu ne changes pas... Tu es aussi aveugle sur moi que sur Esteban. Le pire, c’est que c’est charmant.

Alors que pouvait-il répondre à ça ? Il n'y avait aucune réponse. Rien de rien ; Probablement poar ce que c'était trop vrai et qu'il ne pouvait rien réfuter, mais ici, ils s'en foutaient de Banban. Ils en avaient rien à carrer de qui avait raison ou tort. Tous autant qu'ils étaient, ils étaient tous fautifs. Tous les trois, et bien d'autres encore.

- Ce serait plus facile si tu me détestais. Si tu pensais que j’avais ruiné ta vie. Car c’est un peu le cas. Sans moi tu serais sûrement en train de sauver des vies à Sainte Mangouste. Ta vie ne serait pas menacée parce que tu as le malheur de me porter de l’intérêt.

Possible oui. Mais il ne la détestait pas. Par ce qu'elle n'y était pour rien au final, elle n'était que la victime de sa famille, de ce système et c'était ça qui le mettait en colère. Elle n'était pas une mauvaise personne, bien au contraire.

- Alors peut-être que si je disparaissais ce serait mieux pour tout le monde.

Quoi ?
Quoi? Comment ?
Calme.
Il inspira pour ne pas essayer d'avoir de geste brusque, elle pourrait potentiellement voir ça comme une attaque, néanmoins, il avait rapproché encore un peu sa main de sa baguette, sans laisser cette dernière paraître.

« Tu te trompes.»dit-il précipitamment, avant de rajouter « Malgré tout le mal que je pense d'eux, ton mari, ou même Azalea seraient malheureux... Peut-être même se sentiraient-ils coupables de ne pas avoir vus à quel point tu... tu allais mal.»

C'est vrai, ça, ces connards qui la côtoyaient beaucoup plus que lui ne l'avaient pas vu, alors qu'elle n'avait pas pu lui cacher. Nouvelle inspiration, beaucoup d'idées lui traversaient l'esprit, mais il ne voulait pas la culpabiliser ou même lui faire du chantage affectif... même si c'était les premiers propos qui lui venaient à l'esprit vu l'état de stress dans lequel il se trouvait.

« Et tu te trompes, sur un autre point. En quoi, est-ce que TOI tu as ruiné ma vie ? C'est ta famille, ces préceptes, la justice qui l'ont fait. Pas toi, Klara. Tu n'as pas à te sentir coupable pour ça, par ce que c'est faux.» il haussa les épaules, avant de continuer « Bien sûr, que j'aurais aimé devenir médicomage mais tu sais quoi ? A choisir, entre ça, tout ce qui s'est passé et ne pas avoir passé ces deux années avec toi, c'est toi que je choisirais. Tu peux faire croire ce que tu veux à ton mari, tu peux te faire croire que tu es une imposture, une menteuse. Moi, je sais que MA Klara est toujours là. Et tu sais que tu ne me convaincras jamais du contraire. Allez viens, on descend, on va aller manger quelque chose, et après tu iras retrouver ton mari et tes chats.... qui seraient bien malheureux sans toi. Non ?»

On avait dit ne pas culpabiliser Gatiss. Quant à ce qu'il disait, est-ce que c'était vraiment vrai ? Il n'en savait rien. Par ce qu'il y avait Azkaban et qu'il préférait oublier tout ça, qu'il ne voulait jamais le revivre, mais en même temps lui dire aussi cash ce n'était pas forcément le meilleur moyen de la faire sourire, ou même qu'elle arrête de fixer ce foutu vide. Pourquoi ne pas faire ça dans le monde sorcier ? S'il devait sortir sa baguette qui sait ce qui pourrait se passer pour lui, pour eux après ?
Par ce que derrière ce sauve-là, qui lui broyait le cerveau il y avait aussi cette peur complètement incontrôlable de retourner à Azkaban.
Probablement que son discours avait été un peu trop mielleux, mais elle aimait ça Klara. Elle aimait le romantisme, les fleurs, les licornes... et il espérait toucher assez de cordes sensibles pour la faire reculer. Oui, peut-être que même s'il y avait un fond de vérité là-dedans, il y avait surtout une part de mensonges pour la sauver. Et il était totalement perdu, entre ce qu'il devait dire ou pas, entre ce qui se faisait ou pas, par ce qu'il n'était pas doué là-dedans, généralement même, il était le roi pour mettre les pieds dans le plat. Il ne voulait pas romantiser ce moment-là, par ce que c'était tout sauf Glamour... sauf qu'il n'avait aucune idée des mots à utiliser face à Klara, alors il mimait maladroitement ce qu'il avait déjà du voir la Tv.

Ven 29 Avr 2022 - 0:07

Qu’est-ce qui la rattachait à ce monde ?
Excellente question. Peut-être les gâteaux et les chats. Mais pour ses amis ? Son mari ? Sa famille ? Elle n’était rien qu’un poids. Ils ne le savaient juste pas, car elle faisait tout pour ne pas le montrer pour qu’ils puissent vivre leur vie tranquillement. Surtout Aloysius, d’une certaine façon il avait déjà été trop patient. Il devait faire sa carrière, sa vie. Il approchait des quarante ans et visait une carrière politique. Elle ne devait pas le ralentir, elle devait être là pour le soutenir comme il l’avait soutenue.
Et Gary ? Gary aux yeux océans si beau qu’ils lui donnait envie de pleurer. Son coeur appelait la tendresse de ses bras, elle voudrait juste avoir le droit de le sentir contre elle. Ou alors étais-ce juste la nostalgie d’un temps révolu où tout n’était qu’insouciance ? Elle serait aussi un poids pour lui. Il avait tendance à oublier de prendre soin de lui pour se consacrer aux autres. Ensembles, il ne seraient que deux personnes tristes qui s’aiment. Amoureux, mais tristes et écrasés par le poids de leurs traumas. Il avait besoin d’un renouveau, et elle avait l’impression qu’elle ne ferait que de le le trainer par le fond. Un boulet. Elle n’était qu’un boulet. Rien n’avait changé depuis son départ des USA. Tout lui semblait triste et le reste n’étaient que plaisirs fugaces qui la détournait que momentanément de sa mélancolie. Tôt au tard la réalité la rattrapait. Elle en avait assez de se battre... Oui, tomber du pont serait tellement plus simple. C’était juste que la présence de Gary rabattait les cartes. Il la troublait, c’était certain. Sa présence plus que ses mots. Tout ce qu’il lui disait n’avait pas de sens pour elle. Ou alors elle avait toujours un argument, ou plutôt une angoisse, à lui rétorquer.

Mais il ne savait pas que cette société, elle y participait. Elle sentait qu’elle n’avait juste pas le choix si elle voulait un minimum de vie agréable. Un gentil mari, un bon travail, ses jolis chats. Un statut pour pouvoir enfin entrer dans une case. Elle ne cherchait plus l’approbation de ses parents, mais elle cherchait toujours celle des autres. Cependant, cela ne marchait pas vraiment non plus. Elle avait l’impression que seul Aloysius, Azalea et Gary lui accordaient de l’importance. Mais encore une fois, ils ne savaient rien du vrai elle. Klara qui voulait juste une vie tranquille à faire ses propres choix. Et Klara qui prêtait allégeance au règne des Supérieurs. Il y avait quand même la conviction qu’elle devait protéger le monde magique et son secret des moldus. Préserver la magie, la culture sorcière. Ceci à tout prix.

- Peut-être qu’ils seraient tristes sur le coup... Mais si ça se trouve ils se rendraient compte que ce serait mieux sans moi.  

Ils ne rendent juste pas compte à quel point je serais un poids pour eux si je m’ouvrais totalement.

 - Aloysius trouvera très vite une autre épouse bien mieux que moi. Une femme qui ne se lamente pas tout le temps, qui n’aime pas les trucs étranges et qui aimera être mère. Peut-être pas aussi intelligente je l’accorde, y’a quand même de sacrées bécasses dans le monde des sang-purs. Azalea... Dans le fond, je ne suis que sur le chemin de ses ambitions à essayer de la raisonner.  

Elle posait cela comme une évidence. Elle n’osait pas dire qu’elle était une imposture, car elle l’était vraiment. Malléable à souhait selon ses interlocuteurs, avait-elle seulement une vraie forme ?

- Parfois je me sens coupable car je sais que j’aimerais que Saïd soit vivant pour lui laisser tout le poids de mon héritage. Qu’importe que je sois un déchet à leurs yeux vu qu’ils avaient leur petit prodige pour compenser. J’ai très bien compris que quoi que je fasse pour ma famille, ce ne sera jamais assez bien. Les parents d’Aloysius m’ont mieux traitée qu’eux-même l’ont fait.

Elle pris une pause où elle regarda ses mains joliment vernies avec du vert émeraude qui changeait de couleur selon le mouvement de ses doigts. Elle avait un peu sauté du coq à l’âne sans vraiment s’en rendre compte.

- Mais est-ce que je ne devrais pas plutôt vouloir le voir en vie parce que c’est mon frère ? N’est-ce pas la preuve d’à quel point je suis égoïste ?

Dim 1 Mai 2022 - 9:23

Il était perdu, perplexe, même. Il avait bien vu la dernière fois qu'elle allait mal, mais il ne savait juste pas à quel point. Et son cœur était meurtri de voir à quel point elle se rabaissait, de voir comment elle était au final malheureuse dans sa vie. A cause d'Aloysius ? Il aurait bien voulu tout remettre sur l'homme, mais il se doutait que c'était au final beaucoup plus compliqué que ça, même si ça devait y jouer beaucoup. Rappelle-toi, elle a dit que tu étais l'homme de sa vie. Rappelle-toi comment ses yeux s'illuminaient lorsque vous parliez du passé, comment elle semblait s'amuser dernièrement en ta présence. Tu le sais que vos deux corps, au moindre toucher réagissent l'un à l'autre comme si vous étiez programmés pour cela.. Qu'est-ce qu'ils lui avaient fait pour la transformer comme ça ? Qu'est-ce qui s'était passé pour qu'elle devienne comme cela, plus que l'ombre d'elle-même alors qu'elle avait encore tellement pour elle. Il aurait voulu lui dire à quel point il l'aimait, encore et toujours, mais ça aurait été tourner le couteau dans la plaie. Inutile. Douloureux. Et puis, maintenant c'est vrai que quelque part, il y avait Janie... Mais il pouvait aimer deux, trois personnes de la même façon, cela ne l'avait jamais déranger par le passé et il avait du mal à saisir pourquoi beaucoup trouvaient cela indécent. C'était l'amour, ça ne se contrôlait. Pourquoi n'aimer qu'une seule personne quand son cœur pouvait en accueillir plusieurs ? Pourquoi certains estimaient qu'il aimait moins ceux avec qui il sortait ? Il n'en était rien ; c'était juste une différente façon d'appréhender les choses. C'était la sienne et il ne la changerait pour rien au monde. Pour lui c'était juste quelque chose qui ne se contrôlait pas.

Et lorsqu'elle reprit la parole, il manqua de s'étouffer et fit, sans pouvoir s'en empêcher des gros yeux éberlués. Est-ce qu'elle s'entendait ? Non, bien sûr que non.... Enfin, même s'il détestait Carraway, il état certain qu'elle ne serait pas juste « triste ». Quant au mari, il n'en savait rien, il ne pouvait pas donc juger, surtout dans les mariages arrangés c'était toujours des choses compliquées. S'il avait envie de la couper, il s'en abstint. Il fallait qu'elle déverse tout ce qu'elle avait sur le cœur, déjà il pourrait mieux appréhender, mieux répondre et puis des fois ça faisait du bien. Juste ça. Et plus elle avançait, plus il avait le cœur en miettes en entendant ça, il secoua un peu la tête, agacé quand même autant par le possible comportement d'Anderson que par la vision qu'elle avait d'elle. Zet lorsqu'elle parla,de saïd, il baissa un peu la tête : ça c'était sa faute à Lui. Là, il était le seul coupable, s'il avait mieux gérer son sort qui sait où ils en seraient aujourd'hui ? Ah oui, Gatiss serait probablement mort, Klara remariée... ca n'aurait pas bien pu finir cette histoire, Saïd était trop furieux au point de frapper Klara, il voulait en découdre. Et sa dernière question le laissa encore plus perplexe... Bordel, comment est-ce qu'il allait s'en sortir de tout ça ? Il ne savait clairement pas quoi répondre. Il se contenta donc dans un premier temps de lui prendre doucement une main, avant de lui déposer un tendre baiser dessus.

«Tu sais à quel point je déteste Azalea, néanmoins je pense qu'elle tient vraiment énormément à toi, Klara. Elle ne serait pas que triste et ne passerait pas à autre chose comme ça. Pour ton mari, j'le connais moins, mais je pense qu'il tient réellement à toi. » Il se tut quelques instants. « peut-être que les choses ne sont pas aussi fortes, entre vous que ça l'était entre nous, peut-être que vous n'avez pas les mêmes … connexions, dira-t-on, mais ce n'est pas pour ça qu'il ne tient à toi, qu'il n'a pas de sentiments. Nous, c'était quelque chose de hors du commun.» Et le pire c'est qu'il était quand même assez sincère dans tous ces dires ; Il eut un sourire triste, mais ne tarda pas à continuer « même si ton frère était en vie, Klara, les choses n'auraient pas changé, tu sais ? Tu le dis toi-même, quoique tu fasses ça n'aurait jamais été suffisant, ton frère vivant ou mort, c'est la même.» Il se tut quelques instants. « Mais c'est de ma faute, s'il n'est plus là... et tu sais à quel point j'en suis, désolé. Je ne sais pas ce que ça fait d'avoir une famille de sang, je suis donc, pas forcément le plus impartial mais... non, ce n'est pas égoïste. Tu es mal, tu te poses des questions sur ce que ça vie aurait pu devenir s'il n'était pas mort, c'est normal de focaliser sur ça.» Il se tut quelques instants, se rapprochant encore de la jeune femme, touchant tendrement la peau douce de sa joue d'un doigts, dans un faible sourire. « Klara, il faut que tu parles à quelqu'un qui puisse t'aider. Tu es brillante et belle, tu peux t'en sortir, tu peux être heureuse. Un jour, tu pourras fonder une belle famille avec ton mari. Tu mérites le plus pur des bonheurs, tu sais ? On sait tous les deux que tu peux aimer plusieurs personnes, alors … ce n'est pas renier ce qui s'est passé entre nous. Tu as le droit de toujours m'aimer et tu sais que c'est réciproque. Parle à ton mari, à cœur ouvert, tu l'aimes un minimum si tu n'as pas voulu le trahir, s'il t'aime, il t'écoutera et fera au mieux pour te rendre heureuse.»

Sam 23 Juil 2022 - 21:44

Les mots de Gary lui parvenaient mais ne semblaient pas l’illuminer. Imbécile d’optimiste, il ne changera jamais. Ou alors c’est parce qu’il étaient bâtis pareil, ils refusaient de paraître en difficulté pour ne pas inquièter les autres. Ils formaient un beau couple de parfaits acteurs, ils devraient avoir chacun une récompense pour réussir à tromper leur monde. Elle, particulièrement. Gary avait passé trop de temps en compagnie des Détraqueurs donc n’importe qui se méfierait s’il pétait trop la forme. Elle avait envie de le croire, le pire. De croire qu’elle n’était pas qu’une énorme arnaque. c’est pour ça qu’elle n’avait pas refusé sa main, ni son baiser. Elle la serra, faiblement, luttant contre l’envie de se jeter contre son torse pour pleurer de toutes ses forces et étaler les paillettes de son fard à paupières et son mascara sur son T-shirt. Quoique ce dernier était waterproof. Ce geste la forcer au moins à se tourner silencieusement pour faire dos au vide. Si elle tombait en avant, ça avait le mérite d’être face contre pont.

- Tu n’as jamais voulu lui faire du mal, répliqua-t’elle dans un tremblement de sa lèvre. Il n’a jamais voulu lui faire du mal. Le seul qui lui avait vraiment fait du mal c’était Esteban, parce qu’il avait fui, parce qu’il l’avait abandonnée. Même si cela mettait sa vie en danger, Gary revenait vers elle. Elle savait que ce n’était qu’une obsession malsaine à laquelle il se raccrochait, mais c’était plaisant de se sentir vraiment estimée. Car il était sincère, elle le sentait jusqu’au fond de ses tripes et de ses os. Son amour pour elle débordait de chacun de ses pores. Il la voulait heureuse. Parce qu’il était fou d’elle, tout simplement.

- Parce que tu voudras toujours de moi si j’ai des enfants avec Aloysius ? On étaient à peu près d’accord sur quelque chose avant, c’est qu’on en aurait pas.

Ou a peu près quelque chose comme ça. Gary n’était pas à l’aise avec les mômes, alors le lui imposer ? Et puis, est-ce que ça la rendrait vraiment heureuse d’avoir un enfant ? Ça avait juste l’air épuisant. Et elle était déjà épuisée. De toutes façons, c’était pas le sourire débile de Warren qui l’avait convaincue. Les hommes étaient toujours plus valorisés par leur paternité que les femmes à qui on reléguait cela d’office. Est-ce que Millie était vraiment heureuse avec un hybride de mandragore, de chaton et de banshee qui allait faire un caprice d’une heure pour aller se coucher, mettre ses chaussures, manger le plat dans son assiette et allait peut-être devenir une personne qu’elle détesterait ou que son père détesterait ? La maternité n’était qu’un énorme tas d’anxiété et cela n’avait pas changé depuis sa jeunesse.

- Je vois très bien qu’il ne t’apprécie pas vraiment et qu’il se met toujours à faire le coq en ta présence. Il peut faire son affable, je le connais bien. Il te tolère par respect pour moi mais fera toujours en sorte de se montrer supérieur à toi. Il ferait la même chose avec n’importe quel type, mais tu es logiquement une menace plus importante.

La pure vérité. Elle n’était pas si aveugle, elle savait très bien que même si Gary était un sang-pur il se mettrait en compétition avec lui. C’était la nature d’Aly, tout était une compétition où il devait exceller. Et aucun homme ne lui tirerait sa femme sans conséquences, d’autant plus un né-moldu. Alors, elle avait peur de sa réaction. Su rejet en premier. Puis qu’il passe sa vindicte sur Gary d’une façon ou d’une autre. Sa compétitivité passait aussi par l’élimination de ses rivaux. Elle savait très bien que ceux qui se mettaient en travers de sa carrière politique avaient des chances de mal finir. Puis il ne laisserait rien entâcher sa réputation, surtout pas voir sa femme aller visiter d’autre lits que le conjugal.
Peut-être devrait-elle lui poser la question frontalement, mais elle avait terriblement peur de son rejet. Elle avait besoin d’aide, mais qui ? Elle n’avait plus rien en commun avec Margo. Elle évitait plus ou moins Neolina car elle avait l’intuition qu’elles étaient sur des chemins opposés. C’était dangereux, car pour certains, leur cause était plus importante qu’une amitié et peut-être qu’elle n’hésiterait pas à profiter de sa faiblesse. Même si son affection pour elle était toujours intacte, pouvait-elle vraiment lui faire confiance ? Il restait Azalea mais elle ne verrait ça que comme une tentative d’abandon. Klara ne souhaitait pas risquer un cheveux de Gary. Car oui, il lui faudrait un coupable, et Gary était la cible idéale.

Elle était seule.
Seule face à tout.
Car elle se positionnait toujours de sorte à protéger Gary. Alors il ne pouvait pas l’aider. Il n’y avait personne pour l’aider.

- Je ne peux pas t’aimer, Gary. Toute ta bonne volonté ne changera pas ce fait.

Et c’est ça qui meurtrissait son coeur. Elle était programmée depuis son enfance à devenir esclave du système. Et elle ne sortirait pas de cet engrenage sans créer une fissure dans ceux qu’elle aimait. Elle était leur alliée et leur ennemie par son indécision.

- De toutes façons, que serions nous ? Juste deux personnes à l’esprit brisé qui essaient de s’aimer même si cela veut dire toucher constamment nos plaies ouvertes. Notre amour ne pourrait être qu’un acte désespéré de trouver un morceau de mieux dans nos vies de merde. Qu’est-ce qu’on peut faire de bien avec ça ?

Existait-il vraiment une réponse ? Elle en doutait. La seule manière de savoir serait de s’enfuir avec Gary pour recommencer une vie avec lui, comme il l’avait proposé. Mais elle se voyait mal de tout plaquer pour un homme. Quelque chose sonnait déplaisant, car si Neolina lui avait appris quelque chose, c’était que son indépendance était plus importante que n’importe quel type même aux yeux océans les plus magnifiques du monde.

- Et de toutes façons tu as toujours préféré Esteban. Il est venu vers toi mais moi je n’ai eu le droit à rien. Il me détestait, c’est ça ? Il est parti parce que je n’étais pas assez bien.

Et sa vue se brouilla sous un torrents de larmes. Elle avait encore envie de mourir en se rappelant la douleur de l’abandon.

Dim 24 Juil 2022 - 9:05

Souris, Klara. Souris ma belle. Est-ce que tu sais à quel point ça peut faire du bien ? A quel point est-ce qu’il en avait besoin de savoir qu’elle comprenait ce qu’il disait, qu’elle se sentait mieux après ça. Que son amour n’était pas totalement vain et qu’il pourrait peut-être un minimum la sauver. Stupide Gary. Comme si c’était si simple, comme si quelques mots pouvaient vraiment aider les âmes perdues. Pourtant, il l’aurait voulu, voir son regard s’illuminer, voir qu’elle y croyait encore au bonheur, que l’ancienne Klara n’était pas morte, pas totalement cloitrée dans sa prison intérieure. Il avait envie de tout casser pour la délivrer. L’amour rend vraiment con, il le savait, il s’en foutait. Au moins, elle l’avait serré doucement. Et enfin elle avait repris la parole, bien sûr qu’il n’avait jamais voulu faire de mal à Saïd - contrairement à son frère qui avait voulu le tuer, un détail qu’il n’avait pas envie de dire à voix haute-. Légitime défense qui s’était terminée tragiquement et pas que pour le mort. Passé. C’st du passé, ne pense pas à Azkaban. Pas maintenant. Ne prend pas le risque de t’effondrer maintenant alors qu’elle a besoin de toi.

« Pourquoi est-ce que je ne voudrais plus de toi si tu avais des enfants avec lui ? Pourquoi est-ce que je t’aimerai plus, si tu l’aimais aussi comme une folle ? » il pointa doucement son doigt avec le cœur de la jeune femme, avant de lui passer doucement une main sur la joue. « Ton cœur, Klara est assez grand pour aimer plusieurs personnes, tu sais très bien que moi aussi je peux facilement en aimer d’autres. Des enfants c’est juste une preuve de plus d’amour… et puis, peut-être qu’au final ça ne me déplairait pas tant que ça d’être papa… mais il faut que le couple soit tous les deux OK avec ça.»

Par ce qu’ils savaient tous les deux ce que ça faisait de manquer d’amour paternel … d’une façon différente, mais un gamin, dans ce monde sang-pur comment serait-il élevé ? Est-ce qu’il avait changé à ce point depuis 6 ans ? Il n’était pas forcément beaucoup plus adulte, mais sur ce point-là peut-être qu’il voyait juste le temps passer et qu’une famille lui plairait même s’il ne ressentait aucun besoin impératif, même s’il n’en avait pas ça ne serait pas bien grave. Et le sujet avait bientôt tourné vers Aloysius, au moins sur ce point-là, Klara semblait avoir les yeux bien ouverts pour voir comment son mari le traitait. Il eut un faible sourire lorsqu’elle parla de « menace plus importante ».

« Par ce qu’il a compris ou sens que tu tiens toujours à moi ? Ou parcce qu’il a peur que la brindille que je suis fasse concurrence à l’armoire à glace qu’il est ? »

Oui, il tentait de plaisanter un peu, par ce que c’était la seule chose à faire, ils n’allaient quand même pas se mettre à pleurer tous les deux, n’est-ce pas ? ca n’aurait pas servi à grand-chose en plus si ce n’est empirer leurs états respectifs, surtout celui de Klara, alors il préférait faire le con, espérant toujours avoir droit à un de ses merveilleux sourires. Et bien sûr, il avait conscience que l’autre était capable du pire comme l’éliminer s’il en ressentait le besoin… mais il n’avait pas envie d’aller dans le mélo-drama pour l’instant.

- Je ne peux pas t’aimer, Gary. Toute ta bonne volonté ne changera pas ce fait.

Les mâchoires du garçon se crispèrent un instant, avant de soupirer doucement ; Son corps s’était tendu et redresser subtilement. La suite le fit doucement secouer la tête. Elle n’avait pas tort en soit, ils avaient l’esprit brisé… mais ça pouvait se soigner. Ensemble, ils auraient pu être plus forts. Et elle n’avait pas tardé à lui mettre le coup de grâce.

- Et de toutes façons tu as toujours préféré Esteban. Il est venu vers toi mais moi je n’ai eu le droit à rien. Il me détestait, c’est ça ? Il est parti parce que je n’étais pas assez bien.
« Faux. Il est parti par ce qu’il n’est pas courageux et qu’il avait peur pour sa vie en te cotoyant. Et probablement parce qu’il me préférait… mais moi… c’est… différent. Esteban c’est mon premier petit ami, mon meilleur ami, mon confident, c’est lui qui m’a hébergé certains été pour que j’évite de retourner là-bas… mais mon amour pour lui n’est pas vraiment plus fort, c’est plus différent Klara.» Il se tut quelques instants avant de reprendre, un peu triste. « Tu le sais, non, à quel point je t’aime ?» Il s’était encore plus rapproché d’elle, la prenant dans ses bras, profitant du fait qu’elle pleurait pour tenter de commencer à la faire tourner vers la terre ferme, amorcer ce début, doucement, lentement pour avoir moins l’impression de jongler avec leurs vies. Il lui déposa un premier baiser sur le front avant de reprendre la parole « Et ensemble, bien sûr qu’on appuierait sur des plaies ouvertes, mais on pourrait en faire cicatriser d’autres. Tu pourrais sourire, être toi-même. Tu pourrais faire ce qui te plait, Klara. Je ne peux pas te promettre une vie magnifique dans les strass et le paillettes alors que je n’ai aucun argent, mais je peux te promettre plus important. Mon amour, ma dévotion, ta liberté. » il fit un petit geste de la main avant de soupirer. « Mes mots sont vains, j’en ai conscience, par ce que la situation est beaucoup plus compliquée que ça. Mais ton cœur, et le mien sont assez grands pour accueillir plusieurs personnes, pour qu’on les aime autant. Ne l’oublie pas, n’en doute pas, tu n’es pas anormale pour ça. Tu es juste plus généreuse, tu as juste plus à donner. Et ça nous rend juste plus particulier.»

Il réussi petit à petit à la faire « basculer » sur le trottoir, la serrant toujours contre lui. Il posa un doigt sur son menton et lui releva la tête, se baissa un peu et l’embrassa tendrement, par ce qu’il ne pouvait plus y résister. Par ce qu’il voulait qu’elle se rappelle ce que ça faisait d’être vraiment désirée et aimée, qu’elle le sente dans ses tripes. Elle n’était pas banale, elle n’était pas un pantin, elle était quelqu’un. Quelqu’un d’important qui plus est.
Il eut une brève pensée pour Janie, oui son cœur était assez grand pour l’accueillir elle aussi. Par ce qu’il tenait à la jolie petite blonde, ce n’était pas un affront qu’il était en train de lui faire, il écoutait juste son cœur et son cœur lui dictait cela.

Mar 30 Aoû 2022 - 19:16

Elle devrait refuser son contact, pourtant elle avait l’impression de boire à une fontaine d’eau fraîche après une traverser du désert. Elle ne devrait pas... Pourtant son affection était quelque chose qu’elle avait besoin à ce moment là. Il lui disait ce qu’elle voulait entendre, qu’elle était normale, que son désir d’aimer plusieurs personnes ne faisait pas d’elle un monstre d’égoïsme, l’incarnation de l’insatisfaction. Pourtant, la majorité ne lui donnait pas raison. Être polyamoureux choquait, déclenchait des moqueries, ou plus insidieusement de la curiosité malsaine. Encore plus quand on était une femme. On penserait toujours d’elle qu’elle serait une trainée. Il n’y avait pas besoin d’être sang-pur ou supérieur pour ça. Une femme avec deux hommes, c’était une trainée dans la tête de certains. Le plus injuste, c’est que si on inversait les genres, elle serait une championne. Un homme qui aurait tout gagné avec son mini harem. Elle pourrait être en colère. Mais elle n’en avait plus la force. Elle en avait assez de se battre pour tout, tout le temps.
Oui, son coeur était assez grand. Mais pas sa résilience.

Et pourtant, Gary semblait toujours vouloir prendre sa main pour la tirer vers lui. Il réussissait presque à transpercer ses doutes, ses douleurs. Elle avait toujours eu cette impression qu’Esteban serait toujours plus important qu’elle. Pire encore depuis que ce dernier l’avait plaqué comme une merde.

Tu le sais, non, à quel point je t’aime ?

Non, elle ne savait pas. Il y avait toujours cette voix en elle qui lui disait qu’elle n’était qu’une obsession passagère, l’incarnation d’une période de leur vie qui se muerait forcément en déception. Une angoisse qui était une boucle sempiternelle.
Elle se laissa aller contre Gary, glissa ses mains autour de son corps fin mais musclé pour apaiser sa faim de chaleur humaine, d’affection. Son odeur était toujours la même que dans ses souvenirs. C’était une avalanche de souvenirs qui affluaient dans son cerveau. Elle ne fuit pas lorsqu’il posa ses lèvres sur son front. Ses joues rougirent. En avait-elle vraiment envie ou alors était-elle trop fatiguée pour refuser ? Elle ne savait plus. Une larme s’échappa dans un sanglot, suivie d’une autre. Elle avait envie de croire à tout ce qu’il lui disait. Mais oui, ses mots lui semblaient vains. Elle avait toujours un «mais» qui se cachait dans sa tête.

Elle aimait sûrement Gary de manière peu raisonnable... Mais peut-être qu’elle voyait en lui que la sensation de liberté que leur vi commune a procuré. Et puis non ! Se sentir libre ne devait pas s’incarner en une seule personne. Personne ne devait être sa porte de sortie. Ou plus exactement, c’était à elle seule de décider. Qu’est-ce que Gary savait de sa vie tout d’abord ? De ce qu’elle avait envie ?

Faire ce qu’elle voulait ? Elle n’en aurait jamais le droit. Au début de son mariage, elle avait pensé de nombreuses fois à s’échapper de sa cage doré. Cependant avec les liens qu’entretiennent son mari et sa famille avec le gouvernement, ce ne serait qu’une question de temps avant qu’on ne la retrouve.
Il faudrait que les Supérieurs tombent tous.
Mais parmi eux, il y avait sa famille et ses amis. Il y avait elle.

- ... Pour être libre, il faudrait surtout que je ne sois pas Klara, marmonna-t’elle câlée contre son torse. On en revenait toujours au même point. Au début de la boucle. Elle était prisonnière de sa famille depuis sa naissance. Elle n’avait pas d’existence propre, elle devait servir un but. D’abord à ses parents, en leur permettant de s’élever. Ensuite pour la société, à qui elle devait fournir des petits bébés sang-purs pour remettre la race sorcière sur le bon chemin.

Gary l’entraina sur le trottoir. Un corps fin mais grand et puissant. Elle avait l’impression qu’il la faisait voler. Elle se raidit alors qu’il posa un doigt sur son menton. Elle pleurait toujours alors qu’il levait son menton, ses larmes coulèrent de nouveau. Parmi toutes les émotions qui montaient en elle, le malaise fit surface comme un nageur olympique. Un éclair. un instinct. Les lèvres de Gary ne rencontrèrent que le majeur de Klara.

- Non, ordonna-t’elle fermement. Puis lle fondit à nouveau en larmes. Une partie d’elle se sentait trahie, parce qu’elle avait l’impression qu’il avait juste profité de sa faiblesse.

Elle s’éloigna de lui, et finit par annoncer :

- Il faudrait que je rentre... Sinon il y aura personne pour s’occuper des animaux à la maison.

Changement soudain de sujet. Seules ces créatures innocentes semblaient lui apporter de la joie dans sa vie.

- Merci... Finit-elle par prononcer.

Merci. Sans lui, elle ne serait plus là. Mais il avait tout gâché.
Pourquoi les hommes semblaient tous vouloir la contrôler ?

Mer 31 Aoû 2022 - 9:47

Il savait qu’il ne devrait pas trop compter sur une happy-end. Il savait au final qu’il ne pouvait pas grand-chose pour elle. Il y avait beaucoup de mots, beaucoup de bonnes intentions, mais elle était coincée dans son monde, elle était coincée auprès de sa famille, de l’armoire à glace qui lui servait de mari. Même s’ils l’auraient voulu tous les deux, fuir n’était pas une option envisageable, c’était beaucoup trop risqué… alors… Alors, pourquoi est-ce qu’il continuait d’espérer ? Pourquoi est-ce que son âme, son corps semblait toujours crier à corps et à cri le manque de Klara. De ses baisers. De ses caresses. Son rire. Sa présence. Même ses essais de gâteaux. Tout en elle lui manquait, et cette proximité qu’il y avait à présent entre eux était loin de l’aider. Pense à Janie. Il y pensait, mais le souci c’est qu’il pouvait aimer les deux et que Klara était toujours Klara. Sa Klara. Et la voir si détruite, dans cet état mental si bas, si détruite lui brisait le cœur. Et la colère jaillissait en lui. Inutile, voilà ce qu’il était, il ne pouvait pas l’aider, peut-être même qu’il compliquait encore plus la situation à vouloir l’aider, à lui glisser tant de compliments qui étaient pourtant véridiques à ses yeux.

Non, la seule chose de bien qu’il avait dû réussir à faire c’était de la faire sortir de ce pont, pour être certain qu’elle n’allait pas sauter. Il lui avait sauvé la vie… Réellement, ou est-ce que c’est seulement ce qu’il voulait croire ? Il n’en savait au finalement rien, peut-être qu’il la renvoyait vers un enfer encore pire, mais il n’aurait pas pu la laisser faire. Par égoïsme ? Parce qu’il ne se voyait pas laisser quelqu’un sauter comme ça d’un pont sans essayer quelque chose ? Les deux probablement.
Et la proximité de la jeune femme était de plus en plus comme une madeleine de Proust. Il essayait de résister à la tentation, maintenant qu’ils étaient l’un contre l’autre. Mais il devait être plus faible qu’elle, beaucoup moins résigné, car ce fut lui qui avait fait le premier pas. Le premier baiser. Tentative de baiser ? Vu qu’il avait plus rencontré son doigt que ses lèvres, mais ne serait-ce que ce contact l’avait fait frissonner. Néanmoins, il retourna à sa place initiale, retrouvant une position un peu plus éloignée de sa tête, de ses délicieuses lèvres attractives. Obéissant à ce qu’elle lui disait, essayant de faire taire son envie ou même sa frustration.

Il avait du mal à se concentrer de nouveau totalement sur la conversation. Elle pleurait, beaucoup trop à son goût, il n’avait même pas réussi à lui rendre le moindre sourire.
Il faudrait que je rentre... Sinon il y aura personne pour s’occuper des animaux à la maison. […] Merci...
« Tu le penses vraiment ?» Du merci bien entendu. Il se sentait de nouveau las et fatigué, mais quelque part il était plus inquiet que jamais et cela résonnait beaucoup trop en lui. Il avait envie de la prendre encore dans ses bras, de lui dire qu’il ferait tout pour qu’elle aille mieux. Mais au lieu de ça, il lui jeta un petit regard triste avant de murmurer « Je crois que je devrais plus te demander pardon.» Pour l’avoir sauvée. Pour avoir tenté de l’embrasser. Pour n’être qu’un idiot utopiste. D’être toujours dans ses parages. Il inspira un bon coup mais finalement se réavança vers elle et lui caressa doucement du bout des doigts sa joue. Un fin sourire, plus triste qu’autre chose avant qu’il ne rajoute « Il faut que tu parles à quelqu’un, Klara. Tu ne peux pas rester comme ça. Peut-être que ton mari pourrait t’aider, c’est un connard mais je crois qu’il a quand même quelques sentiments sincères pour toi.» il hésita quelques instants. « Et si je peux faire quelque chose pour toi, tu sais où me trouver. Je… Tu sais que tu auras toujours, une place plus que spéciale dans mon cœur.»

Il avait fini par se reculer, avant de mettre les mains ses poches. Je t’aime, Klara. Est-ce que tu le vois, que tu y crois ? Il s’était raclé la gorge avant de finir par souffler un petit

« Tu devrais y aller, je ne voudrais que tu ais un concert de miaulements mécontents par ce qu’ils auraient mangé un peu trop tard.» Nouveau sourire, difficile à qualifier. « Bonne soirée, Klara.»

Que pouvait-il dire ? Rien d’autres, il n’allait pas encore lui dire une fois que si elle le souhaitait, ils pouvaient essayer de fuir… alors… il devait probablement juste essayer de lui montrer qu’il tenait à elle, qu’il serait là et qu’il respectait le plus possible ses choix, même si ce n’était pas toujours une réussite.
Gary se passa une main dans les cheveux avant de soupirer doucement et de s’éloigner doucement d’Anderson, à regret, mais ce qu’elle souhaitait, ce qu’elle voulait ou du moins juste le plus raisonnable. Il n’était pas certain de quelle réponse était la plus véridique.

Fini pour moi

-normalement :face:

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