AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Pure Blood Party Hard - Topic libre

 :: Autour du monde :: Grande Bretagne :: — Angleterre
Dim 19 Sep 2021 - 12:26
11 Juin 2016, soirée sangs purs organisée par les Andrews

Pure Blood Party Hard - Topic libre  7463dc022fc5178bbbc7c50ae980de608d72552a - Pure Blood Party Hard - Topic libre  C8489c5ef43b8fbce30ed41367c36a9f6548e0c6

« Qu’on soit clairs…. »

Blablabla…

Il s’était arrêté là. Qu’importe ce que sa mère avait pu dire à la suite, ces recommandations de bonne famille, Alec les connaissait par cœur et n’en voulait simplement pas. Le regard dans le vide, il observait aller et venir les sangs purs bien apprêtés, grimaçait en silence de leur apparats et des masques qu’ils portaient sans même y songer. Chacun se pensait plus méritant que le second, se forçant à oublier jour après jour les plaies de l’enfance autant que celles qui suintaient au présent. Tous se rencontraient, se congratulaient, se souriaient avec force de grands discours et d’éloges. Un regard sur les robes d’unetelle, sur la cape ourlée d’or d’untel, sur les grands rires un peu trop forts et ça y était, Alec avait la nausée. Et l’autre cruche qui ne cessait de lui parler comme si elle pouvait rattraper en quelques jours des années d’absence éducatives… laisse tomber, je serais un sale con aujourd’hui autant qu’hier et sans doute moins que demain. Faut s’y faire… A peine la pensée fut-elle formulée dans son esprit que le jeune homme vacillait sous l’assaut d’un coup assené en plein visage. Souffle coupé une seconde, il redressait le menton d’un air mauvais, l’adressant en silence à sa mère qui n’avait pas bougé. Son père non plus du reste, pourtant le coup venait bien de lui. Un sort informulé, balancé comme une évidence pour ramener son fils à la réalité de ce que sa mère pouvait bien raconter. Un classique familial. Il y avait plus violent, certes, mais le choc inattendu avait de quoi surprendre.
Pas un mot pourtant du garçon tandis que sa mère reprenait, parée d’un sourire soudain, comme si la présence de tout cet environnement mondain l’éveillait de sa torpeur. Ce fut donc avec cet air atrocement enjoué qu’elle glissait une caresse froide sur son menton. « Cette soirée est importante pour moi. N’en profite pas. » Toujours ce regard sombre et mutique de la part du jeune homme… et il sentait le long doigt fin et maquillé de tracés magiques se contracter légèrement sur sa peau.

Amusant comme son silence pouvait taper sur le système de sa mère. Alors il ajouta un léger sourire en coin, à peine perceptible. Le genre de sourire que seule la lumière bleuté de l’entrée soulignait et que sa génitrice tentait de décrypter, s’interrogeant jusqu’à sa présence.

« Et où es-tu allé traîner encore ? Tu as des plaies au cou… »

Impressionnant… elle qui se complaisait habituellement dans un silence froid et mesquin ne cessait en ce jour de s’exprimer, coupant la distance qu’elle mettait d’ordinaire entre elle et son fils.

Tu veux jouer à la mère attentionnée devant ton public ?

Alec ne répondit rien, repoussant ce doigt hypocrite de sa joue, il s’éloigna en silence, amusé de sentir la frustration immense de ses parents derrière lui. Oh comme ils étaient tentés de le rattraper pour lui faire payer son insolence ! Oh comme il voyait les tensions dans le corps de son père s’accumuler de jour en jour tandis qu’il imaginait sans mal le regard de sa mère se charger de glace, donnant à son grand sourire de marquise un air de monstruosité ! Il n’y avait là à ses yeux qu’une distraction qu’il ne pouvait qu’apprécier.

Où était-il allé traîner ? La question était prononcée comme à un enfant tandis que la réalité se chargeait de sang et de vice… et sa mère en avait parfaitement conscience.

S’esquivant un instant à l’extérieur de la bâtisse, Alec n’avait pourtant pas tardé à entrer dans la part du jardin aménagée pour l'occasion, conscient que certains regards s’attendaient toujours plus ou moins à le voir prendre le large, trop heureux alors de pouvoir lui tomber dessus.

Les bruissements de la fête le prirent à la gorge, frissonnant en silence tandis qu’il s’avançait en silence parmi l’aristocratie sang pure. Ici, ce que d’autres noteraient se résumerait aux beaux atours, à l’ambiance festive, joyeuse et distinguée. Lui n’y voyait qu’ombres, trahisons, danger et non dits. Oh comme il entendait les silences derrière les éclats de voix…

Comme il voyait, surtout, tous ces yeux qui se braquaient sur lui, le transperçant de regards mauvais.

Ouais. Le fils prodigue est de retour, sortez les piques et les torches, vous n’attendez que ça.

Comme si de rien n’était, un instant, il cherchait du regard les propriétaires des lieux, conscient qu’à force de fuir ces réunions au sommet, les visages et les noms des riches familles se mélangeaient un peu dans sa mémoire. Pourtant celui-là, il ne risquait pas de l’oublier. Il était l’enflure qui avait arraché sa promise au frère Andrews, celui qui avait menacé de faire exploser bien des scandales sur cette haute famille. Une pensée à celles qui avaient dû se trouver liées à cette famille. Majoritairement blondes tient. Coïncidence ? Sans doute pas.
Pas le bienvenu, donc, sans aucun doute. Haïs et méprisé de la quasi-totalité de l’assemblée… hey, one ne change pas les vieilles habitudes !

Alors pour ne rien changer : il rejoignait le bar et s’y servait un verre, totalement méprisant de ceux qui se tournaient vers lui sur son passage.

Bon retour dans ta réalité cher jeune Rivers ! La chasse te manque ?
Faut pas pousser…
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Mar 5 Oct 2021 - 2:52
Samedi 11 Juin







Manoir Andrews



Pure Blood Party Hard - Topic libre  Lana-parrilla




    Ce samedi avait lieu la réception donnée par les Andrews, dans le jardin de leur somptueux manoir. Ce soir-là, toute la communauté anglaise de sangs-purs avait été conviée, rien de bien exceptionnel dans la mesure où ce genre de réception se tenait souvent dans cette haute société, depuis le temps Ana l’avait bien compris. Celle-ci n’avait pourtant pas été directement invitée, elle n’avait pas le sang pur mais agissait comme telle, depuis des années elle poussait l’imposture au point d’être elle-même persuadée du contraire. Avec le temps, la sulfureuse brune avait appris à se fondre dans la masse et à tromper son entourage sans que personne ne soupçonne rien, aujourd’hui encore elle brillerait de mille feux à cette réception mondaine, comme à toutes les autres. La raison la plus évidente pour laquelle Ana n’avait pas été directement conviée était probablement parce qu’elle n’était pas anglaise non plus. Mais qu’elle importance, depuis le temps qu’elle était en Angleterre elle s’estimait d’avantage anglaise que brésilienne.

    Toujours est-il qu’elle avait besoin de quelqu’un à qui s’accrocher au bras pour pouvoir assister à cette réception et se pavaner comme elle le fait toujours. Pour cela, la brune n’avait pas besoin de chercher trop longtemps, n’importe lequel de ces imbéciles qui lui collaient aux basques au département de la justice magique, se battrait pour aller à cette soirée avec elle. Ce n’était pas pour autant qu’ils auraient d’avantage que ce privilège, malgré tout Ana avait fini par trouver un cavalier : Archibald Hopper Blossom. Il n’était peut-être pas très malin, mais il avait un charme fou, digne d’un mannequin suédois. Ce beau blond travaillait à l’administration du département, dommage que la sous-directrice n’ait pas pu emmener avec elle un homme plus haut gradé mais la plupart venait accompagné de leur femme. Ou plutôt, une plante verte leur servant de vitrine. Alors à côté, Blossom semblait être une bonne option.

    Vêtue d’une robe rouge vermillon et d’un chapeau d’époque assorti, sublimée par une fine couche de maquillage et d’une élégante paire d’escarpins hors de prix, Ana franchît le portail du manoir Andrews au bras d’Archibald, qui lui était vêtu d’un simple costume blanc. La fête avait donc lieu dans les jardins, immenses et très bien entretenus, à l’image des hôtes, qui s’étaient apparemment pliés en quatre pour accueillir la fine fleur de la société sang-pure anglaise. Ana et Archibald allèrent en priorité présenter leurs hommages à leurs hôtes et les remercier de leur invitation, leur offrant leur plus beau sourire hypocrite. Ensuite, la brune laissa son cavalier aller vaquer à ses occupations. Et bien, elle n’allait pas le traîner toute la soirée non plus, elle ne tenait pas à ce qu’on la pense indisponible.
    La brésilienne se laissa un instant distraire par les guirlandes lumineuses suspendues magiquement au-dessus des tables élégamment décorées. Cette jeune Madame Andrews était bien chanceuse de vivre dans ce luxueux environnement, Ana lui enviait ce cadre de vie. Bien qu’elle n’avait pourtant pas à rougir de sa maison à Chelsea.

    Au fur et à mesure, elle croisait certains membres de famille de sang-pur, qu’elle saluait poliment. Avec quelques uns, la brésilienne engagea même une rapide conversation, qui n’allait pas plus loin que les mondanités de base. Tout cela la conduisit au bar, dressé sous un petit arche illuminé, sur lequel trônaient une flopée de coupes de champagne bien remplies. Voilà ce qui intéressait Ana, qui s’empara de l’une d’entre elles, puis s’adossa contre le bar, une place idéale pour observer la réception et ses invités sous un angle étendu. Un sourire satisfait naquit sur ses lèvres, ah comme elle aimait cette ambiance. Mais ce sourire s’amoindrit soudainement.

    « Ah, l’erreur. »

    Cette pensée était destinée à Alec Rivers qui se tenait à côté d’elle. Ce sale gamin était là, traîné par sa famille comme un boulet, alors qu’il semblait d’un regard cracher son mépris au visage de cette société. Il avait eu la chance d’être né dans ce milieu et n’en profitait même pas, quel malheur. Mais Ana ne souhaitait pas lui montrer au ressenti, au contraire. Avec ce gamin, elle avait bien autre chose en tête. Et elle se fichait pas mal pour le moment de ce qu’il avait fait et ce pourquoi beaucoup de convives semblaient le mépriser du regard, tout autant que lui le faisait. Elle se rapprocha alors de lui, sa coup de champagne entre les doigts dont elle but une ou deux gorgées. Loin de le mépriser, la sulfureuse brune lui offrit à la place son plus beau sourire.

    « Bonsoir Monsieur Rivers, vous appréciez la fête ? »

    Elle savait bien que non, mais il fallait bien trouver une manière polie et banale d’engager une conversation. Et, pour agacer Alec d’avantage, Ana lui demanda ensuite :

    « Comment va votre père ? »

    Leeroy Rivers, sa prochaine cible.
Revenir en haut Aller en bas
Ana S. Oliveira
Ana S. Oliveira
Ana S. Oliveira
https://impero.superforum.fr/
Âge personnage : 40
Hiboux postés. : 933
Date d'inscription : 23/06/2021
Crédits : Evilys
Double Compte : Rain Godwin & Pawel Szlarski
Ana S. Oliveira
Lun 11 Oct 2021 - 12:53
11 Juin 2016, soirée sangs purs organisée par les Andrews

Pure Blood Party Hard - Topic libre  7463dc022fc5178bbbc7c50ae980de608d72552a - Pure Blood Party Hard - Topic libre  C8489c5ef43b8fbce30ed41367c36a9f6548e0c6

Ça le rendait dingue. Tous ces visages joyeux, cet amusement, cette allégresse et ces amusements en tout genre tandis qu’il le savait, se jouait ici bien des rapprochements… des accords. Certains ici étaient ministres. Pour certains, Alec en avait conscience tandis que le statut de la majorité des gens lui passaient au-dessus. Il aurait dû s’en soucier, bien sûr, écouter ce qu’il se disait, débusquer les informations. Mais hey, pourquoi faire ? Toute info qu’il pourrait récupérer risquait d’être un piège et mettrait à mal ses proches. Alors il déambulait là, encaissant les regards et les silences à son passage. Il aurait dû haïr ça n’est-ce pas ? Rejeter cette impression de ne pas être à sa place, de vivre dans un monde qui n’était pas le sien, où les autres avaient autant de mépris pour lui qu’il en avait pour eux. Mais à vrai dire… une part de lui adorait ça. Chaque regard porté à son encontre était chargée de dédain, entachant à chaque seconde un peu plus ses parents qui encaissaient comme ils le pouvaient la douleur de savoir la famille Rivers à ce point ébranlée.

Qu’a-t-elle cette nouvelle génération ?! Un renégat et un bâtard. Qu’avaient-ils fait pour mériter ça ?
Oh si seulement ils pouvaient seulement se poser la question, tient ! Il se ferait une joie de leur indiquer l’endroit exact où ils s’étaient plantés.

Bientôt un verre de pur feu à la main Alec se retournait pour voir une femme s’approcher de lui, toute de rouge vêtu.

« Ok donc définitivement, ya marqué aimant à emmerdes sur ma gueule. »

Oliveira. Il connaissait sa proximité avec les Walters, sa famille en avait déjà parlé comme d’une grande femme. Efficace, droite dans ses opinions. Dans son monde, ces mots valaient beaucoup pour comprendre à qui il avait affaire. Pas le genre qu’il souhaitait auprès de lui, donc. Et pourtant elle approchait avec un grand sourire aimable, le surprenant alors qu’il esquivait son regard, engageait un pas en avant pour l’éviter. Mais non, c’était bien son nom qui sortait de ses lèvres joyeuses.

« Bonsoir Monsieur Rivers, vous appréciez la fête ? »

Stoppant son esquive avec lassitude, Alec se retournait vers elle avec un léger soupir, le regard braqué dans le sien sans s’écraser le moins du monde.
Pas de réponse immédiate, seulement ces yeux qui affrontaient les siens alors même qu’elle agissait avec amabilité.

« Comment va votre père ? »
« Oliveira, toute drapée d’hypocrisie, comme c’est beau. Ça sonnait presque honnête, ‘fait gaffe on pourrait te croire aimable avec un traître. Pas trop le genre de la maison je me trompe ? » Oh comme Warren devait savoir manier le jeu de l’hypocrisie quand il était trop amusé par l’idée d’emmerder son monde. Ou peut-être cherchait-il seulement à se faire tuer par une autre timbrée. Les paris sont ouverts. « Allez pas de faux semblants avec moi. » ça a vite tendance à me gaver, crache moi ta haine à la gueule, on sera potes. « Et mon père va mieux depuis que son regard a croisé la belle robe rouge je dirais. » Rajoutait-il avec un sourire en coin aux lèvres. Il l’avait vu se retourner, croiser son regard l’air menaçant puis le détourner… s’attardant une fraction de seconde de trop pour qu’Alec ne remarque pas cette tendance nette à détailler le postérieur de son interlocutrice.

« Vous bossez ensembles, j’ai bon ? »
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Mar 19 Oct 2021 - 15:35
Samedi 11 Juin







Manoir Andrews








    Contrairement à Ana, ce petit bâtard galeux ne se privait pas pour exprimer ce qui lui passait par la tête, et en effet de ce qu’elle en avait entendu dire, sa famille lui en faisait pourtant baver, mais Alec n’avait malgré tout jamais appris à la fermer. Et la collègue de son père l’avait très bien entendu dire qu’il attirait les ennuis en voyant s’approcher la dame. Ce qui était loin de la vexer. Au contraire. Amusée, le sourire d’Ana s’élargit sur ses lèvres lorsqu’elle vint prendre place aux côtés de cet insupportable gamin après s’être emparée d’une coupe de champagne qui traînait là. Tandis que la brésilienne était ravie d’être là car l’un de ses souhaits les plus chers avait été de faire partie de cette communauté restreinte et sacrée qu’étaient les Sangs-Purs, Alec Rivers, lui, jouissait d’une place qu’il ne méritait pas et que visiblement il n’en voulait pas. Pourtant il était là, nonchalamment avachi sur cette table, tel un adolescent boutonneux en crise.

    Ana n’était pas venue pour se donner en spectacle, car ici si elle avait bien appris une chose c’était de toujours garder son calme et le sourire, en toute circonstance. Pour le moment ça n’avait pas été trop difficile mais il se pourrait bien qu’à force, cette erreur de Rivers fils la fasse sortir de ses gonds, il ne lui en fallait pas beaucoup pour faire bouillir son sang de latina. Mais réagir à ses impolitesses était pour le moment inutile et l’hypocrisie souriante était bien plus jubilatoire, et Alec s’en était naturellement rendu compte, puisqu’il ne put retenir un énième sarcasme. Tout ce qui sortait de la bouche de ce gamin était horripilant et perfide, c’était bien dommage qu’il ait fait faux bon à sa famille et à ses semblables. Il avait bien de la chance qu’il soit le fils du patron, ainsi Ana n’avait aucune envie de meurtre le concernant, quand bien même les raisons seraient nombreuses. Mais peu importe le tort qu’Alec avait causé, la brésilienne ne voyait en lui qu’un seul moyen d’attirer son paternel dans les mailles de son filet, et étant donné leur relation œdipienne houleuse, cela ne serait probablement pas si compliqué que cela. Et puis, si le petit brun ne lui servait à rien au final, il finirait enterré à six pieds sous terre et ne manquerait à personne. Pas à famille, du moins.

    Glissant son verre contre ses lèvres, Ana avala deux gorgées de champagne avant de se tourner face à son interlocuteur et de lui répondre d’une voix douce et suave.

    « Voyons Monsieur Rivers, votre père ne vous a donc pas appris les bonnes manières en présence d’une Dame de la Haute, visiblement. »

    D’ailleurs, le directeur du département de la justice n’avait pas dû lui apprendre grand chose tout court. Si Alec ne voulait pas de faux semblants, il était servi car la collègue de Leeroy ne se priverait certainement pas de lui offrir le contraire. De toute manière, qu’avait-il d’autre de mieux à faire ainsi avachi tel un cracmol sans éducation, que de discuter avec Ana, qui au passage se fichait pas mal de ce que pouvaient penser ceux qui la voyaient en compagnie d’Alec.

    Qu’ils viennent lui dire quoique ce soit ces imbéciles, si ils l’osent. Car la brune était loin de perdre son sourire, bien au contraire.

    « Et il ne vous a pas appris non plus qu’il faut savoir se montrer convenable même avec ses ennemis. Surtout, avec ses ennemis. »

    Dixit celle dont les pulsions étaient parfois incontrôlables. Mais pour le moment Ana n’était pas son ennemie. Et la suite ne fit qu’élargir le sourire narquois qu’elle esquissait depuis qu’elle était arrivée. Bien sûr que Leeroy avait remarqué la robe, c’était plus qu’évident. Même si la sulfureuse brune fit faussement l’innocente.

    « Oh, vous pensez donc qu’elle lui plait ? C’est intéressant. Votre père est un homme charmant. »

    Elle n’en pensait pas un mot. Il n’avait rien de plus que les autres mâles excepté un fils insupportable et un grade supérieur à celui d’Ana, cela étant la seule chose qui l’intéressait.
    Elle se tourna alors vers Leeroy. Leurs regards se croisèrent furtivement, sans que madame Rivers ne remarque rien, mais il eut vite fait de détourner le regard. Bien, c’était parfait ainsi. La brésilienne se mit de nouveau face à Alec en prenant une autre gorgée.

    « Et en effet nous sommes collègues. Enfin, il est mon supérieur hiérarchique. » elle marqua une pause. « Malgré les faux semblants vous semblez ouvert à la discussion pour faire passer le temps... »
Revenir en haut Aller en bas
Ana S. Oliveira
Ana S. Oliveira
Ana S. Oliveira
https://impero.superforum.fr/
Âge personnage : 40
Hiboux postés. : 933
Date d'inscription : 23/06/2021
Crédits : Evilys
Double Compte : Rain Godwin & Pawel Szlarski
Ana S. Oliveira
Mar 19 Oct 2021 - 17:23
11 Juin 2016, soirée sangs purs organisée par les Andrews

Pure Blood Party Hard - Topic libre  7463dc022fc5178bbbc7c50ae980de608d72552a - Pure Blood Party Hard - Topic libre  C8489c5ef43b8fbce30ed41367c36a9f6548e0c6

Pourquoi ? Pourquoi ne pouvait-il pas être seulement lâché seul ici sans qu’il y ait tous les tarés suprématistes du coin à venir lui tenir la grappe ? Le plus amusant dans l’histoire, c’était qu’à l’origine, il était réellement imprégné par toute cette mentalité qui lui donnait de plus en plus la nausée. A chaque coup, chaque douleur, chaque menace, Alec se dressait un peu plus contre ceux qui lui avaient donné la vie. Belle gueule l’héritier d’une des plus grandes familles du pays tient…
Oui, c’était l’œil mauvais qu’il la regardait approcher et contrairement à bien des pantins du coin, Alec n’avait aucune envie de consentir à la mascarade. Il avait consenti à jouer les gentils chiens pour Azalea, pas pour ses parents. Alors à moins d’un ordre de sa part, non, il ne jouerait pas le jeu.

Un souffle et elle était là sans qu’il l’accueille avec une quelconque déférence… ou seulement une sorte de retenue craintive. Oh non, il ne cherchait en aucun cas à se cacher, très loin des recommandations mondaines de sa mère. Et si Ana sirotait son champagne du bout des lèvres, lui avalait le fond de son whisky d’un geste sec avant de se servir de nouveau.

« Voyons Monsieur Rivers, votre père ne vous a donc pas appris les bonnes manières en présence d’une Dame de la Haute, visiblement. »
« Oh non, mon oncle s’en est chargé. » La réponse l’avait surpris par sa soudaineté. Lui qui n’en parlait jamais, ne laissait même jamais le mot ‘oncle’ passer ses lèvres, se murant dans un mutisme intégral dans ce monde qui était le sien venait de le sortir avec une brusquerie étonnante. On lui avait arraché cette information, la mettant en scène, l’utilisant contre lui au moins autant qu’il l’utilisait contre eux… alors ça semblait être sorti. Non pas exorcisé mais le démon avait pris ses quartiers ailleurs que dans son crâne.

Oui, la réflexion le surprenait autant qu’elle l’amusait. Alors bien sûr, les rumeurs des attouchements de son oncle n’avaient pas dû se balader dans toutes les oreilles, loin de là et encore moins avec l’influence des Rivers et l’inquiétude marquée que ce genre de choses fasse son chemin. Pour autant il s’étonnait d’être apte à sortir une telle remarque avec ce naturel étrange.

« Et il ne vous a pas appris non plus qu’il faut savoir se montrer convenable même avec ses ennemis. Surtout, avec ses ennemis. »

Un léger rire passait sa gorge, sec et clair, réellement amusé. « En voilà un sous entendu bien moins hypocrite. » en effet, nous sommes ennemis. A connaître ses opinions et ce qui était dit sur elle, Alec savait de quelle trempe elle pouvait être. Alors oui, elle devait être de ceux qui pouvaient l’écorcher vif pour le plaisir et pour ses alliances passées et présumées actuelles et il posait sur elle un regard calme. La capacité de ces gens à sourire et feindre la bienveillance quand l’horreur se déroulait partout avait la légère tendance à lui taper sur le système. Quand à s’adresser à lui comme s’il était l’un des leurs alors que le mois derniers, ils l’attachaient pour le torturer dans un esprit de vengeance et de menace évident… non, vraiment, il n’avait pas envie d’entrer dans leur petit délire mal placé. Oui, c’était parfaitement puéril de sa part et relativement idiot, c’était un fait. Mais le jeune homme l’admettait sans problème… conscient qu’il y avait surtout dans sa façon d’agir une volonté de destruction évidente, qu’elle lui soit destinée ou qu’elle concerne sa famille.  

Et en parlant de famille, c’était bien sur son père que se portaient leur attention… et inversement. Là où il y avait quelque chose d’étonnant, c’était que pour une fois, le fils prodigue n’était pas la cible de son regard.

« Oh, vous pensez donc qu’elle lui plait ? C’est intéressant. Votre père est un homme charmant. »
Nouveau rire sec. « C’est faux. » A vrai dire, il l’était. Bel homme, bien bâti, apte à tenir ses positions et à tenir sa parole. Intransigeant, efficace fort et fier, oui, Leeroy Rivers en imposait et savait se placer dans la société. Un homme qui pouvait provoquer nombre de regards et d’attirances. Mais ça n’était pas ce qu’elle sous-entendait. Elle sous-entendait qu’elle le trouvait attirant… un concept qui ne parvenait pas aux neurones du jeune homme. Trouver son père attirant ? Difficile à imaginer. Le penser utile, ça en revanche, on le lui avait bien appris. Logan lui avait appris, à vrai dire.
Oliviera se retournait de nouveau vers lui, semble-t-il assez satisfaite de ce regard qu’ils venaient tous deux d’échanger.
Un homme qui ne sera pas si simple à faire craquer, Oliviera, ne t’emballe pas. Un homme qui n’en pouvait plus de la femme froide qui partageait sa couche, ça, Alec pouvait le deviner avec aisance. Une femme incapable d’affection, dure et puissante qui avait fait de sa vie une chape pour faire face à l’enfance. Est-ce que les dérives de son frère avaient commencé avec sa fille ? Alec en doutait.
De la compassion ? Non.

« Et en effet nous sommes collègues. Enfin, il est mon supérieur hiérarchique. » elle marquait une pause, Alec notait non pas l’information mais la pertinence de la donner à cet instant. « Malgré les faux semblants vous semblez ouvert à la discussion pour faire passer le temps... »
« Oh n’ayez pas la stupidité de penser qu’il y a tant de faux semblants que ça chez moi. » Il l’avait dit avec un ton presque chantant, se redressant pour lui faire tout à fait face, le bas du dos contre le bois du bar contre lequel il était appuyé. « Je suis désespérément transparent. » Que pourrait-il cacher, hein, après avoir été sondé par un légimen après tout ? « Ok, disons que je suis ouvert à la discussion… » Avec une femme qui voudrait sans doute le tuer si certaines conditions ne le maintenaient pas hors de portée ? Oh, il avait dépassé ce stade il y avait un mois déjà. « … Vous ne trouvez pas mon père charmant. Vous trouvez son poste charmant, nuance. » Répondait-il calmement, appuyant le dernier mot d’un geste léger du verre qu’il ne risquait pas de quitter. « Et si mon père avait une inclinaison pour les textiles ça se saurait… » Autrement dit, c’est ce qu’il y a  dedans qui l’intéresse. « … Ou alors uniquement pour la dentelle, comme son connard de fils. » Auto-tacle ? Auto-tacle. La propension des hommes de cette famille à être ou passer pour des prédateurs sexuels devrait être analysée chez un thérapeute.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Mar 26 Oct 2021 - 4:30
Samedi 11 Juin







Manoir Andrews







    Tant de trahisons envers sa famille, envers la cause suprématiste, tant de raisons suffisantes pour envoyer ce gamin endurer mille tortures en Enfer. Mais non, il était toujours là, au milieu d’une assemblée où il n’était pas le bienvenue, où beaucoup souhaiteraient lui clouer les cervicales contre un mur de pierre. Il était juste, le fils de. Belle famille de Sang-purs, qui devait tout faire pour protéger sa communauté d’un scandale de plus. Bien sûr, Ana ne connaissait pas l’histoire d’Alec dans sa totalité, elle ne comprenait pas pourquoi il avait soudainement décidé de parler de son oncle, comme quoi lui s’était chargé de son éducation et non son père. La brune s’en fichait, tout ce qu’elle voyait en ce moment même en face d’elle, c’était tout simplement une erreur.

    Et dire qu’Alec avait juste à s’appeler Rivers pour se trouver là, à cette réception, malgré tous les torts qu’il avait causé. Ana au contraire, avait tout fait pour se faire une place parmi cette communauté mais il suffisait que la vérité sur ses origines éclate à un moment ou un autre, pour que tout ce qu’elle avait construit jusqu’à présent, s’écroule. Alec, lui, avait eu toutes les chances dans sa jeune vie, selon elle. Au lieu d’en être fier, il se comportait comme un véritable petit con insolent et provocateur. Et Ana devait supporter cette attitude désinvolte et irrespectueuse de sa personne. Tandis que son sang commençait à bouillonner dans ses veines, Ana continuait à lui sourire. L’hypocrisie est une vertu qu’elle avait appris à maîtriser au fil des années, afin de pouvoir grimper les échelons au sein du département de la justice magique. Il lui arrivait pourtant trop souvent de se laisser aller à ses émotions et pulsions. Mais aujourd’hui, ici, elle n’avait pas le choix et devait se faire violence pour ne pas lui coller sa baguette contre ses ganglions et de prononcer une incantation qui ne ferait guère de bien à ce cher jeune Rivers.

    Pas de sortilège, pas de déversement de sang lors de réceptions mondaines comme celle-ci. Simplement des sourires et des attitudes hautaines et hypocrites. Un regard lourd de sous-entendus échangé avec Leeroy Rivers, et Ana reportait son attention sur son fils. En effet, elle avait clairement sous-entendu qu’ils étaient ennemis. Arborer une attitude hypocrite ne signifiait pas forcément le brosser dans le sens du poil. D’autant plus qu’Alec semblait avoir deviné ce que mijotait la collègue de son père. Comme si cette manière de faire était chose rare dans le milieu. Mais effectivement, le bâtard avait raison, Ana ne s’intéressait pas à Leeroy, mais à son poste. Elle avait haussé un sourcil lorsque le jeune Rivers lui avait rétorqué aussi sec qu’il ne partageait pas cet avis vis à vis de son père et qu’elle visait son poste avant tout.

    Le sourire de la brune sulfureuse s’élargit, tandis que ses lèvres plongent contre sa coupe pour de nouvelles gorgées de champagne. Il ne s’élargit non pas par satisfaction, mais parce que si cela ne tenait qu’à elle, elle aurait fait ravaler à ce petit insolent sa langue de bâtard. Mieux que ça même, il croupirait à six pieds sous terre. Ana ne supportait pas son attitude, encore moins sa manière de s’adresser à elle. Elle ignora le plus possible ce qui lui déplaisait. Puis, elle se pencha vers Alec, et lui répondit toute aussi calme et le plus naturellement du monde, bien qu’avec une pointe de sarcasme tout de même.

    « Évidemment que vous êtes transparent. Vous êtes la honte de votre famille, et de cette communauté. Je plains sincèrement vos parents de devoir vous traîner comme un fardeau, ils auraient mieux fait de vous laisser à votre oncle. »

    Elle n’était pas au courant de ce qu’il s’était passé entre Alec et son oncle, et n’était pas consciente d’avoir pu éventuellement rouvrir une plaie. Dommage, car étant absolument sans pitié, Ana ne se serait pas privée.
    En tout cas, inutile de cacher à la raclure Rivers que c’était effectivement le poste de son père qui intéressait la sous-directrice. Elle n’en avait pas honte, elle se fichait de ce que l’on pouvait en penser, la fin justifiait les moyens. Et puis de toute façon, qui écouterait Alec ? Il n’était que son « connard de fils » que tout le monde voulait voir mort. Cette évocation la fit sourire de plus belle. Toute pimpante, la brune sulfureuse se redressa en passant une main dans ses cheveux.

    « Au moins, vous êtes un « connard » plutôt futé. »

    Elle ravala une gorgée de champagne, terminant son verre. Elle claqua ensuite des doigts pour que l’on vienne la resservir. C’était bien normal après tout. Ensuite, Ana s’adressa de nouveau à Alec.

    « Effectivement, c’est son poste qui m’intéresse. Et je suis sûre que vous feriez tout pour faire tomber votre père, alors vous allez m’aider. »

    La brune avait prononcé cette dernière phrase sur un ton moins élevé si jamais quelqu’un venait à les entendre.

    « Vous avez sûrement des choses à me dire qui pourraient m’être utiles. J’imagine d’ors et déjà qu’il n’est pas pleinement satisfait avec votre mère. Si ce n’est pas du tout. »

Revenir en haut Aller en bas
Ana S. Oliveira
Ana S. Oliveira
Ana S. Oliveira
https://impero.superforum.fr/
Âge personnage : 40
Hiboux postés. : 933
Date d'inscription : 23/06/2021
Crédits : Evilys
Double Compte : Rain Godwin & Pawel Szlarski
Ana S. Oliveira
Ven 29 Oct 2021 - 16:17
11 Juin 2016, soirée sangs purs organisée par les Andrews

Pure Blood Party Hard - Topic libre  7463dc022fc5178bbbc7c50ae980de608d72552a - Pure Blood Party Hard - Topic libre  C8489c5ef43b8fbce30ed41367c36a9f6548e0c6


Il l’insupportait. Tout dans son être l’amenait à le haïr, de ses manières à son grade, de son statut de traître à sa présence ici. De retour à la maison, au cœur de tous ceux qui le voulaient morts, le méprisaient ou le rejetaient. Et il fallait le dire : une partie de lui adorait ça. Les voir chamboulés dans leur petite vie bien rangée, dans leurs opinions méprisables, fracturer les masques de bienséance pour entrevoir la fange qu’il y avait en dessous… Alec retrouvait ses sales habitudes d’adolescent, ses seules protections face à une situation impossible. Le plus amusant c’est qu’il n’était pas opposé à eux à l’origine, seulement à sa famille. Le poussant peu à peu plus loin, Alec s’était rebellé chaque jour plus violemment jusqu’à ce que ses géniteurs ne craquent et ne le mettent à Poudlard, espérant que la présence des Supérieurs dans les murs ne le recadre. Voilà donc qu’à présent il posait sur cette communauté un regard plus acerbe encore et n’y survivait qu’en sachant parfaitement qui il pouvait être et qui se trouvait derrière lui.
Alors à présent Alec devinait à quel point il pouvait lui déplaire. A quel point elle l’aurait planté, dans tous les sens du terme, si elle l’avait pu, plutôt que de tenir une conversation avec lui. Transparent, oui, il l’était sur ce point. Loin de jouer les hypocrites, Alec gardait son rôle. Si Johan Walters n’avait pas voulu de lui parmi les Supérieurs, c’était parce qu’il le considérait plus dangereux, moins malléable que Warren. Très bien. Qu’ils se concentrent sur lui sans voir celui qui avançait dans leurs rangs. Devenir soumis en quelques semaines n’aurait, du reste, eu aucun sens.

« Évidemment que vous êtes transparent. Vous êtes la honte de votre famille, et de cette communauté. Je plains sincèrement vos parents de devoir vous traîner comme un fardeau… »Si cette part déclenchait sur ses lèvres un sourire amusé, celui-ci se crispait légèrement alors qu’elle ajoutait, piquante : « …ils auraient mieux fait de vous laisser à votre oncle. »
« Ouuuh, c’est qu’elle mord.. »

Le regard planté dans le sien, ouvertement moqueur.

‘Un jour vous vous ferez tuer à jouer avec le feu !’ lui avait dit un jour Mackensie, à présent sa femme, tandis qu’ils étaient encore enfants. Janie et lui avaient eu la même réponse, haussant des épaules d’un air amusé sous le regard mortifié de leur voisine alors encore désespérément naïve. Oui, un jour ils se feraient tuer, les deux Rivers. Mais il fallait croire qu’ils l’appréciaient assez, d’être la honte de la famille. Un truc qu’ils partageaient à trois. Janie, qui avait fuit avec son aide durant l’adolescence. Lui. Et Logan Rivers, le bâtard qui s’acharnait à fracturer leur fameuse petite cause suprématiste de mes couilles.

Elle se redressait, toujours calme et suffisante dans ses gestes, ses regards, ses sourires. Amusant cette société non ? Elevés à se toiser ainsi, chacun pétris de calme et de bonne manière, nourrissant en silence le désir à peine secret de voir l’autre bouffer les pissenlits par la racine.

« Au moins, vous êtes un « connard » plutôt futé. »

Léger souffle amusé entre ses lèvres, ‘au moins’ elle ne se cachait pas de ses objectifs et validait ce qu’il affirmait sans ambages. Oliviera terminait son verre, se délectant de ses fines bulles avant de claquer les doigts pour qu’on vienne la servir de nouveau. Normal ? Dans son monde, oui. Bien pour ça qu’il connaissait l’affront qu’Azalea lui faisait à lui demander de mettre le couvert pour l’une de ses victimes. Pour l’heure, il observait simplement Ana avec un air sceptique face à son arrogance.

« Effectivement, c’est son poste qui m’intéresse. Et je suis sûre que vous feriez tout pour faire tomber votre père, alors vous allez m’aider. »

Ah oui, donc c’est une affirmation ? Mauvais bail, Ana, mauvais bail.

« Vous avez sûrement des choses à me dire qui pourraient m’être utiles. J’imagine d’ors et déjà qu’il n’est pas pleinement satisfait avec votre mère. Si ce n’est pas du tout. »

Alec ne répondait pas tout de suite, observant en silence une jeune femme qui les rejoignait pour remplir la coupe d’Oliviera, posant un instant le regard sur lui. Echange muet, un instant elle le jugeait de la même façon que l’autre, le suivant, elle hésitait et repartait comme elle était venue. De nouveau, ils étaient seuls.

« J’admets avoir un certain attrait pour mon statut de fouteur de merde et l’idée de voir jusqu’où mes géniteurs pourraient s’en trouver... ébranlés a quelque chose de passablement amusant. » Oh il l’aurait sans doute fait sans qu’on le lui demande à vrai dire. Quand au fait qu’on l’exige ? Tout autre concept. « En revanche j’ai déjà une dominatrice passionnée dans les pattes et j’ai jamais été un grand fan de l’obéissance servile donc il faudra faire autrement ma belle. » Passionnée de quoi ? Oh, de sang, comme Ana en soit. « ça aurait été avec plaisir pour le coup, vraiment. Mais certainement pas comme ça. » Une laisse, c’était déjà bien trop pour lui, deux, il ne fallait pas y compter.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Jeu 4 Nov 2021 - 4:53
Samedi 11 Juin







Manoir Andrews






    Mordre ? Voilà bien une réflexion qui amusa la brésilienne au plus haut point. Ce gamin aimait jouer avec le feu, c’était indéniable. Il se tenait là, dans la provocation, se pavanant dans toute la splendeur et l’arrogance d’un gosse au sang-pur. Il savait que bon nombre des proches de ses parents avaient commis de sales besognes, peut-être qu’Alec lui-même était mêlé à certaines de ces horreurs, à moins d’être tenu à l’écart et que tout cela lui soit caché, mais Ana en doutait.
    Elle préférait se dire que l’erreur qu’était le jeune Rivers était loin de se douter de quoi la brune sulfureuse était réellement capable. Bien que son poste au Ministère et surtout la disparition d’Anthony avaient quelque peu freiné ses pulsions les plus sanguinaires, faute de missions. Ça n’était certainement pas ce faible de Johan qui prendrait la suite de son frère concernant Ana. Mais ses pulsions étaient toujours là, enfouies, et personne ne souhaiterait être présent lorsque tout cela referait surface. Pas même Alec, malgré son comportement provocateur et suicidaire. Ainsi, mordre était un faible mot. Le terme exact était plutôt déchiqueter. Là, l’attitude de la brésilienne prenait tout son sens. Elle n’en était pas pour autant agacée outre mesure, le gamin n’avait qu’à simplement être en face d’elle pour lui sortir par les yeux alors en effet, il était inutile de jouer les hypocrites. D’autant plus qu’Ana souhaitait solliciter son aide, ce qui la contraignait à se montrer plus clémente envers Alec, aussi il avait de la chance, pour le moment il n’avait rien à craindre d’elle, si ce n’est un harcèlement non dissimulé si jamais il lui venait à l’esprit de venir travailler au département de la justice magique. Ce dont la sous-directrice doutait également.

    Ana prenait donc sur elle, mais elle n’avait jusqu’à présent pas trop d’efforts à faire. Le gamin était certes insupportable, mais il était amusant. Peut-être qu’un jour elle se plairait à jouer avec lui, qui sait.
    La proposition qu’elle lui avait fait avait l’air de l’intéresser. Elle savait que le fils Rivers ne résisterait pas à l’appel de faire tomber ses parents. Mais le sourire d’Ana ne s’étira pas sur ses lèvres. Elle devait s’y attendre, Alec n’accepterait pas aussi facilement. La jeune femme secoua la tête, sans lâcher son interlocuteur. Incroyable. Il n’était qu’un faible gosse par rapport à elle, et pourtant il avait l’audace de se dresser contre la brune. Ainsi il refusait d’obéir sagement, même si la chute de son père était en jeu. Il lui fit clairement comprendre qu’il voulait tenir les rennes.
    Ana ne répondit pas de manière impulsive, ou sinon elle aurait plutôt passer ses mains autour du sale petit cou de Rivers. Bien que ce serait dommage d’abîmer une aussi belle petite gueule et de lui arracher ce sourire provocant qui lui sied bien. La brésilienne ne voyait pas d’autre solution que conclure un pacte le cas échéant, malgré son jeune âge Alec savait comment fonctionnait ce monde-là, c’était indéniable. Avec certains, la menace seule suffisait. Avec les autres, tout était histoire de pactes en tout genre, de banales aux plus morbides, de magnifiques pots-de-vin etc. Il était évident que la menace n’aurait pas d’effet sur un gosse au sang-pur.

    Alors, Ana n’avait aucune honte à parlementer avec un gamin, elle estimait que sa fierté avait été tellement ébranlée qu’elle ne doutait de rien. Et Alec de son côté n’en parlerait sûrement pas non plus, à moins qu’il tenait à ce que tout le monde sache qu’il complotait pour faire tomber son père ? Ce n’était pas la meilleure idée du siècle, selon la brune.
    Après quelques instants de mutisme, elle finit par répondre. Encore une fois, elle tâcha de ne pas parler trop fort. Elle n’avait pas non plus perdu son sourire sarcastique.

    « Je vois. Vous devriez vraiment apprendre à respecter vos aînés. »

    Pour ne pas dire supérieurs à lui. Mais Alec était comme ça, cela l’ennuyait de l’admettre mais si elle voulait arriver à ses fins, elle devait se plier à ses exigences à lui. Elle l’avait déjà fait avec bon nombre d’hommes. Celles d’un gosse ne devaient pas être aussi répugnantes.

    « Faisons autrement alors. Que voulez-vous en échange ? »

    Simple, basique, efficace, rentre dedans. Inutile de tourner autour du pot, ce n’était pas le genre d’Ana. Il y avait forcément quelque chose qu’un jeune souhaiterait obtenir d’une femme haut placée qui pourrait lui obtenir n’importe quoi.
Revenir en haut Aller en bas
Ana S. Oliveira
Ana S. Oliveira
Ana S. Oliveira
https://impero.superforum.fr/
Âge personnage : 40
Hiboux postés. : 933
Date d'inscription : 23/06/2021
Crédits : Evilys
Double Compte : Rain Godwin & Pawel Szlarski
Ana S. Oliveira
Jeu 11 Nov 2021 - 2:47
Oh oui, il l’était, insolent. Arrogant, agaçant, sans cesse dans l’opposition et dans le refus d’obtempéré. Alec n’état pas homme à qui on donnait des ordres, opérant depuis très jeune un conflit face à l’autorité particulièrement net. Un ado, c’était vrai. Il y avait dans son caractère des traits qui appartenaient tant au monde adulte qu’à celui de l’adolescence, marquant par son attitude un entre-deux parfois étonnant. Mais après tout, n’était-ce pas là un tort de tout jeune adulte ? Oh non. Non, il y avait en lui des marques que l’horreur seule laissait et là où il était aisé de ne voir qu’une souffrance imbécile d’un crétin immature, l’expérience trompait souvent son monde. Alec était là, à chaque instant, l’exact reflet de celui qu’il avait toujours été. En opposition du monde sang pur seulement parce qu’il s’opposait à sa famille, prêt à les rouler dans l’opprobre et les humilier au possible quitte à hériter d’une image plus que déplaisante. Oh oui, Alec était connu pour ça, pour être un petit connard imbu de lui-même à l’insolence ignare et à l’attitude fort déplaisante. C’était bien là ce qui amenait ses géniteurs à prendre de la distance avec lui. Une façon d’avoir la paix donc, quitte à être celui que l’on hait, un statut dont il s’était accommodé durant l’enfance puis l’adolescence et qui s’était brusquement crashé à Poudlard. Lorsque certains avaient appris à le connaitre, lui, sous ses mécanismes de défense à la con.

Oh faire face à quelqu’un qui lui voulait du mal devenait une marque de fabrique. Si, il imaginait ce qu’elle pouvait lui faire… parce que la vie lui avait appris à toujours imaginer le pire alors il fallait l’avouer, Alec était rarement surpris. Ou seulement dans l’autre sens. Quand une Kezabel portant sur lui un regard de mépris et de haine devenait finalement l’une de ses plus proches amies. Quand des gens, soudainement, répondaient présent pour lui sans s’interroger. Quand ils faisaient front ou qu’ils acceptaient, par défaut, qu’il faisait au mieux et ce, même si le « mieux » entrait déjà dans le domaine de l’horreur. Là, Alec était surpris. Mais à fixer ces prunelles de marbre, se demandant quelles ronces l’attendaient dans cette voie ? Non, il doutait de l’être.

Et s’il y avait bien des gosses pourris gâtés ici habitués à avoir tout ce qu’ils demandaient sans se battre, lui n’était pas de ceux-là. Chaque seconde à respirer dans ce putain d’univers avait été un combat et baisser les yeux pour jouer aux courbettes ne faisait pas parti des armes qu’il s’était choisi.

« Je vois. Vous devriez vraiment apprendre à respecter vos aînés. » Un sourire franc se dessinait sur les lèvres du jeune homme, mordant l’air de ses prunelles vives.
« Vrai. Le respect c’est pas inné chez moi. Ça s’apprend pas, ça se gagne. » Pas d’outrance dans ces mots, pas même de colère, juste un fait énoncé calmement. L’adolescent d’hier était aisé à faire déborder, l’adulte en revanche, s’avérait plus mesuré. Le jeu du sang, Alec le connaissait finalement mieux que ce que son comportement pouvait laisser à penser.

« Faisons autrement alors. Que voulez-vous en échange ? »
« Ah ! A défaut de passer à la casserole, madame passe à la caisse… »

Mordant, le givre de ses iris.

Tout se monnayait. Une évidence qui l’avait amené à être celui qui dès son entrée à Poudlard, quatre ans auparavant, faisait entrer drogue et alcool par l’intermédiaire des Supérieurs. Un Rivers. Un nom qui résonnait sans mal dans la haute aristocratie. Un nom qui rappelait qu’à la génération précédente, l’un des frères s’était mis à régner sur les finances de ce pays quand l’autre portait main mise sur sa justice. Alors le faire tomber ? Quel intérêt Alec avait à y gagner ? En soit, rien, son propre nom ayant été effacé des registres par l’influence paternelle… et pourtant il y avait dans son attitude quelque chose de profondément stupide, appelant à ce statut d’adolescent borné vers lequel il oscillait parfois. Faire tomber les siens, oui. Se détruire, aussi, par cet intermédiaire. Voilà comme il était lorsqu’il allait mal : offensif et autodestructeur. Rien d’étonnant, donc, à cette attitude que d’aucun jugerait téméraire dans ses accents moqueurs.

« Et qu’est-ce que vous auriez à m’offrir, à part du sang, des larmes et du sexe ? » Un léger rire claquait dans sa gorge. C’est bon j’ai ce qu’il me faut. « T’emballe pas ma biche, j’crois qu’tas pas le niveau. »

Si le regard froid du Rivers la plantait en silence, c’était aussi pour en tracer les contours. La question, s’il la rejetait de prime abord, se posait pourtant. Mais il lui fallait en savoir plus pour dealer avec cette possibilité.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Mar 16 Nov 2021 - 15:03
Samedi 11 Juin







Manoir Andrews








    Pitoyable adolescent mal dans sa peau, pourri gâté de sang-pur. C’est ce qu’Alec était aux yeux d’Ana, rien qu’un pantin pathétique, une erreur dans une grande lignée. Bien sûr elle ignorait tout de son passé et de ses souffrances, ce n’était pas comme si cela l’intéressait réellement. Quand bien même elle en aurait appris d’avantage sur lui, elle ne se serait pas apitoyée. Tout comme le jeune homme ne se serait pas apitoyé sur le sort d’Ana, que la vie n’avait pas non plus gâtée. Ils étaient seulement deux adultes qui ne connaissaient rien de l’autre si ce n’était que des dires et des rumeurs. La brésilienne n’avait guère besoin de plus car la seule raison qui la poussait à prendre suffisamment pour elle pour ne pas céder à une pulsion sanguinaire en présence d’Alec, était la situation de son paternel. Toutefois, cette petite gueule était si agaçante qu’elle ferait mieux de faire attention à ne pas pousser le bouchon un peu trop loin. La patience de la sous-directrice avait ses limites, et elle sentait qu’il ne lui en faudrait guère plus pour craquer, la montée de l’alcool n’arrangeant en rien les choses. D’autant plus que l’insupportable petit Rivers continuait, encore, de répondre, toujours sur ce même ton provocateur et sarcastique, sans aucun respect pour la Dame en face de lui. Mais celle-ci ne le prenait pas pour elle, Alec était sûrement le genre d’adolescent détestable qui n’avait de respect pour personne dans ce cercle fermé qu’était la dynastie sang-pure. Sans aucune autre raison que celle de la provocation.

    Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que le Rivers revendiquait clairement sa fierté d’être irrespectueux, provoquant encore un peu plus Ana, qui laissait ses doigts tapoter et claquer sur le comptoir. Elle ne perdait pas son sourire, loin de là, elle gardait contenance même si l’envie de passer ses mains autour de ce sale petit cou était encore bien trop présente. Alors comme ça le respect se gagne...Ce n’était pas totalement faux. Mais pas lorsque l’on a à peine plus de la moitié de l’âge de son interlocutrice. Un jour peut-être, Alec le comprendrait. Elle ne répondit donc rien d’autre qu’un léger rire. Ridicule adolescent qu’il était.

    Et il continuait, toujours aussi sarcastique. Alors qu’il devait plutôt s’estimer heureux que la brésilienne lui propose un marché honnête, avec la décence de lui demander ce qui pouvait bien l’intéresser, à défaut d’utiliser la manière forte. D’une part ce ne serait pas très discret, d’autre part Alec trouverait certainement le moyen de la provoquer d’avantage. Une perte de temps, donc. Mais loin de l’agacer plus qu’elle ne l’était déjà, Ana éclata cette fois d’un rire grave et franc. À quoi s’attendait-il exactement, de la torture et des faveurs sexuelles ? Autant dire qu’il n’était probablement pas le seul à savoir ou à avoir deviné que la sulfureuse brunette, en plus de son comportement séducteur, avait souvent les cuisses légères lors d’un enjeu important pour elle. Mais non désolée Rivers fils, ce genre de faveurs seraient réservées à ton géniteur. Ana préférait généralement les hommes plus âgés et matures. Il fallait tout de même bien avouer que l’idée de se taper le fils, puis le père, l’avait bien fait rire.
    Tout en terminant gracieusement sa deuxième coupe de champagne, la sous-directrice répondit avec désinvolture et légèreté :

    « En voilà une bien intéressante combinaison... »

    Larmes, sang, sexe...Tout ce qu’Ana aimait. Peut-être qu’Alec aurait droit aux deux premiers un jour. En attendant, il fallait s’y attendre, il n’était pas disposé à parler marchés. La brésilienne s’y attendait, et elle ne se vexa pas pour autant suite au commentaire. Il pouvait penser si il le voulait qu’elle n’était pas à la hauteur, mais il se trompait. Ou bien il bluffait. Dans les deux cas, Ana avait bien l’intention de ne pas rentrer dans ce jeu-là. Après tout, elle pouvait sûrement agripper Rivers père dans ses filets sans l’aide de son connard de fils.
    De nouveau, elle se redressait.

    « C’est bien dommage. Il y a tellement de choses que vous pourriez obtenir de moi... »

    Elle laissait mijoter et se montrait intentionnellement provocante. Et oui jeune Rivers, lorsqu’une Dame demande ce que vous souhaitez, il ne faut pas parlementer, il faut sauter sur l’occasion.

    Ana se tourna alors vers Alec et décroisa les jambes pour se lever de la chaise. Elle vint se placer dans le dos du jeune homme et se pencha ensuite pour lui murmurer à l’oreille, après avoir déposé ses mains sur ses épaules.

    « Mais si vous changez d’avis, vous saurez probablement où me trouver... »

    Un sourire espiègle, puis la sulfureuse brune tourna les talons. Il était temps pour elle d’aller se pavaner ailleurs, pourquoi ne pas aller présenter maintenant ses hommages à son supérieur hiérarchique ainsi qu’à sa femme ? Celle-ci serait certainement ravie de voir son mari relooker sa collègue dans sa robe rouge moulante.
Revenir en haut Aller en bas
Ana S. Oliveira
Ana S. Oliveira
Ana S. Oliveira
https://impero.superforum.fr/
Âge personnage : 40
Hiboux postés. : 933
Date d'inscription : 23/06/2021
Crédits : Evilys
Double Compte : Rain Godwin & Pawel Szlarski
Ana S. Oliveira
Ven 19 Nov 2021 - 15:50
11 Juin 2016, soirée sangs purs organisée par les Andrews

Pure Blood Party Hard - Topic libre  7463dc022fc5178bbbc7c50ae980de608d72552a - Pure Blood Party Hard - Topic libre  C8489c5ef43b8fbce30ed41367c36a9f6548e0c6

Oh mais qu’ils le haïssent, qu’elle le haïsse, qu’il allume ces brasiers dans les prunelles, ces crispations dans les muscles. Qu’elle veuille serrer ses doigts autour de sa gorge pour en extraire le souffle, ça lui allait. Il y avait de l’autodestruction dans ce comportement, bien sûr, une haine de soi évident. Mais il y avait surtout un retour de flamme, un refus d’abdiquer, un truc qui crachait à la gueule de ceux qui voulaient le broyer. Alors oui, il plaquait sur elle les lames de l’acier, le regard tranchant, les lèvres moqueuses. Car dans le fond, il ne voulait rien d’elle et certainement pas un nouveau contrat. Encore moins du sexe, d’ailleurs, quoi qu’elle ait cru. Pas son genre de quémander ce genre de choses. Il aurait aimé dire que ça n’était pas non plus son genre de se faire des femmes qu’il ne respectaient pas, qui puaient le malsain ou qui risquaient de l’amener droit vers le chemin de la mort ou de la déchéance… mais ça n’aurait pas été tout à fait vrai.
Mauvais, donc, face à son amusement gras lorsqu’il sous-entendait bien des tourments entre ses mains sanglantes. La vérité, sans doute. Les rumeurs, l’instinct, le regard de ses pairs, Alec avait depuis longtemps appris à distinguer ses ennemis dans la masse. Pas compliqué, ils en faisaient presque tous parti.

« En voilà une bien intéressante combinaison... »

Elle semble te foutre la trique, cette combinaison. Pas ma came, pourtant on me l’impose. Bande de tarées.

Pas de contractions dans ses muscles, pas de recul ou de marques de trouble, seulement le cynisme d’un homme qui avait déjà bien trop l’habitude de la tourbe pour froncer les narines quand elle risquait de lui éclabousser à la gueule.

« C’est bien dommage. Il y a tellement de choses que vous pourriez obtenir de moi... »

Oh il doutait qu’elle ait ce qu’il lui fallait dans sa besace. Et d’ailleurs, même si c’était le cas, quelle était la probabilité qu’il y survive ? Sans doute faible. Dommage puisqu’il aurait bien aimé planter ses géniteurs pour le seul bénéfice de les voir s’embourber dans l’opprobre. Après tout, s’il y avait bien un domaine dans lequel il excellait, c’était celui-là. Vautrer son nom dans la fange.

Elle se levait et Alec l’observait simplement avec ce petit sourire en coin dont il ne se séparait jamais dans ce type de milieu. Oui, un adolescent cynique, arrogant, impertinent, provocateur. Bien sûr. Il lui semblait être ainsi depuis ses cinq ans, ce n’était donc pas maintenant qu’il risquait de changer. Et encore moins face à l’une de ceux qui voudraient l’écraser. Insupportable, oui, surtout au cœur d’un besoin maladif de contrôle, de perfection, de soumission et d’obéissance.

« Eh bien j’y réfléchirais. »

Pas sûr.

Déjà, elle passait derrière lui, une attitude face à laquelle il restait détendu, la cheville sur le genou, le verre de whisky lâche dans sa main posée sur sa jambe… mais qu’il n’appréciait pas. L’habitude de bosser avec un fauve qui n’a qu’une envie : planter griffes et crocs en espérant entendre ses gémissements d’agonie. Lorsque ses serres de rapace se refermaient sur ses épaules, pas une crispation donc, seulement un soupir d’agacement explicite. Cette capacité à toujours vouloir écraser et intimider son monde. Combien de failles narcissiques au juste pour en arriver là ? Oh il faudrait bien leur en filer encore quelques unes. Du genre à les fendre de la gorge jusque aux oreilles.

Rien que pour voir.

Et elle, elle se penchait sur lui, son souffle non loin de sa gorge. « Mais si vous changez d’avis, vous saurez probablement où me trouver... »
« Pas loin des jambes du paternel, sans doute. »

A t’y foutre à genoux, potentiellement. Pour espérer le faire plier ensuite.

Le ton cynique et calme, évidemment, nullement influencé par son petit manège. Une autre lui faisait le coup régulièrement.

Pas un regard vers son sourire espiègle, son cul trop moulé ou la direction qu’elle prenait. Loin, c’était tout ce qui lui importait ! Alors dans un soupir, Alec portait de nouveau son verre à ses lèvres, le finissait d’un geste sec en réprimant un frisson de dégout pour ces mains posées sur lui.

Voie dégagée, il se relevait d’un geste brusque, retrouvant sa place debout au bar, les avants bras sur le bois, le regard planté un instant sur les bouteilles en présentoir, les quelques fleurs au dessus de l’arche, les lumières illuminant la soirée. Et il baissait la tête une seconde entre ses avants bras, le verre toujours lâche au bout de ses doigts.

Un bel emballage pour de la mélasse.

« Connasse… » L’insulte lâchée dans le vide, le regard fixe, les mâchoires serrées… faisait sourire la serveuse derrière le bar, levant rapidement les yeux alentour pour vérifier que personne ne l’avait vu esquisser un début de rire. Personne, non, sauf lui. L’échange était muet, de biais, sans insistance autre qu’une simple humanité saoulée de ce type de personnalité et si elle gardait un visage au marbre de circonstance, lui n’empêchait pas le sourire franc, avenant, de marquer ses lèvres. « Tu me mettrais la jumelle ? » Oui, OH, je sais à quoi vous pensez mais.. oui. OH. Bon. Hein ! Ouais.
S’il laissait sa voix trainer, c’était pour connaître son prénom. « Lana. » « S’il te plait Lana. » Oui, la façon dont l’autre avait de traiter ceux qui étaient là pour simplement effectuer un travail – comme la majorité des gens ici, certes – lui sortait par les yeux et il le soulignait en parlant plus fort volontairement.

T’as rien à foutre ici. lui répétait une voix dans sa tête. C’était déjà le cas des années auparavant mais à présent, il dissonait d’autant plus.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Jeu 2 Déc 2021 - 22:36



Les invités avaient bien mangé et bien bu. Ils s’affairaient à converser tel l’art qu’ils appliquaient le plus au quotidien, érigeant leurs stratagèmes pour déterminer qui ferait le plus parler de lui ou d’elle à la fin de la soirée. C’était la coutume qu’après tout événement mondain, les langues de vipères – qui n’étaient pas que des femmes, détrompez-vous – se mettent à revenir sur chaque épisode marquant de la soirée, quelques noms débordant de leurs lèvres au détour de conversations chuchotées et pleines de rires pincés. Demain, le thé serait versé avec autant de ferveur que les anecdotes et les remarques cinglantes. Ce n’était un secret pour personne. Or, si Eleanor aimait son lot de ragots, les trouvant toujours très utiles, elle éprouvait un profond malaise à l’idée qu’ils proviennent de sa propre réception. Si elle avait été d’une intelligence plus vicieuse, elle aurait attiré l’attention sur d’autres noms que le sien pour s’assurer que les critiques ne tombent ni sur elle, ni sur son mari. Mais, comme son coeur était trop peu encrassé pour le monde dans lequel elle vivait, la sorcière préférait largement éviter tout incident notable qui puisse avoir des conséquences sur ses invités. Alors, se frayant un passage parmi la foule, s’arrêtant ci et là quand on l’abordait, elle finit par attraper le bras d’une de ses employées qui s’occupaient de débarrasser les assiettes vides des plats ; les invités, eux, s’étaient pour la plupart levés de leurs chaises.

« Jordie, faisons un récapitulatif. »
dit-elle, un grand sourire aux lèvres alors qu’elle regardait autour d’elle, la nervosité animant ses doigts qui se joignaient. La serveuse se tint droite, un plateau ensorcelé au-dessus de sa paume. Elle hocha la tête. « Bien, Madame. Tous les invités ont terminé le plat principal. Nous allons attendre un quart d’heure avant de servir les desserts, cela leur permettra de faire une pause. 
- Bien mais attendons plutôt une vingtaine de minutes. » La dernière pause avant le dessert était parfois le moment choisi pour beaucoup afin d’abattre leurs cartes politiques et diplomatiques.  « Pas de problème particulier à signaler ?
- Non, pas vraiment Madame... » Une hésitation dans le regard de Jordie.
« Dites-moi, fit Eleanor, voyant ses lèvres se pincer.
- Eh bien, commença-t-elle en baissant la voix, se penchant légèrement vers sa patronne, Mr Powell est déjà fortement alcoolisé et sa femme nous a déjà demandé de ne pas la resservir à table. Sauf que…
- ...que Mr Powell a trouvé le bar. » termina Eleanor, l’air affligé, en remarquant la silhouette de Mr Powell s’éloignant du bar avec un verre entre les mains. Plus loin, Mrs Powell contenait son courroux.
« Il me semble avoir vu Mr Powell être de plus en plus insistant avec deux trois serveuses, Madame. » ajouta Jordie, avec un regard sombre. Eleanor la fixa d’un air horrifié qu’elle contint au seul éclat de ses prunelles. Elle déglutit. « Bien, bien, je vais régler ça, merci. Dites aux autres de rester loin de Mr Powell. » Jordie acquiesça et s’en alla.

Elle prit une inspiration et se mit en marche vers le bar. Ce n’était rien de plus qu’une petite crise à avorter avant qu’elle ne prenne de l’ampleur et que Mr Powell soit accusé non seulement d’être publiquement infidèle et grossier mais en plus, envers des serveuses dont l’impureté du sang profilait un scandale. C’était une chose à prendre en compte, bien qu’Eleanor n’avait jamais vu de différence entre les sangs-purs et les autres. Ce qui l’embêtait davantage c’était que Mr Powell profite de sa position et de quelconque moyen de pression pour imposer ses...envies. En retenant ses grimaces, Eleanor tenta de calmer l’empressement de ses pas avant d’atteindre le bar. Elle ne fit pas attention à la silhouette de dos qui buvait un whisky. Elle passa directement derrière le bar et attrapa le bras de Lana qui jusque-là semblait discuter allègrement avec la personne assise au bar.

« Madame ?
- Oui, Lana...bon...euh... » Elle se mit à baisser la voix, le timbre crispé. « Nous avons un petit souci. Vous venez de servir un verre à Mr Powell, n’est-ce pas ?
- Euh...oui ? » L’hésitation de sa réponse, formulée comme une question, était à la hauteur de la nervosité qui la prenait soudainement, ayant peur d’avoir fauté. Eleanor tapota son bras.
« Non, ne vous inquiétez pas, vous n’avez rien fait de mal, c’est seulement que Mr Powell a assez bu pour la soirée et qu’il serait préférable que plus personne ici ne lui donne de l’alcool.
- Oh...oui, compris, dit-elle acquiesçant vivement. »
Eleanor tourna la tête et son regard croisa le visage d’Alec Rivers.

Elle était quasiment sûre qu’il devait avoir tout entendu.
Légèrement gênée, elle fit un sourire poli.

Alec Rivers. Etait-ce d’autant plus gênant qu’elle avait détaillé sa tenue avec Mr Blackthorn quelques instants plus tôt ? Probablement. Encore plus gênant quand elle repensait aux mots que Maggie lui avait soufflé à son encontre…

« Alec Rivers. Le vilain petit canard d'une des grandes familles de puissants. Il est la tâche noire sur leur tableau blanc qu'ils essaient d'effacer sans grand succès. Les bruits de couloirs tendent à dire que Père Rivers aurait réussi à le ramener auprès d'eux pour qu'il retrouve le droit chemin. L'égo d'Alec est aussi immense que sa réputation d'homme à femme. »

« Le problème Madame c’est que Mr Powell risque de revenir en insistant pour être servi... » La voix de Lana la sortit de ses pensées et elle détourna le regard du jeune sorcier. Un temps de silence et elle s’anima, un geste de mains dans l’air.
« Oui ! Bien sûr ! » Une main sur la hanche, elle réfléchit en se mordant la lèvre. « On ne voudrait pas être accusés de refuser de servir de l’alcool à nos invités évidemment… » Quel scandale... « Je sais ! » claironna-t-elle. « Que boit Mr Powell ? » Lana hésita mais se remémora que le sorcier avait pris un cocktail particulier à base de vodka. « Bien. Occupez-vous des autres, je vais me charger de ça. »

Là, derrière le bar, Eleanor jeta un regard vers la foule pour tenter d’apercevoir son mari. Avec les décorations, les branches de lierre tombant par endroits en rideaux, elle devrait être tranquille. Il fallait espérer en tout cas. Elle prit deux verres et réunit plusieurs bouteilles pour tenter de confectionner le même cocktail. Elle en fit un alcoolisé et tenta de reproduire le même goût sans alcool. Un instant, alors qu’elle versait du jus de cranberry dans le verre, elle redressa ses prunelles claires vers celles d’Alec.

« Je vous promets qu’il y a de l’alcool dans le vôtre. » dit-elle avec un léger sourire. Tout en restant attentive au jeune sorcier, Eleanor tenta une première expérience et goûta le premier verre avant de goûter le second, une grimace sur le visage. « Hm. C’est pas encore ça. ». Elle marqua un temps, sa main tenant le verre suspendue dans l’air. Elle finit par tendre les deux verres vers Alec. « Tenez, et dites-moi, à quel point ces deux cocktails sont différents. ».

Ses ongles tapotaient nerveusement le rebord du bar et ses lèvres se crispaient. « Je peine à croire qu’il existe encore des gens ici qui ne tiennent pas leur alcool. » murmura-t-elle entre ses dents, son regard allant derrière le dos du sorcier, vers un Mr Powell qui semblait en conversation crispée avec sa femme. Prise d'un doute, elle lui adressa un regard plus vif « Vous tenez l'alcool n'est-ce pas? J'aimerais ne pas avoir deux incidents sur les bras. »


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Ven 3 Déc 2021 - 16:29
Voilà une conversation qui lui plaisait bien mieux. Discuter avec une femme, une sang mêlée sans doute, jolie qui plus est. N’importe quoi tant qu’il pouvait s’extirper un peu de l’emprise de sa famille, Azalea ou autres tarés qui courraient les rues de ce type de lieu. Son regard glissait sur les uns et les autres, se demandant qui derrière ces visages souriant constituaient un danger immédiat ou non. Qui rêvait de sa mort. Certains, il les avait identifiés, il n’avait pas besoin qu’on le lui dise pour connaître les liens des Rivers avec les Supérieurs et ce, même s’il y avait de fortes probabilités pour qu’ils n’en fassent pas parti en tant que tel à l’heure actuelle du fait du caractère instable de Johan Walters. Si lui en était arrivé à cette conclusion, sans doute n’avait-il pas été le seul. Mais les autres ? Il connaissait les opinions de certains des invités de cette réception, les avaient assez entendus quand il participait encore par force à tous les diners mondains… mais il se méfiait de l’eau qui dort. Des sourires faux et des grands airs. C’était bien de cette manière dont Oliviera l’avait abordé après tout.
S’il avait la rage de ne plier qu’au minima, refusant de ne pas apparaitre dans une foutue soirée où ses parents voulaient le voir – pour montrer que les tensions s’étaient apaisées entre les deux familles parait-il – il n’enrageait pas moins de ces faux-semblants à vomir qui le noyaient de toute part. Insupportable. Voilà en quoi Lana était à l’heure actuelle, la meilleure interlocutrice qui soit. Pourtant si charmante soit-elle, ses pensées allaient vers Mack. La grande absente chez les Rivers. Outre sa sœur bien sûr et, fort heureusement, le frère de sa mère. Mais Mack… l’idée même de débarquer chez les Andrews lui était insupportable et Alec le savait parfaitement. Elle maigrissait encore, changeait de conversation dès que les Rivers abordaient le sujet. Alors le forcing était venu de lui, bien sûr. Jamais il n’avait ne serait-ce qu’envisagé de lui demander de faire une chose pareille si elle n’avait pas envie, d’elle-même, d’être présente pour écraser l’enflure qui avait failli être son mari s’il était là.

Et lui... il prenait sur lui. Volontairement distant des Andrews, Alec ne cherchait pour une fois pas l’esclandre. Ou du moins en limitait les risques. Mais lorsque son hôte arrivait, les traits soucieux et l’esprit tout dirigé sur Lana dont elle lui arrachait l’attention, une chose ne put que lui sauter aux yeux.

Eleanor… était tout à fait du même type que Mack. Belle femme, oui, telle n’était pas la question – non, il ne pense pas TOUJOURS avec sa queue, je vous promets. – blonde aux yeux clairs, pâle de peau. La mâchoire plus carrée et les sourcils plus marqués, certes. Mais le profil nordique était là et lui sautait aux yeux.
Les Andrews avaient-ils un type ?

Et plus pertinent : partageaient-ils les mêmes défauts ?

Le regard directement porté sur Eleanor sans y songer, Alec imaginait ce qu’aurait pu être la vie de sa femme ici, partageant l’existence de cette famille. Combien de temps aurait-elle tenu en ces murs ?

Combien d’heures ? Une pensée glaçante.

« Madame ?
- Oui, Lana...bon...euh... » Elle se mit à baisser la voix, le timbre crispé.« Nous avons un petit souci. Vous venez de servir un verre à Mr Powell, n’est-ce pas ?
- Euh...oui ? » L’hésitation de sa réponse, formulée comme une question rattrapait l’attention d’Alec, notant l’inquiétude qu’il pouvait comprendre. Eleanor était-elle des bourreaux… ou des victimes ?
Déjà, elle retirait sa main et comprenait son erreur, la rassurant naturellement.
« Non, ne vous inquiétez pas, vous n’avez rien fait de mal, c’est seulement que Mr Powell a assez bu pour la soirée et qu’il serait préférable que plus personne ici ne lui donne de l’alcool.
Si elle appartenait aux bourreaux, du moins n’agissait-elle pas comme eux. L’attention, les gestes, le prénom utilisé. Les employés, des sangs-mêlés, ne méritaient à priori pas son mépris. Bien sûr il se méfiait, mais notait tout de même cette façon d’être.
- Oh...oui, compris, dit-elle acquiesçant vivement. »

Eleanor tournait la tête et son regard atterrissait droit sur le sien, songeur, qui ne la lâchait pas réellement.
Cette femme devait être là au mariage de Mack, qu’il avait interrompu, dominant et brutal envers Isaac Andrews, le forçant non seulement à s’éloigner de Mackensie mais le menaçant également de sorte à ce qu’il soit le seul à entendre. La position des Rivers, l’écrasement immédiat d’Isaac et son repli soudain avaient suffis à permettre son propre mariage à la place d’Isaac. Cependant cette facilité évidente, le manque d’invités à cette réception certes préparée à la va-vite mais réunissant pourtant des familles respectées… et assez pour que sa propre famille soit sur place et le fait qu’il se retrouve ici à présent, notant les tensions entre les Rivers et les Andrews mais aussi leur invitation à cette soirée… l’ensemble l’amenait à penser qu’il avait eu raison de supputer que son père ai tout manigancé. Les Andrews ne voulant sans doute pas s’attirer les foudres d’une telle famille les invitaient par convenance et les seniors s’étaient sans doute trouvés proposés une compensation quelconque pour l’affront qui leur fut fait. Et lui, il était là, pion parmi les autres, à fixer celle dont il se demandait quelle place elle occupait sur l’échiquier de l’aristocratie.

« Le problème Madame c’est que Mr Powell risque de revenir en insistant pour être servi... »

La voix de Lana sembla les sortir tous deux de leurs réflexions puisqu’ils se retournèrent vers elle d’un même mouvement, raccrochant brusquement à la conversation.

« Oui ! Bien sûr ! » Une main sur la hanche, elle réfléchit en se mordant la lèvre. Posture très aristo, pour le coup justement. Elle semblait fort aise avec sa position, elle, prenant le rôle de nobliau avec brio. Agaçant, donc. « On ne voudrait pas être accusés de refuser de servir de l’alcool à nos invités évidemment… » Ben non, voyons, un tel scandale enfin…. Clairement sceptique, Alec observait pourtant la conversation sans faire de commentaire, notant l’importance que la femme apportait à chaque détails, essayant d’éviter les petits heurts de toute soirée de ce type. Il fallait que ça se passe bien, oui. Pour son image ou pour les risques associés ? A cette pensée, Alec ce demandait ce que c’était que d’être responsable ainsi d’un tel rassemblement. Ça jaserait, bien sûr, dès le départ du premier invité, à la seconde même où il franchirait le porche. Tout reposait sans doute sur ses épaules, en tant que femme bien sûr, que dirigeante d’entreprise, aussi… mais également parce qu’elle prenait de toute évidence tout en charge plutôt que d’en charger une tierce personne.

« Je sais ! » Je lui castagne la gueule pour me défouler – c’est lui que j’ai vu être lourd avec des serveuses ? – et on n’en parle plus ? Oh, Azalea le bouffe ?! Merde elle, déteint... C’est une BLAGUE ça vaa ! On l’attache dans un cachot et on n’en parle plus !! Quoi c’est pas comme ça qu’on fait ? J’ai cru. J’ai expérimenté donc j’ai cru. « Que boit Mr Powell ? » Etant donné qu’il semble fini à la pisse, je partirai sur un truc ambré. « Bien. Occupez-vous des autres, je vais me charger de ça. » Alec se demandait si elle était consciente du monologue qu’elle venait d’enchaîner sans que Lana n’en place une, se contentant d’essayer de la suivre, lui jetant un regard une fois de temps en temps. Qu’importe qu’elle ai suivi ou non, manifestement, la dame des lieux prenait tout en main et elle était priée de s’éloigner de la zone de conversation avec Rivers junior. Dommage. Le regard dans le sien, un petit sourire au coin des lèvres, il lui fit un petit signe du bout des doigts en la voyant amorcer le mouvement pour s’en aller. « Bon courage. » Il lui en faudrait s’il s’agissait de gérer le poivrot du coin en attendant que la maîtresse de maison ait aboutit son plan machiavélique.

Derrière le bar, en tous cas, une chose était sûre, c’était qu’Eleanor savait mener sa barque. Semblant savoir ce qu’elle faisait, elle s’arrêtait pourtant pour jeter un regard au travers du lierre de l’arche afin d’en balayer la foule. Sans quitter son flegme détaché, Alec suivi le mouvement une seconde, se demandant ce qu’elle cherchait ainsi. Powell ? Non, il était plus à droite. Son mari ? Potentiellement mais la logique lui échappa. Une autre problématique x ou y inhérente à la soirée ? Sans doute.
Si son propre regard repérait par réflexe tous ceux qui pouvaient lui vouloir du mal, il en revenait bientôt à Eleanor… sans se dire qu’elle avait peut-être le même réflexe.

Celle-ci était occupée à mélanger différentes boissons pour réaliser un cocktail de la main de celle qui s’y connait. Tient. A Poudlard c’était plutôt son rôle ça…. Cette pensée-là fit souffler un vent nostalgique dans sa poitrine, l’observant faire en buvant à son tour une gorgée.

« Je vous promets qu’il y a de l’alcool dans le vôtre. »
« J’espère bien ! » Il s’inquiétait présentement plus facilement pour la présence de poison, de sang ou de GHB dans le sien que d’un manque d’alcool, mais une telle réflexion aurait sans doute semblé parfaitement insensée à cette femme.

Concentrée, elle goutait les deux arrangements, ses sourcils se plissant dans une mimique appliquée qui le fit sourire. D’autant plus qu’elle s’agaçait de la différence manifeste des deux breuvages. Nouvelle grimace. Mignonne. Définitivement, elle lui faisait penser à Mack… Idée glaçante.

« Hm. C’est pas encore ça. »

Elle marquait un temps, le verre à la hauteur de ses yeux. Couleurs similaires. On s’y tromperait. Mais au goût, ça n’y était pas manifestement. Et soudainement, sa présence sembla lui revenir à l’esprit, lui tendant alors les deux breuvages.

« Tenez, et dites-moi, à quel point ces deux cocktails sont différents. »

Le jeune Rivers ne pu s’empêcher un petit rire tout en se redressant. Un interlocuteur de choix pour goûter les alcools, c’était certain. Et son esprit, lui, ne pu s’empêcher de se demander s’il l’avait vue faire chaque geste, l’empêchant d’y mettre quoi que ce soit.
Haussant les épaules, il se contentait d’un « ok ! » neutre, se pliant à l’exercice avec une docilité inhabituelle.

Vous n’imaginez pas à quel point cet homme peut être bien plus flexible avec une jolie femme….

Ce qu’Alec notait, lui, en repoussant son propre verre, s’assurant de ne pas perturber ses papilles avec le pur feu puis portant le premier cocktail non à ses lèvres mais à son nez dans un premier temps.. c’était la nervosité de son hôte. Lèvres crispées, ongles pianotant sur le rebord du bar comme si l’idée de ne pas réussir son petit tour de passe-passe puisse constituer un drame notable. En était-ce un ? Il était assez éveillé au monde sang purs pour se poser réellement et sans dérision cette question.

« Je peine à croire qu’il existe encore des gens ici qui ne tiennent pas leur alcool. » Elle murmurait entre ses dents, tendue tandis que lui, répondit d’un petit rire amusé.
« Moi qui pensait que l’alcoolisme allait avec les titres… »

Croyez-moi, à compter les réunions au sommet, on a tôt fait de finir dans le caniveau…

Et s’il sentait à présent le second verre, en détaillant les notes fruitées mais plus rondes, Alec suivit son regard pour le porter sur l’homme derrière lui qui tenait la jambe à une femme manifestement très peu consentante pour cet échange.

Ah. C’est pour ça le cocktail ? Calmer un connard qui ne sait tenir sa queue en présence des femmes ?
Il faut dire que les bites s’entendent bien avec les cocktails…

Cock.
Tail.
Merci bonsoir.

S’il avait froncé les sourcils un instant, son regard devenant brusquement plus dur alors qu’il goutait le premier verre en premier – l’alcool anesthésie le goût… toujours prendre les virgins en premier au risque d’être déçu ! – il en fut de même pour celle qui le dévisageait désormais d’un air vif.

Quoi ? C’est pour la vanne du virgin ou de la queue ? Parce que je jure que je ne les ai pas dites à haute voix !

« Vous tenez l'alcool n'est-ce pas? J'aimerais ne pas avoir deux incidents sur les bras. »

Ah non, c’est la crainte d’avoir un autre queutard dans les pattes…
Enfin, dans les pattes… on se comprend.

Manifestement, sa réputation le précédait malgré le temps hors des grands de ce monde. L’accusation à peine masquée le piquait sans l’étrangler pour autant. Il y avait là des accusations muettes qu’il avait l’habitude de gérer même si celles-ci lui pesaient bien plus qu’il ne l’avouerait. Celles-ci l’avaient même suivi jusqu’à Poudlard où l’idée qu’il ait pu filer de la drogue à une amie l’avait porté immédiatement sur le banc des accusés puisque relation il y avait eu ultérieurement. Arrêtant son mouvement, Alec reprit pourtant calmement, repoussant l’image d’Elwynn inondant totalement toutes ses pensées et grillant chaque inhibition par son pouvoir de vélane. Comme une autre plus récemment.

Pas envie d’y penser, encore moins à l’instant où une belle femme le plantait d’un regard accusateur. Pouvait-il devenir l’une de ces raclures à déraper sous influence de l’alcool ?

Teste-moi.

Oui, il s’était mal comporté plusieurs années auparavant, oui, il en était mortifié. Non, son grammage d’alcool ou de n’importe quoi d’autre ne l’amènerait pas à recommencer. Sous aucun prétexte. Alors, posant le verre, il répondit d’un ton léger, le regard clair des Rivers planté dans celui d’Eleanor.

« Je tiens l’alcool, ma langue… » Et ça c’est moins simple.
« Tiens ta femme enfin ! » Glissait une voix masculine à une autre, derrière lui, attirant son attention et coupant sa phrase dans un silence suspendu par la grimace aussi dépitée que dégoutée qu’il arborait sans ambages.
Et toi, tu tiens bien ta femme, Alec ?
« … et très mal les femmes, parait-il. » Le regard droit dans le sien, parfaitement affirmatif.

Je tiens d’ailleurs bien mieux ton beau frère que mon épouse... Cynique sur les paradigmes sangs purs ? Si peu.
S’il les tenait mal, c’est qu’il les intimidait peu, tout simplement. Une femme ne se tient pas, elle s’admire, dans tous les sens du terme, d’autant plus celui qui l’amenait à les applaudir tout bas. Comme celle, là-bas, qui tenait tête du mieux qu’elle le pouvait à l’autre lourd. Alors pour l’en débarrasser rapidement, Alec replongeait le nez dans les cocktails, soudainement bien plus concentré sur sa tâche.

Au passage : « On passe au ‘tu’ ? J’commence à en avoir profondément marre des vouvoiements hypocrites. » Pas qu’elle ne soit pas hypocrite, il n’en savait rien. Mais ils devaient avoir quoi ? Cinq ans d’écart ? Moins d’une dizaine, c’était certain. Et puis, il avait envisagé de réduire sa famille en cendres, ça rapproche ! En réalité, Alec avait tendance à vouvoyer plus facilement ceux qu’il méprisait d’avance. Elle ne faisait pas – encore ? – partie de cette catégorie.

« Moins de Cranberry, vu le bonhomme il serait capable de râler sur sa virilité émasculée. Et vu l’état, il sent plus l’alcool depuis un moment donc ça va manquer de piquant pour faire illusion. »

Probablement alcoolique sur les bords depuis ses douze ans, Alec était sans doute la personne la mieux désignée ici pour analyser les problématiques d’un faux cocktail.

« J’peux m’permettre ? » Ouais, il s’achète un peu de savoir-vivre par moments.
D’un geste, le jeune homme sortait sa baguette, jetait un sort et testait de nouveau avant de poser un regard mutin sur son hôte et de repousser les verres vers elle d’un air satisfait.

« Il y a une bonne douzaine de bouteilles dans la cave familiales qui sont vidées depuis un sacré paquet d’années. Et si on m’interroge : j’dirais que c’est de la faute de ma sœur. »

C’est elle qu’a commencé !!
Le goût de l’alcool, cette fois, était bien présent. L’éthanol, lui, non.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Jeu 16 Déc 2021 - 17:04
Si elle interrompait un échange entre Lana et Alec, Eleanor ne s’en rendait pas même compte. Elle brisait pourtant par sa présence et son discours alarmé la petite bulle qui s’était créée entre le sorcier et la barmaid. Inconsciente que se jouait là un interlude salvateur pour le jeune Rivers, la sorcière délestait déjà Lana de la tâche qu’elle s’incombait à elle-même et prenait sa place derrière le bar. Ses mains s’affairaient déjà à prendre deux verres, à se saisir des bouteilles dont elle avait besoin. Et si elle était toute occupée à créer le mirage parfait pour Mr Powell, Eleanor avait pourtant conscience du regard qui était fixé sur elle. Elle aurait pu rougir de manigancer ainsi face à un de ses invités mais ce qu’elle savait du sorcier lui conférait l’assurance de gestes qu’elle ne cachait pas. Le dernier héritier Rivers. Celui qui n’aurait certainement pas du être là, celui qui ne voulait pas être là. Pourtant, il y était. De force ou pas un quelconque tour du destin, Eleanor ne le savait pas, n’avait pas cherché à comprendre les raisons qui l’amenaient ici. Elle avait depuis un moment compris par ailleurs qu’Alec Rivers était un sujet épineux.

Surtout pour les Andrews.
Car les images d’un mariage avorté lui revenaient rapidement, vite délaissés au profit d’une réalité qui n’était pas plus avantageuse. Elle revoyait le visage d’Isaac, ensanglanté et tuméfié par les coups de Rivers. Elle se souvenait de la rage des parents Andrews, de la honte qu’ils avaient éprouvé, et plus encore, il y avait les prunelles sombres et assassines de Declan figées dans sa mémoire alors qu’il voyait son frère se faire repousser de son propre mariage. Eleanor avait assisté à cela, muette, le coeur battant. C’était avec un soulagement secret qu’elle avait vu la jeune Mackenzie se dérober à une union dont elle connaissait les rouages. Les hommes Andrews étaient trop semblables pour ne pas espérer que cette jeune femme puisse s’en éloigner. Si Eleanor ne pouvait changer son destin, il lui avait été insupportable d’en voir une autre s’avancer vers l’autel d’un avenir funeste. Alors quand tout le monde s’exclamait de fureur à l’arrivée de Rivers, approuvé par son père, la sorcière, elle, avait réprimé un soupir de soulagement. Non pas que les Rivers étaient mieux que les Andrews mais enfin, si l’un deux s’acharnaient à empêcher Mackenzie de se retrouver entre les pattes du jeune Andrews, c’était que tout n’était pas forcément perdu. Peut-être trouverait-elle un bourreau moins ignoble…

Si le scandale avait fait vibrer les murs de la demeure des Andrews, l’affaire avait été passée sous le tapis. Les deux familles avaient trouvé quelconque arrangement pour amoindrir la rancoeur et tout désir de vengeance. En revanche, si Isaac s’était fait discret, elle savait que son mari gardait une haine viscérale envers le jeune Rivers. Elle avait senti que Declan avait les mains trop liées pour oublier son nom de la liste des invités et comme les parents ne venaient pas sans leur fardeau, il fallait faire avec. Les Andrews grinçaient discrètement des dents et avaient ravalé leur poison au profit d’une paix arrangée. Ainsi allait leur monde.

Un monde où il fallait trouver des stratagèmes pour empêcher les vieux ivrognes de toucher les femmes sans leur accord et où le bonheur marital n’existait pas. Un monde pourri. Alors si Eleanor se consacrait aux artifices, aux parures, aux créations que d’autres jugeaient désuètes, ce n’était que pour s’en échapper et s’y plonger tout entière dans l’espoir d’être assez subjuguée par les costumes pour en oublier la putréfaction qu’ils dissimulaient. Elle en avait conscience mais avait depuis longtemps choisi de regarder ailleurs, là où les tissus se balançaient et brillaient devant ses yeux. Détourner le regard. Agir en discrétion pour faire ce qu’elle pouvait avec ce qu’elle avait.

En l’occurrence, une petite emprise sur ce que ses invités ingurgitaient.

Et si elle relevait le regard pour croiser celui du jeune Rivers, c’était parce qu’elle prenait davantage conscience du regard qu’il posait sur elle et de ce qu’il pourrait penser. Elle crut bon de le rassurer sur ce que contenait son verre à lui. Hors de question de priver tous ses invités d’alcool.

« J’espère bien ! » Elle eut un sourire poli et se concentra à nouveau sur ses mélanges. Combien de fois avait-elle truqué des verres, modifié des cocktails pour s’assurer qu’un défilé se déroulerait sans encombre ? Elle ne comptait plus. Gérer le taux d’alcoolémie chez les autres était un moyen d’éviter bien des drames. Voilà pourquoi elle tentait souvent de diluer le cognac de son mari pour prévenir un débordement qui n’avait pas besoin d’être renforcé par les effets de l’alcool.

Les sourcils froncés, elle goûtait les deux verres, ajustait les mixtures, tentait de récupérer et l’apparence et le goût exact du premier pour le second. Finalement, elle tendit les verres au sorcier pour avoir un avis ; il lui fallait un cobaye et le hasard avait décidé que ce serait lui. Il eut un léger rire face à la demande et se redressa. Après un haussement d’épaules, il accepta et repoussa de côté son propre verre. Elle l’observa s’emparer du premier posé devant lui, le goûtant après avoir discrètement senti l’odeur qui se dégageait à la surface. Vérifiait-il qu’il n’y avait aucun poison ou analysait-il simplement le verre pour l’aider ? Elle n’aurait su le dire et en vérité, elle ne s’en inquiétait pas. S’il fallait que quelque chose l’inquiète, c’était plutôt de ne pas réussir cette petite duperie. Lèvres mordues, ses ongles pianotant sur le rebord du bar, les bras tendus, elle le regardait d’un air attentif, attendant les remarques de son cobaye. Comme si elle se parlait à elle-même, tendue et crispée dans l’attente, Eleanor se fit la remarque qu’elle ne pouvait croire que dans leur monde sang-pur certaines ne tenaient toujours pas l’alcool.

Elle fut presque surprise d’avoir été entendue, réalisant que c’était bien à haute voix qu’elle s’était exprimée. Il eut un rire amusé qui la ramena vers lui, leurs regards se rencontrant à nouveau.

« Moi qui pensait que l’alcoolisme allait avec les titres… »
« Il faut croire que non... » dit-elle dans un petit soupir désappointé.

Il sentait le deuxième verre mais l’attention de la sorcière était ailleurs, se propulsant en arrière, là où les invités créaient un brouhaha accompagné de tintements et d’éclats de rires. Mr Powell devenait à chaque minute un problème plus conséquent. En revenant soudainement vers Alec, la sorcière ne s’était pas aperçue que son questionnement sur sa capacité à tenir l’alcool avait été légèrement agressif. Plus fort qu’elle sans doute, la possibilité lui était venue naturellement sans qu’elle n’ait le temps de réviser son ton. Elle s’inquiétait de participer à une trop forte alcoolémie chez l’héritier Rivers et il s’était montré assez violent par le passé envers Isaac – elle ne l’en blâmait pas – pour se demander si un autre incident ne viendrait pas perturber la soirée. Quand il arrêta son mouvement, le verre entre ses doigts, elle pinça les lèvres, se rendant compte que peut-être la vivacité de son ton pouvait paraître brusque et maladroite. Insultante, sûrement.

Il posa le verre et planta son regard dans le sien. Elle s’empêcha de le détourner, de baisser les yeux comme un réflexe qui nageait à contre courant de sa volonté à faire face.

« Je tiens l’alcool, ma langue… » Le ton était léger, bien plus que ce à quoi elle s’était attendue. Là où il aurait pu être tranchant, comme tant d’autres, il choisissait le chemin de l’humour. Chose qui la surprit...mais pas autant que la voix en arrière fond qui lui fit redresser la tête une seconde. Elle laissa échapper un soupir, levant les yeux au ciel face à la réflexion qui leur était parvenue, interrompant le sorcier qui reprit alors qu’elle se raccrochait à son regard.
« … et très mal les femmes, parait-il. »

Venait-il de se positionner en opposition à ce genre d’hommes qui semblaient pulluler en ces lieux et qui croyaient qu’il fallait « tenir » leurs femmes ? Il semblerait. Une preuve de plus sans doute qu’il se démarquait du lot. Mackenzie avait-elle donc trouver un homme différent des autres ? Pourtant, la réputation du Rivers tendait vers un profil tout autre : celui de coureurs de jupons.
« Est-ce vraiment un défaut... » soupira-t-elle à demi-voix, des syllabes soufflées pour eux seulement, échappées de sa bouche qui se pinça immédiatement.
Elle eut une inspiration et reporta toute son attention sur lui et les expressions qui filtraient sur son visage alors qu’il se reconcentrait sur les cocktails.

« On passe au ‘tu’ ? J’commence à en avoir profondément marre des vouvoiements hypocrites. » Cette fois-ci, ce fut l’amusement qui franchit ses lèvres. Peut-être que le portrait qu’on lui avait fait de lui était à revoir. Elle ne voyait pour le moment pas d’égo démesuré chez le sorcier, ni l’image d’un tombeur prêt à tout pour posséder des femmes. Juste un jeune homme qui ne semblait pas à sa place et qui avait déjà marre de s’y trouver. « Il y a des « tu » qui sont tout autant hypocrites mais je vous …. » Elle eut un sourire, se reprit en secouant la tête. « ... te rejoins sur ça. » Un souffle expiré un peu trop vite. Les vouvoiements lui étaient pourtant moins pénible que cette manie qu’elle avait si bien intégrée à sourire si fort et sans discontinuer. Sourire, toujours sourire. Elle en avait parfois des crampes à force de retenir ses exaspérations face aux visages auxquels malgré toute circonstance il fallait offrir la chaleur d’un étirement de lèvres. Douloureux, l’étirement.

Alors qu’il avait goûté les deux verres, il lui offrait son expertise.

« Moins de Cranberry, vu le bonhomme il serait capable de râler sur sa virilité émasculée. Et vu l’état, il sent plus l’alcool depuis un moment donc ça va manquer de piquant pour faire illusion. » Sa bouche se pinça pour réprimer un rire. Sa virilité émasculée. Avait-elle déjà entendu un sang-pur avoir de tels propos si moqueurs envers les hommes de leur milieu ? Jamais. « Vous... » C’était tenace. « Tu as sans doute raison... J’aurais préféré que l’alcool le fasse plonger dans un demi-sommeil qui aurait été bien plus gérable mais il semblerait que Mr Powell ait décidé de tenir debout. » Elle secouait la tête en regardant le concerné de loin, captant un signe de la part de Jordie qui signifiait que la situation était à peu près sous contrôle.

Une moue agacée sur le visage, Eleanor avait laissé son regard dériver vers les serveuses qui circulaient loin du sang-pur. Il fallait en venir là pour s’écarter des incidents, empêcher l’interminable pulsion de possession crasse qui prenait certains quand ils se pensaient soudainement invincibles et irrésistibles.

« J’peux m’permettre ? » Elle raccrochait à lui et aux cocktails.
« Oh oui bien sûr ! » Elle le regarda sortir sa baguette et fronça les sourcils, jetant un regard alentour pour s’assurer qu’ils n’étaient pas observés. Un sort et le sorcier se redressait, apparemment satisfait. Les prunelles d’Eleanor allèrent des verres jusqu’à lui, de lui aux verres alors qu’il affichait un air mutin. Ah, peut-être que l’égo était bien là finalement.

« Il y a une bonne douzaine de bouteilles dans la cave familiales qui sont vidées depuis un sacré paquet d’années. Et si on m’interroge : j’dirais que c’est de la faute de ma sœur. »

La bouche entrouverte, entre la surprise et l’amusement, la sorcière releva un sourcil et goûta les deux verres un à un, prenant son temps pour en étudier le goût.

« C’est à s’y méprendre ! Tu es doué dans ce domaine, définitivement. Je ne pouvais pas mieux tomber. » dit-elle avec un sourire ravi. Elle prit le cocktail modifié et derrière le comptoir du bar, sortit sa baguette d’un repli de sa robe que l’on n’aurait pu voir tant il se fondait dans les coutures et les mouvements des tissus. Elle n’était pas la meilleure en magie mais il y avait des sortilèges qu’elle connaissait par coeur, les utilisant tous les jours dans son métier. Ainsi le sortilège de duplication fut rapidement fait, la sorcière murmurant un Gemino plusieurs fois jusqu’à avoir une série de ce fameux cocktail. Elle fit un pas vers Lana pour lui souffler à l’oreille que les verres pour Mr Powell n’attendraient que lui et qu’ils étaient tous en-dessous du comptoir. Celle-ci acquiesça dans un regard entendu et Eleanor revint vers son invité. « Bon, problème réglé pour le moment. Merci de ton aide. Il ne reste plus qu’à espérer que Mrs Powell tienne son mari. Pour une fois, les rôles seront inversés. »

Elle posa ses avant-bras sur le rebord du bar en le regardant.

« Je ne savais pas que tu avais une sœur. » dit-elle, sans trop hausser le ton de sa voix.

Il ne lui semblait pas avoir entendu parler d’une sœur, tout comme elle ne se rappelait pas l’avoir vu un jour parmi les Rivers.





Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Ven 24 Déc 2021 - 14:03


Prends-moi par la main et dis-moi si j'ai pieds
Des fois que j'avale un peu de leurs idées
Larme Fatale

Cette société pousse à l’individualisme. Elle pousse à se sentir dans une insécurité constante qui amène à ne penser qu’à soi pour survivre. A poser le regard sur les plaies des autres et à se dire « tant que ce n’est pas moi… ». Et tous le faisaient ici. Tous savaient bien sûr ce qui menaçait, ce qu’ils pourraient vivre s’ils sortaient un tant soit peu du cadre. Tous étaient au courant d’une part au moins des méfaits que les grands qui arpentaient les belles réceptions pouvaient cacher. Tous les fixaient du haut de leur frêle sécurité, interdits de voir à quel point il avait pu décider sciemment de foutre en l’air leur foutu cadre. Voilà sans doute ce qu’il jalousait tant à Enzo à l’époque. Lui l’avait fait exploser bien avant, assurant ce statut sans trembler lui semblait-il. A la place, dans le fond, qu’il souhaitait.
Félicitations Alec, tu y es à présent. C’est bon, t’es content ?
Autour de lui bien des visages dont il connaissait les opinions politiques ou sociales, bien des inconnus aussi, des regards braqués sur lui sans qu’il ne sache s’ils le voulaient mort ou vivant. Utile pour eux ou sa seule existence devenait-elle une insulte aux yeux des grands de ce monde ? La question méritait d’être posée. Il n’était rien d’autre qu’une foutue tâche qu’on exposait ici comme le trophée qu’on est heureux d’avoir réussi à gagner après tant de temps. Voilà bien ce qui poussait ses parents à le ramener sous leur coupe pour le forcer à apparaitre ici. L’héritier de retour dans les rangs. Il n’était sans doute pas tout à fait innocent que la première réception à laquelle il soit vu se déroule justement au sein de la famille qu’il avait humiliée en empêchant le mariage d’un de leurs héritiers. Ça l’avait saisi lorsqu’il était arrivé comme une fleur le jour du mariage pour en stopper la cérémonie. Le monde sang pur entier n’était pas là pour célébrer l’événement. Ses parents, pourtant, si. Le désastre lui était donc attribué à lui et ses nombreuses frasques pour insulter le monde qui était le sien et pourtant Alec aurait mis sa main à couper que tout était attribuable à son père. Très étrangement il était alors plus aisément la cible des regards noirs quand le paternel, lui, pactisait aisément avec Declan Andrews.

Alors si le père s’interrogeait des possibilités que ses alliances avec le mari pouvaient lui fournir, le fils lui se demandait ce qu’était le quotidien de la femme. Pimpante, dirait l’autre. Toujours souriante et parfaitement apprêtée, c’était celle qui s’occupait de tout ici. Les couverts avaient-ils été changés ? L’eau rafraichie ? Quelqu’un manquait-il de quelque chose ? Les chandelles risquaient-elles de s’éteindre ? Et l’arche, était-elle bien fixée ? Y avait-il un problème quelconque avec les invités ? A observer son regard virevolter de part en part dans cette réception Alec comprenait qu’elle était en charge de tout quand monsieur réglait ses négoces dans son coin. Pas une affaire de femme. Pourtant Alec avait pu voir à quel point sa mère gérait en réalité tout de son côté.  Elle n’était pas directrice de la Justice Magique et pourtant il y avait fort à parier qu’elle puisse tout aussi bien indiquer les détails de chaque dossiers aussi bien que les alliances politiques à faire ou les mariages à venir dans le monde de la haute.

Certains étaient sans doute faits pour ça. Il doutait pourtant que ce soit le cas de tout le monde. A suivre le regard d’Eleanor dans la foule, Alec voyait surtout les ravages des uns et des autres, le poids que tous portaient sur les épaules et le risque pour certains d’en être détruit de l’intérieur. A refuser d’entrer dans ce moule auquel il aurait dû correspondre tout à fait, il attirait donc la colère. Rien de plus normal, lui-même réagissait ainsi. Rien de moins étonnant, donc, surtout compte tenu de tout ce qui circulait sur lui. Le coureur, l’arrogant, l’homme violent même. Alec ne se faisait pas d’illusions sur ce qui pouvait être dit à son sujet. D’ailleurs coureur, il l’était, violent également. Et l’arrogance ? Oh oui, il avait même l’arrogance de s’opposer quand on lui demandait de plier, de sourire quand on lui imposait la douleur et de parler quand il aurait fallu se taire.

Heureusement pour lui et pour d’autres, il se taisait aussi quand on exigeait ses aveux.

Arrogance outrancière, donc.

Mais à l’outrage, justement, d’être considéré ainsi et malgré le courant électrique qui fusait le long de sa colonne vertébrale, Alec répondait pourtant avec calme et humour, pointant ainsi sans s’en rendre compte, les changements que Poudlard avaient eu sur lui. De quelques mots, il se définissait autrement qu’à travers les mots d’autrui. Sans doute l’était-il, l’homme qui buvait trop, frappait trop fort et souriait à trop de femmes. C’était d’ailleurs certain et la déception qui grésillait en lui à voir Lana s’éloigner pour suivre les ordres d’Eleanor ne sortait pas de nulle part. Il y avait simplement d’autres choses à mettre en avant. Une part d’honneur, sans doute, à se différencier de celui qui avait failli porter le nom d’époux Blackburn. Ah non, c’est vrai, les femmes abandonnent leur nom à celui de leur mari.. Effacées jusqu’à en balayer une part de leur identité. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’il pointe avec humour les contradictions qui lui étaient attribuées. L’homme violent à l’alcool facile et aux mœurs légères qui ne savait tenir sa femme et ne la forçait même pas à venir ici faire face à celui qu’elle n’avait épousé le jour J.

« Est-ce vraiment un défaut... »

Des mots à peine soufflés que ses lèvres pinçaient comme pour en rattraper les propos. Si les mots ont un sens, les expressions aussi et la femme inspirait ensuite, comme si elle cherchait à se reprendre, à effacer ce qu’elle lâchait sans le vouloir. Et si Alec posait sur elle le regard acéré de celui qui analyse ceux qui l’entourent, cherchant à trouver dans les prunelles qu’il pouvait croiser l’éclat du danger ou d’un allié possible ;  il n’en dit rien. Bien au contraire, loin de souligner ce qu’elle semblait balayer, le jeune homme lui proposait simplement une porte de sortie bien banale quoi que légèrement insolente quant au monde les entourant. Et sa réponse ne fut pas moins cynique.

« Il y a des « tu » qui sont tout autant hypocrites mais je vous …. » Et un sourire et la tête qui se secoue comme pour se débarrasser de ces mauvaises pensées. « ... te rejoins sur ça. »
« C’est certain oui. »

Il voulait bien la croire. Méfiant, Alec voulait pourtant croire qu’il pouvait trouver chez les uns et les autres un semblant de quelque chose de plus humain que ceux qu’il côtoyait déjà trop. Alors là où hier l’adolescent restait affreusement critique sur le comportement de ses contemporains, l’adulte ouvrait à présent les yeux sur l’attitude de Warren, se demandant quelles pensées critiques pouvaient être cachées par des sourires bien établis. Il grandit, l’ado, s’interroge et apprend à donner sa chance à l’humain avant de les enterrer.

« Vous... » Les habitudes ont la vie dure. Surtout lorsqu’il s’agit de mettre de la distance face aux autres dans une société ou l’autre est forcément un adversaire. « Tu as sans doute raison... J’aurais préféré que l’alcool le fasse plonger dans un demi-sommeil qui aurait été bien plus gérable mais il semblerait que Mr Powell ait décidé de tenir debout. »
« Oh s’il n’y a que ça, je peux l’étaler hein, mais je doute que ce soit aussi subtile que ton plan... »

D’autant qu’il était loin ici de passer inaperçu. Alors Alec jouait le jeu, non content de proposer son aide, il reprenait la main – déformation de sale gosse sans doute un peu trop souvent impliqué dans des histoires de boissons – ne tardant pas à ajouter son grain de sel par un sortilège permettant de mimer le goût de l’alcool dans le verre qu’il analysait un peu plus tôt. Et manifestement, un air de surprise amusée sur les traits, son initiative trouvait son public.

« C’est à s’y méprendre ! Tu es doué dans ce domaine, définitivement. Je ne pouvais pas mieux tomber. »

Avec un petit rire, Alec posait le talon de sa main sur le bar, se redressant un peu en arrière en levant les paumes vers le ciel, un petit geste de menton vers le bas. Grand seigneur tout autant fier de lui que moqueur envers ses propres aptitudes sans doute fort révélatrices.

« C’est quand tu veux.. ! »

Ramenant son coude sur la surface boisée, l’ancien Serpentard reprenait le verre qu’il avait jusque là laissé de côté – sans véritablement le quitter du regard – pour le porter de nouveau à ses lèvres. Il avait été tenté de balancer une connerie sur le fait d’être particulièrement bon pour ce qui était des combines concernant l’alcool, les femmes ou les secrets, mais sa situation actuelle l’amenait à être légèrement moins grinçant qu’à l’ordinaire sur ces points. Surtout le dernier.

Alors il se contentait d’observer d’un œil curieux son hôte emporter le verre à l’arrière du bar, comprenant avec un léger temps de retard qu’elle venait de répéter le verre plusieurs fois afin d’en disposer d’avance pour le reste de la soirée. Le tout avant de profiter du retour de Lana dont il capturait un instant le regard, un léger sourire en coin au bord des lèvres, observant la scène sans commenter. Bientôt, prolongeant une seconde de trop le regard sur lui, Lana repartait à ses occupations et Eleanor en revenait à lui.

« Bon, problème réglé pour le moment. Merci de ton aide. Il ne reste plus qu’à espérer que Mrs Powell tienne son mari. Pour une fois, les rôles seront inversés. »

Le rire ne lui échappa pas, parfaitement assumé il claquait aisément dans l’air, appréciant cette légère subversion qu’Eleanor affirmait à haute voix cette fois. Et voilà qu’elle posait les avant-bras sur le rebord du bar, légèrement penchée vers lui en reprenant.

« Je ne savais pas que tu avais une sœur. »

Ah, curieuse la demoiselle ? Comme une envie de sortir du quotidien et de courir les ragots ? Ou simplement de voir autre chose que les emmerdes à gérer et les problèmes de famille sans doute plus politiques qu’ils ne le devraient ?

« C’est que le jeu de l’omerta marche bien… et que tu n’écoutes pas assez les ragots sur ma famille, je te félicite. » Un sourire piquant sur les lèvres, non envers elle mais envers l’ensemble du monde. « Ma génération a apparemment décidé de foutre joyeusement la merde dans l’ordre établi côté Rivers. » Bien heureux les frères de Logan qui rentraient tout à fait dans le moule.

Un léger silence s’était mis à flotter une seconde entre eux. Le regard porté sur son hôte, Alec en détaillait ces ressemblances notables entre elle et celle dont il avait la main à présent. Ces similitudes qu’on pouvait tout autant attribuer à sa sœur.

« C’est l’histoire d’une belle poupée de porcelaine aux cheveux d’or pâle et aux yeux de givre. L’une de celle qui naissent dans des familles de bourreaux aux boutons de manchettes et robes de créateur. De celles qui se taisent mal et pensent trop. Le genre de poupée à savoir que la porcelaine, ça casse et que les alliés manquent. Le genre à refuser une bague à l’annulaire et à sortir par la grande porte sans que plus jamais on ne porte la main sur elle. »

Et parce que sans lui, elle avait une chance de s’en sortir, qu’avec, ils seraient deux à être encore en cage.

Les mots n’étaient pas choisis au hasard et pouvaient trouver deux significations : Personne ne l’attrapait mais personne ne la frappait plus non plus. En disait-il trop sur les maux de sa famille ? Sans doute, et l’idée des yeux injectés de colère de son père l’amusaient profondément.

« Une histoire assez classique dans le coin, seule la fin fait preuve a minima d’originalité… »

Y avait-il dans son regard des clefs pour comprendre son quotidien ? Voilà ce qu’Alec cherchait sans véritablement s’en rendre compte. Le corps bardé de bleus de sa sœur répondant à celui de sa femme sans véritablement s’inclure à présent dans la violence qu’il vivait pourtant tout autant. Mais il n’était pas une poupée de porcelaine lui.
Qu’importe la force avec laquelle on le fracassait chaque jour contre les murs.

« C’est vrai qu’on manque parfois d’alliés ici. »

Oui, ceci est une main tendue. Sans demande ni insinuation, sans proposition même, seulement le refus de se dire qu’« on ne sait pas, après tout », que « ça ne nous regarde pas », qu’« on n’est pas entre les murs », qu’« on ne voudrait pas déranger ou vexer qui que ce soit ». Il posait juste un regard vif sur ce monde qu’il exécrait, sur ces gens qui s’y battaient, sur ces coups qui s’y taisaient.

Quand parler est interdit mais que se taire est inacceptable, que dire de celui qui plaçait les silences par bien trop sanglants sur la table ? Celui qui doute et s’interroge. Celui qui fixe et examine, droit dans les yeux quand depuis toujours, tous les détournent.

« Et toi ? Des frères, des sœurs ? Des conneries d’ados cachées dans les caves familiales ? »

Ouverture. Il n’était pas là pour l’enfermer dans quoi que ce soit.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Ven 14 Jan 2022 - 22:30





Ce n’était pas le genre de soirées où naissaient les amitiés sincères. Pas le genre de soirées où les tutoiements pouvaient assurer l’intérêt honnête et la conversation intime. Il ne fallait pas se faire d’illusion : ils étaient tous scrutés, analysés, surveillés. Même lorsqu’ils n’étaient pas sur la sellette, le danger n’était jamais très loin et il devenait nécessaire de se méfier de tout et de n’importe qui. Un état qui éreintait les nerfs, leur aspirait l’énergie déjà largement sollicitée par les échanges qu’instaurait une réception comme celle-ci. Alors il apparaissait évident qu’un sorcier comme Alec Rivers était une cible facile pour tout commérage et regard appuyé. Elle était persuadée que tout le monde dans ce jardin gardait un œil attentif sur lui, même lorsqu’ils étaient occupés à mâcher leur nourriture aussi grassement qu’ils riaient de leurs plaisanteries acerbes.

Pour l’heure, le bar légèrement ombragé par un rideau de guirlandes et de plantes grimpantes installées tout spécialement pour l’occasion les protégeait en partie du jugement intransigeant des autres. Sans doute le meilleur endroit pour reprendre son souffle, commencer un tutoiement prudent et peut-être aussi, se rencontrer loin des regards acérés des invités. C’était alors sans rien demander en retour que le sorcier l’aidait dans sa concoction du faux cocktail parfait pour Mr Powell qui semblait tenir encore sur ses deux jambes. Elle n’eut aucun mal à avouer qu’elle aurait préféré le voir sombrer dans un sommeil profond pour le temps de la réception.

« Oh s’il n’y a que ça, je peux l’étaler hein, mais je doute que ce soit aussi subtile que ton plan... » Elle rit entre ses lèvres pincées, le regardant par-delà le comptoir du bar, rangeant les bouteilles qu’elle avait utilisées. « Pas aussi subtile non en effet…mais efficace, à n’en pas douter. » dit-elle, amusée. Rien d’étonnant à voir le potentiel de violence chez Rivers ; elle le savait tout à fait apte à en faire preuve. Il était cependant hors de question d’aller jusque-là, dans leur intérêt à tous les deux. Eleanor, du reste, exécrait cette violence si prompt à se manifester dans leur petit cercle aristocratique. Sans doute était-elle moins pire quand il s’agissait d’en user sur quelque ivrogne aux mains trop insistantes ou encore sur un riche héritier qui ferait vivre l’enfer à sa future épouse…

Elle ne dit rien évidemment de ces pensées qui la traversaient, se contentant de remercier le jeune sorcier pour son aide.

« C’est quand tu veux.. ! » dit-il, se redressant vers l’arrière alors que ses mains se levaient dans une posture moins rigide que les silhouettes environnantes. La familiarité ne lui était pas coutumière lors de ce genre d’événements et entendre ce tutoiement si naturel chez lui aurait pu la faire sursauter à chaque fois tant cela semblait … étrange. Comme si c’était le signe d’un relâchement trop déplacé, d’une entente trop joviale en des lieux où il aurait fallu se montrer plus prudent. Pourtant, Eleanor était bien moins coincée envers ses employés, instaurant une relation amicale où elle ne voulait pas faire peser les différences entre elle et ceux qui rendaient cette soirée possible. Mais quand il fallait se lier plus naturellement aux convives, elle sentait son éducation et ses méfiances se joindre pour établir les barrières nécessaires à toute survie. Elle ne savait toujours pas s’il fallait accorder au jeune Rivers une quelconque confiance. Ils avançaient ainsi prudemment l’un envers l’autre, la conversation se détendant au fil des minutes comme quelque chose de fragile qui avait besoin d’être amené lentement entre deux personnes.

Quand elle termina de donner les instructions à Lana, toute occupée à ses manigances pour capter le regard que les deux se renvoyaient, Eleanor revint vers le sorcier pour clore cet épisode du cocktail, se libérant de la pression momentanée d’une possible crise. Plus subversive qu’elle n’en avait l’air, elle ne put s’empêcher d’apprécier l’inversion des rôles entre l’épouse et le mari qu’elle espérait tant. Mrs Powell reprendrait sans doute le contrôle de son époux trop imbibé. Une remarque qui fit éclater un rire chez le sorcier, la faisant sourire en retour bien plus librement qu’elle n’aurait imaginé. Parce qu’au fond, ce rire voulait dire beaucoup de choses sur lui. Curieusement, Alec semblait déconstruire de seconde en seconde la réputation qui lui collait à la peau. Piquée agréablement par ce qu’elle voyait de lui, Eleanor rebondit sur cette information qu’elle n’avait pas eue auparavant sur sa sœur.  

« C’est que le jeu de l’omerta marche bien… et que tu n’écoutes pas assez les ragots sur ma famille, je te félicite. » dit-il, un sourire piquant aux lèvres. Un brin d’amertume, oui, envers le monde qui les avait vu naître. Elle fit un léger sourire qui ne découvrit pas ses dents, bien plus empathique au fond qu’elle ne le semblait. La loi du silence était une chose terrible dans leur cercle : c’était là où disparaissait toutes les vérités dérangeantes, tous les noms qui faisaient grincer les mâchoires, les actes monstrueux qui se déroulaient derrière les portes closes des grands manoirs.
« Ma génération a apparemment décidé de foutre joyeusement la merde dans l’ordre établi côté Rivers. » Un souffle amusé lui échappa alors qu’elle joignait les mains sur le comptoir. Elle pensa à son cousin, aux différences qui l’opposaient aux générations précédentes ; s’il avait eu des parents bien plus souples et ouverts qu’elle, il n’en avait pas profité longtemps. Et si leur grand-mère n’avait pas été du même acabit, il se serait trouvé bien seul dans cet océan de valeurs obscures. Elle savait le poids des traditions et le tranchant des adultes qui imposaient leurs propres lois. « Il semblerait... » souffla-t-elle avec une douceur bien compatissante, son regard s’ancrant dans celui du sorcier dans un étirement de lèvres un peu triste. Triste, pour lui, pour eux, pour ces générations tirées en arrière par celles qui ne voulaient pas lâcher ce passé de plus en plus révolu.

Un léger silence s’installa et elle sentit ce regard se porter plus vivement sur elle, la détaillant avec une intensité étrange qu’elle ne put interpréter. Autour d’eux, le bruit des assiettes, des verres qui tintaient, des rires et des conversations se poursuivait.

« C’est l’histoire d’une belle poupée de porcelaine aux cheveux d’or pâle et aux yeux de givre. L’une de celle qui naissent dans des familles de bourreaux aux boutons de manchettes et robes de créateur. De celles qui se taisent mal et pensent trop. Le genre de poupée à savoir que la porcelaine, ça casse et que les alliés manquent. Le genre à refuser une bague à l’annulaire et à sortir par la grande porte sans que plus jamais on ne porte la main sur elle. »

Les sons alentours se firent plus distants. Elle entendait les battements de son propre coeur couvrir le monde et seule la voix du jeune Rivers existait en parallèle. Les mots bousculèrent son organisme, firent fuser son sang plus rapidement. Son ventre se contracta et elle réprima toute expression, tout regard qui aurait pu dériver, s’échapper comme un signe d’un aveu muet. Elle continua à l’observer avec un calme olympien. Ses dents ne se serrèrent pas, ses traits ne se crispèrent aucunement ; pourtant, à l’intérieur, Eleanor sentait cette vague de panique dès lors qu’on s’approchait trop près de son secret. Elle s’interdisait de penser qu’il le faisait exprès, que c’était une main tendue. Il s’agissait de sa sœur. Seulement de sa sœur. Pas d’elle. Ce n’était que l’histoire de sa famille, qu’une péripétie racontée parce qu’elle s’était montrée curieuse. Cela ne voulait rien dire.
Se faisant violence, la sorcière eut un pincement de lèvres navré. Navré pour la sœur, navré pour lui qui semblait dépeindre un enfer qui devait le toucher lui-même. Elle comprenait pourquoi la sœur avait été ainsi gommée des conversations. En voilà au moins une qui s’était enfuie … Il fallait espérer qu’elle ait trouvé une vie meilleure autre part, sous d’autres perspectives que les mariages arrangés.

« Une histoire assez classique dans le coin, seule la fin fait preuve a minima d’originalité… » Elle fit un sourire poli, se redressant en posant ses mains sur le rebord du bar. « En effet, ce n’est pas une fin qu’on voit tous les jours. » La sorcière écrasa un soupir et se saisit d’un verre avant de sortir une bouteille de champagne déjà ouverte, restée fraîche grâce à un sortilège. Elle remplit son verre, regardant les bulles remonter à la surface. Un instant, cela lui donna l’occasion de détourner les yeux.

« C’est vrai qu’on manque parfois d’alliés ici. » Elle posa la bouteille de champagne et releva son visage, imperturbable, vers lui. Des alliés… Il n’y avait pas d’alliés quand tout semblait désigner des portes closes, des chemins sans issue. Pas même l’idée de demander de l’aide quand la seule certitude se plaçait du côté des ombres. Il n’y avait pas de solution, pas de moyen d’échapper à Declan. Il ne fallait pas même y penser. Comme s’il pouvait entendre les turbines de son esprit, Eleanor les enferma quelque part de profondément caché en elle.
« Comment veux-tu trouver des alliés ici… ? » Elle secoua la tête. « On ne saurait jamais vraiment si on peut leur faire confiance. Et certaines alliances sont dangereuses.» Un instant, elle se demanda s’il allait le prendre pour lui – ce n’était pourtant pas son intention. Elle but une gorgée de champagne avant de laisser la coupe entre ses doigts. « J’espère que ta sœur a su en trouver ailleurs. Je n’ose imaginer ce par quoi elle est passée. Beaucoup de femmes subissent le même sort sans pouvoir s’en extraire. » Un soupir avant de lever sa coupe avec un sourire. « Fort heureusement, certaines trouvent chaussure à leurs pieds. »

Oh comme elle se blessait elle-même en pensant se protéger. Comme le mensonge faisait mal en cette seconde…

« Et toi ? Des frères, des sœurs ? Des conneries d’ados cachées dans les caves familiales ? » Ces questions venaient comme de petits miracles. Inattendus mais bienvenus. Elle sourit plus largement.

« Oh oui, trois frères et une sœur. Tous plus jeunes que moi. Je suis l’aînée et ... » Elle leva les yeux au ciel. « Disons que nous sommes très opposés. La différence d’âge n’arrange rien. Cela dit...je suis également plus âgée que mon cousin et nous nous entendons mieux. Je le vois peu en revanche. J’ai toujours hâte de rentrer en Australie pour le voir. » Une pensée qui lui piqua le coeur. Elle se pencha par-dessus le comptoir. « Lui non plus n’aime pas ce genre de soirées, vous vous entendriez sans doute bien. » Une autre gorgée. Elle aurait pu passer de l’autre côté du bar mais elle sentait que ce comptoir entre eux était une barrière nécessaire pour l’instant. « Et je crains par ailleurs de ne pas avoir de bêtises d’ados à te raconter. J’ai toujours été une fille très sage. » Elle haussa les épaules, presque navrée de n’avoir rien à mettre sur la table pour ce qui était des bravades insolentes de l’adolescence. Elle le regarda un instant plus intensément. « Elle doit te manquer...ta sœur. J’imagine que toi non plus tu ne dois pas trouver beaucoup d’alliés. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Dim 23 Jan 2022 - 11:14


Prends-moi par la main et dis-moi si j'ai pieds
Des fois que j'avale un peu de leurs idées
Larme Fatale

Ils sont légions les hommes violents dans un contexte qui ne fait qu’encourager la domination sous toutes ses formes. Pas que les femmes soient réellement en reste, son enfance l’ayant amené à se méfier profondément du genre opposé, Alec ne pouvait qu’en rire à présent quand on savait qui se trouvait de l’autre côté de la laisse. Sa mère avait toujours été bien pire que son père à ce petit jeu. Simplement plus fourbe et manipulatrice, elle savait se faire mièvre et souriante lorsque les exigences l’y poussaient. Rien de bien étonnant dans le fond. Société du mérite qui fermait les yeux sur les plus violentes dérives, encourageait la conquête du pouvoir et son maintien qu’importe le coût. Car voilà bien tout ce qui les poussait, voilà pourquoi la grande majorité se retrouvait à Serpentard. Tous étaient animés par le besoin de s’élever, de s’arracher à ce qu’ils étaient, à grandir et avoir le pouvoir d’aller de l’avant, d’améliorer les choses, d’apporter sa pierre à l’édifice. De se démarquer. D’être différent, mais différent de quoi quand il s’agit finalement de reproduire sans cesse les mêmes schémas ? Et lui-même s’ancrait parfaitement dans cette boucle infernale. Le fils indigne qui s’éloignait si frontalement du comportement qui était attendu de lui, allant jusqu’à surprendre par ses décisions et son attitude dans cette réunion mondaine n’en était pas moins hanté par ses gênes et son éducation.

« C’est amusant parce que tu tiens plus de ta mère, mais tu te comporte exactement comme ton père. »

Ces mots l’avaient flingué la première fois qu’il les avait entendus. Mais pires étaient ceux qui avaient suivi.

« C’est vrai qu’autant tu as les yeux Rivers, autant physiquement tu tiens de l’autre branche. Quoi que tu ressembles à Jethro. » Si l’enfant qu’il était n’avait jamais eu le moindre doute sur la violence de son père il lui avait également fallu longtemps avant de comprendre ce qui passait entre les deux frères lors de réunions de famille. D’apparence soudés, souvent emportés dans des débats ou des dossiers communs les deux hommes semblaient tout à fait s’entendre. Et pourtant il y avait quelque chose dans l’attitude de son père qu’il n’avait identifié qu’en s’observant lui-même auprès de son père. La tension dans les muscles, le regard jamais tout à fait fixe qui malgré l’attention porté à une discussion ou l’autre ne cesse jamais de repérer où se trouve l’autre. Son père avait peur de son frère aîné. Et si lui, cette montagne qui s’était s souvent abattue sur lui pouvait en être effrayé, alors Alec en était terrifié.
Jamais lui ou Logan n’en avaient parlé durant toutes ces années éloignés du cercle familial. Le secret est une tendance destructrice qui ne lâche jamais la bride à ses disciples. Sans doute était-ce ce qui le poussait à plus facilement accepter le comportement dont Logan lui-même faisait preuve à son égard.

« Hey, cela dit en parlant d’oncle, t’es le portrait du frère de ta mère ! Physiquement, mais t’as ce truc avec les gens… quand tu veux. Tu sais, t’es fêtard, drôle, même franchement facile d’accès quand tu bois un peu. Sans parler que vous êtes tous les deux aussi tactiles avec quelques verres dans le nez ! Tout lui. »

Oui, ils sont légions, les hommes violents. Et pas toujours ceux qu’on imagine.

Comme à l’époque, Alec traçait le contour de son verre de la pulpe de son annulaire, déglutissait ; tentait d’oublier cette réalité.

Voilà ce qu’on apprenait sur lui quand on se renseignait un peu à son sujet. De l’ambition, une violence latente, des difficultés à tenir ses nerfs. Ça, c’était son père.
Un masque de froideur, l’inaccessibilité du marbre et l’impassibilité du lac noir lorsqu’il plaçait une distance entre lui et l’autre. Sa mère, donc.
La colère glaciale. Son oncle.
Le fêtard, le queutard, l’homme à femme, expression si profondément patriarcale qu’elle ne choquait personne ici. L’accessibilité sociale alcoolisée, la débauche. Les rumeurs. Le second.

Oh Alec savait parfaitement ce qui circulait sur lui, il n’avait d’ailleurs pas de quoi se défendre concernant certaines accusation, sa culpabilité se chargeant de  faire le travail pour lui défoncer les cotes sans même qu’on les lui rappelle. Oui, il était parfaitement bien placé pour savoir ce qu’on peut craindre d’un Homme dangereux, car lui-même en était entouré, conscient de ce qu’il y avait de dysfonctionnel dans le reflet observé dans le miroir.

Le cynisme piquant, la chaleur et la combativité. Sa sœur.
La douceur, l’entêtement et la bienveillance. Sa femme.
Leur force brute.

Qui aurait-il été s’il n’y avait pas eu ces deux femmes dans sa vie ? Celles qui lui apprenaient que le sexe opposé n’était pas constitué que de garces manipulatrices, celles qui lui avaient appris la confiance et le pardon, la patience et la bienveillance ? Des qualités foutrement féminines, cela dit en passant. Patriarcat es-tu là ?

Solides, rudes, drôles, piquantes, sarcastiques, droites, stables, pugnaces, vives, constantes, entières, implacables, endurcies et si profondément fortes qu’elles en faisaient trembler l’inhumanité de cette société morne et artificielle.

Des putains de guerrières dans un monde fait pour les écraser.

C’était bien parce qu’il les avait observées depuis des années, parce qu’il avait l’esprit aiguisé et le cœur fendu des coups qu’elles se prenaient sans trembler qu’il faisait face à présent à Eleanor, avec ces quelques mots et ce regard fixe. Cette fois, il ne cherchait pas du regard où se trouvaient ses bourreaux, il tentait simplement de comprendre qui était devant lui. Parce qu’il savait que Janie encaissait bien plus que lui lorsqu’ils étaient petits, et que leurs parents lui laissaient passer ses frasques plus aisément qu’elle. Parce qu’il savait le peu de marge de manœuvre qu’elle avait eu et imaginait avec aise la rapidité avec laquelle on devient si profondément … masquée. Qu’importe les coups, le sourire devient la meilleure arme.
Il avait vu Mack faire. Il l’avait vue sourire le bord au bord des lèvres, ne pas trembler, faire semblant jusqu’à se disloquer de l’intérieur. Il la voyait faire tous les jours et s’en voulait profondément pour ça.

Alors s’il entendait Eleanor réagir avec une douceur soudaine à l’évocation de leur génération, il ne lui échappait pas l’impression persistante que la dissonance perçue n’était pas tout à fait innocente.
S’il y avait quelque chose qui devait glacer, c’était ça. Alors le regard droit dans le sien, Alec débitait avec une facilité presqu’étrange l’histoire de sa sœur, à la fois imagée et profondément … vraie. Planté avec son regard vif, son sourire insolent et ses mots d’une honnêteté choquante, non seulement le Rivers détonnait ici mais chacun de ces simples petits détails prenaient en réalité la consistance d’une déclaration de guerre. L’enfant que le secret écrasait hier s’était retrouvé quelques semaines parfaitement exposé. Aujourd’hui il reprenait le contrôle et s’affirmait pourtant avec une douceur parfaitement humaine. Car à ressembler aux hommes de sa famille, il avait fini par apprendre des femmes de son entourage. Et certainement pas que des sangs pures.

On dit qu’on fait héritage des plaies des générations précédentes. Cet adage était particulièrement juste chez lui. Réceptacle de tout ce qui déviait dans sa famille, Alec avait pourtant appris à prendre ce que d’autres s’étaient battus pour lui enseigner. Ça avait pris des années, mais sans doute y avait-il dans ce regard braqué sur Eleanor l’éclat de dizaines de femmes et de quelques hommes qui transmettaient leurs valeurs. Dans une chaîne étrangement unie dans un monde que tout désunissait, il y avait ce truc qui le poussait à faire simplement attention. A signaler aux autres qu’il y avait d’autres options, d’autres alliés, d’autres voies que celle qu’il avait trouvé dans la robe de mariée de celle qui était désormais sa femme. Autre chose qu’une saloperie de fiole de poison. Et il observait, le garçon trop violent, insistant, infidèle. Sans véritablement poser son attention sur sa propre histoire, il cherchait le regard fuyant, les tremblements des mains, les tensions dans les mâchoires, la déglutition muette. Il cherchait les poignets bloqués dans leur capacité de mouvement d’avoir été trop serrés, attrapés, tirés. Les marques ondulantes des sortilèges de dissimulation sur la peau. Les plissements inexistants d’un sourire qui ne remonte pas jusqu’aux yeux. Pas étonnant, dans le fond, qu’il soit bon pour échapper aux pièges qu’Azalea avait répandu sur son chemin pendant des semaines : il y était né, au cœur du piège.

Mais il ne vit rien.

Rien que la politesse.
Venait-il de déblatérer l’histoire de sa sœur face à quelqu’un qui pouvait y être indifférente ? Ennemie plutôt qu’alliée ?
Elle se redressait, appuyée sur le bar. Tu mets de l’espace entre toi et moi. Ou entre toi et mon histoire ? Et pourquoi ?

« En effet, ce n’est pas une fin qu’on voit tous les jours. »

Un soupir. Un verre. Tu détournes les yeux, chercher une excuse, réclame de l’alcool. Tous alcooliques je vous dis.
Il n’y avait pourtant aucun jugement concernant Janie, rien qu’un fond de tristesse qu’il ne devinait qu’avec attention, au travers d’autres détails offerts au cours de la conversation. Difficile, donc, de savoir. Qu’elle était droite soudainement, ne lâchant plus rien quand un peu plus tôt les rires et les regards se faisaient plus naturels. Comme sa mère.
Un instant, une question qui ne l’avait étrangement jamais traversé lui vint. Et elle ? Avait-elle pris des coups ? Du moins ne l’avait-il jamais vue ainsi. Jamais la moindre faille dans cette femme, d’ailleurs. Un peu comme Eleanor, comme Fenella… un peu comme n’importe laquelle de ces femmes élevées dans leur propre bagne. Et là où il ne l’attendait plus répondre, elle prit la parole.

« Comment veux-tu trouver des alliés ici… ? » En levant les yeux et en cessait d’éviter les miens. Elle secouait la tête, comme pour repousser l’idée même de chercher. « On ne saurait jamais vraiment si on peut leur faire confiance. On ne saurait. L’idée même était au conditionnel.

Qui se bat contre une idée si elle n’a pas d’intérêt ?

« Et certaines alliances sont dangereuses.» Touché.
Il était sans doute le pire des interlocuteurs sur le sujet. Qu’il s’agisse de sa position au sein de sa famille ou de sa propre situation actuelle. Mauvais choix, sans doute. Elle avait raison de se méfier.

« J’espère que ta sœur a su en trouver ailleurs. Je n’ose imaginer ce par quoi elle est passée. Beaucoup de femmes subissent le même sort sans pouvoir s’en extraire. » Pourtant ça, ça éveillait sa propre méfiance quand au personnage parfaitement lisse et sans défaut qu’elle lui servait dorénavant. Quelques minutes plus tôt à l’évocation de ce sujet lorsqu’il s’agissait d’autres femmes, il voyait en elle bien des anfractuosités, des rebellions, des réactions. Et là il y avait ce sourire bien lisse, bien propre tandis qu’elle levait sa coupe après un simple soupir pour ces femmes-là.

Rien qui dépasse.

Il y a souvent bien du sale… sous le propre. Il était bien placé pour le penser.

« Sans doute. »

Aucune idée de ce qui se disait là. Parlait-elle d’une généralité profondément éculée, une phrase réflexe, un mensonge déblatéré depuis des années, balancé de générations en générations lorsqu’on ne sait que répondre ? Ou parlait-elle de lui, d’un mariage qui n’avait pourtant rien à foutre là et qui impactait directement la famille de son mari. Auquel cas, estimait-elle qu’il y avait là un aveu de soulagement quand à cette alliance qui ne s’était pas faite ? Parlait-elle de sa sœur, de ce qu’elle avait pu vivre depuis, une idée qui l’angoissait en sachant ce qu’il était advenu de Luke. Ou parfait-elle d’elle-même. D’un mariage aux fou-rires et beaux moments qui la rendait réellement et pleinement heureuse ?

Alors Alec ? C’est toi qui a tellement en horreur la beauté si parfaite de ces charmants sourires lisses et propres que tu en crains toujours le pire sans réelle raison ?

Facile de faire demi-tour, d’oublier, de lâcher l’affaire quand on se prend un mur.
Et putain ce qu’il aurait aimé que quelqu’un, un jour, prenne une saloperie de matraque et défonce ceux qu’il avait construit entre lui et les autres. Lui et la merde qu’il cachait depuis l’enfance. C’est facile de fermer les yeux, facile de penser qu’on se plante. Facile de ne pas essayer, ne pas insister. Facile d’hésiter. Car oui, il hésitait.  Mais Alec ne baissa simplement pas le regard, immobilisé dans un pauvre semblant de sourire bien réflexe, les yeux profondément plantés dans les siens, il laissa glisser quelques instants avant de reprendre sur une question plus basique.

Et elle sourit plus largement.

Définitivement, t’es soulagée de changer de sujet. Alors qu’en penser ? Pour être honnête, il n’en savait rien. Dur de définir ce qui se rattachait à ses propres fêlures et angoisses, ses propres insécurités et haines du monde qui l’entourait, si profondément hypocrite qu’il était difficile d’en comprendre les réels enjeux…. Et ce qui avait trait à la violence avérée d’un des Andrews et qui pouvait se révéler plus généralisée que ça.

Tu vois finalement toi aussi tu fais dans le mutisme. Pas si simple, hein ?

Pas si simple, parce qu’il n’afficherait pas Mackensie ainsi sans raison par crainte de la mettre en danger. Alors il fallait lire les silences, décrypter les non-dits, dans un sens comme dans l’autre. Le genre de choses qu’il comprenait à présent être l’une des premières raisons de leurs souffrances isolées et non solutionnées. Comment les autres pourraient savoir sans en parler ? Combien d’autres gosses en chiaient en silence ? Quel regard portait-il sur les autres à présent ?

« Oh oui, trois frères et une sœur. Tous plus jeunes que moi. Je suis l’aînée et ... » Elle levait les yeux au ciel et lui le coude, vidant son verre sans y prendre gare, bouffé de l’intérieur par ce qui y lacérait la conscience. Sans cesser de l’écouter, Alec se servait une nouvelle dose, sans demander l’autorisation. « Disons que nous sommes très opposés. La différence d’âge n’arrange rien. Cela dit...je suis également plus âgée que mon cousin et nous nous entendons mieux. Je le vois peu en revanche. J’ai toujours hâte de rentrer en Australie pour le voir. » Bouteille à la main, un arrêt sur image d’une seconde avant de se reprendre et de poser ce qui ne lui appartenait pas sur le bar. L’Australie hein ? « Lui non plus n’aime pas ce genre de soirées, vous vous entendriez sans doute bien. » Coïncidence ou réalité ? Bien plus amusé que son visage ne le laissait transparaitre, Alec se fit la réflexion que s’il s’agissait réellement d’Enzo, étrangement, oui, ils s’entendaient finalement assez bien. Assez du moins pour qu’il n’ait aucune envie d’affirmer l’apprécier en pleine réunion dangereuse, refusant de risquer d’empirer sa situation – ou la sienne – en parlant… eh bien, justement, d’alliances dangereuses. Certaines choses valent mieux êtres tues et s’il avait une énorme pensée pour Enzo et ce que pouvait être ou avait été sa famille, il n’en dit rien. En attendant et mine de rien, Eleanor enchaînait les gorgées. Besoin de faire passer la conversation ?

« Et je crains par ailleurs de ne pas avoir de bêtises d’ados à te raconter. J’ai toujours été une fille très sage. »
« Ah mais c’est pour ça qu’on se connaissait pas, ok… » Aleeeec ?
Oui, pardon, o-kay ça m’a échappé… Un petit sourire en coin, finalement amusé de sa connerie, envisageant déjà un peu de faire chier Enzo avec ça, sans raison particulière.

Et s’il ouvrait les lèvres pour réagir aux réflexions énoncées plus haut sur sa famille, il les referma pourtant tandis qu’elle reprenait finalement. « Elle doit te manquer...ta sœur. J’imagine que toi non plus tu ne dois pas trouver beaucoup d’alliés. » Nouvel arrêt sur image, lâchant le liquide ambré qu’il faisait tourner pour en observer la course le long des parois, revenant donc dans les yeux clairs d’Eleanor. La conversation qu’elle fuyait, la femme Andrews venait de la remettre d’elle-même sur la table, le surprenant totalement au passage. Du bout du pied, Alec sentait la dureté du bois sous sa semelle, sa texture sous ses avant-bras. Y avait-il là un retour en arrière sur la notion d’alliés impossibles à trouver ? Une demande muette, un intérêt exprimé ? Incertain, Alec hésita un instant.

Alors ? Tu en as trouvé, des alliés ici ?
Ça sonnait surtout comme une question profondément dangereuse à laquelle il n’avait qu’une réponse à apporter : non.
Non pas qu’il n’en ait pas, car dans le fond, Alec se forçait à croire qu’il pouvait trouver dans le monde alentours plus de complices que ce qu’il voyait à l’adolescence… mais simplement parce qu’il y avait là une approche parfaite pour le faire parler. Sérieusement, la femme battue du frère du mec qui avait tabassé celle qu’il aimait ? Venue s’interroger sur les alliés qu’il pouvait avoir ici bas ? Evoquant même un autre traître à son sang ? Bien des drapeaux rouges s’agitaient alors dans ses neurones.

« Ma sœur est une belle personne qui mérite tout le bonheur du monde et pas… ça. » Tu y comprends ce que tu veux comprendre.
« Et c’est pas la seule. » Et il ne parlait pas de lui. « Pour ce qui est des alliés… j’retrouve ma passion d’enfance. » D’un geste, il trinquait sobrement avec elle, faisant tinter le cristal de la flute contre celui, plus brut, du verre à whisky.

Pas un instant ni l’un ni l’autre… n’avaient pensé à une main tendue.

« C'est qui ton cousin ? »
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Mar 8 Fév 2022 - 22:42
« ...and I can’t ever talk about it, she said.
I can’t and I won’t. I can only cry or scream it. »
Sue Zhao



Elle avait toujours abhorré cette odieuse expression disant :Le silence est d’or. Quel incommensurable idiot avait pu dire cela ? Sûrement un homme, un de ceux qui n’avaient jamais eu à se taire. De sa triste expérience, Eleanor pouvait assurer une chose : le silence n’était pas fait d’or. Il se constituait de barres de fer et d’épines. Il représentait ce qu’était un corset au corps de sa porteuse : une cage bien serrée qui empêchait de grandes respirations et toute conversation donnant les palpitations associées à quelque sentiment d’existence propre. Une prison invisible qu’on transportait avec soi à chaque pas dans le monde et dont l’espace restreint aurait donné à n’importe qui une profonde claustrophobie. Les barreaux et les épines entravant toute libération que ce soit rentraient dans la peau, sciaient les chairs, et il s’écoulait du corps tourmenté un étrange exsudat.
Le monde des sangs-purs était le berceau de ces petites prisons de silence. Même les plus grands, les plus haut placés dans la société, étaient eux-mêmes rentrés dans leurs cages respectives ; il se trouvait seulement que certains y avaient pris goût et qu’ils ne sentaient plus le froid et le piquant de leur condition. Ceux-ci s’étaient même empressés de créer d’autres petites cages pour les futures générations. Après tout, si cela leur convenait alors cela conviendrait à leurs enfants.

A regarder l’assemblée d’invités dans son jardin, Eleanor se disait qu’aucun d’eux n’était libre. Personne ici ne semblait échapper aux prérogatives et responsabilités qui constituaient leur position dans ce monde Même ceux qui aimaient braver les contraintes se retrouvaient bien vite ramenés dans le rang ou du moins, rudement rattachés à celui-ci.  On aurait pu penser que les anciennes générations, ayant souvenir de malheurs passés, se seraient battues pour préserver les prochaines des mêmes douleurs mais il apparaissait évident que toute bataille pour obtenir un meilleur avenir pour les autres semblait une générosité trop grande et trop coûteuse. Ils avaient souffert, leurs enfants souffriraient également. Ainsi allait le monde. Car en observant ses parents, Eleanor avait rapidement compris qu’il y avait une souffrance mal digérée qui les poussait à faire perdurer cette condition maladive de l’enfermement, comme si pour un peu que leurs enfants vivent mieux leur existence, cela reviendrait à remettre en question les raisons de leur propre souffrance et rendrait leur parcours plus terrible encore. En pavant le chemin d’une génération plus libre, ils se seraient confrontés à l’horreur de leur éducation et auraient été témoins de ce qu’ils auraient pu avoir si leurs parents à eux avaient fait d’autres choix. Le changement, quand il visait à élargir le champ des possibles seulement pour les autres, déclenchait mécaniquement une profonde jalousie. Alors, rien ne changeait et personne ne parlait.

Mais puisqu’un imbécile avait dit que le silence était d’or, sans doute cela était-il vrai…

Il est vrai qu’il fallait bien de la force et plus d’amour que cette assemblée pouvait réunir pour briser ce silence et provoquer un changement libérateur pour ces générations troublées. Alors une résignation douloureuse s’était vite installée chez la sorcière.
Ils ne seraient jamais libres. Et cela prenait effet dès lors que les coupes de champagne célébraient des fiançailles inéluctables. Quand au moment de l’annonce de son propre mariage Eleanor avait regardé autour d’elle, elle n’y avait vu aucun secours, aucun allié qui puisse l’en sortir. Seulement des figures réjouies face au glas qui résonnait en elle. La joie de cette nouvelle n’avait jamais touché la concernée. Seul un long et silencieux cri avait résonné à l’intérieur d’elle-même. Sa cage s’était resserrée brusquement comme des mâchoires. Mais il avait fallu sourire et il le faudrait encore. Ainsi allait le monde...ainsi allait le monde…

Cela n’était donc pas étonnant que face au jeune Rivers, la sorcière ne puisse voir la main  qu’on lui tendait. S’il y avait des alliés, ils ne seraient jamais en ces lieux. Lui-même devait avoir fait le même constat. Elle n’avait en revanche pas la même propension à la provocation. La seule qu’elle s’offrait n’était autre que la précieuse carrière dans laquelle elle se plongeait pour oublier le reste. Son refuge, sa bouée de sauvetage. Fort heureusement, il y avait quelques bonheurs dans son existence : non seulement depuis quelques années Eleanor avait retrouvé son cousin bien aimé mais elle avait depuis peu retrouvé celle qui avait tant fait chavirer son coeur par le passé. Quelque part dans Londres, cette bulle créée entre elle et Tatiana l’attendait et son esprit s’y pressait inévitablement à chaque fois que son tendre mari posait la main sur elle. Pour toute position désastreuse, il fallait des échappatoires. Même temporaires.

Peut-être, un jour, mettrait-elle ses conversations avec Alec Rivers sur cette liste de petits bonheurs secrets. Pour l’heure, les deux allaient à tâtons sans savoir de quoi l’autre était réellement fait et si la confiance pouvait prendre racine. La méfiance sommeillait derrière les sourires. Mais il y avait quelque chose dans cette conversation qui vibrait, qui laissait échapper un écho. Et cet écho, Eleanor ne le retint pas. Elle le laissa s’en aller sans tendre la main pour l’attraper et il la traversa comme s’il ne lui appartenait pas. Seulement un écho. Celui d’une autre femme, d’une sœur qui avait fui, heureusement pour elle, vers un refuge qui n’était pas celui de l’esprit. Cette sœur n’était qu’un fantôme dans cet échange mais sa présence était vive. A travers l’histoire qu’Alec lui contait, la sorcière avait senti ce regard plus profondément ancré en elle ; la peur l’avait transpercée car aux mots du sorcier les épines s’étaient douloureusement rappelées à elle. Il y avait un autre fantôme, une ombre bien plus vivante qui n’était qu’à quelques tablées et qui s’occupait par sa simple existence de garder les lèvres d’Eleanor bien scellées. Le silence était rude et cruel quand il devait se dissimuler derrière un sourire poli. Il y en aurait eu des choses à dire si les cages s’étaient ouvertes et qu’ils s’étaient parlés d’humain à humain, mais même les guirlandes lumineuses et la verdure n’auraient pu leur faire oublier où ils se trouvaient.

Ce n’était pas un lieu où l’on pouvait se montrer trop humain.

Ainsi, elle répondit sans plus d’émotion, montrant une compassion pleine de politesse et qui n’en était pas moins sincère mais qui manquait de profondeur. Elle sourit, douce et plus légère. Elle trinqua pour montrer son soutien à toutes ces femmes auxquelles elle niait ressembler. En d’autres termes, elle tenta de survivre à travers une conversation qui aurait pu mettre trop en lumière certaines plaies. Puis, désireuse d’aller vers des sentiers plus prudents, ce fut de sa famille dont elle parla, de son cousin qui lui manquait. Et lui, il buvait, écoutait, jugeait peut-être la vision qu’elle donnait d’elle-même mais qui s’en préoccupait ? Elle était déjà bien trop habituée à être ce que les autres voyaient d’elle ; il n’y avait pas plus solide cachette. Comme toujours emportée par son propre discours, Eleanor ne remarqua pas l’arrêt bref du sorcier à la mention de son cousin qu’elle retrouvait en Australie. Elle se servit un autre verre, dissipant les restes d’une gorge trop serrée en concluant qu’il n’y avait pas de méfaits adolescents à raconter d’elle. Elle avait toujours été bien sage. La vie ne récompensait jamais ni les doux, ni les discrets.

« Ah mais c’est pour ça qu’on se connaissait pas, ok… »
Le trait d’humour la fit sourire alors que le jeune Rivers avait cet amusement en coin qui semblait indétachable de son visage. Un souffle passa les lèvres de la sorcière et elle haussa une épaule. « Oh probablement.. » Il semblait bien enclin à appuyer sur les provocations de jeunesse dont il avait été capable, sans parler des plus récentes.

Puis, n’y voyant pas le danger, baissant sa garde de trop, Eleanor ne put s’empêcher d’avoir cette pensée pour cette sœur qu’il avait décrit dans des termes qui l’obséderaient sûrement toute la nuit durant. De la compassion pour elle, au fond, mais surtout pour lui. Peut-être était-ce ce lien qu’elle faisait entre Alec et Enzo, sans véritablement y réfléchir, qui l’interrogeait sur l’absence et le poids de cette histoire. Si Enzo savait, en serait-il tout autant hanté ? Comment aurait-il parlé d’elle, à son tour ? L’idée même lui déclenchait des sueurs. Elle ne pensait pas en revanche à cette notion d’allié qu’elle remettait entre eux, n’y vit pas de signe à renvoyer, ni de possibilité à entrevoir.

Un instant, Alec redressa son regard dans le sien, son verre toujours entre ses doigts qui en faisaient tourner le liquide sur les parois.

« Ma sœur est une belle personne qui mérite tout le bonheur du monde et pas… ça. » Elle pinça les lèvres, baissa légèrement les yeux. « Et c’est pas la seule. » Un sursaut au fond du ventre mais seulement deux prunelles bleutées qui se relevaient doucement vers lui, un pauvre sourire sur les lèvres, un peu crispé. « Oui, bien sûr... » Piètre réponse. Elle eut l’impression étrange d’être remise à sa place. Il ne répondait pas à son assomption mais il ancrait une affection et un respect profonds pour sa sœur, c’était certain. Elle but une nouvelle gorgée de champagne. Pas un seul instant elle ne réfléchit véritablement à ses mots. Personne ne méritait ça, n’est-ce pas ? Non, personne. Mais à quoi bon établir ce constat quand on ne pouvait changer les choses ?  

Ainsi allait le monde...ainsi allait le monde…
La résignation était un poison bien acide.

« Pour ce qui est des alliés… j’retrouve ma passion d’enfance. »Le son de sa voix et du tintement de leurs verres l’éjectèrent de ses pensées. Elle eut un sourire réflexe, buvant en même temps que lui. « Tant que tu ne te transformes pas en Mr Powell, je te souhaite de vivre ta passion. » La sorcière garda son verre près de sa poitrine, ses doigts enroulés autour de la coupe et de son pied fin en cristal.

« C'est qui ton cousin ? »
Elle leva un sourcil, la question réveillant autre chose en elle.
« Enzo Ryans. Il doit avoir à peu près ton âge. C’est mon cousin germain. Il n’a malheureusement pas pu venir... » La tristesse envahit un instant son regard, sa bouche se crispant, et la sorcière hésita un instant, ouvrant la bouche avant de la refermer, avant de finalement contourner le bar et venir du même côté que le sorcier. Elle tira un tabouret haut et s’y assit, posant son verre sur le comptoir. Elle croisa les jambes, mit ses mains sur son genoux. « J’aurais été heureuse qu’il soit là mais je crois que c’est pour le mieux ; il se serait ennuyé, ou pire il aurait été le sujet de conversation de certaines langues de vipères. » Elle eut un sourire amusé. « Cela t’aurait sans doute soulagé un peu cela dit… » Il n’aurait pas été le seul pointé du doigt. Ils étaient peu d’héritiers à résister encore à l’appel des Supérieurs. « Pour ma tranquillité d’esprit, je préfère le savoir éloigné de tout ça... » murmura-t-elle en se penchant légèrement. Son bras alla sur le bord du comptoir alors que ses doigts s’enroulaient à nouveau autour du pied de sa flûte de champagne. « Vous vous êtes peut-être déjà croisés… ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Lun 14 Fév 2022 - 12:12


Prends-moi par la main et dis-moi si j'ai pieds
Des fois que j'avale un peu de leurs idées
Larme Fatale

Ça le rendait dingue, ça n’était pas nouveau. Depuis toujours cette hypocrisie, ces non-dits, ces évidences que l’on tait et ces secrets que l’on garde lui retournaient l’estomac. Il ne supportait pas les belles tenues sur lesquelles Eleanor passait sa vie, était en colère sur la fluidité des tissus, la richesse des textiles, la précision toute artificielle des réalisations. Il gerbait les boutons de manchette qu’on défait avant de frapper, abhorrait le silence calme et suave de ces soirées où tout appelle à la retenue. Voilà pourquoi ses soirées crachaient de partout, de la musique aux jeunes qui se déhanchent aux flots d’alcool et de dope, il amenait chacun à être plus bruyant, plus honnête, moins corrects. S’il n’était pas dans le collimateur, s’il n’était pas dans une phase de test, tâtonnant pour connaître les limites des uns et des autres et savoir ce qu’il pouvait ou non se permettre et les sanctions à venir pour lui ou ses proches Alec serait sans doute déjà en train de renverser la belle délicatesse de cette bande de vipères perfides. Pourtant il était là, à sentir ses poils se dresser à chaque fois qu’Eleanor lui servait l’un de ses sourires de merde-là, parfaitement travaillés au fil de sa vie, à chaque réponse lacunaire et polie. Oui : ça le rendait dingue. Et pourtant il restait là, calme et posé à éviter certaines dérives faciles. Simplement car cette femme était l’archétype parfait du piège à ses yeux. Ainsi il lui semblait naviguer entre deux eaux sans vraiment savoir comment s’y positionner. Sans doute auraient-ils joué une carte plus évidente si le but était de le tromper. La finesse de la manœuvre pouvait pourtant être plus percutante qu’une demande claire et vive. Alors oui, Alec se méfiait. Et s’il se méfiait, c’était qu’il n’était pas réellement entré dans la spirale d’autodestruction qu’on lui connaissait pourtant. Malgré son attitude avec Ana, l’instinct de survie se révélait à présent.

Car pires sont ceux qui se taisent. L’enfance le lui avait parfaitement enseigné.

« Oui, bien sûr... »

Voilà bien le genre de choses qui le mordaient de frustration, écartelé entre l’envie de jouer franc jeu et celle de se taire, conscient qu’il y avait dans cet échange un danger qu’il n’était pas prêt à prendre pour une inconnue… et donc coupable d’agir de l’exacte manière sur laquelle il crachait depuis des années. Combien de personnes l’avaient croisé durant l’enfance ? Combien avaient détourné les yeux, sourit, encouragé même ? Combien de fois s’était-il pris un regard tranchant, forçant son sourire quand il savait qu’en agissant autrement, pire serait la suite ? Combien de fois avait-il servi des « oui bien sûr » bien piètres et fuyants, espérant dans le fond qu’il y ait quelqu’un pour taper du poing sur la table, envoyer leurs foutus verres en cristal et trancher les jugulaires de leurs bourreaux. Leurs. Car ils étaient deux à vomir leurs sourires.

Oh oui, ils se taisaient mal, les Rivers. Ils plantaient leur refus droit dans leur gueule et encaissaient les retours de bâtons. Jusqu’à ce qu’elle fuit, qu’elle lâche, qu’elle abandonne. Qu’il encaisse seul. Et pourtant voilà qu’il la défendait comme toujours, fidèle éternel  malgré la rancœur existant dans le fond de ses veines. Alors il cherchait, c’était certain, l’onde dans le bleu de ses yeux, le battement de cil, le regard qui part de travers, la lèvre qui pince ou le menton qui se plisse. Mais rien. Dur, donc, de la cerner cette femme. Ainsi pas un mot ne sortirait sur ses alliés potentiels. La version officielle devait le présenter comme totalement isolé et sans doute bien faillible, en colère et facile à voir venir lui et sa grande gueule trop prompte à attaquer ce qui le dérangeait. Ainsi pour seule réponse, c’est l’alcool qu’Alec évoquait. L’éthanol pour seul allié, toujours prêt à perfuser ses veines d’une tranquillité nécessaire.

« Tant que tu ne te transformes pas en Mr Powell, je te souhaite de vivre ta passion. » Nouveau rire cynique chez le jeune homme qui jetait un regard en arrière, cherchant le saoulard qui avalait il ne savait quelles mignardises.
« C’est ça, éponge mon gars, éponges… Cela dit un bon coma éthylique et on n’en parle plus. » Bouh qu’il est mauvaise langue. Et pourtant il y avait quelque chose de profondément vrai dans cette réflexion. Une envie de se débarrasser des branches pourries les unes après les autres. Une seconde, son regard s’arrêtait sur Declan, cherchant Isaac des yeux avant de battre des paupières, raccrochant ses désirs d’élagage pour revenir aux iris clairs d’Eleanor. Il se rendit seulement compte de ne pas avoir réellement répondu à sa réflexion, trop perdu dans certaines pensées putrides. « Pas d’risque. Chez moi les femmes sont consentantes quand je les chauffent, hésitent pas à me foutre un coup de pied dans la gueule quand je les saoule, me plantent si elles ont pas envie et m’envoient faire la vaisselle si ça les chantent.. » Il aurait pu y avoir du cynisme là-dedans, voir une amertume fort marquée. Pourtant c’est de la tendresse qui passait dans ses prunelles bleues. Un instant, c’est Jayden lui balançant une taloche sur l’arrière du crâne qui lui passait par l’esprit, un verre volant au travers de la pièce pour s’écraser à huit kilomètre – légère exagération, mais aucun risque – de son visage quand elle courrait pour lui échapper. Le temps de capter qu’il n’avait pas du tout balancé la bannette en osier comme prévu et Jordane non loin, la baguette à la main, qui était en réalité à l’origine de l’explosion en vol, se terminant en gerbes de feu pour s’achever au sol sous forme de cotillons.

Absolument
Partout
Dans l’appart.

L’ensemble de la maisonnée en train de râler ouvertement jusqu’à ce qu’il s’occupe de nettoyer. Alors que le bordel venait de Jordane, PARDON. Ou ces moments passés accroupi devant le lave vaisselle, les mains levées à essayer de comprendre cette merde sous le regard amusé de l’une ou l’autre, terminant à l’ancienne : avec un sort. Sort qu’il avait foiré plusieurs fois, cassant l’ensemble des assiettes sorties pour cause de mauvaise réalisation.
Pour cause de gosse de riche, disait Jay. A raison.
Pas une fois ces moments n’avaient pas terminé en fou-rire. Pas une fois il n’y avait eu d’agressivité entre eux, juste une autodérision évidente.

« Enzo Ryans.

Plait-il ?.
Le cousin, raccroche.
Aaaah !
Eh ouais.
Naaaaan ?!
Eh si.

Il doit avoir à peu près ton âge. Un souffle marquait son sourire, légèrement plus creusé sur ses lèvres. C’est mon cousin germain. Il n’a malheureusement pas pu venir... » Tu m’étonnes qu’il n’ait malheureusement pas pu venir. Comme c’est malencontreux. Elle eu un air triste qu’il mit un temps à comprendre. Pas le moindre doute quant à la personne dont elle parlait. Or malgré toute les horreurs qu’il avait à gérer.. Enzo était libre. Alors pourquoi cet air contrit ? Réellement pour une histoire de présence à une soirée mondaine rassemblant l’élite ou quelque chose de plus personnel ? Le fait d’y être elle-même bloquée ?

Combien de temps avait-il passé à plaquer contre Ryans bien des jalousies ? Pleurer des parents lui semblait, aussi immonde et égoïste que ce soit, un cadeau qu’il aurait été prêt à payer mille fois. Non, ça n’avait pas de sens. Et pourtant aux yeux d’un gamin qui n’avait jamais eu la chance d’avoir un adulte pour le protéger, pour qui la seule personne à être véritablement de son côté durant l’enfance avait pris le large, oui, ce qu’il avait lui semblait affreusement tentant. Même s’il en était dépossédé.  Profondément injuste, donc. Injuste de lui en vouloir d’avoir eu ce qu’il n’avait pas, injuste d’attirer l’attention, de réussir là où il échouait, de savoir être doux quand il était brusque, d’obtenir le pardon ou la bienveillance quand il provoquait la haine. Injuste car pourtant il l’avait vu se débattre avec ses merdes, vu se prendre des taules et développer une rage meurtrière. Mais non, la jalousie l’avait emporté sur l’empathie pour des raisons bien futiles qui traduisaient finalement un manque énorme. Car si Logan lui accordait du temps, il avait mis bien des mois à en faire de même avec lui, son cousin à qui il ne parlait jamais dans leur famille. Si Sovahnn restait proche de lui, elle s’était éloigné par vagues successives de Rivers. Jaloux de ce qu’il était, finalement, car il s’accordait des comportements qu’Alec ne savait comment aborder. Jaloux de son parcours de vie, dans le fond. Car il en était capable quand lui n’était qu’un connard toujours prêt à se planter et à démonter les autres. Voilà où était le problème.

L’arrachant à ses réflexions, Eleanor quittait finalement l’arrière du bar pour prendre un tabouret et se poser face à lui. Un sourcil levé, il tu la réflexion immédiate qui fusait dans ses neurones : Ah, ça y est, la discussion se fait moins menaçante pour toi. JE suis moins menaçant. Pourquoi ? Ou est-ce pour le protéger ? Taire ce qui peut se dire sur lui, éviter d’attirer l’attention sur un type qui a déjà assez donné ?

« J’aurais été heureuse qu’il soit là mais je crois que c’est pour le mieux ; il se serait ennuyé, ou pire il aurait été le sujet de conversation de certaines langues de vipères. » Sans blagues…

Portant son verre à ses lèvres pour en siffler le contenu d’un shot, Alec esquissait un sourire.

Franchement tu pourrais débarquer, je me sentirais moins seul à me prendre des tonneaux de merde par pelleteuses. OUI je sais ce qu’est une pelleteuse, ya quoi ?

« Cela t’aurait sans doute soulagé un peu cela dit… » Cette fois il avalait de travers, s’étouffant dans un rire humide tout en avalant difficilement. Le pur feu lui flamba l’œsophage et la trachée et il lui fallu tousser plusieurs fois avant de s’en débarrasser dans un rire assumé. Voilà qui était plus honnête entre ses lèvres tient, assumer ce qui se disait sur lui sans en faire ombrage. Et sur Enzo. Un lycan gay et antisystème. Merde, même dans la discipline « emmerdement » il se défendait ce con-là ! Et de cette pensée qui aurait dû être particulièrement amère, c’est un sourire plus doux qu’Alec gardait pour lui. Car oui, à vrai dire, le temps de quelques secondes, il partageait quelque chose de clair avec Eleanor : il aurait aimé que l’autre crétin soit là. Et c’était affectif, réellement affectif.

« Pour ma tranquillité d’esprit, je préfère le savoir éloigné de tout ça... »

Et lui aussi. Peut-être était-ce l’alcool qui parlait. Pourtant aussi désespéré soit-il, il préférait certaines personnes en sécurité ailleurs plutôt que de les planter par égoïsme. Bêtement, la prise de conscience de son évolution ne vint pas.

Quelques mots glissés dans un murmure, le visage penché, le buste légèrement glissé vers lui pour qu’il soit seul à l’entendre parler. Sur ses lèvres, un sourire poli. Le fameux. Le retour.

« Vous vous êtes peut-être déjà croisés… ? » Alors tu choisis quoi Alec ? La confiance ou la méfiance.

D’un geste souple, le Rivers passait une main par-dessus le bras de son hôte pour se servir un verre de plus.

« On a baisé deux trois blondes en commun. » Pas toutes blondes cela dit mais oui, sa pensée alla vers Sovahnn non sans une pointe de douleur. « C’est un mec bien. Donc trop bien pour qu’on s’entende. Mais oui c’est mieux qu’il ne soit pas là. On s’est déjà foutu sur la gueule quelques fois à Poudlard, autant éviter ce genre de débordements dans ta réception, j’aurais sans doute atteint le stade Powell sinon… » Etrangement, cette réponse lui serrait le cœur, douloureux à l’idée d’être considéré ainsi et ramené à celui qu’il pouvait être alors même qu’il s’en détachait jusqu’ici avec force. Mais sans informations supplémentaires ou sans l’opinion d’Enzo, Alec refusait d’être relié à lui. Ryans avait déjà bien assez d’emmerde pour être en plus catégorisé comme quelqu’un qui pourrait être proche de lui. Pas besoin, donc, de jouer avec le feu. D’autant qu’il pouvait être plus avantageux pour eux, à l’avenir, d’être connus comme ennemis. Il songea un instant aux meurtres qui pouvaient exister les nuits de pleine lune. Qui soupçonnerait un ennemi après tout ? Alors oui, le silence est d’or.

Et de cendres.

Mais il ne jouerait pas certaines de ses cartes pour le simple plaisir d’améliorer la vision qu’on pouvait avoir de lui. Sait-on jamais, peut-être qu’un jour les cartons qu’ils avaient pu se mettre à Poudlard pourraient servir. Et s’il y avait derrière ce visage angélique une traitresse prête à identifier ses alliés, il ne venait pas de vendre l’un d’eux.
Car oui, très étrangement et sans trop savoir pourquoi, Alec le considérait comme un ami.
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Mar 1 Mar 2022 - 20:23
« C’est ça, éponge mon gars, éponges… Cela dit un bon coma éthylique et on n’en parle plus. » Leurs regards étaient allés vers la silhouette de Powell qui engouffrait des mignardises dans le trou béant qui lui servait de bouche, riant grassement aux côtés de sa femme au sourire pincé. Oh, il pouvait bien éponger oui, il n’arriverait pas aussi facilement à dissiper les effets de l’alcool. La remarque déclencha néanmoins le souffle amusé d’Eleanor. Alec s’exprimait avec bien plus de liberté qu’elle, cela ne faisait aucun doute. Mais après tout, c’était un homme et elle, une femme. Les droits n’étaient pas bien distribués en ces lieux. « Un coma et on en parlerait bien trop, au contraire. Mais cela aurait pour effet de cloîtrer Mr Powell quelques temps loin des réceptions. » Pour chaque honte, il fallait attendre qu’une prochaine vienne détrôner la précédente ; c’était une règle inscrite dans les cercles restreints de l’aristocratie. Hors de question que Mrs Powell laisse son mari les humilier lors d’un autre événement trop tôt après le premier et il faudrait sûrement attendre que d’autres commérages viennent mettre la lumière sur d’autres noms. Mais enfin, Mr Powell semblait tenir bon. Et Eleanor se sentait mitigée sur le sujet.

Alec s’attarda un peu plus le regard fixé sur un point dans la foule et Eleanor l’observa un instant, attendant qu’il revienne vers elle. Elle ne se demanda pas qui il regardait ainsi, ni pourquoi. Quand il croisa à nouveau ses prunelles claires, il réalisa sa légère absence et elle lui fit un sourire poli.

« Pas d’risque. Chez moi les femmes sont consentantes quand je les chauffent, hésitent pas à me foutre un coup de pied dans la gueule quand je les saoule, me plantent si elles ont pas envie et m’envoient faire la vaisselle si ça les chantent.. »

Elle cligna des yeux plusieurs fois, la bouche légèrement entrouverte avant que ses sourcils ne se froncent et qu’elle ne finisse par sourire, mal à l’aise et un peu choquée. Oui, on pouvait clairement dire qu’Alec Rivers s’exprimait librement, sans entraves de politesse ou de pudeur. Sa façon de parler eut presque raison du sens de ses paroles. La sorcière lâcha le souffle qu’elle avait retenu, pinçant les lèvres dans une moue comique. Il dessinait néanmoins un portrait de lui changeant, allant du provocateur au séducteur, du violent à l’homme conscient de la force des femmes. Le tête aurait pu lui tourner mille fois à l’entendre parler de lui ainsi. Surtout lorsqu’elle perçut une tendresse certaine dans son regard quand il évoquait les femmes de son entourage.
« Voilà une façon...originale de dire les choses. » articula-t-elle. « Tu ne trouveras pas grand soutien parmi les autres invités masculins je le crains mais ce n’est pas une mauvaise chose... Je n’aurais sans doute pas tourné les choses ainsi en revanche. » Il lui vint en mémoire d’ailleurs qu’Alec était marié et que les femmes, au pluriel donc, dont il semblait parler ne devaient certainement pas être connues de Mackenzie – ou faisait-il référence à d’anciennes conquêtes, des amies ? Avait-il sauvé sa femme d’un mariage désastreux pour lui en faire vivre un d’un autre ordre ? Elle se posa la question.

L’idée s’estompa à mesure qu’ils discutaient mais demeura dans un coin de son esprit, relayée au second plan. Il sembla surpris quand la sorcière lui annonça qui était son cousin. Elle ne remarqua pas, d’ailleurs, à quel point le sorcier s’engouffrait dans ses réflexions et continua sur sa lancée, exposant ses regrets et ses inquiétudes concernant la présence ou l’absence d’Enzo ce soir. L’idée la laissait hésitante et par-dessus tout, le manque de son cousin lui creusait un peu plus le coeur. L’absence de Tatiana terminait de faire apparaître les creux qui menaçaient de la perforer. Heureusement qu’il y avait des distractions pour lui faire oublier, quelques secondes, ceux qui n’étaient pas là.

Un peu plus à l’aise, Eleanor contourna le comptoir. En tant que maîtresse de maison, elle ne pouvait passer toute sa soirée derrière le bar, cela aurait fait mauvais genre, et maintenant que la situation était sous contrôle, il n’y avait pas de raison d’y demeurer plus longtemps. Elle prit place sur un des tabourets à côté du jeune Rivers qui termina vite son verre. Il ne plaisantait pas avec l’alcool. Il faillit néanmoins recracher le contenu de son verre quand elle glissa une réflexion sur le soulagement qu’il aurait pu ressentir si Enzo avait accaparé les commérages de la soirée. Sa tête eut un mouvement de recul alors qu’il manquait de s’étouffer. Il ria et elle fit de même, posant quelques doigts sur sa bouche en l’observant reprendre contenance. Elle finit par reprendre en soulignant qu’elle préférait que son cousin soit éloigné de la foule de sangs-purs qui évoluait derrière eux.

Enfin, elle se demanda si les deux sorciers s’étaient déjà rencontrés, s’ils avaient pu se croiser à Poudlard, comme ils étaient presque du même âge. Une question qui la taraudait depuis qu’elle avait commencé à parler d’Enzo. Alec tendit son bras pour se saisir de la bouteille, son geste lui passant sous le nez et elle retint le mouvement de recul qui faillit lui échapper. Il se resservit.

« On a baisé deux trois blondes en commun. »

Elle s’était attendue à toute autre réponse que celle-ci.
Figée dans un étonnement qui eut du mal à se lire sur son visage, arrivant à retardement tant le choc la saisit brutalement. Ses yeux s’ouvrirent plus largement, elle ne cligna pas pendant de longues secondes. Lui, en revanche, était plus qu’à l’aise avec sa réflexion. Elle n’eut pas le temps de se remettre qu’il poursuivait déjà.« C’est un mec bien. Donc trop bien pour qu’on s’entende. Mais oui c’est mieux qu’il ne soit pas là. On s’est déjà foutu sur la gueule quelques fois à Poudlard, autant éviter ce genre de débordements dans ta réception, j’aurais sans doute atteint le stade Powell sinon… »

Muette, Eleanor ne savait comment réagir. Ses paupières papillonnèrent et elle reprit un peu de son verre de champagne comme si le liquide pouvait faire passer la pilule. Le visage de son cousin adoré encore dans ses couches à vouloir grimper aux arbres du jardin lui revint en mémoire et fut rapidement écrasé par les mots d’Alec qui rebondissaient encore dans son crâne. Elle ne savait ce qui la choquait le plus : imaginer la vie sexuelle d’Enzo, y intégrer des femmes, des femmes blondes qui plus est, ou savoir qu’il s’était battu avec Alec Rivers plusieurs fois. Le trop plein d’informations ne trouvait d’endroit où s’apaiser. Elle déglutit de travers et une goutte de champagne fut réceptionnée comme si de rien était sur ses doigts, passant sur ses lèvres toujours trop silencieuses.

« Oh...Hm...Je dois dire que c’était sans doute bien trop d’informations pour moi. » dit-elle, un goût un peu amer dans la bouche. Gênée et crispée, elle digérait les propos du sorcier. Enzo avait-il aimé les femmes blondes auparavant ? Etait-ce quelque chose de très commun à la plupart des hommes de leur condition ? Elle ne voulait pas même faire de lien avec qui que ce soit, l’idée enrayait quelque chose dans son esprit. Eleanor ressentit une pointe de colère envers Rivers. S’amusait-il à la provoquer en parlant ainsi ? Voulait-il volontairement la choquer ? Le respect et la pudeur venaient d’être enterrés à leurs pieds. Du reste, elle associait tant cette manière de s’exprimer aux autres hommes, grossiers et irrespectueux, que l’image d’Alec se calqua sur la leur. Baiser ces femmes ne semblait pas un terme qui impliquait, pour elle, quelque chose de positif. Elle aurait une conversation avec son cousin à ce sujet, il ne fallait pas en douter.

« Enzo est effectivement quelqu’un de bien. » Il n’aurait jamais parlé en ces termes. « J’ai du mal à l’imaginer se battre ou...comme tu le dis si élégamment... » Elle ne réussit pas même à sortir le mot, rougit dans le processus. « ...faire... ce genre... de choses avec des femmes. » bafouilla-t-elle. Du reste, elle n’avait jamais rencontré aucune des relations d’Enzo auparavant et avait bien du mal à l’imaginer avec une femme. Elle ne l’avait d’ailleurs jamais imaginé dans aucune sphère sexuelle. Ce genre de pensée la mettait tant mal à l’aise qu’elle aurait largement préféré parler de l’intimité de ses propres parents. Elle se racla la gorge, son regard allant vers les invités.

« Je te souhaite de ne pas atteindre le stade Powell néanmoins. Avec ce genre de langage, il serait très facile de basculer du côté de ce genre d’hommes. » Elle termina son verre. Elle ne savait plus sur quel pied danser avec le jeune Rivers et n’était plus sûre de vouloir s’aventurer un peu plus dans une conversation où il s’amuserait à la froisser. Toute curiosité lui paraissait dangereuse à l’égard du sorcier, ne sachant tout à fait où le caser. « Je vais devoir te laisser, hélas. » Un sourire poli. « Tu m’as certainement donné de quoi...réfléchir. » Elle descendit de son tabouret. « Je dois retourner à mes autres invités. Tâche de survivre à cette soirée. »

Un dernier sourire un peu crispé et elle prit congé.
Elle n’aurait su dire si cela avait été une bonne ou une mauvaise rencontre.


Terminé pour moi
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Invité
Mer 2 Mar 2022 - 9:33


Prends-moi par la main et dis-moi si j'ai pieds
Des fois que j'avale un peu de leurs idées
Larme Fatale

Il suffit d’un rien pour faire pencher la balance. Quelques mots, un regard, un rejet. Il suffit parfois d’être vif ou vulgaire, dédaigneux ou austère et l’autre se détourne, n’insiste pas. Pourquoi le faire d’ailleurs ? Pourquoi se faire le mal de s’imposer quelqu’un de toxique ? Si facile d’éloigner comme de captiver. Oh oui, Alec avait la parole facile, les lèvres déliées, capable de prononcer ce que cette belle société refusait de toute ses bonnes manières, ses manies et ses valeurs. Il exécrait cette facilité qu’ont les hauts de ce monde de se cacher derrière de beaux mots, des sourires faux, les apparences insatisfaites, alors depuis toujours, par dépit autant que par réflexe il se plaçait en refus de cette norme, y compris par ces paroles. Ainsi, oui, Alec aimait piquer au vif la belle société et ses membres bien trop propres sur eux. Il aimait interroger, nommer les choses sans détour, ne pas se voiler la face, foutre le bordel dans l’ordre bien rangé de ces hommes et ces femmes bien trop alignés. Leur agacement systématique le piquait en retour d’ailleurs, ou l’amusait selon les jours. Un mélange des deux parfois. La perfection lui avait toujours filé la nausée, ça n’était pas nouveau car derrière les beaux choix des mots et des silences pudiques, il y avait une hypocrisie qui lui retournait l’estomac.

Alors Alec la voyait tiquer, choquée de ces mots qui constituaient pourtant une normalité douce et bienveillante dans son cercle de proches. Une existence simple où l’on pouvait se dire les choses, râler trop fort ou planter l’autre sans s’inquiéter de ses réactions. Elle… elle était de celles qui ont trop appris à se taire et qui viennent vous reprocher d’insister ensuite. Pensée immédiate, réminiscence du passé, immédiatement étranglée avec colère. Elle est faite ainsi, cette société. Elle les marque au fer rouge, noue les gorges et scelle les lèvres. Mais sans communiquer, comment savoir ce qui pose problème ? Ne pouvaient-ils pas avoir l’honnêteté de seulement dire les choses, espérant alors en faire quelque chose ensemble plutôt que de botter en touche chacun de leur côté ? De simples mots semblaient prendre Eleanor au plexus et il fallait l’avouer, Alec s’interrogeait de la manière dont il était perçu. Il lui fallu un moment avant de détendre son souffle et de le relâcher dans une mimique qui traça chez lui un sourire amusé. Remets-toi.. Je suis soft là.

« Voilà une façon...originale de dire les choses. » Vulgaire et déplacée. Ravi de faire chier ce beau monde. « Tu ne trouveras pas grand soutien parmi les autres invités masculins je le crains mais ce n’est pas une mauvaise chose... Je n’aurais sans doute pas tourné les choses ainsi en revanche. » Il sourit simplement. « Dommage. C’est plus simple comme ça. » Il lui semblait parfois que les mondes qui se côtoyaient étaient finalement bien trop différents pour s’entendre. Bien sûr, les jugements Alec les connaissait, savait parfaitement ce qui pouvait se tramer sur lui, conscient que si Warren avait mis un frein à ses frasques, ça n’était pas pour rien. Ce monde n’était pas prêt au mode de vie qui était le sien. Ironiquement c’était pourtant les sangs purs qui l’y avaient poussé. Par leur comportement d’abord, puis au sein de Poudlard où il s’était naturellement trouvé entouré de nombre de femmes, plus libre dans ses affects… et plus souvent accompagné dans ses nuits. Passer du lit du dortoir où Mack et Jayden dormaient avec lui à la collocation et donc à une pseudo vie de couple à plusieurs n’avait alors rien de particulièrement étonnant.

Dommage, finalement, que cette conversation n’ait pu continuer ainsi. Eleanor se détendait, toute sa gestuelle le lui apprenait jusqu’à ce qu’elle lâche des rires réels et francs tandis qu’Alec s’étouffait comme un con à entendre parler d’Enzo. Mais le problème était là pourtant. A énoncer ses alliés potentiels, Eleanor arrivait sur un terrain plus rassurant que celui des rapports hommes/femme, ce qui… de nouveau très ironiquement n’était pas du tout le cas d’Alec. La possibilité était là sans qu’il ne pu s’en défaire, incapable de passer le cap d’identifier Enzo comme un allié potentiel. Pire, un ami. L’étaient-ils vraiment ? Alec serait sans doute réticent à poser ce mot-là sur un type avec qui il s’était si souvent pris la tête. Pourtant très étrangement, une forme d’appréciation avait fini par voir le jour. Pas le temps ni l’énergie pour continuer dans la voie qu’il avait sans doute initié lui-même. Pour être honnête, il avait compris qu’il y avait sans doute plus de ressemblances entre eux que ce qu’il imaginait et que son propre rejet de lui-même jouait sur le sentiment de dédain qu’il avait pu éprouver. En réalité, englués dans le quotidien et les horreurs à gérer, ils avaient simplement fini par avancer, par murir. Pas après l’autre, pas toujours très solides dans leurs acquis mais le lien se construisait malgré tout. Un peu malgré eux, même.

La notion même d’amitiés devenait terrain miné dans ce type de réceptions et jamais il ne se serait permis d’avancer sur cette voie-là. Qu’importe l’opinion qu’on pouvait avoir de lui ou à quel point ça le mordait de correspondre à ce qu’on lui reprochait si souvent, Alec ne pouvait se permettre d’être honnête sur ce point. Être associé à lui auprès d’une personne dangereuse aurait pu amener Enzo un monceau d’emmerdes qu’il n’avait pas besoin de gérer. Et inversement d’ailleurs. Peut-être y avait-il une part de lui qui n’assumait pas d’avouer qu’il avait été un con avec Ryans, également. Et puis il y avait cette pensée, trop analytique et prévoyante qui s’imposait en silence dans son esprit. C’est toujours bon d’avoir de taire des alliances. Sans doute commençait-il à penser comme Logan à force d’être mis face à ses petites manipulations de merde au fil des ans mais l’idée s’imposait assez pour qu’il la laisse couler sans véritablement savoir qu’en faire. Pour l’un comme pour l’autre, faire un pont entre les mondes pouvait être utile.

Il fallu un moment pour qu’il ne sente Eleanor se tendre, crispation acquise qu’il percevait mieux ici que dans le mouvement qui avait pourtant barré d’angoisse ses muscles trop battus. Mais Alec n’en savait rien. Si attentif qu’il soit, si éveillé sur le sujet, lui aussi se faisait rattraper par les faux-semblants. Les leurs.
Le masque de sérénité d’Eleanor.
Son masque de dédain.

Une nouvelle fois, c’était le personnage de son ancien lui qui reprenait le dessus. Souffler le chaud et le froid ? Peut-être une habitude en effet. Une part de lui oscillant sans cesse entre un bord et l’autre, entre influence parentales et refus de s’y conformer. Monde sang pur et extérieur, un pied dehors, un pied dedans, enchaîné au plancher. Oui, les silences, Alec pouvait les deviner. Mais qui entendait les siens ?

Pourtant muselé il l’était malgré tout. Pas simple à envisager pour quelqu’un qui semblait toujours parler sans filtres et là était bien la meilleure de ses couvertures. Il se noyait pourtant, non dans son silence mais dans celui de sa vis-à-vis. La distance s’instaurait immédiatement. Ah comme il l’avait fait souvent ça. Une belle femme renvoyée au loin de quelques mots surannés. Le sourire n’était pas aussi piquant qu’à l’ordinaire mais il voyait pourtant se dessiner les contours de la fuite. Pas une seconde alors Alec n’imaginait l’embarras provoqué pour Enzo, trop englué dans ses propres sentiments mitigés. En un instant, il venait de faire fuir la seule conversation agréable qu’il avait eu jusque là. La seule personne qui ne semblait pas le menacer d’une chose ou d’une autre à l’instant même où elle posait le regard sur lui. Mais depuis quelques temps, la possibilité de se faire avoir se faisait trop vive dans ses neurones. D’ailleurs que penser d’elle si elle partait à présent ? Mission abandonnée, aucune information à lui tirer ? Confirmation d’isolement ?

Un mois et Alec savait qu’il pensait en soldat, jouant le jeu instauré par son cousin comme le gentil petit élève qui entends bien les leçons qu’on lui porte. Un comble le concernant.. mais pas tant. Moins cancre qu’il n’y paraissait.

« Oh...Hm...Je dois dire que c’était sans doute bien trop d’informations pour moi. »

Et salaud, l’était-il davantage ? Ou moins qu’il n’y semblait ? Alec lui-même n’aurait su répondre à cette question. La colère, il la percevait sans qu’elle ne se peigne véritablement ni sur ces traits trop polis pour l’exprimer. Polie oui. Lisse. Unie. Quand il apparaissait rugueux, coupant, ébréché et multiple. Vulgaire, méprisant, dédaigneux, dangereux même sans doute. Ce qui passait ses pensées, Alec l’avait identifié lui-même en se plaçant sur le curseur de référence Powell. En quelques instants, il était devenu l’un des leurs. En quelques instants, il n’avait plus aucun intérêt et ne susciterait plus le sien. Impossible alors, d’en savoir plus sur elle, d’exprimer clairement ses inquiétudes, de poser les yeux sur ce qui le pesait. Alec jouait bien malgré lui le rôle qu’il exécrait tant.

« Enzo est effectivement quelqu’un de bien. » L’opposition n’avait pas besoin d’être évoquée pour qu’il ne l’entende. « J’ai du mal à l’imaginer se battre ou...comme tu le dis si élégamment... » Quoi ? Baiser ? Piqué à vif, Alec aurait été capable, quelques années plus tôt, de déballer un monceau de merde sur Ryans, juste pour faire mal et reporter la honte sur un autre. Juste pour ne pas être seul à se sentir minable ainsi. Aujourd’hui, il se tu. « ...faire... ce genre... de choses avec des femmes. » Là-dessus.. à vrai dire il ne compris pas. Quel problème ? L’imaginait-elle vraiment pur et chaste ? L’idée pourrait prêter à sourire s’il ne percevait pas un flot de mépris envers ce qu’il n’avait à aucun moment considéré comme problématique. Simplement car les termes n’étaient pas associés aux mêmes idées. Et si ça l’était – car considérer les femmes comme des mouchoirs jetables en cas de mal-être… bon. Nous parlions ressemblance entre Ryans et Rivers me semble-t-il ? – Alec ne faisait pourtant pas référence à ce type de comportement. Pour le coup, la réflexion était bien moins piquante que celle qu’Eleanor comprenait. Aucune pensée pour Tallulah ou d’autres car malgré ce qu’il en savait, Alec n’avait aucunement voulu l’enfoncer. Alors s’il comprenait sa réaction de mise à distance, à aucun moment le jeune homme ne compris ce qui la bloquait tant quant à ce terme pourtant bien anodin à ses yeux.

Bien avant qu’elle le parle, Alec avait noté la légère tension dans son dos, indiquant un départ imminent.

« Je te souhaite de ne pas atteindre le stade Powell néanmoins. Avec ce genre de langage, il serait très facile de basculer du côté de ce genre d’hommes. » L’impression de se faire rabrouer autant que remettre à sa place lui mordit les trippes. Le dédain lui était évident, d’autant plus qu’il savait quel genre de type il pouvait être. Ce genre d’hommes… constituait tout aussi bien ses pires angoisses qu’une réalité profondément navrante. Oh oui, elle avait raison, il ne lui en faudrait pas beaucoup pour basculer, l’avait déjà fait, le referais sans doute. Rien ne fait plus mal que la vérité.
Si l’envie de baisser les yeux était là, c’est le regard profondément ancré dans le sien qu’Alec demeurait, seule sa lèvre inférieure se pinçant légèrement laissait distinguer le poids de ces mots sur son âme à vif.

« Je vais devoir te laisser, hélas. » Prévisible. Prédit, même. Volontaire. La discussion était esquivée, sa dignité sacrifiée sur l’autel de la sécurité. « Tu m’as certainement donné de quoi...réfléchir. » Une seconde, son corps fut pris d’un élan, marquant l’envie de la rattraper, d’articuler ces mots : Il n’a rien à se reprocher. Mais Alec les retint, conscient qu’à ne savoir que penser de cette femme, de la famille anglais d’Enzo ou de qui que ce soit dans cette soirée, il préférait laisser planer le doute et potentiellement mettre mal Ryans sur des sujets finalement peu importants plutôt que de risquer de leur sécurité. Elle descendit de son tabouret. Il ne bougea pas.

« Je dois retourner à mes autres invités. Tâche de survivre à cette soirée. »

Un souffle cynique vint percer ses lèvres, piquant envers lui-même, le regard doux pour elle pourtant. « Toi aussi. » T’aimes pas être là. Je sais que t’aime pas être là.

Ou peut-être vois-tu ce que tu veux percevoir ?

Déjà Eleanor s’éloignait sans un regard en arrière tandis que, portant le verre à ses lèvres, il l’observait partir. Combien de femmes avait-il regardé ainsi ? Pourtant pas un instant il ne s’attardait sur son corps, l’esprit dévié par ce qui comptait réellement. Victime ou bourreau ? Alliée ou ennemie ? Pourquoi chaque rencontre ici devait-elle se résumer à ces questions devenues essentielles ? L’alcool accrocha les parois de son œsophage, brûlant de nouveau son estomac quand l’héritier Rivers se força à détendre les muscles de son dos sans qu’il ne sache véritablement à quel moment ils s’étaient crispés.

L’impression d’être une sous-merde lui fusilla les nerfs en posant les yeux sur la foule, accrochant une seconde la silhouette sombre d’Azalea. Etonnamment ici, elle était la seule avec qui il savait réellement à quoi s’en tenir. L’idée le trancha d’agacement. Ainsi dans un souffle, il se servit de nouveau, comprenant qu’il avait déjà vidé le contenu tout juste versé et posa les yeux ailleurs, loin de la foule. Dos à leurs conneries, le regard braqué sur les feuilles qui s’agitaient en silence sous le souffle de la brise. Insensibles à l’hypocrisie des hommes et aux questions laissées sans réponses. Il ne vit même pas le regard de la serveuse posé sur lui à quelques tables de là. Il ne vit rien sauf ce lent bruissement.

Et la surface en verre trouva de nouveau ses lèvres.

- Topic fini -
Revenir en haut Aller en bas
Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
Alec Kaleb Rivers
https://impero.superforum.fr/t6334-alec-kaleb-rivers
Âge personnage : 24
Hiboux postés. : 4483
Date d'inscription : 12/05/2011
Crédits : Renard ; [url=https://www.tumblr.com/ellaenys]Ellaenys[/url] & once upon a time & andtheireawoman & queenbrookdavis
Double Compte : Logan, Takuma, Sovahnn, Maxence, Jordane, Oliver
Alec Kaleb Rivers
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Page 1 sur 1
Sauter vers: