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Time to die - Fenella

 :: Londres :: Nord de Londres :: ─ Bloomsbury. :: • Hôpitaux.
Jeu 29 Juil 2021 - 13:26
Fin mai

Les mains en croix sur le haut de son front, le crâne posé sur la pierre, sa poitrine se soulevait lentement, le calme retrouvé. Depuis quelques jours, Oliver enchaînait les activités pour parer à sa nervosité. Cross-fit, muscu, course à pied, parkour, natation et à présent, urbex. Le journaliste s’était rendu à la périphérie de la ville, atteignant une bâtisse abandonnée depuis plus d’un siècle. Les jambes en feu, les bras tremblants, ses muscles demandaient grâce, épuisés par les courbatures qui lui sciaient les nerfs. Mais la tempête intérieure, elle, n’en avait pas encore eu assez. Elle demandait à s’apaiser, hurlait d’un stress évident. L’homme n’était pas mort. S’il s’était agit de n’importe qui d’autre, Oliver en aurait ressenti une certaine forme de soulagement, la culpabilité s’ancrant en lui un peu plus chaque jour. Mais celui-là n’était pas n’importe lequel, et s’il ne partait pas, non seulement les deux autres seraient morts en vain, mais lui… était foutu. Sans compter Charlie et Eydan. Storn les avait déjà menacés et la lueur de folie qui ne cessait de vibrer dans ses prunelles tremblait à présent devant les paupières fermées de celui qui avait passé la ligne rouge pour les protéger. Ramenant les bras sur ses jambes, Oliver se ratatinait comme un enfant dans sa chambre. La respiration soudainement forte, il serrait les paupières à les fendre, les mâchoires crissant l’une contre l’autre. Tout tournait un moment : ce type et la douleur fulgurante qui s’était emparée de son organisme alors que l’homme ne semblait faire que pointer un satané bout de bois face à lui, les menaces à l’encontre de son petit garçon alors qu’il n’avait même pas atteint les un ans, le fait que Charlie ait dû fuir avec lui à l’autre bout du monde, ne cessant de bouger alors même qu’Oliver savait parfaitement qu’elle ne pourrait continuer comme ça longtemps…. Et la certitude que ça ne changerait rien. Il les avait vus disparaitre. Il savait. Tout ça était vain, il n’y avait que sa mort qui les libèrerait. Alors c’était la fusillade qui revenait à son esprit, serrant sa poitrine comme si ses cotes se ramassaient sur ses poumons, créant un vortex à l’intérieur même de son corps, écrasant ses organes au passage. Et le regard de Niall, inquisiteur.

Je ne te ferais jamais totalement confiance..

Lâchant un souffle sec, Oliver se redressait, laissant une jambe s’allonger dans la poussière d’années accumulées, son talon mordant le sol, laissant une trace de plus sans qu’il n’y prête attention. La bâtisse était un ancien manoir qui avait dû être réhabilité en fonction des différentes époques car bien des styles architecturaux se distinguaient ici. Perdu au fil du temps, rendu à la commune puis abandonné, le lieu qui aurait dû être protégé pour son patrimoine n’avait pas tardé à être totalement laissé à l’abandon, sans la moindre subvention pour le maintenir en état. La ville l’avait rattrapé, entourant le bâtiment de grands murs de béton le temps que la commune sache comment s’en débarrasser ou quoi en faire. L’affaire était sans doute dans le dossier « cold case » de la mairie depuis un sacré moment car Oliver y avait fait quelques excursions lors de l’adolescence, bien des années auparavant. C’était même pour ainsi dire sa première sortie… et là où il avait embrassé quelqu’un pour la première fois. Il y avait donc une aura rassurante dans ces grands murs détruits, cet escalier double et ces grandes pièces de pierre altérée. Le regard posé sur la dernière fenêtre dont les vitraux tenaient le choc malgré les âges, les squatteurs et les pilleurs, Oliver observait les lieux sans vraiment les voir. Le corps tendu, les yeux cernés, il resta là un moment, isolé de tout, seulement à l’écoute de sa respiration parfois aléatoire et des pensées sombres qui s’enchaînaient sans véritable lien logique. Ces derniers temps, il avait maintenu ses activités, ne s’était pas isolé, n’avait rien changé à ses habitudes. Le journaliste se savait observé, évidemment suspect pour les évènements dont il était effectivement à l’origine. Pourtant, si le collègue de Niall l’avait interrogé plusieurs fois, il était rapidement arrivé au bout de ses questionnements et rien dans son comportement ou les informations qu’il lâchait plus ou moins à la dérobée ne semblait l’incriminer réellement. Une chance qu’il ait eu un lien particulier avec celui qu’il estimait être précisément l’inspecteur le plus apte à découvrir la vérité. Conflit d’intérêt. Dieu bénisse le conflit d’intérêt.

Mais en cet instant, pour être tout à fait honnête, son potentiel emprisonnement n’effleurait qu’à peine ses pensées. Une partie de lui refusait de tomber sous la violence d’une guerre qu’il n’avait pas choisi… mais l’autre souhaitait seulement que les siens soient en sécurité, voilà tout. Alors ses poings se serraient dans le vide, appréciant la solitude et le calme des lieux comme s’ils pouvaient déteindre enfin sur le tumulte intérieur qui agitait ses nerfs.

S’il était sauvé, s’il retrouvait conscience et était ramené dans le monde sorcier, Oliver et sa famille étaient foutus, il le savait parfaitement et portait seul le poids de cette évidence. Alors malgré les risques, il n’y avait rien d’étonnant au fait qu’il finisse par passer les portes de St James. Se fondant dans la masse, le journaliste avançait, le cœur battant à tout rompre contre ses cotes. Que faisait-il ? Autant le premier plan était abouti, précis, efficace ; il en avait délié les différentes failles, l’avait étudié et s’il l’avait mis en branle à une vitesse folle, celui-ci lui évoquait une certaine confiance. Mais ça ? Ça, ça n’avait rien d’une bonne idée, Oliver le savait parfaitement. Sauf qu’il s’agissait de la seule voie possible.

Tu parles. Une putain d’impasse, oui.

Son nom n’apparaissait évidemment nulle part, il avait agit avec lui comme avec l’autre type dont la vie oscillait encore entre la vie et la mort, et il se cherchait le plus transparent possible…. Mais il serait sur place, une seconde fois. Pour peu qu’on le voit une seringue à la main, ses empruntes quelque part dans la chambre, pour peu qu’il y ait le moindre doute sur la mort de Storn et il serait foutu.

Mais lorsqu’il ouvrit la porte de la chambre d’hôpital du bout du pied, le cœur en branle, l’esprit à vif, ce fut pour découvrir une femme penchée sur lui, une fiole étrange à la main…. Et l’encéphalogramme plat lui sautant aux yeux avant même qu’il ne fasse un pas à l’intérieur des lieux.

Lèvres entrouvertes, ses yeux n’avaient pas tardé à s’écarquiller de surprise et d’angoisse.

L’évidence : le type était mort.
La seconde : cette femme l’avait tué.
La dernière : c’était une sorcière.

Alors sans chercher, il fit demi-tour, le plus calmement possible, l’imaginant déjà sur ses talons.
Cette fois, l’angoisse cognait partout en lui, faisant trembler ses mains et pulser son sang.
Serait-il le prochain ? Sans doute.

Dans son dos, le service se mettait en branle, alerté par l’informatique, sans doute.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Lun 2 Aoû 2021 - 23:48
Time to Die
with Oliver
31 mai - Bloomsburry


Un repas de famille comme je n’en ai pas eu depuis des années et autant dire que cela ne m’a pas dérangé plus que cela. Ces repas d’un ennui mortel où nous devions tous être présents pour flatter l’égo de nos parents m’insupportaient au plus haut point, mais celui-ci était presque tolérable, certainement parce que c’était mon premier depuis un moment. La parole ne m’était que peu adressée, je me contentais d’être présente, de répondre aux quelques questions de mes frères et sœurs devant l’indifférence totale de mes géniteurs qui changeaient assurément de sujet à chacune de mes réponses, chassant mes propos comme de vulgaires nuisibles. Puis, c’est littéralement entre le fromage et le dessert que je compris que malgré ces années, ces derniers et surtout ma mère n’avaient pas changé le moins du monde. Ils m’apprirent ainsi que j’avais une course à faire chez les Storn, un ouvrage à leur apporter qu’Ildut leur avait demandé et j’avais été désignée. Bien entendue, la précision que je sois présentable fut ajoutée, m’indiquant clairement que ce n’était pas que pour faire coursière qu’ils me demandaient cela. Impassible face à la demande, j’ai simplement acquiescé, avant que la conversation ne change une fois de plus, non sans que les louanges sur la pureté et les origines de la famille Storn ne soient vantées. Une fois cette épreuve terminée, les parents ont quitté la table et notre joyeuse fratrie en fit de même, si ce n’est que Lorna me retint, pour que je l’accompagne parler de sa tenue pour son mariage et des différentes robes avec lesquelles elle hésitait.

Ce fut seulement une fois dans sa chambre qu’elle me mit en garde, m’expliquant ce que j’avais déjà remarqué, que l’évocation à table d’Ildut l’avait mis fort mal à l’aise.

« Nella, tu sais… méfies-toi de lui, vraiment. Tu ne le connais pas comme je le connais, comme nous le connaissons tous. Il a vraiment changé et n’est plus celui que tu as rencontré, auparavant, quand tu parcourais le monde. Il est devenu un homme dangereux et te savoir près de lui … cette idée m’effraie, pour tout te dire. »

Pour que ma sœur soit effrayée, vu la vie et le milieu dans lequel elle évoluait, il en fallait beaucoup. Autant dire que son avertissement ne serait pas pris à la légère.

« Alors explique moi ce qui te dérange chez lui, je suis toute ouïe. »

Prenant place sur son lit, je sentais que la conversation allait être longue, et elle le fut. Elle me raconta bien des choses en détails, les rumeurs qui couraient sur lui, les faits avérés, sa position face à certaines questions, face à certains sujets, qui elle le savait, me tenaient à cœur. Elle avait peur, véritablement peur et bien plus de ce qu’il pouvait m’arriver que du courroux de mes parents pour m’avoir mise en garde. Durant plus d’une heure nous avons parlé, nous avons échangé, nous nous sommes conduites comme deux sœur s’inquiétant l’une de l’autre, tout simplement mais cet échange finit par être interrompu par un bruit au-dessus de nous qui nous fit nous relever aussi sec.

Les talons claquent dans le manoir bien trop silencieux. Un pas qui pourtant se veut léger mais si menaçant à mes oreilles, ce son s’amplifie, se répercute dans mon cœur et me pèse un peu plus à chaque instant. Notre mère se dirige par ici, il est temps pour moi de filer. Quelques dernières paroles sont échangées, pour la rassurer avant tout car je n’ai pas l’intention de faire plus que ce qu’ils viennent de me demander. Les unions arrangées ne sont pas prévues pour demain, certainement pas depuis que Benjamin est de retour dans ma vie. M’approcher trop de la famille Storn ne fait pas parti de mes projets, j’ai déjà bien assez à faire avec la folie de ma propre famille et toutes ces histoires à gérer. Je souris à ma sœur, l’embrasse avant de sortir de la pièce, soufflant doucement une fois la porte fermée, ressentant la tension ambiante se rapprocher et mes poumons s’emplir d’un air infiniment plus lourd et bien moins respirable. Je file comme une ombre, évitant une confrontation de plus avec ma mère qui descend les marches pour se trouver à notre étage. J’ai déjà eu ma dose.

L’entrevue avec Ildut fut comme prévue, catastrophique. Les mises en garde de Lorna ne cessaient de tourner en boucle dans ma tête, ce dernier ne jouait pas non plus franc jeu, je le sentais et je me sentais affreusement mal à l’aise en sa présence, comme si j’étais piégée sans aucun espoir de retrouver la liberté qui fut mienne un jour. Les retrouvailles coupèrent court et j’ai préféré m’éclipser à la première occasion, j’avais eu la confirmation sur bien des points soulevés par ma sœur. Deux petites semaines passèrent suite à cette étrange journée qui ne servit qu’à me perturber d’avantage, moi qui me trouvais déjà à jongler avec toutes les pièces de ma vie et qui cherchais encore à comprendre ce qu’il s’était passé lorsque Benjamin était venu à la maison et que toutes ces choses incompréhensibles s’étaient produites. J’en venais même à me demander s’il n’était pas lié à tout cela ou s’il y avait un lien entre tous ces changements et un beau jour, la sonnerie de mon portable me tira de mes pensées.

« Bonjour, Mlle Monarvant ? Ici l’hôpital de Bloomsburry. Je vous appelle car vos coordonnées étaient dans les affaires de Monsieur Storn et il n’y avait que vous que nous pouvions contacter… »

Comment ça ? Mes coordonnées étaient avec lui ? Mon nom et mon numéro, cela faisait déjà bien trop, surtout pour quelqu’un que je n’étais pas supposée revoir. J’écoute la femme m’expliquer qu’il a été retrouvé, qu’il est dans un très mauvais état et qu’il est préférable de venir le voir le plus vite possible car son pronostic est loin d’être rassurant.

« J’arrive dès que possible. »

Je raccroche, accusant la nouvelle, sans réussir à savoir ce que je ressens. De l’inquiétude pour cette personne ? De la peur d’être contactée pour lui venir en aide et de savoir véritablement pourquoi je suis liée ainsi à lui ? Une occasion de pouvoir parler avec lui maintenant que j’en sais plus à son sujet et que certaines choses se sont confirmées ?  Si seulement j’avais su à ce moment que je m’enfonçais dans un bourbier encore plus profond que celui dans lequel j’étais déjà, peut-être y aurais-je réfléchis à deux fois avant d’agir. Je choisis de saisir l’occasion, de pouvoir parler avec lui et de mettre au clair les positions de chacun et plus particulièrement la distance qui se doit de rester entre nous, cette distance qui ne doit être franchie pour que je ne me sente pas menacée. Loin d’être folle pour autant, je décide de m’y rendre en étant préparée. Le fait qu’il soit à Bloomsburry tend à indiquer que l’incident n’est pas de nature magique, sinon il n’aurait pas été transporté là-bas, ce qui me laisse donc l’occasion de pouvoir intervenir plus facilement. Une potion ajoutée à son traitement passera bien plus inaperçue qu’à St-Mangouste…

Je monte dans mon bureau, regardant derrière les flacons, à la recherche de celui qui m’intéresse, mon cerveau se bloque en mode survie, je bouge mécaniquement, . Si je ne peux demander conseil actuellement par manque de temps, je peux toujours tempérer les choses et j’ai exactement ce qu’il me faut ici, il me suffit juste de mettre la main sur cette potion... Je continue de chercher, déplaçant les fioles les plus utilisées avant de finalement trouver celle que je cherche, une fiole finement travaillée, impossible à confondre avec une autre et qui ne contient plus qu’un fond d’une de mes potions, la Goutte du Mort-Vivant. Vu la quantité, l’effet ne sera pas éternel, mais les heures ou jours que cela me fera gagner me seront plus que nécessaires pour voir ce que je vais faire et dire à cet homme que j’avais autrefois apprécié de par sa passion mais qui aujourd’hui se trouvait être un obstacle à la vie que je souhaitais mener. Après un instant d’hésitation, j’ai saisi fermement la fiole avant de filer vers l’hôpital où était apriori Ildut.

Le trajet jusqu’à l’établissement de soin, bien que court ne fut pas pour autant paisible. Une multitude de questions se bousculent dans ma tête et une fois de plus, je me suis sentie passagère de ma propre vie. Pourquoi mes coordonnées étaient dans ses affaires, que comptait-il faire de cela ? Que sait-il d’autre sur moi et au-delà de ma propre personne, que sait-il de mon entourage ? Égoïstement, j’avoue que je pensais plus à l’enquête qu’il avait l’air de mener sur moi que sur l’état du blessé, cette préoccupation est à peine en arrière-plan, plus inquiète pour Benjamin et Alec, puis éventuellement pour moi que pour l’accident dont il a été victime.

Arrivée sur place, je me présente à l’accueil, et le chemin pour aller jusqu’à sa chambre m’est rapidement indiqué. Une fois arrivée au bon service, je pousse la porte doucement, m’assurant dans un premier temps qu’il n’y a personne d’autre que lui et moi dans la pièce, avant de prendre place sur une chaise, me mettant près de cet homme si dangereux mais qui semblait si vulnérable à présent.

Assise face à lui, je le regarde dans un premier temps en silence, écoutant simplement sa respiration, me basant sur ce souffle calme pour m’apaiser. Mes doigts jouent avec cette petite fiole sortie de mon sac, la faisant tourner au rythme du moniteur sur lequel il est branché. Je regarde les lignes se dessiner sur l’appareil, sans comprendre ce que cela signifie exactement, mais il est stable, depuis qu’il est sous morphine, ont tenus à m’assurer les soignantes. Une réponse rassurante en effet pour quelqu’un qui s’inquiète pour un proche, une inquiétude qui est donc loin d’être mienne.

« Hello toi. Tu n’es pas dans un bel état dis-moi... »

Et c’est peu dire. Le Bip Bip de l’appareil sur lequel il est branché brise le silence de la chambre, seule mélodie que j’entends pour réponse. Il est salement amoché. Je ne sais pas ce qu’il lui est arrivé mais je n’ai pas envie pour autant de le savoir. Rester dans l’ignorance est parfois préférable à la connaissance.

« Qu’allons-nous faire, Ildut ? »

Cette question, je me la pose en réalité plus que je ne m’adresse à lui. La fiole tourne toujours entre mes doigts, tandis que je réfléchis, que je pèse le pour et le contre, que je me demande si je ne ferai pas mieux de partir, de faire comme si on ne m’avait jamais contactée mais il est trop tard pour cela. A partir du moment où j’ai accepté de venir, cette option m’a été effacée. Prévenir ses proches et disparaître ? C’est envisageable. Prolonger son sommeil pour m’assurer qu’il n’en sorte pas de suite et me laisser ainsi le temps de réfléchir, de voir ce que je peux faire ? C’est une possibilité mais si je le laisse trop longtemps dans cet état, son absence finira par être remarquée et cela ne m’arrange pas non plus. Mettre fin à ses jours … était impensable. Je ne suis pas une meurtrière et aussi dérangeant soit-il je ne peux rien faire qui puisse attenter à sa vie, même s’il faut reconnaître que c’est une sacrée épine dans le pied.

Le rôle qu’on lui donne menace celui que je suis en train de me forger, menace la place que je suis en train d’acquérir petit à petit et que je ne peux me permettre de céder. Le monologue commence, je l’interroge, lui demande comment il a eu ses informations sur moi, s’il accepte de rester en dehors de ma vie, les questions s’accumulent, me mettant de plus en plus devant mes doutes, mais aussi devenant une évidence, celle qui me dit que je ne peux le laisser libre de suite, tant que je ne sais pas tout ce qu’il sait à mon sujet.

La fiole se fige dans ma main, j’ouvre le petit flacon avant de le lever. Je prends une grande inspiration avant de soutenir sa tête pour le faire boire le contenu de la verrerie. Quelques gouttes se glissent sur ses lèvres et il les ingère, calmement. Mon attention est concentrée sur sa respiration et sur la marche à suivre à présent. Savoir comment il est arrivé là exactement, comprendre ce qui l’a amené ici, ses motivations, disposer de quelques jours pour réfléchir puis prendre la décision qui …
Le souffle s’est arrêté, le Bip Bip s’est transformé en une sonorité ininterrompue et je recule d’un pas. Mes yeux s’écarquillent, mon cœur s’emballe, des sueurs froides me traversent le corps. Que se passe-t-il ? Ce son est si désagréable, si inquiétant, et surtout, il ne me dit rien qui vaille, d’autant plus que je n’entends plus sa respiration, que je ne vois plus sa poitrine se soulever difficilement, je ne le vois plus vivre, tout simplement. Je recule d’un pas, rangeant la fiole dans mon sac, m’éloignant de lui avant de réaliser qu’il y a plus de lumière derrière moi qu’à mon arrivée. Je me retourne et ne vois rien de plus qu’un dos s’éloigner de moi.

Depuis quand cette personne est là ? Qu’a-t-elle vu ou entendu ? Que sait-elle ? Je suis tétanisée, je ne bouge plus, perdue dans la multitude d’émotions que je ressens. Je suis finie, je suis perdue, je suis morte, moi aussi. Le personnel médical entre et me sort de ma léthargie, alerté par l’appareil très probablement et s’engouffre dans la chambre comme un seul homme. J’entends qu’on me demande de sortir, que quelqu’un me prend par le bras pour me faire quitter la pièce, mais je ne réalise pas ce qu’il se passe, mon cerveau refuse d’enregistrer les dernières informations, à juste titre.
Dans le couloir, laissée par une des infirmières, seule avec ma conscience, je respire beaucoup trop vite, je sens la crise de panique qui me guette, prête à me mettre à terre à chaque instant. La question de ma culpabilité est présente, est-ce moi ou simplement le hasard ? J’essaye de me convaincre que c’est la deuxième option mais delà de me convaincre moi, je dois surtout m’assurer que c’est aussi ce que pense cette personne qui s’est enfuie. Je sais ce que je dois faire pour le moment : Retrouver cet homme et savoir ce qu’il a vu ou cru comprendre.
J’ai l’impression de le voir tourner, au bout du couloir immense et je le suis, je finis par arriver à son niveau, l’attrapant par le bras.

« Vous avez un instant ? »

Le ton ne laisse pas place à la négociation, je ne sais pas d’où me vient cette force, ce côté autoritaire là où je ne ressens même plus la force dans mes jambes pour me tenir debout. Et toujours ces deux questions qui me tournent dans la tête : Qu’ai-je fait ? Qu’a-t-il vu ?  La panique me serre le cœur, j’ai envie de disparaître, non pas parce que je peux être reconnue, mais parce que je viens d’assister à une scène qui me retourne l’estomac. Mettre un terme à la vie d’un homme que je ne haïssais nullement mais que je craignais, à la vie d’un homme que j’avais appris à connaître auparavant et qui malgré tout ce qu’il a fait, ne méritait nullement de finir assassiné ainsi dans un tel état de faiblesse.

Mon regard parcourt l’endroit où nous sommes, à la recherche d’un endroit pour discuter. Une salle d’attente vide, ouverte sur le lobby, dans le passage certes mais qui portera son attention sur deux personnes qui parlent ensemble à voix basse ?

« Par ici je vous prie. »

Le ton se fait plus engageant, moins agressif. J’ai besoin qu’il accepte de me suivre, qu’il m’écoute, j’ai besoin qu’il m’entende et qu’il me laisse une chance de comprendre ce que moi-même je suis en incapacité de concevoir actuellement. J’ai besoin de savoir si je me suis réellement condamnée ou si l’espoir m’est encore permis.

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Fenella A. Monarvant
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Mer 4 Aoû 2021 - 11:14
Ça claquait à ses nerfs, dévalait dans ses veines, faisait vibrer la paroi de ses tempes : elle l’avait tué. Storn était mort, et quelqu’un d’autre s’en était débarrassé. Une sorcière… alors il s’esquivait, luttant contre la roche qui semblait constituer à présent ses jambes. S’il n’était pas venu, les choses auraient été similaires, Storn serait mort et il n’aurait pas été deux fois de suite sur place. Un simple jeu de hasard qui pouvait lui coûter cher. Une simple coïncidence qui le mettait de nouveau face à l’une de ceux qui possédaient assez de puissance pour l’écraser avant même qu’il ne comprenne la situation. Alors il s’esquivait, poussé par l’instinct de survie, disparaissant hors des radars avant même que qui que ce soit n’arrive dans la pièce. Avant même qu’elle ne semble comprendre tout à fait que l’homme était passé de vie à trépas. Pas l’habitude des machines ? De la signalétique des gens normaux, sans pouvoirs ? Il ne resterait pas là pour s’en assurer. Ainsi, sa présence passait inaperçue tandis que d’autres s’accumulaient dans la pièce où la sorcière demeurait. Assume ou disparait, mais oublie-moi.
Il ne pouvait lutter, le savait trop bien depuis que Storn le lui avait démontré et que Shanelle lui avait permis de comprendre la force surnaturelle que les créatures comme elle possédaient. Ça n’était sans doute pas tout à fait pertinent, à vrai dire, mais pourtant c’était là bien ce qui lui traversait l’esprit alors qu’il s’éloignait dans un calme parfaitement feint. Se mêler aux autres, disparaitre avant qu’il soit mêlé à quelque chose qui ne le regardait plus, voilà tout ce qui passait en boucle dans ses pensées. Fuir, comme un animal face à une menace. Fuir, la seule option viable face à un danger qui le dépassait tant pourtant. Fuir, parce qu’il ne savait pas qui était cette femme et que seule les risques qu’elle constituaient lui tapaient au crâne.

Et si elle l’éliminait ?
Et si elle le dénonçait, se servant de lui comme faire-valoir ?

Disparait, retourne dans ton monde, tu n’es pas de celui-ci. Disparait de ma vie, de ma conscience. Disparait juste, je t’en prie.

Mains une main fine et ferme se saisissait de son bras, provoquant un frisson glacial le long de sa colonne vertébrale. Et il n’avait pas besoin de se retourner pour savoir de qui il s‘agissait. Les mâchoires se serrant une seconde, il fermait les paupières avant de poser un regard sombre devant lui.

Evidemment.
Ça ne pouvait être si simple.


« Vous avez un instant ? »

Non.

Pourtant, il se retournait, les muscles de son bras se contractant comme s’il résistait à l’enlever. Comme si c’était une flamme qui l’avait léché et qu’il luttait contre son instinct de préservation. Alors sans un mot, il posait le regard sur elle. Une belle femme au visage fermé et dont la voix vibrait d’un ton qui n’acceptait aucun refus. Une femme qui avait l’habitude qu’on lui obéisse et qui savait comment obtenir ce dont elle avait besoin. Sans doute martelée par la vie ou bien issue d’une famille puissante. Ou simplement avait-elle l’habitude de faire ployer ceux qui, comme lui, ne possédaient pas de quoi contrer la magie qui coulait dans ses veines.

Un instant seulement à croiser les regards comme on croiserait le fer et elle détachait les yeux de lui pour les parcourir le long des couloirs bondés jusqu’à trouver une alcôve pour discuter.

« Par ici je vous prie. »

Mais il ne fit pas un geste. Ils étaient entourés, en public… pouvait-elle réellement agir ici, au milieu de tous ? Pouvait-elle figer le temps ou tordre les esprits ? Pouvait-elle agir à sa guise ? Les limites de la magie lui étaient si violemment inconnues qu’elles cognaient à son esprit comme des lames tranchant ses pensées à vif.
Son poignet fit un moulinet, passant par-dessus l’avant bras de la femme, la tirant vers lui d’un mouvement ferme sans être brusque.

« Pourquoi ? » Le regard droit, il ne cillait pas, tentant de trouver dans le masque qu’elle portait les raisons de ces circonstances. « Quel intérêt j’aurais à vous suivre ? »  

Doucement, sans une hésitation, il la lâchait. « Je m’en vais. » Un ton inflexible passait ses lèvres et, déjà, il se détournait et reprenait sa marche.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Mer 4 Aoû 2021 - 21:56
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31 mai - Bloomsburry

Je ne me sens pas bien, la tension est présente, bien trop présente et cet homme ne me rassure nullement car il y a beaucoup trop d’inconnues autour de lui. Je n’arrive pas à réfléchir, à être rationnelle, à savoir ce que je dois faire, à prendre la meilleure décision, à faire ce qui s’impose. Tout ce que je souhaite, c’est parler à cette personne, c’est savoir qui elle est, si elle connaissait Ildut ou non et si oui, ce qu’elle venait faire ici.

Il prit l’ascendant sur ma prise, m’amenant à lui d’un pas, me regardant droit dans les yeux sans dévier le regard. Cet homme n’était pas malléable et n’allait pas être facile à cerner je le sentais, mais le temps m’était compté, j’allais devoir trouver une solution, et vite.

« Quel intérêt j’aurais à vous suivre ? »  

Aucun, clairement, mais ce n’est pas la réponse qu’il va avoir, puisque je ne suis pas prête à avouer que la seule personne qui a un intérêt dans cet échange n’est autre que moi. Il me lâche simplement, m’annonçant également qu’il partait et c’est ce qu’il fit, sans plus de cérémonie. Mais je ne peux le laisser partir ainsi, je ne peux pas laisser cette personne filer ainsi dans la nature sans en savoir plus sur lui, sans savoir qui il est exactement.

J’avance jusqu’à lui couper la route cette fois, levant les mains devant moi. En signe de paix, je lui montre que je ne cherche qu’une chose, parler, c’est tout, et j’espère qu’il le comprendra et qu’au delà de la compréhension, qu’il y consente.

« Très bien, vous ne voulez pas aller à l’écart, je comprends. On peut rester à parler ici si vous préférez, ou ailleurs peu m’importe. Je souhaite juste savoir qui était cet homme pour vous. »

Parce que de ce que l’infirmière m’a dit je suis la seule personne qu’ils pouvaient contacter, donc que faisait-il là ? Était-ce une simple erreur de chambre ou la visite était délibérée, dans ce cas, est-il un de ses amis, un de ses proches ou une personne avec un compte à régler ?

« Ou même si vous savez ce qu’il lui est arrivé ? »

Question bien trop évasive avec trop de possibilités, ce qu’il lui est arrivé à l’instant et donc le fait que je l’ai très certainement tué ? Ce qui l’a amené à finir ici, dans un hôpital nullement sorcier ? Lui qui ne fréquentait que peu le monde des non-magiciens, je ne comprends pas ce qu’il s’est passé, ce qui l’a conduit ici et surtout dans cet état. Cet homme n’en sait peut-être pas plus que ça en réalité, mais j’ai besoin de me raccrocher à quelque chose, à une idée et celle que j’ai actuellement c’est que sa visite n’est pas que le fruit du hasard, sinon pourquoi filer en douce ainsi et ne pas me mettre au pied du mur, s’il m’a vu avec la fiole ?

Je croise les bras devant moi, pour cacher les tremblements de mes mains, mon regard balaye le couloir avec appréhension, observant l’agitation au loin dans la chambre d’Ildut, le passage autour de nous, mais j’avais besoin de savoir, d’avoir des réponses, de comprendre ce qu’il se passait autour de moi, tout simplement. Le personnel soignant n’est pas encore sorti de la chambre, cela ne saurait tarder je pense, alors j’ai besoin qu’il m’explique la raison de sa présence et comment il a appris pour l’état de ce dernier, si bien entendu, tout ceci n’est pas une coïncidence.

« S’il vous plaît, j’ai besoin que vous m’éclairiez, j’en ai vraiment besoin. »

S’il fallait que je continue de le suivre et de lui barrer la route un millier de fois, je le ferais, si je devais me mettre à genoux pour avoir les réponses, je le ferais aussi. La situation dans laquelle je venais de me mettre par accident ne me permettait pas de faire la fine bouche, j’avais besoin de trouver une solution, de trouver un plan d’action et le mutisme de cet homme n’allait en rien m’aider. Là où certains de mes proches n’auraient eu aucune hésitation à se servir de la magie pour obtenir des réponses, je me refusais à cette possibilité, pour le moment du moins. Je voulais croire qu’il était possible d’obtenir des réponses convenablement, sans user de la force ou de la magie, qu’il était possible de trouver des solutions sans perdre le peu d’humanité qu’il me restait.

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Fenella A. Monarvant
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Ven 6 Aoû 2021 - 14:58
Son cœur tambourinait, s’écrasant sur ses cotes comme une cascade dont les flots impacteraient les rochers : Vif, erratique, brusque et nerveux. Pourtant l’homme ne cillait pas, faisant face à celle qu’il savait bien plus puissante que lui. C’était étrange, de faire face à ces femmes si fines, à l’opposé de la masse qu’il pouvait représenter, tout en sachant qu’il était en danger.  Pas le moindre doute en lui pourtant : elle pourrait le tuer comme elle avait ôté la vie de Storn. Pourtant, il n’y avait pas dans son regard l’air vif du prédateur qu’il lisait chez Shannelle. Pour autant, son attitude l’amenait à comprendre sans mal qu’elle n’était pas femme qu’il fallait sous-estimer. Il savait, se doutait, avait déjà trop été confronté au monde magique pour douter de ses capacités. Un instant, Oliver songeait à appeler du renfort, à contacter Ruben, lui demander de l’aide… et puis l’idée s’envolait, conscient que, qu’importe le nombre qu’ils puissent être, elle aurait toujours le dessus sur eux. Alors il la lâchait simplement, ne cherchant nullement à se montrer violent, seulement inflexible, et se détournait. Pourtant, il ne fallu pas longtemps pour qu’elle le rattrape et lui barre de nouveau la route, les mains en avant dans un signe d’apaisement… qui ne l’empêchait pas de se tendre, posant sur elle un regard qui semblait vouloir dire « quoi encore ? ».

« Très bien, vous ne voulez pas aller à l’écart, je comprends. On peut rester à parler ici si vous préférez, ou ailleurs peu m’importe. Je souhaite juste savoir qui était cet homme pour vous. »

Le type qui voulait me faire chanter. Et qui m’apprenait à quel point vous pouvez jouer de vos pouvoirs pour nous asservir.

« Ou même si vous savez ce qu’il lui est arrivé ? »

Ouais. J’ai lancé la machine de sa mort, et tu l’as achevé. On est tous les deux coupables ici.

Mais évidemment, il ne lui dirait pas, certainement pas ici, en plein milieu d’un couloir bondé alors que les médecins devaient encore tenter de relancer son cœur. Lui dirait-il, tout court, d’ailleurs ? Sans doute pas. Pourquoi mettre une cible droit sur son front alors même qu’il n’avait fait aucun geste direct à l’encontre d’Ildut ? Il était clair que si elle ne répondait pas lorsqu’il lui demandait ce qu’il pourrait en retirer, c’était seulement parce qu’elle ne trouvait aucune réponse cohérente… car il n’y en avait pas.

« S’il vous plaît, j’ai besoin que vous m’éclairiez, j’en ai vraiment besoin. »

Alors elle passait aux suppliques.. or ça, il ne s’y attendait pas. Etait-ce l’expression réelle de sa panique actuelle, ou tentait-elle seulement de le faire plier à coup de chantage émotionnel ? Le regard droit, il la fixait un instant sans mot dire, détournant finalement un instant son regard de la sorcière pour le poser en arrière, au loin. Les flux entraient toujours dans la pièce, mais personne n’en sortait. Pourtant ça serait elle qu’ils chercheraient dès lors que toute tentative pour le sauver serait avortée…. Et il n’avait absolument aucune envie d’être là quand ça arriverait.

Alors il s’approchait d’elle de nouveau, lui glissant à voix basse :

« Vous avez surtout besoin de rester là-bas, de jouer l’inquiétude, et d’éviter de fuir d’un air suspect. Disons que je n’ai rien vu… »

Ce type l’avait mis à terre de trop nombreuses fois déjà, il s’adressait à chacun avec ce fond de menace latente, cette colère bouillant quelque part au creux de son âme qui ne demandait qu’à s’exprimer. Et ce feu de l’enfer, cette folie  qu’il savait meurtrière sans qu’on ait besoin de le lui dire… eh bien, ils se voyaient dans ses prunelles, comme une évidence. Comme s’il avait fait face à Hannibal Lecteur ou à n’importe quelle autre figure de ce type. Ce genre d’Hommes avait forcément de nombreux ennemis. Ou seulement des gens inquiets  des risques qu’ils pouvaient prendre s’il leur tournait autour. Sans doute n’étaient-ils que deux de ceux-là, auquel cas, ils n’avaient aucune raison de se tirer dans les pates. Mais comment savoir ?

« … et que je n’étais pas là. »

Un coup de poker.

« Auquel cas, on peut se voir après demain, au St. Jame’s Park, à 14h, sur le pont. »

Un sacré putain de coup de poker.

Le regard droit vers le sien, il sondait chacune de ses réactions, conscient que chaque minute comptait. Va là-bas, joue ton rôle, ne m’implique pas dans ce bordel, et on pourra parler.
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Oliver 'Callum' Nox
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Oliver 'Callum' Nox
Ven 6 Aoû 2021 - 22:46
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Submergée par le stress, bien qu’à ce niveau cela s’apparente plus à de l’angoisse qu’autre chose, mes pensées sont loin d’être rationnelles, mes décisions deviennent aléatoires, la logique s’éloigne de moi et je réagis à l’instinct, uniquement à l’instinct, rien de plus.

Mes questions restent sans réponse, je commence à vriller, je ne vois pas d’issue, la panique me prend à la gorge et durcie mes poumons, chaque inspiration est douloureuse, si seulement je n’avais pas pris ce satané coup de fil, si seulement j’étais restée bien tranquillement chez moi sans me mêler à cela, j’aurais été loin de tout ce tumulte et de cette rencontre déplaisante pour mon avenir. Car je ne sais pas s’il s’en rend compte, mais il a littéralement ma vie entre ses mains. Parce que plus le temps passe et plus je suis sûre et certaine qu’il a vu, et qu’il en sait plus que ce qu’il veut me faire croire à travers ce silence.

« Vous avez surtout besoin de rester là-bas, de jouer l’inquiétude, et d’éviter de fuir d’un air suspect. Disons que je n’ai rien vu… »

Alors il a vu. Alors il sait, il me le confirme par cette négation, il m’assène un violent coup mais dissipe aussi une part de mes doutes. Il sait. Il m’a bel et bien vue, donc il est resté assez longtemps pour avoir assisté à bien plus de choses que ce qu’il n’aurait dû, mais au-delà de la vision, qu’a-t-il entendu exactement ?
Quant à ses recommandations, inutile de préciser des évidences, mais dans mon état actuel, cela me conforte sur la marche à suivre, même si le fait de jouer l’inquiétude ne sera nullement une épreuve vue que c’est réellement ce que je ressens, mais pas pour la raison attendue.

« … et que je n’étais pas là. »

Je tique, mes lèvres se pincent, je réfléchis ou du moins, je le tente. Il doit y avoir une raison, une logique à tout cela, s’il cherche à cacher le fait qu’il était là, c’est qu’il veut se protéger, mais d’un côté, il n’y a pas de plan d'action à avoir, qui voudrait être mêlé à un homicide ? Personne. Mais le fait qu’il reste, à me parler, qu’il ne me dénonce pas ouvertement montre qu’il y a bien quelque chose et qu’il a l’air d’en savoir un peu trop … Du moins, c'est ce que la dernière once de combativité en moi me souffle, pour que ma chute soit moins dure, pour qu'au fond, je me raccroche à l'espoir que je ne suis pas seule...

« Auquel cas, on peut se voir après demain, au St. Jame’s Park, à 14h, sur le pont. »

Un rire nerveux m’échappe et la réponse désapprobatrice fuse dans cette date est inadéquate au premier abord.

« Pourquoi pas dans un mois aussi ? »

Je passe nerveusement ma main dans mes cheveux.

« Ce soir, éventuellement demain, mais certainement pas dans deux jours. D’autant plus que sérieusement, quelle est la garantie que j’ai de bel et bien vous y voir ? Je dois juste vous faire confiance ? »

Chose impossible en l’état actuel des choses mais ai-je réellement le choix ? Je ne suis pas sûre, je ne suis pas en position de force de toute façon mais je ne sais pas quoi faire, accepter cette proposition, faire confiance à cet inconnu qui pourra me la faire à l’envers et me condamner si facilement. Pourquoi se garder deux jours avant des explications, pour trouver des renforts ? D’un autre côté, 14h dans un endroit aussi fréquenté, c’est la garantie d’être en sécurité, du moins tant que la rencontre se fait dans cet espace mais …

Je vois une première personne sortir de la chambre d’Ildut et partir à l’opposé de là où nous sommes. Je serre les dents, je n’ai plus le tesmps de penser, de réfléchir, plus de négociation possibles, je ne vois sur le coup pas de possibilité de faire autre chose. Résignée, battue, j’efface rageusement une larme qui commence à perler sur ma joue.

« Entendu. De toute façon je n’ai pas le choix. Je… je compte sur vous. »

Je le regarde, une dernière fois, gravant son visage autant que ma mémoire tourmentée va me le permettre avant de faire un pas de côté, cessant de lui barrer la route. Je fais quelques pas vers un endroit où m'asseoir, puis je finis par m’écrouler sur une chaise dans le couloir, prenant ma tête entre mes mains dans un premier temps, laissant les larmes couler, le visage caché par ma chevelure que je finis par empoigner fermement. Ce n’est pas possible. Ce n’est pas la réalité. Je suis dans un cauchemar, en plein cauchemar, il n’y a pas d’autre possibilité, il n’y a pas d’autre vérité acceptable. Ce n’est pas réel.

« Mlle Monarvant ? »

Quelqu’un me parle ? La voix est douce, trop douce. Je ne veux pas en entendre plus. Je ne veux pas l’entendre. Mon nom est répété, j’essuie mes yeux, chasse les larmes de mon visage et je finis par relever la tête pour entendre ce que je ne peux encaisser.

« Mlle, M. Storn n’a pas survécu. »

Je l’ai tué. Je suis une meurtrière. Je ne vaux pas mieux que cette famille bancale et instable qui m’entoure. Je suis peut-être même la pire de tous.

~~~~

St Jame’s Park

Les traits tirés, les cernes sous mes yeux que je n’ai pas réussi à masquer montrent que le sommeil n’est pas venu me rendre visite depuis cette journée. J’attends, étant arrivée en avance à ce rendez-vous auquel je ne crois pas. Dans d’autres circonstances, j’aurais dit que c’est une belle journée qui se déroule sous nos yeux. Le soleil est au rendez-vous, mes yeux, auparavant masqués par les lunettes de soleil sont à présent à la merci des rayons de l’astre solaire. Les lunettes trouvent leur place sur ma tête, afin que l’inconnu de l’hôpital puisse me reconnaître plus facilement s’il se décide à venir.

Mais je ne suis sûre de rien. Je ne sais pas ce qu’il a décidé de faire, je ne sais pas s’il va venir, si ce n’était qu’un moyen de fuir. Depuis ce sombre évènement, je ne cesse de penser à cette personne, à qui elle est, ce qu’elle faisait là-bas, car ces questions sont toujours sans réponses. Tout comme il n’en sait pas plus sur moi, mais à l’inverse de lui, j’ai été réellement exposée, j’ai été sous les lumières quand lui a réussi à garder une place dans l’ombre. Depuis cet évènement, je ne suis pas sortie de chez moi, mon téléphone est resté coupé, mes parents n’ont pas encore appris la nouvelle, les Sang-Purs ne le savent pas, ou du moins si l’information est arrivée jusqu’à eux, ce n’est pas de mon fait.

Je regarde ma montre. L’heure tourne, mais je suis toujours seule. Les bras croisés, je commence à faire les cent pas. Acte totalement inutile mais qui m’occupe les jambes, à défaut de m’occuper l’esprit. Depuis cette journée, je suis restée seule, je suis au bord de l’implosion. Je sors mon portable, j’envoie un sms à Benjamin, avant de ranger l’appareil non magique. Je ne cesse de me passer dans la tête ce qu’il s’est passée, s’il n’y avait pas une meilleure solution au final. La réponse est oui, assurément oui, il y avait forcément une option qui n’aurait pas menée à la mort d’Ildut, mais comment aurais-je pu deviner que le mélange de cette potion et du traitement qu’il avait reçu allait arrêter définitivement son cœur ? La coïncidence était somme toute trop grosse pour que j’arrive à penser que je n’étais pas responsable de cet acte, mais tous les éléments tendaient dans la même direction. Il n’y avait qu’une fautive dans cette histoire, moi, mais je n'étais pas prête pour en payer les conséquences.

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Fenella A. Monarvant
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Sam 7 Aoû 2021 - 13:12
« Pourquoi pas dans un mois aussi ? »

Oliver esquissait un petit sourire amusé face à l’agacement de la femme. Oh oui, cette femme avait l’habitude qu’on fasse ce qu’elle souhaitait, d’obtenir ce qu’elle désirait. Et si ça n’était pas le cas, elle savait être inflexible pour faire plier les autres. Pour autant, cette fois, c’était lui qui gardait un regard droit, induisant sans mot dire qu’elle n’avait actuellement pas d’arguments pour induire une quelconque reddition. Non, il n’avait aucun intérêt à plier, bien loin de là, sa présence à ce rendez-vous n’avait rien d’assurée.

« Ce soir, éventuellement demain, mais certainement pas dans deux jours. D’autant plus que sérieusement, quelle est la garantie que j’ai de bel et bien vous y voir ? Je dois juste vous faire confiance ? »

Pourquoi ? Parce qu’il avait besoin de s’assurer de ce qu’elle avait pu dire autant que d’avoir un minimum de cartes pour comprendre cette situation. Parce qu’il espérait que la raison de la mort de Storn serait officielle d’ici là et qu’il pourrait ainsi se faire oublier. Pour être honnête, Oliver aurait clairement préféré l’option « pourquoi pas dans un mois ? », mais il se doutait qu’à jouer ainsi la sécurité, il n’obtiendrait que de la colère et un refus catégorique de la jeune femme. Or son but n’était pas de la braquer, mais de sauver sa peau.

« J’y serais dans deux jours. Et vous devrez faire sans garantie. »

Le ton était neutre, presque amical, étrangement doux, comme pour faire passer la pilule de son inflexibilité. Il ne s’en excusait pas pour autant, affirmait sa position sans  pour autant se faire tranchant. C’était ainsi, il ne faiblirait pas et il lui faudrait faire avec. Pour l’heure, la position était équilibrée, après tout, rien ne lui disait qu’il n’était pas un sorcier aussi non ? Soutenant son regard, il percevait l’agitation en arrière alors qu’elle-même détournait le regard pour revenir le poser sur lui. L’angoisse dans ses yeux, il la lisait, incapable de dire si le masque de neutralité qu’il pensait arborer à ton tour faisait son œuvre.

« Entendu. De toute façon je n’ai pas le choix. Je… je compte sur vous. »
« Parfait. »

Et puis, après un instant : « Bon courage. », et il se détournait, le cœur battait à tout rompre, l’esprit autant que les sens braqués tout entiers vers ce qui se passait derrière lui et dont il s’éloignait sans un mot, disparaissant dans la foule.

« Mlle Monarvant ? »

Monarvant. La suite, il ne l’avait pas entendue mais au ton qui était employé, Oliver pouvait se douter de l’issue présente ou future de ce qu’elle lui avait fait ingérer : l’homme était mort. Et si ça n’était pas tout de suite, ça ne tarderait pas. Plongeant les mains dans ses poches, il en manquait les tremblements légers qui venaient de s’y déclencher. Tant que les sorciers n’étaient pas au courant, son fils et Charlie serait saufs, c’était là tout ce qui comptait. C’était tout ce qui devrait compter.

Mâchoires serrées, Oliver disparaissait de l’hôpital, partagé entre soulagement, angoisse et culpabilité.

Oh, comme ça avait tourné depuis, l’empêchant encore de dormir alors même qu’il se laissait happer si souvent depuis la décision prise et la machine lancée. Alors comme toujours, Oliver se plongeait dans son boulot. Actif sur les réseaux sans l’être, il centrait sur les activités annexes, bossait, exposait des créations, et s’isolait par moment. Volontairement, il évitait de contacter Charlie, l’excluant volontairement de la situation pour éviter de partager des informations par des moyens qui pourraient être sur écoute. Et surtout… surtout, il faisait jouer son réseau. Depuis le début, Oliver surveillait les différents blessés de la fusillade, heureux d’avoir déjà agit ainsi par le passé, des années auparavant, de sorte à ce que ce comportement ne soit pas particulièrement étonnant. A son ordinateur, l’homme travaillait, l’esprit parti droit vers la Monarvant. Bien sûr, il avait cherché, mais certainement pas sur son réseau, conscient qu’il n’avait pas spécialement envie d’être relié à cette femme, surtout s’il la voyait le lendemain. Rien, ou du moins pas assez. En revanche, c’était l’hôpital qui avait répondu à certaines interrogations. D’une cabine, il avait eu l’accueil qui lui avait annoncé ‘oh je ne sais pas, je vais me renseigner, ce doit être sa compagne qui est à son chevet’. Interprétation, déduction ou réalité ? Sans doute l’une des premières options, poussée par les habitudes et les convenances. Mais s’il y avait bien une information qui cognait à son crâne, c’était celle qui avait suivi l’autopsie.

Alors pourquoi y aller ? Pourquoi ne pas simplement s’esquiver et disparaitre, être l’ombre qui se fond dans les ténèbres, qu’on oublie, tout simplement ? Pourquoi ne simplement… pas exister ? Elle était à la fois une solution pour lui, la femme qui avait fait ce qu’il n’était pas sûr d’avoir le courage de réaliser… mais aussi une épine dans son pied. Pourquoi se rencontreraient-ils ? Lui et celle qui était auprès de Storn lorsqu’il était mort... ?
Lâchant un soupir, il enregistrait son travail, faisait rouler ses muscles fatigués et se redressait. Pas de sport aujourd’hui, ou du moins pas avant la fin d’après midi, il lui fallait rattraper son retard, et pourtant, il lui semblait être courbaturé de partout. Entraînements précédents, la fatigue et la nervosité le poussant à aller trop loin ? Ou seulement les marques d’un potentiel épuisement plus profond ? En rejoignant l’un des parcs les plus iconiques de Londres, Oliver s’interrogeait, ne cessant de se dire qu’il faisait une erreur en venant au rendez-vous. Pourtant, il était bien là, à couvert des arbres à regarder sans y sembler la jeune femme rejoindre le point de rendez-vous et s’accouder sur la rambarde du pont de bois. Quelques temps plus tard, il rejoignait un banc sur lequel il s’asseyait régulièrement, prenant quelques photos au passage, comme s’il ne s’agissait pas là d’autre chose que d’une habitude qu’il avait réellement. Combien de photos avait-il de ces lieux à différentes dates ? Un sacré paquet. C’était d’ailleurs ici, non loin, qu’il avait croisé Shanelle pour la première fois, à la tombée de la nuit. Capturant une photo de la Monarvant, son visage tiré, ses traits fins et fatigués doucement éclairés par la lumière chaude du soleil de début d’après midi, quelques ombres venant voleter sur sa peau pâle soulignant l’intensité et la profondeur de sone expression. Belle photo. Il faudrait sans doute s’en débarrasser, mais belle photo. Voilà alors tout ce qu’elle semblait être : une prise de vue comme il en avait pris tant d’autres sur ce pont, saisissant la beauté de l’instant, capturant bien des visages au fil des jours. Baissant son appareil, il croisait son regard et celle-ci se figeait. Bientôt, elle le rejoindrait, il le savait.

Immobile, Oliver lui rendit son regard, esquissant un petit sourire comme il l’aurait fait pour n’importe qui et sans bouger, reporta son attention sur autre chose.


optionnel:
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Oliver 'Callum' Nox
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Sam 7 Aoû 2021 - 22:40
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Deux journées passées à me cacher de moi-même et des autres, à me cacher de mon acte, à ne pas oser en parler à Benjamin, à éviter à tout prix Maxence pour ne pas être mise dos au mur et m’effondrer, deux journées chaotiques où j’avais tout fait pour gagner le plus de temps, jusqu’à cette rencontre qui allait débloquer les choses, du moins je l’espérais.

Suite au décès d’Ildut, étant la seule personne connue et liée à lui à cause de ces foutues coordonnées qu’il avait sur lui, j’étais chargée de contacter sa famille car ils n’avaient pas de numéro de téléphone connu. En même temps, comment expliquer que les téléphones n’étaient pas ce qui était le plus apprécié de ce côté des Sang-Purs. 48h c’est déjà bien trop long pour la morgue, il va falloir que je finisse par mettre sa famille au courant et par la même occasion, la mienne également. Qu’allaient-ils penser ? Allaient-ils me pointer du doigt et me soupçonner ? Probablement pas, je suis bien trop insignifiante et inutile à leurs yeux, alors comment aurais-je pu tuer un tel homme ? Cette idée ne leur viendra très certainement jamais à l’esprit, la question et leur objectif premier sera surtout de retrouver les coupables de son état initial, ces personnes qui l’ont mené sur son lit d’hôpital qui grâce à mon soutien involontaire s’était transformé en son lit de mort.

Les rayons du soleil ne suffisent pas à réchauffer mon corps et mon être qui sont aussi froids que le corps du défunt, si ce n’est plus. Je me demande comment je me suis débrouillée pour en arriver là, ce qui a fait que je ne cesse de prendre des décisions qui me mènent sur une route dangereuse, une route jalonnée par les drames, les secrets et la mort. Je n’arrivais déjà que peu à me remettre de ce qu’il s’était passé il y a quelques semaines, lorsque Benjamin était venu à la maison et que j’avais été la cible d’un fantôme, c’est du moins la conclusion que nous en avons tiré tous les deux, alors comment réussir à surmonter cela, maintenant ?

J’envoie un message à Benjamin pour lui demander s’il est possible de se voir, ayant besoin de lui parler de tout ceci, d’Ildut, de ma famille, de tout ce que j’ai sur le cœur mais comment va-t-il le prendre ? Acceptera-t-il de fréquenter une personne aussi instable que moi ? Aussi différente de celle qu’il a connu ? De m'écouter, d'être présent, moi qui ressens au fil des jours de plus en plus ce besoin d'être avec lui, cette envie de le retrouver alors que mes actes nous éloignent au final ? Il fait cependant partie de ces personnes qui me retiennent ici et qui m'ont empêchées de me volatiliser après le drame d'avant hier. Car sans lui, sans Alec, Maxence ou même ma soeur que je commence petit à petit à retrouver entre autre, je serais partie dans la nuit, loin de toute cette folie de la Capitale et de ses environs.

Je regarde les gens qui passent, qui se promènent, qui sont seuls, par deux ou petits groupes. Toutes ces personnes aux histoires variées, qui portent des blessures, des rêves et des espoirs. Certaines doivent savoir ce qu’elles veulent, leur vie est toute tracée, d’autres, comme moi se cherchent, c’est une certitude, je ne peux être la seule dans ce cas de figure… Enfin, quand je pense à cette situation, je ne parle pas d’un meurtre par une potion somnifère bien entendu…

Un reflet attire mon attention, dans mon champ de vision, je vois un appareil photo qui se baisse. Je me fige, ayant l’impression au loin de reconnaître la personne, mais je me trompe peut-être. Je me redresse, décidant de m'approcher, partagée entre le soulagement et l’appréhension. Soulagée de le savoir là, tendue de ne savoir où cet échange va me mener, si c'est bel et bien l'homme que j'attends, bien entendu. Je quitte le pont pour aller à sa rencontre, chaque pas qui me rapproche de lui me permet de mieux voir son visage, c’est forcément lui. Son visage est gravé dans mon esprit depuis cette journée, le manque de sommeil ne m’a pas effacé la mémoire, tant je devais m’accrocher à son souvenir.

Je finis par arriver à sa hauteur, ne sachant comment le saluer, lui dont j’ignorais tout, à commencer par son nom, quand il me parla avec tranquillité d’une photo. Il termine en me montrant son appareil et je serre les dents, m’installant au bout du banc, sans le regarder plus pour l'instant. Il a bien choisi son heure et son lieu. La fréquentation du parc m’empêche de faire exploser son appareil photo pour lui faire comprendre ce que j’en pense, de sa photo et de ce qui s’en dégage selon lui. Comme s’il n’avait que ça à faire. La fatigue me rend irritable, surtout quand je me sens en position de faiblesse. Je ne réagis pas aux propos du photographe, mais je garde à l’esprit qu’il commence déjà à avoir trop de cordes à son arc.

«Vous étiez sa compagne ? »

Je redescends les lunettes devant mes yeux, n’ayant plus besoin de conserver mon visage découvert. Cela me permet aussi de lever les yeux au ciel avec plus de liberté, tant cette question m’agace.

« Non. Je ne ressemble pas trop à une veuve je pense. C’était une connaissance de ma jeunesse. »

C’est tout. C’est tout ce qu’il a le droit de savoir pour le moment. C’est tout ce que je consens à lui dire, mais je ne vais pas être muette pour autant.

« L’hôpital n’était en capacité de contacter personne d’autre à part moi. Comment avez-vous su qu’il était là ? Qui était-il pour vous ? »

Pourquoi attendre deux jours avant de se voir, pourquoi me prendre en photo, pourquoi laisser passer autant de temps ? Pourquoi me souhaiter bon courage ce jour-là, comme une sorte de soutien moral ? Pourquoi prendre le risque de finalement revenir ici alors que je pourrais très bien être venue accompagnée cette fois ci ? Tout comme je ne sais rien sur lui, il n’en sait pas plus sur moi, du moins, c’est ce que je choisis de croire. La vie est pleine de surprises déplaisantes, comme le fait que je me retrouve à présent liée à un homme que je cherchais à éloigner de ma vie à tout prix.

Je croise les chevilles, pianote sur mon sac posé sur mes cuisses et je tourne la tête dans sa direction. Je ne suis pas prête de lui faire confiance, tout comme lui doit certainement marcher sur des œufs, ne sachant si ce que je dis est ou non la vérité, alors sans trop en dire, je continue de lui parler, un peu, mais pas trop.

« Il ne faisait pas partie des personnes que je portais particulièrement dans mon cœur. Pour autant, je ne souhaitais pas sa mort »

Je cherchais juste ce jour-là à gagner du temps, à gagner des jours avant de prendre une décision, je ne voulais en aucun cas le condamner et le réduire au silence éternel, à supposer que son fantôme ne se décide pas à me hanter. Difficile d’être sûre de quelque chose en ces temps…

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Fenella A. Monarvant
Jeu 12 Aoû 2021 - 10:21
Sa colère, le photographe la sentait irradier d’elle tandis qu’elle se tendait comme une arbalète, prête à décocher son carreau. A quel point vivait-elle dans un monde étranger au sien pour ne pas imaginer une seconde qu’il agissait en les protégeant tous deux et qu’il y avait un certain danger à discuter ouvertement de cet homme ? Apparemment, c’était en effet le cas. L’observant en silence, le journaliste s’interrogeait sur ce qui faisait leur quotidien, sur les épreuves qu’ils traversaient, leur positions sur les non magiciens, le mépris qu’il lisait dans leur façon de se comporter, comme si tout leur était dû et que chaque part de ce monde leur appartenait. Cette attitude, il l’avait déjà vue chez les gérants d’entreprise, les grands qu’il savait face à leurs méfaits et qu’il mettait à mal par ses recherches… mais qui n’auraient cédé pour rien au monde. Ceux-là, il en avait fait plié plus d’un pourtant, à coup de vérité, de pragmatisme et d’une certaine dose de culot.

Elle levait ostensiblement les yeux au ciel à sa question tandis qu’il esquissait un petit sourire à sa réponse. « Non. Je ne ressemble pas trop à une veuve je pense. C’était une connaissance de ma jeunesse. » Parce qu’il y a un cahier des charges pour ressembler au schéma de la veuve, c’est bien connu. Oliver haussait des épaules un instant.

« C’est seulement ce qu’ils disaient à l’hôpital. » Pas besoin de prendre la mouche.

Bien sûr, le journaliste entendait bien le sous-texte : elle ne consentirait pas à en dire plus, et certainement pas à s’engager dans de telles précisions. Même si elle était en effet son épouse ou reliée à lui émotionnellement, sans doute ne le lui dirait-elle pas et il en avait conscience.

« L’hôpital n’était en capacité de contacter personne d’autre à part moi. Comment avez-vous su qu’il était là ? Qui était-il pour vous ? »

Ah, le voilà donc, le cortège des questions qui, à son tour, risquaient de l’incriminer. Pour l’instant, il n’était qu’un inconnu… Mais il savait qu’un faux pas et il était foutu. Sauf qu’il ne pouvait pas la laisser sans la moindre bille, auquel cas elle risquait de devenir une ennemie. De se servir de lui pour éloigner ses propres fautes.

Non, ils n’étaient pas prêts de se faire confiance, c’était certain. Chacun savait ce qu’il avait à perdre et l’autre ne se présentait pas forcément sous ses meilleurs auspices. Tendus, de par leurs situations respectives, ils se jaugeaient, marchaient sur des œufs, hésitaient sur la conduite à suivre, sur les informations à lâcher, s’interrogeaient sur ce que l’autre pouvait en faire. Le genre de situations auxquelles Oliver était particulièrement habitué du fait de son métier. Sauf qu’en règle générale, ça n’impliquait ni son enfant, ni un meurtre auquel il était impliqué…
La femme croisait les chevilles, de sa posture altière de femme respectable, le regard ailleurs un instant avant de le tourner dans sa direction. En silence, la laissant continuer, Oliver le soutenait, y cherchant honnêteté autant que mensonge.

« Il ne faisait pas partie des personnes que je portais particulièrement dans mon cœur. Pour autant, je ne souhaitais pas sa mort »

Etait-ce la vérité ? Ou préférait-elle cette version afin de limiter les dégâts si jamais elle était incriminée de quelque façon que ce fut ? Ou bien seulement cherchait-elle à préserver sa réputation, à se rassurer avec une version plus acceptable pour elle-même autant que pour les autres ? Il n’en savait rien, c’était vrai, mais la réaction qu’il avait vu là-bas, c’était une réaction de peur, de panique même. Maitrisée autant que faire se peut… mais sans doute aurait-elle pu faire quelque chose contre cet homme qui l’avait vue… Alors peut-être était-elle sincère. Peut-être ne voulait-elle pas le tuer et se retrouvait-elle à craindre qu’il puisse dénoncer un acte qu’elle jugeait autrement plus durement qu’il le faisait lui-même. Un instant, il soutenait son regard, s’apaisant doucement, comme s’ils partageaient quelque chose, à travers la mort d’un être qu’ils… « ne portaient pas particulièrement dans leur cœur ». Qu’est-ce que cela voulait dire, au juste ? Savait-elle quel type d’Homme il était ? Etait-elle de ceux-là aussi ? Face à qui était-il ? Et lui… savait-il jusqu’où il aurait pu aller ?

« Je ne le connaissais pas. Ou du moins juste assez pour savoir que ça n’était pas un homme bon. » C’était déjà trop, admettre qu’il le connaissait, même si ce verbe n’était sans doute pas le plus adapté. Tendu, Oliver s’empêchait de lancer un regard à la ronde ou de songer au fait que cette femme pouvait porter des micros ou autre chose de ce genre. Du moins n’était elle jamais allée au commissariat chargé de l’enquête… enfin, aux dernières nouvelles. Si Oliver avait un sacré réseau de contacts, y compris aux abords de certains établissements de police, il ne pouvait ni être certain de ce qu’il avançait, ni même de la fiabilité parfaite des dits contacts ?

Sans doute n’aurait-il pas enchainé s’il n’avait pas eu ces différentes informations et qu’il n’avait identifié aucun mouvement suspect autour d’eux. Mais rien n’était certain.

« Navré de dire cela, mais je ne regretterai pas un homme qui menace des nourrissons pour son bénéfice personnel. » Un soupir et il ajoutait en soutenant son regard, un fond de mépris dans le sien. « Et encore moins qui passe à l’acte pour quelque bénéfice que ce soit d’ailleurs. »

Fixant un instant les chevilles jointes de la femme, comme si elle cherchait à la fois à trouver une prise, un contact, une façon de se rassurer, il se demandait quelle était l’origine exacte de ce stress et à quel point ce jeu de poker risquait de lui porter préjudice. Alors il ajoutait, d’une voix un ton plus grave :

« Vous ne le souhaitiez pas mort. Moi si. Je n’ai rien fait, vous si. Je n’aurais pas l’hypocrisie de m’en plaindre, ni le déshonneur de vous dénoncer…. Et j’espère que vous n’aurez pas la lâcheté de me faire payer vos erreurs, si bénéfiques soient-elles. »

Détournant son regard d’elle, le posant sur ce fameux pont dont il avait pris tant de clichés, il rajoutait d’un ton neutre : « Ils ont conclus à une mauvaise tolérance à la morphine. L’enquête est close. »

Pour lui, du moins.
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Oliver 'Callum' Nox
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Dim 3 Oct 2021 - 21:24
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J’ai l’impression de jouer à une partie de poker et de mettre ma vie en jeu. Je ne suis pas à mon avantage et je n’ai dans ma main aucune carte à jouer, rien du tout et encore moins des qualités pour bluffer convenablement. Alors je tente de savoir ce que lui souhaite, s’il est réellement une menace ou simplement une personne qui tentera d’oublier ce à quoi elle a assisté.

Il m’est pour autant difficile de le jauger, de savoir quelles sont ses intentions tant son silence se fait l’égal du mien. Il doit certainement réfléchir lui aussi aux risques qu’il prend avec moi, en ce moment. Il a vu cette fiole, il doit donc savoir que cette affaire relève du monde magique, pour autant, jamais il n’a évoqué cet univers, ce qui me porte à croire qu’il n’en fait pas parti.

« Je ne le connaissais pas. Ou du moins juste assez pour savoir que ça n’était pas un homme bon. »

Quel euphémisme. Non, ce n’était pas un homme bon mais pour autant, nous n’étions ni lui ni moi en mesure de le juger pour ses crimes. Nous n’étions plus à cette époque révolue ou les gens se faisaient justice par eux même, là où les têtes tombaient et où les empoisonnements étaient monnaie courante. Nous sommes à présent à une époque où il ne nous est plus permis de nous rendre justice par nos propres moyens.

Je me tais, attendant la suite, attendant patiemment que sa langue se délie. Pour quelle raison disait-il qu’il n’était pas un homme bon, s’il ne le connaissait pas ? Ce n’est pas le genre d’information inscrite sur le visage d’un homme.

« Navré de dire cela, mais je ne regretterai pas un homme qui menace des nourrissons pour son bénéfice personnel. »

Ma main se pose sur mon front tandis qu’un bref soupir agacé se fait entendre. Les mises en garde de ma sœur n’étaient pas de vaines paroles, pour autant, savoir qu’il était à ce point prêt à tout, prêt à se rabaisser à ce stade me désespérait au plus haut point. Savoir que mes parents avaient en tête de me mettre avec une telle personne me révolte encore plus à présent que la lumière se fait sur ses agissements et ses habitudes.

« Vous ne le souhaitiez pas mort. Moi si. Je n’ai rien fait, vous si. Je n’aurais pas l’hypocrisie de m’en plaindre, ni le déshonneur de vous dénoncer…. Et j’espère que vous n’aurez pas la lâcheté de me faire payer vos erreurs, si bénéfiques soient-elles. »

Ma main quitte mon visage, ma tête se redresse pour que mon regard puisse l’analyser. Ildut avait menacé la famille de cet homme, son enfant, de ce que je suppose, pour une raison qui m’est inconnue mais qui m'intrigue. Je suis suffisamment impliquée dans cette histoire sans avoir envie d’en savoir plus mais je dois en apprendre plus afin de mieux me protéger. Un accord tacite est mis sur la table des négociations, je ne parle pas, il ne me dénonce pas.  Une marque de reconnaissance pour l’acte malheureux que j’ai effectué, parce qu’il semble qu’en voulant protéger les miens, qu’en souhaitant protéger ceux qui me tiennent à cœur, j’ai au final protégé cet inconnu.

« Ils ont conclus à une mauvaise tolérance à la morphine. L’enquête est close. »

Il semble bien renseigné, peut-être trop à vrai dire, pour une personne qui ne veut pas être mêlée à ce drame. Mais je vois dans cette conclusion une porte de sortie. L’enquête s’arrête là, pas plus de questions, pas plus de répercussions dans le monde des non-magiciens, il ne me reste plus qu’à annoncer cela aux miens à présent, avec les résultats de cette enquêtée menée par les Non-Magiciens.

« Si les choses se terminent bien pour votre famille ainsi que pour vous, alors tant mieux »

Une douceur surprenante émane de mes paroles, je me sens presque résignée, je me prépare à faire face aux conséquences de cet acte auprès des miens petit à petit. Cet incident aura donc servi à quelqu’un au moins. La conclusion des Moldus joue aussi en ma faveur, la seule inconnue dans cette affaire se trouve à mes côtés, sur ce banc. Même si Ildut était loin d’être un enfant de cœur, je n’étais pas en droit de mettre un terme à sa vie. Mais un des non-dit me perturbe dans cette histoire, pour quelle raison Storn en était arrivé à menacer cet homme, qu’avait-il fait pour s’attirer les foudres de cet homme qui certes montait vite dans les tours mais qui n’arrivait pas pour autant à de telles extrêmes sans transition... Enfin, du peu que je connaissais de sa personne.  

Je le regarde, cherchant comment formuler la question et mon regard se pose sur son appareil photo et je tique, sans aborder le sujet dans l’immédiat, la demande arrivera en son temps.  

« Pouvez-vous me dire pour quelle raison il en avait après vous ? En arriver à proférer de telles menaces n’est pas anodin, même pour une personne de son acabit.  »

Trop concentrée sur la conversation et à trouver un moyen de savoir ce qu’il savait à mon sujet, j’avais oublié qu’il avait probablement pris une photo de moi lorsque je l’attendais sur le pont. Avec cette photo, à supposer qu’elle existait vraiment, il avait bien trop d’informations sur moi. Trois options s'offraient à nous : Effacer la photo de son plein gré, que j’explose son appareil et les traces qu’il pourrait donc contenir ou que je lui efface la mémoire. Préférant grandement la première solution qui est la plus pacifique et celle qui est sans magie, le choix va lui revenir car même si je m’apprête à le laisser partir avec toutes les informations qu’il possède à mon sujet et sur ces évènements, il est hors de question que je le laisse avec mon nom prénom et une photo de moi, les répercussions pourraient bien s'avérer désastreuses, vu le peu d’informations que j’avais pour ma part à son sujet.

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Fenella A. Monarvant
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Fenella A. Monarvant
Sam 9 Oct 2021 - 0:47
Ils pourraient être ici, partout. Les flics. Le risque était immense, bien sûr, qu’ils se fassent écouter ici, en présence de tant d’inconnus qu’il ne pouvait que noter les comportements étranges en espérant déceler celle d’un flic en planque.  Pourtant Oliver ne pouvait se permettre un lieu moins fréquenté, connaissant trop bien les aptitudes des sorciers pour tenter une telle idiotie. Mieux valait finir en taule que de lancer un nouveau taré sur la trace de son fils et de Charlie. N’importe quoi, à vrai dire, plutôt que cette option immonde.  N’importe quoi plutôt que de les mettre en ligne de mire, de quelque façon que ce soit. Pour autant, Oliver ne quittait pas des yeux la possibilité de s’en sortir malgré tout. Il aurait pu, bien sûr, faire profil bas au point de ne pas venir rencontrer cette femme. Il aurait pu seulement disparaître et croiser les doigts pour que tout s’apaise. Mais s’il était son inconnue, elle était la sienne. L’une des siennes. Monarvant, puisque tel semblait être son nom, n’imaginait peut-être pas la sombre histoire qu’il y avait sous la mort de ce type. Mais elle pouvait surtout être du même acabit que lui. Dès lors, comment savoir se positionner ? Quelle posture adopter ? Bien sûr, s’ils avaient été seuls, parler aurait été plus aisé et peut-être aurait-il pu faire vibrer quelques cordes sensibles… mais c’était aussi se préparer au pire. Et avec Storn, il avait compris à quel point ces types étaient aptes à tordre le réel pour le charger de douleur. Rien qu’à cette pensée, ses muscles se contractaient, ses neurones chargeant seuls l’idée tenace de seulement disparaitre et laisser cette histoire de côté.

Pourtant il voyait ses réactions. Si la femme avait la posture digne d’une aristocrate, elle avait aussi des réactions où pointaient l’humanité. L’idée qu’il ait pu s’attaquer à un enfant ou menacer celui-ci la secouait, Oliver le voyait bien. Mais la monstruosité se cache derrière bien des visages alors si son instinct le poussait à s’adoucir, rassuré par ces réactions, une part de lui restait méfiante.
Elle se redressait, éloignait sa main de son visage, posait le regard dans celui du journaliste qui n’avait pas bougé, l’observant en silence encaisser ses paroles.

« Si les choses se terminent bien pour votre famille ainsi que pour vous, alors tant mieux »

Ce genre de déclaration, il ne l’attendait pas. Réelle empathie  ou bienséance réflexe ? Son pragmatisme le poussait à songer à un mélange des deux. Il y avait une douceur surprenante dans ces mots, dans un regard qu’elle posait sur lui sans vraiment sembler attachée à ce qu’elle voyait. Non, elle partait dans ses propres pensées, dans sa … résignation. Ce n’était pas du soulagement mais de la lassitude. Pourquoi ? Pourquoi ne pas être rassurée d’apprendre que le meurtre dont elle était la responsable se perdrait dans les nimbes d’une erreur judiciaire ? Parce que ce n’était pas fini pour elle. L’idée fit crisser l’horreur dans sa colonne vertébrale, percutant sa cage thoracique et serrant sa gorge. Se pourrait-il que cet univers soit si étendu qu’il possède son propre système judiciaire ? Cette possibilité le glaçait.

« J’espère que ce sera le cas. » Le regard braqué dans le sien, il s’y faisait appuyant, craignant ce qu’elle dissimulait derrière ses silences.

Et puis il la vit poser un regard sur son appareil, revenir à ses yeux, sembler hésiter. Pourquoi ? Cette simple photo ?

« Pouvez-vous me dire pour quelle raison il en avait après vous ? En arriver à proférer de telles menaces n’est pas anodin, même pour une personne de son acabit.  »

Non. Il ne pouvait pas. Pas ici, pas alors qu’ils risquaient d’être sur écoute. Pas alors qu’elle pouvait parfaitement être une indic’, pas … pour plein de raisons.

« Peut-être ne le connaissez-vous pas réellement, vous non plus ? » La réponse s’était donc faite question, s’interrogeant sur ses liens avec cet homme sans le faire. « Une histoire professionnelle. Mauvais endroit, mauvais moment. » Pour lui, le journaliste, qui avait flairé le mauvais lièvre et s’était simplement trouvé sur son chemin. Mais aussi parce qu’il s’était prétendument trouvé en plein affrontement de gangs rivaux sur un territoire qu’il n’aurait fréquenté sans son emploi. Double discours, Oliver espérait s’assurer une échappatoire dans tous les cas.

Son regard passait de ses yeux au parc pour retourner dans les siens : je crains de parler ici, voulait-il lui dire sans oser de gestes plus marqués.
Mais je vous crains, vous, taisait-il.

Pourquoi cette photo la dérangeait tant ? Pour le lien qu’elle créait entre eux ? Elle était celle qui l’avait tuée, qui pensait-il qu’il puisse être, lui ? Quel danger ? Quel moyen de pression, donc ? Mais également quelle implication cela pouvait-il avoir ? Après tout, il ne savait rien de sa propre situation. Que s’était-il passé ? Cette mort était-elle réellement accidentelle, convergence de hasards malheureux… ou très avantageux selon les points de vue. Alors, après une hésitation, Oliver reprenait.

« Si de mon côté, ça semble toucher à son terme. Qu’en est-il du votre ? »

Risquait-il de vivre une nouvelle pression judiciaire, magique celle-ci ? L’idée lui filait le vertige.

« Vous comptez parler. » Une question dans une affirmation qui n’en était pas une.
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Oliver 'Callum' Nox
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Mar 26 Oct 2021 - 16:02
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Je demande à connaître la raison qui avait poussé Ildut à menacer cet homme, non pas pour comprendre le défunt mais pour apprendre à le connaître un peu plus lui. Parce que certes Storn n’était pas un agneau, mais cet homme qui semble me montrer patte blanche n’est pas forcément innocent pour autant.

Il ne répond pas à ma question, il reste sur la défensive, derrière ce mur érigé de main de maître, protégeant sa vie privée de manière remarquable.  

« Peut-être ne le connaissez-vous pas réellement, vous non plus ? »

Je le regarde, sans un mot, un sourire vide sur le visage. Dans d’autres circonstances, cela aurait pu être amusant, là, avec cet homicide sur ma conscience, c’était plus déplaisant et démoralisant qu’autre chose. C’est parce que je le connaissais que ce qui s’est passé est arrivé. C’est parce que je savais qui il était, que j’avais voulu gagner du temps et le conserver dans le silence que cette erreur était survenue. Parce que même si ce n’était pas mon intention de mettre un terme à sa vie, j’aurais voulu trouver une solution au problème qu’il représentait, une solution qui nous aurait mis à l’abri de ses foudres, de son réseau et des multiples casseroles qu’il trainait derrière lui.

« Une histoire professionnelle. Mauvais endroit, mauvais moment. »

Il n’y aura pas plus d’explications, je le sais. Il est trop méfiant, trop prudent pour trop en dévoiler, si je veux en savoir plus, ce sera donc à moi d’enquêter et de trouver des informations, mais je ne suis pas détective, loin de là alors autant dire qu’après cette conversation, cet homme va disparaître de ma vie, définitivement je l’espère et que nos chemins ne se croiseront plus jamais.

Il regarde autour de lui, ne semble pas rassuré, a-t-il peur que je le piège ? Possible, pour autant, il a accepté de venir me parler, il a accepté de m’écouter et a pris la peine de me renseigner sur les conclusions de la mort du Sorcier, alors pourquoi nous comportions nous comme deux chiens apeurés l’un face à l’autre ? J’ai cette impression qu’au moindre faux pas, la morsure peut partir, que l’attaque peut survenir à tout instant pour un simple regard de travers, un simple signe mal interprété.

« Si de mon côté, ça semble toucher à son terme. Qu’en est-il du votre ? »

Alors cette conversation touche à sa fin, même si je suis loin d’être tranquillisée, les choses sont un tantinet moins pire que la majorité des scénarii que je m’étais fait depuis cette journée. Même s’il en sait bien plus sur moi que l’inverse, je ne joue pas avec les mêmes règles que lui ce qui accentue encore plus le déséquilibre de cette balance.

« Du mien aussi. »

« Vous comptez parler. »

Je lève les yeux au ciel.

« Non. Bien sûr que non. D’une part ce n’est pas ainsi que je suis, si Ildut n’aurait pas hésité un seul instant à agir dans son intérêt à se protéger à tout prix ce n’est pas ainsi que je suis. Parler pour dire quoi de toute façon ? Que vous m’avez-vue au moment où il rendait son dernier souffle ? Cela n’a strictement aucun sens et cela ne servirait en rien mes intérêts. »

Même si l’agacement me soulève le cœur, que l’envie de hurler que ce n’était qu’une erreur et que je ne voulais pas tuer cet homme me déchire, je reste la plus calme possible en m’adressant à lui. Parce que lui n’y est pour rien, il était là au mauvais endroit au mauvais moment mais ce qu’il a vu, d’autant plus en cette période troublée pour les Sorciers, pouvait à tout moment me faire condamner. Je ne pouvais me résoudre à le faire disparaître ni même à envisager cette possibilité, parce que ce n’est pas ainsi que je suis. Parce que ce n’est pas moi.

« Même si votre présence n’était certainement pas anodine, même si vos intentions étaient très certainement mauvaises, vous n’avez rien fait et je ne peux effacer vos souvenirs ni ce que vous avez vu alors je dois vivre avec le fait de savoir que Vous Savez. Tout ce que je vous demande, c’est de supprimer cette photo que vous avez certainement de moi. Mon nom et mon prénom devraient vous suffire si un jour vous voulez me trouver pour quelque raison que ce soit alors que de mon côté, je n’ai strictement rien sur vous. Il n’est donc pas nécessaire de garder une preuve, vous ne pensez pas ?  »

Je me doute qu’il n’était pas venu ce jour-là pour s’inquiéter de son état de santé. En ayant un minimum connaissance de la relation entre les deux à présent, la visite de courtoisie était exclue. J’avais fait le sale travail à sa place, il m’avait assuré que tout était clean du côté des Moldus, fin de l’histoire entre nous à présent. Quant à cette histoire de fiole, son contenu et son usage m’étaient propres et rien ne prouvait non plus que c’était lié à la magie, tout ce qu’il y avait comme preuve pour nous lier était cette photo, à supposer qu’elle existe vraiment. Effacer cette image afin de ranger cette sombre histoire au fond d’un placard, c’est tout ce que je souhaitais.

« Ce ne serait qu’un léger équilibrage de cette balance. C’est tout ce que je vous demande avant de disparaître.  »

Je ne veux pas son nom, son adresse, sa profession ou quoique ce soit d’autre. Juste faire en sorte que nous ne soyons rien de plus que deux personnes ayant parlé sur un banc dans un parc, c’est tout.

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Sam 6 Nov 2021 - 17:17
Oh non, il ne parlerait pas. Déjà parce qu’il y avait une déformation professionnelle évidente à l’instant. Le journaliste était là, présent partout dans sa posture, dans les jeux verbaux qui les reliaient, dans la méfiance et l’aisance. Il n’en dirait pas plus sur lui-même car pour l’heure, le silence était son allié. Lui révéler ses implications reviendrait à lui donner bien trop d’armes quand il se savait sur la sellette. Pis encore, ils pouvaient être écoutés par la police et Niall se trouvait peut-être non loin. Quand l’ami devenait l’ennemi…jamais il n’aurait cédé un pouce de terrain, c’était certain. Ainsi tout lui révéler n’aurait fait que mettre fin à leur amitié autant qu’à sa liberté, un point que le journaliste ne pouvait concéder. Peut-être la situation serait-elle différente avec un autre mais il doutait que leur relation soit suffisante pour le faire aller à l’encontre de ses valeurs… et de toute manière, Oliver le respectait pour cela. Homme droit et intègre, s’il devait le faire tomber, il le ferait. Parfait, les règles étaient posées et il savait que sa tête pouvait sauter à tout moment. Mais l’arrivée d’une nouvelle sorcière dans la balance impliquait un potentiel tout autre système judiciaire dont il ignorait tout. Comment, à présent, aborder ces sujets-là sans pour autant vendre son appartenance au monde… normal. Oliver passait son temps à osciller sur le fil du rasoir, conscient que tout ce qui franchissait ses lèvres pouvait être retenu et utilisé, un jour, contre lui. Alors il restait Callum, le professionnel habitué des situations à risque qui en avait tenu bien des interrogatoires face à des Hommes bien plus puissants que lui. Alors à présent il ne révèlerait ses cartes qu’en dernier recours. Pour l’heure pourtant, la possibilité de cette justice dans le monde magique lui pesait et lâcher l’affaire sans avoir tenté de creuser le sujet lui semblait bien peu pertinent. Cependant trop en dire et il risquait de révéler sa véritable implication dans les faits.
 
« Du mien aussi. » Rassurant.
 
Quant à son agacement ? Il n’en avait cure.
 
« Non. Bien sûr que non. D’une part ce n’est pas ainsi que je suis, si Ildut n’aurait pas hésité un seul instant à agir dans son intérêt à se protéger à tout prix ce n’est pas ainsi que je suis. Parler pour dire quoi de toute façon ? Que vous m’avez-vue au moment où il rendait son dernier souffle ? Cela n’a strictement aucun sens et cela ne servirait en rien mes intérêts. »
 
Plutôt rassurant également, quoi qu’il se demanda quels étaient ses intérêts, justement. En effet, le dénoncer n’avait pas grand intérêt si elle comptait taire ou assumer ses actes. Mais lui faire en porter le chapeau était toujours une possibilité contre laquelle il risquait bien vite de n’avoir aucun argument, surtout s’il s’agissait de justice magique. Mais après tout, peut-être avaient-ils des moyens à leur disposition dont il oubliait jusqu’à l’existence. Des potions de vérité… idée totalement farfelue mais efficace. Chose amusante puisqu’il y serait confronté dès le lendemain, d’ailleurs.
 
Immobile, calme, Oliver la fixait en silence, la laissant à la fois dérouler le fil de ses pensées et observant chacune de ses réactions, tentant de discerner la bonne foi de la tromperie dans ses expressions ou ses gestes.
Son premier des arguments résidait dans l’émotionnel : celle que je suis. Et non pas dans les faits, la logique. Un besoin d’affirmer sa personnalité, ses positions, de se démarquer de ce qu’on pouvait attendre d’elle, par exemple. Ou des méthodes sociétales, familiales. Elle levait facilement les yeux au ciel. Un manque de patience ? Un agacement face au fait de ne pas contrôler son environnement ou les gens qui évoluaient autour d’elle ? Le signe d’un débordement émotionnel trop important ?
 
« Même si votre présence n’était certainement pas anodine, même si vos intentions étaient très certainement mauvaises, vous n’avez rien fait et je ne peux effacer vos souvenirs ni ce que vous avez vu alors je dois vivre avec le fait de savoir que Vous Savez. »
 
Les mots étaient clairs, durs d’une certaine façon. Si elle énonçait l’aspect plus que critiquable de ses intensions, Oliver ne détournait pas le regard, le soutenant en silence, trouvant dans sa façon d’être une certaine noblesse. Elle ne pouvait lui effacer ses souvenirs ? Bien. Il en avait fait des copies, connaissant déjà la tendance maligne de ces sorciers à arracher leur mémoire à ceux qui, comme lui, ne pouvaient pas réellement lutter. Chose amusante, c’était exactement ce qui l’avait amené à cette situation délicate. Inconscient de ce qu’il avait pu trouver sur Storn, Oliver avait retrouvé sa trace plusieurs fois, incapable de comprendre les risques encourus.
 
Tout ce que je vous demande, c’est de supprimer cette photo que vous avez certainement de moi. Mon nom et mon prénom devraient vous suffire si un jour vous voulez me trouver pour quelque raison que ce soit alors que de mon côté, je n’ai strictement rien sur vous. Il n’est donc pas nécessaire de garder une preuve, vous ne pensez pas ?  »
« Sans doute. »
 
Oh, elle détenait bien plus de pouvoir sur lui que ce qu’elle semblait penser mais il serait particulièrement stupide de sa part de le lui souligner.
 
« Ce ne serait qu’un léger équilibrage de cette balance. C’est tout ce que je vous demande avant de disparaître.  »
 
A vrai dire, cette photo était pour lui l’explication de leur discussion. Une sorte d’alibi à cette rencontre. Alors pour l’heure, cette demande ne l’arrangeait pas, c’était un fait. Pour autant la demande était raisonnable et pour cet échange, ils se devaient de trouver une sorte d’équivalence. Oliver le savait, espérer être seul bénéficiaire ou avancer en sécurité étaient deux concepts n’appartenant pas à ce type de négociation. Ainsi il esquissait un léger sourire, baissait le menton, le regard posé sur son appareil dont il affichait les clichés. Celui de la jeune femme sur le pont ne tardait pas à prendre place sur le petit écran.
 
« C’est dommage, c’était une belle photo. » Un petit air amusé sur les traits l’espace d’un instant et il effaçait les données de quelques clics. Un instant de silence flotta quelques secondes entre eux, venant sceller l’accord tacite. Le regard était droit, franc, comportant à la fois une certaine droiture qui relevait de l’honnêteté et une certaine douceur, plus humaine.  « Je vous souhaite de ne plus avoir affaire à ce genre de types. » Les mots se perdaient dans un souffle, et son regard se détourna pour se poser sur l’eau qui scintillait au loin, parfois tracée d’ondes que quelques gallinacés remuaient de leurs trajets quotidiens.
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Time to Die
with Oliver
31 mai - Bloomsburry

« Sans doute. »

S’il avait pu faire plus court comme réponse, je pense qu’il l’aurait fait, mais j’ai gardé mon ressentiment pour moi, m’énerver n’allait rien amener alors autant me taire. Je le regarde sourire légèrement, se pencher sur son appareil.
 
« C’est dommage, c’était une belle photo. »

Qui permet de mettre un visage sur mon nom, qui permet de montrer clairement à tous qui je suis et de montrer à quel point je suis liée à cette personne. Je porte la responsabilité de la mort d’un homme et ce n’est pas un secret pour cet homme.  

Je ne sais pas si la solution que je prends est la bonne, je ne sais pas si je fais le bon choix, mais tout ce que je sais, c’est qu’à présent, je souhaite essayer de gérer les choses à ma manière, avec cet élément en moins dans l’équation, parce que les épreuves qui m’attendent à l’avenir sont bien plus périlleuses que le fait qu’un Non Magicien soit au courant.

« Je vous souhaite de ne plus avoir affaire à ce genre de types. »

Un rire agacé m’échappe. Si seulement c’était si simple. Mais c’est en partie l’univers dans lequel j’évolue qui est pourri jusqu’à la souche. Ma famille et les personnes qui y sont liées ne sont pas des enfants de cœur, je ne sais pas tout ce qu’ils font et tout ce dans quoi ils sont impliqués et je ne veux pas le savoir, cependant, leur philosophie et manière de penser n’était pas aux antipodes de celles d’Ildut alors la méfiance s’imposait, surtout quand j’allais leur apprendre demain au plus tard ce qui lui était arrivé.

« Je vous retourne la précaution, vous ne serez pas toujours protégé par les erreurs de quelqu’un comme moi, si la situation venait à se reproduire. »

Parce qu’il en sort gagnant, de mon erreur et ce serait un mensonge que d’affirmer le contraire. Parce que je ne fais pas partie des personnes qui éliminent les problèmes, même si j’en ai les capacités, même si par accident, c’est ce qu’il s’est passé ce jour-là.  Je ne vais pas aller jusqu’à dire que je regrette qu’il ne soit plus de ce monde, simplement, je regrette d’être liée à tout cela. Inconsciemment, je pensais que si un jour j’en venais à ôter la vie à quelqu’un, ce serait vis-à-vis de la scène que j’avais vue en cours de Divination, quand j’étais encore à Poudlard et certainement pas dans un autre contexte.

Mais c’était arrivé et j’avais besoin d’en parler. Besoin de soulager ma conscience mais à quel prix ? En parler allait forcément mener à partager ce secret, et donc à impliquer les personnes qui allaient m’entendre. Suis-je prête à faire courir ce risque à mes proches pour que je me sente mieux ? Je n’en sais rien et je ne suis pas fixée, pour le moment, tout ce que je souhaite, c’est m’éloigner de cette personne et de ce secret que nous partageons.

Je me lève, regarde le pont sur lequel j’étais avant de ne venir le retrouver, le plan d’eau sous ce dernier, j’écoute les bruits de ce parc, les gens, la vie tout simplement, l’insouciance générale qui en découle avant de ne le regarder une dernière fois.

« Passez une belle fin de journée. »

Rien de plus, rien de moins, juste ne simple conversation entre deux inconnus, une conversation pas si banale que ça mais qui allait, je l’espère, ne pas m’impacter au point que je me fasse une obsession de savoir qui il est réellement. Mais pour le moment, je préfère l’oublier, espérant qu’il en fasse de même et que ce chapitre entre nous s’arrête là.

~ - ~ Fin pour moi ~ - ~

(c) princessecapricieuse
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Fenella A. Monarvant
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Fenella A. Monarvant
Ven 10 Déc 2021 - 13:14
Elle s’agaçait, son visage se tordant dans un rire brusque qui agitait de quelques ondes légères ses cheveux lisses. D’un regard en coin, Oliver détaillait cette expression fugace qui lui donnait l’impression de la voir se fracturer par moment. Elle était si droite, comme habituée à être toujours rigoureusement égale dans ses postures. Fracturée pourtant, comme sur le point de céder à la pression trop immense sur ses épaules. Il ne fit aucun commentaire, se demandant ce qu’aurait été son avenir si elle n’avait pas été là, s’il avait dû emporter lui-même ce type vers la mort. En aurait-il seulement eu la force ? Sans doute pas. Ou peut-être. Qu’importe ce qu’il pouvait faire ou non après tout, les dés étaient jetés, la mort s’en était emparé et il n’y avait à présent plus que deux survivants sur un banc. Qu’importe même s’il ne s’en sortait pas, tant que son fils échappait au danger que ce sorcier pouvait représenter, ça lui allait. Mais pour ça, il fallait que cette femme ne lui attire pas d’autres tarés. Qu’elle n’en soit pas une elle-même.

« Je vous retourne la précaution, vous ne serez pas toujours protégé par les erreurs de quelqu’un comme moi, si la situation venait à se reproduire. »

Rien qu’un sourire sur ses lèvres tandis qu’il rangeait son appareil photo, frôlait le banc de bois de sa main droite et reportait son attention sur les grandes allées de graviers qui parcouraient le parc derrière elle.

« Espérons alors qu’elle ne se reproduise pas. »

Pour ça il était tenté de se dire qu’il lui faudrait seulement se tenir à carreau. Mais les gens comme Storn ne cesseraient d’exister. Les morts que le monde magique engloutissait ne désempliraient pas et les exactions d’hommes et de femmes se pensant bien au dessus des gens comme lui subsisteraient. Oliver n’en dit rien, ne laissa rien supposer au travers de ses mots, se contentant de l’observer un instant, se demandant ce qu’elle entendait par « quelqu’un comme moi ». Cela voulait-il dire qu’elle avait compris qu’il n’était pas de son espèce ? Que la magie ne coulait pas dans ses veines et qu’il était parfaitement vulnérable face à elle ? Ou désignait-elle seulement une maladroite dans un hôpital, ses mots cachant une colère ou un dédain brusque envers elle-même qu’il ne partageait pas.

Elle se levait et son regard fuyait jusqu’au pont sur lequel il lui avait donné initialement rendez-vous. Naturellement, journaliste le suivi, ses yeux parcourant la surface lisse du parc que des gallinacés en tout genre venaient rider par endroit. Un couple s’y embrassait, l’homme appuyé contre les rambardes bleu clair du petit pont, prolongeant visuellement l’un des pilonnes qui s’enfonçait dans l’eau. Mais si son regard se portait au loin, Oliver ne voyait pas véritablement la scène. Ni le pont, ni l’eau ou les canards, ni même les feuilles qui bruissaient tout autour d’eux, soulevées par une légère brise. Il ne voyait que les docks, l’homme dressé et sa baguette, la douleur indescriptible et les ordres qu’il lui assenait, tordant ses lèvres d’un sourire mauvais. Cet homme se devait de mourir, voilà la simple et brute vérité.

« Passez une belle fin de journée. »

Il lui fallu une demi seconde avant de capter le regard qu’elle posait de nouveau sur lui, se redressant légèrement sur son banc pour le lui rendre, hochant simplement de la tête en réponse.

« Vous aussi. »

Et il lui sembla, tandis qu’elle s’éloignait, qu’ils partageaient sans vraiment le vouloir un lien secret qui jamais ne disparaitrait.

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Oliver 'Callum' Nox
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