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Avalanche - OS

 :: Londres :: Est de Londres
Dim 14 Fév 2021 - 12:15
Quand les crissements des draps et les gémissements des corps s’apaisent, se taisent, le silence les happent, les dissouts, les tors, les malmène. Quand le calme l’emporte, déchire l’esprit, se moque, rue, hurle, alors il ne reste que les démons, que les maux pour achever la nuit, l’emporter au loin, dans un autre univers où seuls les craintes sont reines. L’artificiel s’en va, les rires s’écrasent, les masques s’écroulent. Et la boue de l’esprit se répand de nouveau, meurtrière, elle s’égare, emporte tout comme un glissement de terrain, une avalanche sourde et aveugle aux angoisses de ceux qu’elle balaye de sa déferlante.
Il est tout de même amusant de voir que celui qui n’avait jamais véritablement vécu l’échec le craignait à ce point. Pire, il le développait, le distinguait comme une ombre dans tous les aspects de son existence. La veille il souriait et vivait à pleins poumons dans un bar avec une inconnue, puis deux, car comme il se plaisait à le dire, on ne dit pas non à un Rivers. Au matin, c’était dans les draps d’une d’entre elles qu’il demeurait éveillé sans possibilité de se laisser emporté par le sommeil, trop aux prises de l’avalanche qui grondait dans son esprit. Oui, Alec avait été élevé pour ne pas accepter l’échec. Il avait toujours été bon dans tout ce qu’il entreprenait, avait surpassé le niveau scolaire habituel, et de loin, s’était démarqué dans le monde sang pur par son esprit vif, puis au contraire par ses piques acerbes, sa capacité à refuser. Il n’avait jamais véritablement flanché, ni face à sa mère, ni face à son père, tout Rivers qu’ils soient également. Non, Alec n’était pas coutumier de l’échec. Pourtant, il le connaissait. Il connaissait l’impuissance de l’inaction, la violence de l’inacceptable qu’on laisse pourtant couler, comme des milliards de cutters sur la peau fine d’un enfant. Il savait. Il n’oubliait pas l’incapacité à trouver une voie, une solution, à subir juste, sans savoir quoi faire, quoi dire, quoi hurler pour faire bouger les choses. Il savait la peine dans le regard de sa sœur, la rage dans ses propres prunelles, les marques de la culpabilité sur sa peau, dans son âme. Il savait. C’était sans doute pour ça que cette culture de l’échec cramait plus encore chacune de ses cellules lorsqu’elle s’insinuait, poison sinueux, jusque dans son âme. Sans doute pour ça qu’il la craignait plus encore à chaque seconde, et qu’elle venait, monstre sauvage, impossible à discipliner, pourrir chaque aspect de son existence. Non, il ne savait pas communiquer, se plantait bien souvent avec les autres qui s’éloignaient donc, les uns après les autres, malgré son besoin toujours plus puissant de les retenir auprès de lui. L’échec. Dans l’éloignement. L’échec dans la manière condescendante dont Sovahnn le regardait. L’échec dans le silence de l’absence. L’échec dans la présence, aussi, immuable, inquiétante, de Jayden auprès de lui alors même que le piège se refermait lentement mais sûrement, entaillant de ses crocs leurs vies déjà malmenées. L’échec, bien sûr, de cette bague qui lui brûlait le doigt alors même qu’il pouvait sentir contre son torse la respiration lente, profonde, d’une femme dont il ne se souvenait déjà plus du prénom. Cet anneau, il ne l’enlevait pas, comme une punition, un rappel auquel la majorité des femmes qu’il approchait ne croyait pas réellement. On ne se marie pas si jeune. Ou alors on n’est pas aussi cynique. Mais la naïveté dérisoire n’avait jamais été véritablement sienne.

L’échec, donc, qui menaçait toujours au loin tout autant qu’il cisaillait l’actuel. L’échec cuisant d’une existence blessée. Pouvait-il réellement être à la hauteur de sa propre arrogance quand il échouait pourtant tant sur chaque plan de son existence ? Comment pouvait-il se targuer de résister à une communauté toute entière ? Une armée. C’était ce qu’il s’apprêtait à faire, avancer en silence, seul dans un no men’s land, à faire face à l’ennemi.

En espérant s’en sortir.

Pourtant encore une fois, l’espoir n’avait jamais été son plus puissant moteur, qu’importe les anciennes paroles bien pures d’une Sanae qui semblait avoir mué. Etait-il même seulement capable de savoir auprès de qui il évoluait ? Le doute s’insinuait, faisait vibrer les parois de son propre avenir, saigner les murs, agitant les barrières de son inconscient.

Absorbé, il ne sentit même pas la jeune femme s’éveiller, posant un regard étonné sur lui.

« Merde, tu t’es pas barré en fourbe en pleine nuit ? »

Tu vois, tu échoues même à être une caricature de toi-même.
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Alec Kaleb Rivers
Break Me If You Can
Alec Kaleb Rivers
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