A quoi vouer ses nuits - Ruben

Mar 5 Jan 2021 - 11:52

Samedi 7 mai 2016, fin de journée.

Je suis dans la file d'attente depuis une heure. T'es où ? ce soir c'était censé être concert avec Esteban. Un groupe pas forcément connu mais que l'autre aimait bien, ils passaient en ville avec des places pas trop chères, ils avaient donc décidé d'y aller. Hollens aurait déjà dû le rejoindre depuis 30 minutes mais il ne semblait pas arriver. Cela sentait le lapin à plein nez, en même temps, il savait que l'autre travaillait aujourd'hui et qu'il n'était pas certain de pouvoir arriver jusqu'à Londres à temps, mais bordel un message c'était pas trop demandé quand même ! Il inspira et expira. Il était peut-être pris dans son boulot et n'avait pas vu le temps passer, c'était tout à fait Esteban, ça, mais quand même, cela le faisait rager. Cela donnait un peu raison à Klara, mais il savait qu'aussi bien elle, que Neo voire même Margo avaient un peu raison par rapport à son ex petit ami. Mais il n'y pouvait rien, il essayait mais l'obsession était trop forte. Il ne pouvait pas passer à côté surtout pas maintenant qu'Anderson ne voulait plus le voir. Déchirement à cette pensée. Inspiration. Expiration. Il allait y arriver avec du temps à se détacher de ses deux abrutis, mais ça serait juste très long. Le fil des rencontres se passaient plutôt en sa faveur mais s'il arrivait pendant quelques heures à ne plus penser à ses ex, le reste du temps ce n'était pas ça.
Ce n'était pas sain. C'était même probablement inquiétant pour les deux autres qu'il soi aussi... accro. Il en avait conscience, mais heureusement pour eux, il n'était pas de ceux qui penser à se venger, qui était à tout pour les « posséder », qui ferait des folies pour arriver à ses fins. Non, ni Klara ni Esteban ne devaient le craindre.

Minutes qui passent, longues, surtout qu'il était seul et que l'autre abruti ne lui répondait toujours pas. Agacé, il avait carrément passé un appel. « Tu comptes ramener ton cul ou ignorer mes messages jusqu'à ce que je sois à l'intérieur Esté ? Si t'es trop pris par le boulot pas de souci, mais tu me le dis que je t'attende pas comme un con, bordel.» Comment il était grossier ? Pas du tout, il utilisait juste un langage qui était plus dans le familier qu'autre chose. Soupir, avant de se poser dos au mur. Il reprit son téléphone et envoya un message à Neolina Pas la peine de me demander comment ça s'est passé avec Banban... -_- il rangea enfin l'appareil dans sa poche et regarda un peu autour de lui. Pas question de trop s’apitoyer sur son sort, c'était le moment où jamais de faire de nouvelles connaissances. Qu'il aille au diable, l'autre.
Devant lui une nana accompagnée probablement de son petit ami -ou le contraire, peu importait-, ça serait donc probablement plus compliqué de discuter avec eux qu'avec un groupe d'amis ou quelqu'un qui était venu seul. Derrière lui se trouvait quelqu'un qui devait être un poil plus âgé que lui qui ne semblait pas de prime abord accompagné.
Plutôt canon, par ailleurs. On range sa frustration Gary, ce n'était pas le moment de faire n'importe quoi avec des inconnus, enfin de draguer des inconnus. Trop de monde. Trop de risques.
Etre naturel semblait le meilleur conseil à se donner à lui-même.

« Hey, salut ! Tu es venu seul, ou on t'a aussi posé un lapin ?» On reprend donc, Gary. Soit naturel, mais pas trop quand même. «... à moins que quelqu'un arrive. » temps de silence. Avant de lui faire un sourire-moue désolé et de planter pendant quelques instants son regard dans celui de l'autre homme «Bon d'accord, mauvaise approche, le sous-texte voulait dire, je m'emmerde, est-ce que ça vous gêne si on cause un peu ? »

Voilà, on vouvoie un peu les gens aussi, Gary c'est bien plus poli. Malgré tout tu restes un être un minimum civilisé

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Dim 24 Jan 2021 - 21:38

Week-end. Enfin. Et pour une fois il s’était prévu une petite soupape de décompression. Un simple concert dans une salle de Bloomsbury, une sorte de retour à la normalité après tout le bordel causé par les Inquisiteurs, la nouvelle de deux morts étranges et Timothy qui a été possédé juste devant ses yeux. Il avait également rendez-vous avec Olliver dans quelques jours, et ce ne serait peut-être pas aussi plaisant qu’il aimerait. Il ne disait pas non à cette soirée pour mettre ses soucis entre parenthèses, bien qu’il avait acheté le ticket il y a déjà quelques mois. Il s’agissait d’un groupe indépendant peu connu, et bien qu’il ne soit pas un fan invétéré, il aimait découvrir de nouveaux talents. Il paraissait que le guitariste était pas mauvais, et lui-même jouant de cet instrument, cela avait assez attisé sa curiosité. Il n’avait personne pour l’accompagner, mais à son âge on a déjà fait depuis longtemps ce deuil d’avoir une bande de potes avec qui on fait tout, tout le temps. La plupart avait beaucoup de travail, voire des enfants à gérer en plus, alors être disponible devenait un concept. S’il attendait d’être toujours accompagné pour sortir, il s’amuserait trois fois par an. Il était arrivé un peu en avance, car il avait pris un billet fosse et qu’il espérait se placer dans les premiers rangs. On pourrait lui dire que c’était plus de son âge, mais la foule avait quelque chose de grisant, il y avait cette impression de ne faire qu’un avec la musique, d’être la cellule d’un organisme qui vivait au rythme des notes. Comme il été prévoyant, il avait tout prévu : livres pour la queue, bouchons d’oreilles, mais également bouchon de bouteille d’eau histoire qu’on ne le force pas à acheter des boissons sur place. Appuyé contre la grille, il tournait les pages avec une certaine concentration. Le monde extérieur le rappela à lui lorsqu’il capta le ton agacé du type devant, alors au téléphone. Ça sentait le plantage en bonne et due forme, mais il ne voulait pas se mêler de ses affaires, alors il n’y prêta pas vraiment attention. Jusqu’au moment où celui-ci l’interpella. Il releva le nez de son livre pour capter qui lui parler. Pas moche par ailleurs, il remarqua très vite qu’il avait un joli visage avec de grands yeux océan. Bon, allez, on range sa libido de côté, même si ça faisait un bout de temps qu’elle n’avait pas été satisfaite. Il sourit quand le type lui avoua qu’il s’emmerdait grave.

- Je crois que ça fait depuis la primaire qu’on m’avait pas demandé ostensiblement si on voulait être mon copain, se moqua-t’il gentiment. S’il survivait pas à son humour dès les premières minutes, il ne devrait pas survivre à sa compagnie.

- Non, je suis venue tout seul. Je pense que je n’ai juste pas d’amis assez mélomane pour entendre des mélodies pop d’un groupe obscur. Donc oui, je veux bien être votre compagnon d’infortune. Vous seriez sûrement plus marrant que ce monsieur, qui a un verbe très intéressant, mais c’est clairement pas un gai-luron.

Il montra son livre, puis le rangea dans sa sacoche. Non, il ne céderait pas au vice d’emmerder ses copies pour s’occuper, il avait trop peur de les perdre ou qu’on lui vole son sac. Imaginer avouer à vos élèves qu’ils doivent repasser leur examen, c’est le meilleur moyen de finir écartelé.

- Du coup on vous a posé un lapin ? J’espère que c’était pas un rendez-vous amoureux.

Il avait déduit cela vu la question qu’on lui avait posé et ce qu’il avait capté de sa conversation. C’était un peu du gâchis d’argent vu qu’un concert dans cette salle c’était de trente à quatre-vingt livres selon la place que l’on choisissait. Avec trente livres... Ça faisait une semaine de courses pour une personne si on se démerdait bien. Cependant, si son intuition était juste, et qu’il avait bien saisi le ton qu’il avait usé au téléphone, c’était une personne qui avait causé beaucoup de déception.

Mer 27 Jan 2021 - 21:26

On se calme. Ce n'était pas la peine de s'énerver ou même de rage quit la file d'attente. Esteban pouvait encore arriver même s'il y avait peu d'espoir... Des fois, il lui arrivait de faire ce genre de surprise à l'autre idiot. Comme il s'ennuyait et qu'il avait quand même envie de passer une bonne soirée, Gary avait décidé d'aller papoter avec les gens autour de lui ! Après tous, ils allaient tous à un concert ! Les gens étaient généralement assez aimables ! Il avait donc jeté son dévolu de parlote sur le beau gosse au bouquin ! Peut-être qu'il serait un peu trop intellectuel pour lui, mais il verrait bien ça rapidement. Et comme d'habitude, il n'y alla pas avec le dos de la cuillère. Le but c'était quand même de trouver quelqu'un avec qui passer la soirée -enfin le concert- et l'attente, il était donc préférable qu'il trouve une âme esseulée comme lui.
Premier point positif : il ne se fit pas envoyer bouler bien au contraire le type lui avait souri... néanmoins sa réplique le fit grimacer un peu. Ce n'est pas vraiment ce qu'il avait dit, mais c'était plutôt drôle de l’interpréter comme ça ceci dit.

« Ca faisait des années que lorsque je dis « causer », on voit de suite une insinuation pour devenir potes. L'être humain est censé être un peu sociable, tout simplement.» répliqua-t-il du tac au tac, toujours un petit sourire sur les lèvres avant de continuer « Mais ouais, si ça vous fait plaisir on peut devenir copain.»

Visiblement c'était surtout l'autre qui était en manque d'amitié pour interpréter les choses comme ça, mais il jugea qu'il ne le connaissait pas encore assez pour faire des blagues à ce sujet-là. C'était peut-être un sujet sensible. Et bientôt le type avait repris la parole lui expliquant qu'il était bien venu seul (Victoire!) et qu'il avait pas d'amis pour l'accompagner.

« Il parait, ouais, que je suis plutôt marrant.» Quand il en avait bien envie, il évita de dire qu'il était aussi très casse-couille. Non, on va rester sur la note positif du mec qui diverti ! Mais il est vrai que d'une certaine façon il savait s'amuser... Là encore tout dépendait du caractère de la personne que l'on avait en face mais en général ça correspondait plutôt bien. « Vous êtes pas arrivés à un traîner un de force ? Ca serait presque dommage si ça m'arrangeait pas.»

Non par ce que lui, il ne voyait pas ça comme « mélomane d'un groupe obscur »... mais chacun sa façon de voir les choses, il avait juste voulu passer un moment sympa avec Esteban avec un ancien groupe qu'ils écoutaient tous les deux.
Et la question qui fâchait ne tarda pas à tomber, en même temps vu ce qu'il avait dit quelques instants auparavant, c'était quand même bien mérité ! Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même.

- Du coup on vous a posé un lapin ? J’espère que c’était pas un rendez-vous amoureux.
« C'était.... disons un rendez-vous avec mon meilleur ami qui est aussi mon ex...» Donc compliqué. « Mais on ne peut pas appeler ça un rencard.» Il lui sourit avant de lui tendre la main « Enchanté, je suis Gary et tu es ?.... Je peux dire tu, n'est-ce pas ? Même si on a pas gardé les cochons ensemble, ça sera moins formel. Ca m'emmerde la formalité.»

Voilà, comme ça c'était clair au moins. Il savait que le fait d'avouer qu'il était sorti avec un mec pouvait freiner certaines personnes, mais si c'était le cas mieux valait le savoir dès à présent. Il n'avait pas envie de se prendre la tête avec quelqu'un étroit d'esprit. Il en soupait déjà assez avec le monde magique.
Alors, l'Inconnu, quel genre de homme est-ce que tu es ?

Dim 28 Fév 2021 - 19:31

Ruben était sociable, donc au final il était plutôt heureux d’attendre son concert avec un inconnu qui voulait bien discuter avec lui. Surtout qu’il était plutôt mignon, avec ses grands yeux océans. Ouais, devenir des copains comme en primaire, comme il avait remarqué pour plaisanter. Il n’arriva pas à savoir si l’autre l’avait bien pris ou pas. Son humour passait ou cassait en général.

- Je pense qu’on est pas fait pour vivre sans compagnie, en effet, ajouta-t’il à la remarque de l’autre homme. Et en effet, il avait l’air d’être un marrant. Il semblait être une sorte de bouille d’ange un peu taquine, ce qui arrangeait Ruben qui pourrait lui rendre la pareille. Celui-ci sembla surpris qu’il soit venu délibérément seul, ce sur quoi il se hâta de préciser :

- Non, vraiment personne, mais c’est un peu le lot de la quarantaine. Entre ceux pour qui garder les enfants est compliqué, ceux qui préfèrent passer le weekend en famille ou en couple, ceux qui travaillent et ceux qui ont définitivement plus l’énergie de leur vingt ans... Mais ça me dérange pas de faire des choses tout seul... C’est si louche que ça ? Finit-il par demander. Pour lui, c’était pas si étrange. Il ne voulait pas se priver de faire des choses parce qu’il n’avait réussi pas à dégoter quelqu’un pour l’accompagner.

- Ceci dit, au moins on peu discuter un brin, compléta-t’il avec un sourire un peu charmeur. Il tenta de savoir un peu plus sur le fameux lapin qu’on lui avait posé. Conclusion, elle avait l’air compliquée son histoire... Il se posait plein de questions de commère : était-il son meilleur pote et était-il sorti avec ? Ou alors malgré tout ils avaient réussi à rester amis ? Il ne croyait pas trop à une profonde amitié entre deux êtres qui avaient vécu une relation amoureuse. Du moins, ses expériences n’allaient pas dans ce sens. En plus il trouvait ça étrange que quelqu’un qui porte le titre de «meilleur ami» pose un lapin à la dernière minute. Naveen lui avait fait jamais le coup sans quelque chose de vraiment important. Il aimerait lui dire : «mec, j’ai l’impression qu’il te respecte pas, il se fout quand même un peu de ta gueule. Change d’ami.» Mais il ne le connaissait depuis genre trois minutes, il ne pouvait pas se permettre de juger sa situation et ses relations. Gary, puisque tel était son nom, termina de se présenter et lui tendit un bras amical.

- Ruben, dit-il en attrapant sa main chaleureusement. J’avoue que les formalités m’emmerdent un peu également, ajouta-t’il avec un petit air malicieux. Il était parfois pas très à l’aise dans la culture britannique parfois étriquée, lui qui était plutôt de nature honnête et impulsive. Il se dit que peut-être qu’il devrait essayer de réconforter un peu Gary, qui devait être toujours déçu. Il pouvait clairement pas lui dire des choses du type «mais c’est un con» alors il tenta d’aborder les choses autrement :

- Bon c’est vrai que c’est dommage... Mais j’ai envie de dire que c’est plutôt dommage pour lui. On va passer un super moment. Je les ai déjà vu en live c’est une sacrée ambiance, crois-moi ! Je pense que tu devrais lui envoyer quelques vidéos histoire de lui faire regretter un peu d’être pas venu.

Il était pour le coup véritablement enthousiaste en anticipant l’expérience du concert. Il avait quelques trucs à fuir, comme un pauvre gamin qui s’est fait posséder devant ses yeux et le fait qu’il passerait peut-être pas le prochain mois. La conversation avec Gary lui semblait tellement normale qu’elle en devenait un peu étrange.

- Mais je t’avoue entre nous... J’ai jamais réussi à rester ami avec mes exs. Particulièrement un parce que je l’ai plaqué pour une femme. Qui m’a plaqué après, donc on peut dire qu’il a sa revanche. Enfin on s’est surtout perdu de vue, j’ai plus de nouvelles de lui.

James de son petit nom. Un bel homme à la peau sombre, étudiant en STAPS, avec un corps de sportif. Il était une force tranquille, réfléchi, calme et doux : une personnalité apaisante qui lui avait fait beaucoup de bien à l’époque. Il avait été sa seule relation longue masculine, le reste avait été soit des flirts ou rien de vraiment concret. Il devait sûrement s’être retrouvé quelqu’un, avoir refait sa vie, mais en effet, il avait mal pris qu’il le quitte pour Aurea. Peut-être qu’avec du recul, James s’était rendu compte que ça arriverait tôt ou tard. Ruben avait toujours souhaité avoir une famille, ce qui n’était pas son cas. Il n’était pas près à renoncer à sa paternité pour son partenaire, et James était strictement sûr de son choix, alors au final... L’arrivée d’Aurea avait seulement abrégé ce qui aurait fini par mourir de toutes façons.
Bref, il essayait de faire passer plus ou moins subtilement qu’ils venaient du même placard. Ruben songeait que les humains avaient probablement la capacité de reconnaître d’instinct les personnes qui avaient vécus les mêmes expériences. Peut-être était-ce la raison pour laquelle il avait précisé que c’était son ex ? Ou alors il avait un fantastique gaydar ? Ou alors c’était clairement plus écrit sur sa tronche qu’il ne le pensait ? Ou était-ce juste un coup du destin ?

- Mais ce qui est marrant c’est que mon meilleur ami m’a mis un râteau avant qu’on ne se rapproche vraiment...

L’inverse de Gary, en conclusion. Ruben songeait que les choses avaient été mieux comme ça. Avec le temps, il se disait que c’était juste parce qu’ils s’entendaient bien et qu’il n’avait pas réfléchi plus loin avant de lui proposer de sortir avec lui. Ils avaient de l’alchimie depuis de le départ, c’était certain, mais il n’avait pas sûrement compris qu’elle n’était pas forcément romantique.

Lun 1 Mar 2021 - 18:08

Ouais ! Il était quelqu'un de marrant, enfin quand il avait bien envie de l'être, mais une chose était certain, il rigolait bien avec ses amis, il était du genre sociable, à apprivoiser facilement les gens du moment qu'ils n'étaient pas trop coincés... et du moment que ses plus bas instincts que ses traumatismes ne refaisaient pas trop surface. Il ne fallait pas se voiler la face, ils étaient là en permanence, il y avait juste des moments où il allait mieux que d'autres, des moments où il arrivait à mieux de canaliser. Combien de fois est-ce qu'il avait réussi à faire sourire ou même rire Klara – même récemment- alors qu'elle tirait la gueule ? Combien de fois est-ce qu'il avait cru qu'Esteban allait s'étouffer de rire après une de ses conneries ou de ses blagues ? Il écouta donc attentivement ce que racontait l'autre homme, avant d'hausser un peu les épaules.

« Boh, j'en suis loin, mais j'ai quand même pas ce genre de problématique, pourtant à la trentaine pas mal de personnes ont déjà des gosses, sont mariés et toutes ces conneries.» Ouais, conneries ; de toute manière, ce n'était pas comme s'il avait pu faire quelque chose, monter une vie de famille depuis novembre. «Non, non c'pas louche, le seul truc que j'me demande c'est si vous avez une famille ou pas pour parler de tout ça comme ça. C'est bien aussi parfois la solitude. »

Il se contenta d'hausser un peu les épaules, par ce qu'il n'avait pas envie de se prendre la tête avec tout ça, par ce qu'il ne savait pas bien quoi répondre, alors il contenta ensuite de lui faire son plus beau sourire -canaille- et de rajouter.

« Ceci dit, si la solitude, c'est bien, est-ce que c'est une façon pour demander pour que j’arrête de vous importuner ?»

Il se doutait bien de la réponse. Ruben n'avait pas l'air de quelqu'un qui semblait gêner ou énerver par la conversation, bien au contraire, il en semblait plutôt satisfait, ou alors il était très bon comédien. L'homme lui avait d'ailleurs dit qu'ils pouvaient donc discuter un brin et, il répliqua sans hésiter l'ombre d'un instant au sourire charmeur du plus âgé. Ouais, définitivement, il ne l'importunait pas. Gatiss avait ensuite parlé un peu plus de lui ou plutôt d'Esteban et de leur relation. Si on peut appeler ça comme ça, au final, il n'était pas certain que ce soit le mot le plus approprié. Merdier correspondait plutôt pas mal.
Serrage de main.

« Chouette prénom Ruben, c'est vachement plus doux qu'l'mien.»

Surtout qu'il avait essayé de rouler un r d'une manière... plus approximative. C'est vrai Ga-Ry c'était deux syllabes plutôt dures, qui n'était pas forcément chantantes – un peu comme Klara d'ailleurs- . Ruben, c'était déjà mieux ; mais il préférait quand même prononcer Esteban. Tout doux. Tout mignon, pas de que « k », « g » ou « r ». Ah oui, c'est vrai qu'il fallait qu'il se concentre sur la conversation plutôt que de partir tout seul dans un délire dont il ne se rappellerait pas même plus d'ici une heure ou deux.

« Je suis certain que c'est le super moment qu'on l'on pourrait passer ensemble après le concert qui le ferait regretter plus que le concert lui-même.»

Ou pas, en fait, chacun faisait ce qu'il voulait, Esteban n'était probablement pas jaloux, tout comme lui ne l'était pas. Ils ne l'avaient jamais trop été.... seulement c'était un peu compliqué à expliquer et c'était une approche comme une autre (bien que manquant de finesse) pour savoir s'il était opé' pour l'après soirée ? Ruben lui avait ensuite parlé du fait qu'il n'arrivait pas à rester ami avec ses exs.
Attend Gary, prend deux secondes pour respirer et ne pas te mettre à rire ça serait malvenue... Par ce qu'on en parle de Klara et de leur « relation ».

« Ben c'est un peu la vie, non ? On plaque, on se fait plaquer.» Ou on va en prison et une des personnes se tire Merlin seul sait-où tandis que l'autre se fait marier de force. « Bon après, j'avoue que j'suis pas trop trop un pro là-dedans et que je n'ai pas envie de me prendre la tête avec des histoires de couples.»

Non imaginez une troisième obsession dans sa tête de piaf, ça serait compliqué. Et puis, il n'était pas prêt à aimer quelqu'un d'autres probablement, il était toujours beaucoup trop attaché aux deux autres hurluberlus.

« Mais ce qui est marrant c’est que mon meilleur ami m’a mis un râteau avant qu’on ne se rapproche vraiment... »

Qu'est-ce qu'il pouvait répondre à ça ? Le cas des Moldus était différent également de quand on est coincé à Poudlard, il y avait moins de choix et surtout beaucoup plus de huit-clos.

« Comme quoi, il faut de tout pour faire un monde ! Nous on était si inséparable depuis le collège qu'on a fini par sortir ensemble au lycée.»

L'avantage de bien connaître le système scolaire Moldu, il pouvait se référer aux âges pour rendre son discours un peu plus crédible. Sourire crétin sur les lèvres, il décida d'orienter la conversation vers un autre domaine.

« Alors Ruben, dans quoi est-ce que tu bosses ? J'vais sûrement être dans le cliché, mais avec ton petit bouquin, tu ne serais pas dans la littérature ? C'est vrai, t'as une petit gueule d'intello, tandis que j'ai juste un air.... fripon ?! Ouais. Fripon. La connerie est déjà affiché sur ma face.»

Et le pire, c'est qu'il en était presque fier.

Sam 27 Mar 2021 - 23:29

Ah oui, une famille. Il aurait bien envie de grincer des dents, tiens. Il en avait fait une, mais elle avait été emmenéd par son ex-femme au-delà des frontières du monde visible. Mais il ne pouvait rien dire à l’autre homme, ni même lui reprocher quoique ce soit, le pauvre type ne savait pas sa vie. Alors il gardait la façade et se tâcha de répondre un bon gros mensonge pour garder la paix sociale et une ambiance joviale. Il eut un léger sourire quand on interlocuteur lui demanda d’une façon détournée s’il l’importunait.

- Si je voulais être seul j’aurais fait genre que tu existais pas... Après les responsabilités parentales... C’est le genre de soucis qui concernent que mon entourage, du coup ouais, je me retrouve seul aux concerts, répondit-il simplement pour bien esquiver le reste. Il trouvait qu’effectivement que le type était un rigolo, enfin il l'amusait pas mal. c’est pour ça qu’il ne souhaitait pas l’effrayer rapidement à coup d’histoire personnelle triste.

- Bah tu sais, la trentaine c’est faussement un cap. En vrai on pousse les gens à suivre un schéma plutôt classique, mais l’important c’est de faire les choses quand on est prêt, et uniquement si elles nous font envie.

Même s’il avait toujours su qu’il vivrait selon un schéma traditionnel, Alice n’était pas venue tout de suite après son mariage. Il venait de finir ses études et voulait assurer sa carrière, autant que de profiter de sa situation financière enfin stable pour profiter mieux de la vie. Il est vrai que quand on vient de se marier, on se fait rapidement tanner au sujet de sa descendance. Malgré la pression, il avait juste attendu d’être prêt de se consacrer à des enfants.
L’autre type lui expliqua qu’il s’était fait planter, et Ruben reniflait déjà quelque chose de compliqué là dedans. Il apprit que le mignon brun aux yeux bleus s’appelait Gary. Il se présenta à son tour, puis fut assez surpris du compliment sur son prénom. Bon, ses parents l’avaient choisi car il ne sonnait tarte ni en anglais ni en espagnol. C’était important pour sa mère, qui d’ailleurs le prononçait quasi systématiquement de manière hispanophone.

- Hé bien merci. Pourtant c’est bien Gary, ça se retient bien.

Il n’avait rien trouvé d’autre de constructif à répondre. En tout cas son interlocuteur lui semblait être en plein dans une relation compliquée. Il essayait de ne pas juger, car ce n’était pas ses affaires, mais il n’avait pas l’impression que ce type était tombé sur une relation saine et équilibrée. Il hocha la tête, ouais c’était ça la vie, on plaque et on se fait plaquer, mais c’est pas tous les jours qu’on essaie de manipuler vos souvenirs pour pouvoir se barrer avec vos gosses. Puis il avait bien compris que les relations de couples c’était pas la spécialité de Gary. Sinon il se douterait que son cher meilleur ami se fichait éventuellement un peu de sa gueule. Tout ce qu’il comprenait c’est que le gars le plantait avant un concert tout ça pour revenir avec des grands yeux de chiot pour pouvoir coucher. Pour lui, c’était une belle attitude de bon gros connard. Alors peut-être que Gary avait tellement la haine de s’être fait poser un lapin qu’il lui retaillait discrètement un costume pour l’hiver, mais il avait l’air de lui raconter tout ça avec peu de ressentiment. Mais bon, le message était passé. Il n’avait pas envie de parler d’histoire de couples, alors ils n’en parleraient pas. Comme ça ils ne parleraient pas d’Amber ou d’Aurea, parfait. Il avait juste plaisanté en parlant de sa relation avec Naveen, histoire de glisser pas très subtilement qu’il était aussi bisexuel. On ne sait jamais car il était plutôt sympathique et joli garçon, ce cher Gary. Même s’il embraya vite sur son passé avec son fameux meilleur-ami-qui-est-son-ex-mais-qui-est-présent-que-pour-le-cul. Ça sonnait mignon, comme début d’histoire, mais y’a un moment où ça a forcément dérapé. Bien que curieux, il ne souhaitait pas remuer le crottin du passé d’un presque-inconnu. Il ne voulait pas le blesser par de la curiosité mal placée, alors il accueillit avec soulagement le changement de sujet. Il finirait par se sentir un peu mal à l’aise d’essayer de flirter avec un type qui ne parle que de son ex.

- Alors Ruben, dans quoi est-ce que tu bosses ? J'vais sûrement être dans le cliché, mais avec ton petit bouquin, tu ne serais pas dans la littérature ? C'est vrai, t'as une petit gueule d'intello, tandis que j'ai juste un air.... fripon ?! Ouais. Fripon. La connerie est déjà affiché sur ma face.

Il lui arracha une expression amusée. Fripon ? Hé Scapin, t’as plus une bouille d’angelot avec tes grands yeux clairs et tes cheveux qui ondulent. Le seul petit détail diablotin était son sourire taquin, mais cela ne rajoutait que du charme. La connerie avait un beau visage. Mais il avait surtout une tête de quelqu’un qui avait besoin de trois jours de sommeil. Il affichait les traits tirés qui lui rappelaient les personnes qui travaillaient dans le médical. La même que Naveen et Amber. Peut-être était-ce vraiment son travail, mais il y avait beaucoup de raisons d’être fatigué dans la vie. C’est juste qu’il avait beaucoup vu des poêles à frire sous les yeux de son meilleur ami.

- Je crois que je l’aime bien ta connerie. J’m’ennuie pas, glissa-t’il dans un sourire. En effet je suis Maître de Conférence en Lettres et de la Philosophie des XIXème et XXème siècle à l’Université de Londres. Comme ça, c’est un peu ronflant comme titre, alors je dis juste que je suis prof d’université. Ceci dit, ça ne change rien au fait que je sois juste un gros nerd.

Particulièrement Tolkien, mais bon, même s’il mourrait d’envie d’en parler, il préférait taire le sujet avant de lancer un TED Talk sur cet auteur. À part si bien sûr il avait le malheur de lui dire qu’il était un fan de Tolkien.

- Et toi tu fais quoi dans la vie ? - Il enchaina très vite sur une autre idée pour rendre la conversation plus sympathique. - Hum attends... Tu veux peut-être boire un truc ? Y’a un distributeur pas loin, je peux choper un truc pendant que tu gardes la . Bon c’est pas le plus classe mais pour le moment le bar de la salle de concert est fermé. À moins que tu préfères attendre, c’est mieux une vraie pression qu’une canette, je l’accorde.

Dim 28 Mar 2021 - 22:13

Gary ne put s'empêcher de ricaner un petit peu lorsqu'il lui dit que s'il n'avait pas voulu lui parler il aurait fait genre qu'il n'existait pas ! Merde, c'est pas le genre de truc que font justes les enfants ? Non, par ce que pour lui, quand on est adulte on le dit carrément. Ou alors, il voyait ça comme ça par ce que c'était un petit merdeux ? Tout était possible. Nouveau sourire du plus jeune.

« Et bien, ça m'arrange bien, personnellement. Comme quoi, le malheur des uns peut faire le bonheur des autres. Avec un peu de chance, tu ne serais pas trop malheureux longtemps, si l'on s'amuse bien.»

Oui, il abusait peut-être un peu, mais au final il s'en fichait ! Il s'amusait bien à essayer de le chercher un peu. Oui, il aimait bien rendre heureux les gens et vu qu'il était généralement un peu rigolo (ou lourd?), il arrivait à faire sourire son public... enfin ses interlocuteurs.

« Et c'est nul de suivre le cadre. Comme tu le dis si bien, c'est beaucoup mieux de faire comme on a envie.»

Du moment que l'on abuse pas non plus des autres, de leur gentillesse & compagnie. Bref que l'on reste une personne décente ; par ce que notre liberté comme dirait quelqu'un dont il ne se souvenait plus du nom, s'arrête là où commence celle des autres !
De toute manière, il avait l'habitude d'être hors cadre et ce, depuis l'enfant.
On ne pouvait pas dire que vivre dans un orphelinat était quelque chose de très « normé » ; tout comme sa bisexualité, bien qu'il soit probablement plus pan qu'autre chose. Et sans compter le polyamour. Azkaban. Ouais, le cadre et lui ça faisait bien dix. A croire que dès qu'il arrivait à trouver une quelconque stabilité « normalité » -même s'il détestait ce mot-, le cadre le jetait de nouveau dehors... mais tout ça, l'homme n'avait pas besoin de le savoir, ce n'était pas la peine de le faire fuir.

- Hé bien merci. Pourtant c’est bien Gary, ça se retient bien.

Ouais, c'est ça, ça se retient bien, mais ce n'était pas forcément quelque chose.
Pourquoi est-ce qu'il avait causé de Banban, surtout dans ces termes-là, alors que la situation semblait bien plus compliquée qu'il n'y paraissait ? Il n'en savait trop rien, probablement que c'était une façon de se venger, d'extérioriser sa frustration, mais parait-il que ce n'est pas la réaction la plus adulte qui soit. Tant pis, il n'en avait plus grand chose à faire !
Comme il ne tenait pas non plus à en parler plus que cela, il avait vite changer de sujet, essayant d'orienter la discussion sur un tout autre sujet, à savoir le métier de l'homme. Le tout, en continuant de plaisanter un peu, de faire un peu d'auto-dérision. Oui, il avait un visage de petit con, il le savait, surtout lorsqu'il avait ce petit sourire en coin ; Il avait conscience que parfois ce sourire donnait à certaines personnes l'envie de lui en coller une ou deux. Quant à l'homme, il faisait beaucoup plus sérieux. Vu le livre qu'il tenait tout à l'heure, sa façon de s'exprimer ainsi que ses dires, il avait une vague idée du métier qu'il pouvait exercer.
Nouveau sourire lorsqu'il lui dit qu'il aimait bien sa connerie, et bien tant pis ! C'était plutôt une bonne nouvelle, par ce qu'il avait toujours du mal à la cacher. Lorsqu'il lui dit le titre de son métier, il haussa un sourcil un peu perplexe, pas certain d'avoir bien tout compris, effectivement c'était un peu chiant l'intitulé entier. Prof universitaire était quelque chose de beaucoup plus parlant dans l'esprit de Gatiss.

« Et donc tu es prof de quoi exactement philo ? Autres choses ? Ton titre est beaucoup trop long et incompréhensible pour un néophyte comme moi.» dit-il en plaisantant Il allait répondre mais l'homme lui avait dit d'attendre. «Heu ouais pourquoi pas, j'suis pas trop difficile, et comme je ne sais pas ce qu'il y a... on va dire comme toi. » Il n'y aurait probablement pas de bière dans le distributeur de toute manière. « Et je travaille... disons comme standardiste au 112, enfin je prends les appels d'urgences et je les redirige vers les bons services et compagnie... tout en gérant souvent les personnes au bout du fil le temps que les secours soient présents.» il lui fit un petit sourire « C'est moins intellectuel que toi, mais c'est toujours prenant ! On a pas le temps de s'ennuyer.»

Il aimait bien ce qu'il faisait, même s'il voyait plus aller dans la médecine, ou changer de branche. Peut-être plus trouver une association, ou devenir pompier. Il n'était pas encore décidé, et surtout, il voulait être en plus grande forme. Il fouilla dans son porte monnaie pour essayer de trouver une pièce.

« Je crois que je n'ai pas de monnaie. D'solé.. et puis la bière on ne pourra pas le boire avant la fin du concert.... ca serait quand même bête de se déshydrater !»

Mer 14 Avr 2021 - 22:48

Il eut un sourire amusé devant la petite vanne de Gary. Ouais, ils étaient bien contents de se trouver. Merci les obligations couches-culottes, la flemme du week-end après trop de boulot ou les horaires interminables de Naveen. Quant à suivre le cadre... Bon, il l’avait plutôt bien suivi au final, mais c’était pas des choses sur lesquelles il aimerait s’étendre. Autant que sur la relation étrange entre Gary et son meilleur pote. Comme toujours quand on faisait connaissance, on demandait à l’autre qu’est ce qu’il faisait dans la vie. Il lui avait donc balancé son titre ronflant. Comme souvent quand il parlait de son travail, ou de ses recherches, la personne en face produisait le bruit de Windows en erreur système.
Sinon, pourquoi la seule chose qui lui est venue à l’esprit quand il lui annonça qu’il travaillait au 999, c’était la chanson de l’espèce de numéro improbable de the IT-Crowd ? Il écarta la mélodie débile de sa tête pour se recentrer sur ce que disait ce charmant garçon. Voilà, standardiste aux urgences. C’était peut-être pour ça qu’il avait une tête de déterré qu’il avait jugé similaire à celle de ses relations dans le médical. Il ne devait pas voir (ou plutôt écouter) des trucs joyeux tous les jours. Peut-être pour ça qu’il était gran ddéconneur, peut-être que comme lui, son réflexe à l’adversité était de faire des blagues nulles.

- Ouais, je connais un peu... Mon meilleur ami est secouriste.

Sous-entendu qu’il savait qu’il avait depuis longtemps des échos des réalités du métiers.

- Je suis pas vraiment prof d’une seule matière, on va dire que j’ai beaucoup étudié ce qui s’écrivait lors du XIXème siècle, ce qui me donne le droite de recracher tout ce que je sais devant des étudiants, ou même dans des conférences. J’aime beaucoup parler alors j’avais trouvé le bon filon, plaisanta-t’il. Mais en vrai je passe pas mal de temps à continuer d’étudier des textes, vu que je reste avant tout chercheur.

On va dire qu’il avait essayé de tracer dans les grandes lignes ce qui faisait son gagne-pain, mais c’était jamais gagné pour une personne normale. Mais bon ils étaient pas trop là pour parler travail, en plus c’était le week-end. Enfin, week-end c’était relatif pour un travail comme standardiste. Bref, retour à des discussions plus joyeuses, comme la bière. C’était la seule pression qu’il acceptait volontiers dans sa vie par ailleurs. Il avait proposé d’aller prendre un truc dans le distributeur histoire d’animer un peu plus leur conversation, mais pas de bol : Gary n’a pas de monnaie.

- C’est pas grave... Sinon pour l’eau, tu le sais pas encore mais je suis un vrai truand, déclara-t’il. Il sortit de sa poche un bouchon plastique de rechange, car les vigiles à l’entrée vous les jetait pour des soit-disant questions de sécurité. Pour Ruben c’était juste une stratégie pour vous obliger à acheter des bouteilles d’eau à prix abusé, vu que vous étiez obligés de finir votre boisson faute de pouvoir la ranger. Habitué à l’économie, il avait développé des tactiques pour outrepasser ce genre de pièges. Il pensait que Gary évoquait effectivement ce souci en parlant de déshydratation, mais il préféra ajouter histoire d’être sûr :

- Vu qu’ils vont nous jeter les bouchons... Bon on a qu’à se prendre un vrai verre à la sortie !

Ceci suivi de son plus beau sourire charmeur, histoire que ce soit bien évident qu’il l’appréciait bien. Les portes allaient bientôt ouvrir, mais les deux ayant la conversation facile, ils meublèrent très bien jusque là. Ruben trouvait cette saynète de la vie quotidienne très reposante. C’était une véritable pause face à ses confrontations avec le paranormal. Il n’avait rien contre l’aventure, il dirait même qu’il arriverait à s’adapter. Mais c’était bien mieux quand on avait l’assurance qu’on pouvait retrouver ses pantoufles et le moelleux de son lit...
Vint l’ouverture des portes. Les britanniques étant des personnes civilisées, ils ne se bousculaient pas jusque la fosse et respectait l’ordre d’arriver. Ruben fut heureux de voir qu’ils ne seraient pas trop mal placés. Il ne fit pas prier pour s’assoir par terre en attendant le début de la première partie, puis invita Gary à faire de même. Juste pour le plaisir d’avoir passé la sécurité avec sa petite astuce, il profita de sa bouteille d’eau. Il avait toujours été du genre prévoyant. Ses papiers et sa carte bleue étaient dans un tour de cou et non dans sa poche pour éviter les vols et les pertes, et il avait pris le strict minimum avec lui pour ne pas s’encombrer. Également, afin de s’éviter de devenir sourd comme un pot, il avait des bouchons d’oreilles spéciaux. Cela évitait aussi d’avoir les oreilles défoncées en sortie de concert.
Puis vint les signes annonciateurs du début. La tension qui monte dans la foule. Les dernières paroles et rire avec son compagnon improvisé tout en sentant l’excitation monter. Il enfonça ses bouchons dans les oreilles, signe qu’il allait plonger corps entier dans la musique. Le rideau se lève et la première partie joue sur scène. Pas grand monde les connait, alors le groupe sait qu’il doit convaincre son public. Les musiciens jouaient avec leurs tripes, ils n’avait que trente minutes pour percer leurs coeurs. Ils avaient le mérite de bien échauffer le public. Il échangeait déjà avec Gary des sourires, des gestes. On se disait beaucoup de choses avec le silence...
Vint l’entracte. Puis bientôt ce serait les stars de l’évènement, le fameux groupe indépendant qui avait attisé sa curiosité. Décompte sur l’écran : .. 3...2..1. Explosion de joie de la fosse en même temps que les premières notes, comme un esprit ruche qui communiquait d’une seule bouche. Ils n’avaient pas levé le rideau tout de suite. Les notes enivrantes de guitare chatouillaient la frustration des fans, jusqu’à que le rideau tombe de manière dramatique pour révéler le quatuor. Le guitariste et leader du groupe était un très grand type aux cheveux décolorés en argent et perfecto en cuir noir, qui contrastait étonnement avec la chanteuse, une jolie brune bien petite malgré ses impressionnants stilettos à plateformes. Impression renforcée quand elle se mettait à côté de la bassiste, une grande femme au style gothique et aux longs cheveux noir corbeau rasés sur le côté. Elle était juchée malgré tout sur des talons comme pour mettre exprès la misère à la chanteuse. Le batteur, dernier membre du groupe, était un brun aux cheveux mi-longs avec des origines probablement sud-asiatiques.
Au milieu de la foule, Ruben vivait en harmonie avec le rythme, avec les accords de guitare et les superpositions des voix. Il jetait toujours un oeil à Gary, lui offrant toujours son sourire charmeur. Dans la pénombre, personne ne faisait vraiment attention à leurs gestes, aux mains qui se frôlent, aux corps qui se rapprochent par la danse après qu’un regard vous ai donné l’autorisation. Ruben trouvait ce petit jeu amusant, il avait un peu l’impression d’être revenu lors des rares fois où il avait fréquentés des boites de nuit. On ne pouvait pas se séduire avec la voix, seulement avec l’éloquence du silence.
Puis vint la fin. Une pluie de confettis explosa au dessus des premier rangs pour accompagner le salut des musiciens. Dernières acclamations alors que le rideau ne recouvre la scène. Ruben attendit Gary pour lui donner ses impressions, tout en retirant des confettis qui s’étaient coincés dans ses cheveux et sa barbe.

- Je les connaissais pas tellement mais c’était le feu. Leur guitariste est doué, c’est fou ils ont tous l’air bien jeunes...

Il donnait quoi... Vingt-cinq ans grand maximum aux membres les plus âgés ? Puis il ancra ses pupilles dans les yeux océans, avec une lueur enjoleuse, amusée et complice :

- Toujours okay pour une bière ?

Il hésitait à demander s’il avait eu finalement des nouvelles de Monsieur Lapin. Il ne connaissait pas le nom de son ami, mais il l’avait surnommé ainsi parce qu’il avait posé un lapin. C’était marrant aussi parce que Gary l’avait un peu présenté comme un type qui se ramenait que pour le sport nocturne. Puis finalement il tenta une petite plaisanterie car il était curieux d’avoir le fin mot de l’histoire :

- Alors ton meilleur ami s’est réveillé ? Ou alors il va avoir comme prétexte que son poisson rouge a mangé ses clefs ?

Doucement moqueur, il ne savait pas à quel point il pouvait se permettre de plaisanter la dessus alors il n'essaya pas d'en faire plus.

Dim 18 Avr 2021 - 18:15

Il eut un petit sourire en coin lorsqu'il lui dit que son meilleur ami était de secouriste, effectivement, il devait savoir un peu plus que la moyenne ce que c'était ; Mais il y avait le savoir et le vivre et c'était là qu'était tout la différence. Il était probablement fait pour ces emplois du temps assez anarchiques vu qu'à la base, s'il avait été médicomage, il aurait eu ce genre d'horaires de jours/de nuits, le week-end & co. Ca ne le gênait pas spécialement, surtout à présent où personne ne l'attendait vraiment chez lui. Bientôt Ruben avait enchaîné sur le fait, qu'il n'était pas prof que dans une seule matière et qui laissa Gary encore plus perplexe. Ouais, ça il avait remarqué qu'il aimait beaucoup parler – beaucoup s'entendre parler-.

« Ah oui, effectivement.» dit-il en ne sachant pas quoi dire d'autres, par ce que les gens trop imbus d'eux-mêmes qui se vantaient un peu trop, ce n'était pas le plus plaisant. Mais on se détend, on profite de la journée tant qu'on le peut... et elle serait forcément moins bien sans Esteban, mais ce type allait peut-être l'améliorer. Au début, il avait eu l'impression que quelque chose collait, mais là, il avait un doute. Il était sexy, heureusement. On ne demandait pas grand chose d'autres, pour peu qu'il ne cause pas trop de lui... et compagnie. Un « vrai truand » pour l'eau, il haussa un sourcil... donc ce type blindé – par rapport à lui- n'était pas capable de boire avant, ou alors d'acheter une boisson à l'intérieur et il préférait truander... De mieux en mieux, et pas dans le bon sens du terme. Où était l'éclate là-dedans ? Non par ce qu'il semblait fier de cette astuce que lui trouvait juste abusée... Et on ne pouvait pas dire que c'était une question de génération. Il voulait s'amuser et l'autre semblait dans le mood barbant-donneur de leçon, tandis qu'il insistait avec le fait qu'ils allaient jeter leurs bouchons. Oui, et alors ? Ce n'était qu'un bouchon au final. Heureusement, il avait parlé de chose un peu plus intéressante après « un verre à la sortie », voilà qui promettait une bonne soirée !

* * *

Non, on ne ferait pas de commentaires sur les bouchons d'oreille, par ce qu'il pouvait comprendre que certains avaient les oreilles sensibles. Mais il restait focalisé sur cette histoire de bouteille d'eau. Le concert s'était plutôt bien passé, même si au final le caractère un peu déluré d'Esteban lui avait manqué, et pas qu'un peu. Ce type était plutôt sympa, heureusement.

« Ils doivent avoir la trentaine, ptet un ou deux ans de moins que moins, je ne sais pas.» dit-il en trouvant qu'ils faisaient un poil plus âgé, tout dépendait dont la façon était portée la barbe par exemple. Et puis avec la lumière, le possible maquillage c'était peut-être aussi un poil trompeur.
- Toujours okay pour une bière ?
« Ouais, bien sûr !»

Autant en profiter encore un peu de cette soirée, même si l'homme avait des aspects un peu étranges, il était plutôt sympa et agréable à regarder, il n'allait pas en demander beaucoup plus pour un coup d'un soir. Il lui dédia son plus beau sourire, attendant du coup de voir comment est-ce qu'il allait réagir... et sa réaction vu assez inattendu.

- Alors ton meilleur ami s’est réveillé ? Ou alors il va avoir comme prétexte que son poisson rouge a mangé ses clefs ?

Et il avait l'air de trouvé ça drôle en plus ? Qui est-ce qui parlait comme ça ? Est-ce qu'il avait conscience que ça faisait tomber la pseudo-pression qu'il avait pu il y avoir entre eux jusque-là ? Autant avec un ami, ça aurait pu passer, et encore ça dépendait avec qui... autant là, ça avait du mal à passer. Il avait perdu son sourire, mais se contenta d'hausser les épaules pour montrer qu'il ne fallait pas insister sur le sujet et qu'il n'en reparle pas.
A moins qu'il ait peur que Gatiss se casse par ce qu'il avait eu des nouvelles ? Oui, il en avait eu, et oui il l'avait envoyé balader Esteban. Chose habituelle. Ils se cherchaient, se trouvaient – ou pas-, se blessaient. Jouaient encore et encore. Un jour, ils retomberaient sur leurs pieds. Un jour, il fallait l'espérait ils arriveraient à retrouver cete stabilité ; L'amitié, la complicité restait, demeurait, mais quelque chose semblait quand même cassé et ils galéraient à s'accorder.

« J'te suis pour la bière.» dit-il pour changer totalement de sujet et en revenir à juste ce qui l'intéressait. De toute manière, dans le pire des cas, il avait encore tout le temps de changer d'avis.

Sam 29 Mai 2021 - 23:23

À la sortie du concert, Gary ne lui semblait pas aussi enthousiaste que lui. Peut-être était-ce parce qu’il s’attendait vraiment à y aller avec l’ex-qu’il-n’oubliait-pas ? Il était mal placé pour critiquer, il y avait quand même une partie de lui qui trouvait l’idée de se rabibocher avec Aurea bien sympathique. Il savait alors à quel point c’était compliqué. Bref il avait essayé de lancer Gary pour débriefer, partager ces émotions si particulières quand on faisait corps avec la musique. Mais déjà ils ne semblaient pas d’accord sur l’âge des musiciens, et ce n’était pas quelque chose sur lequel il voulait débattre. Ouais avec le maquillage ça peut rendre plus vieux, plus jeune... Bon flemme de regarder sur internet. Cependant Gary n’avait pas l’air très volubile sur son expérience, alors il essaya de revenir dessus. Histoire d’avoir quelque chose à se raconter, à moins que le cerveau de Gary ne soit resté dans la salle ? Parce que c’était une tout autre ambiance après le concert où ils avaient dansé ensembles de manière... Enfin bon, il lui avait un peu envoyé des signaux lumineux clignotants. Ne sous-estime l’importance du langage du corps, grinçait la voix d’Ursula de la Petite Sirène dans sa tête. Bref, Gary semblait un peu refroidi après tout ça, et Ruben était un peu confus.

- Par contre j’t’avoue, je m’attendais vraiment pas à un wall of death dans un concert de ce genre.

Un défi lancé au public par le batteur, qui avait l’air d’avoir un humour douteux pour faire ça dans un concert de pop-rock. La foule avait pourtant suivi, mais au lieu de se rentrer dedans comme lors d’un traditionnel concert de métal, les gens avaient couru pour danser ensembles et combler petit à petit la brèche. Sûrement un des moments les plus funs du concert. Étrange, mais fun.

Ne sachant pas trop quoi dire, et un peu emporté par sa curiosité, Ruben plaisanta gentiment - enfin cela lui semblait être pas trop blessant - sur Monsieur Lapin. Il vit qu’il n’essaya pas trop de le montrer, mais Gary n’avait pas l’air d’avoir apprécié. Merde, il avait été indélicat. Il se sentit un peu con, mais il savait que la seule manière de se rattraper était de s’excuser. C’est ce qu’on faisait quand on été poli, non ?

- Désolé... Je ne voulais pas te blesser. S'excusa-t'il avec sincérité.

À moins que justement, il aie eu des nouvelles et que ça le mine ? Il n’avait pas l’air de vouloir partager de toutes manières. Autant ne pas remuer le couteau dans la plaie. Pas plus. Donc la bière, songea-t’il en hochant la tête vers Gary. Il se posa la question s’ils ne seraient pas mieux dans un bar gay, là où personne n’irait les faire chier. Il n’était pas trop au fait de ce qui se faisait en drague entre hommes ces derniers temps. À son époque il lui semblait y avoir deux écoles. Ceux qui évitaient les bars gay par peur de se faire stigmatiser, et ceux qui emmenaient leurs rencards que dans des endroits où ils étaient sûrs de leur foutre la paix. Il ne savait pas trop quoi faire vu qu’il avait été hors-jeu pendant un long moment... Il avait conscience que Gary était plus jeune que lui, mais surtout il sentait qu’il était plus libre dans ses relations. À peu près dix ans devait les séparer mais Gary devait être plus expérimenté que lui d’une certaine façon. Alors qu’il cherchait un bar ou un pub encore ouvert, Ruben commençait à se poser des questions. Était-ce bien ce qu’il voulait ? Ramener un inconnu chez lui juste parce qu’il le trouvait mignon avec ses grands yeux d’ange, alors qu’il s’était toujours dit qu’il avait besoin d’une étincelle particulière ? Ou alors c’était juste parce qu’il avait un peu honte, un peu peur de blesser, ou alors d’être blessé ? Mais après tout, pourquoi pas ? Pourquoi il n’aurait pas le droit de s’amuser un peu ?
Il s’arrêta devant un pub, où la pinte était pas trop chère pour le coin. Il y avait pas mal de monde vu que cela correspondait à la sortie des théâtres et des concerts. L’ambiance tout en bois, en cuir et en cadre de cuivre donnait un charme particulier à l’endroit. Il ne connaissait pas du tout, mais il y avait du charme à découvrir de nouvelles adresses non ? C’est vrai que parce qu’il habitait à Soho et y avait trainé longtemps ses basques, toutes ses adresses favorites étaient dans ce coin. Drame de londonien de longue date : il y a énormément d’endroits où s’amuser mais on finit toujours à trainer dans les mêmes.

- Celui-là, ça te tente ? Sinon si on va vers Soho j’connais des coins sympas, j’habite dans ce quartier.

Sous-entendu : si tu veux aller chez moi après, c’est pas loin. Bon il pouvait aussi interpréter ça comme «j’ai les moyens pour habiter dans un quartier devenu ultra-touristique», mais l’appartement était bien moins cher à l’époque. La distance entre la salle de concert et Soho se faisait à pieds sans souci, l’affaire de vingt-cinq à trente minutes à peu près, que ce soit chez lui ou au bar où il avait travaillé toute sa jeunesse. Lieu qu’il n’avait jamais vraiment quitté vu qu’il avait conservé l’adresse comme lieu de rendez-vous fétiche avec certains de ses amis. Il se fit la réflexion qu’il serait quand même plus à l’aise dans un bar gay pour draguer un mec. Il avait besoin d’un espace un peu rassurant, car il n’était pas vraiment dans son élément même s’il n’essayait de ne pas le montrer. Il avait toujours été celui qu’on abordait, qu’on séduisait. Il n’avait quasi jamais fait le premier pas dans sa vie.

- J’connais des bons bar gays aussi, proposa-t’il dans un grand sourire qui cachait sa forte envie que Gary le suive plutôt dans ce plan-là. Bon d’accord, ça fait un peu panneau rouge «je veux te draguer en paix» mais ceci dit il n’avait jamais vraiment caché ses intentions.

Peu importe l’endroit qu’il avaient finalement choisit, les voilà enfin avec une bière à la main et quelques cacahuètes offertes par la maison. Ruben essaya alors de trouver un sujet de conversation.

- Alors Gary, qu’est ce que tu fais quand tu ne bosses pas à part des concerts ?

«Dormir», lui susurrait la voix sarcastique de Naveen dans sa tête. Sûrement parce que Gary lui semblait porter la fatigue des horaires décalés sur sa tronche. Mais il devait bien aimer des séries, des livres, les restaurants ou même voyager... C’était les hobbys les plus courants chez les gens. Le prof était curieux d’en connaître un peu plus sur son compagnon de concert improvisé, mais il avait ce sentiment qu’il était un peu difficile de percer sa coquille malgré son apparente sympathie. Il était peut-être du genre méfiant avec les inconnus. C’était aussi quelque chose qu’il comprenait, il n’était pas du genre à ouvrir ses blessures au premier venu. Il n’aimait pas se montrer vulnérable car il avait peur que quelqu’un s’infiltre dans la brèche. Il ne supportait pas attiser la pitié ou quoi que ce soit de similaire. Alors c’était quelque chose qui était réservé à ses proches. Ses très proches mêmes, et ça s’était empiré depuis son abandon par Aurea. Elle avait créé au fond de lui cette angoisse de voir quelqu’un qu’il aimait le trahir à nouveau.
Mais pour le moment, il ne pouvait pas vraiment jauger Gary. Simplement qu’il reconnaissait les techniques d’évitement dans une conversation pour les pratiquer lui-même.

Dim 30 Mai 2021 - 21:51

- Par contre j’t’avoue, je m’attendais vraiment pas à un wall of death dans un concert de ce genre.

Hein quoi ? Merde, il avait raté quoi comme phrase là ? Il lui semblait qu'il avait raté la moitié des mots à force de rester dans ses pensées. Qu'est-ce qu'il allait pouvoir ? Visiblement ça ne semblait pas être une question, si bien qu'en répondant un truc basique cela devrait pouvoir passer crème. Au moins ça éviterait qu'il fixe ce pauvre prof avec des yeux dignes d'un merlan frit. On se le tente ? Ouais, avant on récap ce qu'on a attendu : on parle du concert et il s'était pas attendu à un truc. En « machin » surprise, il n'y avait pas trente six mille choses qui s'étaient passées. Il allait donc pouvoir y aller au toupet tout en se disant qu'il avait peu de chance d'être à côté de la plaque.

« C'était le machin un peu chelou là ? Ouais j'suis d'accord.» dit-il sans être vraiment sûr d'être d'accord vu que ça faisait quand même très longtemps qu'il n'avait pas fait de concert et qu'il n'était plus du tout à la plage de ce qui se faisait aujourd'hui et si ça avait vraiment changé en 6 ans. Il se sentait un peu avec sa question, mais en même temps... ça restait quand même au moins un peu sincère. Tant pis s'il faisait gamin perdu après tout ça restait quand même assez vrai.

L'homme avait ensuite plaisanté sur Esteban, ce qui était évidemment la chose à ne pas faire, surtout lorsque Monsieur Gatiss était un peu bougon si bien qu'il ne le prit pas super bien, pour ne pas dire pas bien du tout. Comme quoi, il lui restait encore pas mal de changements d'humeurs à arriver à gérer, mais ça, probablement que seul le temps pourrait vraiment l'y aider. Il avait quand même réussi à ne pas faire de commentaire désagréable et s'était contenté de maugréer dans sa tête... mais il y a des choses qui se voient sur sa tête et visiblement sa mauvaise humeur du moment, si on peut appeler ça comme ça en faisait partie.

- Désolé... Je ne voulais pas te blesser.

il avait plus envie de grogner pour lui répondre, mais parait-il qu'en société cela ne se fait pas vraiment. Il devait donc avoir une réponse d'adulte avec quelques mots, quelques syllabes. Et de compréhensible, sans l'agresser vu qu'il s'excusait !

- Pas grave maugréa-t-il finalement, avant de parler comme quoi il le suivait pour la bière. Il ne connaissait plus trop les endroits à la « mode » et Ruben avait l'air d'être un habitué du coin et puis s'ils devaient finir chez lui autant boire le coup pas trop loin de son domicile.
- Celui-là, ça te tente ? Sinon si on va vers Soho j’connais des coins sympas, j’habite dans ce quartier.

Ah. A la façon de Brogniart. Ah ! Merde ! Lui qui pensait que Monsieur le Professeur avait une vague idée. STOP ! Ca y ait, il l'avait le sous-entendu ! Le temps que ça monte au cerveau et qu'il l'analyse il avait fallu quelques longues -très longues- secondes. Cette fois, il lui fit un petit sourire en coin. De toute manière, boire à côté de chez ce type, ne voulait pas dire grand chose

- J’connais des bons bar gays aussi.
- Un à côté de chez toi ?

Voilà, comme ça, ça répondait totalement à toutes les questions. Oui, il voulait bien un bar gay et oui, il voulait aussi bien se rapprocher de chez Ruben ! Un bar mixte lui aurait convenu ceci dit, il se fichait un peu de ce qu'on pouvait dire, et les emmerdes de toute façon, il les attirerait si quelque chose devait arriver alors bon ! Relativisons ! Le bar gay semblait probablement une meilleure option pour Ruben alors soit !

- Alors Gary, qu’est ce que tu fais quand tu ne bosses pas à part des concerts ?
- Heu...... voilà, bonne réponse ! On est content de ta participation Gatiss ! Je passe beaucoup de temps avec mes amis et ma colloc ? Je joue pas mal en ligne avec mon... heu ? Meilleur ami, entre autres.

Et tu te tapes des inconnus pour ne plus penser à Klara et Esteban ? Tu essayes de ne pas t'attirer des ennuis notamment auprès de Azalea et Monsieur Muscle ?

« Enfin des choses, basiques quoi, rien de bien extraordinaire. Et toi, qu'est-ce que tu fais ? Je suis sûr que tu es un grand amateur d'art.» Il se mordilla un peu la lèvre avant de continuer « Et que tu es un grand lecteur, de quel genre, ça par contre je ne saurai dire. Est-ce que tu as des petits secrets inavouables permis tes lectures ? » demanda-t-il amusé. Peut-être que son livre préféré était Twilight, ou alors un bon gros porno et non quelque chose de raffiné comme on pouvait s'y attendre. Gary et la finesse c'était toujours toute une histoire !

Mer 14 Juil 2021 - 12:21

Gary n’était pas vraiment bavard au sujet du concert, donc Ruben en conclut qu’il était très frustré d’y aller avec son meilleur amant. Ami. On ne sait pas trop. Il s’était excusé pour avoir un peu dérapé, mais il sentait que le mec voulait juste passer à autre chose. Les voici parti pour une bière. Il finit par lui proposer d’aller dans un bar gay pour faire plus ample connaissance, tout en étant tranquille si jamais les choses dérivaient.

- Heu... Ouais, c’est pas trop loin. En même temps quand on habite en centre-ville, rien n’est vraiment loin... Répondit le prof quand Gary lui demanda si le bar n’était pas trop loin de chez lui. Voilà si ce n’était pas évident maintenant... Il avait un peu envie de terrer sa tête entre ses épaules, comme s’il était une tortue rentrant dans sa carapace. Surtout depuis le petit sourire en coin évocateur de Gary, car maintenant il savait que Gary savait qu’il essayait de le draguer avec ce qui devait être la délicatesse d’une pelleteuse. S’il était là, Naveen se foutrait de sa gueule pendant des lustres. Bref, c’était plus facile quand l’autre faisait le premier pas, mener la danse c’était autre chose...

Posés derrière le verre, Ruben essayait de percer un peu plus le mystère Gary. Il sentait que c’était le genre de personne qui n’était pas facile à ouvrir. Il ne lui demandait pas de raconter toute sa vie, cependant. Alors il lui demanda ce qu’il avait comme hobby, intérêts ou autres... Pas de bol, c’était les jeux vidéos. Il était du genre à faire une partie de temps en temps avec ses potes, mais il n’avait pas vraiment le temps d’y jouer. Une occasion manquée, car à son époque seuls les gosses aisés avaient une console. Et quand il est entrée à l’université, il était trop occupé pour s’y intéresser. Puis il était devenu sûrement trop vieux et trop occupé.

- J’y connais pas grand chose, j’avoue, mais tu joues à quel genre de jeux ?

Dans le fond, il était curieux. Ce n’était pas parce que ça ne le passionnait pas que c’était forcément inintéressant. En retour, Gary lui demanda s’il était un amateur d’art... Bon tout ce qui lui vint à l’esprit c’était les théories de Kant sur la beauté, dont les lignes gravées dans sa mémoire s’effacèrent devant le petit mordillement de lèvres sexy de Gary. Kant avait alors perdu contre sa libido.

- Je trouve que parfois on a de la très belle qualité dans la romance érotique et homoérotique. On a de super beaux dialogues très poignants, un scénario bien construit et il y est beaucoup question de profondeur dans les interactions entre les personnage, plaisanta t’il pince-sans-rire en buvant son verre. Il eut un petit sourire en coin qui cachait un petit ricanement. C’est sûr que ça aurait été drôle d’avoir un prof de littérature et philo dont le livre préféré était une romance érotique.

- En vrai, j’aime beaucoup les comics. Genre les super-héros. J’étais un grand fan des X-men plus jeune... Je pense que mon petit secret c’est qu’en fait, j’ai eu un débat avec un copain sur Magneto et le professeur Xavier. Et comme j’suis le genre de connard qui aime avoir raison, j’ai été préparer une argumentation infaillible en m’inspirant des bouquins que j’ai trouvé à la bibliothèque... Genre Kant, Rousseau, Schopenhauer, Sartre... Et c’est comme ça que je suis tombé dedans.

Oui, il assumait d’être ce genre de personne qui carburait avec son propre orgueil. Il avait aussi cette capacité de s’investir à fond quand quelque chose l’intéressait beaucoup.

- J’étais un gamin parfois un peu bizarre avec du recul. Heureusement que je savais jouer de la guitare pour impressionner les copains, remarqua-t’il amusé. Ouais, il n’avait pas vraiment eu le look du gros nerd avec ses cheveux longs, ses grosses bottes à lacets, son jean troué et son sweat Nirvana. Mais dans son âme il en avait toujours été un, le genre qui vénérait en secret l’oeuvre de Tolkien et qui avait poussé Aurea à se farcir l’entière trilogie au cinéma puis les versions longues. Avec du recul, si son ex n’avait pas trouvé ça intéressant, c’est sûrement parce que ce genre de film était presque sa réalité.

- Mais après amateur d’art... En dehors de la littérature, la musique et un peu le cinéma, je ne dirais pas vraiment. Par exemple j’aime bien les musées et les expos mais je ne vais pas courir derrière...

Ven 16 Juil 2021 - 18:14

Pourquoi ne pas repartir tout simplement chez lui alors qu'il n'était pas certain de comment allait pouvoir finir la soirée, ou même comment est-ce qu'il avait envie qu'elle finisse. A la réponse à sa question, il avait acquiescé doucement, ouais, ça ne l'aidait pas vraiment à savoir si c'était vraiment loin ou pas. Sa justification était bonne ; mais un peu trop mystérieuse pour lui, mais ayant la flemme d'entrer dans plus de détails, il préféra se contenter de le suivre. Bientôt, assis devant un verre, ils essayé d'entretenir une conversation des plus basiques comme s'ils voulaient plus faire connaissance, il espérait juste que l'autre ne serait pas trop barbant.

« Ca dépend, pas mal de choses en lignes avec quelques connaissances.» dit-il en haussant les épaules. « Plus, des trucs de guerre, de tirs, des courses ou autres... mais aussi des jeux de gestions.»

Le souci était le même partout, mais surtout pour ces derniers, il avait beaucoup de trop mal à se concentrer sur le long terme et forcément la situation dégénérait et le jeu avait tendance à perdre de son intérêt ; Il aurait probablement pu lui expliquer, mais ne trouvait pas ça intéressant, et puis il n'avait pas forcément envie de parler de sa capacité de fatigabilité et autre.
Lorsque le plus âgé se mit à parler de romance érotique et compagnie, il haussa un sourcil un peu perplexe. Il ne s'était pas du tout attendu à ce genre de réponse et si l'autre plaisantait, il fallait bien avouer qu'il ne trouvait pas ça comique, et pourtant son humour était bien souvent au dessous de la ceinture. Bien sûr, il y avait beaucoup d'ironie là-dedans, mais peut-être qu'il y avait un fond sincère dans ce qu'il disait, peut-être qu'il aimait ce genre de littérature et il en avait tout à fait le droit. Heureusement Ruben avait repris de son « sérieux » en parlant cette fois de choses qui l'intéressait réellement ; les Mutants. Sujet passionnant très intéressant, mais Gary n'eut pas le temps de répondre, que Ruben continuait son discours.. avant de partir dans ? Dans quoi exactement ? Quel genre de type va aller en bibliothèque pour prouver qu'il avait raison en plus avec de la philosophie ou grands auteurs ? Sérieusement ? Ca ne vendait pas du tout de rêve, au contraire, ça faisait prétentieux qui voulait avoir le dernier mot quoiqu'il en coûte et donc ça puait les emmerdes. Autrement dit, ça ne serait pas du tout quelqu'un avec qui il pourrait probablement partager beaucoup de choses, ou devenir un ami. Dis comme ça, il avait plus l'air barbant qu'autre chose, le genre de personne avec qui on se frite facilement par ce qu'elle veut toujours avoir raison.

Est-ce qu'il n'était pas un peu pareil ? Oh oui, il aimait avoir raison aussi. Il était aussi souvent un petit con... mais il n'irait pas jusqu'à saouler son interlocuteur en allant à bibliothèques pour sortir des théories et théorèmes foireux pour prouver qu'il avait raison, sa supériorité. Il avait aussi un peu d'auto-dérision et aimait beaucoup amuser la galerie, quitte à passer pour un con. L'autre ne semblait pas comme ça. Il était trop raffiné trop... quelque chose qu'il n'aurait pas su définir. Tu peux bien penser tout ça, n'oublie pas, mon gars, que toi t'es accroché comme une moule à tes ex. Très juste réflexion.
Ceci pour, pour un soir, il n'allait quand même pas faire le difficile. Malgré tout, il passait quand même un bon moment avec le Prof'. Il eut un petit rire avant de commenter.

«Je vois, on est très... différent, l'un de l'autre, mais qu'importe n'est-ce pas ? »

Et il lui avait dédié son plus beau sourire.
Ils avaient donc continué à parler, de tout et de rien, d'essayer de faire surtout avec leurs différences, avant de passer la fin de soirée chez Shadwell.

Fini pour moi