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What I've Done - OS

 :: Autour du monde :: Europe :: — France
Lun 28 Déc - 15:44
Je t’observe te détruire. De loin, en silence. Blessée des absences, blessée de l’inconstance, blessée de l’ignorance. Tu ne sais pas. Ni qui tu es ni ce que tu te dois d’être. Alors tu crames. Tu flambes ta vie plutôt que celle des autres, tu t’accroches, tu t’arraches, tu te dilacère dans l’oubli, le péché, l’interdit. Tout ce qui t’as été refusé,  tu le bouffes comme une affamée. Pour t’en libérer. Te libérer de l’emprise de la belle robe blanche immaculée ou celle des griffes plantées jusqu’au cœur de ton âme ? Sans doute un peu des deux. Certains se pavaneraient de ces chaînes ouvertes, du linceul éventré. Certains penseraient à la joie de vivre, à la folie d’exister. Mais tu éructes de ces beaux sentiments, tu les vomis, tu te détruits. Doit-on forcément se haïr pour apprendre à avancer ?

Il savait. De la déchéance des larmes qui ne coulaient pas à la fureur de la haine mal dirigée, de l’incapacité de se comprendre à la perte de contrôle, oui, il savait. Il la connaissait, l’avait vue évoluer durant des années assemblées en minutes. Toute une vie noyée dans un esprit ouvert. Des pages brûlées, des mots reniés, des maux abhorrés.

On fait quoi… on est quoi quand tout est remis en question, quand on largue dans le bas-monde les pires aspects de notre personnalités mis sous clef pendant des années ? On gère ça comment quand chaque geste, chaque pensée revient à dilapider les percepts de la seule personne qui nous a jamais sorti de la fange ? Comment est-ce qu’on gère la trahison de l’amour d’un père quand on l’a connu ? Comment est-ce qu’on gère les affronts qu’on fait jour après jours à ses valeurs tout autant que la sensation d’avoir été contraint, floué, endigué sans cesse par le plus beau des percepts : celui de l’affection, de l’inquiétude. Ah, comme l’enfer peut-être pavé de bonnes intentions. En serait-elle arrivée là si on avait consenti à l’aimer en entier, pas seulement par brides. Serait-elle tout autant morcelée ? En serait-elle là, à bouffer l’acide, à dépiécer chaque parcelle de son être pour se faire payer d’être qui elle était. Tout autant qu’elle le faisait payer aux autres. L’ingérence de sa propre existence, portée en martyr autant qu’en bourreau, ballotée de toute part par des émotions qu’elle ne maîtrisait pas, ne comprenait pas, perforée d’un deuil qu’elle ne savait pas gérer. Celui d’un père, celui d’une normalité, celui d’une existence brisée dont elle ne savait pas tout à fait se détacher.

C’était un balancer, une horloge perturbée, un métronome emballé qui penchait d’un côté puis de l’autre, s’emportait lui-même à chaque extrémité et manque toujours de s’écrouler, de tomber, de chuter, de disparaitre, entraîné par ses propres dérives.

A cramer la vie dans le lieu qui lui parlait le plus. Peut-être celui qu’elle voulait détruire au moins autant qu’elle aurait aimé apprendre à s’y construire.

Et il l’observait, ombre parmi les ombres, glissant dans ses traces sans un mot, sans un jugement, sans un geste. Mais il était là, loin de sa conscience.

Tu te penses seule. Seule parce que tu rejettes les autres pour les protéger autant que pour te protéger de ce qu’ils peuvent bien voir en toi. Il fait mal, n’est-ce pas, le reflet qu’on peut parfois apercevoir au cœur des prunelles d’un ami cher ?

Logan fendait les ténèbres dans le calme et le silence, observait la déchéance, la perdition sans agir, sans l’empêcher. Mais il était là.

Oui, tu te penses seule.

C’était ce qu’il était depuis le début non ? Un garde-fou. Il traçait les limites du cadre, sereinement, sans se défier de la bourrasque qui s’écrasait dessus. Sans se méfier du chaos qui y régnait. Car il fallait en passer par là. Parce qu’elle avait besoin d’en passer par là. Parce qu’il aurait voulu faire la même chose mais qu’il se contraignait à la mesure.

Qui est le plus enchaîné de nous deux dis moi.

Enchaîné à lui-même, certes, mais sans doute un peu à toi également. Non, il ne t’aurait pas laissée seule. C’est toi qui l’as dit, Sanae. Tu as vu l’homme sous la roche. Vois-tu ses valeurs quand il se revendique pourtant de l’inhumanité ? Oh oui, tu les vois. C’est bien pour ça qu’il garde ses distances, le monstre inquiet. Car il est concerné. Il reste là, comme une bouée de sauvetage, prêt à te laisser faire tes choix, te blesser, te contraindre, te tordre. Il te laisse les aimer, les aider, les haïr, les détruire. Il laisse les pans de ta vie s’écrouler, éboulements dévastateurs.

Et pourtant tu fais ça loin de tes ennemis.
Parce qu’il te veut sauve. Il te veut armée.
Et pourtant, il reste dans les ombres, répare tes erreurs, éloigne le danger. Il créé un cadre plus sécurisé dans lequel tu peux merder, apprendre, souffrir et avancer.
C’est sans doute sa façon d’aimer les gens.
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M. Logan Rivers
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M. Logan Rivers
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