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[Event 30.04/1.05] Where the bend becomes the break - Ruben

 :: Londres :: QG et lieux associés :: Côté Inquisiteurs/Ombres :: QG : Egoûts et catacombes
Dim 20 Déc 2020 - 12:25

Dans la nuit du samedi 30 – dimanche 1er mai 2016.


Il sortait d'une soirée avec Lewis et quelques amis de l'Université. Son meilleur ami lui avait proposé de le ramener chez lui histoire qu'il n'ait pas de souci sur la route mais Tim avait refusé. D'habitude, il aurait probablement accepté ; voire même il aurait dormi chez ce dernier mais là il avait une autre idée en tête. Il voulait aller au QG pendant qu'il n'y avait pas grand monde histoire de ne pas croiser âme qui vive, pour éviter une quelconque déconvenue, ou regards mauvais, pour aller chercher un petit carnet où il avait marqué une information qui pouvait être capitale pour retrouver Arthur. En effet, depuis la réunion avec les Inquisiteurs et le fait qu'il sache qu'Arthur allait visiblement pas trop mal, mais qu'il avait fait une action contre le Groupe, il s'était décidé à essayer de le rechercher à sa manière. Ils n'avaient pas une si grande différence d'âge, ils s'étaient même croisés plusieurs fois hors du QG à l'université si bien qu'il avait quand même un peu sympathisé avec lui et notamment ils avaient parlé de quelques jeux et forums qu'ils avaient en commun en ligne. Et il avait essayé de voir ses connexions et compagnie, s'il était toujours actif ou pas : mais sur les récurrents dont ils parlaient de temps en temps la réponse était non.

Il avait hésité longuement, et n'avait pas osé lui envoyer un message sur ses propres comptes de peur que les Inquisiteurs surveillent cela aussi. Sait-on jamais ce qu'ils avaient pu planquer comme merde sur son portable ou son ordinateur ! Il avait donc utilisé un vieil téléphone qui appartenait à sa mère et qui était à moitié mort, il avait crée de nouveaux comptes avant sur chacune des plateformes et avait envoyé un message banal aux comptes de l'ex Inquisiteurs, avec un indice que seul Arthur pourrait comprendre. Un délire qu'ils avaient eu à l'Université, qui n'avait aucun rapport avec la magie, le groupe ou autres. Bref, quelque chose qui passait normalement « crème ». Mais là encore, ça avait été le chou blanc.
Il avait également longuement réfléchi à s'il devait essayer de contacter ou pas certains des anciens amis d'Arthur, mais il s'était finalement abstenu : trop dangereux s'il était surveillé, et il considérait qu'il l'était probablement un minimum, et puis à l'univ, il y avait Shadwell qui pouvait passer dans les couloirs et voir ça. Mauvaise idée. Véritable casse-tête.
Et puis, ce soir, il s'était soudainement rappelé qu'Arthur lui avait conseillé un nouveau jeu et qu'il se l'était marqué sur un carnet qui se trouvait actuellement au QG. La logique aurait voulu qu'il attende le lendemain matin, que ça aurait fait moins bizarre, mais l'alcool n'aidant pas, il s'était donc mis en tête de le faire ce soir et qu'il prétexterait qu'il avait perdu un devoir qu'il pensait avoir égaré ici dans le pire des cas. Ce qui était effectivement quelque chose qui était possible : il arrivait parfois des cours, il aurait suffit que le bout de papier où était marqué ses notes tombe et voilà.

Simple dans la théorie, à voir dans la pratique.
Mais qui est-ce qu'il pourrait il y avoir à cette heure tardive ?

Il s'était donc dirigé vers le QG, puis vers l'endroit où il pensait avoir laissé traîner son carnet, où il y avait vraiment des note de cours dedans, quelques dessins et autres trucs qui ne servaient pas à grand chose.   « Allez t'es où ?» grogna-t-il.  En même temps il fallait être un peu con pour l'avoir laissé ici... il ne pouvait que s'en mordre les doigts lui-même. Et enfin, il mit la main sur son graal personnel du jour !  « Bingo !» Il se redressa un peu trop rapidement et tangua pendant quelques instants. Il avait peut-être bu un peu plus qu'il ne l'avait cru, ou alors il supportait moins l'alcool ? A moins que ce soit l'effet alcool-cachets qui  était un poil plus fort que prévu. Pourtant il avait l'impression d'avoir l'esprit assez clair ! Et lorsqu'il se tourna il s'aperçut qu'il n'était pas seul... et qu'un Ruben sauvage était là. Ou plutôt en l’occurrence, c'était lui le pokémon sauvage et le Général le dresseur avec sa pokéball.
Timothy attaque mimi. C'est ainsi qu'il tenta de prendre sa tête la plus innocente possible, pas difficile vu qu'en soit il ne faisait rien de mal.  « B'jour... ou soir.» Bien ,a politesse c'est toujours mieux que rien.  « J'avais perdu ça, j'en ai besoin d'main pour bosser.» Voilà voilà.
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Timothy Turner
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Ven 8 Jan 2021 - 16:37
Le mois d’Avril s’achevait, un mois étrange et chargé émotionnellement, surtout à cause de la révélation de la magie. Il avait l’impression d’être dans la merde sur tous les fronts, ou du moins, qu’il était sous une plaque de verre au dessus d’une fosse à purin et que celle-ci allait céder sous son poids à tout moment. Il avait aussi pris une année de plus, entamant sa quarantième année, juste au moment où le courant avait mystérieusement coupé. Au moins il avait eu une aventure inoubliable avec sa famille, enfin particulièrement avec Maxence. Il était heureux de renouer petit à petit avec lui, après tant d’années de séparation, voire de silence.
Cela faisait aussi un mois et demi qu’il s’était séparé d’Amber. Quasi un mois aussi qu’il avait mis un type dans son lit de manière un peu alcoolisée à la Saint Patrick, suivant le conseil foireux de Naveen. Ouais, ça l’avait pas franchement aidé, c’était pas mal, mais ça lui avait juste donné l’impression d’essayer de noyer ses sentiments de manière plus que superficielle. Par ailleurs, il parlait de temps en temps avec Nox, mais malgré leur alchimie et le fait qu’il reconnaissait qu’il était bien à son goût, ils restaient strictement professionnels. En plus il s’inquiétait pour le journaliste, parce qu’il était en première ligne avec la révélation magique. Il se sentait un peu con par ailleurs, parce que c’était de sa faute si les Inquisiteurs avaient eu vent de son travail. Maintenant il devait trouver un créneau pour le voir et lui proposer de les rejoindre, même si ça pouvait paraître de mauvaise foi. Oh, il était sûrement aussi dans la merde qu’Oliver. Maintenant, il était sûr qu’un moment ou un autre, il se trouverait devant un Supérieur. Il espérait que ce soit pas dans leurs geôles, c’est tout.
En autre élément d’inquiétude, il y avait Timothy. Cet espèce de sale gosse, qui allait finir par le rejeter au moment où il saura ce qui est vraiment arrivé à William. C’était inévitable, alors il ne savait pas vraiment si cela valait la peine de tenter de rattraper l’espèce de crevasse entre eux. Ruben jugeait que c’était juste un quiproquo, ou alors Timothy avait fini par se rendre compte qu’il avait des défauts, comme tout le monde. Mais le genre qu’il ne tolérait pas.

Donc nous voici le 30 avril. C’était un peu déprimant pour lui, car c’était l’anniversaire d’Owen. Son fils avait 4 ans aujourd’hui et ne devait plus se souvenir de sa tronche. Comme chaque année, il achetait une carte et la signait avec un petit mot. Il savait très bien qu’il ne pouvait pas l’envoyer, mais c’était un peu libérateur. Il faisait la même chose avec l’anniversaire d’Alice et Noël. Il avait ainsi constitué une petite boite, qu’il espérait leur donner le jour où il pourrait les revoir. Même Naveen n’était pas au courant de l’existence de ces cartes. Enfin, s’il y a bien une personne qui ne devait pas être au courant, c’était Naveen, car il le raillerait jusqu’à la fin des temps sur son sentimentalisme.

Ce jour-là, il allait faire un peu de musique chez un pote, où ils se réunissaient de temps en temps pour faire de la musique jazz et folk. Comme c’était en banlieue de Londres, il avait décidé de prendre la moto, bien que la plupart de temps, il se déplaçait en vélo. Même en deux roues le centre de Londres restait bouché, et cela lui permettait de faire du sport. Quand le trajet s’avérer compliqué, il devenait motorisé, c’était plus simple. Y’a pas tout le monde qui peut se téléporter ou voler sur un balai... Il avait déjà prévu de ne pas rentrer après la répétition et de passer au QG des Inquisiteurs pour travailler un peu. Il avait du pain sur la planche depuis la révélation de la magie. Il essayait de traquer s’il y avait du mouvement chez les Supérieurs, mais également s’il y avait des évènements suspicieux.

L’heure tournait, et il entendit soudainement du bruit, un bruit de petite souris... Méfiant, le général sorti de son bureau avec discrétion afin de voir qui était l’intrus. Anxieux, voire parano sûrement. Il eut un petit sourire en s’apercevant qu’il s’agissait de Timothy. Qu’est-ce qu’il foutait là ? Aucune idée. Mais il avait bien envie de le taquiner. Ruben prit le soin d’avancer doucement, un petit sourire farceur coincé sur le visage. Timothy avait pas l’air de le remarquer, alors il sortit comme un Diable en boite.

- Qu’est-ce tu fais comme bêtise ?

Il devait sûrement avoir fait un bond de trois mètres, au plus grand plaisir de Ruben. Il se justifia avec une bouille de lapereau triste, ce qui lui rappela étrangement Alice quand elle savait qu’elle allait se faire enguirlander. Ou alors, c’était parce qu’il était persuadé que Timothy ne devait pas être très bien intentionné. En tout cas, sa tronche de petit ange renforça sa méfiance.

- Tu aurais pu attendre le lendemain, on sait jamais quelles créatures trainent au QG à cette heure. Comme Maeve. La tête enroulée dans du cellophane pour faire sa teinture, et  avec un masque à l’argile et des concombres sur les yeux.

Non, il n’avait jamais vu Maeve comme ça, mais il trouvait l’image amusante au vu du décalage avec la personnalité de sa collègue. Cependant, il était sûrement préférable que ce soit sur lui qu’il soit tombé. Ça aurait été quelqu’un qui le ne connaissait qu’en surface, il se serait sûrement méfié de sa présence.
Lorsqu’il bougea, l’adolescent lui sembla tanguer un peu, signe du reste d’une soirée étudiante.

- Mais je pense que tu devrais rester un peu... Tu vas bien ? Je ne sais pas si c’est prudent pour toi de rentrer sans avoir un petit peu désaoulé... Tu veux un café ? Ça va t’aider.

Il pensait à la blague qu’il avait fait à Naveen, il avait peur qu’il se fasse agresser car un type bourré était quand même une cible plus facile. Ce serait irresponsable qu’il le laisse rentrer en transport. Puis il semblerait que les Cieux lui aient accordé un malus de chance assez conséquent, alors il aimerait éviter qu’il lui arrive quelque chose.

- Je peux te ramener à moto si tu veux.

Il eut une hésitation, car il ne voulait pas sembler trop opportun. Mais le hasard semblait les avoir réunis tous les deux, et il ne sait pas quand il aurait une autre occasion d’aborder le sujet.

- Mais pour tout t’avouer, j’aimerais qu’on reprenne un jour notre conversation du mois dernier. Beaucoup de choses ont changé depuis.
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Ruben H. Shadwell
Rubarbe
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Ruben H. Shadwell
Ven 8 Jan 2021 - 17:22
Qu'est-ce qu'il faisait comme bêtise ? Lui, il n'en faisait aucune. Zéro. Niet. Il était aussi sage qu'un petit ange ou qu'une image ! Punaise, c'est qu'il lui avait fait peur l'autre en surgissant comme ça et en causant de la sorte comme s'il était sorti de nulle part. Main sur le cœur il essayait de reprendre ses esprits tout en le saluant, lui disant qu'il était juste venu récupérer son carnet. Oui en pleine nuit Monsieur le Professeur et alors, qu'il avait envie de lui dire, mais il n'était pas encore assez bourré pour ça. Juste un peu éméché. Ca allait encore ! Hey, il tenait debout et avait toute sa tête, il savait même bien se dirigeait et marchait droit ! Il fronça un peu les sourcils lorsque Ruben se mit à parler de créatures qui régnait au QG avant de le regarder un peu plus perplexe lorsqu'il parla de la sorte de Maeve.  C'était censé être drôle ça ? Par ce que lui ne trouvait pas ça franchement drôle, pour dire pas dire limite pour la grognasse, même s'il ne l'aimait pas, qu'elle était vache et elle n'inspirait ni confiance ou respect... il  trouvait ça limite ; peut-être par ce que l'image qu'il avait alors c'était l'image de la méchante dans un des Bernard  et Bianca. Ceci dit, elles étaient aussi flippantes et désagréables l'une que l'autre – pour rester poli-. Tout cela pour dire qu'il ne comprenait pas bien pourquoi est-ce qu'il faisait cette comparaison.
Son carnet toujours à la main, il bougea un peu, tangua avant d'arriver sans trop de mal à se stabiliser. Ca montait doucement, mais ça continuait de monter. L'alcool dans le sang. Les nouvelles paroles de Ruben lui firent retrousser un peu le nez dans une moue un peu mécontente.

 « J'suis pas bourré !» se défendit-il, et pour lui prouver il se planta sur un seul pied pour lui montrer qu'il tenait toujours en équilibre.  « C'bien comme ça qu'on fait ?» Par ce qu'en vrai il n'était pas franchement sûr de lui, au moins il était un peu désinhibé sur certains points.  « Pourquoi ça serait pas prudent ?  J'vais y aller tranquillement, puis voilà. J'ai mon tel, mon spray au poivre.» Il pencha un peu la tête sur le côté avant d'ajouter  « Alors pourquoi je devrais rester un peu ici ?»

Quand à l'idée que l'autre le ramène chez lui c'était quand même un peu tentant, il fallait bien l'avouer. Ca lui éviterait de marcher dans la nuit et tout ça.  Mais la méfiance et l'inquiétude étaient bientôt revenues, comme de chère amies. S'il lui proposait d'être sympa, peut-être qu'il attendait quelque chose en échange, mais quoi ? Et surtout, est-ce que ce n'était pas juste pour regagner sa confiance pour mieux l'entuber après ? Est-ce que c'était vraiment de la gentillesse pure, ou une attention plus intéressée ? Il fallait par ailleurs oublier qu'il n'était pas certain qu'être collé contre lui pendant un voyage à moto soit une excellente idée...

 « Et qu'est-ce que tu attends en retour, si tu me ramènes ? » ajouta-t-il bientôt en essayant de le regarder dans les yeux.

Il ne voulait pas être blessé une nouvelle fois. Il ne voulait plus être déçu par cet homme. Les sentiments étaient toujours là, même si la déception était tout pour l'instant plus forte que le reste. Mais il le sentait toujours, cette envie de se noyer dans son regard, de lui plaire. Foutaises dangereuses. Il ne devait pas penser à ça. C'était mal. C'était Sovahnn qui avait raison. Juste elle. Alejandra et ses belles paroles n'étaient pas quelque chose à suivre, à croire. Mensonges éhontés.
Et en parlant de honte, il avait déjà assez honte de ce qu'il pouvait ressentir pour l'homme pour ne pas en rajouter en plus. Pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas faire plus simple, comme juste aimer Lewis ? Plus simple, plus sûr, plus sain, plus réciproque. Tout le monde était gagnant.

 « Mais pour tout t’avouer, j’aimerais qu’on reprenne un jour notre conversation du mois dernier. Beaucoup de choses ont changé depuis. »

Il fronça les sourcils, il ne savait pas trop comment prendre ça. Des choses avaient changé, mais à quel point pour qu'il dise des choses comme ça. Et puis, lui avait déjà tout dit. Seulement, il se sentait un peu acculé par la situation, par la peur de qu'un refus pourrait faire. Jusqu'à quel point est-ce qu'il pouvait tester et éliminer sa patience ? Il fallait être clair, il ne regrettait pas ses propos de la dernière fois, mais il savait qu'il n'aurait jamais dû parler comme ça à un Supérieur. Ruben pouvait très bien en avoir parlé aux autres et que tous fassent comme si de rien n'était pour mieux l'avoir. Tremblement à cette idée. Peur qui revenait au galop. Doutes qui se resemaient dans son esprit. Qu'est-ce qu'il pouvait bien dire à l'homme ? Qu'est-ce qu'il voulait entendre ? Il n'en savait rien, mais il avait l'impression qu'un refus ne serait pas bien pris.
Et ils étaient seuls, ou presque. Beaucoup trop de choses pouvaient se passer. Nouveau frisson  tandis qu'il commençait à se triturer nerveusement les mains après avoir rangé son carnet dans son sac.

 « Je ne suis pas certain qu'il y ait tant de choses à dire de nouveau.» se risqua-t-il, malgré tout.  « On a qu'à la reprendre dès à présent comme ça, ça serait fait. Par ce qu'à part la révélation je ne vois pas ce qui a pu changé depuis, je ne vois pas ce que ça change réellement pour toi, si ce n'est que tu t'es fait remarquer en réunion.»

Et il avait soufflé ces derniers mots en le dardant du regard. Est-ce qu'il s'était mis dans une telle position qu'il était à présent dans la merde ? Est-ce qu'il voulait lui demander quelque chose d'autres ? Est-ce qu'il n'allait pas se servir de tout ça pour le manipuler ? A quel point est-ce qu'il devait croire ce qui allait bientôt sortir de la bouche de l'autre homme ? Il n'en savait rien et d'un côté cela le terrifiait. Il ne voulait pas causer plus de tort aux monde Sorcier. Il ne voulait pas risquer la vie de ses amis, de sa mère. Il ne voulait pas non plus qu'un bain de sang coule chez les Inquisiteurs. Et il était si crédule et méfiant à la fois que le mélange donnait quelque d'explosif dans sa tête.
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Timothy Turner
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Dim 24 Jan 2021 - 21:42
Ruben fut satisfait de voir que le jeune homme avait sursauté à son entrée. Bon, le reste de ses blagues ne firent pas mouche, tant pis. Il n’avait pas réussi à lui extraire pourquoi il était venu à cet heure, mais on va dire que l’alcool rend pas très malin. Il avait envie de croire qu’il n’était pas là pour nuire à qui que ce soit. il lui fit remarquer qu’il commençait à être un peu rond, mais l’adolescent protesta tout de suite :

- J’suis pas bourré !

Dit toujours Jean-Michel Bourré quand il est bourré. Sa façon de légèrement tanguer ne rassurait pas le prof. Il eu une micro-grimace car il essayait de ne pas pouffer devant la situation. Timothy réalisa le test de l’équilibre, et bien que celui-ci soit réussi, il n’avait pas convaincu Ruben, qui avait juste répliqué : «Oui, oui c’est comme ça qu’on fait, ceci dit si tu viens à peine de sortir du bar. Non, il avait trop de scrupules à le laisser rentrer seul. C’est pourquoi il proposa de le ramener chez lui. Il est bien mignon avec son spray au poivre, mais faudrait-il être encore en état de viser juste. Il serait capable de se le mettre sur lui, tiens.

- Et qu'est-ce que tu attends en retour, si tu me ramènes ?
- 100 balles et une pipe, ironisa-t’il un peu blasé car sa question était un peu débile. Quoi ? Il était son prof ? Timothy lui a offert un livre sur la prostate, il jugeait qu’il n’était plus à ça près. Puis il n’avait plus vraiment le sentiment d’être uniquement son prof, la barrière était devenue trop mince pour lui. Alors il commençait à lui répondre un peu de la même manière qu’avec Naveen, quitte à susciter l’incompréhension chez Tim. C’était un peu de manière directe de dire qu’il l’appréciait, car qui aime bien châtie bien, non ?
Ruben sauta sur l’occasion provoquée par cette rencontre fortuite pour lui dire qu’il

- J’y gagne le fait de dormir en paix parce que je sais que tu es rentré sain et sauf, avoua-t’il avec un ton plus doux, car il se rappelait que Timothy avait tendance à être un peu premier degré. Ce serait gênant qu’il commence à lui retirer la ceinture une fois sous le porche, plaisanta-t’il avec lui-même. Enfin, il espérait réussir à faire hausser les herses du jeune homme, car il semblerait que l’alcool n’endort pas du tout sa méfiance.

- Ce qui change, Timothy, c’est qu’on est pas sûrs que tu puisses m’offrir un livre sur les testicules après quarante ans l’an prochain. Je fais peut-être dramatique, mais on est dans la merde. Cette organisation s’est auto-foutue dans la merde, et j’ai pas l’impression qu’il y vraiment ai un plan B à part casser des gueules. Je suis désolé si jamais ça remue le couteau dans la plaie, conclut-il avec un ton compatissant. Il savait très bien qu’il devait se sentir pas très bien à ce sujet, alors il essayait de montrer un minimum de soutien. Cependant, il n’avait pas envie d’aborder les Inquisiteurs. Il avait Naveen s’il avait besoin de baver sur les dernières décisions du chef, et de boire des bières en déversant son pessimisme. il avait compris qu’il ne pouvait pas faire peser tout ça sur un gamin de dix-huit ans, dont les talents sont dévorés constamment par les ténèbres de son passé.

- Mais ce n’est pas de ça dont je veux parler. Pas des Inquisiteurs. J’ai juste l’impression qu’on arrive pas à se comprendre, et ça m’attriste. J’arrête pas de me demander : qu’est-ce que j’ai raté ? Je sais que parfois, je suis un peu insupportable, mais je pense pas que tu t’en es rendu-compte d’un seul coup, non ?


Il se posait la question pour savoir si il était vraiment en état pour entendre tout ça. Est-ce qu’il allait juste pas hurler au mensonge ? Ne pas le croire et le rejeter ? Est-ce que c’était pas mieux de rétro-pédaler vu que le conflit au sujet de William allait forcément éclater ? Il posa sa main sur son épaule, doucement.

- Ça me rend triste, parce que je t’apprécie Timothy. Je pense vraiment que tu es une bonne personne.

Il abrégea vite son geste. Il était un peu gêné malgré sa confiance apparente. Il n’y avait rien de vraiment étrange, il voulait juste le rassurer d’une certaine façon. Le problème c’est qu’il ne savait pas comment le jeune homme allait réagir, au point qu’il se préparait déjà à une possible tempête.
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Ruben H. Shadwell
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Ruben H. Shadwell
Lun 25 Jan 2021 - 19:39
Beuh ! Il était un peu gonflant quand même le quadra'. Ou pas. La vérité c'est qu'il ne savait pas vraiment comment interpréter le fait qu'il voulait le ramener chez lui. Les gens qui aidaient attendaient généralement quelque chose derrière, alors qu'est-ce que Shadwell souhaitait ? Lui donner encore une mission merdique ? Avoir des informations ? Avoir une discussion sans qu'il ne puisse se casser ? Autre chose ? La réponse était probablement simple mais il se méfiait de plus en plus du Général.
Et malheureusement pour lui, il n'était pas au bout de ses peines, en effey Ruben venait de sortir une blague qu'il trouvait tout sauf drôle. C'était bien une blague d'ailleurs, n'est-ce pas ? Il ne pouvait pas être sérieux. Il le regarda un peu perplexe sans savoir quoi répondre, essayant de déceler quelque chose dans son regard. Genre, une étincelle malsaine. Ouais, il était un peu mal à l'aise, mais il savait aussi qu'il prenait un peu trop les choses au premier degré et que les sous-entendus, les blagues et compagnie n'était pas toujours son fort. En attendant, il s'était un peu renfrogné... mais heureusement l'adulte ne tarda pas à se reprendre jugeant probablement qu'une précision était nécessaire. L'aveu était sincère, mais Turner avait un peu de mal à comprendre pourquoi cela pouvait l'empêcher de dormir de  pas savoir s'il était rentré ou pas sain et sauf chez lui. Hey, il se faisait agresser ; ou qu'il avait un accident, ça serait un problème en moins pour les Inquisiteurs, ça serait donc bénéfique.

 «Pourtant, ça ne pourrait être que bénéfique pour vous tous. » répliqua-t-il en haussant les épaules comme si c'était un fait des plus normal.  « Je ne comprends pas pourquoi tu as l'air de tant t'en soucier.»

On s'inquiétait pour ses amis généralement, et il n'était qu'un sous-fifre, qu'une vulgaire pièce à l’échiquier. Et effectivement, l'homme semblait vouloir reprendre la discussion de la dernière fois mais le plus jeune, là encore, ne voyait pas bien à quoi ça servirait pour lui, peu de choses avaient vraiment changé.
La réponse de Ruben, lui fit hausser un sourcil puis les épaules. La faute à qui s'ils allaient peut-être tous crever ? Ce n'était pas lui qui était Général et qui était là depuis longtemps, qui était comme un pilier. Pour la fin, il ne savait pas quoi dire ; mieux valait qu'il se taise de toute manière, par ce que sinon les choses allaient partir en vrille et ce n'était pas vraiment le moment. Mais encore une fois, Lui était censé faire parti des têtes pensantes et s'il le voulait, il pouvait toujours se casser. Ah mais non, c'est vrai qu'il ne voulait pas pour des raisons que Tim trouvaient mauvaises et surtout hypocrite, de mauvaise foi. Mais c'était lui le gamin et l'autre l'adulte, alors l'autre devait avoir raison quelque part.

Quant à la suite, il était de plus en plus perplexe et regardait l'homme tout en se demandant si au final il avait pas bu plus qu'il ne le pensait. Non par ce qu'il était triste par ce qu'ils ne s'entendaient pas, ne se comprenaient pas ? Bordel, on était dans quelle dimension là ? Pourquoi est-ce que l'homme agissait à présent comme ça ? Est-ce qu'il était sincère, ou est-ce qu'il essayait par tous les moyens de regagner sa confiance et forcément en utilisant les sentiments ça marchait plutôt pas mal. Tim ne savait plus s'il devait se rebiffer et fuir ou juste le croire. Quant à qu'est-ce qu'il avait raté ? Simple, le plus jeune lui avait déjà dit. Il l'avait pris pour un con, il n'était pas franc, entre autres.

 « Tu sais très bien ce que tu as raté, Ruben.  On en a déjà parlé.»

Lassitude, à présent ; par ce qu'il est vrai que le peu de complicité qu'ils avaient lui manquait. Qu'il en avait besoin, par ce qu'aujourd'hui plus que jamais, il ne se sentait plus du tout à sa place ici, dans ces rangs. Depuis l'attentat ce mal-être augmentait, et au fil des disputes avec le Général les choses s'empiraient.
Dans ses pensées, il ne l'avait pas vu approcher si bien qu'il sursauta légèrement lorsqu'il posa une main sur son épaule, essayant de ne pas trop devenir rouge. De ne pas se faire des idées. De ne pas y voir de sous-entendus. Et dans sa tête, l'alcool aidant, c'était la foire la plus complète, et il ne savait plus qui croire sa conscience, ses envies... Il avait l'impression que toutes ses pensées s'entremêlaient lamentablement du fait de cette proximité. Coeur qui battait la chamade.

- Ça me rend triste, parce que je t’apprécie Timothy. Je pense vraiment que tu es une bonne personne.
 « ….»

Et voilà que le rouge lui était monté jusqu'aux joues d'une manière déraisonnable. Mais il secoua la tête. Non, il n'était pas une bonne personne. Une bonne personne ne serait dans ce QG. Une bonne personne aurait trouvé une solution. Une bonne personne n'aurait pas toute cette culpabilité, cette angoisse, ce dégoût d'elle même... par ce que justement une bonne personne n'a rien à se reprocher.
Nouvelle lassitude qui le gagne. Yeux qui s'embrument sans qu'il ne s'en rende vraiment compte.

 « Tu sais très bien que c'est faux... Une bonne personne ne ferait pas parti d'un groupe qui parle de tuer tant de personnes.... de manière totalement injustifiée qui plus est.»

Net et  clair.
Et si lui, adolescent, n'était pas une bonne personne pour cela. Qu'est-ce que tu es, toi ; Ruben ?
Lèvre qui tremble, il le regarda néanmoins quelques instants dans les yeux comme s'il voulait le sonder, comme s'il voulait arriver à voir ce qu'il avait au fond de son âme, comment est-ce qu'il pouvait dire ou croire une telle chose, si fausse.
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Timothy Turner
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Timothy Turner
Lun 15 Fév 2021 - 21:14
Il s’y attendait un peu, mais le jeune homme planta devant son ironie. Heureusement qu’il avait précisé, il aurait pu avoir quelques soucis...Pourquoi il se souciait tant de lui ? Pour lui c’était évident comme son gros nez au milieu de son visage. Par bienveillance, humanité, empathie, solidarité, responsabilité, affection... Il pouvait ajouter des tas de raisons, mais les mauvaises capacités sociales de Timothy ne lui permettrait pas vraiment de les saisir. C’était comment expliquer ce qu’était la couleur rouge à un non-voyant. Il en avait déjà un peu mal au crâne, sans compter sur l’hyper-vigilance de Timothy qui rejetterait sûrement en bloc toute intention positive de sa part. Il essaya alors de prendre les choses sous un autre angle.

- Et qu’est-ce que je gagne selon toi à ce que tu te fasses casser la gueule ? Quels seraient mes avantages ?

Laisser parler les angoisses. Puis relever leur absurdité. C’est ce qu’il espérait faire, même si Timothy était parfaitement capable de lui trouver des arguments très logiques et plausibles. Peut-être que son état un peu pompette le rendrait un peu plus bavard par ailleurs. Le prof sauta sur l’occasion pour essayer de compléter leur dernière entrevue. Encore une fois, le jeune homme l’avait laissé confus, mais son côté obstiné souhaitait quand même ne pas laisser tomber. Non, il n’arrivait pas à savoir vraiment ce qu’il avait raté, enfin exactement. Quels signes avait-il envoyé pour alimenter l’anxiété de Timothy ? Il n’en savait rien, et le jeune homme avait des difficultés à s’exprimer, ce qui ne lui facilitait pas l’affaire. Il n’y pouvait rien, il ne savait très bien.

- Ce n’était pas ce que j’appelle une conversation réellement terminée, remarqua Ruben, qui gardait sa douceur et son calme. Pour le prof, ils avaient parlé de pas grand chose. Il lui avait juste craché sa rancoeur à la gueule exigeant des réponses à des questions auxquelles ils n’avait même pas eu le temps de répondre. Surtout, il ne savait pas comment y répondre. Il restait humain, il n’était pas télépathe, et ils n’avaient définitivement pas les mêmes référents. Ce qu’il avait compris, ce que Timothy ne comprendrait peut-être pas les mêmes choses que lui avec les mêmes concept. Ce n’était pas un reproche, c’était un fait avec lequel il devait composer. Le problème est qu’il n’était pas sûr que Timothy en avait conscience. Sa normalité n’était celle de son prof.

Il sembla tout de même important de lui dire qu’il tenait à lui d’une certaine façon. Ce qui était vrai. Il le sentait venir, mais l’adolescent tourna au rouge tomate. C’était mignon. Jusqu’au moment où il le voyait lutter contre un débordement émotif. Il répondit à son regard par de la tendresse sincère, celle d’un ami, d’un frère, d’un père. Il jugeait que pour un jeune de cet âge, il s’imposait beaucoup de poids sur ses épaules. Mais avait-il le choix ? Il était sûrement trop jeune pour premièrement comprendre comment lâcher prise. Quand on était de nature rigoureuse comme Tim, on ne savait faire le tri dans ses responsabilités qu’avec les années. Tout faire, tout prendre. Jusqu’à s’écraser soi-même. C’est ce qu’il risquait. Ruben inspira, gardant toujours son calme.

- As-tu vraiment quelque chose à te reprocher ? Tu as essayé de t’interposer, tu as très bien vu ce que ça a donné. Es-tu vraiment coupable alors que tu as subi la décision d’autres personnes ? - Il pris une pause très courte -  Tu es resté fidèle à tes convictions jusqu’au bout, tu as fait ce que tu étais à ta portée. Tu devrais être plus indulgent envers toi-même. Au lieu de regarder ce que tu n’as pas réussi, tu pourrais regarder ce que tu as bien fait. Il est important d’accepter ses limites.

Particulièrement si, comme Timothy, on portait un handicap psychologique. Il ne pouvait pas faire les mêmes choses que tout le monde, mais c’était à lui de l’accepter petit à petit. Il voulait être comme tout le monde, On pouvait trouver ça normal de la part d’un adolescent. Mais c’était aussi peut-être parce qu’il n’avait que le mimétisme pour comprendre les codes sociaux, et qu’il se retrouvait en difficulté ou en échec pour les répéter. Le prof repris, toujours d’un calme olympien.

- S’il y a quelqu’un de coupable dans cette pièce, c‘est moi. J’ai laissé faire. J’ai été passif, accroché à la conviction débile qu’ils arriveraient pas, que ce serait un fiasco. Puis j’ai essayé de me dire que ce serait peut-être un mal pour un bien. Parce que aussi, j’avais peur de ce qu’il pouvait m’arriver. En tant que général, j’ai une meilleure vision d’ensemble, et je te l’ai déjà dit : avec Gregory, il vaut mieux être prudent. Moi je sais où va l’étendue de ses contacts. Ce qui a changé, c’est qu’on m’a prouvé que j’étais en tort sur toute la ligne. Mais j’ai pas d’autres choix que d’assumer. Je peux pas défaire ce qui a été fait. Je sais juste qu’un jour ça me reviendra à la gueule, ce n’est que justice.

Il aurait déjà voulu lui dire la dernière fois. Peut-être pas de manière aussi tranchée, car la réflexion avait fait son chemin. Il ne paniquait pas, il savait que de toutes façons, il ne pourrait pas fuir. Tout ce qu’il espérait, c’était de serrer ses enfants au moins une fois contre lui. Tout ça avait débuté par amour, par stupide amour paternel, et parce que son coeur était dévasté par le néant qu’était l’absence d’Alice et Owen. Il s’était toujours vu avec une famille, et leur disparition avait été un profond déchirement. C’était sûrement pour ça qu’il s’était attaché aussi vite à Timothy, pour combler ce vide. Mais c’était déjà un adulte, il était bien trop vieux pour avoir vraiment besoin de lui. Même si parfois il le faisait penser au superhéros Shazam, un gamin coincé dans un corps d’adulte bien costaud. Il dériva sur un autre sujet, profitant de rebondir sur les reproches que lui avait fait Tim. Il attrapa une chaise qui était non loin, invita le jeune homme à faire de même. Il s’installa à califourchon dessus, appuyant ses coudes sur le dossier. Il repris, un peu hésitant, et peut-être moins à l'aise que l'avait connu Timothy.

- Je voulais aussi te dire quelque chose. Peut-être que je ne te parais pas sincère, parce que je te cache des choses. Notamment mon passé. Je me suis senti un peu... au pied du mur. Ce n’est pas ta faute, mais... J’avoue ne savais pas trop quoi faire vu la situation. Malheureusement, me livrer à quelqu’un d’autre, c’est difficile pour moi. Alors peut-être que tu te dis que si j’ai rien à te cacher, si je te fais confiance, je pourrais tout te dire. Mais c’est pas vrai. Je suis comme tous les humains. J’ai des défauts, des peurs, des insécurités, des cicatrices et des plaies encore suintantes. Personne n’est réellement né fort ou courageux. Parfois, juste mettre des mots sur ce qui nous est arrivé... C’est difficile.

Dès qu’il s’était mis avec Aurea, sa vie tournait autour d’elle. Aurea, qui l’avait aimé. Aurea, qui l’avait sorti de la misère. Aurea, qui l’avait soutenu tout au long de son doctorat, sans qui sûrement sa carrière aurait été moins brillante. Aurea, la mère de ses enfants, celle qui lui avait permis d’avoir sa famille. Aurea, la femme qui l’avait rendu aussi radieux que subitement misérable. Il était seul avec sa quasi obsession, hanté par ses jours heureux perdus à jamais. Parler d’elle, c’était ouvrir un sac rempli d’un miasme sombre de tristesse, colère, culpabilité, incompréhension, terreur de l’abandon. Il avait été si blessé qu’il avait encore l’impression de trimballer encore une lame dans son coeur.
Il repris, avec un peu plus de tendresse et d’émotion. C’était toujours aussi complexe de devoir extérioriser son ressenti. Il chercha ses mots, il avait peur d’être ma compris. Ce qui était encore plus difficile pour lui, c’est que pour Tim, il se devait d’être très explicite, l’empêchant d’avoir un peu de pudeur à travers la suggestion ou l’allusion. C’était un peu son oxymore, il avait étudié la littérature dans tous ses recoins mais exprimer ses sentiment était, comme il l’avait déjà dit, difficile.

- Peut-être que tu te dis que je veux t’aider juste pour avoir tes bonnes grâces, mais... C’est parce que j’en ai envie. Déjà, quand j’avais 18 ans, un moment j’étais bien dans la merde et j’aurais été heureux de trouver quelqu’un pour me guider. Mais c’est surtout parce que je pense que tout ce que je fait pour toi en vaut la peine. Parce que tu en vaut la peine. C'est ce que je pense.

Il eu une expression heureuse, sincère en lui adressant ces mots. Il prit une pause.

- Je sais que je ne suis pas la personne la plus exemplaire, mais au moins j’essaie d’apprendre pour m’améliorer. Je peux donner l’impression contraire car je suis plutôt opiniâtre, mais je sais que j’ai pas toujours raison.
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Ruben H. Shadwell
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Mar 16 Fév 2021 - 20:59
Ils n'étaient définitivement pas sur la même longueur d'onde... pour ne pas changer au final. Par ce que Ruben ne voyait vraiment pas ce qu'il pouvait gagner s'il se faisait casser la gueule ? Par ce que lui en voyait pas mal des arguments. Paranoïa ? Ou réalité ? Il n'en savait trop rien, mais vu les menaces proférées à son encontre après l'attentat et qu'on ne lui faisait pas confiance chez les Inquisiteurs, il était clair que la paranoïa n'était pas forcément si forte que cela et qu'il était certain qu'il était plus proche de la réalité qu'autre chose.

 « Si j'me fais assez amoché ou pire, ça m'empêcherait de trop bouger, parler, ça serait plus simple de me suivre... de me contrôler. Donc vous y gagnez totalement. En petit plus, un bonus pour celui qui pourrait me la faire fermer définitivement, non ?»

L'alcool le faisait parler un peu plus que d'habitude par moment, mais au final, il ne faisait que dire ce qu'il pensait. Ses angoisses. Ruben ne voyait peut-être pas les choses comme ça ; mais s'il n'était plus dans la balance le plus âgé aurait un poids en moins à gérer. Tiens, et s'il formulait cet argument ? Ne serait-ce que pour lui prouver  qu'il y avait plusieurs raisons... que Shadwell ne l'aurait pas à ce niveau-là. Il n'avait absolument pas compris que c'était une méthode pour vaincre ses angoisses et en même temps si la question avait été plus judicieuse, sans qu'il ne puisse répondre quelque chose de négatif, cela aurait peut-être marché. Bon essaye Ruben, dommage qu'il ne le remarque juste pas cette généreuse intention.

- Ce n’était pas ce que j’appelle une conversation réellement terminée.

Ce à quoi Tim s'était contenté d'hausser un peu les épaules. Elle était totalement terminée pour lui. Il n'avait rien à dire d'autres, pas à quelqu'un en qui il ne pouvait pas avoir confiance, qui continuait de le prendre pour con, de le manipuler, de ne pas vouloir lui dire la vérité. Tout aurait pu être simple, mais les choix de Shadwell avaient toujours tout compliqué. Certes, si lui avait été moins sensible, moins con, moins influençable les choses se seraient passées aussi mieux ; mais dans les deux c'était pas lui le vrai adulte. Ils avaient des torts partagés mais Ruben lui avait toujours donné l'impression qu'il avait toujours raison, même quand il savait qu'il avait tort. Malgré tout, le gamin qu'il était tenait quand même à lui, beaucoup trop pour être raisonnable et c'est ce qui ne l'aidait pas à se placer là-dedans. Turner avait préféré ne pas répliquer, à quoi bon ? Il n'avait rien à dire sur le sujet.
Seulement Ruben avait continué à enchaîner « est-ce qu'il avait quelque chose à se reprocher ? » …. Voyons voir. Oui, beaucoup de choses, les propos de l'homme étaient vrais, il le savait, il en conscience qu'il y avait eu qu'un con qui avait essayé de vraiment s'interposer, c'était lui et il l'avait payé en quelque sorte. Il avait presque envie de lui retourner la question par ce qu'il ne comprenait toujours pas comment est-ce qu'il pouvait être si... non être toujours comme ça, si sûr de lui, sans avoir trop de remords, sans essayer vraiment des choses nouvelles. Et s'il se dégoûtait, les gens comme son interlocuteur c'était probablement pire. Alors à la fin de ses petites explications, il ne put s'empêcher d'avoir un petit rire sarcastique.

 « J'ai agressé une pauvre nana gentille et qui était en plus handicapée alors que la seule chose qu'elle a fait c'était de vouloir m'aider. Et rien que ça, c'est impardonnable, quoi que tu en dises.» Et il s'en voulait toujours à mort, même s'il avait été probablement un des plus softs. Il n'en restait pas moins qu'il le regrettait, que cela aurait du lui mettre la puce à l'oreille, mais non, il avait tellement voulu avoir une nouvelle famille, un lieu où il pourrait être lui même qu'il avait commis cette erreur irréparable. Et il avait continué  « La seule chose que j'ai été c'est trop lâche pour partir, trop con de ne pas en avoir parlé, trop peureux. J'ai essayé de m'interposer, et alors ? Tu crois vraiment que ça enlève tous mes torts ? Je suis resté, Ruben, par peur certes, mais je suis resté et j'ai fermé ma putain de gueule !» Par ta faute ; par ce que si ce jour-là tu n'avais pas été là, il aurait pu sauter de ce point.  « Quel genre de personne est-ce que tu es vraiment pour croire que s'interposer suffit pour ma défense ? Ce sont juste des putains d'excuses. Valables, peut-être... mais il y a quand même tout l'après. » Comme le fait qu'il avait après ça essayé de ne pas rapporter des bouquins de magie trop importants, trop apprenant, qu'il avait toujours pris soin de choisir ça ; tout comme lors de la réunion il n'avait pas dit grand chose mais assez pour se mettre de nouveau en danger... tout comme lorsqu'il avait aidé des sorciers.  « Et le pire c'est que je ne compte toujours rien dire.» Pas tout à fait vrai, mais ça Ruben n'était pas censé le savoir... ce n'était pas non plus un mensonge, par ce que parler pouvait signifier trop de sang qui coulerait de nouveau  « Les morts ne reviendront pas à la vie,  les innocents tués dans l'attentat, trop nombreux. Et ne me sors pas l'argument des prisonniers de Poudlard, par ce que tu-ne-sais-rien. RIEN. On ne répond pas à ça par de la violence. On ne crée pas de nouveaux traumatismes par vengeance.» Il eut un nouveau rire sarcastique -hystérique?- incontrôlable avant de renifler un peu, sentant ses nerfs le lâcher.  «En quoi je devrais être plus indulgent envers moi-mêmes ? Mes choix, si on peut appeler ça comme ça, on été mauvais. Les conséquences, ne seront que méritées. »

Il n'avait pas besoin d'être sobre, ou même bourré pour être clairvoyant sur cela, par ce qu'il était tout aussi coupable que les autres, même si Ruben ne voyait pas ça de cette manière-là. Alors oui, il avait peut-être plus d'excuses : il était plus jeune, il était naïf, on l'avait manipulé, on lui avait menti, on l'avait menacé, sans compter l'enfer qu'il avait connu avec les sorciers... mais ça n'excusait pas tout. Le point positif à tout ça, c'est que Ruben semblait ENFIN comprendre qu'il était plus que coupable et qu'il avait des torts plus grands que le mont Everest, mais lui aussi se trouvait des excuses. Gregory  dangereux ? Il y avait divers moyens d'arriver à ses fins probablement sans forcément avoir recours à la violence.

 « Le souci, c'est que c'est pas qu'à ta gueule que tout va retomber mais sur tout le monde Moldu.» répliqua-t-il ensuite.  « Et encore heureux que tu assumes, mais tu attends quoi, une médaille par ce que tu avoues envie que tu avais tort ?» Et il se rendit soudain compte de ce qu'il venait de dire, il ouvrit la bouche grand comme un poisson ou comme s'il voulait gober quelque chose  «Dé-désolé. » bafouilla-t-il.

Sincère ? Oui. Il n'aurait pas dû dire ça, par ce que même si ses paroles étaient maladroites, Ruben n'était pas vraiment malintentionné. Il était même plutôt gentil, il le savait. Il en avait conscience qu'il était une des meilleures personnes de ce QG. Seulement les trahisons vécues à son encontre plus ses sentiments qui lui perturbaient n'aidaient pas le plus jeune à être juste. L'homme attrapa une chaise et s'installa à califourchon et l'invita à faire de même ; mais Tim préféra rester debout.
Rapidement le plus âgé avait repris la parole.... non sans blague il lui cachait des choses ? Quelle surprise dis donc ! Mais il ne fit aucun commentaire, il n'était pas certain que cette révélation soit sincère, même si c'était déjà un bon point. Il avait même dit le mot passé, il s'était attendu à ce qu'il en parle pour qu'il puisse se faire une idée, mais non. Encore raté Tim. Ce n'est pas ce soir qu'il pourrait essayer de le comprendre... par ce que tout était trop alambiqués, ça restait juste flou, comme pour semer le doute. Comme bien souvent quand l'adulte voulait l'enfumer, restait flou, vague. Comme à chaque fois. Il disait les choses sans les dires, comme quoi, la « discussion » de la dernière fois n'avait servi à rien. Il se rappelait de ses quelques aveux précédents, qui étaient encore une fois en demi-teinte.

 « La seule bonne chose que tu aurais bien pour moi, ça aurait été de me laisser sauter.» persifla-t-il entre ses dents  « Au moins, je ne me sentirai plus coupable et je ne craindrai pas pour la vie de mes proches.»

Soupir. Il ne savait malgré tout plus où se mettre avec le fait qu'il en fallait la peine, par ce que c'était gênant. Par ce qu'il trouvait ça totalement faux ; Par ce qu'il ne savait pas comment le prendre. Il ne devait pas rougir, ça serait probablement pire que tout, mais il devait répondre quelque chose, mais quoi ? Qu'est-ce qui ne serait pas stupide ? Con ? Ou méchant ? Par ce qu'il sentait ses défenses d'armer encore plus avec ses compliments, déjà qu'il était sur les dents avant... Il ouvrit la bouche allait dire un mot mais soudain une étagère qui tremble, il se tourna légèrement avant de sentir une sensation étrange. Comme s'il était submergé par quelque chose, par quelqu'un.
Il n'arrivait plus à bouger de lui-même, pourtant des gestes il se voyait en faire, il le sentait.
Incompréhension.
Qu'est-ce qui se passait ? Dans des gestes saccadés, peu contrôlé, il s'était saisi – lui sans être lui d'ailleurs- d'un stylo, du carnet qu'il tenait entre les mains. Sa main tentait de tenir le style d'écrire quelque chose, plus ou moins vainement les lettres étaient trop rondes, trop rapprochées pour réussir à lire vraiment quelque chose, d'autant plus qu'il essayait de reprendre le contrôle.
Dans sa tête, il n'y avait qu'une solution.
Sorcier. Sort.
Panique. Respiration haletante au point presque de s'étouffer. Tandis que tout le reste n'existait plus, si Ruben essayait de communiquer, il l'entendait à peine.
Il n'était plus maître de lui-même.

Et soudain, délivrance. A force de lutter -à moins que ce soit le hasard- il arriva à trouver sa mobilité, d'une manière un peu trop brusque d'ailleurs, car il tomba à la renverse d'une manière toute sauf glamour. De nouveau, en même temps, il y avait eu une sensation de libération...
Instant de silence avant qu'une tasse posée sur l'étagère tombe à son tour, que l'étagère elle-même vibre sans qu'aucun des autres meubles ne bouge.
Non, ce n'était pas un sorcier.
C'était un esprit.

Toujours par terre, sans avoir même l'idée un instant de se relever, il essayait d'arriver à respirer, mais la panique cette fois était trop grande et chaque seconde qui passait il avait l'impression qu'il arrivait de moins en moins à s'oxygéner.
Ce qui venait de se passait resté quand même flou dans son esprit. Comme si ce n'était pas possible.
C'était bien un signe, du moins, il le voyait comme ça : le monde magique lui en voulait et lui faisait savoir.
Paranoïa, vieille amie.
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Timothy Turner
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Mar 9 Mar 2021 - 14:01
Timothy pouvait être pragmatique au pire moment. Il avait essayé de lui faire prendre du recul sur ses angoisses, mais au final il avait réussi à lui sortir un argument tellement terre-à-terre qu’il était difficile à contester. Il essaya de répondre avec une raison objective, parce qu’il sentait qu’il se méfierait de l’émotionnel.

- C’est pas faux. Ce serait peut-être la vision de certains, faire taire ceux qui dérangent. Mais ce n’est pas vrai non plus. Si on analyse la situation, on nous retrouvera quand même vu que Gregory n’a pas l’air de faire en sorte de protéger nos arrières correctement.  Alors que tu sois sur un lit d’hôpital voire six pieds sous terre ne nous fait pas tellement gagner de temps. Les Inquisiteurs sont déjà dans une mauvaise posture.

D’une certaine manière, il trouvait ça un peu étrange de devoir disserter ainsi juste pour ramener un adolescent chez lui en sécurité. Avait-il peur qu’il le lâche dans un virage ou l’abandonne dans un coin sombre ? Il essayait juste de l’aider. Comme toujours. Convaincre Timothy de sa bonne foi était aussi difficile que l’ascension de l’Himalaya. Tout autant que de lui faire comprendre qu’il se flagellait seul. Ruben ne pouvait nier qu’il était clairvoyant, terriblement conscient du poids de ses actions. Il reconnaissait aussi tout le poids de son trouble, cette anxiété qui le rongeait sans cesse comme un millier de rats accroché à son âme. Brisé par les sorciers, incapable de faire confiance, sûrement terrifié de faire subir à autrui un seul millimètre de ses blessures. Il laissait Timothy cracher ses tripes, vomir ses mots. C’était dur, triste, mais il ne pouvait rien faire d’autre que de brandir sa résilience et garder son calme face à ce qu’il pouvait considérer comme une forme de rejet. Ainsi se manifestait la blessure encore suintante de l’abandon d’Aurea. Il avait donné un bon coup de massue dans sa propre estime et lui avait légué la peur de voir cela se reproduire à nouveau, ainsi qu’une méfiance accrue dans toutes ses relations. Que pouvait-il répondre ? Il essayait de réfléchir, mais il ne pouvait pas faire le travail d’un psy. Il était juste un type qui tentait de faire ce qu’il pouvait. Il restait doux, bienveillant, mais il avait l’impression qu’il ne ferait que du surplace. Lui voyait les choses tout à fait autrement. Il voyait juste un gamin psychologiquement fragile qui avait été projeté dans un univers bien trop cru pour lui. Au contraire, pour lui il avait été plutôt intelligent de faire profil bas. Timothy avait pas une vision globale comme lui, mais à son niveau, il ne pouvait faire que ça. De son côté, il l’esquivait volontairement le plus possible des missions pour le ménager. Mais ça, Tim le verrait jamais.

- Je sais, dit-il simplement. Il l’avait déjà dit avant même la réunion. Il le savait depuis l’attentat. Il le savait, et il avait laissé faire. Il comprenait Timothy, mais il n’avait pas le temps de se faire hanter par ses regrets. Il devait trouver comment sauver le maximum d’Inquisiteurs avant que les sorciers ne leur tombent dessus. Construire des canaux de sauvetage, avec uniquement du carton et du scotch.

- J’espère qu’elle est en chocolat, car j’ai un p’tit creux, répondit-il au sujet de la médaille. La remarque ne lui faisait pas plaisir, mais il n’en montra rien. Il ne savait pas trop à quoi jouait Timothy. Est-ce qu’il essayait délibérément de l’énerver pour le faire arriver au bout de sa patience, comme pour se prouver qu’il avait raison, qu’il n’était là que par intérêt ? Ou alors parce qu’il était la seule personne avec laquelle il se permettait de cracher le poids sur son coeur ? Il trouvait logique qu’il ne pouvait rien dire à sa famille, à ses amies.  Il s’était retrouvé face à un fossé entre Alejandra et lui-même. Il ne restait que son prof.

- Tu as raison, mais je pense que la situation est plus complexe, parce que les êtres humains sont complexes. Je ne dis pas que tu vois tout le monde en tout noir ou tout blanc, c’est faux. Mais il faut avoir en tête que nous sommes avant tout des animaux sociaux et émotionnels. Parfois... On ne peut pas combattre l’émotion, et on ne va pas avoir des décisions rationnelles. Ça ne fait pas de nous des gens fondamentalement mauvais, ou stupide, ou lâche. Juste des être humains qui ont eu une sorte de pet de cerveau.

S’il songeait que Timothy était difficile avec lui-même, c’est parce qu’il savait qu’il avait affaire à un gamin en manque d’estime de lui qui était perfectionniste par peur de se faire rejeter. C’était usant. Lui-même avait cette tendance à être exigeant parce qu’il voulait montrer de quoi il était capable. Plus jeune, il voulait prouver à tous qu’il réussirait. Résultat : il était tout le temps épuisé.

- Peut-être que je me trompe, mais j’ai l’impression que tu te sens coupable car te te sens égoïste plus que peureux. Tu n’as pas voulu mettre la vie de tes proches en jeu, parce que en tant qu’humain tu as besoin d’amour et d’en donner. C’est égoïste, mais l’inverse - c’est à dire ne rien faire pour les protéger, les mettre en danger par fierté - serait terrifiant, non ? Dans le fond on veut tous la même chose : être aimé, quelqu’en soit la façon. À mon avis, tu voulais juste quelque chose de très humain, c’était qu’on t’apprécie, de faire partie d’une communauté. Attraper cette baguette, c’était sûrement un moyen pour toi de prouver ta valeur au sein des Inquisiteurs.  Aussi, est-ce que tu ne l’as pas fait aussi parce que tu pensais que c’était la chose à faire ? Parce que tu pensais y aurait bénéfice à long terme si on trouvait un moyen de neutraliser ces baguettes ?

Ruben songeait qu’il n’avait pas agressée cette dame très violemment. Enfin, elle s’est prise un jet de capsaïcine dans les yeux, mais techniquement on se remet vite d’une bombe au poivre. Enfin, mieux que des sorts d’une baguette selon son appréciation. Il ne le mentionna pas parce qu’il voulait un peu détourner Timothy du sujet. Il pouvait sembler injuste de s’attaquer à une femme paraplégique quand on a ses deux jambes. Mais cette dame avait une arme entre les mains capable de défier les lois de la nature. Ruben songeait qu’elle pouvait d’une certaine façon transcender sa déficience si jamais elle le souhaitait. Attirer des objets à elle, faire le ménage avec des sorts, léviter pour esquiver les marches... À l’inverse le PTSD de Timothy lui semblait moins adaptable. C’était un handicap, c’est juste que l’adolescent n’en avait peut-être pas conscience. Le handicap n’était pas seulement un fauteuil roulant ou une aide à la mobilité. Cependant, le prof jugeait qu’en parler avec Timothy était s’installer sur des sables mouvants. Il pourrait s’enfoncer très vite version blockbuster d’aventure des années 80. Chaque chose en son temps.

- Moi-même j’ai été dépassé par l’enchainement de ces évènements. J’ai même pas eu le temps de m’adapter ou de trouver une solution solide qu’un autre problème s’ajoutait sur le précédent, avoua-t’il avec un ton désolé. C’était un aveu de faiblesse, car il détestait que les choses deviennent hors de contrôle. Il avait l’impression d’être devant une partie en clôture en échec. Il pourrait bouger toutes les pièces sur l’échiquier, anticiper tous les mouvements de l’adversaire, la seule solution serait d’essayer d’au moins perdre avec classe.

- La seule bonne chose que tu aurais bien fait pour moi, ça aurait été de me laisser sauter.

Il se senti écartelé par ces émotions. C’était douloureux d’entendre ça de la bouche du môme que vous avez décider de prendre sous votre aile. Douloureux, parce qu’il avait fait en sorte de le surveiller car il sentait qu’il aurait été capable de faire une bêtise. Douloureux, parce qu’à chaque fois qu’il avait pu, il avait essayé d’être présent pour lui. Il savait qu’il ne voyait pas vraiment mourir, mais il sentait que c’était parce que la douleur était telle, que la mort semblait l’unique cure. D’un autre côté, il se sentait démuni car il ne pouvait pas comprendre. Il s’était débattu pour vivre, face à la faim, le froid, le mal-logement, la fatigue. Il avait été longtemps en  train de survivre plus que de vivre. Il s’était battu avec beaucoup trop d’énergie. Mais peut-être que Timothy en avait juste plus.

Ruben n’eut pas vraiment le temps de répondre quoique ce soit. Un bruit attira son attention, celui d’une étagère qui tremblait. Il reporta son regard vers Timothy qui était devenu blême comme la mort. Ruben eut une montée d’adrénaline en se rendant compte que le comportement de son élève n’était pas normal.

- Timothy ? S’inquiéta-t’il immédiatement. Il voyait aussi très bien que ce n’était pas son écriture quand il traça une lettre.

- Timothy !Appela-t’il une seconde fois, très inquiet. Il craignait que les sorciers ne les aient déjà retrouvé. C’était une manifestation magique, mais il était incapable de l’identifier. Les lettres formèrent plus un dessin qu’un mot, mais il ne s’y intéressa pas vraiment. Vigilant, il essayait de voir si quelqu’un avait pu pénétrer le QG d’une manière ou d’une autre. Il regarda, impuissant, la tasse s’écraser au sol. Le souci, c’est qui devait aussi protéger Timothy. Mais tout sembla s’arrêter brusquement, l’étagère revint à la normal. Silence de mort. Puis son élève tomba à la renverse et commença à faire une crise de panique. Bon, il semblerait que ce soit le plus urgent. Il s’agenouilla doucement pour se poster près de lui.

- Est-ce que tu vas bien ?

Non, espèce de guignol, il danse la gigue là.

- Inspire... Doucement... Compte jusque 5... Et expire... 1,2,3,4,5...

Il s’assit à ses côtés. Comme pour le guider, il se mis à respirer de la même façon pour l’aider à se caler dessus. Il posa une main délicatement sur son épaule, l’invita à se rapprocher de lui pour poser sa tête contre son épaule s’il le souhaitait. Si jamais il s’éloignait de lui, il ne résisterait. Il voulait lui faire comprendre qu’il n’était pas seul, qu’il voulait le protéger, le soutenir. Il n’y avait aucun calcul, aucun intérêt à se rapprocher de lui. Il pensait faire simplement ce qui était juste, même s’il se sentait coupable d’avoir participé indirectement à la destruction de cette âme déjà brisée. Il voulait lui faire comprendre qu’il n’y avait pas de solution dans la mort, qu’il ne ferait que déchirer d’autres âmes. Il voulait lui rappeler qu’il était sûrement aimé, notamment par sa mère qui ne supporterait jamais de perdre son enfant après l’avoir retrouvé.
Il espérait qu’en cet instant, il puisse lui donner assez de chaleur pour pouvoir l’apaiser.
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Ruben H. Shadwell
Mar 9 Mar 2021 - 21:36
Il fallait qu'il se calme, mais il n'y pouvait rien si les arguments de Ruben étaient si.... si bancals. S'il ne pensait que d'une certaine manière oubliant tous les contre arguments que l'on pouvait faire. Non, là il devenait injuste, et pourtant Turner n'avait pas hésité à lui répondre sa façon de penser, probablement assez erronée par sa paranoïa, par ses différentes peurs mais il ne s'en rendait pas vraiment compte. Par ce qu'il en était certain, il avait raison de se méfier, de faire attention à tout, à tout le monde, n'importe qui pouvait le « méchant », n'importe qui pouvait lui faire du mal, même quelqu'un comme Ruben qu'il appréciait. Alors oui, des paroles ne faisaient pas tout, alors oui, il y avait pas mal de raison de vouloir se débarrasser de lui par ce qu'il pouvait être gênant, surtout dans ces moments difficiles, surtout maintenant que la magie était connue de tous. La réponse de Ruben lui avait alors semblé un peu plus mesurée, un peu plus juste. Il pencha un peu la tête sur le côté.

 «Sauf que je parlerai plus facilement que les autres, et de choses qu'ils essayeraient peut-être de cacher. »

Ce qui pourrait plus ou moins bien marcher suivant le sort et autres qui serait fait. Il avait dit ça comme une vérité, sans se rendre compte, ou pas assez des répercussions. Les filtres étaient toujours en partie disparus, l'alcool aidant quand même pas mal. C'était un fait, éliminer les éléments les plus faibles c'était s'assurer une meilleure survie, ou du moins plus longtemps. Probablement que même sans lui ils seraient retrouvés, tous... mais avec lui c'était encore plus simple de les atteindre.
Et il y avait eu la suite, Timothy avait toujours trop de mal à lui faire confiance pour juste accepter de se faire raccompagner sans y réfléchir, même si c'était Ruben qui le faisait. Il se sentait beaucoup trop trahi pour ça, et pire, il avait peur qu'en échange on lui donne une nouvelle mission qu'il ne voudrait pas effectuer. Mission qu'on lui donnerait de toute façon si on avait vraiment besoin de lui ; mais s'il pouvait repousser l'échéance ça serait quand même beaucoup mieux !
Le souci c'est que le professeur en voulant bien faire lui donnait de nouveaux arguments de poids pour répondre, en voulant l'aider, il ne faisait que l'enfoncer un peu plus. Par ce qu'il était coupable, par ce qu'il avait fait quelque chose de mal avec cette Kim par exemple. Par ce qu'il s'en voulait à mort, par ce qu'il avait été injuste avec elle et que cela ne lui ressemblait pas. Comment est-ce qu'il n'avait pas pu comprendre ce que ça présageait pour le futur ? Comment est-ce qu'il avait pu être aussi naïf, aussi con ? Comment est-ce qu'il avait pu croire qu'il arriverait à s'intégrer auprès de si fortes personnalités ? Stupide Timmy.  Irréfléchi, déraisonné.
Et la discussion, pour ne pas dire la dispute continua, ou même le règlement de compte. Il préféra ne pas répondre à la pseudo « blague » du Professeur, par ce qu'il ne trouvait pas ça marrant, voire même déplacé. Il n'avait pas envie de rire, lui. Pourquoi est-ce qu'il avait cette foutue manie de vouloir faire rire, de tout tourner en dérision même quand il ne le fallait absolument pas ?  Il ne voulait pas un pin's du petit type drôle des Inquis non plus ?

Et une nouvelle fois Shadwell avait semblé se rattraper. Cette fois Tim haussa un sourcil un peu perplexe, avant d'hausser les épaules devant son speech d'animaux sociaux et émotionnels. Au final, il le savait tout ça. Il ne le savait que trop bien, lui qui n'était régit que par les émotions qui avait du mal à vraiment réfléchir quand il subissait de trop d'agitation. L'adolescent laissa passer quelques instants avant de reprendre, plus doucement

 « Le souci c'est qu'ici 99% des personnes sont dans l'émotionnel et non dans les décisions rationnelles. Moi y compris. Toi aussi probablement.»

Par ce que cette haine était gérait par la peur, par l'envie de vengeance donc plus dans l'émotionnel, alors comment prendre de vraies bonnes décisions dans ces cas-là, ce n'était pas possible à ses yeux. Voilà où ils en étaient. Quant à la suite, il aurait pu lui coller un uppercut qui l'aurait mis Ko, Tim aurait probablement eut la même impression. Est-ce qu'il avait de nouveau viré au rouge ? Possible. Pourtant les vérités étaient là, il les avait dit. Oui, bien sûr que oui il se sentait coupable ; oui il avait fait ça pour s'intégrer, mais ce n'était une raison. Ce n'était pas une excuse, même dans sa situation. Il voulait bien l'argument du « plus compréhensible », mais il n'était pas pardonnable pour autant, du moins, dans le cas de Collins pas temps qu'elle ne lui aurait pas dit que ce n'était pas grave. Alors il déglutit difficilement, ne sachant plus bien comment gérer la situation, ou même comment répondre. Est-ce qu'il avait de nouveau envie d'hurler, d'exploser, de pleurer ? Oui. Tout en même temps, dans un melting-pot d'émotions qu'il ne savait absolument gérer. Qu'il ne pouvait même pas résumer, mettre un pot dessus.

 « Même si c'était par pure réaction humaine, cela n'enlève en rien de la gravité de mes actes Ruben.» arriva-t-il à dire, doucement, essayant de gérer ses émotions au mieux.  « Même si je pensais que ça aiderait à … arrêter la magie, en quoi ça change quelque chose ? Je ne comprends pas.»

Absolument pas. Les faits restaient aussi graves, il était tout aussi coupable et n'avait aucune excuse, par ce que ça serait trop simple, beaucoup trop simple. Et ils en étaient arrivés au moment où il lui avait fait comprendre que ce jour là de février, il aurait préféré sauter. Ce qui n'était pas tout à fait vrai, mais il était juste fatigué d'essayer de lutter, de se sentir aussi mal sans issu. D'être coupable, d'avoir du sang sur les mains. Ce n'était pas comme si c'était quelque chose de réparable. Mais ça probablement que Ruben ne pouvait pas le comprendre ; et la seule raison qui l'avait empêché de récidiver, pour qui il luttait c'était sa mère, Lewis et Sovahnn. Par ce qu'il ne voulait pas leur imposer ça.
Et il ne pouvait juste pas souffler, s'échouer. Et il ne pouvait pas faire ça pour ne pas inquiéter ses proches, alors il s'enfonçait toujours plus, il essayait toujours de sortir de ses sables mouvants mais il n'y arrivait pas. Il ne luttait pas pour lui, mais pour ses Proches. Pour qu'ils ne souffrent pas.

Sa réflexion avait soudain été coupée pendant quelques instants ou quelques minutes, il n'aurait sû le dire. Il ne comprenait pas ce qui se passait et lorsqu'il s'était retrouvé par terre, sans énergie, en pleine crise d'angoisse ça avait été encore pire. Par ce que ce n'était pas quelque chose de normal. Ce n'était pas humain. C'était plus d'autres du paranormal ; de sort. Et c'était plus qu'il ne pouvait le supporter, surtout qu'il ne pouvait pas fuir, il se sentait trop mal, sans énergie pour pouvoir se relever.  Il avait à peine jeté un regard sur son écriture dans le carnet qui ne ressemblait pas à grand chose.
Et puis le nom du phénomène ne tarda pas à le heurter avec le fantôme qui semblait vouloir se faire écouter, entendre encore quelques instants dans le QG. Mais est-ce qu'il ne se trompait pas ? En même temps qu'est-ce d'autres pouvait prendre possession de lui (à part un sot genre impero) et faire bouger les choses comme ça ? Aucun sorcier ne devait être ici.....

- Est-ce que tu vas bien ? Il tourna le regard à la fois vide, hagard. Tremblant sans pouvoir se calmer, respiration haletante, sifflante comme s'il manquait d'air, comme s'il  venait de courir un marathon. Il cligna des yeux, comme s'il ne comprenait pas ce que lui disait Ruben tandis que ce dernier Inspire... Doucement... Compte jusque 5... Et expire... 1,2,3,4,5...

Et il s'était assis à ses côtés avant de poser une main sur son épaule, assez près pour qu'il vienne venir contre lui s'il le souhaitait. Cette fois, contrairement aux autres, il n'arrivait à vouloir le fuir, à avoir peur de ce qu'il pourrait lui faire. Il fallait peut-être juste qu'il lui fasse confiance, un minimum. Par ce qu'il n'avait pas le choix, par ce qu'il était à sa merci, mais surtout par ce qu'il en avait besoin. Il agrippa soudain à lui, doigts fermés sur le tissu de la chemise de l'homme si ça vie en dépendait. Et quelques instants plus tard, il avait même approché son visage, trempé par les larmes de l'épaule de l'homme.
Il avait du mal à comprendre ce qui venait de se passer. Le pourquoi du comment ? Et si ça arrivait de nouveau ? Et s'il blessait quelqu'un ? Et s'il faisait du mal à quelqu'un ? Pourquoi lui ?

Il ferma les yeux, tentant de se calmer. Il arrivait même pas à profiter de cette proximité qu'il avait pourtant assez rêvée avec l'homme. Il ne voulait pas lui aussi le laisse ; et pourtant c'est ce qui arriverait forcément. Et pourtant c'était probablement leur Destin ;  dès qu'ils se feraient attrapés, qu'est-ce qu'il deviendraient l'un pour l'autre ? Qu'est-ce qu'il étaient réellement, d'ailleurs ? Il n'était rien d'autres d'un poids, qu'un gamin à protéger aux yeux de l'homme. L'Insignifiant.
A contre contre-coeur il s'était finalement reculé et pourtant il aurait payé cher pour continuer cette étreinte salvatrice. Celle dont il aurait eu besoin avec une quelconque figure paternelle, ou même avec ses sœurs ; mais ce réconfort, il n'y avait que sa mère -et Lewis, mais c'était différent- qui lui avait apporté. Il n'y avait eu sinon que mépris, incompréhension, humiliation et haine.
A moins que ce soit lui qui prenne les choses un peu trop à cœur ?
Il regarda de nouveau Ruben qui était toujours à quelques centimètres de lui essayant de voir ce qu'il pouvait bien penser de lui à cet instant ; essayant de voir comment est-ce qu'il était perçu.
Et dans son fort intérieur il espérait que l'homme le ferait revenir à lui, qu'il le serrerait contre lui. Encore quelques instants. Juste quelques instants, qu'il puisse le graver un peu plus dans sa mémoire, qu'il se rappeler ce que ça faisait.
Mais il ne faut pas rêver, gamin.

 «Dé-désolé... C'était inconvenant » arriva-t-il à articuler, ayant un peu honte de s'être lâcher comme ça, surtout après lui avoir été dur avec lui. Même s'il sentait toujours faible il voulu se relever mais il n'eut pas le temps de se retrouver sur ses deux jambes que déjà il sentait ses jambes fléchir.... Il était à présent dans l'incapacité totale de rentrer chez lui seul.  « Je crois que je vais devoir accepter ta proposition de me ramener.» même s'il doutait tenir sur une moto vu comme il se sentait... mais au moins il avait changé de sujet pour ne pas revenir sur ce qui lui était arrivé ou même ce qu'il avait dit juste avant.


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Timothy Turner
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Ven 2 Avr 2021 - 21:35
Ruben essayait de déconstruire le discours de son élève, coincé sous sa propre culpabilité, sentiment à l’origine des angoisses. Mais il savait qu’il se battait un peu contre la force de la marée, car l’angoisse n’avait rien de rationnelle, malgré les arguments tout à fait recevables du jeune homme. Impossible de réellement savoir ce qui se passait dans la tête de l’adolescent, alors il essayait de faire ce qu’il pouvait. Lui seul avec sa pauvre expérience de la vie et son coeur d’humain mis à l’épreuve par son empathie envers son élève.

-Ils ont les moyens de nous faire parler qu’on le veuille ou non. Et on le sait tous très bien.

C’était la vérité dure, crue. Ils pouvaient manipuler l’esprit, sûrement couper dedans comme du beurre pour en faire ce qu’ils en voulaient. Que ce soit la Garde ou les Supérieurs, ils avaient sûrement les mêmes moyens, contrairement à eux. Bien que Timothy avait raison, avec un peu de pression, il craquerait plus facilement que les autres. Mais qui pourrait lui en vouloir ? C’était juste un gosse de dix-huit ans noyé sous son trauma. Mais encore une fois, personne ne pourrait leur résister. Il existait des philtres qui vous rendaient incapables de mentir, à partir de là, il ne vous restait qu’à vous couper la langue. Il ne savait pas si tous les Inquisiteurs en avaient conscience, mais les cadres, tout à fait.
S’il lui semblait avoir détruit son dernier argument, il devait s’armer à nouveau pour la suite. Il savait bien ce que ressentait Timothy, cette culpabilité qui vous ronge car vous avez fait de la merde et que ce ne serait pas réparable. Pour Ruben, quand on avait merdé, on avait le choix entre continuer à se lamenter ou celui d’essayer de rebondir sur cette connerie. Cela ne voulait pas dire de ne pas en assumer les conséquences quand elles viendront. L’erreur faisait partie de l’être humain, elle faisait partie de la vie. Elle était juste affreusement rude, alors on avait le droit d’avoir mal, de sentir ce miasme entre la colère et la culpabilité.

- En vrai pour moi, aucun humain normalement constitué ne serait capable de prendre une décision complètement rationnelle.

Car ils n’étaient pas des machines, mais des êtres à la conscience complète. La raison qui l’avait guidé jusqu’aux Inquisiteurs n’était absolument pas empreinte de justice. C’était l’amour. Il n’y avait aucune émotion aussi intime et égoïste que d’aimer. De vouloir être aimé. Alors il comprenait Timothy plus que celui-ci ne voulait le croire. Mais toujours dur envers lui-même, son élève ne pouvait pas se pardonner. C’était aussi amusant qu’agaçant, car il se revoyait au même âge, à ne pas se donner le droit à l’erreur et à finir par merder encore plus à cause de ça. Il est vrai qu’il avait raison sur un point, il avait merdé, et forcément ça lui retomberait dessus. Il avait peur. Tout comme lui avait peur, tout comme lui savait que ses choix lui reviendront à la gueule comme un boomerang.

- Ça ne change pas grand chose, c’est vrai, car on ne peut défaire ce qui a été fait, soupira-t’il. Mais... Comment dire... C’est une situation compliquée.

Il eut une pause. Toujours quand il cherchait des réponses, il lui restait la philosophie.

- Tu te rappelles du dilemme du Tramway ? J’en ai parlé en cours.

Le principe était simple. Un tramway en panne hors de contrôle, une intersection qui se divise en deux rails. Sur le premier, il y a un groupe de travailleurs, sur le second, une seule personne. Afin de sauver les gens dans le tramway, une seule solution : changer l’aiguillage. Mais ceci conduira irrémédiablement à la mort soit du groupe, soit de la personne seule. Il s’agit d’un problème d’éthique impossible à résoudre, car tous les cas vous entrainerez la mort de quelqu’un.

- Bon je vous en ai parlé pour illustrer l’utilitarisme qui choisirait de sacrifier une vie pour en sauver cinq autres, mais aussi de montrer qu’en fait, beaucoup de points de vue se valent. Il n’y a pas de vraie résolution éthique dans ce problème si on reste objectif, chaque choix est merdique. C’est un peu pareil avec le vol de la baguette de Miss Collins. Tu as songé qu’en volant sa baguette tu pourras peut-être sauver plusieurs personnes. Ça reste mal, mais comme l’ont remarqué certains étudiant lors du cours, cela parait un moindre mal de sacrifier une personne pour le bien commun. Mais avec du recul, tu t’es dit que ça restait quand même mal de l’agresser pour la voler, même pour le bien commun. Pourtant il est vrai que si jamais on découvrait une faille dans les baguettes, il y a bien des gens qui seraient sauvés. Et avec les informations que tu avais est-ce que tu aurais vu un meilleur choix que d’obtenir cette baguette ?

Puis il se rappela que malgré toute la passion qu’il avait pour la philosophie et les analyses de système de pensée, Timothy n’y serait absolument pas réceptif. Il passa sa main dans le cheveux en regardant ses chaussures.

- Désolé, il est peut-être pas le bon moment pour parler philo...

Il avait sûrement besoin de quelque chose de plus concret.

- Tu te sens sûrement merdique, et en vrai je suis pas mieux. Je me pose vraiment la question d’à quel point il est excusable de «faire un mal pour un bien». Des années de philo et je sais même pas. Peut-être que ce que tu as fais a changé un micro-truc pour protéger les gens, mais il est encore trop tôt pour le savoir.

Honnête au risque de le décevoir. Les analyses des baguettes magiques n’ont pas donné grand chose. C’est un catalyseur, c’est sûr, car il n’était qu’un joli bout de bois entre les mains moldues.

Par la suite Ruben essaya de rester bienveillant, mais cela ne suffit pas. Timothy lui cracha au visage qu’il aurait été mieux qu’il le laisse mourir. C’était injuste, blessant pour lui qui avait toujours essayé de faire au mieux. Ce n’était pas forcément ce qu’il fallait faire, mais il avait toujours été présent pour lui. Mais il n’eut pas le temps d’essayer de le raisonner. La magie frappa avec une cruelle soudaineté. Il ne sut pas vraiment réagir face au phénomène, sa priorité était Timothy car la manifestation surnaturelle s’en pris à lui. Il attendit que ça se passe, essaya de s’assurer qu’il allait bien. Il tenta de calmer sa crise d’angoisse. Alors il l’accueillit dans ses bras, lui offrant la chaleur et la protection dont il avait besoin. Il lui prêtait avec sollicitude une épaule où mouiller ses larmes. Il considérait que peu importe son affection envers lui, c’était le minimum que pouvait offrir un être humain à un autre qui souffrait. Ceci, le temps qu’il lui faudra. Il n’y avait en lui que de la profonde bienveillance envers cette âme endolorie. Il y eu ce silence un peu gênant quand Timothy s’écarta de lui. Il sembla attendre quelque chose de lui, mais Ruben n’osait pas faire quelque chose sans l’initiative du jeune homme. Il avait toujours peur que laisser exprimer ses côtés les plus bruts puisse le blesser.

- Dé-désolé... C'était inconvenant
- Inconvenant ? Répéta-t’il un peu confus. Tu as le droit de te sentir pas bien avec... tout ça.

De demander un peu de chaleur humaine, de réconfort à la seule personne présente dans cette pièce. Il fouilla dans sa poche, il lui semblait qu’il avait un paquet de mouchoirs. Il lui le lui tendit. Il se demandait à quel point avait-on dit à Timothy que ses émotions n’avaient pas d’importance qu’il trouve ses crises d’angoisses inconvenantes ?

- Enfin... Je... je n’ai rien fait de déplacé ? Préféra-t’il confirmer. Il restait son prof après tout, c’était peut-être gênant.

- Là c’est même pas si tu veux ou pas, je te laisse même pas seul rentrer dans cet état. Ceci dit... Je pense qu’on ne devrait pas partir tout de suite. Enfin... Cela dépends de ce que tu veux. Si jamais tu veux te reposer quelques minutes et... Je sais pas, prendre un thé...

Il jaugeait encore la pièce. Il avait ramassé le papier, toujours intrigué par les lettres trop maladroitement  tracées pour y lire clairement quelque chose. Ruben, dans son orgueil de chercheur, tentait déjà de savoir ce que signifiaient ces espèces de hiéroglyphes.

- Je suis désolé de te demander mais... C’était quoi ? S’inquiéta-t’il. Est-ce qu’il vaudrait mieux que l’on sorte ?

Au pire, ils trouveraient peut-être encore un endroit dans Soho où ils pourraient peut-être prendre une boisson chaude.
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Ruben H. Shadwell
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Dim 4 Avr 2021 - 11:31
Il avait l'impression qu'ils ne se comprendraient probablement jamais, trop ancrés chacun sur leur point de vue et leur propre vécu, leur connaissance de la magie et surtout, au final, leur croyance. Pas la Foi à proprement parler, mais plutôt ce en quoi qu'il croyait, pour Timothy c'était plus que la violence ne résolvait rien quoiqu'ils en disent tous... et qu'il avait fait du mal à Kim et qu'il s'en voulait toujours pour ça. Quelques soient les arguments de l'homme, pour lui, ils ne seront pas valables par ce qu'ils n'étaient pas programmés de la même façon. Oui, il avait pensé faire ça pour le bien des Moldus. Oui, il avait essayé de ne pas la heurter mais il avait échoué lamentablement sur ce point-là et il avait tellement voulu être intégrer quelque part, il voulait tellement que les choses changent qu'il avait fait quelque chose de mal. Il l'avait agressé et il n'y avait plus que le dégoût de lui-même pour ça par ce que Collins avait très gentille avec lui.
C'est pour cela qu'il fronça les sourcils lui parla de ce qu'ils avaient vu en cours, il acquiesça un peu perplexe sans oser répondre plus.... et comme à son habitude Ruben s'était emporté tout seul, lui déblatérant son savoir qui était très, très loin de l'aider. Il continua de le regarder sans savoir comment réagir. En soi, il savait que l'homme n'avait pas tort, mais ce n'était pas aussi simple...

 « Sauf que l'on a sauvé aucune vie et que la seule chose que j'ai faite c'est traumatiser peut-être quelqu'un... et la priver de quelque chose d'essentiel en temps de crise. Il n'est pas question ici de sauver une seule vie ou plusieurs. C'était purement théorique, avec peu de chance de réussir à obtenir quelque chose. Non seulement, ça n'a sauvé personne, mais en plus, il y a eu après l'attentat. Puis, visiblement, un enlèvement.»

Est-ce qu'il était légèrement en train de dévier du sujet ? Oui, il fallait bien le croire et pourtant si la mission avait échoué totalement qui sait ce qui se serait passé après ça ? Peut-être qu'il y aurait des répercussions moins grandes ? Il n'en savait rien vu qu'il n'avait aucune idée de ce qui avait été fait avec les baguettes. Peut-être que Lex serait toujours avec eux, peu importe ce qu'il était devenu aujourd'hui.

 « Il n'y avait pas d'autres solutions pour obtenir la baguette rapidement, mais j'aurais pu aussi tout simplement échouer. Il n'y aurait eu que moi en cause, et personne n'en aurait souffert.»

Il aurait surtout dû fuir à ce moment-là et comprendre que ce groupe puait vraiment. Mais non, il avait voulu leur confiance, il avait eu ce besoin irrémédiable. Et maintenant il le regrettait comme jamais. Esprit en ébullition, oui parfois faire un mal pour un bien était peut-être valable : la libération du Poudlard par exemple avait certes causé beaucoup de morts mais en avait aussi évité un paquet sans compter que les élèves avaient été ensuite livres. Dans dans ce cas précis, il ne voyait pas le bien que ça pourrait apporter ? Est-ce que Ruben était à ce point naïf pu crédule pour y croire encore, pour ne pas se remettre assez en questions sur tout ça ?
Il avait pensé, après la Réunion qu'il se serait retrouvé plus derrière les propos de Evans, mais visiblement ce n'était pas le cas. Mais il ne se sentait pas la force de continuer dans ce chemin-là.

Les propos plus ou moins blessants avaient continué à fuser jusqu'au moment où Turner s'était senti mal, ou bizarre. Jusqu'à ce qu'il ait l'impression de ne plus contrôler son corps. Jusqu'à ce qu'il soit libéré mais que des choses bougent autour d'eux.
Magie, qui s'en était de nouveau prise à lui et vu son état de nerf cela avait fini par le faire craquer totalement. Il s'était alors emporté par son flux d'émotions inconstantes. Cerveau en ébullition qui essayait de comprendre sans freezer tandis que la panique avait totalement submergé son être. Instinctivement, cette fois, il s'était rapproche de Ruben l'avait serré, agrippé comme s'il n'y avait plus que ce rempart pour l'aider pour se calmer...
Vide dans son esprit et puis
….
….
Il s'était rendu compte de ce qu'il faisait et avec qui. En réalité rien de bien gênant, mais il se sentait quand même. Normalement un élève/sous-fifre n'agissait pas ainsi avec son professeur/supérieur. Qu'est-ce qu'il pouvait dire ? Qu'est-ce qu'il devait faire ? D'autant plus que cette chaleur humaine il en avait toujours besoin désespérément, à corps perdu. Turner arriva finalement à balbutier quelques excuses qui lui venaient à l'esprit.

- Inconvenant Tu as le droit de te sentir pas bien avec... tout ça.

Il cligna des yeux plusieurs fois comme s'il ne comprenait pas bien ce que lui disait l'homme tandis que ce dernier lui tendait quelque chose qu'il prit plus par automatisme qu'autre chose, soufflant un petit Merci. plat. Comment lui expliquer ça de façon simple ? Pour lui ça semblait si logique. On agissait pas comme ça avec quelqu'un qu'on ne connaissait pas si bien que ça, avec quelqu'un qu'on avait quand même un peu pourri quelques minutes auparavant ou dans les conversations précédentes. On agissait pas de cette manière avec un Supérieur. On agissait pas comme ça quand on était pas faible et pathétique.

 «Hein ?! Non. C'pas toi. C'est moi. » dit-il encore plus perplexe et perdu après la phrase de Shadwell.

Mais au final est-ce qu'il n'avait pas fait quelque chose de déplacé ? On ne pouvait pas dire que socialement parlant Tim était toujours le mec le plus adapté et capable du juger ce genre de choses. De son point de vu, de ce fait, cela était tout à fait convenable. Ruben avait en tant que protecteur ; et lui en avait profité ce qu'il n'aurait pas dû faire.

- Là c’est même pas si tu veux ou pas, je te laisse même pas seul rentrer dans cet état. Ceci dit... Je pense qu’on ne devrait pas partir tout de suite. Enfin... Cela dépends de ce que tu veux. Si jamais tu veux te reposer quelques minutes et... Je sais pas, prendre un thé...

Encore une fois, il avait mis quelques instants à bien comprendre tout ce que l'homme disait. Le temps d'intégrer les informations correctement. Il essaya de se lever mais il lui semblait que ses jambes avaient bien du mal le porter et il se sentait fatigué. Si fatigué.

 « J'sais pas si j'vais bien tenir debout de toute'» souffla-t-il à bout d'énergie, de souffle, le moral et motivation partis bien loin. Mais ça irait mieux demain, probablement. Il eut un petit frisson comme s'il sentait encore ce froid glacer son sang, ses os.
- Je suis désolé de te demander mais... C’était quoi ? Est-ce qu’il vaudrait mieux que l’on sorte ?
 « J'sais pas.» répéta-t-il  « Ptet un fantôme pour que tout bouge comme ça, mais j'suis pas un expert.» Et après il n'en savait rien. Il n'était logiquement pas dangereux vu qu'il avait juste fait prendre un stylo alors qu'il aurait pu lui faire sauter à la gorge de Ruben... Il se gratta un peu la joue.  « J'pense pas qu'on soit en danger ici, de toute façon si c'est ça ça peut traverser les murs, alors bon.»

Est-ce qu'il avait peur ? Oui. Est-ce qu'il craignait que ça se reproduise ? Toujours dans l'affirmatif, mais il se sentait si vidé, si dépité, qu'il n'arrivait plus à réagir en conséquence. Autrement dit, ce qu'il avait voulu dire c'est qu'ils pouvaient rester ici si Ruben le souhaitait. De toute manière à l'heure H il était dépendant de l'homme par ce qu'il ne se sentait pas la force de bouger tout seul pour rentrer jusqu'à chez lui.
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Ven 16 Avr 2021 - 22:36
Ruben sentait qu’il faisait le tour du sujet. Non, il ne pourrait pas convaincre Timothy en cinq minutes chrono qu’il ne devrait pas autant s’auto-flageller. Timothy n’était pas responsable de tout cela. Pas comme lui-même l’était. Il était juste un môme qui voulait bien faire, qui voulait simplement que les gens ne souffrent pas comme lui avait souffert. Il n’avait pas été au courant de ce que son travail allait produire. Même lui en tant que général ne pouvait pas affirmer les réelles conséquences de leurs actions. Ruben était alors désorienté par le fil des pensées de Timothy. Il jugeait qu’à son niveau, le jeune homme n’avait pas à endosser tant de responsabilité par rapport à ses actions passées. Il n’était pas responsable de l’attentat ou même de l’enlèvement de son propre cousin... Mais peut-être quand dans sa psychologie, il ne pouvait pas faire la part des choses et prendre un peu de recul. Ceci dit, Rube, préféra tout de même répondre :

- Oui, tu aurais pu faire échouer la mission plus ou moins volontairement. Mais ce n’est pas ce qu’il s’est passé. Ceci dit tu ne peux pas porter les fautes d’un groupe entier  alors qu’il y a tellement d’individus différent dedans. Comme l’a dit Naveen, il y a une différence entre voler une baguette, qui peut en plus être remplacée, et organiser un attentat ou un enlèvement. Tu n’auras jamais le même niveau d’implication que moi.

Il était à court d’arguments mais plus parce qu’il voyait qu’ils resteraient ancrés chacun dans leurs points de vue. Il ne souhaitait pas enclencher une dispute, alors il fallait clore ce sujet. Mais il est vrai que la seule chose à laquelle avait abouti leurs actions, c’était cette révélation du monde magique que certains devaient prendre pour un sacré canular. Dans l’ombre, certains auraient enfin la réponse à un évènement de leur vécu, la confirmation qu’il existait une théorie folle à laquelle ils avaient sûrement pensé : la magie. Alors il se sentiraient libérés d'un poids, celui de ne pas se sentir fou ou marginaux. En réalité, tout ce que les Inquisiteurs avaient fait, ils ne le verraient vraiment qu’à long terme. Voler une baguette était un acte qui pourrait certes être le battement d’aile de papillon qui créé la tempête. Mais c’était beaucoup moins probable que l’ouragan qu’était un attentat.
Son silence et ses précautions n’empêchèrent pas Timothy d’avoir des mots difficiles. Ruben savait qu’il ne devait pas le prendre personnellement, mais c’était dur. Et comme un mauvais hasard, Timothy perdit le contrôle de son corps par un phénomène magique inconnu.
Inquiet, Ruben se préoccupa d’abord de l’adolescent en pleine crise d’angoisse. Il n’avait pas hésité une seule seconde à le prendre dans ses bras pour le rassurer. Il avait sentit de manière viscérale qu’il avait surtout besoin de ne pas se sentir seul face à l’adversité, alors qu’il s’agrippe ou même pleure toutes les larmes de son corps, il n’en avait rien à faire. Il n’avait rien de honteux à vouloir juste un peu de chaleur humaine, même si c’était donné par un prof quarantenaire avec un humour douteux. Il n’avait rien de honteux à cela. Il prit la peine de lui tendre un mouchoir afin de sécher ses larmes, mais vit très bien que son élève répondait que de manière un peu mécanique.  Il lui semblait avoir ressenti de la gêne chez Timothy, alors il préféra lui demander si jamais il avait été dérangé. Le môme semblait plus confus, mais on pouvait aussi interpréter ça comme du malaise. Ruben fut un peu perdu par sa réponse, alors il préféra être plus explicite :

- Moi ça me dérange pas, je suis du genre tactile, mais bon c’est pas le cas de tout le monde, tu vois ?

Naveen par exemple tenait plus du chat, c’était lui qui décidait quand il voulait de l’affection. Il pouvait déjà entendre dans sa tête ses remarques sarcastiques qui le faisaient toujours marrer.

- Puis c’est pas inconvenant de pleurer, hein, tous les humains ont été faits ainsi. Ils pleurent quand ils souffrent.

Après, certains humains avaient des soucis avec les émotions des autres. Comme on était comme Timothy, on avait l’impression d’être un poids pour les autres, une gêne avec ces émotions violentes si envahissantes. Quand le jeune homme flancha, il lui proposa un bras pour qu’il puisse se lever. Il essaya ensuite d’en savoir plus sur ce qui s’était passé. Lors qu’il parla d’esprit, ses sourcils se rapprochèrent.

- Un fantôme ?

Il se demanda une seconde si son élève essayait de le faire marcher, mais finalement il accepta la théorie comme possible. Il n’avait aucun intérêt à le baratiner. Il se dit que Timothy avait l’air d’attirer les phénomènes magiques au vu de son ascendance. Pas de bol, mais logique. Il acquiesça finalement et décida alors de rester avec Timothy le temps qu’il se repose. Il restait vigilant au cas où le fameux esprit reviendrait. Un énième coup d’oeil à la feuille attira encore sa curiosité.

- Je me demande ce qu’il a voulu écrire... - Puis il changea totalement de sujet, il préféra guider Timothy vers une chaise où il pouvait se reposer.  - Tu veux boire quelque chose ? Un thé, un chocolat, une tisane ? Tu peux prendre ma veste si tu as froid.

Parfois l’angoisse faisait avoir des bouffées chaudes, mais aussi une impression de froid à cause des tremblements nerveux. Il n’insista pas, il ne voulait pas paraître trop envahissant avec sa sollicitude. Dans tous les cas, Ruben disparu quelques secondes pour aller se faire lui-même une boisson chaude, et revint avec la commande de Tim si jamais il lui avait demandé un truc. Il avait attrapé au passage ses affaires qui trainaient dans soin bureau, dont sa guitare. Amener son instrument dans la salle lui donna subitement un prétexte en or pour dévier la conversation vers quelque chose qui permettrait à l’esprit du jeune homme de s’éloigner de tout ce paranormal.

- Il me semble que tu en fais un peu aussi, non ? Tu prends des cours ? Amorça-t’il pour le hameçonner vers la vie quotidienne, rassurante.
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Ruben H. Shadwell
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Ruben H. Shadwell
Sam 17 Avr 2021 - 21:06
Qu'est-ce que Ruben ne comprenait pas là-dedans ? Pourquoi est-ce qu'il ne semblait pas ce que LUI ressentait sur SES actions. Si, il était coupable de tout ? Il n'avait fait que de mauvais choix, c'était tout. Il n'y avait pas de réelles excuses. Il soupira, avec l'impression qu'ils ne seraient jamais sur la même longueur d'onde.

 « Mais je suis resté, même quand j'ai senti que vous étiez … violent. Je. Suis. Resté. Je ne suis pas allé chercher. Pour mes propres raisons, mais c'était aussi peut-être un mauvais choix. Toi, je ne sais même pas comment tu peux arriver à dormir la nuit et comment tu peux concilier avec ta conscience.»

Quoiqu'il arrive dans une vie, qu'est-ce qui faisait que des gens « lambdas » devenaient aussi violents, aussi étroits d'esprits ? Autant les autres prisonniers de Poudlard, il pouvait comprendre un peu plus leur véhémence, même si cette violence, il n'était pas d'accord avec lui. Il y avait d'autres moyens. Il en était certain. 

 « Une agression, reste une agression, même si on peut les ranger par palier, ça n'en reste pas moins traumatisant ! Comment est-ce que tu peux oser sous-entendre que je ne suis pas coupable ? Quand est-ce que vous avez tous perdu votre sensibilité pour en arriver-là ?»

Vraie question. Ils semblaient tous être comme des monstres, plus ou moins virulents qui ne se remettaient pas vraiment en question. Ruben avait un bon fond, il pouvait le sentir, mais vraiment ce genre de dire ils ne le comprenaient seuls. Seul Evans, avait semblé avoir deux sous de jugeote en parlant d'alliance, enfin dire ça en pleine réunion était plus du suicide à ses yeux qu'autre chose.
Il avait, plus le temps passait, l'impression de ne plus les comprendre. Il restait déçu de l'attitude de Ruben, même s'il fallait avouer qu'il faisait tout son possible pour se montrer agréable, pour l'apaiser. Et c'était, qu'il adorait chez cet homme, il ne pouvait pas le nier. Et il le haïssait en même temps.

Et puis bientôt, il avait perdu le contrôle sur son propre corps et ce fut panique à bord lorsque sa crise se termina. Il se sentait épuisé, harassé, sans compté cette peur de la magie, ce stress et cette angoisse, le tout réuni dans un melting-pot détonnant. Et il avait même craqué un moment, se collant contre l'homme, histoire d'avoir l'espace de quelques instants un peu de chaleur humaine auprès de lui. Jusqu'au moment, où il se rendit compte de ce qu'il faisait, qu'il réalisa qu'il avait peut-être un peu franchi les bornes et abusé et il se sentait en plus du reste : confus.

- Moi ça me dérange pas, je suis du genre tactile, mais bon c’est pas le cas de tout le monde, tu vois ?
- Heuuu...... fut la seule réponse dont il fut capable pas certain de comprendre ce qu'il disait là et surtout s'il y avait le moindre sous-entendu ou pas.
- Puis c’est pas inconvenant de pleurer, hein, tous les humains ont été faits ainsi. Ils pleurent quand ils souffrent.
- Beaucoup ne le montrent pas.

Est-ce qu'on voyait les gens chouiner à la moindre contrariété ? Non. Pourtant lui ça lui arrivait beaucoup trop souvent. Il avait ensuite essayé de se lever, mais en vain, il se sentait un peu trop éreinté et là encore Shadwell l'aida.

- Un fantôme ?

Oui, un fantôme. Ou quelque chose de plus ou moins similaire qui pouvait posséder les gens, faire bouger les objets. Un nouveau frisson le prit, il avait cette impression de froid ancré dans ses os. Et il avait continué de parler sur ce qu'il avait voulu écrire, s'il voulait un truc à boire et compagnie. Il voulait être seul, ou rentrer chez lui. Mais il se sentait juste naze, crevé, il ne pouvait pas rester debout tout seul... Il avait juste secoué la tête pour montrer qu'il ne voulait rien.
Juste dormir. Juste se reposer. Juste pouvoir s'entendre penser. Juste être au calme.
Oui peut-être qu'au final, il avait envie de rentrer, mais il ne savait pas comment lui demander d'autant plus qu'il n'était toujours pas sûr de pouvoir tenir debout, et donc de voyager avec Ruben sans l'encombrer.
Bientôt l'homme revint avec sa boisson et une guitare, il fronça les sourcils en se demandant, diable ce qu'il était en train de faire ? - A ton avis Tim on fait quoi avec une guitare?- Non, ça semblait si irréaliste dans la situation, encore, Sovahnn ou Lewis lui auraient fait un truc comme ça, il aurait trouvé ça bizarre, mais peut-être un peu étrange... mais venant de la part d'un adulte qui semblait en savoir tant sur la vie c'était juste... irréaliste ? Il cligna plusieurs fois de yeux en se demandant comment il avait pu se dire que c'était peut-être une bonne idée, alors qu'il devait juste être fatigué, avoir les sens un peu trop hypersensibles, alors qu'il devait sembler éreinté.
Nouvelle question. Gênance, angoisse qui remontait en sentant qu'il allait essayer de faire une conversation des plus banales.

SILENCE. SILENCE. PITIE DU SILENCE.
Il avait cette impression de ne pas pouvoir fuir s'il n'en pouvait plus et rien que ça avait tendance à le stresser encore plus.
Pourquoi est-ce qu'il agissait ainsi ? Il comprenait bien que là encore ça partait d'une bonne intention.

 « Autodidacte principalement, et avec Lewis.» arriva-t-il à souffler. Il essayer de nouveau de se lever, l'oeil un peu hagard, corps toujours tremblant. Mais il voulait partir. S'enfuir. Pouvoir se réfugier dans son monde, dans son univers.  « Je veux rentrer, s'il te plaît.» Décision prise par le gamin puisque l'adulte ne semblait pas voir ou comprendre de quoi il avait besoin. Bonne ou mauvaise, il n'en savait rien. Il faisait peut-être une énorme erreur avec cette envie folle de solitude, de silence... mais à cet instant-là c'est tout ce que son corps réclamait. Il le fixa longuement, frissonnant toujours par moment comme si ce foutu froid ne semblait pas vouloir le quitter.

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Timothy Turner
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Sam 1 Mai 2021 - 19:46
Lui ? Insensible ? Pas du tout. Il avait simplement plus d’expérience dans la gestion de ses émotions, particulièrement dans les état de crise comme actuellement. Il n’était plus un jeune homme qui se prenait la vie en plein dans les dents. Elle avait déjà eu pas mal d’occasions de lui rouler dessus.

- Ce n’est pas que je regrette pas, ou que je ne me sens pas coupable. Peut-être que je semble détaché mais c’est juste que je considère que si je ne garde pas mon sang-froid, peut-être que d’autres vont mourir. Je ne peux pas me laisser abattre si je veux protéger les autres.

Il doutait que Timothy le prenne au sérieux malgré sa réelle détermination. Ils n’avaient clairement pas le même niveau de résilience ou le même angle de vue. La question était plutôt : avait-il vraiment le temps de regretter ? Les évènements s’enchainaient rapidement sans lui laisser le temps de souffler. Peut-être vivait-il encore dans une sorte de déni. Peut-être se contentait-il effectivement d’enfermer toutes ces émotions dans une partie de son âme pour pouvoir continuer d’avancer.

- Je dis pas que tu ne vas pas esquiver les possibles conséquences. J’essaie de te faire relativiser. Tu voulais bien faire, mais tu t’es planté. Oui, ce n’était pas une action fondamentalement éthique, mais est-ce que tu as besoin de te flageller éternellement pour ça ? Est-ce qu’il faut que tu continues à te punir, à te faire du mal ?  Essayait-il d’expliquer avec douceur. Il soupira, que pouvait-il dire de plus ? Il ne le convaincrait pas. Timothy raisonnait actuellement plus avec ses angoisses que sa rationalité. Il espérait juste que ses mots germent quelque part.

Mais la conversation fut prise de courts par un esprit. Un fantôme avait signalé Timothy. Au début sceptique, Ruben dû se résoudre à accepter leur existence, même improbable. Cela lui faisait aligner une foule de question, mais il ne pouvait pas solliciter son élève à ce sujet malgré sa curiosité. Timothy restait en état de choc, incapable de bouger. Il lui proposa alors de se reposer avant de le ramener chez lui, ce qu’il accepta.
Il avait tenté de lui parler de choses qui semblaient l’intéresser pour l’éloigner de ses pensées noires, mais Timothy passa très vite dessus pour finalement lui demander de le ramener. Il ne savait pas à quel point sa tentative était un échec cuisant, car il interprétait le malaise de son élève juste comme la suite logique de sa crise d’angoisse. Peut-être qu’ai final, il ne se sentait pas en sécurité dans le bâtiment avec un esprit qui pourrait s’avérer capricieux. Pour tout avouer, lui non plus.

- Pas de soucis. J’avais justement rassemblé mes affaires ici au cas où tu voudrais partir plus vite que prévu.

D’une certaine façon, cela le soulageait. Il ne savait pas trop comment entretenir la conversation. Le jeune homme était déjà très secret, mais avec ce qui venait de se passer, cela semblait encore plus difficile. Ruben se sentait mal à l’aise quand il y avait des gros passages à vide dans une discussion, alors autant le ramener sain et sauf au lieu de le regarder dans le blanc des yeux. Il aurait juste apprécié avoir peut-être un moment plus léger avec Timothy. Retrouver ce début de complicité qu’ils avaient. Mais peut-être qu’il avait trop fini par assimiler sa personne aux Inquisiteurs., à ce que ce groupe représentait pour lui. Cela faisait parti des conséquences sur ses actes. Si Timothy venait à le détester à cause de ses actions, il en serait triste car il avait finit par s’attacher sincèrement à ce gosse. Mais au moins il avait essayé de faire le maximum pour l’aider et avoir une influence positive sur lui. Malgré leurs visions différentes du monde, malgré le fait qu’il n’arrivait pas à saisir tout ce qu’impliquaient les troubles psychologiques du jeune homme, malgré le fait qu’ils n’arrivaient pas forcément à communiquer. C’était au final ce qui lui semblait le plus important.
Ruben enfila sa veste de moto, puis attrapa son casque et son sac après avoir glissé sa guitare sur le dos. Il demanda à Timothy de le suivre, tout en s’assurant avant qu’il tenait bien debout et qu’il arrivait à marcher droit. Il parti du principe que le jeune homme n’était jamais monté sur une moto, alors il préféra lui expliquer quelques principes de base tout en rangeant ses affaires et le sac de Tim dans l’attaché-case, où se trouvait le second casque.

- Alors tu fais déjà du vélo, du coup c’est pareil, ça va juste plus vite. Juste essaie pas de gigoter dans les virages, c’est dangereux. Je roulerais doucement de toutes façons. Tu peux te tenir avec l’arrière, ou sinon là sur le devant. Si tu veux tu peux t’agripper à moi si ça te rassure, mais du coup il faudra que tu prennes ma guitare sur le dos. Ha aussi je t’entendrais peut-être pas à cause du moteur, donc n’hésite pas à... Tiens, me tapoter l’épaule.

Il l’aida à s’installer à sa préférence avant de poser sur l’avant du siège, puis tourna la clef pour démarrer.  Le trajet n’était pas très long, quelques minutes tout au plus, et la circulation était fluide à cette heure tardive, alors ils arrivèrent sans encombres devant la porte de Timothy. Une fois arrêté, il descendit pour aller chercher le sac de Tim et ranger le second casque. Il eut un sourire amusé, car le casque avait décoiffé les boucles de l’adolescent, lui donnant une sacrée touffe. C’était plutôt mignon. On aurait presque envie de le décoiffer encore plus pour le taquiner, mais il savait très bien que c’était pas le moment avec ces dernières aventures... Il eut un moment d’hésitation, un silence, avant de lui mettre une main chaleureuse sur l’épaule.

- Du coup... Bonne soirée. Fait attention à toi Timothy, le salua-t’il avant d’abaisser sa visière et de remonter sur la moto. Il démarra puis lui fit un signe de la main avant de disparaitre dans les rues de Bloomsbury et rentrer chez lui.

FIN
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