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Beautiful lie - Enzo

 :: Autour du monde :: Autres Continents
Lun 30 Nov 2020 - 21:18
27 Avril - Mexique

Nouveau changement. Alec faisait des montagnes russes. La deadline repoussée aurait dû le soulager et pourtant, ce temps de répit, sans nouvelle date annoncée ne lui donnait qu’une impression : on lui demandait de retenir son souffle un peu plus longtemps encore. On espérait que, sans  doute, il puisse tenir encore un peu plus. Jusqu’à en crever. Etait-ce ça ? Est-ce qu’ils finiraient par le buter d’angoisse, d’attente. Pourquoi ce temps de latence ? Pourquoi ça prenait aussi longtemps ? Est-ce qu’il avait tout en main ? Est-ce qu’il n’était pas en train de se faire doubler ? Est-ce que ce qu’il mettait en place n’était pas simplement sur le point de lui péter à la gueule sans qu’il n’en voie la faille ? Est-ce qu’ils attendaient simplement de le cueillir, faisant monter la pression jusqu’au moment où il ferait une connerie ? Pour autant, Alec ne changeait pas ses habitudes, ne retournait pas voir Logan, ne faisait rien de plus que de mettre en place ce sur quoi il s’engageait depuis des semaines maintenant. Et ça le bouffait chaque jour un peu plus. La gueule face à son verre de rhum, les lèvres pincées, un grognement menaçant dans la gorge, Alec n’avait pas envie. Pas envie d’en crever, pas envie d’y passer, pas envie d’attendre, pas envie de se faire prendre, pas envie. Juste pas envie d’être lui.

Juste pas envie… de tout ça.

La porte se refermait à peine qu’il sursautait, ses doigts se crispants sur son bras pour poser un regard cinglant sur Jayden qui entrait.
L’explication avait été donnée, certes, mais alors qu’elle entrait dans les détails, Alec se sentait au bord du précipice. Chaque question faisait monter en lui l’implosion. Il glissait, un peu plus à chaque instant vers les abymes. Et s’il continuait ainsi, il s’y pointerait sans protections, sans gérer l’environnement ou son propre mental. Ce répit devait être pris comme un avantage, rien d’autre. Et pourtant, il la sentait, l’autodestruction, incendier ses veines un peu plus violemment à chaque instant.

« Tu sais quoi ? Je vais prendre l’air. Tu préviens Mack. Sinon je vais péter un plomb et débarquer direct dans le salon de Johan, ça simplifiera tout. »

Quand la mort est plus simple que la vie… il faut sans doute se poser des questions.

« Tu te vas faire quoi au juste ? »
« Me taper d’la coke et des putes. »

Spéciale dédicace ma biche.

Et sans prévenir plus que ça, Alec n’était déjà plus là. Et bientôt, c’était la chaleur qui le percutait.

On a parfois deux choix dans la vie : la fuite ou la lutte. Alec affrontait. Ça faisait des semaines qu’il faisait face à l’horreur, qu’il bouffait la boue de ses souvenirs et s’étouffait avec. Des semaines qu’il encaissait les échecs, les erreurs, les pertes et la peur. Des mois, même, qu’il savait quel avenir s’offrait à lui. Des années, déjà, qu’il avait fait un trait sur un éventuel futur radieux. Alors en cet instant, être le putain de connard courageux qui faisait face et encaissait les merdes des autres, il n’en avait plus envie.

Parce que dans le fond, sans les autres, jamais il n’aurait été dans cette situation. Et que le connard égoïste avait besoin de l’être un peu, et de débrancher. Rien que quelques heures. Rien que le temps de déconnecter totalement de son univers, de ses décisions futures, de ses supplices à venir. Débrancher.

Le Mexique, donc. Une nana dans une cabane, quelques verres échangés avec un inconnu, un tour dans une boutique et voilà qu’il terminait allongé sur une place, la gueule au soleil, des lunettes sur la poire, la peau brûlée par la chaleur réconfortante.

Au pire quoi ? Ils le suivraient ici ? Eh ben, autant crever au soleil hein.
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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Jeu 3 Déc 2020 - 18:06
T'es qu'un putain de connard.

Voilà la phrase qui tourne en boucle dans son esprit depuis quoi ? 24H ? Lui même n'en sait rien. Montre posée sur la table, téléphone balancé sur un coin du lit, il a juste pris le strict minimum fourré dans un sac qu'il a jeté sur son épaule avant de prendre le large. Pas de regard en arrière, juste deux mâchoires qui ne se desserrent pas. Le chien laissé au frangin, tout comme le chat, juste un message pour Sovahnn avant de mettre les voiles. Pour quelle destination ? Ça n'a pas tellement d'importance. Du sable blanc, surtout des vagues et la sensation d'être au bout du monde. Quasiment littéralement.
Cette phrase c'est à lui-même qu'il l'adresse, parce qu'il a pris la fuite, a fermé la porte, n'a pas laissé la moindre chance a qui que ce soit de la rouvrir. Ce sentiment de trahison qu'il expérimente lui colle aux os, tout ça … Non, il ne comprend pas. Des tas de questions, pas vraiment de réponse, un ras le bol qui a tout déclenché. Le choc de trop, les emmerdes de trop, la vérité de trop.
T'étais bien entre les cuisses de toutes ces nanas pendant que l'homme que t'aime se faisait torturer par des cinglés ? Quand tu l'insultais, le méprisais, passais à autre chose sans vraiment le faire ? La vie qui reprend son cour par la force des choses et la claque qui débarque sans prévenir. Mais trop tard. Pourquoi avoir attendu tout ce temps ?
Le recul nécessaire il ne l'a pas, la capacité à comprendre, à accepter, il ne l'a pas plus. Il aurait suffit de si peu de choses pour mettre un terme à la mascarade et pourtant rien, juste le silence, le mensonge, l'absence qui a continué de s'insinuer dans chaque veine, chaque artère, chaque battement de cœur. Tout ça pour quoi ? Pour des questions de sécurité ? Lui mieux que personne aurait pu le comprendre si on avait seulement dénié lui en parler. Un choix de sa part, à lui ? Parce qu'il ne veut pas le voir ? Ça ne serait pas la première fois après tout, non ? C'est la colère qui rugit dans son organisme tout entier, la même qui le fait hésiter à se pointer auprès de Jordane pour tout oublier contre ses reins et dans ses soupirs. Pas d'impact, juste une descente aux enfers commune, un partage sans question, sans attente.

Mais non, pas plus elle qu'une autre, juste les vagues qui le fracasse sans relâche à l'autre bout du monde et l'envoie parfois cogner le récif jusqu'à laisser des marques sur sa peau. Le soleil brûler aussi sûrement que l'estomac vide, rien que quelques verres avalés cul sec il y a quelques heures, quelques jours, il ne sait même plus. Dans le fond de son regard c'est l'abysse, le sombre, le vide parfois. La peine qui déchire ses traits sans qu'aucune larmes ne vienne s'inviter dans ce tableau. Déjà trop a avoir été versée, et tout ça pour quoi ? Pour avoir l'air d'un pauvre con qu'on laisse sur le carreau pour des raisons qu'il n'admettra pas. Rien de logique à tout ça si ce n'est deux êtres chers, peut être plus, à l'avoir trahis, laissé de côté. Le cœur en miette qui refuse de céder, la planche qui éclate contre un rocher et se brise en deux. Un morceau encore accroché au leash, l'autre qui se fait ballotter dans l'écume. Le souffle revient difficilement dans cette métaphore de son état. Les mains tendus il ne les accepte pas, retourne vers cette plage où il a passé la nuit sans dormir, les yeux rivés sur des étoiles qu'il n'a pas vraiment vu.

T'es qu'un putain de connard.

D'avoir fuit au lieu d'assumer, d'avoir pris le large au lieu de forcer, de t'enfermer dans le silence plutôt que de t'exprimer. Et s'il a besoin de toi ? Comment il va ? Bien sûr que ces questions viennent s'éclater sur les parois de son esprit depuis toutes ces heures depuis le crash. Mais à quoi bon ? Puisqu'on ne lui a pas laissé la moindre chance. Dix jours, dix putains de jours de liberté et pas un seul message, pas un seul appel, pas un pour lui dire la vérité et tout arrêter. Pour mettre fin à ce cirque de puces, à ce grand spectacle de marionnettes.
L'envie de tout fracasser, s'éclater la tête avec, plonger dans le vide, hurler jusqu'à ne plus avoir le moindre souffle d'air dans les poumons. Y avait pas pire à te faire, pas vrai ? Non, y avait pas pire. Mais tu vas pas tomber cette fois, tu vas pas retomber, non.

T'es pas qu'un putain de connard, t'es rien qu'un putain d'être humain à qui on a brisé le cœur sans te laisser la moindre chance d’atténuer la douleur.

Il n'y a pas d’recette, pour supporter les épreuves
Remonter les cours des fleuves, quand les tragédies pleuvent
Il n'y a pas de recette, pour encaisser les drames
Franchir les mers à la rame
[...]
Personne ne t'avait prévenu, tu t'es battu comme t'as pu
Il n'y a pas de recette, quand l'enfer te sers la main
Abandonner c’est humain

Grand Corps Malade & Louane

Et celle là tu l'avais pas vu venir. Lui, probablement le dernier visage auquel t'aurait pu penser, même pas de soupir de lassitude quand tu le vois apparaître dans le décor. Peut-être parce que sur sa gueule tu peux y lire le même ras le bol que sur la tienne, qu'au fond vous n'êtes pas si différents. Bien plus similaires que vous l'aimeriez, pas la peine d'être désolé.
Deux morceaux de planches sous le bras, les yeux levé au ciel avec amusement et un demi sourire sur les lèvres. Quelques pas fait dans le sable, les débris du surf lâché sur les grains brûlants nonchalamment à ses côtés, le corps qui se pose sans attendre la permission. La vie qui grouille ça et là tout autour, sur une foutue plage du Mexique. Pourquoi ici ? Pourquoi pas. Juste comme ça. Les bras viennent entourer les genoux repliés, mains croisées entre les tibias, le regard rivé sur l'océan pacifique qui va et vient sur la sable inlassablement. Inexorablement.

« Faut croire que le monde est pas assez grand pour nous deux. »

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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Ven 4 Déc 2020 - 10:23
Le pire, c’est l’attente et l’inconnu. Le pire, c’est ce qu’on en fait. Des mois qu’il affrontait, des mois qu’il attendait que sa tête tombe. Et à présent qu’il avait fait la démarche de confronter ceux qui le voulaient parmi eux, qu’il s’y préparait depuis des semaines avec acharnement, la tension se faisait intenable. Alec savait ce à quoi il faisait face. Ce monde, il le connaissait depuis tout jeune, avait toujours cherché à le défier, à lui échapper et peut-être que sans les prises de positions de Logan, il n’en serait pas là. Pourtant, la situation était telle qu’elle était et il ne pouvait s’y substituer. Pourtant… pourtant, là, il arrivait au bout de ses capacités de résistance et de résiliation. C’est souvent cyclique dans un processus de deuil et d’acceptation. Et là, Alec était simplement au bout du rouleau, incapable d’accepter de rester dans cette putain de maison qu’il avait mis des mois à retaper et à sécuriser. Pourtant, il n’était sans doute pas plus en sécurité ailleurs et, à vrai dire, ça n’était même pas ça qu’il cherchait. Juste la déconnexion. Juste le fait d’envoyer chier tout ce qui faisait son existence et de se noyer dans ce besoin oh combien humain de tout lâcher.

La solitude, la déconnexion, les rires, les conversations tellement éloignées de ce qui faisait son quotidien, tout ici lui permettait de mieux respirer, comme un poids dégagé de sa poitrine. Et quoi ? Au pire on lui tombait dessus car il contrôlait moins son environnement. Au pire, il en crevait. Et étrangement,  en cet instant, il n’en avait simplement plus rien à foutre. Allongé sur le sable, les paupières closes, l’épiderme chauffé par le soleil mordant du Mexique, Alec s’efforçait simplement de ne plus penser à rien et de profiter de l’instant.

Par moment, l’abandon est simplement un besoin vital. Et c’était là bien l’impression qu’il se donnait. Bientôt, les entrainements reprendraient. Bientôt, il serait de nouveau face à Sanae, testerait ses capacités à réorienter un sort de légimencie. Bientôt, il échouerait de nouveau. Bientôt, il boufferait les démons de son passé. Bientôt, il testerait de nouveau sa résistance au veritaserum ou violenterait une amie parce qu’elle le lui demandait, parce qu’elle voulait savoir de quoi « les gens comme eux » étaient capables. Donc lui. Bientôt, il savait qu’il leur appartiendrait.

Alors cette liberté qu’il goutait de l’autre côté du globe, elle était essentielle en cet instant. Elle lui permettait de ne pas sombrer, de ne pas abandonner, de ne pas lâcher. Elle lui permettait d’être un peu autre chose que… que quoi ? Un soldat, un condamné, un futur forçat ? Plus que ça.

A ses côtés, un sac, quelques bouteilles. Les signes d’un sorcier en vadrouille qui a simplement tout envoyé valser. Aux yeux du monde, simplement un type qui se détend au soleil parmi d’autres. Et pourtant, de cette sérénité, il n’en avait finalement que l’aspect car il avait suffit d’un simple geste entrant dans sa zone de confort pour que son corps entier se tende brutalement. Ses paupières s’étaient ouvertes d’un bloc, son regard tombant sur l’objet de ce pic de stress soudain : une planche de surf brisée en deux balancée nonchalamment à côté de lui. Pas vraiment une façon de l’aborder si le but était de le capturer à priori.
Et son regard qui remontait jusqu’à celui qui s’en était débarrassé et qui se laissait tomber à son tour à côté de lui sans vraiment le regarder.

Et dans son corps, l’adrénaline, le cœur qui explose, le venin qui crispe les muscles.

Mais il ne s’agissait que… d’Enzo. Et il lui en avait fallu, une seconde avant d’admettre que ses yeux ne lui jouaient pas de tours. Et puis le doute.

Cela dit, il faudrait être con pour prendre l’apparence d’Enzo pour l’approcher.

« Faut croire que le monde est pas assez grand pour nous deux. »

Redressé sur ses coudes, son cœur se calmait sous sa cage thoracique, admettant doucement qu’il n’y avait à priori pas de danger immédiat. Parce que oui, dans le fond, sous ce calme apparent, c’est le carnage.

Un instant en silence, il l’analysait, trouvait les indices qu’il cherchait, retrouvait des preuves à la con lui permettant de se raccrocher au fait qu’il s’agissait bien d’Enzo face à lui. Ce qui… n’avait aucun putain de sens. Ouais, le monde n’est pas assez grand pour nous deux. Alors ses nerfs se calmaient, ses muscles se détendaient et un soupir lui échappait, laissant retomber son crâne contre le sable.

« Putain faut pas faire des trucs pareils à un mec traqué j’te jure. »

Est-ce qu’il finirait par faire une crise cardiaque, à force d’encaisser sa propre vie ? Sans doute. Et il savait parfaitement qu’Enzo, s’il était bien lui-même, le savait autant que lui. Une façon, sans doute, de vérifier qu’il était bien lui-même.

« Ca c’est parce que t’es en manque de ta gargouille, désolé je l’ai pas embarquée avec moi au bout du monde. » Enfin, façon de parler.

Ça aussi.

Rien que des échanges à la con mais qui lui permettaient d’admettre que, ouais, ça n’était qu’une coïncidence improbable. Alors il se redressait finalement, plus calme, posant de nouveau son regard sur Enzo, son état de désespoir lui accrochant la gueule à présent.

C’est fou comme il pouvait s’y voir en miroir.

« Tu t’es bouffé un requin ? »

Rapport à l’état de sa planche autant que de son épiderme griffé. Non, évidemment que non, sans doute plus des coraux, il en avait conscience.
Une façon, surtout, de nouer un contact dénué de toute l’agressivité qu’il avait pu y avoir entre eux auparavant. Parce que… sincèrement, il n’en avait juste ni l’envie ni la force. Ça semblait appartenir à un autre monde, une autre histoire, une réalité qui n’était plus tout à fait la sienne.

Alors il se tordait, attrapait une bière dans son sac – fraiche, merci la magie – et la lui tendait.

Parce que.. hey, écoute, pourquoi pas ?
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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Mar 8 Déc 2020 - 21:26
Oui je la sens cette tension qui émane brutalement de lui, les battements de son cœur qui se tapent un sprint, tout son langage corporel qui change d'un coup. Est ce que j'en suis désolé ? Oui, sans doute, mais lui foutre la trouille n'était pas mon intention et le mal étant fait me flageller n'y changera rien.
J'suis là, posé sur le sable, alors qu'il analyse la situation j'ai l'impression. Peut être qu'il se demande si c'est bien moi, s'il risque quoi que ce soit. Le pire qu'il risque actuellement avec moi c'est de mourir d'ennui. Ou de déprime. Probablement les deux.

« Putain faut pas faire des trucs pareils à un mec traqué j’te jure. »
« Au temps pour moi, t'avais plutôt l'air du touriste en gueule de bois qui r'vient d'une Full Moon Party. »

Comme toi ? Possible. Ce qui serait franchement ironique. Ceci dit pourquoi pas, même si c'est pas tellement le bon coin sur le globe pour ça, non ? Qu'est ce qui m'empêche de foutre le camp ailleurs tu me diras. J'le sais, tout ça c'est pas moi, pas mon genre, mais si j'ai pris la tangente comme ça c'est peut être justement parce que je ne le supporte pas, ce moi. Je ne le supporte plus.

« Ca c’est parce que t’es en manque de ta gargouille, désolé je l’ai pas embarquée avec moi au bout du monde. »

Esquisse d'un sourire, encaissement d'un rire bref mais sincère, une pointe de nostalgie dans le cœur il faut bien le dire. Tout ça me paraît tellement loin, comme une autre vie, mais cette soirée … Plus improbable tu meurs. Depuis quand j'ai pas pris de nouvelles de Cameron ? Bien trop longtemps, complètement autocentré dans mon délire que j'étais et suis encore. T'es naze. C'est sans doute la vie, mais ouais, t'es naze.

« Tu t’es bouffé un requin ? »

Je capte pas tout de suite, suis finalement son regard pour tomber sur ma planche ou plutôt ce qu'il en reste. Puis me reviens en tête l'état des côtes, entre autre. Ouais, un beau massacre. Rien de bien méchant, juste la métaphore de mon état émotionnel sans doute. J'ai même plus envie de m'énerver, plus la force peut être, et puis c'est pas comme si j'pouvais pas la réparer. La planche, pas mon bordel émotionnel. Quoi que, ça aussi sans doute. Sûrement. Sois le Capitaine de ton âme, le Maître de ton destin, tout ça … On verra demain si ça fait rien à personne. Là tout de suite j'ai pas envie.

« Ouais, t'aurais du voir le morceau. Il s'est bien battu. »

Sourire en coin mais pas de ceux que j'expose d'habitude. Il est pas tellement là le p'tit con, c'est juste son ombre qui se balade, fuit la réalité, fout le camp à l'autre bout de la planète parce qu'il a le cœur et l'égo brisé. Tout ça c'est d'un pathétique quand on y pense, mais à ce stade je me suis auto anesthésié je crois bien. Se voiler la face on appelle ça, je suppose.

« Merci. »

Pourquoi ? Pour la bière fraîche qu'il vient de sortir de son sac et qu'il me tend, que j'attrape en hochant la tête. Encore une situation improbable, hum ? Avec ou sans gargouille, avec ou sans Cameron, avec ou sans les filles pour nous faire grimper là où on se transforme en chiens de la casse. Et pourtant, les mêmes raisons non ? J'y étais pourquoi, sur ce putain de toit, torché comme un connard ? Pour Kyle. Dingue ce que j'ai l'impression de faire du sur place là tout de suite. La première gorgée se prend les yeux fermés, se termine dans un soupir, le regard toujours captivé par le ressac que je vois pourtant à peine. Fermé, vide, voilà comme je me sens mais décide de chasser tout ça d'une deuxième rasade avant de tourner le regard vers lui. Et le sourire revient sur le coin de mes lèvres, je réalise ne pas du tout me formaliser de le voir là. Pas plus que d'être venu m’asseoir à côté de lui. J'ai tout fui, y compris mes proches, il n'est pas de ceux là et c'est peut-être pour ça que ça n'a pas la moindre importance. Sûrement même. On se contrefout l'un de l'autre depuis la nuit des temps, aujourd'hui l'entente et cordiale et à voir sa gueule, sa réaction, je me dis qu'on est sans doute là tous les deux pour la même chose : s'éloigner le plus possible de … tout. Et de tout le monde.

« C'est quoi la prochaine étape ? T'ouvres un compte offshore et tu créé une société écran pour passer le reste de ta vie à boire des pina colada sur la plage sans rien branler ? »

C'est vrai que vu vos noms de famille vous avez besoin de ça pour vivre. Peut-être que lui si, après tout. Qu'est ce que j'en sais ? Rien. Pas grand chose en tout cas.

« Me demande pas comment je connais ce genre de trucs, j'en sais foutrement rien. »

Un film ou une série, probablement.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Ven 11 Déc 2020 - 20:05
Le cœur qui crash dans la poitrine, qui s’attend déjà à l’horreur. S’il le sentait, c’était que le cerveau, au dessus, attendait ça depuis des semaines, des mois. La capture. Les questions. La douleur. L’impact, enfin, de toutes les prises de décision de Logan. Et des siennes. Il serait hypocrite de lui remettre sa position sur le dos alors que lui-même provoquait ses pairs depuis des années, s’intéressait souvent plus aux Hommes qu’à leur Sang. Il aurait suffit de marquer son appartenance à d’autres valeurs. Qu’il partageait peut-être après tout, il n’en savait rien. Il avait vécu sa vie sans penser aux autres, c’était aussi bête que ça.

« Au temps pour moi, t'avais plutôt l'air du touriste en gueule de bois qui r'vient d'une Full Moon Party. »

Nan, ça c’est toi mon beau.
Cette phrase ne peut être prononcée par Alec. Remballe.

« Comme toi tu veux dire ? » Un demi-sourire au bord des lèvres. « Et puis l’un n’empêche pas l’autre. » Si. Chez les gens équilibrés qui n’ont manifestement pas décidés de se foutre en l’air à coup d’insolence.

Enzo paraissait à bout. Comment pouvaient-ils sembler si misérables, balancés à l’autre bout du monde, à prendre le soleil ? Très bonne question. Et si lui-même savait pourquoi il se trouvait agacé, épuisé, à bout de nerfs… du moins en profondeur, puisqu’il arrivait encore à compenser. Du moins à peu près. Il n’en savait en revanche rien concernant Enzo. Etait-il à ce point centré sur lui-même ? Il fallait dire que depuis que Sovahnn ne communiquait plus avec lui, il manquait la seule personne sociale apte à faire le lien avec les autres groupes d’anciens élèves qui avaient pu graviter autrefois autour de lui. Et parce qu’il ne posait pas de questions, également. Puisqu’il était évident que Kezabel aurait pu tenir ce rôle, mais qu’ils… évitaient le sujet la majorité du temps.

Et parce que Jordane n’est pas la nana la plus commère qui soit.
Sorry Sova.

« Ouais, t'aurais dû voir le morceau. Il s'est bien battu. »
« Mais tu as triomphé, tel le guerrier des mers que tu es. Armé d’une planche en plastique. Gloire à toi. »

Un truc de cynisme étrangement amical. Comme si après tant d’années, ils n’en étaient simplement plus là. La jalousie qu’il avait pu ressentir sans l’assumer était sans doute toujours là, notamment concernant Sovahnn. Kezabel aussi. Pour autant, les réactions épidermiques qu’il pouvait avoir à son encontre s’étaient tues. Ils n’étaient plus que deux cons trop épuisés par les circonstances pour continuer à être agressifs l’un envers l’autre. Au contraire, alors que le monde semblait par moment s’écrouler, Enzo faisait étrangement figure d’allié.

« Merci. »
« De rien. »

Un mec avec qui il aurait sans doute pu s’entendre rapidement dans une toute autre vie.

Il s’étalait alors, le crâne dans le sable, une bière à la main tandis que le silence les enveloppaient de nouveau quelques instants. La chaleur, la luminosité tendaient à attirer l’oubli et la sérénité. Et pourtant ces loisirs lui étaient interdits.


« C'est quoi la prochaine étape ? T'ouvres un compte offshore et tu créé une société écran pour passer le reste de ta vie à boire des pina colada sur la plage sans rien branler ? »

Ouverture des paupières, Alec fixait une seconde le soleil à travers ses lunettes, s’en cramant les rétines alors qu’Enzo reprenait.

« Me demande pas comment je connais ce genre de trucs, j'en sais foutrement rien. »

Un petit rire passait ses lèvres alors qu’il se redressait pour boire une gorgée.

« Attend, laisse moi deux minutes, je cherche encore. J’ai le premier mais tu m’as paumé avec le deuxième là.»

Société écran. Soooo…ciété. Ecran.
Recherche. Logique. Abandon.

« Bon, on va dire que j’ai l’idée globale. J’envisageais de me lancer dans le business lucratif de la coke. J’me dis que quitte à avoir des emmerdes, autant faire les choses à fond. »

Non et puis, à Poudlard, il avait déjà un pied dans le domaine de la drogue, alors unpeu plus un peu moins, ça ne change rien si ?
Si ? Ah.
Quand avait-il arrêté les drogues douces, tient ? Pas la moindre idée. On fait des trucs parfois, c’est fou ça.

Nouveau rire, un peu désespéré admettons-le, et il ajoutait :

« Cela dit ton idée est pas mal… Quoi qu’elle veuille dire. Pas grave, je signe sans avoir lu les petites lignes. Rien branler au soleil et les pina coladas, ça me va. J’ai pas ça dans mon sac, navré, je peux pas te le proposer. J’ai du rhum cela dit. Ça fait une pina colada sans pina ni colada, c’est bien aussi. Et du whisky, si quelque chose de plus dur t’inspires. »

Et NE REBONDIT PAS sur cette réflexion qui peut devenir très graveleuse.

Un froncement de sourcils.

« Sec. De plus sec. »

Ouais, mieux. J’te vois venir. Je me vois venir. Je nous vois venir.
Je nous vois venir … ? Cette phrase est pire. Taisons-nous. Cesser de penser.

« ça commence à puer sévèrement pour ma gueule. Alors ouais, le Mexique c’est pas mal... Et juste pour vérifications : à quoi je fais référence avec mon histoire de gargouille ? »

Oui, parce qu’il n’avait pas rebondit, alors ça ne le rassurait pas plus que ça.
Et puis, sans prévenir et par réelle… empathie plus encore que par intérêt :

« Et toi ? T’as envie de parler de ce qui te fait te barrer jusqu’au Mexique ? »

Le climat. Evidemment. Quoi d’autre ?
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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Mer 16 Déc 2020 - 12:04
« Attend, laisse-moi deux minutes, je cherche encore. J’ai le premier mais tu m’as paumé avec le deuxième là. »

Un truc con, un truc simple, un truc qui n’a pas le moindre sens. Et ça fait du bien. J’efface ce sourire en coin en buvant à nouveau une gorgée.

« Bon, on va dire que j’ai l’idée globale. J’envisageais de me lancer dans le business lucratif de la coke. J’me dis que quitte à avoir des emmerdes, autant faire les choses à fond. »
« Ouais c’est pas mal. La coke et les putes. Si t’as besoin d’un associé hésite pas j’ai du temps devant moi. »

Une association Alec Rivers/Enzo Ryans, on est bien, le monde marche droit les gars.

Du temps devant toi, hum ? Ça veut dire quoi au juste ? Que tu plantes tout ? Ta famille, tes amis, tes cours. Ton chien et ton chat. C’est con, sans doute profondément égoïste, mais là tout de suite j’en sais rien. Faut que je digère, que je cuve, que je trouve le recul nécessaire pour pouvoir revenir en faisant abstraction. De lui, de ça, d’eux. Et putain ça fait mal mais j’en veux pas de cette douleur, j’en veux plus. J’veux lâcher prise, penser à moi, m’éclater la gueule dans cette fuite que je m’autorise sans me poser de question. Débrancher.

« Cela dit ton idée est pas mal… Quoi qu’elle veuille dire. Pas grave, je signe sans avoir lu les petites lignes. Rien branler au soleil et les pina coladas, ça me va. J’ai pas ça dans mon sac, navré, je peux pas te le proposer. J’ai du rhum cela dit. Ça fait une pina colada sans pina ni colada, c’est bien aussi. Et du whisky, si quelque chose de plus dur t’inspires. »

Est-ce que j’ai envie de boire là tout de suite ? Pas vraiment, non c’est pas tellement comme ça que j’ai envie de me défoncer le crane. Juste le soleil, les vagues, ça me va. Et bien sûr que je le sens son malaise, vous croyez qu’il est là pourquoi ce nouveau sourire sur le coin de mes lèvres ?

« Sec. De plus sec. »
« T’en fais pas j’suis pas d’humeur. »

Et j’ai pas le courage ni l’envie de perdre de l’énergie dans une discussion stérile qui se terminera en prise de tête. Un truc me dit que t’as pas besoin de ça et moi non plus.

« Ça commence à puer sévèrement pour ma gueule. Alors ouais, le Mexique c’est pas mal... Et juste pour vérifications : à quoi je fais référence avec mon histoire de gargouille ? »
« A mon ex future femme. Que j’devrai peut être retourner voir tiens d’ailleurs. »

T’en fais pas, c’est bien moi. Je sais pas si c’est une bonne nouvelle mais vu ce que t’expose je dirai que c’est un moindre mal. Une pensée pour Warren, je me dis qu’il serait bien là avec nous. Ça lui ferait prendre un peu de couleur, débrancher de sa vie casanière, de sa cage dorée. C’est là-dedans que tu vas finir toi aussi, c’est ça ? Ou entre quatre planches. Nos perspectives d’avenir sont tellement jouasses, ça met du baume au cœur.

« Et toi ? T’as envie de parler de ce qui te fait te barrer jusqu’au Mexique ? »

Arrêt sur image, un rire sec qui secoue mes épaules et crispe mon ventre. Y a rien de joyeux dans cette réaction, c’est rien de plus que de l’amertume. La colère est descendu, la culpabilité est toujours bien présente, la déception n’est pas prête de disparaitre. Injuste du point de vue certains peut-être mais c’est pas à ma place qu’ils se trouvent.

« Le climat, la coke et les putes. »

Quelle question.

« J’hésite. La perspective de finir dans une cage, encore, ou celle de faire comme si tout allait bien alors que mon … J’sais même plus ce qu’il est, en fait. »

Est-ce que je lève les yeux au ciel et noie ma mauvaise foi dans une nouvelle gorgée ? Oui. La vérité c’est que j’ai le cœur en miette, que putain ça fait mal, que cette foutue rupture c’est la troisième fois que j’me la prends en pleine gueule maintenant. On peut croire qu’à la longue on s’habitue, ce sont des conneries.

« J’me suis fait larguer comme une merde par sms y a un mois et demi, j’ai appris hier qu’en fait il a été enlevé par une bande de cinglés qui l’ont gardé pendant des semaines. Ça fait 10 jours qu’il est « dehors », personne n’a jugé utile de me le dire y compris lui alors j’suppose que cette rupture n’était pas si factice que ça. »

Le ton est froid, détaché, bouffé par l’amertume qui me ronge jusqu’aux os. Se sentir trahi par les personnes que t’aime le plus, sincèrement, je ne connais pas pire. Ils ont leur raison, sans doute, mais j’ai les miennes de réagir comme je le fais. T’as besoin de moi ? T’avais un geste à faire, un seul, tu sais que moi je l’aurai fait et qu’importe qu’on me dise non. Personne n’aurait pu m’empêcher de te voir.

« Donc voilà, j’suis le connard égoïste de l’histoire qui s’est barré au bout du monde sur un coup de sang, a tout laissé en plan, parce qu’il arrive plus à encaisser toutes ces merdes et que là c’était le truc de trop. »

Dit-il en finissant la bière cul sec avant de se laisser retomber dans le sable de tout son long, le corps secoué par un rire nerveux. Un putain de fou rire qui pue la frustration et la détresse, la douleur et la culpabilité. Le ras le bol, surtout.

« J’en ai plein le cul, de tout. Danser la Rumba avec un requin finalement c’est peut-être une bonne idée. »

Pardon Maman, je sais le nombre de fois où t'as tremblé pour moi et je devrai pas rire de ça. Mais tu vois il est à bout ton p'tit dernier, il en peut plus. T'es sûre que tu peux pas revenir ?
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Jeu 17 Déc 2020 - 23:29
« Ouais c’est pas mal. La coke et les putes. Si t’as besoin d’un associé hésite pas j’ai du temps devant moi. »
« Vendu. »
 
Le monde ne tourne pas rond, ce n’est pas nouveau et ça se confirme. Est-ce qu’il aurait imaginé un instant que sa présence ici, alors qu’il cherchait à échapper à tout ce qui lui pendait au nez pourrait un jour ne pas être vécue comme une agression immonde ? Clairement pas. Fut un temps, sa seule vue lui sortait par les narines et à présent, il y avait quelque chose comme une neutralité, voir un soulagement à le voir débouler sans raison à l’autre bout de la planète. Enfin, du moins s’il était bien lui-même. Cela dit, il faudrait être sacrément mal renseigné pour utiliser Enzo pour l’approcher. Au moins cette problématique n’avait pas de raisons de se poser. Du moins mis à part sa paranoïa. A vrai dire, il se surprenait même à s’amuser du petit sourire en coin qu’ils pouvaient partager sur une pensée clairement centrée sous la ceinture… dont il écartait tout de même rapidement les risques de dérives. Pas le moment de se prendre le chou, pitié.
 
« T’en fais pas j’suis pas d’humeur. »
« ça m’arrange. »
 
Tout comme ça l’arrangeait qu’il réponde à sa question. Les références à leur passé commun était là, il notait les réactions du Griffondor sans y paraitre, conscient de ce qu’il risquait, agissant plus par habitude que par méfiance profonde. Alec vivait avec ce danger, il s’y faisait autant qu’il l’apprivoisait, fatigué de toujours rester dans cette dynamique. Alors oui, au pire, il n’était pas lui-même et, hey, au moins il en aurait fini avec cette chasse à la souris. Mais non, au vu de sa réflexion, il devait bien s’agir de lui, sans doute parfaitement conscient du petit jeu auquel jouait Alec, cherchant à déterminer s’il avait bien à faire au bon Enzo.
 
Et donc, c’était bien à Enzo qu’il demandait des précisions. A lui qu’il s’intéressait étrangement sincèrement. Comme quoi tout arrive.
 
« Le climat, la coke et les putes. »
« La base. »
 
Juste là on est d’accords.
 
« J’hésite. La perspective de finir dans une cage, encore, ou celle de faire comme si tout allait bien alors que mon … J’sais même plus ce qu’il est, en fait. »
 
Qui donc ?
Pas au courant le Rivers. Qui aurait bien pu en parler ? Sovahnn l’envoyait chier, Jordane ne communiquait pas de grand-chose et Kezabel avait trop à faire avec… eh ben, ce qui leur pendait au nez. Et Warren. Ou Mack. Du moins pour les sujets qu’ils abordaient ensembles. Et puis ce n’était pas ce qu’il avait partagé avec Riley qui les aurait amené à parler d’Enzo. Ou de William, pour le coup.
 
« J’me suis fait larguer comme une merde par sms y a un mois et demi, j’ai appris hier qu’en fait il a été enlevé par une bande de cinglés qui l’ont gardé pendant des semaines. Ça fait 10 jours qu’il est « dehors », personne n’a jugé utile de me le dire y compris lui alors j’suppose que cette rupture n’était pas si factice que ça. »
 
Posé à ses côtés, les orteils dans le sable, Alec lâchait une légère grimace tout en le laissant continuer sans l’interrompre, portant sa bière à ses lèvres une nouvelle fois sans mot dire.
 
« Donc voilà, j’suis le connard égoïste de l’histoire qui s’est barré au bout du monde sur un coup de sang, a tout laissé en plan, parce qu’il arrive plus à encaisser toutes ces merdes et que là c’était le truc de trop. »
 
La sienne se terminait dans son gosier dans un geste qui puait la détresse avant de se laisser retomber sur le sable, le corps secoué d’un rire nerveux, désespéré, crispé et épuisé. Coupable jusqu’au bout des ongles, le garçon.
On vous l’a dit qu’aimer, c’était un mauvais plan. C’est pas nouveau comme truc.
 
« J’en ai plein le cul, de tout. Danser la Rumba avec un requin finalement c’est peut-être une bonne idée. »
 
Un rire sec. Cet accablement, il le comprenait, le partageait.
 
« Expéditive comme rumba. »
 
Et toi, le tango de l’autre psychopathe, tu crois qu’il n’est pas expéditif dans le genre danse macabre ? Parce qu’elle est belle hein pourtant.
 
« Finalement t’es pas moins connard qu’un autre, tu me rassures là. »
 
C’était un petit rire plus désespéré qu’amusé, en cet instant. Réellement rassuré, ouais, peut-être. Peut-être un fond de jalousie de ce qu’Enzo arrivait à construire là où de son côté, il bouffait surtout le chaos, incapable de s’accrocher à certaines personnes qu’il rejetait parfois malgré lui. Une jalousie de ce qu’il n’arrivait pas à faire là où pour Enzo, l’affection semblait parfois si naturelle. Comme les bonnes décisions. Alors oui, parfois ça fait du bien de voir que tout le monde est humain, dépassé, incompétent, paumé, désespéré. Comme on l’est.
 
Un raclement de gorge et Alec terminait sa boisson avant d’ajouter.
 
« C’est moche. Du genre salement moche. » Un temps de pause, simplement parce qu’il n’est pas à l’aise avec ce genre de choses. Parce que l’amour des gens qui se prouvent leur affection était un truc tout con le mettant pourtant dans une insécurité émotionnelle assez dingue et qu’il avait toujours du mal à s’exprimer, à comprendre sans rejeter. « J’comprends. » L’affection, sans doute aussi oui. L’abandon, surtout, d’autant qu’il le bouffait sans cesse ces derniers temps, à commencer par celle qui aurait sans doute fait sa vie avec la loque allongée sur le sable si elle l’avait pu, et qui le ghostait depuis des semaines. Mais surtout : « Ton ‘comportement de connard égoïste’. » Parce qu’il aurait sans doute eu exactement le même. Alors ça n’était pas un jugement que d’apposer les propres mots d’Enzo dessus, c’était juste là comme ça, pour désigner un truc  qui vous bute et avec lequel vous faites un peu comme vous pouvez. « Après tout, j’suis là, alors ça doit vouloir dire pas mal de choses. »  Il jouait du piano debout. Bref. Un soupir étrangement court passait ses lèvres alors qu’il fixait la mer au loin, sans vraiment s’arrêter sur un point. Ça avait quelque chose de complètement déconnant de se trouver là, à ce moment-là, avec ce mec-là à ses côtés. Dissonant. Et pourtant étonnamment bien accepté. « Ya un truc dans l’eau, qui explique que ce monde se barre en couille à ce point ou c’est nous qui attirons toutes les merdes qui passent ? C’est sincèrement pas possible de nous foutre la paix trois minutes, non ?! » Humour. Mais prononcé avec au fond de la gorge un grondement qui témoignait d’un raz le bol aussi primaire que celui d’Enzo. Un besoin de tout foutre en l’air parfaitement évident, un surmenage émotionnel, une surdose ingérable. Surdose de pensées, de responsabilités, de déceptions, de douleurs, d’angoisse, de deuils, de pertes, de solitude.
 
Une jambe contre sa cuisse, la deuxième pliée sur laquelle reposait son bras, il n’accrochait même pas réellement le corps des femmes qui évoluaient non loin ce qui… en soit en disait sans doute beaucoup sur son état de burn out total.
 
« Ya aucune autre explication à ça ? Ils t’ont peut-être pas prévenu parce que… » Oui, vas-y, éclaire notre lanterne, petit géni ? « Nan, j’sais pas, oubli. J’dis d’la merde et en plus c’est condescendant, tu sais mieux que moi la merde que t’encaisse. »« Ou que t’encaisse pas d’ailleurs. Au passage, tu me feras une place dans la cage si jamais c’est le cas. » C’est important la compagnie. « C’est qui ces tarés ? Les nôtres ? » Ou d’autres tarés. Non parce que le monde regorge de tarés et qu’ils ont l’air d’avoir élu domicile à deux pas de chez nous. Enfin surtout à Londres.
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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Ven 18 Déc 2020 - 15:40
« Expéditive comme rumba. »

A nouveau un rire, plus las. Est-ce que c’est pas le but justement ? On arrête les frais une bonne fois pour toute et on en parle plus. Parce que c’est bien connu que se faire attaquer par un requin et en mourir c’est instantané … Non. Il t’arrache un bout de bras ou de jambe, te sectionne une artère, tu te vides de ton sang et ça prend un peu de temps. Ou alors tu te noies avant d’en arriver là. Sympa comme programme.

Non, j’ai pas envie de ça, j’en suis pas là.

« Finalement t’es pas moins connard qu’un autre, tu me rassures là. »

Un rire lui échappe, moi je me contente de sourire en regardant le ciel, une main sur le ventre et un genou replié. Est-ce que ça le soulage de faire ce constat ? Peut-être. Je ne sais pas vraiment quelle image il se fait de moi au final.

« Le Samaritain a failli. »

Sourire en coin, là où j’aurai pu mal le pendre fut un temps.

Le Saint-Bernard a raccroché son tonneau. Il a claqué la porte, laissé tout le monde derrière, ne s’est pas précipité vers celui qui est sans doute loin de vivre les meilleurs jours de son existence.

« C’est moche. Du genre salement moche. »

Léger rictus, presque une grimace. Bien sûr que c’est moche, qui fait ça au juste ? Un type au bout du rouleau, qui se demande où est sa place dans tout ce merdier. Ils sont qui pour avoir pris cette décision ? Et moi, je suis qui pour ne pas avoir été prévenu immédiatement ? Le planquer, le protéger, bien sûr que je peux le comprendre mais s’il n’a pas forcé pour me voir ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’il est peut-être tellement mal qu’il n’en avait pas la capacité, que ces cinglés lui courent toujours après, tout comme ça peut vouloir dire qu’il n’avait pas la force de me faire face pour … des tas de raisons. Et je suis censé penser quoi ? Réagir comment ? Avaler la couleuvre, me pointer là-bas au risque de devoir faire face à un type qui va me jeter une nouvelle fois ? Là tout de suite j’en ai ni la force ni le courage alors je pense à ma gueule avant de penser à celle des autres.

J’fais comme je peux, c’est tout.

« J’comprends. »

Un soupir, je me redresse. De nouveau les bras qui viennent entourer les jambes et le regard qui se rive sur le sable entre mes cuisses cette fois.

« Ton ‘comportement de connard égoïste’. »

Et c’est con, mais ça fait du bien d’entendre ça. De se dire que ma réaction n’est pas complètement incompréhensible, que je ne suis pas que le salaud de l’histoire. J’suis paumé, je ne sais pas quoi penser, j’ai mal et besoin de débrancher. Est-ce que c’est mal ?

« Après tout, j’suis là, alors ça doit vouloir dire pas mal de choses. »

Le sourire qui étire mes lèvres en cet instant alors que je tourne légèrement la tête pour le regarder, il est plein de compassion je crois. Ce type a une femme et pourtant, pas la moindre trace d’elle à l’horizon. Je dis pas qu’il n’a pas le droit de se payer des vacances sans elle, non, mais que je comprends le sous-entendu. Lui aussi s’est barré, alors oui il comprend. Si ça peut lui faire du bien de se dire qu’il est pas le seul dans une situation merdique où il fait potentiellement souffrir les gens qui l’aiment alors je prends, je lui offre.

« Ya un truc dans l’eau, qui explique que ce monde se barre en couille à ce point ou c’est nous qui attirons toutes les merdes qui passent ? C’est sincèrement pas possible de nous foutre la paix trois minutes, non ?! »

Cette fois le rire est franc, il secoue tout mon corps et mine de rien ça fait du bien. Y a rien de drôle dans tout ça mais putain, garder cette capacité à en rire c’est à peu près tout ce qui nous reste non ?

« Ça fait 4 ans que j’essaie, si jamais tu trouves avant moi tiens moi au courant. »

Pas un sprint, un putain de marathon. Elle est où cette foutue ligne d’arrivée ?

« Ya aucune autre explication à ça ? Ils t’ont peut-être pas prévenu parce que… »

Terrain glissant, je me crispe instantanément. Non, y a des choses que je ne suis pas prêt à entendre et des raisons valables à ce silence en font partie. Il peut continuer à me dire que c’est moche, à appuyer sur ma réaction de connard égoïste, mais ça non. Trop tôt.

« Nan, j’sais pas, oubli. J’dis d’la merde et en plus c’est condescendant, tu sais mieux que moi la merde que t’encaisse. »

Que j’encaisse, ouais. J’encaisse à fond là, au top.

« Ou que t’encaisse pas d’ailleurs. Au passage, tu me feras une place dans la cage si jamais c’est le cas. »
« Y en a qu’ont essayé, ils ont eu des problèmes. »

Sarcasme sur fond d’autodérision. Salut, moi c’est Enzo et quand j’avais 16 ans j’ai mangé quelqu’un. C’était chouette. T’as deux options : Soit tu fais avec, t’avances, tu te reconstruis comme tu peux et t’accepte de ne pas pouvoir changer les choses. Soit tu te laisses crever ou tu deviens la pire version de toi-même. J’ai flirté avec la deuxième, embrassé la première. Je ne reviendrai pas en arrière, je le sais, mais la frontière est parfois mince, le vide parfois pas si loin …

« C’est qui ces tarés ? Les nôtres ? »

… et l’évocation de ces gens suffit pour me le rappeler. J’ai le poing et la mâchoire qui se serrent, ça se saurait si je le prenais avec philosophie quand on s’en prend aux gens que j’aime. Ils l’ont enlevé, Merlin sait ce qu’ils ont pu lui faire subir, tout ça, cette situation, c’est de leur faute. Qu’ils ne me tombent jamais entre les mains. Pour eux comme pour moi.

« Ceux-là sont sans Magie. »

C’est pas dans Jurassic Park qu’ils disent ça ? Le danger ne vient pas toujours de face. Vague coup d’œil alentours, quand même, ça serait con d'attirer l'attention ici.

« Plus on est de fous plus on rit, tout ça … »

Ça en deviendrait presque risible de voir à quel point c’est la merde et ce peu importe d’où ça vient. Lesquels vont réussir à me choper en premier pour me foutre derrière les barreaux ? Ou dans un zoo, tiens, pourquoi pas. On prend les paris ? Et qui de nous deux va se faire avoir le premier ? Le monde se barre en couille et maintenant les Non-Magiciens s’y mettent.

« Et toi. Qu’est ce qui te fait  trouver plus safe de te retrouver dans une cage avec moi que d’rester dehors ? »

J’ai une vague idée de la réponse mais puisqu’on en est dans les confidences et l’étalage d’emmerdes, je t’en prie, vide ton sac toi aussi y a pas de raison.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Ven 18 Déc 2020 - 19:00
« Le Samaritain a failli. »
Il s’était attardé une seconde sur ce sourire en coin tout autant qu’il y répondait en miroir. C’est drôle ce qu’on peut changer parfois. Ce qui autrefois était le pire affront devient un truc acceptable, simple, sans ambigüité. Pas besoin de se sentir agressé par ses paroles en effet, car il n’y avait là rien de belliqueux. Juste quelques faits. Et une empathie sans doute moins récente qu’elle n’y paraissait.
 
L’empathie, oui, assez pour le capter, ce petit rictus, cette grimace qu’il connaissait bien puisqu’il la voyait souvent dans la glace. Ou du moins, il la devinait sur ses traits, en retrait parfois, dans un coin de son âme. Celle de la culpabilité. En temps normal, il aurait sans doute décoché une claque sur les côtes du comparse, mais il était clair qu’avec Enzo, il n’oserait pas. Un rien pouvait tout faire partir en vrille et vraiment, il n’en avait aucune envie. Ils en chiaient assez tous les deux, il n’avait pas envie de se battre, de quelconque façon que ce soit. Las, oui, mais pas aveugle.
 
« La situation, couillon, pas toi. »

Une note de rire, presque bienveillante, amicale.
 
C’était une façon de te filer mon soutien, pas de t’enterrer, crétin.
Pas toujours simple, hein, de s’entendre, de se comprendre. Pourtant, pour le coup, il l’avait vue, la mauvaise interprétation. Sans doute parce qu’on partait souvent du principe qu’il n’était qu’un connard qui foutait les autres au sol plutôt que de vouloir les relever. Sans doute aussi parce qu’il avait l’habitude de ça, d’en dire le minimum, qu’importe qu’on le comprenne mal et qu’on le juge mal. Sans doute, surtout, parce qu’Enzo entendait ce qu’il s’attendait à entendre. Parce qu’il projetait ses propres douleurs dans les mots des autres. Parce qu’il s’attendait à ce qu’on le lui dise, qu’il n’était qu’un connard égoïste, et que ce qu’il faisait était moche. Alors il l’entendait, qu’importe qu’on le dise ou pas.
 
« Enfin, ce que tu en fais. »
 
Ce qu’il en faisait, de cette saloperie de situation de merde… honnêtement, Alec pouvait le comprendre. Parce que parfois on déborde, qu’on n’arrive pas à gérer, qu’on ne peut pas. Que ça fait trop, tout simplement. Comme pour lui. Aujourd’hui, tout était trop. C’était aussi con et humain que ça. Alors oui, c’est compréhensible, même si c’est sans doute pas la chose à faire, parfois on est juste submergé et on ne peut pas faire autrement sous peine d’imploser. Et il voyait comme Enzo menaçait d’en passer par là. Toute sa détresse, elle ne lui était pas étrangère et s’il ne voyait pas quoi y faire, il en était sincèrement désolé. Un truc étrange, sans doute, inattendu probablement, mais c’était là tout de même. On se déteste souvent car on se ressemble. Ces deux là n’échappaient pas à la règle. Alors ils encaissaient, comme d’autres. Et comme d’autres, ils n’avaient en ce jour plus qu’une envie : qu’on leur foute la paix et qu’on les laisse simplement vivre. Hors des crises. Hors de l’état d’urgence que leur existence était devenue depuis des années.
 
« Ça fait 4 ans que j’essaie, si jamais tu trouves avant moi tiens moi au courant. »
« Donnant donnant. On fait ça. »
 
Les rires sont là, d’un côté comme de l’autre. Comme un vieux réflexe, un besoin d’évacuer, un truc humain qui amène à encaisser la galère avec des rires plutôt que des larmes. Parfois en alternance, parfois en plan B, mais toujours là pour alléger un peu les choses. Tout comme quand ils évoquaient la cage. Oui, Alec savait. Il n’irait pas en rajouter une couche, c’était tout. On vit tous avec nos merdes. J’ai les miennes, t’as les tiennes. Chacun son fardeau comme on dit.
 
« Y en a qu’ont essayé, ils ont eu des problèmes. »
« ça règlerait les miens, de problèmes. »
 
Expéditif comme solution…. Mais  ouais, pas plus que le requin. Il l’entendait, au fond, cette réalité qu’il n’ignorait pas. En étaient-ils vraiment là ? Epuisés à ce point, à envisager le pire comme seule issue de secours ? Il ne saurait pas l’aider, n’avait ni les mots ni les actes adaptés aux emmerdes qu’il se mangeait en cet instant. Mais ouais, c’est étrange de voir que d’anciens ennemis peuvent parfois se trouver démunis, épuisés, inquiets de se voir ainsi, au bout du rouleau. Parce que oui, il l’était. Inquiet pour lui.
 
Et pour eux aussi peut-être, pour eux tous. Quoi qu’il l’avait dépassé depuis longtemps, le stade de l’inquiétude. Alors dans le fond, s’il s’intéressait, c’était surtout à ce que traversait Enzo et Will, puisque pour être honnêtes, qu’il y ait une menace de plus ou quarante, ça ne changeait pas grand-chose à ses yeux.
 
« Ceux-là sont sans Magie. »
« Cool… »
 
Les grands yeux, les lèvres en cul de poule, l’air blasé au possible. Que dire de mieux ?
Réponse complètement déconnante qui sortait tellement du cœur qu’Alec n’avait pas tardé à rire. L’un de ces rires dépités et nerveux, épuisé de toutes ces merdes qui pouvaient s’empiler sans qu’ils n’y puissent rien. Non, ça ne lui faisait ni chaud ni froid, pas plus que lorsque Lex en avait parlé, s’inquiétant de ce qu’on puisse lui faire, à lui, si on savait qu’il l’avait aidé. Parce que… hey, ça faisait bien longtemps qu’il avait dépassé ce stade et cette réaction le prouvait bien. On aurait pu lui annoncer une épidémie de peste noire en plus qu’il n’aurait pas répondue autrement. La lassitude était évidente. Sur un champ de bataille, Alec aurait été du genre à ne plus réagir au bruit des obus qui se rapprochent et s’éloigne, ni à ceux des nouvelles armes que l’on teste, tout en sachant pertinemment qu’elles finiraient bien un jour par se loger sous son épiderme. C’était d’ailleurs très exactement ce qui se passait actuellement. Alors oui, il riait de sa propre réaction. De l’inconvenance de cette putain de réaction. Et pourtant, elle sortait du cœur. Comment peut-on en être déjà là à 21 ans bordel ?! Alors non, ça n’avait rien d’un rejet envers les souffrances d’Enzo, de Will, ou de n’importe qui dans tout ce bordel désorganisé. C’était juste… la fatigue.
 
On prend les paris ? On se fait dézinguer par qui en premier, tu penses ?
 
« Plus on est de fous plus on rit, tout ça … »
« Super.. ! »
 
Un rire nerveux, les paupières qui se ferment, cette impression que le rire n’en finira plus de les protéger.
 
« Bordel, ce poids, sérieux…. »
 
Quand y’en a marre… ya malabar…
 
« C’est bien les putes aussi hein. »
 
Ouais, à côté de la plaque mais qu’est-ce que tu veux dire ? ‘Mec, j’en peux plus de ces conneries, j’te comprends, viens, on va s’en sniffer une et après ça ira mieux’ ? Tentant. A vrai dire, Alec cherchait quoi dire pour lui proposer d’en parler davantage sans vraiment savoir comment faire. S’il voulait le faire, il le ferait non ? Délicat. Mais Enzo avait repris la parole pour lui refiler la patate chaude.
 
« Et toi. Qu’est ce qui te fait  trouver plus safe de te retrouver dans une cage avec moi que d’rester dehors ? »
 
C’est safe de rester avec lui dans une cage non ? Comment ça c’est autodestructeur ? Boarf.
Tu préfères quoi, le loup-garou ou l’humain avec qui ça merde systématiquement ? Très safe ouais. Alors justement, l’humain, il avait posé son regard sur lui, le jaugeant quelques instants. Est-ce qu’il lui raconterait vraiment ? Il s’en doutait non ? La première fois, Alec avait déjà évité de répondre, utilisant l’humour plus que la réalité pour s’exprimer, éloignant la conversation de ce qu’il traversait et ce qu’il pouvait en dire. Et là ? Là il avait détourné le regard, avait terminé sa bière sans vraiment lâcher la bouteille qui ondulait souplement entre ses doigts, sa posture immobile.
Deux types assis dans le sable.
 
Se sentir coupables.
 
« Désolé ce que tu te bouffes. »
 
Le premier truc qui sort du silence après un moment.
 
C’était vrai.
Vraiment, il en était désolé. Il lui aurait bien demandé comment il se sentait par rapport à tout ça, mais à vrai dire, ça, il le voyait. Alors on fait quoi dans ces cas-là ? On dit quoi de plus ? Qu’est-ce qui peut soulager au juste ? Il n’en avait pas la moindre idée, tout comme il avait conscience qu’Enzo lui avait posé une question à laquelle il était censé répondre. Une question qu’Enzo lui avait déjà posé et qu’il avait esquivé une première fois, ramenant l’attention sur le Gryffondor. Et là ? Là il laissait le silence le prendre de nouveau, détournant le regard pour le poser une nouvelle fois sur les flots.
Tu vois quoi au juste avec tes supers sens ? Les insomnies ? L’épuisement ? Le cœur qui bat parfois trop vite, parfois trop lentement, comme s’il s’acharnait, s’épuisait finalement, oubliant que pulser à un rythme régulier, c’est aussi s’assurer une certaine longévité. Tu vois la fatigue accumulée à cause de l’activité physique trop régulière, trop violente, comme un exutoire ? Tu vois l’épuisement mental, à force d’entraînements incessants. Et quand ça n’était pas les siens, c’était ceux de Jordane qui le mettaient face aux tors qu’elle reprochait à son nom de famille. Mis face à celui qu’il ne tarderait pas à redevenir. Ou pire.
 
Non, tu ne vois sans doute pas tout ça. Tu peux le deviner, sans doute. Tout comme on aurait pu deviner ça, les mots, qui se forment doucement après tant de temps à se murer dans le silence. Combien au juste ? Aucune idée. Mais il avait fini par répondre à la question. Pas vraiment par dépit, mais parce qu’il fallait du temps à l’acide, pour déjouer toutes les barrières qui liaient habituellement ses lèvres… autant que son esprit à présent.
 
« J’ai rendez-vous avec eux. Directement avec ceux qu’ils ont chargé de me choper. Je veux établir le contact, poser les choses. Alors je sais que ma pseudo liberté va pas durer longtemps et que j’irais de mon plein gré, sinon ça va se barrer en couille. »
 
Un silence, pesant, de celui qui lui tordait les tripes et lui coupait toute résistance.
 
« J’ai pas envie. Vraiment, j’suis tenté par l’idée de rester là, d’me planquer loin de tout. De toute envoyer chier, qu’importe les dégâts qu’ils feront. De disparaitre. Juste… plus être personne. »
 
Envie d’être aussi un connard égoïste, de tout lâcher, de se planquer, de tout recommencer ailleurs. D’oublier jusqu’à son nom.

Il se plongeait de nouveau dans le silence et pourtant, la merde, elle était là, au bord de ses lèvres, prête à dégueuler. Le silence, comme dernier rempart face à l’horreur et à la solitude, celui qui le plongeait pourtant là dedans d’autant plus violemment. Celui qu’il adoptait parce qu’il avait appris à ne pas se plaindre, à ne pas laisser transparaitre celui qu’il pouvait être et ce qui pouvait se passer sous la surface. Surtout à certaines personnes. Enzo en faisait partie. Et pourtant quoi ? Qu’est-ce qui avait changé ?
 
« Ils ont repoussé le rendez-vous. Encore. Je pense que c’est à cause de ce qu’il s’est passé ce mois-ci mais dans le fond j’en sais rien. J’crois avoir fait au mieux pour me protéger, mais j’ai peut être juste complètement merdé et ils sont en train de  me la mettre à l’envers et… » Vous voyez le rire étranglé qu’Enzo avait pu avoir un peu plus tôt ? Il avait changé de gorge en cours de route. « … Franchement j’en serais presque soulagé. J’en peux plus, ça fait des mois que ça traîne. J’sais ce qui m’attends pourtant, et j’aurais qu’une envie, c’est jouer mon enculé et revenir en arrière pour changer de camp mais…. Ouais, qu’on en finisse. »
 
Il savait ce qui l’attendait. Pas de geste vers les cicatrices blanchâtres qui décalaient ses muscles sur le côté gauche de son torse. Aucun geste particulier d’ailleurs, Alec ne bougeait simplement pas, il déblatérait cette merde sans même sembler y penser, comme un truc qui déborde, qu’il n’arriverait plus vraiment à retenir après toutes ces années à le voir venir, à l’anticiper, à y penser. Tant d’années à les fuir pour finalement revenir encore une fois. Un échec de plus sur la longue liste qu’il se traînait déjà.

Depuis combien de temps se connaissaient-ils ? Combien de temps sans qu’il ne se permette même d’effleurer l’acide et le venin qui le bouffaient sous la surface ? Combien de temps à se protéger de ce type par pur réflexe, par dédain, par mépris peut-être aussi. Pour l’un ou pour l’autre, ça n’a finalement pas vraiment d’intérêt. Mais là ça sortait, comme la bile et l’angoisse. Mâchoires serrées, il fermait les paupières quelques instants, délaissant la mer, les vagues, les cris de joie, là, non loin. Tellement éloignés de ce qu’il pouvait vivre en son sein. La rage, la peine, la peur, le mépris, la haine. Combien d’émotions pouvaient bouillonner sans qu’il ne sache s’en dégager ? Combien d’angoisses à mordre son organisme ?
 
« S’il y avait pas Logan, ça serait différent. Mais là j… » L’épée de Damonclès n’avait jamais cessé de planer au dessus de sa tête, mais maintenant elle déversait sur lui l’acide. Au goutte à goutte. Lentement, pernicieuse.   « Ya eu plein de merdes à gérer, mais Walters ne tiendra pas encore des mois. Ils finiront bien par choper des anciens au hasard. Et jsais pas combien de morts il me faudra avant de sortir de mon trou, mais je sais que j’suis pas Logan. Et je sais quelle sombre merde je peux être, alors j’oublierai pas ceux qui ont pu traverser ma vie sinon je… autant me tuer. »
 
Pourquoi est-ce qu’il parlait comme ça ? Alors qu’il n’exprimait finalement pas grand-chose à d’autres, qu’il restait muet face à Logan, qu’il ne parlait que techniques à Sanae alors même qu’ils voyaient défiler chaque jour toutes les merdes qu’il avait pu vivre durant toutes ces années. Même à Mack ou Jayden, il ne s’exprimait pas réellement ainsi, le désespoir ne transparaissait pas autant dans ses mots. Parce qu’elles l’aimaient, parce qu’il les savait impliquées. C’était un trop plein qui sortait en cet instant. Une surdose qui grignotait ses nerfs un peu plus profondément chaque jour. Passons à autre chose. C’est bon, vous m’avez.
 
« Je sais ce que j’dois faire pour limiter la casse. » La voix éraillée. « J’ai juste… pas envie. »
 
Pas envie, ouais, une sacrée dépréciation de ce qu’il vivait en réalité.
Pas envie ? On ne parle pas du manque d’envie d’aller voir un navet au cinéma là.

Pas envie de te faire torturer pour qu’on s’assure que tu ne donnais pas d’autres informations que prévu ?
Pas envie qu’on t’amène au bord de la rupture ?
Pas envie d’affronter une société toute entière ?
Pas envie de faire face à ceux qui voulaient le voir mort.
Pas envie d’être amené si près de la grande faucheuse qu’on puisse réellement l’y perdre, dans l’espoir de voir sortir des ombres la seule figure paternelle qu’il ait jamais eu.
Pas envie d’être amené à être celui qu’ils souhaitaient qu’il soit.
Pas envie d’affronter de nouveau sa famille, son oncle.
Pas envie de révéler jusqu’à ses plus profondes faiblesses à des types qui s’en serviraient.
Pas envie d’être conscient qu’à la moindre erreur, il provoquerait l’horreur.
Pas envie d’être une arme.
Pas envie … de mourir. 
 
Et en cet instant, l’espace de quelques secondes, fixant le sable, il n’était plus qu’un gosse au bord du gouffre.
 
Alors il avait dégluti, attrapé le rhum, s’en était servi de grandes lampées en grimaçant. Pas à cause du feu de l’alcool dans son œsophage mais bien du poison qui pulsait dans ses veines.
 
« T’as raison, l’option requin c’est pas mal. »
 
Est-ce qu’il ne l’était pas déjà ? Au bord de la rupture ?
 
Deux mots transparaissaient au final dans ses paroles. Deux mots qui seraient ignorés, puisque personne ne pouvait rien pour lui. Deux mots à cause desquels il aurait bien besoin d’une mère lui aussi, mais qu’elle faisait partie du problème, celle-là, pour le coup. Deux mots, hurlés en silence du plus profond de ses tripes.  
 
Au secours.
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Alec Kaleb Rivers
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Alec Kaleb Rivers
Dim 27 Déc 2020 - 19:03
Il s'est passé quoi, dis moi, pour qu'on en arrive à ça ? A ce regard que tu plantes sur moi et qui ne me fait pas ciller, que j'accepte sans bouger, sans me sentir agresser. Pas l'impression d'avoir mis les pieds dans le plat, plutôt celle d'avoir face à moi un type qui ne sait pas trop jusqu'où il peut et veut aller. Pas envie de répondre ? Pas la possibilité de le faire peut être. Si c'est le cas c'est ok, simplement j'suis personne pour toi et parfois, souvent en réalité, c'est presque plus simple de tout lâcher. Pas d'impact émotionnel, rien à cacher, pas de jugement qui se profile à l'horizon à première vue.
De nouveau le regard porté sur l'océan, sur ce bout du monde qui ne panse pas les plaies mais atténue un peu la douleur. Ça permet d'oublier, un peu, c'est déjà ça, et ce silence, cette présence, ont un côté salvateur auquel je ne m'attendais pas.

« Désolé ce que tu te bouffes. »

Tout comme ces mots jamais attendus, pas de sa part en tout cas. Oui ça fait du bien de les entendre, ça donne l'illusion l'espace d'une seconde de ne plus être le seul à porter ça. Injuste pour les autres, sans doute, parce que je ne laisse de place à personne.
Un léger sourire, un hochement de tête sans vraiment le regarder, sans doute un peu de pudeur derrière cette attitude mais surtout de la reconnaissance. Comme quoi tout arrive.
 
« J’ai rendez-vous avec eux. Directement avec ceux qu’ils ont chargé de me choper. Je veux établir le contact, poser les choses. Alors je sais que ma pseudo liberté va pas durer longtemps et que j’irais de mon plein gré, sinon ça va se barrer en couille. »

Là où les mots viennent étoffer le langage corporel je me prends de plein fouet ses états d'âmes. Pas de quoi me faire trembler avec lui, juste de quoi ressentir de l'empathie sans que ça ne m'affecte personnellement. Cette place, celle de Warren, ça aurait pu être la mienne ou celle de Derek. J'ai tendance à l'oublier parfois, souvent en réalité, parce que l'éloignement géographique et le raisonnement de notre famille jouent en notre faveur. Tous n'ont pas cette chance, nombreux sont ceux à ne pas comprendre le poids que peut représenter la pureté du Sang.
 
« J’ai pas envie. Vraiment, j’suis tenté par l’idée de rester là, d’me planquer loin de tout. De toute envoyer chier, qu’importe les dégâts qu’ils feront. De disparaitre. Juste… plus être personne. »

Mais tu ne peux pas. Et ça aussi ils sont sans doute nombreux à ne pas le voir, n'est ce pas ?
 
« Ils ont repoussé le rendez-vous. Encore. Je pense que c’est à cause de ce qu’il s’est passé ce mois-ci mais dans le fond j’en sais rien. J’crois avoir fait au mieux pour me protéger, mais j’ai peut être juste complètement merdé et ils sont en train de  me la mettre à l’envers et … Franchement j’en serais presque soulagé. J’en peux plus, ça fait des mois que ça traîne. J’sais ce qui m’attends pourtant, et j’aurais qu’une envie, c’est jouer mon enculé et revenir en arrière pour changer de camp mais…. Ouais, qu’on en finisse. »

D'une manière ou d'une autre, c'est ça ? On ne va pas refaire le monde, ni refaire l'histoire, quand tu nais au mauvais endroit qu'est ce que tu peux bien y faire ? Partir. Claquer la porte. Facile à dire quand t'as rien à perdre, facile à faire quand tu ne trembles pas à l'idée qu'on utilise les gens que tu aimes comme moyen de pression. Il y a des choses qu'il n'a pas besoin de dire pour que je les comprenne et les entende, elles sont les mêmes qui ont empêché Warren de se faire la malle.

« S’il y avait pas Logan, ça serait différent. Mais là j… » 

La solution, la cause et la sentence en une seule et même personne. Dans le fond il est la seule famille que je lui connaisse, avec les parents que j'ai eu la chance d'avoir je ne comprendrai jamais comment un père et une mère peuvent laisser leur gosse évoluer dans une telle souffrance. Au nom de quoi, au juste ? C'est pas de la naïveté de ma part, juste de la colère face à un monde qui aurait pu être le mien mais que j'ai eu la chance de fuir. La cage dorée ne se refermera jamais sur moi malgré le Sang Pur qui coule dans mes veines, c'est toujours ça de pris. Ça ne sera pas cette cage là.

« Ya eu plein de merdes à gérer, mais Walters ne tiendra pas encore des mois. Ils finiront bien par choper des anciens au hasard. Et jsais pas combien de morts il me faudra avant de sortir de mon trou, mais je sais que j’suis pas Logan. Et je sais quelle sombre merde je peux être, alors j’oublierai pas ceux qui ont pu traverser ma vie sinon je… autant me tuer. »

Des anciens liés à lui ? Pas la peine de faire le tour bien longtemps pour avoir dans l'esprit des noms marqués au fer rouge. Et ça fait battre le cœur plus vite, l'injustice éclate quand on comprend que c'est eux ou lui. Dans le lot des personnes que j'aime profondément malgré l'état bancal des choses actuellement, la colère qui s'invite comme un goût acide dans le fond de la gorge. J'ai passé des années à détester ce type pour des conneries, des incompatibilités de caractère qu'on s'est tout simplement inventé, et aujourd'hui savoir qu'il va devoir se sacrifier pour préserver des personnes à qui je tiens profondément me fout dans une frustration évidente. C'était juste pas possible de nous foutre la paix à tous autant qu'on est, n'est ce pas ? Génération sacrifiée sur l'autel de la connerie à la différence que la notre ne tue personne. Parce que c'est ce que vous faites, vous nous tuez. A petit feu peut être mais la finalité reste la même.

« Je sais ce que j’dois faire pour limiter la casse. J’ai juste… pas envie. »

De renoncer à tout ce qui peut foutre un peu de bonheur dans ton existence tu veux dire ? De donner ta peau pour épargner celle d'autres ? Tu ne devrais pas avoir à faire ce choix, personne ne devrait avoir à faire ce choix. Et même si ça me fait chier d'effleurer cette pensée, je me dis que c'est à Logan de gérer ça. Après tout c'est lui qu'ils veulent, non ? Alors pourquoi laisser Alec se sacrifier ? Y a pas de bonne réponse à cette question, je crois. J'en sais rien.
 
« T’as raison, l’option requin c’est pas mal. »

Un rire de son côté, un autre du mien, c'est pourtant toute sa détresse que je perçois et qui m'affecte sincèrement. Sans doute parce que je sais que je ne peux rien faire pour lui, que sa condition met d'autres personnes en danger, que tout ça commence sérieusement à faire chier mais que l'évidence est trop présente : Y a rien à faire. Et il est seul. Fatigué, largué, et seul. Personne ne mérite d'être seul, qu'il le choisisse par dépit ou non.
C'est de nouveau le silence qui s'invite quelques instants, mes sens sont occupés à capter les réactions de son corps sans que je n'y fasse trop attention et l'idée de presser pause, de rester ici pour ce qui nous reste de vie, se fraie un chemin. Plus d'emmerdes, plus de douleur, un statut quo qui semble paradisiaque vu d'ici même si on le sait bien, ça ne pourra pas durer. Alors s'en suit un soupir, un regard en biais sur sa bouteille de rhum qui ne me fait pas du tout envie, les yeux tournés vers lui finalement.
 
« Pour c'que ça vaut, j'suis désolé et ça me fait chier pour toi. »

Sincèrement. Une partie de moi à envie de l'encourager à se barrer, ne plus jamais se retourner. Ça serait plus simple si tout ça ne concernait pas certaines personnes.

« Par contre fais gaffe j'suis à deux doigts de te traiter de Samaritain. »

Un peu d'humour pour faire passer une pilule devenue tellement grosse qu'on ne voit plus que ça, oui. Ça remet les choses en perspective, sans doute, mais se comparer ne sert à rien. Pas plus que minimiser ou accentuer les emmerdes de chacun. On n'a pas les mêmes, pas vraiment, en attendant on se retrouve tous les deux à l'autre bout du monde pour fuir un quotidien qui pèse beaucoup trop lourd. Peut être parce que finalement on le porte depuis trop longtemps, qu'importe la forme qu'il prend. Toi comme moi on n'est pas des surhommes tu sais … Bien sûr que tu le sais. Si vider son sac a pu lui faire un tant soit peu de bien alors j'en suis heureux. C'est malheureusement tout ce que je peux faire pour lui.

« En tout cas je note qu'on a eu la même idée de destination et que le hasard, ou le destin, aime bien faire des blagues. »

Sans déconner.

« Et que toi et moi on a un sacré problème d'égo pour s'être pris la tête toutes ces années pour des histoires de nanas. »

Ou alors vous êtes tous les deux des gros fragiles émotionnels, t'as jamais envisagé ça comme ça ? Tout ça pour finir avec des mecs en plus de ça. Regarde où ça t'a mené.

Ouais ... sur une plage du Mexique avec Alec Rivers. Je persiste, le destin aime faire des blagues.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Dim 27 Déc 2020 - 21:14
Les mots sortent, sans forcément y avoir été invités. Sans doute parce que là c’est plus simple, sans doute parce qu’il n’avait personne à protéger par son bel optimisme, sa belle confiance en lui toute bariolée de mensonges. Ça débordait, là, au fond de lui, depuis bien trop de temps déjà. Des trucs qu’il ne disait à personne, qu’il abordait avec humour, parfois, auprès de Warren, qu’il ne faisait qu’effleurer quand il voyait la peur dans le regard de ceux qu’il estimait. Parce qu’il en connaissait certaines, capables de se dire qu’elles iraient faire quelque chose. Oui mais quoi ? Aller faire chanter son père ? Coucou Mack, on te regarde. Tu vois, ça a amené à quoi au final ? A un chasseur de prime sur ses traces ? Pire, à vrai dire. A quelqu’un qui faisait ça pour le plaisir. Et il savait quel plaisir elle ne tarderait pas à éprouver en déchirant ses chairs martelées. Alors oui, les maux sortaient dans des phrases lourdes de sens mais légères dans leur forme. Expressions d’adolescents, comme s’il ne parlait pas de son propre trépas autant que de celui de ses proches. De leurs proches. D’ailleurs il s’attendait à le sentir se tendre, à se prendre sa fureur dans la gueule. Et pourtant, il n’y avait rien eu. Rien que de la lassitude. Et pourtant, il le disait, sans fars, sans secrets. Oui, il aurait aimé rester là, fuir tout et tout le monde, lâcher du regard les autres, fermer les yeux sur ce qu’on pouvait leur faire, conscient qu’ils frapperaient plus ou moins au hasard jusqu’à ce qu’un proche de Logan sorte enfin. Mais quels proches restaient-ils ? Aileen avait… eh bien, plus ou moins les mêmes amis que lui et de toute manière Logan s’était assuré qu’elle reste loin de toutes ces histoires. Maxence n’était proche que d’Ismaelle qui avait disparu de la circulation. Et Dorofei… eh bien à priori, ils avaient déjà tenté cette technique durant l’enfermement de Poudlard. Restait donc plus que lui. Et de proche en proches, bien des personnes qu’Enzo estimait. Mais pas de crainte, il ne jouerait pas à ça. Et c’était bien ce qui lui arrachait toute la détresse qui ravalait ses veines. Alors il riait, amer autant qu’acide, préférant sans doute ça aux larmes qui s’accumulaient pourtant en sourdine dans son thorax sans jamais vraiment en sortir. La gueule qu’il tirait, là, devait très exactement être celle de Warren le jour où il avait débarqué chez lui. Et ça, c’était sans doute parfaitement clair pour Enzo. Si Warren était tombé, que Doryan le traitre s’était fait tuer, Alec était sur la liste également. Et c’était probablement bientôt son tour. Il le savait, oui, parce qu’il portait le même poids dans son ADN. Parce qu’il était probablement l’un des seuls qui puisse comprendre sans qu’il ait besoin de se perdre dans des explications qu’on n’entendait de toute façon pas. Il l’avait fait, à Lex, une fois. A Jordane, qui comprenait en partie, sans doute bien mieux que leur ami moldu. A Mack, qui savait, puisqu’elle portait la même sentence dans ses veines et qu’elle l’acceptait, avec ses emmerdes et ses défauts. A Jayden, qui ne comprenait pas. A celles et ceux qui avaient plus ou moins partagé sa vie, du moins brièvement. Parce qu’il se devait de leur donner toutes les clefs en main pour comprendre la situation et faire leurs choix. Mais c’était tout. Rien à Sovahnn. Rien à Caitlyn.

Mais Enzo, oui. Va comprendre.

« Pour c'que ça vaut, j'suis désolé et ça me fait chier pour toi. »

L’empathie sortie du néant. Tellement peu prévue qu’il avait posé un regard surpris, blindé de fatigue, sur celui qui était assis à ses côtés. Comme s’il le découvrait soudainement. Non, il ne lui sautait pas à la gorge pour avoir envisagé d’abandonner sa précieuse Sovahnn aux intensions délirantes de leurs ennemis communs. De leur ‘famille’ commune ? Un truc du genre. Non. Parce  qu’il comprenait qu’il ne le ferait pas. Qu’importe le connard qu’il affirmait être.

« Par contre fais gaffe j'suis à deux doigts de te traiter de Samaritain. »

Ça aussi, ça l’avait cueilli par surprise, laissant passer un rire profondément amusé, envahir sa gorge et ses poumons. C’est con, mais ça fait du bien de rire sur un sujet si sensible depuis des tas d’années.

« Vas-y j’ten pris, j’le mérite. »

En d’autres temps, d’autres âges, d’autres préoccupations, ça aurait pu être un déclencheur de violence entre eux. Pourtant en cet instant, il n’y avait plus qu’un amusement moqueur, une auto dérision évidence, d’un côté comme de l’autre. Une phrase qui sortait, acceptée, validée même, quand elle aurait pu être synonyme de déchainement.

« En tout cas je note qu'on a eu la même idée de destination et que le hasard, ou le destin, aime bien faire des blagues. »
« Ouais, ou qu’on est tous les deux attirés par la coke et les putes quoi. Du moins par l’idée du truc. »

L’idée de tout larguer, de se faire une ligne, de perdre sens de la réalité et de se perdre entre les cuisses de la première nana à passer. Le Mexique devait avoir une image du fantasme de l’autodestruction et de l’oubli qu’ils cherchaient tous les deux en cet instant.

« Et que toi et moi on a un sacré problème d'égo pour s'être pris la tête toutes ces années pour des histoires de nanas. »

Nouveau rire, plus doux celui-là, comme un aveu amusé, une connivence discrète.

« Ouais j’crois. Surtout pour finir avec des mecs dès que ça compte d’un côté, et avec son crush d’enfance de l’autre. »

Tout ça pour ça, tu me diras.

Ça aurait pu être dit de manière agressive, accusatrice, dédaigneuse. Ça ne l’était pas. C’était un fait, un truc qui relevait à la fois de la confidence que de la dérision. Lui et Mack, c’était plus compliqué que ça, bien sûr, jamais vraiment assumé de son côté, difficilement compris du moins quand elle semblait naviguer dans tout ce bordel avec plus d’aisance qu’il n’en aurait jamais. Et lui ? Lui, il l’aurait agressé, à une époque. Même involontairement. Là, il n’y avait rien de ça, c’était sans doute pour ça qu’il se vannait au passage, pour affirmer qu’il n’y avait pas la moindre trace de mépris dans cette réflexion. Ce qui était le cas. Peut-être parce qu’il avait dépassé un cap, peut-être parce qu’il n’était simplement pas inclus dans la problématique de l’orientation, peut-être parce qu’il n’avait ni l’envie ni la foi d’être un connard et qu’il ne se sentait pas agressé.
Non. Il se sentait soutenu. De la part d’une personne dont il attendrait plus du dédain que de l’empathie.

Un instant de silence, un peu moins amer, un peu plus doux.

« Faut croire qu’on se ressemble un peu plus que prévu. »

C’est après tout pour ça que les gens se cognent dessus la grande majorité des cas.

Il reprenait une gorgée d’alcool, posait la bouteille entre eux, conscient qu’Enzo n’en avait manifestement pas spécialement envie, mais la laissant là au cas où.

« … Et du coup qu’on est peut-être putain de trop prévisibles. J’devrais peut-être envisager une autre plage où m’échouer la prochaine fois. » Un petit rire blasé. « Histoire d’éviter de me faire choper avant de l’avoir décidé. »

Il se rendait doucement compte qu’il avait arrondi le dos au fur et à mesure, s’écroulant un peu sur sa jambe pliée, comme s’il se retenait lui-même de chuter sans vraiment s’en rendre compte. Alors il se redressait un peu, le regard toujours planté sur l’eau.

« T’envisages d’essayer de le voir quand même en rentrant ? » Quand que ce soit. « Ou d’attendre de voir si quelqu’un se souvient de ton existence ? »

Il lui sembla un instant avoir parlé avec une rancœur qui n’était pourtant pas la sienne. Sans doute parce que cette sensation d’exclusion, de n’avoir aucune importance, de n’être rien… il la connaissait déjà par cœur.
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Alec Kaleb Rivers
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Sam 2 Jan 2021 - 18:22
« Ouais, ou qu’on est tous les deux attirés par la coke et les putes quoi. Du moins par l’idée du truc. »

Pourtant non mais comme quoi, le fils à Maman n'est peut être pas si sage qu'il le prétend. Non, tout ça ce sont des conneries et je ne prétends rien du tout mais l'image me fait sourire, presque rire, parce qu'elle est simplement triste et pleine de dépit.  Mais oui, c'est sans doute ça, l'idée du truc. On cherche la déchéance pour s'oublier, pour oublier.

« Et que toi et moi on a un sacré problème d'égo pour s'être pris la tête toutes ces années pour des histoires de nanas. »
« Ouais j’crois. Surtout pour finir avec des mecs dès que ça compte d’un côté, et avec son crush d’enfance de l’autre. »

Cette fois le rire se fait plus franc, réellement amusé et sans trace d'amertume. Faut croire que ça passe mieux quand ça sort de sa bouche que quand ça traverse mes pensées de mec autant blasé que blessé. C'est pas bien compliqué de voir que depuis que j'ai reçu ce putain de message qui a tout déclenché je n'ai pas ne serait ce qu'effleuré l'idée d'approcher un autre mec.
Il y a eu Kyle, personne avant, pas la moindre trace d'attirance pour l'un d'entre eux. Et quand les sentiments ont commencé à s'estomper avec lui, c'est Will qui est entré dans le décor. Juste comme ça au départ mais dans le fond, je crois qu'on l'a toujours vu venir ce « finalement, peut être pas, peut être plus. ». Et aujourd'hui alors ? On fait quoi ? Il se passe quoi ? On en est où toi et moi ? Est ce qu'il existe encore, d'ailleurs, ce toi et moi ? Comment veux tu que je comprennes quoi que ce soit ? Comment veux tu que je ne m'éclate pas la gueule dans la douleur et la rancœur quand les rares nouvelles de toi que j'ai pu avoir sont arrivées par d'autres.

Le choc était trop violent, j'suis pas un surhomme.

« Faut croire qu’on se ressemble un peu plus que prévu. »
« Ouais. J'vais peut être envisager de me maquer avec mon ami d'enfance tiens, la boucle sera bouclée. »

Joff, t'en es ? Désolé mais t'es le seul.

« … Et du coup qu’on est peut-être putain de trop prévisibles. J’devrais peut-être envisager une autre plage où m’échouer la prochaine fois. Histoire d’éviter de me faire choper avant de l’avoir décidé. »
« J'te proposerai bien la mienne mais à mon avis c'est pas l'idée du siècle. »

Pour moi, pour mon frère que j'ai pas tellement envie de voir tomber dans leur filet de connard parce qu'il n'y survivra pas. C'est pas égoïste, ma famille passe avant tout le reste, avant tout le monde. Rien de personnel, il en ferait autant et c'est normal.

« T’envisages d’essayer de le voir quand même en rentrant ? » 

Une grimace pour la 12, une.

« Ou d’attendre de voir si quelqu’un se souvient de ton existence ? »

Et une autre, pour la forme.

Le savoir c'est une chose, l'entendre en est une autre. Mais aussi étrange que ça puisse paraître ça me réconforte, un peu, juste de voir que je ne suis pas le seul à trouver la manière franchement discutable. Quant à ce que je vais faire … De quoi j'ai envie ? Là tout de suite, de continuer à m'éclater la gueule dans les vagues jusqu'à perdre conscience de moi-même et surtout de tout le reste.

« Pour être honnête là tout de suite l'idée de rentrer ne m'effleure simplement pas l'esprit alors pour le reste ... »

Ouais, voilà. Le reste, pas la place pour le moment. Je peux pas l'encaisser, le digérer, l'accepter, alors je vais simplement l'ignorer. C'est pas égoïste, je peux pas être partout, pour tout le monde, pas si moi même j'arrive pas à tenir debout et c'est clairement pas le cas en ce moment. Pas après m'être pris autant de claques à la suite, pas après cette dernière sans doute plus violente que toutes les autres encore.

« Je sais pas combien de temps ça va durer mais j'ai besoin de temps pour moi et j'vais le prendre. Ensuite … On verra. »

Me projeter ? J'y arrive pas. J'ai même pas envie d'essayer.

« Bon et toi, les joies du mariage ça donne quoi ? »

Rapport à la coke et les putes, tout ça. Tant qu'on y est dans les confidences, les trucs perso, j'ai envie de dire continuons dans l'improbable. Peut être juste parce qu'il fait du bien cet improbable, comme un souffle d'air quand la cage thoracique a du mal à se sentir de ce sentiment d’oppression qui la comprime H24.
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Enzo S. Ryans
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Enzo S. Ryans
Ven 8 Jan 2021 - 22:53
C’est étrange, ça n’a pas de sens, et aucun des deux ne cherche à en donner. Quelques années plus tôt, ils manquaient de se foutre sur la gueule pour un regard en coin, un mot échappé, un truc qui ne leur était même pas adressé… Et maintenant… à présent, ils posaient des mots sur leur immaturité autant que sur leur lassitude actuelle. Et ça passait. D’un côté comme de l’autre, les anciens points de tensions étaient acceptés, les rires se déliaient là où il s’en serait sans doute pris une quelques mois plus tôt. Ça l’avait effleuré, bien sûr. Mais étrangement, c’était de l’amusement qui passait. Une fatigue commune, le besoin d’être légers. Et puis quelque part derrière cette masse de choses informes, faciles, il y avait la réalité : ça fait du bien de ne pas être seul. Ça fait du bien d’être compris. Des choses simples, oui. Futiles pour certains. Essentielles pour d’autres.

« Ouais. J'vais peut être envisager de me maquer avec mon ami d'enfance tiens, la boucle sera bouclée. »

Un rire franc de son côté aussi. Ce qui aurait été des piques des années auparavant ne faisait plus réagir. Pire, ça se transformait en une connivence dormante, découverte à la dérobée. C’est étrange non ? Ces choses qu’on partage pendant des années, sans en avoir l’air. Ces épreuves, ces évidences. La famille, les amis, les vestiges d’une normalité sabordée. Ces trucs qu’on  ne voit pas, qu’on n’accepte pas, peut-être.

« J'te proposerai bien la mienne mais à mon avis c'est pas l'idée du siècle. »
« Ouais nan, c’est pas un bon plan ça. Ça fout du sang partout les captures, ça ferait tâche dans l’paysage. Ça colle pas avec les cocotiers. »

Pas d’amertume, rien que de l’humour. Il ne demanderait rien de tel, ne fuirait pas non plus réellement, donc ça ne servirait à rien. Et il n’y avait de toute manière rien de choquant à ce qu’Enzo se protège, lui et son frère, bien avant de songer à lui. Naturel. Humain. Pour ce qu’il en savait, la branche britannique semblait avoir oublié son existence, ou du moins avoir baissé les bras. Que ce soit temporaire ou non, il ne servait à rien de le rappeler à leur bon souvenirs, c’était une évidence.

Pour l’heure, celui qui semblait avoir besoin d’être rappelé aux souvenirs de quelqu’un, c’était lui. Alors oui, Alec s’avançait sur des sujets qu’il aurait sans doute évité quelques temps plus tôt, pour éviter un drame… et dans lesquels il se serait probablement engouffré avec la fureur de blesser, bien des années plus tôt. Mais là, s’il les abordait c’était avec calme, empathie, et intérêt. Vous avez le droit de douter, tout le monde doute. Fenella elle-même doutait de sa capacité réelle à s’en faire pour elle. Et pourtant, si, c’est bien là. Comme si, avant de se renfermer dans ses murailles infranchissables, il en sortait, leur laissant un peu de répits, de vacances. Après tout, le lieu est approprié pour ça non ? Le soleil, la plage, le roulis des vagues, les rires et les cris ça et là. L’oubli. Y compris du cadenas qui emmure tout.  

« Pour être honnête là tout de suite l'idée de rentrer ne m'effleure simplement pas l'esprit alors pour le reste ... »

Pou le reste, on verra plus tard. Parfois il faut. Simplement couper, lâcher du lest, s’accorder de l’espace, prendre le temps que les autres n’offrent pas, se laisser simplement prendre le large. Eviter d’être une bombe à retardement qui risque de péter à la gueule de nos proches. Prendre le recul, peut-être aussi. S’offrir ça, en fait. Se laisser une bulle pour encaisser le monde.

« Je sais pas combien de temps ça va durer mais j'ai besoin de temps pour moi et j'vais le prendre. Ensuite … On verra. »

Il acquiesçait en silence avant d’ajouter après un instant :

« C’est un truc de vieux, tu penses, d’apprendre à dire stop et de savoir s’accorder les moments nécessaires sans se prendre la tête ? »

Petit sourire. A aucun moment, il estimait que ça n’était pas nécessaire ou naturel. Il ne faisait pas de réflexions non plus concernant Sovahnn, pas plus qu’Enzo n’en avait fait quand il admettait envisager de craquer et de tout plaquer pour se barrer loin de tout.
Il ne l’aurait pas fait. Et sincèrement… le manque de réaction d’Enzo montrait qu’il savait qu’il ne le ferait pas. Un détail tout con qui faisait un bien infini.

« Bon et toi, les joies du mariage ça donne quoi ? »

Est-ce qu’il en était encore à se surprendre de cette question ?
Non, on a dépassé ce stade là les gars.
Et pourtant, il y avait eu une fraction de seconde de flottement avant d’accepter l’improbable. Suspension d’incrédulité consentie, comme on dit dans le milieu du cinéma.

« Oh ben la coke et les putes, c’est pas ça le mariage ? »

Rien qu’un petit sourire sur ses lèvres.

« C’est pas… tout à fait mon choix ce bordel. » C’est même carrément pas mon choix, soyons honnêtes. « Je pense.. que j’me suis fait manipulé comme un bleu par mon père, qui est donc capable de faire en sorte que des parents acceptent que leur fille se fasse cogner. Ce qui ne m’aide pas vraiment à être confiant en l’avenir. Mais bon. Elle est en sureté, on a… fini par trouver un équilibre elle et moi et pour l’instant je dirais que ça nous convient. »

Un léger silence s’était installé quelques instants alors qu’il reportait son regard au loin, accrochait la silhouette d’une femme qui se retournait, faisait signe à quelqu’un d’autre, ailleurs, sans qu’il ne cherche à déterminer quoi ou pourquoi.

« C’est quelqu’un de bien, et j’ai pas envie de l’abimer. On a .. juste fini par se faire avoir comme des cons, mais quelque part c’est pas plus mal comme ça. Et puis, on se connait, on sait à quoi s’attendre, ça fait même des années que ces sujets là ont été discutés donc bon, ça reste gérable comme truc. Et puis, sachant qu’à la base j’étais censé me faire Mily, j’y ai gagné au change. »

Il ne cessait de se faire cette comparaison, pour se raccrocher aux branches.
Lui avec une nana comme Mily.
Mack avec un connard comme Isaac.

«  Disons qu’à comparer ce qui est comparable, les petites jérémiades d’enfants semblent bien puériles. Même si j’ai toujours la sale impression d’être l’enflure de l’histoire quoi. » Une conclusion avec un petit sourire cynique.

Son père l’était.
Isaac l’était.

Eux, ils faisaient au mieux, simplement.
Deux personnes qui s’aiment ... peuvent pourtant se détruire avec tant de virulences.

« Rien n’a changé, faut juste... apprendre à vivre comme ça quoi. Ce qui risque d’être une généralisation très globale des semaines à venir. »

Pourquoi faire ça ? Parler. Sans vraiment de filtre, sans vraiment d’intérêt, sans que ça fasse vraiment de  bien. Ou peut-être que si, d’ailleurs, il n’en avait aucune idée. Ce qu’il y avait d’étonnant, c’était que tout le monde s’acharnait à lui parler de ça. De cet anneau autour de son doigt. Un truc tellement improbable qu’on en venait à l’évoquer avec lui à chaque fois, sans doute. Un truc qui s’était fait d’un poids un gérable et qu’il en venait pourtant à oublier à présent. Un truc… parmi d’autres, en fait, surtout.

« Ils t’ont lâché la grappe à toi sur ce sujet, à priori. » Une question, une affirmation, un truc balancé en l’air, il n’en savait trop rien. Quelque chose posé là, c’était tout. Quelque chose qui faisait du lien, un truc nié pendant des années, et pourtant c’était là. Tellement de ressemblance, de vécu similaire. Tant de différences, pourtant.

Une vie rêvée, gâchée. Des parents, de bonnes personnes, sans doute. Gâchés.
Tandis que les siens restaient, immuables.

Peut-on prendre le meilleur de chaque existence, et oublier le reste ? Peut-on oublier les tors, laisser le passé, refuser l’avenir, honnir le présent ?

Peut-on rester là ? A fuir. A cesser d’être soi. Trop lourd.
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Alec Kaleb Rivers
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Mer 13 Jan 2021 - 11:39
« Oh ben la coke et les putes, c’est pas ça le mariage ? »

Je lâche un rire amusé en échos à sa connerie mais je vois bien ce qui en transparaît : Du sarcasme. Mais dans le fond peut être qu'il a pas tort, que c'est ça la vie finalement, se marier à la coke et se taper des putes. Ou l'inverse, chacun fait bien ce qu'il veut.
La vérité c'est que j'ai même pas envie de ça, que même si je ressens des tas de trucs contradictoires c'est bel et bien le manque qui refait surface. Alors parler des autres, oui, c'est pas plus mal.

« C’est pas… tout à fait mon choix ce bordel. Je pense.. que j’me suis fait manipulé comme un bleu par mon père, qui est donc capable de faire en sorte que des parents acceptent que leur fille se fasse cogner. Ce qui ne m’aide pas vraiment à être confiant en l’avenir. Mais bon. Elle est en sureté, on a… fini par trouver un équilibre elle et moi et pour l’instant je dirais que ça nous convient. »

J'écoute, sincèrement, mais ne ressens rien de particulier. Pas par indifférence mais parce que tout ça touche presque à l'abstrait pour moi. Sans compter qu'il ne s'agit pas de personnes dont je me sens proche. L'empathie est là, bien sûr, mais pas quelque chose qui va remuer les émotions à l'intérieur. Ce monde continue d'écorcher des générations entières pour être sûr de perdurer, qu'est ce que je peux bien y faire de plus que ce que je fais déjà à savoir m'en tenir éloigné ? Rien. C'est la loterie, c'est tout, on choisi pas où on naît et surprise, on ne choisi pas non plus le package qui va avec.

« C’est quelqu’un de bien, et j’ai pas envie de l’abimer. On a .. juste fini par se faire avoir comme des cons, mais quelque part c’est pas plus mal comme ça. Et puis, on se connait, on sait à quoi s’attendre, ça fait même des années que ces sujets là ont été discutés donc bon, ça reste gérable comme truc. Et puis, sachant qu’à la base j’étais censé me faire Mily, j’y ai gagné au change. »

Cette fois le rire se fait plus franc, non sans une pensée pour Warren même s'il semble lui aussi trouver un équilibre avec sa femme. Bien ? Mal ? Personne n'a a juger de ça je suppose, s'il arrive à trouver du positif dans toute cette merde j'ai envie de dire … Go, pense à toi mon pote. T'as plus que ça. Ton fils, peut être ta femme finalement … Ouais, c'est peut être pas si mal, j'en sais rien.

« Disons qu’à comparer ce qui est comparable, les petites jérémiades d’enfants semblent bien puériles. Même si j’ai toujours la sale impression d’être l’enflure de l’histoire quoi. » 

Le syndrome du Samaritain face au syndrome du Connard. Est ce qu'un jour tu comprendras que t'es pas si mauvais que tu veux bien le penser ? Mais moi ce que je vois c'est que dans votre malheur vous avez eu de la chance, finalement. Comme tu le dis, vous vous connaissez, vous avez trouvé votre équilibre, vous savez à quoi vous attendre. Et clairement l'affection est là, peut être plus mais là ça ne me regarde pas. Je pense à mes parents, à la chance qu'ils ont eu de se trouver même si c'est sans doute le hasard qui a fait en sorte de caser deux Sang-Purs ensemble de cette façon. Parce que clairement c'est pas pour ça qu'ils se sont mariés, ma mère ne se serait pas barré à l'autre bout du monde si c'était le cas.

« Rien n’a changé, faut juste... apprendre à vivre comme ça quoi. Ce qui risque d’être une généralisation très globale des semaines à venir. »

La fatalité hein ? Et la lassitude.

« Ils t’ont lâché la grappe à toi sur ce sujet, à priori. »
« A priori. »

Est ce que je reste sur mes gardes ? Oui, un peu, malgré tout.

« Du côté de mon père, en dehors de notre Grand-Mère, ils savent très bien faire comme si on n'existait pas. Surtout moi qui ai la fâcheuse tendance à poutrer tous les concepts d'être un Sang Pur un par un. »

Le rire que je lâche est clairement amusé, celui d'un petit con qui emmerde le système. J'irai pas jusqu'à dire que j'en suis fier parce que tout ce que j'ai fait c'est être moi-même mais si ça peut faire chier ces culs serrés au passage alors tant mieux. C'est ma façon de me venger sans doute, de tous les mots blessants que je peux entendre parfois, des regards de travers qui ne m'échappent pas. J'ai beau m'en foutre la plus part du temps je ne suis pas insensible pour autant. Quand le simple fait d'exister devient un tort pour certains, évidemment que ça fait mal, que ça atteint. Lycanthrope, traître à mon sang, en couple avec des hommes en prime … On pourrait croire que je le fais exprès. Certains le pensent.

« Et elle … Si notre Grand-Père était encore en vie les choses seraient différentes mais personne ne remettra sa façon de gérer les choses en cause maintenant qu'elle est la chef de famille alors tout le monde se contente de faire comme si tout était normal. Du genre … On parle pas des sujets qui fâchent, comme ça tout le monde est content. »

Pas moi, en l’occurrence, parce que ne pas pouvoir exprimer qui vous êtes vraiment c'est naze mais si c'est le prix à payer pour avoir la paix alors soit.

« Enfin sauf quand l'un de nos cousins ouvre sa grande gueule et qu'il fini par avaler son propre sang. »

Ok, là j'suis fier de ma connerie. Fier de lui avoir éclaté la gueule alors qu'il a encore une fois trop ouvert la sienne. Et heureux de me souvenir que ce jour là Derek est intervenu, s'est rangé de mon côté et m'a défendu. Ils sont nombreux à le détester, à ne pas le comprendre, et j'pourrais jamais leur donner tort mais il est mon sang, mon frère, le dernier lien avec nos parents et le p'tit frère que je suis à toujours eu besoin de ça.

« Parait que c'est Derek le plus sanguin de nous deux. »

Dit il l'air de rien, un sourire évident et satisfait sur le coin des lèvres.

« Et du côté de notre mère, en Angleterre … Oh il a bien essayé de nous faire rentrer dans le rang en nous kidnappant histoire de faire connaissance mais force est de constater que ça a foiré hein. Tout comme ses arrangements pour nous marier comme de bons p'tits Sang Pur histoire de pérenniser la race suprême. »

J'ai même plus d'amertume vis à vis de ça. Ça épuise, ça sert à rien. J'ai plus l'énergie pour ça ou plutôt envie de la concentrer sur autre chose.

« On a grandi loin d'eux, on vit loin d'eux, Derek peut pas les voir et moi je m'accroche un peu mais au moindre coup de pression je fous le camp et je crois que c'est suffisant pour que le Vieux me foute la paix. »

Et ça je sais très bien à quoi je le dois.

« J'lui rappelle sa fille, comme quoi même les vielles carnes de ce monde de cinglés peuvent avoir un semblant de cœur. »

Comme les parents capables de mettre leurs gamins dans des situations comme ceux de Mackenzie, Warren ou ce type qui se tient à côté de moi ?

« Enfin, certains. »

Grimace désolée, puis le sourire qui revient. Ça chasse pas les ombres, celles pour lesquelles j'ai atterri ici, mais ça les éloigne un peu.

« Un jour faudra qu'on vérifie si on n'est pas cousins. »

Là c'est le moment où tu t'étouffes normalement.

« Hum, et si jamais tu te retrouves avec une nouvelle fausse carte d'identité avec un nom de merde tu pourras me remercier. »
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Enzo S. Ryans
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Sam 13 Fév 2021 - 14:44
Est-ce qu’il avait seulement l’autorisation de dire une chose pareille ? Il n’était pas le premier concerné, ça n’était pas à lui de prendre la décision de qui savait ce qu’il s’était passé et qui n’en savait rien. Pas à lui de révéler ce par quoi Mack était passée. Alors bien sûr, il n’exprimait pas à quel point la situation avait été grave, il ne parlait pas de la petite fiole qu’il avait trouvé dissimulée contre elle. Ni de ce qu’il avait vu dans ces grands yeux d’opale ce jour-là. Les blessures s’exprimaient, oui, comme une plaie qui ne cesse jamais vraiment de suinter mais qu’on assume pour une fois, à défaut de la dissimuler encore et encore. Alors ce qu’il exprimait, c’était essentiellement un trop plein plus qu’une réelle volonté d’obtenir du soutien, de l’empathie ou juste de nouvelles solutions. Ou peut-être que si, quelque part, très profondément enfouis, comme un reliquat d’espoir très enfantin que quelqu’un vienne et le sorte de la merde. Le problème, c’était que la seule personne qu’il jugeait apte à faire une chose pareille, la seule personne qui l’avait déjà fait par le passé, qui semblait capable de maintenir le monde entier, l’empêchant de s’écrouler… cette personne s’en foutait. Pire, c’était essentiellement de sa faute s’il en était là. Alors non, il n’espérait pas grand-chose de particulier. Les mots étaient là, c’était tout. Comme leur présence l’un à côté de l’autre, à s’écouter mutuellement à défaut de s’écrouler. Ce qu’il en pensait, il n’en avait pas la moindre putain d’idée. Ni ce qu’il pensait de lui à vrai dire. Le genre de choses dont il avait toujours semblé profondément se foutre mais qui n’était pas si catégorique que ça dans le fond. On ne peut être tout à fait détaché du regard d’autrui en étant profondément en attente de pardon et d’acceptation non ? Grand débat. Bien trop pour une plage au Mexique. Trop pour vraiment s’épancher quand la réalité, c’était qu’il ne voulait surtout pas rentrer et avoir à affronter cette société gangrénée qu’il décrivait de loin, comme pour ne pas réellement s’en approcher, même par la parole. Jamais il n’avait vraiment évoqué les sangs purs, et encore moins sa famille. Mack savait. Les autres connaissaient les rumeurs, les ‘on-dit’, fantasmant la réalité des grands de ce monde. Mais ils n’en savaient rien. Ils n’imaginaient pas ce qui se passait réellement, ils n’imaginaient pas la pression qui reposait sur leurs épaules, les obligations, les objectifs qu’ils se devaient de remplir. Tous.

Y compris Enzo.

« Du côté de mon père, en dehors de notre Grand-Mère, ils savent très bien faire comme si on n'existait pas. Surtout moi qui ai la fâcheuse tendance à poutrer tous les concepts d'être un Sang Pur un par un. »

Un sourire amusé, qui se mue bien vite en quelque chose d’autre, par un regard en coin, plus sournois peut-être. Quelque chose qui ressemble à de la connivence, une forme de validation, un truc proche de la fierté peut-être, d’un reliquat de quelque chose qui pourrait être de l’amitié, du partage. C’est con hein. Mais Warren n’est pas un branleur qui fait chier le système. Et ça fait du bien de ne pas être le seul. Y compris quand certaines formes de rejet concernent un aspect de la vie d’Enzo qui le mettait toujours profondément mal à l’aise mais qu’il enterrait bien profondément. Surtout depuis quelques semaines.

Comme si cette enflure perdait du pouvoir sur lui au fil des jours, au fil des affrontements. Comme s’il commençait à surpasser les démons qui rampaient sous sa peau,  à le ronger depuis l’enfance.

« Et elle … Si notre Grand-Père était encore en vie les choses seraient différentes mais personne ne remettra sa façon de gérer les choses en cause maintenant qu'elle est la chef de famille alors tout le monde se contente de faire comme si tout était normal. Du genre … On parle pas des sujets qui fâchent, comme ça tout le monde est content. »
« Ah, ça, ils sont pros pour fermer les yeux. Pour une fois que ça arrange quelqu’un d’autre qu’eux… »

Qui était cette femme pour qu’elle puisse avoir tant d’influence ? Pour qu’elle puisse en forcer à accepter l’inacceptable ? Et malheureusement, une autre question en sous-texte : il se passerait quoi, lorsqu’elle ne serait plus là pour faire taire l’ensemble d’une société décadente ? Pour lui ? Est-ce qu’il serait un nom de plus sur la liste de ceux qui se voyaient fermer les chaines à leurs poignets ? Ou réussirait-il à y échapper, envolé loin de tout ça. Le seul victorieux de tous les branleurs anti-système du coin.

« Enfin sauf quand l'un de nos cousins ouvre sa grande gueule et qu'il fini par avaler son propre sang. »

Un nouveau rire, franc. Ça, il validait clairement !

« Parait que c'est Derek le plus sanguin de nous deux. »
« Oh ben ça va alors.. »

Il ne développait pas, malgré l’amusement et les répliques plus ou moins débiles qui lui montaient dans les neurones. Essentiellement parce qu’il lui semblait qu’Enzo n’avait pas fini. Alors il le laissait s’exprimer, sortir ses merdes, prendre ces instants qui étaient les siens, tout simplement.

« Et du côté de notre mère, en Angleterre … Oh il a bien essayé de nous faire rentrer dans le rang en nous kidnappant histoire de faire connaissance mais force est de constater que ça a foiré hein. Tout comme ses arrangements pour nous marier comme de bons p'tits Sang Pur histoire de pérenniser la race suprême. »
« Amen… »

Une grimace avant la moquerie cinglante. Qu’il ait été enlevé ne l’étonnait pas des masses, malheureusement. Ce qui s’y était passé ? Il ne poserait pas de questions. Pas vraiment parce qu’il ne voulait pas savoir, surtout parce que ça ne le concernait pas directement. Et parce qu’il fallait l’avouer : il savait. Il savait aussi que cette réflexion, cet événement, le mettait face à son propre avenir. Alors non, il n’interrogeait pas. Comme Enzo plus tôt, ça n’était pas parce qu’il ne réagissait pas, ne développait pas qu’il manquait d’empathie. Mais contrairement à lui, ce qui l’immobilisait, c’était surtout la peur.

Peut-être avait-il une vision des choses trop sombre ? Peut-être imaginait-il ce qui n’avait pas eu lieu. Peut-être s’étaient-ils contentés de parler, de les amadouer, de leur expliquer qu’ils étaient à leur place, qu’il n’y avait que des avantages à être de leur côté. Peut-être n’y avait-il rien d’autre. Mais il n’y croyait pas une seconde. Surtout pas alors qu’Enzo cochait toutes les cases du mauvais sang pur. Et surtout pas alors qu’ils refusaient de s’allier à leur cause. Mais encore une fois, peut-être avait-il tors. C’est fou ce qu’on peut projeter par moment non ?

« On a grandi loin d'eux, on vit loin d'eux, Derek peut pas les voir et moi je m'accroche un peu mais au moindre coup de pression je fous le camp et je crois que c'est suffisant pour que le Vieux me foute la paix. »

Il s’accrochait. Donc ça devait aller non ?
Quoi qu’on s’habitue étrangement aux sévices. Regardez Warren, qui s’accrochait à sa famille, comme si cela comptait. Une habitude qu’Alec pouvait comprendre tout autant qu’il la rejetait intégralement. Lui, était dans le refus total. Et cette attitude n’était autre qu’un putain de syndrome de Stockholm à la con.
Conclusion : ils devraient se faire soigner. Tous.

« J'lui rappelle sa fille, comme quoi même les vielles carnes de ce monde de cinglés peuvent avoir un semblant de cœur. »

Un sourire, presque doux, sur ses lèvres comme sur les siennes. L’amour d’un parent mort, du côté d’Enzo, et de celui d’Alec… un phrase acide, idiote et violente pour qui la vit : « Ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier. ». La réflexion avait dû atteindre Enzo car il ne tarda pas à rajouter :

« Enfin, certains. »

C’est quand même foutrement ironique qu’il ait toujours des parents pour le torturer de leur seule présence et que lui n’ait plus les siens qui lui manquaient plus qu’il ne pourrait sans doute le concevoir.
Ce qui l’était tout autant, c’était ce regard désolé que lui adressait Enzo quand il aurait dû en être autrement. C’était l’inverse qui aurait dû se passer et Alec en avait conscience, mais insister là-dessus en soulignant l’évidence aurait sans doute été plus douloureux pour Enzo que le but recherché. Alors il s’était tu, seulement agité d’un petit rire et d’un « ouais » discret accompagné d’un haussement d’épaules de dédain. Sa famille aimait ce qu’il représentait, c’était tout ce qu’il y voyait. L’appât du gain, du statut social, d’une… victime muette et facile, aussi.

Et maintenant, une voie vers Logan. Rien de plus.

Il n’était rien de plus qu’une jonction sale au cœur de tout ce bordel. Rien à rajouter donc. La vie est une pute, elle prend à Enzo ceux qui l’aimaient, le protégeaient, et lui laissait ceux qui l’enfonçaient.

« Un jour faudra qu'on vérifie si on n'est pas cousins. »

Ou comment l’arracher de ses sombres réflexions et le faire s’étouffer brutalement dans un rire autant ahuri qu’amusé.

« Hey ça expliquerait les ressemblances ! Et puis on est tous des tarés consanguins non ? »

Après on s’étonne que le bâtard du coin soit meilleur en magie que nous tous réunis tient.

« Hum, et si jamais tu te retrouves avec une nouvelle fausse carte d'identité avec un nom de merde tu pourras me remercier. »
« Attends quoi ?! »

Alec qui s’était affaissé au fur et à mesure du temps s’était redressé d’un bloc, un air décontenancé sur les traits, la lèvre supérieure légèrement redressée dans une expression idiote.

« On peut savoir dans quelles circonstances tu me ferais une fausse carte d’identité ? Putain, j’ai loupé combien de wagons moi ?! »

Ceux de Jordane, évidemment. Le seul lien entre vous qui  soit particulièrement handicapé de la communication.

« Ok bon, quel que soit l’origine de ce bordel, j’suis curieux de voir ça écoute. Tu pars sur quoi ? Princesse Consuela Banana Hamac ? »

Référence de sitcom. Un vieux reste du temps passé du un campus moldu.

« Ou alors Jean Merde. J’ai une gueule de Jean. »

You know nothing…
Hey, Rivers, Snow, ça revient au même non ? Ah pardon, ce n’est pas lui le bâtard de la famille.

« N’empêche que ça doit être une sacrée nana ta grand-mère. »

Ouais, la réflexion sortie de nulle part. Trop sérieuse peut-être… ?

« Ou je sais pas ? Yannick Etamer. Ou Jacky Kétaler…. Nan vraiment, j’suis curieux. »

Un petit sourire calme et il avalait quelques gorgées avant de se laisser retomber sur le sable, larguant un soupir.

Oui, on repousse les ombres. On leur arrache le contrôle pendant quelques minutes.
On s’expose au soleil, on y crame, comme pour éloigner les ténèbres qui bourdonnent pourtant. On s’écrase dans les vagues, sur les coraux, on s’arrache, on se brise. Pour ressentir autre chose, peut-être. Pour se punir, sûrement.
On laisse le temps passer, simplement, pour survivre au présent.
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Sam 13 Fév 2021 - 19:29
« Hey ça expliquerait les ressemblances ! Et puis on est tous des tarés consanguins non ? »

Voilà, exactement, et le premier qui m’affilie à Connor je lui démonte les os un par un. Cordialement.

« Hum, et si jamais tu te retrouves avec une nouvelle fausse carte d'identité avec un nom de merde tu pourras me remercier. »
« Attends quoi ?! »

Surprise !

« On peut savoir dans quelles circonstances tu me ferais une fausse carte d’identité ? Putain, j’ai loupé combien de wagons moi ?! »
« Ouh la, le train entier là j’pense. »

Comme dans "le seul qui t'est pas passé d'ssus" tu veux dire ? Tu sais, pendant que ton mec, ex, vivait l'Enfer. Ouais, celui là précisément.
Même moi j’suis pas tellement certains d’avoir tout bien imprimé, c’est pour te dire.

« Ok bon, quel que soit l’origine de ce bordel, j’suis curieux de voir ça écoute. Tu pars sur quoi ? Princesse Consuela Banana Hamac ? »
« Faudra pas venir chialer après hein, tu cherches là. »

Princesse, j’veux bien, vraiment, mais est ce que t’as ce qu’il faut pour supporter ça et surtout tout ce qui va avec ?

« Ou alors Jean Merde. J’ai une gueule de Jean. »

J’aurai pas cru voir ce jour arriver mais c’est bel et bien un putain de fou rire qui est en train de prendre naissance. Y a rien qui va, aucune planète alignée, je commence même à me demander si j’suis pas paumé dans une réalité parallèle après avoir traversé le Triangle des Bermudes dans m’en apercevoir. Mais non, tout ça est bien réel. Cette plage Mexicaine, ma planche pétée en deux comme une métaphore foireuse de mon myocarde fatigué, les traces laissées par le récif sur ma peau et Alec qui raconte de la merde. Alec qui me fait rire.

« N’empêche que ça doit être une sacrée nana ta grand-mère. »

Alec qui encense ma Grand-Mère, aussi. Si le fou rire se calme un peu c’est pour laisser place à un sourire plus tranquille, un peu pudique mais heureux, parce que putain oui c’est une sacrée nana. Et j’ai pas envie de penser au jour où elle ne sera plus là elle aussi.

« Ou je sais pas ? Yannick Etamer. Ou Jacky Kétaler…. Nan vraiment, j’suis curieux. »

Et c’est reparti pour ce rire incontrôlé face à un truc tellement débile que ça n’en mérite sans doute pas le quart. Tout ce que je vois c’est que mes épaules s’allègent, se dénouent, que le nœud que j’ai dans le ventre depuis je ne sais combien de temps se défait un peu.

« J’y avais pas encore réfléchis, j’te remercie de me donner autant d’idées. »

Est ce que tout ça verra le jour ? J’en sais rien. J’sais même pas si je croiserai Jo à nouveau à vrai dire. Je ne sais rien sur rien alors me contenter du moment présent je trouve que c’est pas si mal non ? Et il se trouve que ce moment, je le partage avec ce type que j’ai gâché tant d’énergie à détester pour des conneries. On deviendra sans doute jamais les meilleurs amis du monde, c’est pas l’enjeu de toute façon, je dis juste que trouver un compagnon de galère quand t’es au plus bas et avoir l’impression qu’il te comprend, que c’est réciproque, c’est peut être la seule véritable chose dont t’as besoin.

Alors quitte à pousser dans l’absurde ...

« J’ai la dalle, ça t’dit d’aller grailler un truc ? C’est moi qu’invite. »

… J’me dis pourquoi pas le faire jusqu’au bout.

▬ FIN ▬
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Enzo S. Ryans
Chaton. Le seul et l'unique
Enzo S. Ryans
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