Bring him home [OS]

Son coeur battait à tout rompre. L’ambiance stressante de Sainte-Mangouste n’arrangeait rien, avec son flot incessant de gens tout aussi inquiets qu’elle. Elle n’avait aucune raison de l’être, tout était fini, terminé. Elle allait enfin récupérer son mari, son amour. Mais elle avait peur. Elle était terrifiée que cette séparation leur ait ôté quelque chose dans leur lien. Que rien ne soit comme avant, qu’ils ne soient plus de couple fusionnel que certains envient. Elle avait peur que bien que son corps soit réparé, il garde des séquelles psychologiques de cet accident. Se voir mourir, ce n’était pas une expérience qui laissait intact. Elle le savait très bien, pour avoir vu son frère mourir. Pour avoir vu l’état de Neolina depuis l’accident. Par ailleurs, elle s’inquiétait pour elle, elle ne recevait pas tellement de message depuis. Cependant, son amie semblait également plutôt occupée.

Alors plongée dans son livre, elle essayait d’écarter les plus terribles hypothèses avec cette aventures de l’Auror Paprika Maple, dernier succès en vogue chez les sorciers britannique. À la moitié du livre, le coupable présumé n’est évidemment pas le coupable, mais juste une victime d’une vaste machination beaucoup plus vaste orchestré par une secte de Moldus. Quel est leur objectif ? Sûrement de tuer des sorciers, mais la suite le lui dira. Ce n’était pas de la grande littérature, mais ça avait le mérite de lui faire passer le temps... C’est lors de la mort émouvante d’un brave hibou qui a lutté dur pour apporter une preuve à Maple qu’on s’adressa à elle. Elle leva le regard vers un infirmier, que dépassait une tête plus connu. Elle referma son livre et bondit un poussant un petit cri d’excitation. Toujours aussi grand mais ayant perdu un peu de sa musculature à cause du repos forcé, son mari se tenait là, toujours avec son sourire de star. Elle l’enlaça doucement pour commencer, mais celui-ci la pris dans ses bars, fort, si fort pour la faire tournoyer. Elle sentait qu’elle était à lui, qu’à lui, qu’elle sentit son coeur fondre.

Et une partie d’elle mourir encore. Elle était à lui, qu’à lui seulement. Et alors qu’elle se réjouissait de l’avoir dans ses bras, de le ramener chez elle, elle avait également peur qu’il ne s’énerve parce qu’elle avait fait son chemin de son côté, sans son autorisation. Elle se sentait coupable d’avoir laissé Gary venir si souvent. Coupable d’avoir pris des initiatives alors qu’ils étaient dans l’incapacité d’en discuter. C’était la première fois qu’elle avait eu du temps de ne penser qu’à elle. Quand l’oiseau peut mettre un pied en dehors de sa cage, il commence à rêver de voler. Mais elle devait enterrer cela profondément. Contenir tout ça, ces envies indignes. Elle avait juré fidélité, elle était loyale, elle ne pouvait pas le trahir. Cela ferait d’elle un monstre. Elle était juste une erreur, une personne avec des pensées perverses, et cela se contenait.

Elle rompit l’étreinte, et elle transplana jusqu’à la maison main dans la main avec Aloysius. Comme il était attendu d’une bonne épouse, elle avait concocté un bon repas chaud et une tourte aux pommes pour fêter sa sortie d’hôpital. Elle savait qu’il allait râler car il ne voulait pas prendre du poids, mais elle avait toujours l’argument qu’il avait eu de la nourriture pas très bonne pendant plus d’un mois. Puis d’autres appétits s’ouvrirent, leurs corps étaient autant impatients de se retrouver que leurs coeurs. Elle était heureuse de retrouver cette chaleur humide d’un être aimé après l’amour. Elle se lovait entre ses bras forts, son nez dans son coup. Mais alors que tout devrait n’être que douceur, il se cachait une ombre.

Il y avait le doute. Un avenir qui s’embrumait.
Le doute qu’elle rangea dans cette boite intérieur où elle mettait toutes les mauvaises choses.