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La fête foraine - Sanae

 :: Londres :: Centre de Londres
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Mer 11 Nov 2020 - 11:25
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Sanae M. Kimura
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Sanae M. Kimura
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Sanae M. Kimura
Dim 15 Nov 2020 - 22:07
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Gary Gatiss
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Gary Gatiss
Lun 23 Nov 2020 - 19:30
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Sanae M. Kimura
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Sam 28 Nov 2020 - 19:11
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Gary Gatiss
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Gary Gatiss
Mar 8 Déc 2020 - 20:33
Où était la limite ? Celle qui protégeait les autres, celle qui les empêchait de tomber sous son regard, sous la puissance de son don. Barrière entre elle et le monde. Entre elle et les autres. Ces mêmes autres qu’elle avait si longtemps protégé. Ce rempart, il s’était autrefois érigé dans la générosité, la bienveillance, la bonté et l’amour d’une âme meurtrie...mais cette âme s’était trop bridée, avait trop donné, et elle reprenait ses droits comme les plantes montantes, grimpantes, d’une nature sauvage qui n’en pouvait plus de subir la torture des Hommes. Les lianes se déliaient, les feuillages secouaient leurs crinières verdoyantes et il n’y avait plus que la vengeance égoïste et brutale qui repoussait les limites, défaisait les barrières. Ne l’avait-elle pas mérité cet égoïsme après tout ? Ne s’était-elle pas assez faite souffrir pour le déguster tout entier ?

Il n’était pas entier cet égoïsme pourtant. Il aurait pu l’être, aurait pu balayer les considérations humaines, aurait pu être bien plus dévastateur, mais sous son corps, elle sentait le sien, brûlant, qui se crispait alors que son regard plongeait en lui. Pas entier, non. Car il y avait encore en elle cette chose qui l’empêchait d’aboutir son déferlement : cette chose, c’était la peur d’écraser complètement l’autre, c’était la volonté de se lier plus que d’éloigner, l’envie de se connecter au monde d’une tout autre manière mais sans en cramer toutes les surfaces, au fond. Parce qu’il y avait quelque chose qu’elle redoutait bien plus que son propre musellement : la solitude, complète et désespérante.

Déséquilibrée mais consciente qu’en-dessous d’elle se dessinait le vide, Sanae n’avait pas envie de l’abattre totalement, pas envie d’assassiner ce qu’ils venaient de partager ce soir dans l’euphorie enfantine de leurs existences d’abandonnés. L’extase parcourait les corps au même moment où l’esprit fusait, brutal, invasif, s’infiltrant dans chaque recoin de sa tête pour en récolter tous les souvenirs, les pensées, les sensations. Pendant quelques secondes, elle se sentit toute puissante, là, sur lui, en surplomb, leurs corps en fusion, son esprit s’écrasant sur le sien. La déferlante mentale était aussi jouissive que le plaisir du corps qui se contractait, vibrait...peut-être finalement, l’était-elle bien plus que l’acharnement des sens en émoi, peut-être surplombait-elle tout autre chose, la rendant irrésistible.

Elle sentait toute son incompréhension, sa surprise, et par-dessus tout, sa douleur. Elle scindait son crâne, électrisait chaque parcelle de son esprit qui ployait sous le sien, et la vague de souffrance irradiait si fort qu’elle s’en sentait grisée totalement. Plaisir, douleur...tout se mélangeait tant pour elle que ces deux mots étaient devenus indissociables. Se débattant sous la douleur, le sorcier s’affolait, luttait dans un instinct de survie naturel. Mais elle ne s’arrêtait pas, pas tout de suite. Elle aurait du pourtant, car déjà elle sentait le corps de Gary s’affaiblir, se détendre dans l’abandon et le chamboulement de tous ses sens, de la force qui l’abandonnait. Le tournis, ils le ressentaient tous les deux : pas le même, mais il les prenait violemment. Un soupir d’aise passa les lèvres de la sorcière sans qu’elle ne puisse le réfréner. Engluée dans le plaisir de l’intrusion, Sanae se repaissait des souvenirs. L’enfance de l’orphelin, les années à Poudlard, Klara, Esteban, la mort de Saïd le menant dans la cellule crasseuse et froide d’Azkaban. La libération, le retour au monde réel et libre, la souffrance d’un coeur brisé, d’un corps affaibli. Les rêves effondrés. La menace d’une sorcière brune qui torturait ce corps déjà bien meurtri de l’intérieur, le pendant par les pieds. La violence de la vie, des mots, des peines. Elle aurait pu se sentir gênée d’éprouver du plaisir dans sa souffrance, mais la gêne était emportée dans l’extase de son esprit qui s’étendait.

Et puis...et puis la vision de Gary se troubla, et ses paupières se fermèrent d’un seul coup. Abandon du corps. Abandon de l’esprit. Elle fut propulsée hors de lui, comme un sursaut, et elle se dégagea immédiatement, reprenant place dans le réel, s’échouant par terre aux pieds du canapé. Le souffle court, elle ne se tourna pas tout de suite vers le sorcier évanoui. Une main sur sa poitrine à la respiration frénétique, Sanae se raccrochait aux lieux dévastés par sa magie. Le silence emplissait la pièce. Une mèche de cheveux barrait son visage rougi, et elle passa une main sur son front, avant de se tourner vers Gary, à genoux, ses mains attrapant ses épaules pour le secouer. Ses doigts vinrent alors prendre son pouls. Toujours là. Soupir de soulagement. Et une main se posa sur la joue du sorcier, tournant son visage vers elle.

« Gary ? Gary ? » appela-t-elle, d’un ton pressé.

C ‘était en voyant sa figure endormie que la culpabilité vint la mordre brutalement, revenant comme un boomerang lancé très loin, trop vite. Elle prit sa mâchoire entre ses doigts, plus fermement, et continua à l’appeler. Un geste dans l’air et elle fit venir à elle une compresse qu’elle alla imbiber d’eau fraîche avant de la passer sur le visage du sorcier, prenant le soin de le mettre sur le côté, en sécurité, prête à le voir vomir d’une minute à l’autre dans son réveil.

« Gary ? Tu m’entends ? »


Lèvres pincées, toujours nue devant lui, attentive à ses réactions, elle attendait le moment où ses paupières s’ouvriraient. Que lui dirait-elle ? Que dire après ça ? Elle devrait s’excuser…

...mais comment s’excuser quand on se sentait vivre si fort ?

Doigts sur son poignet, elle gardait son attention fixée sur son pouls. Tu ne l’as tué. Il est vivant. Respire. Elle glissa son autre main dans la sienne.

« Tu m’entends ? Serre mes doigts si tu m’entends. »
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Sanae M. Kimura
Jana au Sapon
Sanae M. Kimura
Sanae M. Kimura
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Sanae M. Kimura
Ven 11 Déc 2020 - 11:46
Qu'est-ce qui se passait ? Pourquoi chaque seconde semblait plus douloureuse ? Pourquoi, chaque instant qui passe était plus brumeux que le précédent ?
Tic Tac. Forces qui s'affaiblissaient. Sens en perdition.
Tic tac. Migraine à se taper la tête contre les murs.
Tic tac. Tournis magistral.

Et puis... les souvenirs, plus ou moins enfouis qui refluaient. Il était certain qu'il aurait presque pu les vomir. Tes Parents, ils ne reviendront pas. Tu es seul à présent. Douleur de l'incompréhension ; De l'abandon. Lui, il les voulait ses parents. Il ne voulait pas aller dans cet endroit où il y avait tous ses autres enfants, pas tous gentils. Certains de tes petits camarades partent, mais pas toi. Des adoptés, mis en famille d'accueil, des gamins avec qui il s'était lié d'amitié. Disparu les uns après les autres, voués à un avenir meilleur dans une chouette famille tandis que lui s'engluait dans le lieu 'sordide ', ne comprenant pas bien pourquoi les autres et pas lui. Heureusement qu'il n'avait pas été le seul dans ce cas-là, qu'ils avaient formé une petite bande soudée. Mais la douleur était là, ancrée. Pourtant il avait essayé de bien se tenir, pourtant il avait essayé» de se faire remarquer ; mais rien n'avait marché. Alors, il avait juste voulu être apprécié par les autres gosses, quitte à faire le con, quitte à n'être que celui qui amuse la galerie.Et il y avait eu Poudlard, la nouvelle perte de repère, mais les nouveaux amis. Et surtout Esteban, dès les premiers jours à l'école. Et les vacances, où lui il n'avait pas vraiment d'endroit où aller, pas de famille. Solitude qui revenait, l'étreignait à chaque fois. Sans compter que le fait de son statut de sang n'aidait pas bien s'intégrer partout, la haine, là aussi était là. On est spécial, l'un pour l'autre Esteban, la personne qu'il aimait, encore aujourd'hui probablement le plus. Le meilleur ami, le confident, puis le petit ami lorsqu'ils avaient 16 ans, la différence s’agrandissant encore, l'écart avec les autres ; mais il n'en avait plus rien à faire, par ce qu'il l'avait lui, et d'autres amis. Par ce qu'il était sa famille, par ce que les vacances ce n'était plus seul qu'il était mais la famille de Hollens. Premiers émois, qui s'étaient vite transformés. Autour d'eux, les autres aussi se mettaient en couple, mais ils ne semblaient pas se poser beaucoup d'autres questions, tandis qu'en parlant, ils s'étaient rendus compte qu'il y avait autre chose, quelque chose d'inexplicable. Si au début, ils avaient surtout pensé à une quelconque envie d'expérimenter de nouvelles choses, il fallait bien avouer qu'en la personne de Klara les choses étaient différentes. Pourquoi et comment est-ce qu'ils pouvaient aussi ressentir ça pour elle ? Questions sans réelles réponses ; ce n'était pas comme si à cette époque là, il y a plus de dix ans c'était quelque chose dont on parlait beaucoup, sur laquelle on pouvait vraiment se renseigner. Différence ou anormalité ? Devait-ils encore plus se mettre à part ou pas ? Et ils avaient choisi par écouter leur instinct. Et ils étaient passés à trois. A Poudlard. Puis dans leur propre maison. Bonheur. Avenir. Disputes. Vie normale en somme. Puis le drame. Et le reste.
Plus il arrivait vers les souvenirs récents, encore vifs, plus douloureux, plus il se sentait partir loin, s'affaiblir. Saïd était une chose dont il se sentait toujours coupable ; Azkaban en était une autre qui occupait encore beaucoup trop son esprit, un traumatisme qu'il ne pourrait pas chasser de si tôt, notamment à cause des détraqueurs. Et ce n'était pas le retour à la vie libre qui l'avait vraiment aidé. Par ce qu'il les aimait toujours les deux Autres, tandis qu'eux s'étaient en quelque sorte déchirés at qu'aujourd'hui il ne savait plus quel pied danser.

Il était fatigué. Il se sentait si las, si crevé.
Pourquoi essayer de continuer à se battre ? Pour quel avenir ? Un sombre, qui ne le tentait pas. Un métier qui lui plaisait mais qui ne le comblait pas vraiment le cœur en miettes, dans un contexte politique de merde et avec un moral plus que fluctuant n'aidant pas franchement à sa réinsertion.
L'ombre de lui-même.
Et s'il abandonnait, juste ?

Puis le noir complet. Black out de l'esprit qui ne semblait plus en pouvoir.
Douleur envolée.
Voilà, comme ça c'était beaucoup mieux.

Il sentit du frais sur son visage, une voix pas si inconnue que ça ; mais non. Laissez-le dormir. Foutez-lui la paix. Laissez-le tous profiter ce répit. Laissez-le s'enfoncer.

Main qui vient s'insérer dans la sienne. Douceur. Chaleur.

« Tu m’entends ? Serre mes doigts si tu m’entends. »

Mais la voix féminine n'était pas Klara. Inquiète, peut-être qu'elle était un peu.
Inquiète, c'était mieux que de l'indifférence. Alors il referma un peu ses doigts autour des doigts de sa camarade émergeant avec difficulté. Avec cette impression désagréable que son corps était passé sous un bus et son crâne en mille morceaux. Il grogna un peu.

Sana ? S'est passé quoi ? yeux mi-clos, le peu de lumière qu'il y avait lui déchirait encore plus la tronche. Pourtant ils avaient pas vu...  « T'as un  truc contre la douleur ?» Il se rendait à peine compte qu'il avait du sang qui coulait de son nez, ou du moins il avait bien la sensation mais avait du mal à réaliser ce que c'était, l'esprit bien trop embrumé.

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Gary Gatiss
Doxy
Gary Gatiss
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Gary Gatiss
Lun 14 Déc 2020 - 13:10
Combien étaient-ils à avoir souffert des mêmes choses ?
Combien de liens entremêlés pouvait-on sentir sous ses doigts au contact des autres ?

L’abandon, intarissable source de douleur et de rancoeur, ne disparaissait jamais, ne relevait jamais son voile opaque des yeux de celui qui guette à jamais le rejet. Quand on naissait abandonné, rejeté, on ne pouvait jamais oublier que c’était la façon dont on était entré dans le monde. Et on vivait avec la terrible pensée que peut-être, on risquait de mourir ainsi : abandonné. Toujours et encore. A jamais rejeté. A jamais laissé de côté. A jamais incompris. Alors dans l’esprit de Gary, Sanae retrouvait des peines similaires, si intensément ancrées dans sa peau que les trouver chez quelqu’un d’autre les gonflait d’une nouvelle aura. Sa douleur se tissait à la sienne. Tes Parents, ils ne reviendront pas. Tu es seul à présent. Les mots martelaient le coeur, cognaient aux tempes. Un enfant déjà confronté à l’une des pires douleurs qui soient : l’absence sans mots. Sans explications. Rien. Juste, l’absence, terrible et dure, froide et immonde. Celle qui crève l’âme, qui enterre l’espoir. L’absence de la disparition. Oh, comme elle comprenait ce sentiment...comme elle voyait les souvenirs défiler avec le regard de celle qui a l’impression d’en faire partie, de les avoir vécu elle-même...et c’était sans doute vrai, dans une certaine mesure. Pas les mêmes lieux, pas les mêmes visages, les mêmes circonstances. Mais elle savait, elle, la brûlure au ventre infligée par la vision des autres repartant avec la famille qu’on espérait pour soi-même. Certains de tes petits camarades partent, mais pas toi. A travers lui, elle se revoyait regarder les autre orphelins passer la grande porte de l’orphelinat, un sourire aux lèvres, timides, mains imbriquées dans celles de leurs nouveaux parents...et son organisme se contracta tout entier dans la souffrance d’un coeur à jamais brisé de ne pas comprendre l’ignoble abandon. Elle avait cessé de se poser des questions avec les années, mais la peine persistait, elle bien intacte.

Et chacun avait sa manière d’y répondre. Elle, s’était en s’opposant pour finalement se conformer dans le mépris de son être, se plongeant dans le silence et la solitude, et lui...lui, c’était en adoptant un rôle de clown, de celui qui avait toujours le mot pour rire. L’humour pour faire barrage, la pitrerie comme pour se moquer du monde, se faire accepter, trouver sa place alors que les circonstances disaient qu’on en avait aucune. Mais pour lui, comme pour elle, une once d’espoir était survenue : son père, et pour Gary, Poudlard. Les années partagées avec ceux avec qui il s’était lié. Esteban, puis Klara. Le sentiment d’appartenir à quelque chose de fort, de déroutant, mais la honte, au fond, d’être soi-même, d’assumer ses propres désirs.

Oh oui, combien de ressemblances…combien de comparaisons...combien de reflets distordus, étranges, familiers ?

Une infinité entre les êtres.
Et pourtant, c’était souvent sur les différences qu’on s’arrêtait, sur les écarts, sur les incompréhensions.

La culpabilité imbibait les souvenirs douloureux d’une mort accidentelle pour laquelle il avait tant payé. Les années de solitude, enfermé loin du monde, loin de ceux qui l’aimaient et qu’il aimait. L’abandon, à nouveau. Et plus personne pour qui faire le pitre. Le pitre, du reste, avait délaissé son costume dans un coin de sa cellule. Las de tout...éreinté, déjà, si jeune, par le poids qui voûtait ses épaules, amaigrissait son corps….avec cette question qui aurait pu tourner en boucle : pourquoi continuer de vivre ? Pourquoi ne pas abandonner soi-même l’abandon qui détruisait tout ? Si on laissait tomber, il n’y avait plus rien pour souffrir, plus rien à craindre, plus rien pour se décevoir…

Et comme une réponse à cette question, le néant engloutissait tout.
Son esprit s’était évanoui sous le sien, et elle s’extirpa soudainement, le souffle court dans l’enchevêtrement et le tourbillon des sens en éveil.

Sur le sol, Sanae mesurait toute l’ampleur du plaisir et du désastre de ses actes.

Echouée par terre, oui, voilà bien une place qu’elle méritait sûrement en cet instant. Et puis, les réflexes qui revenaient, les gestes qui suivaient. Précautionneuse, elle passait un linge humide et frais sur son visage, l’appelait, le mettait sur le côté, attentive à ses réactions, glissait une main dans la sienne en continuant à le solliciter.

Reviens dans le réel...aussi merdique qu’il est...

Une vague de soulagement l’envahit alors qu’elle sentait les doigts du sorcier se refermer doucement sur les siens. Un grognement roula dans la gorge de Gary et elle eut un sourire en coin, un peu crispé.

Sana ? S'est passé quoi ?Ses paupières papillonnaient. Il n’était pas tout à fait éveillé mais pas endormi non plus. Juste assez là pour communiquer, un peu, dans la douleur qui devait l’irradier. Oui, Sanae, que s’est-il passé ?

J’ai échoué et gagné, tout en même temps, voilà ce qu’il s’est passé.

Un soupir passa ses lèvres.
Etait-ce le temps des aveux ?
Le temps des excuses ?

« Je n’ai pas contrôlé mon don...» Une hésitation.« Je suis légimen Gary.»

Pas d’excuse. Elle ne se sentait pas la force de les prononcer. Pas l’envie non plus.
Non, pas envie de s’excuser d’être...ce qu’elle était.

Elle allait ouvrir à nouveau la bouche mais le liquide vermeille commença à s’écouler du nez du sorcier et elle prit le linge frais pour le passer sur sa bouche qui se tâchait de sang, l’essuyant en douceur. Un mouvement dans l’air et les lumières baissèrent un peu plus.

« T'as un  truc contre la douleur ?»
Un hochement de tête alors qu’elle prenait la main de Gary pour lui faire tenir le linge contre son nez. « Ne bouge pas, respire doucement. J’arrive. »

Se relevant, nue, elle se dirigea vers la salle de bains et enfila un kimono arrivant à mi-cuisses, avant d’ouvrir un placard et de se saisir d’une potion, de coton et d’une autre fiole. Elle connaissait bien la douleur de l’intrusion, et elle avait toujours de quoi en soulager les effets. Elle revint quelques secondes plus tard aux côtés de Gary et s’agenouilla, reprenant sa place. Elle cala un coussin derrière sa tête, avant de l’aider à se relever un peu, ouvrant la fiole de potion pour lui donner « Tiens, bois ça. Ça devrait te soulager dans quelques minutes. ». Elle reprit le linge, et tendit du coton au sorcier en lui intimant de faire pression sur la narine qui saignait pour arrêter le flux de sang. Elle déposa le linge tâché par terre et prit la deuxième petite fiole entre ses mains, l’ouvrant avec précaution avant de faire couler quelques gouttes sur le bout de ses doigts. Elle s’assit sur le bord du canapé, décalant légèrement les jambes de Gary, et posa ses doigts de chaque côté de ses tempes, imprimant un léger mouvement circulaire pour faire pénétrer le remède, son regard attentif à ses réactions, mais sans jamais vraiment croiser ses prunelles. « C’est pour accélérer le processus. » souffla-t-elle.

Si elle était d’un calme olympien, ce n’était qu’une apparence.
A l’intérieur, elle était une terre dévastée passée sous silence.
Elle se releva quelques secondes plus tard pour prendre une couverture posée sur un fauteuil et la déplia pour recouvrir le corps du sorcier. Gardant un œil sur lui, elle reprit sa baguette pour faire venir à elle un verre et une carafe d’eau. Elle lui en servit un et reprit la fiole qu’il tenait entre ses doigts, à présent terminée, avant de la remplacer par le verre d’eau fraîche.

Un instant de silence flotta dans la pièce et elle se pinça les lèvres.

« Ça m’arrive de...perdre le contrôle...Pas de chance, c‘est tombé sur toi. »

Ça comptait comme une excuse, ça ?

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Sanae M. Kimura
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Sanae M. Kimura
Mar 15 Déc 2020 - 21:45
Le réel reprenait sur tout le reste à son grand dam. L'inconscience pure et dure était tellement meilleure, bien moins douloureuse. Pourquoi l'abandon ne pouvait durer qu'un temps si court ? Il aurait pu feindre de continuer d'être dans les vapes histoire de gagner un peu de temps, il aurait pu essayer, vu la fatigue qu'il ressentait, juste se laisser aller repartir dans les songes, les ténèbres, se laisser couler. Probablement que la voix inquiète de la jeune femme avait aider à ce qu'il passe ce pas, par ce qu'il ne voulait pas qu'elle se fasse du mouron, alors il avait essayé de se battre contre tout, jusqu'au moment où il était arrivé à à crisper un peu ses doigts dans ceux de la jeune femme, et ce simple geste était déjà douloureux. Alors la question qui se posait maintenant c'était : qu'est-ce que diable avait bien pu se passer, par ce qu'il ne l'expliquait pas. Il avait donc tout naturellement posé la question, par ce que c'était le meilleure façon de comprendre, n'est-ce pas ? Bon, il fallait avouer qu'il n'était pas certain de bien tout comprendre vu comme il avait le cerveau en bouillie, ou en purée, au choix. Il lui sembla qu'elle soupira – bien fort d'ailleurs- avant de prendre la parole.

« Je n’ai pas contrôlé mon don...» Il avait visiblement raté deux ou trois trains Une hésitation.« Je suis légimen Gary.»
 « Cool... mais tu pourrais parler moins fort, non par ce que là tu brailles dans mes oreilles c'juste horrible.»

Ses yeux papillonnèrent de nouveau ayant bien de mal de rester fixer à la réalité. Le néant l'appelait encore. C'était intéressant ce qu'elle lui avait dit, il aurait été en meilleur forme, il l'aurait bombardé de questions, mais là, il essayait surtout de pas la bombarder de ses sucs gastriques.

 « Faudra t'me racontes tout ça. La prochaine fois.»

Ouais, pare ce qu'il y aurait une prochaine fois, n'est-ce pas ? Pourquoi est-ce qu'il n'y en aurait pas, cela n'aurait aucun sens ? Est-ce que les gens normaux lui en auraient voulu ? Peut-être. Mais elle l'avait dit, elle n'avait pas contrôlé, elle n'avait pas fait exprès, alors il n'allait quand même pas lui en tenir rigueur, et puis chacun avait ses secrets et ses faiblesses.
Et voilà,  qu'il saignait du nez, que la douleur était de plus en forte. Bordel, si c'est pas malheureux de se sentir comme ça juste par ce que l'on baise, alors que l'on a même pas bu. Et si c'était à refaire est-ce qu'il reprendrait le risque ? Probablement. Mais pour l'instant, repos.

« Ne bouge pas, respire doucement. J’arrive. »
 « Si j'bouge, j'vais m'écraser comme une grosse merde au sol.» Il la regarda quand même partir à poil en se demandant comment il avait réussi à la pécho... par ce que ça semblait quand même, assez irréaliste. Elle l'installa mieux, avant de lui donner quelque à boire. « Tiens, bois ça. Ça devrait te soulager dans quelques minutes. » Il meumeuma un merci. Après un petit « mumpffttt » de douleur lorsqu'elle le bougea un peu, elle lui toucha les crampes, il sursauta légèrement par ce que la sensation n'était pas des agréables vu les circonstances. Le pire c'est qu'elle semblait éviter son regard. « C’est pour accélérer le processus. »

Il la remercia doucement, tout en essayant de comprendre pourquoi elle ne voulait plus le zieuter alors qu'en parrallèle, elle le bichonnait en le couvrant, lui donnant à boire et compagnie

« Ça m’arrive de...perdre le contrôle...Pas de chance, c‘est tombé sur toi. »
Il gloussa un peu.
 « C'pas comme si j'étais quelqu'un d'hyperchanceux en même temps.» il tapota doucement le canapé à côté de lui.  « T'veux bien m'faire un câlin ?»

Le tout agrémenté d'un petit puppy eyes, ouais tant qu'à faire autant utiliser ça pour avoir un petit rab, même si ce n'était là que pour partager un peu de chaleur corporelle avec quelqu'un d'autres.
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Gary Gatiss
Doxy
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Gary Gatiss
Jeu 17 Déc 2020 - 21:10
« Cool... mais tu pourrais parler moins fort, non par ce que là tu brailles dans mes oreilles c'juste horrible.»Un léger rire de gorge, doux, passa à peine ses lèvres. Ce n’était pas exactement la réaction à laquelle elle s’était préparée mais elle préférait ça à la colère. Avait-il assez d’énergie pour ça de toute façon ? A combien de personnes avait-elle livré ce secret ? Et combien s’était montré aussi détendu, oublieux des implications que cela engendrait ? Pourtant, les conséquences, il venait de les vivre...et il s’en fichait. Et elle découvrait à quel point cela pouvait être libérateur. Elle le regarda d’un œil amusé. « Donc...c’est pas l’moment de jouer avec deux casseroles c’est ça ? » Elle aurait pu...mais elle se sentait déjà coupable de l’avoir mis dans cet état, et taper deux casseroles juste sous son nez aurait été de la pure cruauté.

« Faudra t'me racontes tout ça. La prochaine fois.»Ses yeux avaient papillonné alors que tout ses sens devaient être agressés en cet instant, tentant de se raccrocher à la réalité, douloureuse. « Ouais, on s’appellera, on s’fera une bouffe. » murmura-t-elle, taquine.

Elle notait, cependant, le « prochaine fois ». Avait-elle sous estimée le sorcier ? Elle qui s’était attendue à ce qu’il lui renvoie à la gueule toute sa colère, sa rancune, préférant couper les ponts complètement après une telle trahison. Mais il ne considérait pas ça comme une trahison, il ne la regardait pas avec dégoût ou rage. Peut-être était-il trop englué dans la douleur pour réagir avec la véhémence dont il aurait fait preuve dans d’autres circonstances...pourtant, aucune colère dans sa voix, pas même un brin de rancoeur. Elle enfouit profondément son étonnement, cacha la surprise, presque par pudeur, et se concentra sur les gestes à avoir pour le dissiper la douleur qui devait irradier son crâne. Elle se leva, lui intimant de ne pas bouger, tandis qu’elle se dirigeait vers la salle de bains.

« Si j'bouge, j'vais m'écraser comme une grosse merde au sol.»Pas faux.
Un sourire alors qu’elle s’éloignait, croisant son regard. Il la regardait. Etrange sensation que de comprendre qu’on était désirée. Un sentiment nouveau pour elle. On ne pouvait pas dire qu’elle ne l’avait pas éprouvé avec Logan, mais les choses étaient différentes. Il n’était attiré que par leur affrontement, pas elle-même, dans la beauté qu’on pouvait lui trouver. Dans les yeux de Gary, même souffrant, elle arrivait à y lire l’appréciation de sa figure svelte, de ses courbes...Quand on avait passé si longtemps dans l’ombre, peu soucieuse de sa beauté dans le regard des hommes, c’était un frisson grisant qui la prenait en explorant ce nouvel aspect de sa vie.
Elle revint, couverte d’un tissu fin glissant sur sa peau nue, avec le nécessaire pour s’occuper du sorcier et elle s’agenouilla à nouveau à ses côtés. Le sang coulait de son nez et il grimaçait dans l’état migraineux qui était le sien. Pas étonnant. Une fiole plus tard, elle massait ses tempes pour faire pénétrer le produit, ses prunelles noires évitant les siennes, par prudence. Un fond de honte, peut-être ? Sans doute.
Elle eut un mince sourire quand il murmura un merci avant qu’il ne se crispe et sursaute légèrement sous ses gestes. La sorcière continua doucement avant de laisser la fiole faire effet. Elle reprit le flacon entre ses mains, le déposant sur le parquet. Ca aurait pu être pire. C’était ce qu’elle se disait. Et si c’était tombé sur lui, ce n’était ni prémédité, ni contrôlé : pas de chance Gary. Cette réflexion eut au moins le mérite de le faire glousser.

« C'pas comme si j'étais quelqu'un d'hyperchanceux en même temps.»Un souffle amusé alors qu’elle croisait son regard. « Ouais, j’crois qu’on peut dire ça. »
Il tapota le canapé à ses côtés, regard de chien battu. Tu veux quoi là ?

« T'veux bien m'faire un câlin ?»
Elle leva un sourcil, surprise. Alors ça, elle ne s’y était pas attendue...Elle resta immobile un instant à le fixer avec un air étrange, déstabilisée. « Oui, bien sûr, et puis après je pourrais te faire des nattes et on pourrait chanter Kumbaya autour d’un feu. » Le sarcasme, c’était toujours une bonne idée quand on ne savait pas quoi dire. « Et si t’es pas satisfait, je peux aussi PARLER FORT. Non ? Ça te dit pas ? » Un large sourire malin étira ses lèvres alors qu’elle se relevait. Son visage se détendit néanmoins, un sourire amusé aux lèvres avant d’aller dans la cuisine pour chercher un morceau de sucre. Elle revint et s’assit à ses côtés, une jambe repliée sous l’autre, et lui tendit. « Tiens, mange ça au lieu de demander des trucs improbables. »

Pas qu’elle était étrangère aux marques d’affection...mais elle n’était plus si à l’aise avec l’idée d’en donner. Pas vraiment d’humeur, pas vraiment son rayon dorénavant. Elle posa un coude sur le dossier du canapé, calant sa tête sur sa main, son regard posé sur lui, sourire en coin. « Tu perds pas le nord toi en tout cas. » Un instant de pause, avant d’ajouter. « Tu voudras que je te ramène chez toi quand tu pourras tenir sur tes jambes ou tu veux ronfler sur mon canapé ? ».
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Sanae M. Kimura
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Sanae M. Kimura
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Sanae M. Kimura
Lun 21 Déc 2020 - 21:41
Est-ce qu'il venait presque de lui dire de se taire ? Tout à fait, ou plutôt lui suggérer de murmurer par ce que ça serait mieux pour son crane ! Un peu de pitié pour sa cervelle passée à la moulinette s'il vous plaît ! Il ne comprit pas bien pourquoi elle eut un léger rire mais au final, là encore, il s'en fichait. « Donc...c’est pas l’moment de jouer avec deux casseroles c’est ça ? » Petit grognement à cette idée, puis un soupir avant qu'il ne réplique les yeux mi-clos  « Je t'aurais bien dit que ma vengeance serait terrible... mais tu risques d'le prendre comme un défi, alors j'vais me contenter d'un humpft.» Bon, comment dire ? Il aurait mieux de se la fermer, probablement mais il ne pouvait pas s'en empêcher, même si ses mots n'étaient pas forcément tous des plus compréhensibles. Il essayait de se concentrer, d'arranger un peu ses pensées, mais il comprenait bien que ce n'était possible et que s'il voulait des explications il faudrait attendre la prochaine fois. C'était bien la prochaine fois, dans quelques jours, ou quelques semaines, faudrait voir avec leurs emplois du temps. Ouais, vague là, c'est bien, sinon il risquait d'oublier si c'était genre un vrai rendez-vous à une date trop précise. « Ouais, on s’appellera, on s’fera une bouffe. » Ouais, ouais ou sinon ….  « Ou on trouv'ra un truc plus drôle que la fête là... et plus si tu veux.» Non, il n'aimait pas avoir mal. Il n'avait pas du tout envie de se sentir dans cet état une autre fois et pourtant …  « J'veux bien être ton cobaye.» Bref,on baise, comme ça tu t’entraînes à te contrôler, par ce qu'il ne valait pas être devin pour savoir quand ça avait commencé à dégénérer. Il eut un  vague ricanement suivi d'une grimace.  « C'un bon compliment.» Cherche pas Sanae, son fil de pensée est détérioré.... et si on repartait sur un sujet comme …  jouer au roi du silence. Oh, oui, ça lui paraissait bien ça, ou alors juste qu'il forme. Encore mieux. Il n'était pas si mal installé là d'ailleurs sur le canapé.


Et bientôt elle s'était levée, lui demandant de ne pas bouger et il ne put s'empêcher de faire une énième blague, toujours pas drôle, pour ne pas changer. C'était plus de la dérision qu'autre chose d'ailleurs. Il profita d'ailleurs qu'elle aille à la salle de bains pour admirer une nouvelle fois son corps. On ne sait pas de quoi demain est fait ; il préférait bien retenir tout ça, ce genre d'informations.
Elle revint, un peu habillée pour continuer à le soigner. Il se crispa un peu, rien que ses mains fraiches sur des tempes n'étaient pas quelque chose de très agréable.« Ouais, j’crois qu’on peut dire ça. » Elle ne pouvait que le croire, il n'était pas quelqu'un de très chanceux, le « je crois » était presque de trop. Et …. puisqu'il était en PLS, il se dit qu'il pouvait tenter de l'amadouer un peu histoire d'avoir un peu de chaleur corporelle en plus. Cette fois dans le plus soft... alors il prit son doux regard et lui demanda avec le ton de l'innocence même si elle pouvait lui faire un câlin. Il pensait que c'était simple, et qu'elle ne pourra pas dire non... mais vu sa tronche surprise il se dit qu'il s'était peut-être un peu – beaucoup- trompé. D'un coup, elle semblait un peu moins dans son assiette... « Oui, bien sûr, et puis après je pourrais te faire des nattes et on pourrait chanter Kumbaya autour d’un feu.  Et si t’es pas satisfait, je peux aussi PARLER FORT. Non ? Ça te dit pas ? «  Moue boudeuse. Même pas drôle, d'abord !  « Humpft pour seule réponse.» Elle avait aussi le droit de se taire. Elle était aller dans la cuisine avant de lui ramener un truc. « Tiens, mange ça au lieu de demander des trucs improbables. ».... Quoi improbable ? Pourquoi improbable ? Il avait l'impression de lui demander l'impossible !  Par Merlin, que c'est compliqué les nanas c'était à y perdre son latin !
« Tu perds pas le nord toi en tout cas. Tu voudras que je te ramène chez toi quand tu pourras tenir sur tes jambes ou tu veux ronfler sur mon canapé ? ». Boarf. Ramener chez lui, ou même transplaner lui donnait l'impression qu'il allait perdre son cerveau dans l'opération.  « J'suis bien installé... bon puisque tu veux pas m'faire un câlin, t'as pas une peluche à qui je peux en faire un ?» Bah quoi ? C'est bien les peluches, on peut les tenir dans ses bras et c'est rassurant. Ou alors c'est une totale vanne. Il lui tardait de savoir comment elle allait l’interpréter  vu qu'il avait dit ça sur le ton le plus sérieux qu'il avait en stock.  « Par contre j'veux bien une couette et un oreiller... j'commence à avoir sérieusement froid.» Contre-coup, ou autre chose ? Il bougea un peu tandis que tout tanguait et ferma de nouveau les yeux.
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Gary Gatiss
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Gary Gatiss
Sam 26 Déc 2020 - 17:15
« Je t'aurais bien dit que ma vengeance serait terrible... mais tu risques d'le prendre comme un défi, alors j'vais me contenter d'un humpft.»Elle rit légèrement, dans un souffle amusé étrangement doux. L’avait-il bien cernée ? Sans doute. Elle ignorait ce qu’il percevait d’elle, mais le sorcier ne semblait pas effrayé ou inquiet à l’idée de se trouver à ses côtés, ni même de retenter l’expérience. Etait-ce son état ou seulement son caractère imprudent ? « Humpft me convient très bien » murmura-t-elle.

« Ou on trouv'ra un truc plus drôle que la fête là... et plus si tu veux.»
Un sourire étira ses lèvres, se transformant en une moue amusée, presque attendrie. « On trouvera toujours de quoi faire, je n’en doute pas. » Non, il n’y avait pas d’inquiétude à avoir. Ce soir, ils avaient partagé un parfum d’enfance qui leur avait manqué à tous les deux, un parfum d’insouciance qui faisait du bien aux âmes orphelines et qu’elle aimerait à nouveau connaître. Pourquoi les autres en auraient-ils l’occasion et pas eux ? Il y avait des injustices qui prenaient des années pour être corrigées, mais elle avait bien l’intention de continuer à rétablir cet équilibre. Et Gary était tout désigné.

Elle continua à le soigner, tentant de réparer les dégâts qu’elle avait causés. Le sorcier s’en remettrait : à se fier à ses cicatrices, il avait connu bien pire. Plus solide qu’il n’y paraissait, le Gary ? Très certainement.

« J'veux bien être ton cobaye.»Sanae leva un sourcil surpris, pinçant les lèvres pour se retenir de rire. « Mon cobaye, tiens donc... » souffla-t-elle, gardant la voix basse alors qu’elle s’occupait toujours de lui. Elle secoua la tête légèrement. Etait-il masochiste ? Ou manquait-il de discerment à cause de la douleur ? « C'un bon compliment.»Elle hocha la tête, moqueuse, faisant semblant d’approuver « Hm, hm...bien sûr, tout à fait. Reparlons-en quand tu seras en meilleur état. »

Etait-ce une habitude de retourner vers la douleur lorsque celle-ci s’était faite trop familière ? Pourquoi demeuraient-ils tous des fidèles de la souffrance ? Etait-ce possible de désirer une vie tranquille pour des esprits aussi torturés que les leurs ?
Il semblait néanmoins que le sorcier ne perdait jamais le nord, ou le sud – tout dépendait comment on voyait les choses -, et il pensait déjà à demander un câlin, jouant sur la culpabilité qu’elle éprouvait au vu de son état. L’idée avait au moins eu le mérite de la surprendre, bien qu’elle ne tarda pas à s’en moquer, rejetant la proposition avec un humour piquant. Il ne lui en tiendrait pas rigueur, malgré la déception, et puis, étant donné qu’il n’était pas à l’article de la mort vu ses demandes très ciblées, elle pouvait bien se permettre quelques plaisanteries, comme parler FORT exprès pour l’emmerder. Quoi ? Trop tôt ? Elle sourit face à sa moue boudeuse.

« Humpft pour seule réponse.»Elle haussa les épaules, imitant son « Humpft ». Etaient-ils donc tous deux des enfants ce soir ? Probablement. Des enfants qui tentaient de survivre dans leurs vies d’adultes brisés. Elle alla lui prendre un carré de sucre et lui donna pour l’éloigner des âneries qui passaient ses lèvres, avant de lui demander s’il souhaitait dormir sur le canapé ou s’il préférait qu’elle le ramène chez lui.

« J'suis bien installé... bon puisque tu veux pas m'faire un câlin, t'as pas une peluche à qui je peux en faire un ?»La demande lui fit pencher la tête sur le côté, sourcils froncés en signe de perplexité, mais elle se radoucit en le regardant. Un léger sourire sur sa bouche et elle se leva pour aller dans la chambre qu’occupait parfois Kezabel. Un dauphin en peluche était posé sur un coussin. Elle le récupéra et revint auprès de Gary, lui jetant à la figure, une main sur la hanche. « Puisque nous sommes de grands enfants, j’te l’accorde pour ce soir. » Et à vrai dire, cela l’arrangeait assez qu’il reste ici. Elle aurait du le ramener chez Neolina et elle n’était pas pressée de devoir des explications à cette dernière. Elle...elle la connaissait mieux que Gary et ...Sanae n’était pas sûre de sa réaction. Le soulagement dénoua légèrement le nœud dans son ventre. « Fais donc tous les calins que tu veux au dauphin. » Elle leva les yeux au ciel, amusée.

« Par contre j'veux bien une couette et un oreiller... j'commence à avoir sérieusement froid.»Elle ne lui avait donné qu’une légère couverture et il ne fallut pas longtemps pour qu’elle lui ramène une couette et un oreiller. Elle l’aida à s’installer confortablement et déposa même un verre d’eau sur la table basse, au cas où il aurait soif.

Combien de gestes tendres Sanae...combien d’attention humaines...pour dissiper la culpabilité et la honte ?

Pas assez.

« Bonne nuit Gary » murmura-t-elle, éteignant les lumières, lui jetant un dernier regard avant de disparaître vers sa propre chambre pour s’échouer enfin entre les draps.

Oui, combien de fois devrait-elle avoir honte à nouveau ?
Elle s’endormit sans trouver de réponses. Ou peut-être une seule…

Autant de fois qu’il le faudra.


FIN DU TOPIC
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Sanae M. Kimura
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