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L'hiver s'installe doucement dans la nuit - Sanae

 :: Londres :: Centre de Londres
Mar 16 Juin 2020 - 18:29
Samedi 19 mars, dans la journée, début d’après-midi.

Ils n’avaient pas eu le temps de se poser depuis le début de la garde. Son ventre criait famille et il était heureux de pouvoir enfin rejoindre la caserne pour essayer de grignoter un petit truc. Malheureusement, il avait à peine posé un pied par terre qu’il dut, avec son binôme remonter dans le camion. Il y avait un blessé dans un restaurant en ville et plus précisément dans une chambre froide. Ils sentaient bien déjà l’intervention de merde mais quand faut y aller faut y aller ! Il avait faim, et se retrouver avec plein de trucs comestibles allait être un véritable supplice. Il n’y avait plus qu’à espérer que ça ne pisserait pas trop le sang et autres.. le gâchis de bouffe ce n’était jamais coool. Mais il préférait ironiser la situation, il préférait essayer de la rendre moins stressante, sinon il risquait de ne pas vivre vieux ! Son métier était déjà contraignant, stressant, avec trop de malheurs, et même s’il aimait profondément ce qu’il faisait, il voulait aussi pouvoir rire des situations craignos histoire de lâcher un peu de pression. Son binôme lui souffla qu’avec un peu de chance, ils pourraient repartir avec un plat du jour pour se faire remercier. Naveen le toisa en mode, ne parle pas de bouffe maintenant s’il te plait ! C’est vrai quoi, c’était bien trop tentant !

En arrivant, un des serveurs les attendait devant la porte du restaurant pour les emmener jusqu’au lieu de l’accident : un employé s’était retrouvé coincé sous une étagère qui était tombée dans la chambre froide. 4°C, punaise qu’ils allaient se peler. Ils avaient déblayé un peu tout ce qu’il y avait sur l’étagère pour voir une jambe qui semblait bien abimée.

La suite n’était pas très claire son collègue avait dû sortir et, quelqu’un d’autres était rentré pour proposer son aide en disant qu’elle était médecin. Il avait levé la tête pour voir Sanae, il lui avait un vague petit sourire. Il allait prendre la parole pour lui demander ce qu’elle faisait ici, lui demander également comment elle allait et compagnie, il n’eut malheureusement pas le temps d’ouvrir la bouche que la porte de la chambre froide s’était refermée. On ne pouvait pas dire qu’il y avait fait réellement attention jusqu’au moment où il remarqua que quelqu’un essayait de l’ouvrir de l’extérieur mais en vain. Fronçant les sourcils, il hésita quelques instants mais vu que Sanae était proche du patient, il se leva pour aller essayer d’ouvrir de l’intérieur. Rien. Cloitré. Bloqué.

[color=teal] « Je crois qu’on est enfermés…»

Il entendait bien les gens de l’autre côté essayer de s’affairer à ouvrir la porte. Il grimaça un peu et retourna auprès de Sanae et de type qui était toujours dans les vapes.

[color=teal] « Son pouls est toujours bon ?»

Il grimaça un peu, avec le froid il avait peur que la situation dégénère un petit peu. Il regarda autour de lui pour voir s’il n’y avait pas quelque chose qui pourrait servir d’un genre de couverture de survie. Il avait déjà froid, Sanae n’était pas non plus réellement habillée pour ces températures. Il se passa une main dans les cheveux.

[color=teal] « Je ne pensais pas te voir ici… ni dans de telles circonstances. J’avoue que je ne m’y attendais pas de me retrouver ici avec toi… enfermé dans une chambre froide. C’est… inhabituel.»
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Naveen Evans
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Naveen Evans
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Naveen Evans
Mer 17 Juin 2020 - 18:08
Samedi 19 Mars 2016, Restaurant Maxim’s, Centre de Londres




« Non mais...jcroispasqu’ilsvontgagnercommeçacesabrutis » fit Sanae.

Une main levée vers l’écran de télévision accroché au mur des cuisines, assise sur une petite table près du plan de travail qui servait à dresser les desserts, la sorcière suivait le match de foot en croquant dans un hamburger.

« Super classe de parler la bouche pleine Sana ! J’comprends mieux pourquoi tu bouffes ici et pas en salle ! » lança Alan, un des commis de cuisine qui suivait d’un œil le match en coupant des oignons.

Elle lui répondit en lui ouvrant grand la bouche, pleine encore d’hamburger. Quoi ? Ça valait mieux qu’une insulte. C’était typique des échanges entre elle et les membres de l’équipe de chez Maxim’s, un restaurant qu’elle aimait beaucoup. Elle s’y rendait une fois par semaine, dès lors que ses horaires de travail et ses missions pour la Garde s’accordaient à lui offrir une pause pour un soir. Surtout lorsqu’il y avait match. Étrangement, Sanae s’était prise de passion pour le foot il y avait quelques années ; elle aimait ces rassemblements où tout le monde criait, s’énervait, se réjouissait. Elle préférait largement le Quidditch, mais elle passait néanmoins des moments agréables en compagnie de ses amis moldus. La sorcière s’était toujours très bien intégrée au monde moldu, l’avait fréquenté depuis l’orphelinat et même avec toutes les possibilités que lui offrait celui des sorciers, Sanae revenait toujours au monde des non-mages. Comme une façon de se couper des considérations sorcières, une façon de faire une pause de tout le tumulte politique et des conflits avec les Supérieurs, elle appréciait ces moments. Elle s’était longtemps demandée si elle ne l’intégrerait pas complètement : elle aurait pu travailler dans la médecine moldue, laisser de côté le monde magique pour vivre quasiment comme une non-mage...mais la vie en avait décidé autrement.   Et à bien y réfléchir, sans doute aurait-elle été frustrée de ne pouvoir utiliser ses pouvoirs dans un hôpital moldu, entrevoyant au contraire de ses collègues des solutions plus faciles, mais aussi..plus magiques. Du reste, faire semblant pouvait être épuisant. Elle en savait quelque chose. Ne faisait-elle pas semblant d’être une jeune femme sage, pleine de joie, d’espoir, de force, de douceur, alors qu’en réalité, sommeillait en elle un caractère tout autre ?

« Te fais pas d’illusion Sana, Chelsea va l’emporter ! lui lança Peter dans le fond des cuisines.
- C’est ça ! S’écria-t-elle après avoir avalé sa nouvelle bouchée. Ils ont déjà pas réussi à battre Arsenal le mois dernier, mais Manchester...tu rêves mon gars ! Ils vont se prendre un soufflon et pis c’est tout. »

D’un œil extérieur, on aurait pu se demander ce qu’elle faisait là, à commenter le match en mangeant un hamburger et des frites tandis que tout le monde s’affairait en cuisine. En réalité, elle connaissait le restaurant depuis un moment : son père l’y emmenait lors de ses déplacements à Londres et les gérants la connaissaient depuis qu’elle était petite. C’était un peu comme des cousins éloignés. On ne parlait pas de choses très personnelles mais on adorait passer du temps ensemble lorsque l’occasion se présentait. Alors qu’un but venait d’être marqué par l’équipe de Manchester, et que Sanae levait les bras en signe de victoire, la bouche toujours pleine, un bruit métallique retentit dans toute la cuisine, faisant sursauter tout le monde. Elle baissa les bras, sauta de la table, les sourcils froncés. Le bruit venait de la chambre froide, encore ouverte.
Sanae vit Peter entrer et l’entendit gueuler  un« Merde ! » un peu paniqué. Elle ne perdit pas de temps, elle fut en quelques secondes dans la chambre froide, ignorant la morsure de la température sur sa peau. Elle ne portait qu’un débardeur, un jean et une veste nouée autour de ses hanches. Il faisait chaud en cuisine. Mais pas dans la chambre…
La sorcière découvrit la scène rapidement : le petit dernier, Simon, engagé comme commis venait de se prendre une étagère sur lui. Toute les boites pleines de nourriture étaient retombées sur lui et sur le sol. C’était une sacré pagaille et le pauvre Simon avait la jambe en mauvais état. L’étagère semblait être tombée pile sur son tibia. Elle alla se positionner vers la tête de Simon « Simon ? Simon ? Tu m’entends ? ». Elle prit son pouls. Ça allait. Mais il était inconscient. Elle fit un examen rapide du blessé. « J’appelle les secours» lança Sana à l’intention de Peter qui ne savait pas trop quoi faire. Elle sortit son portable de sa poche arrière mais il n’y avait pas de signal dans la chambre froide. Elle dut faire quelques pas en dehors pour capter du réseau, gardant un œil sur le blessé.

En quelques minutes, une ambulance annonçait déjà son arrivée : les serveurs accompagnèrent les secouristes vers la chambre froide. La sorcière était sortie enlever la veste autour de sa taille, la posant sur une table – oubliant que sa baguette était à l’intérieur. Elle croisa en revenant vers la chambre un des secouristes qui devait certainement aller chercher le brancard et rejoignit le blessé. A la grande surprise de Sanae, elle reconnut.... Naveen ! Il releva la tête et un léger sourire apparut sur son visage, en écho à celui de la sorcière. « Encore toi ! » lui lança-t-elle en s’accroupissant près du blessé. Mais à peine le dernier mot prononcé, ne laissant pas le temps à Naveen de répondre, un bruit sec la fit sursauter à nouveau et elle tourna vivement la tête pour trouver la porte de la chambre froide, fermée. Quelqu’un tenta immédiatement de l’ouvrir de l’extérieur mais la porte ne bougeait pas. « Merde. » Le mot échappa à Sanae, les yeux fixés sur la porte. Naveen se leva pour tenter d’ouvrir mais rien.

« Je crois qu’on est enfermés…»

Double merde.

« Je crois bien oui...il manquait plus que ça ! »

Elle reporta son attention sur Simon, toujours inconscient, et reprit son pouls. Naveen lui demanda s’il était toujours bon et elle acquiesça sans le regarder « Oui, ça va. Il est régulier. Espérons qu’ils réussissent à ouvrir vite. ». Elle leva les yeux vers Naveen. Lui aussi grimaçait. 4°C … quelle situation merdique !

« Je ne pensais pas te voir ici… ni dans de telles circonstances. J’avoue que je ne m’y attendais pas de me retrouver ici avec toi… enfermé dans une chambre froide. C’est… inhabituel.»

La main toujours posée sur le poignet du blessé, elle lui fit un sourire amusé « On dirait qu’on se rencontre toujours dans des situations inhabituelles. Mais là...j’avoue que c’est très spécial. La prochaine fois : essayons de juste prendre un café comme des gens normaux. »

La première fois qu’ils s’étaient vus, ils avaient du intervenir sur un autre blessé alors qu’ils n’étaient même pas de service. L’intervention les avait menés jusqu’à l’hopital le plus proche et ils avaient attendu ensemble d’en savoir plus sur l’issue de toute cette histoire. Ils avaient fait connaissance et Sanae devait avouer que Naveen était quelqu’un de tout aussi adorable qu’il semblait l’être. Quelqu’un qui, comme elle, vivait presque intégralement pour son travail. C’était agréable de se sentir un peu moins seule dans ce cas-là.

Elle se releva et tambourina sur la porte « Hey ! Dépêchez-vous de nous sortir de là ! …. » Un instant de silence. « Et le match, ça en est où ? ». Parce que bon, il y avait des priorités quand même. Sanae se tourna légèrement vers Naveen en lui faisant un léger sourire un peu gêné, un peu coupable, un peu amusé aussi. « Chelsea mène ! » entendit-elle à travers la porte. C’était la voix de Peter. « Et on attend que les pompiers viennent débloquer la porte ! ». Arf. Elle soupira, les mains sur les hanches.
« Forcément, si Chelsea mène c’est que la soirée est pourrie. Bon...je crois qu’on va devoir attendre patiemment hein...».

Pas que ça ne l’enchantait pas de voir Naveen, mais l’endroit n’était pas idéal. Elle aurait du garder sa veste. En débardeur, elle risquait d’être congelée au bout de dix minutes. Elle s’enserra elle-même avec ses bras, ses mains agrippant sa peau pour la frotter un peu, histoire d’avoir un semblant de chaleur. Mais en vain. Elle frissonnait déjà.

« J’imagine que ça pourrait être pire...au moins, si on meurt ici, on sera bien conservé. »
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Sanae M. Kimura
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Sanae M. Kimura
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Sanae M. Kimura
Dim 21 Juin 2020 - 17:34
Oui ! Surprise, encore lui ! Sauf que dans ces circonstances, on ne pouvait pas vraiment dire que ce soit une bonne surprise ou quelque chose du genre. C’était une « triste » rencontre qui pouvait ne pas bien se finir si la personne décédée ou perdait sa jambe. Les probabilités étaient multiples, il fallait bien l’avouer. Ils parleraient de tout et de rien une autre  fois, pour l’instant il devait rester concentré sur sa mission, ou plutôt son intervention. Malheureusement comme un malheur n’arrive jamais seul pour la victime, il eut un bruit violent et ils ne tardèrent pas à comprendre que la porte s’était refermée sur eux, mais aussi que de l’autre côté quelqu’un semblait vouloir ouvrir et que cela ne fonctionnait pas. Autrement dit, ils étaient coincés dans un frigo, pas habillés pour supporter cette température et avec un blessé. Tout va bien dans le meilleur des mondes n’est-ce pas ? Evans s’était quand même levé pour essayer à son tour d’ouvrir mais rien là non plus. La grosse merde. Il se passa nerveusement une main dans les cheveux puis sur le visage tandis que Sanae reprenait la parole

« Je crois bien oui...il manquait plus que ça ! »
« C’est sûr… Surtout avec cette cette température !» grogna-t-il.

Ca faisait un peu truc magique selon lui, même si ce n’était probablement qu’un dysfonctionnement ! Forcément à force de trainer avec les Inquisiteurs,  il se posait beaucoup plus de questions sur les phénomènes « étranges », et ne pas réussir à ouvrir une porte qui marchait bien juste avant était classé dans les trucs étranges selon lui. Mais la question n’était pas là pour le moment : le plus important était qu’ils restent en vie, qu’ils ne perdent pas trop de chaleur corporelle et qu’ils puissent sauver blesser ce qui dépendait quand même pas mal de ce qui se passait de l’autre côté ! Il lui demanda de vérifier son pouls, après tout, elle était médecin, elle savait aussi bien que lui définir ce genre de choses.

« Oui, ça va. Il est régulier. Espérons qu’ils réussissent à ouvrir vite.»
« Ouais, j’espère…. Mais vu la grosseur de la porte et compagnie, s’il y a le moindre dysfonctionnement, j’ai un petit doute c’est pas un truc que l’on peut ouvrir d’un coup d’épaule ou juste avec un pied de biche.»

Il ne voulait pas être pessimiste, mais il ne se voyait pas mentir non plus… Elle était de toute façon probablement consciente que ce n’est pas en claquant des doigts sur le souci allait pouvoir se résoudre. Néanmoins, il avait essayé de plaisanter un peu sur la situation histoire de se détendre et de soutirer un sourire à la jeune asiatique.

« On dirait qu’on se rencontre toujours dans des situations inhabituelles. Mais là...j’avoue que c’est très spécial. La prochaine fois : essayons de juste prendre un café comme des gens normaux. »
« J’allais dire ça me parait bien, mais visiblement lorsqu’on est réunis on provoque des catastrophe… Quelqu’un risquerait de se renverser une cafetière de café bouillant dessous, ou quelqu’un de s’étouffer avec un quelconque aliment. » Il eut un petit sourire  avant de continuer «Mais c’est quand même assez tentant. »

En attendant la jeune femme ne semblait pas vouloir se résigner à rester là, sans bouger. Il la regarda donc faire….

« Hey ! Dépêchez-vous de nous sortir de là ! ….  Et le match, ça en est où ? ».

Quoi le match ? Est-ce qu’elle était sérieuse de demander ça dans de telles circonstances ? Non, c’est vrai que c’était bien aussi pour penser à autre chose, pour se motiver.  Il se contenta d’hausser un peu les épaules lorsqu’elle se tourna vers lui et la bonne nouvelle ne tarda pas à arriver : les pompiers allaient bientôt arriver. Bon, le bientôt était parfois un peu suggestif… surtout le temps qu’ils puissent bien ouvrir, mais avec un peu de chance leur calvaire ne durerait pas trop longtemps, par ce qu’il sentait déjà la fraicheur s’imprégner en lui.

« Forcément, si Chelsea mène c’est que la soirée est pourrie. Bon...je crois qu’on va devoir attendre patiemment hein...».
« Quelque chose me dit que la patience ce n’est pas forcément toujours son fort… Au moins dis-toi que tu ne vois pas ton équipe se faire malmener !»

Il la regarda avoir froid et jeta un œil sur l’homme inconscient.

« J’imagine que ça pourrait être pire...au moins, si on meurt ici, on sera bien conservé. »
« Au moins, on est dans un congel’ à – 18°C…. bon,  pour l’instant, il ne faut pas que lui ait trop froid, mais je ne trouve rien qui puisse le maintenir au chaud. S’il est un hypothermie en plus du sang perdu et de la blessure, j’ai un peu peur pour lui.» il la regarda. « Tu vas pouvoir tenir toi ?» dit-il tout enlevant sa veste pour la mettre sur la victime, le laissant en simple uniforme qui n’était pas franchement chaud. « Je t’aurai bien proposé que l’on se tienne chaud, mais je ne voudrai pas que tu penses que suis quelqu’un d’entreprenant.» plaisanta-t-il finalement.
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Naveen Evans
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Naveen Evans
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Naveen Evans
Dim 5 Juil 2020 - 22:48


C’était bien sa chance de se retrouver coincée le seul soir de repos qu’elle avait...Un coup du sort, une petite pichnette de l’univers. A croire qu’elle ne pouvait pas prendre une soirée tranquille, loin de l’agitation du travail, loin de l’agitation tout court. Non seulement elle se retrouvait avec un blessé sur les bras, mais en plus, enfermée dans une chambre froide. La seule chose qui était positive, à quelques détails près, c’était qu’elle n’était pas seule et que la personne qui était avec elle n’était autre que Naveen. Point négatif : c’était un moldu et il fallait être prudent. A aucun moment elle ne devait se trahir. Sa baguette était restée à l’extérieur et elle se maudissait de ne pas l’avoir prise, ou alors...peut-être était-ce une bonne chose.
Après avoir ronchonné sur leur degré de mésaventure, Sanae soupira. Naveen grogna, tout aussi agacé qu’elle de la situation, soulignant que la température ajoutait à tout cela une note désagréable d’urgence menaçante. Il lui avait demandé si le pouls du blessé était régulier et elle lui avait assuré que oui. Il était toujours inconscient mais il fallait espérer qu’il retrouve ses esprits très bientôt. Enfermés ici, ils ne pouvaient pas faire grand-chose. Seulement avoir de l’espoir que la porte serait vite débloquée.

« Ouais, j’espère…. Mais vu la grosseur de la porte et compagnie, s’il y a le moindre dysfonctionnement, j’ai un petit doute c’est pas un truc que l’on peut ouvrir d’un coup d’épaule ou juste avec un pied de biche.»

Elle tourna son regard vers la porte, les sourcils froncés.

« Ce n’est pas un fonctionnement très moderne, à priori en cassant la poignée, ils devraient pouvoir nous ouvrir. Enfin, espérons... »

C’était un vieux restaurant, après tout. Pas un de ceux qui avaient un système électronique ou plus poussé de sécurité, qui aurait nécessité de devoir appeler un technicien spécialisé. Normalement, avec les bons outils, la porte pourrait être ouverte en brisant le mécanisme. Preuve qu’ils avaient de l’humour : les deux trouvaient toujours de quoi sourire malgré les circonstances. Sanae commençait à croire qu’ils n’arriveraient qu’à se rencontrer dans des situations délicates, et proposa qu’un jour, ils aillent se prendre un café...comme des gens normaux. Sans hôpital. Sans blessé. Sans être coincés quelque part où il faisait 4°C.

« J’allais dire ça me parait bien, mais visiblement lorsqu’on est réunis on provoque des catastrophe… Quelqu’un risquerait de se renverser une cafetière de café bouillant dessous, ou quelqu’un de s’étouffer avec un quelconque aliment. »

Elle sourit largement et Naveen en fit de même. C’est vrai qu’ils avaient bien peu de chance… C’était à se demander s’ils ne provoquaient pas cela eux-mêmes. «Mais c’est quand même assez tentant. »

Son regard accrocha le sien un instant et elle sourit à nouveau, amusée. « Peut-être que tu as raison : nos rencontres semblent provoquer des malheurs. Tu crois qu’on est maudit ? plaisanta-t-elle, à demi. En tout cas, promis, essayons de se revoir en de meilleures circonstances. Pas de blessé. Pas de chambre froide. Et on boira quelque chose de froid histoire de ne pas s’ébouillanter, mieux vaut prévoir les risques. »

Elle le taquinait bien sûr, mais Sanae finit par soupirer « Pour une fois pourtant que j’ai un jour de repos...me voilà coincée ici. Je crois que l’univers m’envoie des signaux plutôt clairs. »

Oui, du style : Sanae, souffre un peu voyons, ta vie n’est pas assez compliquée et semée d’embûches. Surtout ne t’amuse pas. Surtout ne te repose pas. Elle n’avait pas tardé à tambouriner contre la porte pour savoir où ça en était et avoir le score du match. Chose qu’elle n’aurait sans doute pas du faire étant donné les circonstances. Mais au moins, cela lui permettait de se concentrer sur d’autres choses. Les autres avaient appelé les pompiers et il fallait désormais attendre.

« Quelque chose me dit que la patience ce n’est pas forcément toujours ton fort… Au moins dis-toi que tu ne vois pas ton équipe se faire malmener !»

Elle haussa les épaules.

« Je n’aime pas vraiment être enfermée dans des espaces si confinés à vrai dire. Mais oui, au moins, j’épargne à mes yeux une défaite cuisante. »

Et elle n’était pas la seule à tenter de voir le bon côté des choses.

« Au moins, on est dans un congel’ à – 18°C…. bon,  pour l’instant, il ne faut pas que lui ait trop froid, mais je ne trouve rien qui puisse le maintenir au chaud. S’il est un hypothermie en plus du sang perdu et de la blessure, j’ai un peu peur pour lui.»

« Je n’ose même pas imaginer ce que ça aurait été dans une chambre froide à -18°C….Là, on a quelques heures devant nous avant qu’il ne souffre vraiment du froid. » Avant qu’il n’ait des marques concrètes d’hypothermie. « Mais il est clair que ça n’arrangera pas son état. Si on reste une demi-heure, ça devrait aller, mais plus... » Elle soupira, se frotta les bras pour atténuer le froid. Naveen se tourna vers elle.

« Tu vas pouvoir tenir toi ?»

Il enleva sa veste et la plaça sur le blessé, se retrouvant en uniforme simple. Sanae se remémora sa conversation avec Neolina à propos des uniformes et elle se pinça les lèvres. C’est vrai que celui des secouristes n’était pas mal du tout...Non, chut, concentre-toi.

« Je t’aurai bien proposé que l’on se tienne chaud, mais je ne voudrai pas que tu penses que suis quelqu’un d’entreprenant.»

Elle rit franchement et s’agenouilla près du blessé, à côté de Naveen. « Oh, quelle idée ! Et puis, ce serait une question de survie, n’est-ce pas ? Malheureusement je crois que ce pauvre Simon en bénéficierait plus que moi. »

Est-ce que cela lui aurait déplu de se retrouver collée à Naveen ? Non, bien sûr que non. Pas du tout même. Peut-être que ça lui aurait paru un peu trop agréable d’ailleurs. Sauf qu’il fallait probablement davantage se concentrer sur le blessé. Elle examina sa jambe à nouveau, concentrée, et reprit son pouls. Il demeurait stable. La sorcière releva son regard vers le moldu et lui fit un petit sourire. « Tu n’as pas froid toi ? »


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Sanae M. Kimura
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Sanae M. Kimura
Lun 6 Juil 2020 - 13:04
Forcément, il avait fallu que ça tombe lui – et son binôme-, ce genre de truc foireux ! Il se passa une main dans les cheveux tandis qu’elle reprenait la parole

« Ce n’est pas un fonctionnement très moderne, à priori en cassant la poignée, ils devraient pouvoir nous ouvrir. Enfin, espérons... »
« Ou alors, ils vont devoir couper la porte, qui sait ? On verra de toute façon, sans être à l’extérieur c’est difficile à dire.»

Même si le fonctionnement n’était pas très moderne, il n’était pas certain que cela voulait quelque chose, ce n’était pas une simple porte, mais quelque chose de plus gros avec probablement des mécanismes autres que ceux qu’il y avait habituellement. Ceci dit, il n’était pas non plus serrurier, alors il n’était sûr de rien. En attendant plutôt que de pleurer sur leur sort et celui du blessé, il préférait essayer de plaisanter histoire de garder un minimum de bonne humeur. Par ce qu’enfermés comme ça, pendant ils ne savaient pas combien de temps, pouvait être un assez gros stress pour pas mal de monde. Il essaya donc de résumer la situation à chaque fois qu’ils se croisaient : une petite catastrophe, un des blessés et compagnie, comme si le karma leur disait qu’ils n’avaient pas à se parler ! En tout cas cela sembla amuser beaucoup la jeune femme

« Peut-être que tu as raison : nos rencontres semblent provoquer des malheurs. Tu crois qu’on est maudit ? En tout cas, promis, essayons de se revoir en de meilleures circonstances. Pas de blessé. Pas de chambre froide. Et on boira quelque chose de froid histoire de ne pas s’ébouillanter, mieux vaut prévoir les risques. »
« Hum, effectivement… avec le froid il y aura moins de risque qu’avec le chaud, bien vu Sherlock ! Et je ne sais pas si je crois aux malédictions, je veux dire, pourquoi est-ce que cela arriverait à deux inconnus, juste comme ça ?»
« Pour une fois pourtant que j’ai un jour de repos...me voilà coincée ici. Je crois que l’univers m’envoie des signaux plutôt clairs. »
« Qu’il faut en prendre plus souvent, histoire d’avoir quelques moments de répit dans chacune de ces journées ? Bonne idée effectivement.»

Parce qu’il savait pertinemment ce que ça faisait. Il savait ces longues journées, semaines quasi sans repos, ces temps de garde de 24 ou 48H, épuisants. Il s’étira un peu, avec ce froid ses muscles allaient avoir du mal à se réchauffer pour peu qu’ils se fassent mal après…. Plus il l’observait, plus il se disait qu’elle n’était pas du genre vraiment patient, et il fallait bien avouer que cela était quand même un poil amusant pour l’instant, du moment que cela ne durait pas des heures, c’était l’essentiel !

« Je n’aime pas vraiment être enfermée dans des espaces si confinés à vrai dire. Mais oui, au moins, j’épargne à mes yeux une défaite cuisante. »
« Tu veux manger une mousse au chocolat, j’en ai vu dans le coin, le chocolat ça détresse parait-il.»

Oui, c’était venu comme ça, et non, il ne faisait pas une obsession sur la bouffe mais quitte à être coincé là-dedans autant en profiter un peu non ? Puis bon le patron ne devait pas être à une ou deux mousses prêt vu le bordel que ça foutait cette histoire de chambre froide. De nouveau, il avait plaisanté sur la chaleur, en disant qu’ils avaient quand même eu de la chance de ne pas se retrouver dans un congel à 18°C ou -35°C ou autres. Là, ils avaient encore une chance de s’en sortir jute frigorifiés et pas plus. Pour le blessé, c’était différent, mais il avait essayé de le réchauffer en lui posant sa veste dessus. Elle était un peu plus chaude.

« Je n’ose même pas imaginer ce que ça aurait été dans une chambre froide à -18°C….Là, on a quelques heures devant nous avant qu’il ne souffre vraiment du froid. Mais il est clair que ça n’arrangera pas son état. Si on reste une demi-heure, ça devrait aller, mais plus... »
« Ouais, si son cœur est solide, si le sang ne coule pas s’il n’y a pas de blessures internes si…. Je vais m’arrêter là, tu connais ça mieux que moi.»

Mais elle, elle devait plus avoir plus l’habitude de les voir sur des tables, dans de meilleurs conditions, pour lui, c’était quelque chose de plus ou moins normal. Il avait ensuite vérifié qu’elle pourrait tenir le froid tout ça tout en continuant de déconner sur le fait qu’il n’osait pas proposer qu’ils se tiennent chauds. Oui, c’était une plaisanterie, il ne ferait rien de lui-même, sauf si elle lui proposait.

« Oh, quelle idée ! Et puis, ce serait une question de survie, n’est-ce pas ? Malheureusement je crois que ce pauvre Simon en bénéficierait plus que moi. »
« Il a ma veste… mais oui, strictement une question de survie … enfin plutôt de ne pas tomber malade… par ce que bon là cette hypothermie… on en a pour un moment.»
« Tu n’as pas froid toi ? »
« Tant que je grelotte pas, ça devrait aller… je crois !»

Il se frictionna quand même un peu les bras tandis qu’elle vérifiait toujours les constances des blessés.

« Bon, j’ai la dalle moi. J’espère qu’on va bientôt sortir.» Il retourna à la porte et frappa un peu à la porte. « Hey Chef, on peut prendre un truc à grignotter s’vous plait, histoire de pas finir en double hypo…. – oui hypothermie et hypoglycémie.» Il entendit son collègue ricaner derrière. «Les pompiers arrivent dans longtemps ? »
« Ils devraient pas tarder, t’inquiètes pas, j’vous conseille quand même de pas essayer d’vous envoyer en l’air pour vous réchauffer si la porte s’ouvre à ce moment-là…»

Gros yeux à la porte, regard désolé à Sanae.

« L’écoute pas, c’est un vieux graveleux…. De mon âge certes, qui est juste totalement en manque. Fais pas attention à lui.»

Nouveau ricanement venant de derrière la porte. Et c’est que ça le faisait rire en plus, à l’autre. Mais c’est probablement aussi pour ça qu’il l’appréciait.
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Naveen Evans
911 & Chef gueux des gueux
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Naveen Evans
Mer 8 Juil 2020 - 13:19

Combien de temps allaient-ils restés coincés ? Combien de temps le blessé pourrait-il tenir sans soin poussé ? Combien de temps avant qu’ils ne finissent par avoir réellement froid ?

« Ou alors, ils vont devoir couper la porte, qui sait ? On verra de toute façon, sans être à l’extérieur c’est difficile à dire.»
Sanae se figea, fronçant le nez, une moue inquiète et dégoûtée sur le visage. « Non, ne dis pas ça...ça prendrait des heures de couper cette foutue porte ! » protesta-t-elle.

Si elle avait été croyante, elle aurait certainement fait une petite prière, là tout de suite, pour implorer le dieu … des portes ? Des chambres froides ? Dieu tout court ? Bref, elle aurait imploré qui il fallait pour qu’on les sorte de ce pétrin. Parce que ce n’était pas seulement eux deux qui risquaient d’en souffrir, mais surtout le pauvre Simon toujours inconscient, avec la jambe en mauvais état et peut-être même une petite commotion. Ils tentaient tant bien que mal de faire passer le temps plus vite et de ne pas paniquer en usant d’humour, soulignant à quel point leurs rencontres se déroulaient toujours en des circonstances … douteuses.

« Hum, effectivement… avec le froid il y aura moins de risque qu’avec le chaud, bien vu Sherlock ! Et je ne sais pas si je crois aux malédictions, je veux dire, pourquoi est-ce que cela arriverait à deux inconnus, juste comme ça ?»
« Et bien je ne sais pas toi, mais moi...il semblerait que j’ai une mauvaise étoile placée au-dessus de ma tête, s’amusa-t-elle. Je pense que l’Univers se plaît à me mettre des bâtons dans les roues. Alors soit tu as toi aussi une mauvaise étoile, soit … je suis désolée mais tu subis les dommages de ma malchance. »

L’univers, le destin, le karma...peu importait. La vie avait décidé de l’emmerder profondément sur bien des aspects. Quel était le message exactement ? Qu’à chaque fois qu’elle avait un jour de repos, quelque chose du genre allait se produire ? Naveen semblait avoir une théorie.

« Qu’il faut en prendre plus souvent, histoire d’avoir quelques moments de répit dans chacune de ces journées ? Bonne idée effectivement.»
Elle rit franchement, amusée. « Si seulement je pouvais ! Je crois que nous savons tous les deux que  ce serait impossible...ce serait une bénédiction, vraiment, j’aimerais pouvoir traîner chez moi en pyjama toute la journée au moins une fois ! »

Oui, juste une fois...Pitié, dieu du pyjama et des dimanches paisibles, faites en sorte que j’ai au moins une journée comme ça.

« Tu veux manger une mousse au chocolat, j’en ai vu dans le coin, le chocolat ça détresse parait-il.»

Vous avez déjà vu un suricate ? Et bien Sanae ressembla vaguement à l’un d’entre eux au moment où Naveen évoqua l’idée de manger une mousse au chocolat. Le regard baissé sur le blessé, la sorcière s’était redressée immédiatement, les prunelles brillantes, ses narines s’écartant une demi-seconde alors qu’elle cherchait des yeux sur les étagères la fameuse mousse. Vous avez dit bouffe ? Où ça ?
« Ooh, fit-elle comme une enfant devant un cadeau de Noël, se mordillant les lèvres. Comment tu veux que je dise non à ça ? »

Son regard s’était à nouveau posé sur Simon, étendu au sol, couvert de la veste de Naveen. L’inquiétude était bien présente et ce n’était pas parce qu’ils essayaient de se distraire de leur malchance que les deux ne craignait pas le pire pour leur blessé.

« Ouais, si son cœur est solide, si le sang ne coule pas s’il n’y a pas de blessures internes si…. Je vais m’arrêter là, tu connais ça mieux que moi.»
Sanae esquissa un sourire « Ouais...arrêtons-nous là dans les « si »...ça va nous déprimer. ». Il avait proposé en plaisantant de se serrer pour se tenir chaud. Il plaisantait non ? Le plus drôle c’est que même si cela restait une blague pour le moment, ils y viendraient peut-être...
« Il a ma veste… mais oui, strictement une question de survie … enfin plutôt de ne pas tomber malade… par ce que bon là cette hypothermie… on en a pour un moment.»
« Oh, oui, juste une question de survie voyons...Ca ne servirait à rien de tomber en hypothermie alors que ce pauvre Simon a besoin de nous... » railla-t-elle.

Elle tentait de surfer sur la plaisanterie sans paraître gênée mais au fond, Sanae avait l’estomac noué. Elle n’était jamais à l’aise avec certains rapprochements. Le manque d’habitude, l’inexpérience, tout ça. Avait-elle déjà été prise dans les bras par un homme autre que son père ? Bonne question.
La sorcière jeta un œil à la tenue de Naveen, observant le tissu qui n’était pas bien épais non plus, même s’il aurait moins froid qu’elle qui ne portait qu’un débardeur et un jean. Elle lui demanda s’il n’avait pas froid.

« Tant que je grelotte pas, ça devrait aller… je crois !»dit-il alors qu’il se frictionna les bras, comme elle avait fait plus tôt. Elle acquiesça, un léger sourire aux lèvres et le moldu enchaîna directement avec un sujet qui pour le coup, réussit à la réchauffer d’un seul coup : « Bon, j’ai la dalle moi. J’espère qu’on va bientôt sortir.»

Sanae le suivit des yeux alors qu’il s’approchait de la porte pour y frapper quelques coups. « Hey Chef, on peut prendre un truc à grignotter s’vous plait, histoire de pas finir en double hypo…. – oui hypothermie et hypoglycémie...Les pompiers arrivent dans longtemps ? » ». La sorcière rit silencieusement, son regard allant de temps à autre vers le blessé, la main posée sur sa cheville. La voix du coéquipier de Naveen lui parvint alors qu’elle était attentive à la respiration de Simon.
« Ils devraient pas tarder, t’inquiètes pas, j’vous conseille quand même de pas essayer d’vous envoyer en l’air pour vous réchauffer si la porte s’ouvre à ce moment-là…»
Son sang ne fit qu’un tour. Sa tête se tourna d’un seul coup vers Naveen et la porte, le visage figé, les yeux un peu écarquillés. Naveen sembla également un peu gêné, bien qu’amusé, et lui lança un regard désolé. Elle n’osait plus trop respirer.

« L’écoute pas, c’est un vieux graveleux…. De mon âge certes,  qui est juste totalement en manque. Fais pas attention à lui.»

Elle eut un petit rire de gorge tandis qu’elle pinçait les lèvres. C’était gênant ? C’était gênant. Drôle. D’un point de vue extérieur. Mais gênant. Sans doute l’était-ce aussi parce que le moldu ne la laissait pas tellement indifférente non plus, avec ce visage quasi angélique. Non, chut Sanae.

« Promis, je ne fais pas attention. » fit-elle.

Promis ? Vraiment ? On est sûr de ça ?
La voix du cuisto en chef résonna à travers la porte « Servez-vous les enfants ! C’est la maison qui offre. ». Une vague de soulagement remplit Sanae, qui se leva. « Bon, moi, faut pas me le dire deux fois. ». Elle se tourna vers une des étagères et trouva des mousses au chocolat. Elle en tendit une à Naveen avec un sourire. Sauf qu’ils n’avaient pas de cuillères...Elle jeta un regard circulaire, tentant de trouver des couverts, et abandonnant quelques secondes après. Un regard vers Naveen, une moue désolée « Ne me juge pas, ok ? » prévint-elle avant de plonger un doigt dans la mousse pour le porter à sa bouche. « De toute façon, on n’a pas le choix….et bon sang, c’est bon ça ! ».

Sanae revint s’asseoir par terre, contre une étagère, près du blessé, dégustant avec les doigts sa mousse au chocolat.

« Heureusement qu’on est coincé dans un bon restau’. »

Toute heureuse qu'elle était de manger son dessert, la sorcière s'en était déjà mis sur la joue. Quoi? Elle avait peut-être l'air d'une petite sauvage là tout de suite, mais au moins, elle appréciait les bonnes choses.


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Sanae M. Kimura
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Sanae M. Kimura
Mer 8 Juil 2020 - 21:06
Il eut un petit sourire amusé lorsqu’elle lui fit sa moue inquiète lorsqu’elle comprit qu’ils allaient peut-être encore devoir rester des heures ici ! Et oui, tout dépendant du mécanisme et compagnie, lui ne s’y connaissait pas du tout, il savait juste qu’il y avait un risque qu’ils restent plus longtemps qu’une petite demi-heure ! Sur ce point-là, il était d’ailleurs un poil agacé, par ce que le temps tournait, il devait il y avoir plein d’interventions à faire et eux étaient coincés là. C’était la merde. Il n’y avait qu’à espérer qu’il n’y ait rien de trop grave pendant ce laps de temps, même s’il n’y pouvait pas grand-chose il fallait bien l’avouer.

« Ptet pas des heures mais un bon moment, après on a de bonnes équipes qui savent y faire… ils nous sortiront le plus vite possible !»

Il ne précisa pas qu’ils auraient, dans ce cas, peut-être droit à quelques blagues un peu graveleuses, ou peut-être qu’ils seraient se tenir, qui sait ? Il était parfois surpris, autant avec ses collègues secouristes qu’avec les pompiers ! Même s’il connaissait bien les uns et les autres, il y avait toujours cette part d’inconnue, mais c’était aussi quelque chose qui lui plaisait, que tout ne soit pas prévisible, sinon la vie serait d’un ennui mortel ! En attendant, et ayant rien de bien mieux à faire, ils avaient donc continué à parler d’une possible prochaine rencontre avec le karma un peu bordélique de la jeune femme. Est-ce que le sien était mieux ? il n’en était pas certain, ça dépendait plus des jours. Il était plus du genre poissard que chanceux, mais il n’était pas de ceux qui avaient un karma au plus bas ! Peut-être aussi, par ce qu’il avait une façon de voir les choses qui permettait d’être plus optimiste qu’autre chose.

« Et bien je ne sais pas toi, mais moi...il semblerait que j’ai une mauvaise étoile placée au-dessus de ma tête. Je pense que l’Univers se plaît à me mettre des bâtons dans les roues. Alors soit tu as toi aussi une mauvaise étoile, soit … je suis désolée mais tu subis les dommages de ma malchance. »
« Ca dépend des moments, à vrai dire. Tu n’as pas l’air d’avoir une si mauvaise étoile que ça, je veux dire, cet accident aurait pu t’arriver à toi, et tu es indemne ! Non c’est plus que tu es du genre à ne pas être au bon endroit au moment non ?» Silence « C’est pas du toouuuuuuutttt la même chose» dit-il d’un ton mi sarcastique, mi amusé, tout en sachant pertinemment que si, ça se ressemblait quand même beaucoup. « Mais ça m’arrive pas mal aussi… Probablement, juste un peu moins que toi.»

Il n’en savait trop rien, il ne la connaissait pas plus que cela, ce n’était donc que beaucoup de théorie. Il essaya ensuite de la faire comprendre que prendre plu de jours de congés pourrait être pas mal – et c’était un peu l’hôpital qui se foutait de la charité, mais chut-. Au moins, encore une fois, cela l’amusait plus qu’autre chose à la Dame ! Sa phrase sur être en pyjama toute la journée un dimanche était effectivement probablement de tentant … glander c’était bien, effectivement.

« Je suis d’accord !»

Et vu que la situation semblait être loin d’être résolue, il avait donc proposé qu’ils se servent d’une mousse ou deux au chocolat histoire de ne pas finir en hypo…. Glycémie. Merde, il fallait vraiment qu’il arrête avec ce genre d’humour de merde ! Et visiblement en parlant bouffe, il avait touché juste vu le regard qu’elle lui lancer actuellement.
« Je sais pas, tu aurais pu être allergique au chocolat, ou aux œufs, ne pas aimer ça.»

Ils avaient fini par reparler de Simon, avant de retourner sur le sujet du froid de la pièce… tout en lançant quelques plaisanteries

« Oh, oui, juste une question de survie voyons...Ca ne servirait à rien de tomber en hypothermie alors que ce pauvre Simon a besoin de nous... ».
« Niveau efficacité et sauver une vie, je crois que l’un et l’autre on a déjà été bien plus efficaces ! Par ce que là, clairement on pourrait ne pas être là, je crois que ça serait plus ou moins la même chose.»

Une chose en entrainant une autre, il avait essayé de voir s’ils pouvaient vraiment prendre de la bouffe du frigo avec le chef, tout en prenant des nouvelles de l’avancée de la situation avec son collègue, ce dernier préférant faire quelques blagues vaseuses. Vu la tronche qu’elle faisait elle ne semblait apprécier qu’à moitié, il essaya de la rassurer, mais vu sa réponse « promis je ne fais pas attention », il avait un petit doute sur la chose.

« Tu le crois ça, je crois qu’il a encore plus refroidi l’ambiance» tenta-t-il pour la faire rire.

Et soudain, miracle, la voix du chef résonna pour leur dire qu’ils pouvaient se servir ! Sanae se dirigea vers les étagères pour prendre une mousse au chocolat… et c’est là qu’il se rendit compte qu’ils n’avaient pas de cuillère.

« Ne me juge pas, ok ? De toute façon, on n’a pas le choix….et bon sang, c’est bon ça ! » Il eut un petit rire amusé et la regarda s’asseoir de nouveau. « Heureusement qu’on est coincé dans un bon restau’. »
«Ouais ! Mais moi je crois que je vais me prendre une petite glace. » Il s’était levé et avait pris un genre de magnum tout chocolat qu’il ouvrit, au moins, il ne se salirait pas les mains, en attendant il regarda la jeune femme qui s’en foutait un peu partout. «Je crois que tu t’en es mis un peu sur la joue… et j’ai du mal à saisir comment est-ce que tu as fait exactement ! »

Reste assis, n’essaye pas de lui enlever, elle est assez grande pour le faire et en plus c’était quand même assez mal venu.

« Quel chocolat ? Avec des œufs ou de la crème fraiche ?»

Ouais, on appelle ça, ne plus savoir comment meubler la conversation, il tenta alors.

« Vous allez avoir pas mal à raconter à votre… petit ami ce soir. C’est toujours sympa de genre d’anecdotes !»

Voilà, comme ça, on continue de bien s’enfoncer !
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Naveen Evans
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Naveen Evans
Lun 13 Juil 2020 - 18:51
 Apparemment l’effroi de la sorcière face à la situation amusait grandement Naveen, qui lui sourit largement. L’expression faciale de Sanae l’avait apparemment amusé et elle ne lui en voulait pas : elle savait que parfois, ses expressions pouvaient être drôles. Parce que dès lors qu’elle ne se refermait plus sur elle-même, se sentait un minimum en confiance, son visage exprimait bien plus. Tellement plus que lorsqu’elle devait se méfier, se cacher, enterrer toutes les parties visibles d’elle-même, de son coeur et de son esprit. Etrangement, dans une situation comme celle-ci, la sorcière n’avait pas envie de dissimuler ses émotions ; elle cachait déjà sa nature, sa magie, et c’était largement suffisant.

« Ptet pas des heures mais un bon moment, après on a de bonnes équipes qui savent y faire… ils nous sortiront le plus vite possible !»
Son nez se retroussa alors qu’elle faisait une nouvelle moue « Mouais. Espérons que tu dises vrai. »

« Ca dépend des moments, à vrai dire. Tu n’as pas l’air d’avoir une si mauvaise étoile que ça, je veux dire, cet accident aurait pu t’arriver à toi, et tu es indemne ! Non c’est plus que tu es du genre à ne pas être au bon endroit au moment non ?» Il y eut un silence durant lequel, elle leva un sourcil d’un air dubitatif. « C’est pas du toouuuuuuutttt la même chose» dit Naveen, sarcastique.
« Non, pas du touuuut ! Rien à voir ! A des années lumière l’une de l’autre ! Je sais même pas pourquoi tu parles de ça d’ailleurs, vu que ça n’a tellement rien à voir. Ce serait vraiment tiré par les cheveux de dire que ce sont les mêmes choses. » fit-elle sur le même ton, un sourire amusé aux lèvres. Elle perdit bien vite son ton plein de sarcasme pour rire, clairement amusée par son humour, qu’elle partageait. « Mais ça m’arrive pas mal aussi… Probablement, juste un peu moins que toi.»Elle sourit. « Probablement, oui. »

Il n’empêche...avait-il raison ? Est-ce que son problème, plus justement évoqué, était qu’elle avait un mauvais timing ? Pourtant, elle trouvait aisément un exemple de bon timing dans sa vie : le jour où son père l’avait vue pour la première fois, dans ce parc. Au bon moment, au bon endroit. Il n’y avait pas meilleur timing. Peut-être était-ce cela finalement… ?

« Je crois que le problème c’est que j’ai eu un trop bon timing une seule fois dans ma vie, et que maintenant j’ai épuisé tous mes points ! » s’amusa-t-elle, à demi.

Ils s’accordèrent tous deux sur le fait que sans doute, vu le métier qu’ils faisaient, cela leur ferait du bien de se reposer un ou deux jours...rester tranquillement chez soi, sans rien faire, sans vie à sauver, sans urgence à traiter. Juste...le calme.
« Je suis d’accord !» « Oh, je me doute ! Tu ne dois pas avoir un moment à toi également... »

Être secouriste n’était pas de tout repos, tout comme médicomage. Au moins, eux, ils avaient des tenues sexy...petite pensée pour Neolina. Peut-être avait-elle trop pensé à elle car d’un seul coup, la bouffe était au centre de son attention. Quelqu’un avait dit mousse au chocolat ?

« Je sais pas, tu aurais pu être allergique au chocolat, ou aux œufs, ne pas aimer ça.» Elle fit les gros yeux. « Mon dieu, ne parle pas de malheur ! Je veux bien avoir une mauvaise étoile mais là, ce serait vraiment trop cruel. »

Nouveau sourire amusé.

« Niveau efficacité et sauver une vie, je crois que l’un et l’autre on a déjà été bien plus efficaces ! Par ce que là, clairement on pourrait ne pas être là, je crois que ça serait plus ou moins la même chose.»
Un petit rire de gorge. Elle tourna son regard vers le blessé. « Je crois que ce n’est pas plus mal qu’il ne soit pas réveillé, il aurait sans doute paniqué. Et puis, son pouls est régulier, ça aurait pu être pire. Sans matériel, on ne peut pas faire grand-chose pour le moment. »

Oui, sans matériel moldu...et sans baguette non plus. Foutue chambre froide qui s’était refermée sur eux ! En tout cas, son coéquipier avait lui aussi réussi à voir l’aspect comique de la situation puisqu’il ne se refusa pas quelques plaisanteries...de bon goût. Ce n’était pas qu’elle était coincée...seulement, elle n’avait pas l’habitude. Elle ne savait pas comment réagir, surtout lorsqu’on était enfermée avec un moldu qui avait bien trop de charme pour se sentir complètement à l’aise. En confiance oui, mais à l’aise...Il dut le voir car il ne tarda pas à tenter de la faire rire.

« Tu le crois ça, je crois qu’il a encore plus refroidi l’ambiance»
Elle rit de bon coeur, se mordillant la lèvre brièvement. « C’est un talent spécial, s’amusa-t-elle. Tu ne dois pas t’ennuyer avec lui. »

Comme pour les sauver, le chef leur dit à travers la porte de se servir parmi les délicieux mets qui demeuraient sur les étagères. Il ne fallut pas le répéter cent fois avant que Sanae ne se lève pour attraper une mousse au chocolat qu’elle commença à déguster avec les doigts.

«Ouais ! Mais moi je crois que je vais me prendre une petite glace. » Naveen se leva pour aller chercher une glace au chocolat et elle le suivit des yeux, ses yeux suivant sans pouvoir s’en empêcher la ligne de ses épaules. Juste un instant. La seconde suivant elle reportait rapidement son regard sur sa mousse au chocolat qu’elle engloutissait comme une enfant de cinq ans. «Je crois que tu t’en es mis un peu sur la joue… et j’ai du mal à saisir comment est-ce que tu as fait exactement ! »
Elle se pinça les lèvres, les yeux grands ouverts comme si on l’avait surprise en train de faire une connerie, arrêtant son mouvement. Elle finit par rire légèrement en essuyant tant bien que mal le chocolat sur sa joue « Et bien ça, c’est mon talent à moi. Je crois que mon éducation a quelques lacunes. ».

Est-ce qu’elle aurait du choisir la glace ? Probablement. Quoique...ça n’aurait pas été mieux sans doute d’engouffrer quelque chose de cette forme dans sa bouche, hein ? Allez savoir le genre d’image que ça pouvait susciter chez certains esprits tordus...Heureusement, personne ici ne réfléchit comme ça...n’est-ce pas ?

« Quel chocolat ? Avec des œufs ou de la crème fraiche ?»
Elle continuait à déguster sa mousse au chocolat avec les doigts quand il lui posa cette question et elle releva son regard vers lui, amusée. « Chocolat noir. Oeufs. Tu n’aimes pas ça ou tu as décidé qu’il y avait assez d’une petite sauvage dans cette chambre froide ? »

« Tu vas avoir pas mal à raconter à ton… petit ami ce soir. C’est toujours sympa de genre d’anecdotes !»
Elle tenta de réfréner un rire gêné mais sans succès. « Hm. Pour ça il faudrait déjà que j’ai un petit-ami. J’ai pas vraiment l’occasion de rencontrer qui que ce soit étant donné que je suis sois au travail, sois...hm...laisse moi réfléchir, ah oui! : enfermée dans une chambre froide avec...toi ! » s’amusa-t-elle.

Son regard accrocha un instant celui de Naveen. De derrière la porte, résonna une seconde voix, celle d’Alan qui, apparemment, savait aussi faire de l’humour « Hey, surtout vous gênez pas pour bouffer hein...et s’il vous vient d’autres envies, n’allez pas trop loin, parce qu’on peut pas vous faire glisser de capotes à travers la porte! ».

Le visage de Sanae prit une toute nouvelle teinte rosée, puis, rouge alors qu’elle faisait les gros yeux et pinçait les lèvres, dépitée. « Je crois que quand je vais sortir de cette chambre, il y aura de nouveaux blessés. » railla-t-elle.

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Sanae M. Kimura
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Sanae M. Kimura
Mar 14 Juil 2020 - 15:04
Il haussa un peu les épaules. Bien sûr qu’il disait vrai, du moins, il espérait pouvoir avoir confiance dans ses collègues de façon à ce que ces derniers ne le fassent pas mentir, cela serait quand même un peu moche si c’était le cas ! Pour seule réponse, il lui avait donc fait un petit clin d’œil avant de reprendre rapidement qu’elle n’avait peut-être pas une si mauvaise étoile qu’elle semblait vouloir le dire, il avait donc essayé de plaisanter un peu sur le sujet.

« Non, pas du touuuut ! Rien à voir ! A des années lumière l’une de l’autre ! Je sais même pas pourquoi tu parles de ça d’ailleurs, vu que ça n’a tellement rien à voir. Ce serait vraiment tiré par les cheveux de dire que ce sont les mêmes choses. »
« Au moins des années lumières … juste assez éloignées pour qu’elles se rejoignent n’est-ce pas ? » ricana-t-il.

Mais au moins, ils étaient d’accord sur un point, c’est que ça leur arrivait à tous les deux ce genre de choses. En même-temps, vu leur métier c’était plus probable et facile qu’avec d’autres. Tout était question de circonstances, et s’ils attiraient un peu la poisse, parfois, c’était juste le contraire. Parfois, même si au final, cela faisait bien longtemps qu’il se voyait plus comme quelqu’un dont le destin était dans le noir que dans le blanc. Ce n’était pas comme si le passé pouvait changer, ce n’était pas comme si quelqu’un, un jour pourrait lui ramener sa fille en vie. Ce n’était pas comme s’il avait la chance d’avoir pu refaire sa vie, et qu’il l’aurait un jour, il fallait être réaliste entre son métier et les Inquis, il n’avait pas beaucoup de temps à lui ; et puis, est-ce qu’il voudrait réellement fonder une nouvelle famille ? La réponse était probablement non. La chance, la vraie, ça faisait un bon moment qu’il ne l’avait pas vu se pointer. Mais ce n’était pas vraiment le sujet de toute manière et il ne fallait pas qu’il y pense trop, c’était toujours sujet à déprime, alors se concentrer sur la jeune femme était quelque chose de primordial.

« Je crois que le problème c’est que j’ai eu un trop bon timing une seule fois dans ma vie, et que maintenant j’ai épuisé tous mes points ! »
« T’as encore un large spectre de vie devant toi, non ? Elle arrivera juste peut-être beaucoup plus tard, tu en penses quoi ?»

Et vu qu’ils faisaient tous deux des métiers assez contraignants, ils s’y connaissaient en métier contraignant et compagnie – et besoin de repos-.

« Oh, je me doute ! Tu ne dois pas avoir un moment à toi également... »
« Tout juste Auguste !»

A sa phrase suivante, il avait un peu haussé les épaules avant de lui montrer qu’au final, il y avait une multitude de raisons pour lesquelles elle pourrait ne pas manger/aimer les mousses au chocolat.

« Mon dieu, ne parle pas de malheur ! Je veux bien avoir une mauvaise étoile mais là, ce serait vraiment trop cruel. »
« Un monde sans chocolat ou sans œufs ?»

Et il n’avait pas tardé à repartir sur leurs métiers, efficacité au travail et compagnie, tout en plaisantant qu’actuellement à part blagasser on ne pouvait pas dire qu’ils faisaient grand-chose d’autres. Certes, ce n’était pas leur faute, mais il n’en restait pas moins que c’était une vérité factuelle.

« Je crois que ce n’est pas plus mal qu’il ne soit pas réveillé, il aurait sans doute paniqué. Et puis, son pouls est régulier, ça aurait pu être pire. Sans matériel, on ne peut pas faire grand-chose pour le moment. »

Il acquiesça doucement ne voyant pas franchement pas quoi dire d’autres, parfois valait mieux de taire que dire n’importe quoi. Et son collègue avait parlé….un peu trop, il essaya de plaisanter un peu sur…. Le terme du froid et visiblement il n’était pas si mauvais que ça, ou alors c’est elle qui était vraiment très bon public.

« C’est un talent spécial. Tu ne dois pas t’ennuyer avec lui. »
« Non. Effectivement, on ne s’ennuie pas ensemble, en même temps vaut mieux supporter son binome vu qu’on travaille quasi toujours ensemble…»

Rapidement il s’était levé pour aller chercher à son tour un truc à manger même si lui avait plus opté pour la glace au chocolat qu’une mousse, plus facile à manger quand on n’avait pas de cuillère. Tout comme, il lui avait fait une petite remarque comme quoi elle s’en mettait quand même un peu partout et il plaisanta sur le fait qu’il ne savait pas comment est-ce qu’elle avait fait ! C’est vrai ça !

« Et bien ça, c’est mon talent à moi. Je crois que mon éducation a quelques lacunes. ».
« Ah ! On ne me l’avait jamais faite celle-là, du talent de s’étaler de la mousse au chocolat sur le visage. Dans la vie de tous les jours, à quoi ça te sert exactement ?» demanda-t-il de façon taquine.

Et encore qui avait précisé « visage », alors qu’il pensait plutôt sur le corps. Mousse, corps… ouais. On se calme. Il essaya donc de refaire partir la conversation vers une base un peu plus saine à savoir la bouffe, encore et toujours, en même temps enfermés dans ce foutu frigo, il n’y avait pas le choix.

« Chocolat noir. Oeufs. Tu n’aimes pas ça ou tu as décidé qu’il y avait assez d’une petite sauvage dans cette chambre froide ? »
«Petite sauvage, jolie qualification, tout ça par ce que tu as un peu de mousse sur le coin d’la bouche, j’aurais peut-être utilisé un terme plus… animalier mais je ne voudrais pas non plus te blesser ! »

En attendant, il essaya d’en savoir un peu plus sur elle, plus ou moins intentionnellement…

« Hm. Pour ça il faudrait déjà que j’ai un petit-ami. J’ai pas vraiment l’occasion de rencontrer qui que ce soit étant donné que je suis sois au travail, sois...hm...laisse-moi réfléchir, ah oui! : enfermée dans une chambre froide avec...toi ! »
«Avec moi ? Quel tragique destin. La prochaine fois je demanderai à un de mes collègues pompier de venir en premier, ça sera plus sûr ; et ça pourra faire une charmante rencontre.» dit-il en lui faisant un petit clin d’œil, plus amusé qu’autre chose.

Il aurait probablement pu continuer sa lancée si quelqu’un n’avait pas répliqué autre chose….

« Hey, surtout vous gênez pas pour bouffer hein...et s’il vous vient d’autres envies, n’allez pas trop loin, parce qu’on peut pas vous faire glisser de capotes à travers la porte! ».

eT si lui avait un peu gloussé, il avait vite remarqué que la jeune femme était plus gênée et agacée qu’autre chose.

« Je crois que quand je vais sortir de cette chambre, il y aura de nouveaux blessés. »
« J’ai personnellement besoin de mon binome.» déclara-t-il sérieusement « Et puis, on a qu’une ambulance, alors fais gaffe…» Temps de silence. « C’est con, moi qui allait leur répondre que j’en avais toujours sur moi. Finalement, je crois que ça serait mal venu, j’vais retourner à ma glace moi….»
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Naveen Evans
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Naveen Evans
Mar 21 Juil 2020 - 19:45
 Il lui avait fait un clin d’oeil et elle sourit avec un amusement emprunt de douceur.

« Au moins des années lumières … juste assez éloignées pour qu’elles se rejoignent n’est-ce pas ? » Elle baissa un peu la tête et eut un souffle amusé avant de relever le regard vers lui. « Peut-être bien oui... ».

Avait-elle épuisé toute sa chance ? N’y avait-il plus de carburant, plus de jus pour la propulser vers quelque chose de bon pour elle ? Sa bonne étoile n’avait-elle été incarnée que par un seul homme dans sa vie, étoile qui s’était éteinte sans espoir d’un retour ? Son optimisme lui soufflait pourtant que non, qu’il y avait encore pleins de choses pour elle à vivre, pleins d’excitantes aventures.

« T’as encore un large spectre de vie devant toi, non ? Elle arrivera juste peut-être beaucoup plus tard, tu en penses quoi ?» Sanae le fixa un instant, sa bouche faisant cette petite moue lorsqu’elle était pensive. « Oui, j’ai autant le temps d’être déçue que d’être surprise j’imagine...Peut-être qu’elle reviendra un jour. » Elle haussa les épaules et détourna le regard. Elle ne voulait pas qu’il voit le fil de ses pensées. Amusant, vraiment. Pour une légimens. Mais sur son visage se lisait parfois trop de choses et c’était presque nécessaire parfois de se détourner pour ne pas qu’on y lise ce qu’elle ressentait. Elle aurait pu arborer un masque d’indifférence ou de froideur, mais elle n’en avait pas envie. Pas dans ces circonstances, pas pour Naveen qui était au contraire, gentil et charmant envers elle. Impossible pourtant de ne pas être un tant soit peu dans la retenue. Elle montrait son plus beau visage, celui de la douceur, de la joie, de l’humour simple. Et ce n’était pas si difficile en sa présence.

Ils en étaient venus à parler de leurs métiers respectifs et si semblables. Une vocation qui leur coûtait en temps personnel et en repos.

« Tout juste Auguste !»Un petit rire lui échappa. Okay Mickey ! Elle secoua la tête, son rire faisant écho dans la petite chambre froide comme un léger carillon.

Et il suffit qu’on évoque l’idée de grignoter quelque chose pour que son humeur s’enflamme et que son ventre se réveille. Il en fallait vraiment peu.

« Un monde sans chocolat ou sans œufs ?»
Elle mit une main théâtrale sur son coeur, l’air faussement mortifié « Je ne pourrais pas vivre dans ce monde Naveen. Ce serait une vraie torture de me séparer du chocolat. C’est mon âme sœur. » plaisanta-t-elle.

La suite fut bien plus délicate. Les remarques du coéquipier du jeune homme réussirent à mettre le jeu aux joues de la sorcière alors qu’elle tentait tant bien que mal de ne pas avoir l’air trop gênée, et pourtant, c’était aussi visible que le nez au milieu de la figure. Non pas que l’idée d’être proche de Naveen la rebutait – il faudrait être fou – mais elle perdait tous ses moyens dès lors qu’on abordait le sujet, dès lors que l’idée était exprimée. Son ventre s’était noué, et elle ne savait plus tellement si c’était le froid qui lui donnait la chair de poule, et cette sensation étrange d’excitation angoissante qui montait. Heureusement qu’ils avaient tous deux de l’humour ; et Naveen en avait à revendre alors qu’il essayait à son tour d’apaiser la gêne qu’avait fait naître la plaisanterie lancée avec tant de désinvolture.

« Non.  Effectivement, on ne s’ennuie pas ensemble, en même temps vaut mieux supporter son binome vu qu’on travaille quasi toujours ensemble…»Elle se mordit un peu la lèvre, amusée. « Vous allez finir par fonctionner comme un vieux couple à force, tu le sais ça ? En général c’est ce qui arrive quand on travaille longtemps avec quelqu’un. Vous m’inviterez au renouvellement de vos vœux j’espère. » Ce fut à son tour de faire un clin d’oeil. L’humeur s’était allégée et elle espérait qu’elle demeurerait ainsi.

D’ailleurs, la jeune homme se fit un malin plaisir à relever ô combien elle semblait être disposée à manger sa mousse au chocolat n’importe comment, en s’en mettant le plus possible partout. Elle répliqua que c’était son talent spécial et cela sembla l’amuser.

« Ah ! On ne me l’avait jamais faite celle-là, du talent de s’étaler de la mousse au chocolat sur le visage. Dans la vie de tous les jours, à quoi ça te sert exactement ?»
Elle réfléchit un instant alors qu’elle dégustait un nouveau doigt plein de mousse. « Hm. A...à...à...me ridiculiser en face de toi ? C’est bien, au moins, ça te montre que tu es bien plus distinguée que moi. Tu vois, tu seras toujours moins ridicule : je suis l’aspect comique de la situation. De rien. »

Elle fit une petite révérence de la tête pour appuyer son propos, relevant son visage hilare vers lui alors qu’elle léchait sur sa main une trace de chocolat. Mais comment elle faisait pour s’en foutre partout comme ça ? C’était prodigieux.

«Petite sauvage, jolie qualification, tout ça par ce que tu as un peu de mousse sur le coin d’la bouche, j’aurais peut-être utilisé un terme plus… animalier mais je ne voudrais pas non plus te blesser ! »
Elle leva un sourcil plein de défi, amusée « Oh, mais oses donc...voyons quel terme tu pourrais utiliser. Promis, pas de vexation. J’encaisserai. »
Un large sourire éclatant étira ses lèvres.

Il avait fait une remarque sur le fait de raconter toute cette histoire à un éventuel petit-ami...sauf qu’il n’existait pas. Elle lui dit qu’elle n’avait pas le temps de rencontrer quelqu’un vu qu’elle était soit au travail, soit dans des situations bien cocasses...comme celle-ci, en sa compagnie.

«Avec moi ? Quel tragique destin. La prochaine fois je demanderai à un de mes collègues pompier de venir en premier, ça sera plus sûr ; et ça pourra faire une charmante rencontre.»
Neolina, si tu m’entends, rapplique vite fait, les pompiers arrivent.
Petite sourire pincé, amusé, moqueur.
« Oh, je croise les doigts pour qu’il y en ait au moins un parmi ceux qui viendront nous libérer qui me sauvera de mon célibat alors... » rétorqua-t-elle, comme une petite provocation. « Ou alors, Simon sera intéressé quand il sera réveillé. On sait jamais, il sera peut-être assez confus pour accepter. » plaisanta-t-elle en glissant un regard vers le blessé.

A peine avait-elle fini de parler que déjà un des cuisiniers qu’elle connaissait – il lui payerait ça soit dit en passant – se permit une remarque à son tour. Dites donc, c’était le thème de la soirée ? On ne lui avait pas annoncé qu’il y avait un concours de blagues au programme. Ses joues s’étaient rougies plus encore et elle avait tenté de faire de l’humour mais c’était semblait-il raté. Pourquoi fallait-il qu’elle soit si nulle à ce genre de choses ? Bon sang Sana, allez, tu peux avoir l’air un peu plus ouverte que ça non ? ! Ouverte...hm...mauvais choix de mot.

Si Naveen avait d’abord gloussé, il était redevenu sérieux en voyant sa réaction. Oops.

« J’ai personnellement besoin de mon binome.»

Elle eut un souffle amusé, un peu gênée d’avoir cassé l’ambiance. Son regard retomba dans sa mousse au chocolat qui était pratiquement terminée. Oui, c’est bien de regarder là hein...on va faire ça. Oh, le fond du pot !

« Et puis,  on a qu’une ambulance, alors fais gaffe…»

Sanae releva le regard vers lui et esquissa un sourire timide. « Vous serez juste un peu serré... » tenta-t-elle d’une petite voix, l’air à moitié innocent.

« C’est con, moi qui allait leur répondre que j’en avais toujours sur moi. Finalement, je crois que ça serait mal venu, j’vais retourner à ma glace moi….»

Cette fois-ci, elle rit. Allez Sana, dis quelque chose…
Elle se pinça les lèvres et souffla « Ce ne serait pas si mal venu. »

A l’instant où elle le dit, elle rougit davantage et abaissa la tête vers sa mousse au chocolat.

« Et sinon, ta glace est bonne ? »

Ouais, c’est bien aussi ça. Parlons glace.  
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Sanae M. Kimura
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Sanae M. Kimura
Lun 27 Juil 2020 - 21:16
« Oui, j’ai autant le temps d’être déçue que d’être surprise j’imagine...Peut-être qu’elle reviendra un jour. »
«Oh ça oui, et je crois sincèrement qu’on est plus souvent déçu que surpris d’une bonne manière, malheureusement. » il haussa les épaules « Mais parfois, on en a de très bonnes ; et puis si au départ on ne s’attend pas à grand-chose c’est toujours plus facile… disons de ne pas être trop déçu.»

Est-ce qu’il était un expert là-dedans ? Peut-être un peu, il savait sur qui il pouvait réellement compter, alors au départ il n’attendait pas grand-chose des choses et il attendait de voir un peu comment ça se passait. Comme ça généralement les déceptions étaient moins grandes ! Après un petit moment, ils étaient partis sur le sujet de la nourriture, et visiblement vu la tronche qu’elle tirait, il avait l’impression d’avoir dit une énormité en parlant d’un monde sans chocolat… la confirmation ne tarda d’ailleurs pas à se faire

« Je ne pourrais pas vivre dans ce monde Naveen. Ce serait une vraie torture de me séparer du chocolat. C’est mon âme sœur. »
« Au moins, elle n’est pas trop bavarde, elle a bon goût, elle est fondante, et peut se montrer réconfortante. C’est vrai que ça me parait de bons qualificatifs !»

En vrai, il pouvait la comprendre, du chocolat ça faisait toujours du bien ! Ceci dit, il ne le qualifierait quand même pas d’âme sœur ! Il ne fallait pas abuser ! Il n’y croyait plus en ces conneries stupides, peut-être qu’à un moment il y avait cru avec son ex-femme – et encore-, mais les désillusions étaient bien trop ancrées en lui à présent. Il n’était plus certain de vouloir fonder quelque chose avec quelqu’un, et à vrai dire, mourir seul comme un con, sans descendance ne lui faisait pas spécialement peur. Ca serait comme ça. Point. Juste du pragmatisme.
Comment est-ce qu’ils en étaient arrivés à parler quelque chose qui ressembler à du cul ? Simple, un coéquipier et un patron ( ?) et qui avaient un peu trop d’imagination ! Et voilà, Naveen en plus aimait bien plaisanter là-dessus, et il le faisait jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’elle ne se sentait pas très à l’aise avec le sujet. Du coup c’était reparti pour parler juste du coéquipier n’est-ce pas ?

« Vous allez finir par fonctionner comme un vieux couple à force, tu le sais ça ? En général c’est ce qui arrive quand on travaille longtemps avec quelqu’un. Vous m’inviterez au renouvellement de vos vœux j’espère. »
« On l’est déjà, mais on dirait pas comme ça mais on préfère les ambiances plus intimistes. Regarde. Mon cœur où en sont les collègues ?» la dernière phrase avait été prononcée d’une voix naisillarde à souhait et assez forte pour que l’autre l’entende de l’autre côté de la porte
« Ta gueule.»
«Tu vois, un vieux couple. » ajouta-t-il plus doucement.

Bientôt, ils avaient pu se servir un peu à manger et elle s’était décidée pour la mousse au chocolat qu’elle se répendait un peu partout sur les joues involontairement –ok, juste un peu-. Il ne put s’empêcher de s’amuser un peu sur le sujet

« Hm. A...à...à...me ridiculiser en face de toi ? C’est bien, au moins, ça te montre que tu es bien plus distinguée que moi. Tu vois, tu seras toujours moins ridicule : je suis l’aspect comique de la situation. De rien. »
« Fait intéressant énoncé de cette manière, je l’avoue !» rigola-t-il « Après le ridicule ne tue pas, et puis il m’arrive de l’être aussi, alors bon ! Pour une fois que c’pas moi le plus ridicule… je vais tâcher d’en profiter !»

Bon, dans la réalité il n’était pas si souvent ridicule que ça, mais cela allait bien dans le ton de la conversation.

« Oh, mais oses donc...voyons quel terme tu pourrais utiliser. Promis, pas de vexation. J’encaisserai. »
« Manger comme un porc, ou comme un cochon… Et c’est toi qui m’a autorisé à le dire !»

Bon maintenant que tout ça été dit, il était temps d’essayer d’en apprendre un peu plus sur elle, il essaya donc de savoir si elle avait un petit ami ou autres.

« Oh, je croise les doigts pour qu’il y en ait au moins un parmi ceux qui viendront nous libérer qui me sauvera de mon célibat alors...  Ou alors, Simon sera intéressé quand il sera réveillé. On sait jamais, il sera peut-être assez confus pour accepter. »
« J’en connais quelqu’uns de jeunes… qui sont célibataires, enfin moi je dis ça je dis rien. Et pour Simon … c’pas un pompier loin de là, même !»  Il haussa un peu les épaules «Et puis, on a pas besoin d’être confus pour accepter… pourquoi tourner cette phrase de cette façon ? »

Voilà, le sujet avait vite redévié avant que Naveen se retienne un peu de nouveau en voyant qu’encore une fois il était allé trop loin pour la jeune femme ! Merde, il n’avait pas l’habitude des femmes aussi prudes et timides. Il allait devoir faire plus attention, par ce que oui, il respectait ça. Le but n’était pas de la mettre mal à l’aise.  On retourne à la glace ? Oui. Oui ; confirmé, adjugé vendu par Sanae en personne !

« Et sinon, ta glace est bonne ? »
« Comme une glace, mais c’est rafraichissant….» un peu comme l’ambiance froide là, non ? « M’enfin, je ne suis pas certain que manger froid alors qu’on se les pèle, ce soit la meilleure idée… mais bon.»

Voilà, maintenant il ne savait plus quoi dire, il croqua dans sa glace, sans avoir mal aux dent, bonne nouvelle, il n’avait pas de carie.

« On ne pourra même pas dire que la digestion va nous réchauffer, par contre une petite danse ….»

Naveen !!!!! Voyons ! Pardon, c’est sorti tout seul. Oops, ou pas.
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Naveen Evans
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Naveen Evans
Dim 2 Aoû 2020 - 10:57
 «Oh ça oui, et je crois sincèrement qu’on est plus souvent déçu que surpris d’une bonne manière, malheureusement. »

Un pincement de lèvres. Sanae détourna un instant le regard, pensive. Oui, les mauvaises surprises étaient plus fréquentes que les bonnes. Elle était bien placée pour le savoir. Etait-elle, elle-même, d’ailleurs une mauvaise surprise ? La gentillesse incarnée, l’innocence et la douceur brandies comme des armes sans violence...et pourtant, il y avait ce feu en elle qui pouvait prendre à revers, surprendre, effrayer, la dépasser. Serait-elle une mauvaise surprise pour lui un jour ? Pour ses amis à elle, qui la voyaient encore comme quelqu’un de doux ?

« Mais parfois, on en a de très bonnes ; et puis si au départ on ne s’attend pas à grand-chose c’est toujours plus facile… disons de ne pas être trop déçu.»
Un sourire un peu triste étira ses lèvres. « On dirait que tu parles par expérience...c’est donc ce que tu fais ? T’attendre au pire pour ne pas être déçu ? »

C’était prudent, elle l’admettait. Moins risqué de voir le meilleur chez les autres, en toute circonstance, et de voir sa naïveté piétinée brutalement par la réalité. Combien de fois avait-elle été déçue ? Trop pour les compter. A chaque famille qui avait voulu l’adopter, elle y avait cru. Elle avait espéré….pour se voir ramener à l’orphelinat aussitôt, rejetée. A force, elle n’y avait plus cru. Avait-il connu de ces grandes déceptions de la vie qui font que l’esprit s’adapte, que le coeur se barricade un peu plus à chaque coup ? Elle ne savait rien de lui, ne voyait que la surface, et il ne laissait pas grand-chose de personnel passer au travers de la conversation. Une pointe de frustration la prit à ne pas pouvoir entrer dans sa tête. Une violation de l’intimité à proscrire, honteuse. Elle culpabilisait déjà de ne serait-ce qu’y penser.

Allons sur des sujets plus sains...plus faciles. Le chocolat, par exemple.

« Au moins, elle n’est pas trop bavarde, elle a bon goût, elle est fondante, et peut se montrer réconfortante. C’est vrai que ça me parait de bons qualificatifs !»
« N’est-ce pas ? Une compagnie de choix. » dit-elle avec un sourire amusé. Comme lui ? Hm, la question se posait. Le jeune homme était assez drôle pour que le temps passe plus vite malgré la froideur des lieux.

« On l’est déjà, mais on dirait pas comme ça mais on préfère les ambiances plus intimistes. Regarde. Mon cœur où en sont les collègues ?»fit-il avec une voix nasillarde qui la fit sourire très largement. Le « Ta gueule » qui traversa la porte la fit éclater de rire.«Tu vois, un vieux couple. »Elle acquiesça, lèvres étirées en un grand sourire amusé, ses prunelles étincelantes de joie moqueuse « Ah oui, là, on sent tout l’amour entre vous. C’est avec lui que tu aurais du te retrouver coincé, pas avec moi...j’en suis navré. » Elle ne l’était pas, c’était clair et elle plaisantait. Elle pouvait bien le taquiner un peu, après tout. A plus forte raison que la suite la concerna directement, elle-même au centre des moqueries du jeune homme et des siennes – un peu d’autodérision que diable ! - parce qu’elle avait le malheur de manger comme une ...sauvage. Elle fit valoir que c’était une manière de rajouter une touche de ridicule dans cette situation – qui n ‘en avait pourtant pas besoin – et de lui montrer qu’il était bien plus sophistiqué qu’elle. En cet instant, il n’y avait pas photo.


« Fait intéressant énoncé de cette manière, je l’avoue !»Il ria et elle le trouva beau en cet instant. « Après le ridicule ne tue pas, et puis il m’arrive de l’être aussi, alors bon ! Pour une fois que c’pas moi le plus ridicule… je vais tâcher d’en profiter !»
« C’est ça...profite en. Et puis dès que tu sens que tu as besoin d’avoir l’air beaucoup plus sophistiqué ou moins ridicule, tu m’appelles et je viendrai volontiers te servir de comparaison. A côté de moi, tu seras quelqu’un de très bien élevé. » railla-t-elle.

Mais apparemment, le terme sauvage n’était pas celui qu’il aurait employé. Elle l’encouragea à utiliser celui qu’il avait en tête. Et elle ne fut pas déçue.

« Manger comme un porc, ou comme un cochon… Et c’est toi qui m’a autorisé à le dire !»Elle ouvrit la bouche en grand, amusée et choquée – faussement - . « Il n’empêche...quelle audace Naveen ! Vraiment...mon coeur saigne... » Elle fit une petite moue triste, mais elle ne tint pas longtemps et son sourire revint rapidement sur son visage.

Elle ne savait plus trop comment mais la conversation avait dérivé vers le fait qu’elle était célibataire. Ah oui, ça lui revenait, c’était bien lui qui avait en quelque sorte posé la question...Que cherchait-il ? En apprendre plus sur elle ? Est-ce que cela voulait dire qu’il s’intéressait à elle ou juste qu’il faisait preuve de politesse et d’intérêt purement humain envers une autre personne ? Raah, Neolina, viens décrypter les signes pour moi s’il te plait.

« J’en connais quelqu’uns de jeunes… qui sont célibataires, enfin moi je dis ça je dis rien. Et pour Simon … c’pas un pompier loin de là, même !»Un sourire et elle leva les yeux au ciel, amusée. Non ce n’était définitivement pas un pompier.
«Et puis, on a pas besoin d’être confus pour accepter… pourquoi tourner cette phrase de cette façon ? »Elle haussa les épaules, une petite moue au coin des lèvres. « Oh...c’est juste que... » Que je ne suis pas celle que je vous montre ? Que je suis bien plus compliquée à vivre qu’il n’y paraît ? Que je suis un volcan en mouvement, prêt à exploser ? Que j’ai un passé difficile à porter ? Que je suis en plein deuil et pas totalement dans la réalité depuis ? Que … je ne sais pas vivre comme les jeunes femmes de mon âge vivent ? Qu’il faudrait être fou pour être à mes côtés ? Une hésitation, de quelques secondes, et elle reprenait avec le sourire « Avec mon humour et ma façon de manger, clairement, il faudrait avoir perdu quelques capacités cognitives pour accepter un rendez-vous avec moi. » plaisanta-t-elle.

La suite fut un peu moins détendue car les commentaires qui traversaient la porte dans une bourrasque d’humour lourd – qu’elle trouvait pourtant très drôle mais qui la mettait dans une position peu familière et … inconfortable – avaient refroidi l’ambiance (cette blague ne s’arrêtera jamais). Ou était-ce elle qui avait mis un froid ? Elle aurait aimé réagir autrement, mais il y avait cet instinct sourd chez elle de pas s’approcher de trop près de tout ça, de ne pas risquer de perdre le contrôle sur un flirt. Pourtant, comme elle avait envie de répliquer, de surenchérir, de plaisanter avec lui en s’enfonçant plus en avant dans ce genre de blague. Une barrière épaisse, solide, l’en empêchait. Et elle se retrouvait à regarder Naveen de l’autre côté, incapable de lui expliquer pourquoi elle rougissait et mettait cette distance implicite entre eux. Distance qu’il respectait sans se départir de sa bonne humeur. Il n’insistait pas, ne forçait pas. Même lorsqu’elle tentait très subtilement une approche, qu’elle lui laissait un peu de marge, il ne relevait pas, prenait la porte de sortie qui avait suivi.

« Comme une glace, mais c’est rafraichissant….»

Elle pinça les lèvres. Etait-ce qu’il n’était pas intéressé ou qu’il était simplement trop peu sûr de ses réactions à elle ? Ou sans doute l’avait-elle refroidi avec sa pudeur ? Bon sang, Sana, tu ne peux pas te détendre un peu ?! Non ? Non, tu veux pas ? Non, elle ne veut pas.
La jeune femme garda le silence alors qu’elle déposait sa coupelle de mousse au chocolat vide sur le sol, et ramenait ses genoux vers son buste, ses mains agrippant ses bras pour essayer de se réchauffer. Elle commençait vraiment à avoir froid.

« M’enfin, je ne suis pas certain que manger froid alors qu’on se les pèle, ce soit la meilleure idée… mais bon.»
« Pas sûr en effet... »

C’est tout ce que tu as trouvé à dire ? Sérieusement ? Trouve quelque chose pour détendre l’atmosphère là ! Il va croire que t’es frigide.

« On ne pourra même pas dire que la digestion va nous réchauffer, par contre une petite danse ….»

Il y eut une fraction de seconde où elle le regarda, muette, son regard se relevant vers le sien d’un seul coup et puis elle rit. « Si tu te mets à danser et qu’ils ouvrent la porte à ce moment-là, ton collègue en parlera pendant encore de nombreuses années, tu en es conscient ? »

Au moment où elle acheva cette phrase, du bruit retentit de derrière la porte. Des voix, des pas. Sanae fixa la porte, attentive.

« Hey les gars, les pompiers sont là. Ils vont tenter d’ouvrir la porte alors restez pas derrière, éloignez-vous au cas où. » lança un des cuisiniers.

Sanae se releva et alla auprès de Simon. C’était surtout lui qu’il fallait protéger de quelconque projectiles. Elle s’était agenouillée près de sa tête, et se pencha en avant pour recouvrir le haut de son corps avec le sien. Il était déjà mal en point, elle ne voulait pas prendre le risque surtout qu’il ne valait mieux pas le déplacer pour le moment. « C’est pas vraiment comme ça que j’imaginais mon samedi soir... » souffla-t-elle alors qu’elle ne voyait plus Naveen, penchée sur le corps de Simon ainsi. D’un autre côté, elle espérait que Simon ne se réveille pas maintenant parce que là tout de suite, il risquait de se retrouver nez à nez avec sa poitrine. Drôle, mais gênant. Tiens, ça aurait du être le thème de cette soirée.

« Fais attention Naveen, dit-elle en tournant la tête de côté. On ne sait jamais si un morceau de porte ou quoi est projeté jusqu’à nous. »
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Sanae M. Kimura
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Sanae M. Kimura
Dim 2 Aoû 2020 - 16:09
« On dirait que tu parles par expérience...c’est donc ce que tu fais ? T’attendre au pire pour ne pas être déçu ? »

Il haussa les épaules en lui faisant un vague sourire triste. Est-ce que c’était la réalité ? Probablement que oui, par ce qu’il n’avait plus envie d’être déçu. Mais surtout par ce qu’il n’y avait plus d’espoir à ses yeux, à quoi bon avoir une vie avec quelqu’un avec qui ça finirait probablement mal par ce qu’il avait des horaires trop compliqués, par ce qu’il était trop secret. Et surtout à quoi bon essayer de s’attacher à quelqu’un d’autres, de vouloir fonder une nouvelle famille, alors que le vide que la mort de sa fille lui avait laissé était toujours aussi profond, voire plus. Il n’avait pas envie de s’embarquer là-dedans, il n’avait pas envie d’élever les enfante d’une autre tout en se demandant chaque jour pourquoi. Pourquoi est-ce que c’était sa fille à lui qui était partie, morte ? Pourquoi tant de douleurs pendant ses quatre coutes années de vie ? A quoi est-ce qu’elle pourrait ressembler aujourd’hui ? Quel caractère est-ce qu’elle aurait eu sans cette foutue maladie qui ne l’avait jamais réellement laissée en paix. Est-ce que tout aurait pu être différent si son ex-femme avait été un peu plus présent ? Et surtout, est-ce que la magie aurait pu changer quelque chose ? Alors, la déception, il l’avait toujours en lui, tout comme cette amertume. Son cœur, son âme étaient probablement déchirées et en morceaux à jamais, il ne tenait pas à ce qu’ils se reconstituent, ni même à oublier cette souffrance ; par ce que ça serait oublier en quelque sorte son bébé, et il se le refusait. Il avançait à sa façon.
Néanmoins au bout de quelques instants de silence il finit par répondre

«Ne pas m’attendre à grand-chose, par ce… je sais d’expérience qu’en ayant des horaires peu conventionnels, pas de week-end au sens habituel du terme et compagnie, ce n’est pas simple pour avoir une relation sur la durée. Et je ne suis pas du genre à m’emballer. Chaque chose en son temp et tout se passe bien, on voit à ce moment-là.»

C’était vrai, même si la principale raison était probablement plus sa fille, mais il n’allait pas lui dire ça. Il préférait juste dire ce qui pouvait sauter aux yeux, ce qu’elle devait aussi connaître un peu en quelques sortes vu qu’elle n’avait pas le métier le plus simple au monde.
Mais il ne devait pas se laisser aller. Il ne devait pas entrer dans une quelconque mélancolie en repensant à tout cela, par ce que si c’était une faiblesse cela faisait clairement aussi une force de son point de vue. Alors il avait repris la conversation, essayant de continuer d’être jute marrant, gentil, de la faire rire, par ce que s’apitoyer ne servirait à rien, cela ne pourrait pas la faire revenir à la petite. Il devait vive pour elle, et suivant comment ça se passait avec le Inquisiteurs, il devait vivre pour que la médecine actuelle puisse prendre exemple sur les soins sorciers et que d’autres gosses ne connaissent pas ce destin aussi funeste.

« N’est-ce pas ? Une compagnie de choix. »
« Tu as tout compris !» ajouta-t-il en lui faisant un clin d’œil.

Ils avaient ensuite rigolé sur pas mal d’autres choses jusqu’à ce il cherche un peu son binôme après une énième boutade -chacun son tour poto-.

« Ah oui, là, on sent tout l’amour entre vous. C’est avec lui que tu aurais du te retrouver coincé, pas avec moi...j’en suis navré. »

Est-ce qu’il allait oser dire la blague qui lui avait traversé directement l’esprit ? Il en ricanait presque déjà. Punaise c’était à croire qu’elle disait pile ce qu’il ne fallait pas à chaque fois, mais est-ce qu’elle le faisait exprès ou est-ce qu’elle était si innocente que ça ? Il hésita quelques instants et finalement se lança

« Oh t’inquiètes on s’est souvent coincés ensemble dans le camion, à l’arrière tout ça… Bon à l’avant aussi ceci dit.»

Hey, il n’avait pas précisé pour faire quoi, cela était large n’est-ce pas ? Mais vu le sujet, il se disait qu’elle allait le prendre d’une certaine façon et il avait bien devoir sa réaction. Bientôt ils avaient plaisanté sur le fait qu’elle mangeait pas trop proprement, mais cela restait gentillet sans réellement jugement.

« C’est ça...profite en. Et puis dès que tu sens que tu as besoin d’avoir l’air beaucoup plus sophistiqué ou moins ridicule, tu m’appelles et je viendrai volontiers te servir de comparaison. A côté de moi, tu seras quelqu’un de très bien élevé. »
«Si tu le dis, j’ai un petit doute.»

Il avait continué en disant un autre petit surnom un peu moins agréable, mais c’est elle qui avait voulu le savoir pour sa défense !

« Il n’empêche...quelle audace Naveen ! Vraiment...mon coeur saigne... »
« Si on reste un peu trop ici, cette hémorragie pourra être ralentie par la fraicheur de la pièce.» D’ailleurs ils risquaient d’avoir la crève le lendemain !

Bientôt, ils en étaient arrivés au fait qu’elle semblait se déprécier un peu « Avec mon humour et ma façon de manger, clairement, il faudrait avoir perdu quelques capacités cognitives pour accepter un rendez-vous avec moi. »
« Ce ne sont que quelques détails que je trouve assez insignifiants, il y a tellement plus à regarder avant la façon de manger… Bon l’humour est important mais je pense que tu en cas quand même une certaine dose, pas forcément le plus commun, mais il est bien là et c’est le plus important, non ?»

Elle semblait tellement gênée sur beaucoup de choses notamment sur ce qui était couple/sexe qu’il ne voulait pas trop insister dessus, là elle ne pouvait pas fuir pour cacher son mal-aise si elle en ressentait le besoin, c’était donc à lui de faire encore plus attention qu’il l’aurait fait dans un lieu non huit-clos. Bon, maintenant parlons température…. Elle resta froide, encore une fois, alors il tenta de parler de danse, comme ça …

« Si tu te mets à danser et qu’ils ouvrent la porte à ce moment-là, ton collègue en parlera pendant encore de nombreuses années, tu en es conscient ? »
« J’ai quelques dossiers sur lui… mais t’inquiètes, je peux toujours prétexter de m’étirer, regarde…»

Il commença deux-trois pas de danse, fit sembla d’entendre que lar pote s’ouvrait et donc fit des étirements. Oui, il avait entendu que les pompiers, juste avant allaient bientôt ouvrir la porte. Il recula donc un peu

C’est pas vraiment comme ça que j’imaginais mon samedi soir... »
« Le mien aurait pu être pire.» bah quoi y’a pire que de finir dans une chambre froide, avec une jolie fille et un patient assommé mais stable !
« Fais attention Naveen. On ne sait jamais si un morceau de porte ou quoi est projeté jusqu’à nous. »
« T’inquiètes je suis assez éloigné, ils vont faire attention en plus.»

Le travail commencé et bout d’un certain moment, miracle …. La porte s’ouvrit enfin, son collègue se précipita à l’extérieur pendant que des pompiers leur tendait à lui et Sana des couvertures pour se réchauffer.

« Ca va aller ? Tu ne veux venir à l’hôpital pour te faire faire un petit check-up ?»

Il supposait que non, elle comme lui n’avaient pas eu de chocs, ils avaient juste un peu froid, il n’y avait même pas eu de réelle hypothermie.
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Naveen Evans
911 & Chef gueux des gueux
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Naveen Evans
Mar 4 Aoû 2020 - 23:59
 Elle avait senti ce changement dans l’atmosphère, cette tristesse dans ses yeux, petite lueur qu’il tentait de cacher si ardemment mais qui était pourtant présente. La sorcière crut y reconnaître un sentiment familier : celui de l’absence, du deuil. Et pourtant, les paroles de Naveen étaient imprégnées de résignation. Il avait haussé les épaules mais elle n’était pas dupe. Ce geste...ce geste n’était qu’une façon de dissimuler une souffrance qui se peignait discrètement sur ses traits.

«Ne pas m’attendre à grand-chose, par ce… je sais d’expérience qu’en ayant des horaires peu conventionnels, pas de week-end au sens habituel du terme et compagnie, ce n’est pas simple pour avoir une relation sur la durée. Et je ne suis pas du genre à m’emballer. Chaque chose en son temps et tout se passe bien, on voit à ce moment-là.»

La désillusion de la vie. La disparition de l’optimisme pur, de l’espoir : le réalisme dans sa dureté la plus totale avait remplacé les visions idéalisées des relations humaines et des expériences. Un futur entaché par la douleur du passé. Elle pencha légèrement la tête, son visage n’exprimant que la douceur et dans ses yeux, une petite étincelle de curiosité et de compassion. Il lui semblait déceler quelque chose de plus profond dans ces mots, dans ce regard, pour la première fois depuis leur rencontre, malgré l’humour, malgré les circonstances qui faisaient que la conversation restait en surface, demeurait neutre, facile, simple. Que caches-tu Naveen ? Qu’y a-t-il derrière ce sourire éclatant et ces blagues ? Est-ce que toi aussi tu souffres ?

« Il y a des expériences qui nous marquent plus que d’autres... » souffla-t-elle, son regard accrochant le sien. « Et qui...au vu de ce que tu dis, ne laissent pas d’autres choix que d’être réaliste. » Elle pinça les lèvres. « Je te comprends...nous n’avons pas des métiers qui sont propices aux relations longues. »

Ou alors...il aurait fallu trouver quelqu’un qui n’attendait rien non plus de tout ça, quelqu’un qui comprenne l’importance d’un tel métier, le temps précieux qu’on pouvait y consacrer. Mais rien ne garantissait que cela fonctionne, rien ne garantissait que le courant passe, rien ne garantissait que les circonstances se prêteraient à la naissance de quoi que ce soit. Et du reste, l’alchimie des êtres était mystérieuse. Elle n’avait parfois aucun sens.
Elle secoua la tête, chassant cette pensée.

Qu’en savait-elle, elle qui n’avait jamais aimé ainsi ? Jamais eu de relation, ne s’était jamais laissée toucher. Elle ignorait tout cela, et peut-être que c’était tant mieux.

La conversation retrouva sa légèreté malgré la pudeur et la timidité qui la contraignaient à n’apparaître que comme une jeune femme prude. Foutu masque, foutu costume qu’elle revêtait. Elle était coincée dans un rôle. Il ne pouvait que voir cela d’elle et cela lui pinçait le coeur. Parce qu’il ne pouvait pas la voir telle qu’elle était. Impossible. Sans doute que c’était pour le mieux.

« Oh t’inquiètes on s’est souvent coincés ensemble dans le camion, à l’arrière tout ça… Bon à l’avant aussi ceci dit.»

Elle rit mais ne commenta pas.
Ils parlèrent chocolat et Sanae exprima à quel point ce monde serait dénué de sens et bien trop douloureux sans ça, ce qui lui faisait le coeur. Il répliqua que l’hémorragie serait vite ralentie grâce à la fraîcheur des lieux et cela la fit sourire. Il était drôle, il fallait l’avouer.
Puis, comme un petit retour de la brise, l’atmosphère redevint sérieuse. Il avait apparu déceler qu’elle se dépréciait un peu trop.

« Ce ne sont que quelques détails que je trouve assez insignifiants, il y a tellement plus à regarder avant la façon de manger… Bon l’humour est important mais je pense que tu en cas quand même une certaine dose, pas forcément le plus commun, mais il est bien là et c’est le plus important, non ?» Elle fit un léger sourire. « Je vais te croire sur parole. »

Oui Naveen...tu as raison. Il y a tellement plus à regarder que ce masque que je porte. Si tu savais…

Etrangement, et elle ne savait plus comment ils en étaient arrivés là, mais Naveen proposa de faire une petite danse. Vraiment...comment la conversation en était arrivée à ce stade ? Oh et puis zut, pourquoi pas ? C’était franchement drôle.

« J’ai quelques dossiers sur lui… mais t’inquiètes, je peux toujours prétexter de m’étirer, regarde…» Sous ses yeux surpris et amusés, il commença à faire quelques petits pas de danse et elle ne put contenir son hilarité plus longtemps. Tout son visage s’illumina d’amusement et elle rit franchement. Parce que c’était le but, non ? Son but à lui….de la faire rire ? Il s’y appliquait en tout cas et cela ne manquait pas de faire son effet. Il s’arrêta pour faire mine de faire des étirements et déjà on leur annonçait que les pompiers arrivaient. « Je dois admettre que cette danse aurait le mérite d’être vue de tout le monde. » le taquina-t-elle.
Elle s’était éloignée de la porte pour protéger Simon et elle avait prévenu Naveen de faire attention. Il lui assura qu’il était assez loin pour ne rien risquer. D’une voix plus basse, la sorcière avait souligné que ce n’était pas exactement la façon dont elle avait imaginé passer son samedi soir.

« Le mien aurait pu être pire.»
Elle avait relevé le regard vers lui, un peu surprise. Agréablement surprise. Oh ? Oh. Alors au moins, il ne regrettait pas tellement d’être coincé ici avec elle. C’était un bon point non ?
Elle ne dit rien mais elle sourit.

Ils entendirent les pompiers forcer la porte et après quelques instants et quelques efforts, la porte s’ouvrit. Le soulagement l’envahit. Simon fut pris en charge et on leur tendit des couvertures à Naveen et elle. Elle s’était relevée et faisait face au jeune homme.

« Ca va aller ? Tu ne veux venir à l’hôpital pour te faire faire un petit check-up ?»
Elle secoua la tête, emmitouflée dans la couverture qui commençait à la réchauffer.
« Ca va aller. Je vais rentrer tout de suite. Et je vais bien, je crois que j’ai juste besoin d’un bon bain chaud et d’une bonne nuit de sommeil. » Elle lui fit un sourire timide, détourna le regard un instant avant de retrouver le sien. « C’était bizarre et … bizarre, vraiment je ne trouve pas d’autre mot, mais … » Une pause un peu longue. « Mais au moins maintenant je sais que tu es bon danseur. Et ça, ça n’a pas de prix. ». Un petit rire et elle enlevait la couverture de ses épaules pour la poser sur un coin de plan de travail. « A la prochaine fois Naveen...en de meilleures circonstances, je l’espère. »

Avec un sourire, Sanae prit la direction de la salle du restaurant, récupérant sa veste, vérifiant que sa baguette s’y trouvait toujours, et partit en jetant un dernier regard vers la chambre froide et Naveen
.


FIN DU TOPIC
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Sanae M. Kimura
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