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[Event 25.01.2016] « But I can't compete with the she wolf who has brought me to my knees. » | Takuma & Alec & Caitlyn

 :: Londres :: Centre de Londres :: ─ Soho.
Mar 24 Déc 2019 - 15:06
Dimanche 24.01.2016
En fin d’après midi

Soho, Londres

Seule. La boule au ventre, le corps étrangement immobile, la pièce étrangement silencieuse. Comme si elle se réveillait en pleine nuit et restait pétrifiée sous sa couette en attendant que son esprit émerge du cauchemar, comprenne qu’elle était en sécurité. Sauf qu’elle n’était pas endormie et qu’il faisait encore jour. Et qu’elle n’était pas en sécurité.

Assise sur le canapé-lit dans la pénombre de son studio, les bras enroulés autour de ses jambes, le regard perdu dans le vague à fixer le mur sans le voir, Caitlyn attendait que le stress arrête de la paralyser et la pousse à agir. Livrée à elle-même une fois de plus, elle avait essayé de prévoir, d’anticiper, avait fait le maximum, sans jamais réussir à se défaire de ce sentiment d’insécurité qui l’emplissait de plus en plus.

L’angoisse montait. La crainte. Les nerfs à fleur de peau, elle pouvait presque les sentir vibrer sous la surface, s’approchant inéluctablement du paroxysme de leur sensibilité. Ses sens amplifiés, décuplés, captant les moindres bruits, les moindres mouvements, les moindres odeurs. L’impression alarmante d’avoir déjà amorcé la Transformation, avant l’heure.

Elle avait augmenté les doses de Tue Loup. Une petite gorgée de plus, une deuxième dernièrement, pour réprimer cette part animale qu’elle sentait se réveiller en elle au fur et à mesure que la Lune avançait dans son cycle. En vain. Elle la sentait qui s’affirmait, s’agitait, impatiente de cette nuit unique pendant laquelle elle pouvait prendre le dessus sur l’humaine après un mois entier à faire profil bas.

Tout était prêt. Depuis deux jours, ses sortilèges de protection entouraient cet îlot du Southwark Park, dans l’attente de pouvoir créer l’illusion optique aux éventuels passants, comme un jeu de miroirs, comme un hologramme. Lorsqu’elle s’y matérialiserait, l’ile resterait celle qu’elle avait toujours été. Calme, arborée. Personne ne pourrait ni voir ni entendre celle qui y passerait la nuit, et réciproquement. Et surtout, personne ne pourrait ni entrer ni sortir.

Fébrile, nerveuse derrière son regard fixe et son visage impassible, elle retenait sa respiration et se tenait bien droite comme si quelqu’un d’autre pouvait la voir et qu’elle se devait de garder la face. Et puis soudain, sans raison apparente, elle se leva et alla enfiler sa veste, sans se presser. Elle s'assura que la porte était bien verrouillée de l'intérieur, puis, ses doigts enroulés autour de sa baguette, elle disparut.

Le ciel était gris. Comme toujours, en hiver, à Londres. Le soleil était en train de se coucher quelque part derrière les nuages qui couvraient la ville. L'humidité se condensait sur sa peau brûlante, insensible au froid pourtant mordant qui régnait. Assise sur une pierre, les bras entourant à nouveau ses jambes, Caitlyn guettait les signes de son corps amorçant sa métamorphose.

Lorsque les premières crampes se manifestèrent, elle se leva et se déshabilla avec lassitude, puis se rassit. Elle voulait essayer de rester calme, de ne pas céder à la panique ni à la douleur. Mais bientôt, la voilà qui hurlait et pleurait à chaudes larmes, son corps à la merci des spasmes et des convulsions. Un calvaire qui dura des heures, Interminable, insoutenable. Et puis plus rien.

***

Lundi 25.01.2016
En début d’après-midi

Chinatown, Soho, Londres

Elle ne se souvenait plus de rien. Le supplice de la Transformation, la rage de l’enfermement. Entre le moment où elle avait ôté ses habits avant de s’asseoir sur cette pierre en attendant les effets de la Pleine Lune, et celui où elle avait rampé jusqu’à l’endroit où elle avait laissé sa baguette pour transplaner jusque dans son lit et s’y endormir en grelottant, c’était le blackout total. Le vide.

Oui, la seule chose qui lui restait était ce vide à l'intérieur. Ce froid jusque dans la moelle de ses os, cet épuisement de ses muscles flasques et de son esprit ralenti, et cette faim qui lui creusait le ventre. C’était la faim qui l’avait réveillée, midi passé, et si elle avait pris soin de remplir son frigo et ses armoires en prévision de cet instant, rien de ce qu’ils contenaient ne lui faisait envie.

Retenant un gémissement alors qu’elle forçait sur ses muscles endoloris et ses articulations raidies, elle s’extirpa de sous ses couvertures, se glissa la douche et laissa l’eau pourtant tiède brûler sa peau gelée et recouverte de terre, puis enfila trois couches de vêtements avant de quitter son studio d’un pas encore mal assuré. Elle avait faim jusqu’à en avoir la nausée. Il fallait qu’elle mange.

Un truc chaud, salé, épicé. Végétarien. Déambulant dans les ruelles de Chinatown, elle avait l’embarras du choix, et bientôt la voilà qui portait à ses lèvres le bol de soupe aux nouilles et le vidait d’une traite, soupirant d’aise. Aise qui se dissipa au moment où un marchand de journaux lui imposa les actualités.

D’abord le choc, la sidération. Un meurtre cette nuit, une "bête" tenue responsable. Son cœur manqua un battement. Elle déglutit. L’angoisse, insidieuse, l’envahit à nouveau comme la veille, lui coupant le souffle. S’éloignant d’abord à reculons, les jambes flageolantes, puis en hâte, elle luttait contre ce haut le cœur qui lui soulevait l’estomac et menaçait de rendre le bouillon qu’elle avait avalé.

Enzo. Elle avait besoin d’Enzo. Fébrile, elle sortit son téléphone de la poche interne de sa veste, le déverrouilla, chercha dans ses contacts. La sonnerie retentit une fois, deux fois, elle piaffa d’impatience, retenant un sanglot. Ses nerfs allaient lâcher. Elle allait craquer. Elle pivota sur elle-même, la tête vers l’arrière, les yeux fermés, les bras le long du corps.

Nouvel essai, nouvel espoir. Nouvel échec.  La première larme se détacha de ses cils collés, lui brûla la joue. Elle secoua la tête, puis cacha son visage dans ses mains alors qu’un petit cri lui échappait, un geignement plus qu’autre chose.
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Caitlyn Louise Twain
Ptite tête boule de poils
Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Lun 13 Jan 2020 - 14:28
Il restait encore bien des choses à faire et mettre en place dans cet appartement. Alors c’était ce que faisait Takuma, conscient qu’Alec et Aileen avaient bien assez à faire avec leurs propres problèmes familiaux. Alors Takuma installait les meubles, rangeait, gérait la fin de certains travaux, visionnant des tutoriels ou lisant des livres avec un air très sceptique avant de tenter de reproduire ce qu’il avait appris. Ensuite, il vérifiait toutes les protections magiques, les testait, les améliorait. Et puis il partait travailler, remplissant des papiers concernant l’héritage de la boutique, se bataillait avec un espèce de comptable ronflant qui lui mettait des bâtons dans les roues à propos de cette fichue boutique dont il n’avait pas voulu à la base. Mais elle signifiait également un peu de stabilité, un gain financier évident dans la vie. Alors c’était une bonne chose n’est-ce pas ? Ainsi que l’enchaînement d’heures supplémentaires qu’il se tapait afin de maintenir les comptes à flots. Il apprenait à gérer ce genre d’entreprises alors qu’il n’y connaissait strictement rien quelques mois plus tôt. Le voilà qui s’occupait des stocks, qui gérait des clients qui débarquaient de nulle part, réclamant l’aboutissement de contrats qu’ils avaient passé avec le gérant de la boutique et dont Takuma n’avait jamais entendu parler. Mais c’était une bonne chose. Ça lui permettrait d’obtenir une situation plus posée. C’était ce dont il avait besoin. Ce dont tout le monde avait besoin non ? Il lui fallait juste encaisser toute cette période assez bordélique. Ce moment de capharnaüm total durant lequel il se devait de gérer bien des choses de tout bord sans trop savoir s’il s’y prenait comme il le fallait. Car à force de prendre la responsabilité de tout ça… si un mur s’écroulait et qu’il l’avait retapé, ce serait sa faute. S’il se plantait avec la boutique alors qu’une telle chance lui était offerte, qu’en penser ? Et s’ils se faisaient attaquer alors qu’il avait mis en place toutes les protections magiques ou presque et qu’il avait affirmé qu’ils étaient en sécurité ? Il n’ne parlait même pas. Tout le monde lui faisait confiance à ce propos. Tout le monde lui faisait confiance pour tout. Pourquoi ils ne le feraient pas ? Il en savait un rayon non ? Sur tout. Alors il se bourrait le crâne d’informations, parce que rien de tout ça ne lui semblait bien effectué. Il fallait faire mieux, car il ne s’agissait pas là de broutilles. S’il foirait, il détruisait la chance de sa vie, s’il foirait, tous les efforts d’Alec pour leur offrir un logement décent seraient réduits à néant, s’il échouait, il bousillait les efforts d’Aileen de retrouver une vie normale. S’il échouait, les Supérieurs ou le père Rivers pourrait débouler et tous les tuer.

S’il échouait….

Le cœur lourd, Takuma faisait la tournée de certains fournisseurs. La boutique était fermée pour quelques temps avant qu’il n’y retourne mais il n’avait pas réellement eu d’autre choix. On le demandait maintenant, en plein milieu des horaires d’ouverture, sinon il n’aurait pas la possibilité de récupérer son colis. Il s’agissait de gésiers de dragons de Cornelongue roumain, un produit plus que rare et couteux dont il avait besoin pour une commande dont il venait tout juste de retrouver trace. Merde, ce grand père était bien sympathique mais il n’avait absolument aucune notion élémentaire de rangement. Et c’était toute l’économie de la boutique qui était en danger avec ces conneries !

Il avait fallu batailler sec pour récupérer son bien, que le vendeur refusait de fournir à tout autre que le vieux Cornedrue. Pour autant, c’était bien avec son sac sous le bras que Takuma était sorti de là. C’était également ce sac qu’il portait, épuisé, lorsqu’il avait croisé quelqu’un à priori encore plus à bout que lui. S’arrêtant sur place quelques secondes, il l’avait observée de loin avant de se décider à la rejoindre, inquiet mais lasse. Mais il ne pouvait se permettre de la laisser dans cet état. Caitlyn avait besoin d’aide, c’était évident et il faudrait être parfaitement con pour simplement passer son chemin sans s’en faire. Alors Takuma s’était fait violence, refusant d’être un connard fini qui fermerait les yeux sur la souffrance de connaissances.

« Hey, Caitlyn ? Ça va ? »

Comprendre : ça va pas, je le vois, comment puis-je t’aider ?

« Qu’est-ce qui t’arrive ? »

Il avait toujours été bienveillant et amical, le Takuma. Du moins à Poudlard. Il s’en était toujours fait pour les autres, avait toujours cherché à aider au mieux, à tendre la main à ceux qui en avaient besoin. C’était ce qu’il fallait faire. C’était la seule manière correcte d’agir et il ne pouvait pas simplement fermer les yeux sur la souffrance humaine. C’était comme ça, il se devait d’agir correctement. De faire au mieux. De tout donner.
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Takuma Ishida Hayato
Génie de supérette
Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Sam 25 Jan 2020 - 10:38
Un meurtre. Une jeune femme attaquée en pleine nuit, lacérée. Une mort atroce, des heures à agoniser, à se vider de son sang. Lorsqu’on l’avait retrouvée au petit matin, elle n’était plus qu’un corps quasi sans vie, lâchant un mot dans un dernier souffle.

Bête.

Caitlyn voyait la scène comme si elle y avait assisté, avec tous les détails. Les couleurs, les odeurs. La lumière des lampadaires au loin puis celle du crépuscule, la chaleur quittant le corps frêle de la fille, les battements désordonnés son petit cœur paniqué, les larmes silencieuses prenant le relai des cris et des appels au secours. Une proie facile, incapable de se défendre, incapable ne serait-ce que de s’enfuir. Elle pouvait imaginer ses dents s’enfoncer dans sa chair tendre et sa bouche se remplir de ce liquide chaud…

Non !

Elle secoua la tête, yeux clos, mâchoires serrées. Tourna sur elle-même, comme pour échapper à cette vision d’horreur. L’image de l'élan dépecé dans la neige aux côtés duquel elle s’était réveillée la première fois se matérialisa derrière ses paupières fermées, remplaçant celle de la jeune femme sur le bitume. Elle sentit une larme rouler sur sa joue brûlante, émit un geignement.

Elle était cette proie. Oui, elle était la proie autant que le prédateur. Dangereuse, redoutable, mais apeurée et vulnérable. Et elle tremblait, pleurait, repliée sur elle-même, incapable de se mettre en sécurité ou ne serait-ce qu’à l’abri autrement que derrière ses mains, le cou rentré dans les épaules. Terrifiée.

« Hey, Caitlyn ? Ça va ? »

Elle sursauta violemment, s’écarta en hâte jusqu’à buter contre une poubelle, levant des yeux paniqués vers celui qui l’avait abordée comme un lièvre pris entre les phares d’une voiture. Rouges et remplis de larmes, mais aussi de cette peur et de ce dégoût qu’elle ressentait vis-à-vis d’elle-même. C’était Takuma, elle le reconnut sans peine malgré les changements qu’il avait subis depuis la dernière fois qu’elle l’avait vu. À croire qu’elle n’était pas la seule à perdre du poids et de l’éclat.

« C’est pas moi. C’est pas moi, j’ai rien fait, c’est pas moi. »

Elle secouait la tête plus frénétiquement que jamais. Non, ce n’était pas elle. Non, ça n’allait pas. Non, elle n’avait pas envie qu’il l’aide. Les larmes recommencèrent à rouler sur ses joues encore humides alors qu’elle continuait à essayer de reculer, de s’éloigner de son ancien camarade de maison, sans jamais le quitter des yeux.

« Qu’est ce qui t’arrive ? »

Il n’allait pas partir, elle le sentait. Il n’en menait lui-même pas large, mais il n’allait pas partir avant d’avoir pu l’aider, elle ne le savait que trop bien. Elle resserra ses bras autour de son ventre creux, se replia encore un peu plus sur elle-même, refermant les vannes.

« Ne t’approche pas de moi. »

Combien de fois avait-elle entendu Enzo prononcer ces mots ? Les poings fermés, les mâchoires serrées, le regard dur et la voix sans appel. Elle avait cru comprendre, sans doute avait-elle compris mieux que bien d’autres, mais ce n’était qu’aujourd’hui qu’elle comprenait vraiment. Ou du moins qu’elle pouvait y prétendre. Cette peur à la fois des autres et de soi-même, de ce dont elle était capable si elle se sentait menacée, prise au piège.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Dim 2 Fév 2020 - 12:08
Elle sursaute, s’écarte, semble ne pas le voir lorsque ses prunelles dilatées tombent sur lui. Sa poitrine se soulève par à-coups, jamais vraiment régulière, jamais aucune inspiration profonde. Elle panique, complètement, et il n’a pas la moindre idée de ce qui provoque ça. Elle semblait épuisée, à bout. Son corps était amaigris, ses cheveux plus ternes, ses yeux rouges et cernés, ses joues creusées. Clairement, la jeune femme n’allait pas bien et ça ne datait pas spécifiquement d’aujourd’hui. Mais là, c’était le summum. Il aurait presque pu voir Enzo dans cette ruelle quelques mois plus tôt, dans le même état.

« C’est pas moi. C’est pas moi, j’ai rien fait, c’est pas moi. »

Voix rauque, souffle court. Si elle avait d’abord semblé le reconnaître, son regard s’était à présent détourné de lui, bloquant sur autre chose, rien sans doute. Ou bien un fantôme contre lequel elle se battait actuellement. Cette fébrilité, Takuma avait l’impression de se la prendre en pleine poire. Comme si se dégageait d’elle une chape de ténèbres venant l’englober à son tour, oppressant son thorax, embrouillant ses pensées. Son stress était communicatif et, déjà, le jeune homme aussi semblait manquer d’air. Pourtant, il avait inspiré à fond, refusant de se laisser envahir par cette impression.

« Ne t’approche pas de moi. »

Refus clair qu’il s’approche de nouveau. Elle s’éloignait imperceptiblement, refermant ses bras sur elle, clairement dans une position de replis. Caitlyn se protégeait, c’était évident. Ce qu’il n’intégrait pas, c’était qu’elle le protégeait lui par extension.

« Hey hey, Caitlyn, respire… tout va bien là maintenant… ya rien autour de nous alors explique moi ce qui se passe. »

Est-ce qu’il le voulait vraiment ? Non, clairement pas. Ce « non non non, c’est pas moi je n’ai rien fait » ne lui disait rien qui vaille. Surtout après les dernières nouvelles qui ébranlaient la ville. Pour autant, il ne se voyait pas la laisser là, dans cet état. Mais l’angoisse montait à son tour, tel un serpent rampant calmement, imperturbable le long de sa jambe. Inspire. Expire. Soit quelqu’un de bien. Ne fuis pas. Fait ce qui doit être fait.

« Tu veux qu’on aille se poser quelque part je sais pas…. Dis-moi ce que je peux faire…. »

Il ne la connaissait pas assez pour avoir une idée de ce qu’elle pouvait accepter ou ce dont elle pouvait avoir besoin. Et puis, surtout, il lui semblait saturer. Les informations, les bruits, les sons, tout devenait agressif à ses yeux. Alors il était dépassé et ça, il avait du mal à le supporter. Non, il ne savait pas quoi faire. Pourquoi devrait-il toujours avoir le mode d’emploi ? Pourquoi tout était toujours si compliqué, d’une manière générale ? Comme si rien ne pouvait simplement avoir lieu sans accrocs, sans heurts. Rien qu’une vie normale sans urgence à tous les coins de rue.

Parce qu’à voir son regard affolé, il n’en doutait pas, c’était un cas de force huit.

Etait-ce possible de simplement… vivre une vie sans dangers imminents toutes les demi-heures ?
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Dim 2 Fév 2020 - 18:21
La panique. Caitlyn ne se rendait pas compte à quel point elle pouvait être communicative, surtout aux personnes déjà fragilisées. Si elle voulait disparaître en cet instant, ce n'était pas pour épargner à qui que ce soit d'y succomber à son tour. Les états d'âmes des autres ne l'intéressaient pas, elle n'avait pas la force pour s'y intéresser. Elle n'avait pas la force pour voir que Takuma n'en menait pas large et qu'il semblait lui même au bord du craquage. Ou plutôt, si, elle le voyait, mais n'y accordait pas la moindre importance. La seule chose qui lui importait dans l'immédiat était de ne pas le blesser physiquement.

Un animal blessé était un animal dangereux. D'autant plus un prédateur. Effrayé, vulnérable, il était d'autant plus redoutable. Elle la sentait, cette colère qui montait en elle, cette rage, cette hargne, sourdes et irrationnelles. Cette menace qui grondait dans le fond de sa gorge, qui vibrait sous la surface de sa peau. Pouvait-il la sentir aussi ? Avait-il assez de flair pour percevoir l’urgence de la situation, assez d'instinct pour fuir, se mettre à l'abri ?

« Hey hey, Caitlyn, respire… tout va bien là maintenant… ya rien autour de nous alors explique moi ce qui se passe. »

Non, bien sûr que non. N'importe quel animal censé aurait détalé, l'homme seul avait assez d’intelligence pour rester, s'imposer, malgré ce que lui dictait sa raison, quelle que soit la quantité et la nature des signaux que lui envoyait son interlocuteur, volontairement ou non d’ailleurs. Peut-être pensait-il être assez fort pour se défendre, pour se protéger ? Peut-être croyait-il avoir les épaules assez solides, les réflexes assez vifs ? Si c’était le cas, il se trompait. Sa fréquence cardiaque augmentait, sa température corporelle montait, elle pouvait le sentir, l’entendre. Il n’était que le reflet de celle qu’elle était, tentait de garder son calme, de ne pas craquer, de rester maitre d’une situation qui lui échappait totalement.

« Tu veux qu’on aille se poser quelque part je sais pas… Dis-moi ce que je peux faire… »

Et Caitlyn de continuer à secouer la tête, tantôt imperceptiblement, tantôt de manière plus marquée. Non. Non. Les yeux tantôt plongés dans ceux du Nippon, tantôt perdus dans le vague. Ce n’était pas elle. Ça ne pouvait pas être elle. Mais ça ne pouvait être personne d’autre. Il n’y avait aucune autre explication, aucune autre possibilité. Folle de frustration de se retrouver enfermée sur une ile qu’elle traversait en une minute et dont elle faisait le tour en trois, Louve avait fini par venir à bout des sortilèges de protection qui l’entouraient. Il ne lui avait fallu qu’une dizaine de minutes pour atteindre les bords de la tamise et tomber sur une fille. Au mauvais endroit au mauvais moment, elle n’avait eu aucune chance.

« NAN ! »

Les passants qui baissaient la tête et détournaient le regard alors qu’ils les contournaient en hâte s’arrêtèrent d’un coup et rivèrent leurs yeux sur eux. Sur elle. Elle venait de crier, rejetant cette nouvelle vision d’horreur autant que les propositions trop insistantes de Takuma. Ses bras en l’air, ses prunelles ardentes, sa voix gutturale, presque comme venue d’un autre monde. D’un autre corps. La seconde d’après, elle se rétractait à nouveau. La détresse pouvait se lire sur son visage encore baigné de larmes.

« Va-t’en Takuma. Laisse-moi tranquille. »

Un murmure. Implorant.

Oh combien elle allait s’en vouloir d’avoir prononcé ces mots !
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Lun 3 Fév 2020 - 19:04
Son cœur tambourinait. Quoi faire pour l’aider à se calmer ? Comment faire pour l’amener à se détendre et à lui dire ce qui n’allait pas ? Mieux encore : comment faire pour résoudre ça ? Est-ce que c’était seulement dans ses moyens ? Il en doutait sérieusement. Et est-ce que c’état seulement à lui de faire ça ? Non, ça n’était pas son rôle et merde, il ne la connaissait même qu’à peine, comment pouvait-il faire à présent pour réagir, pour trouver les mots, pour décider de ses gestes ?! Bordel il ne savait même pas quoi faire de ses foutus bras ?! S’il la touchait, il était certain qu’elle exploserait, s’il se rapprochait, elle fuirait, mais s’il ne faisait rien, elle finirait par se consumer intégralement devant ses yeux. Et merde, il en serait responsable parce qu’il n’avait pas la solution. Il ne savait pas agir comme il le fallait, face à ce cas-ci. Et s’il se plantait là, ça serait sans doute désastreux. Aucune de ses décisions n’était sans conséquences mais il n’était pas capable de les assumer lui ! Pourquoi fallait-il que tout soit toujours si compliqué, qu’il y ait sans cesse des complications si importantes. Et pourquoi ça tombait sur lui merde ?! Quelques regards autour de lui, lui apprenaient qu’il n’y avait personne ici prêt à lui prêter main forte. Mais merde il ‘était qu’un gosse. Un putain de môme paumé et s’il faisait en sorte d’être capable de gérer plein de choses, il n’était finalement qu’un enfant perdu face à un monde trop grand et dangereux pour lui. Et ce depuis toujours d’ailleurs. Ça l’oppressait.

Encore un refus, violent, de la part de la jeune femme. Alors il avait reculé, sentant ses mains trembler un peu plus, se sentant pris d’une envie irrépressible de hurler à la mort en espérant qu’une fois ses poumons vides et sa voix brisée, il se sentirait moins enclin à exploser dans la seconde. Peut-être n’était-elle pas la seule à être une bombe à retardement. Peut être qu’il y en avait deux dans cette foutue ruelle un peu à l’écart. Il avait avancé un peu vers elle, la faisant reculer un peu plus dans l’impasse, s’éloignant de la foule. A chacun de ses pas à lui, il sentait crisser le gel. Mais il faisait quatre degrés au matin. Pas de raison que le givre s’installe. Sauf si ses nerfs lâchaient. Il valait mieux qu’ils s’éloignent tous les deux avant qu’ils ne se fassent remarquer. Il fallait dire qu’il commençait à avoir l’habitude avec Sovahnn. Les réflexes étaient pris. Son amie ne savait pas gérer sa magie et il avait apprit via ses effusions de magie que les sorciers même plus âgés pouvaient en effet relâcher la pression sans s’en rendre compte. Alors, instinctivement, il faisait reculer Caitlyn, l’éloignant de la foule oppressante de moldus qui pourraient apercevoir quelque chose qu’ils ne devraient pas. Mais il ne faisait que la faire monter un peu plus en pression. Lui-même ne s’en rendait pas compte mais en agissant ainsi, il était de plus en plus tendus, conscient qu’il allait contre la jeune femme et qu’il se faisait violence à lui-même en la forçant à reculer. Poser une main sur son bras, parler doucement, lui balancer un seau d’eau ? Au final, il n’avait même pas réussi à prendre une décision qu’elle s’était retournée brusquement vers lui.

« NAN ! »

Là voilà, la bombe. Cette voix aurait pu être d’outre tombe que ça ne l’aurait pas choqué outre mesure. Mais, surtout, elle résonnait en lui, violente, froide, puissante. Un refus, net, tranchant. Il aurait cru s’être pris un coup de lame dans le bas ventre ou la gorge tellement ces seules phrases avaient suffit à lui couper le souffle, faisant exploser en lui la rage et la frustration de n’arriver à rien dans ses tentatives d’aider la jeune femme en perdition évidente.

« Va-t’en Takuma. Laisse-moi tranquille. »

Elle se rétracte, il se brise.

Incapable.

Souffle court, ses yeux avaient du mal à distinguer les contrastes. Ses mâchoires le faisaient souffrir à force de serrer sans tenir compte de la douleur qui irradiait dans ses maxillaires. Ongles enfoncés dans la chaire de ses paumes, il se sentait agressé, oppressé de trop de données, trop d’échecs, trop de tentatives infructueuses. Acculé, il ne savait plus quoi faire, quoi tenter, quoi dire ou quoi chercher pour espérer obtenir ne serais-ce qu’un début de victoire. Non, il n’y avait que l’échec, que le bruit, que l’erreur qui l’encerclait, qui le bouffait, qui le terrorisait.

Alors l’instant suivant, il n’était plus là. Est-ce qu’on l’avait vu ? Non. Mais c’était un coup de chance. Il n’avait pas réfléchi, pas cherché. Takuma avait simplement souhaité être loin, alors il avait disparu, instinctivement.

Il n’avait même pas cherché à faire ce qu’il avait fait. C’était arrivé, voilà tout. Elle était seule. Mais à peine car l’instant suivant, il réapparaissait, accompagné.

Alec n’avait pas eu le temps de comprendre ou d’entendre quoi que ce soit. D’ailleurs Takuma n’avait rien dit. Il était apparu, l’avait pris par le bras et, à nouveau, l’instant suivant, Alec disparaissait de son lieu de travail. Pied nu, en jogging et t-shirt noir, il apparaissait dans une ruelle froide, humide, ses bandes sur les mains pour le protéger … et même pas de baguette.

L’instant suivant, ils étaient de nouveau seuls dans la ruelle. Une inspiration, une expiration et tout s’était déjà déroulé. Le temps d’un souffle et Takuma avait disparu. Juste un battement de cils.

« Qu… »

Interdit, Alec s’était tourné vers Caitlyn, à la recherche d’explications. Car autour de lui, il n’y avait déjà plus que le vide de l’absence.
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Takuma Ishida Hayato
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Takuma Ishida Hayato
Dim 9 Fév 2020 - 10:06
C’était elle. C’était Louve. L’explication s’imposait à son esprit comme une évidence. Il n’y en avait pas d’autre. L’îlot sur lequel elle avait choisi de passer la nuit n’était qu’à une petite demi-heure de marche de la ruelle dans laquelle on avait trouvé le corps, dix minutes pour le prédateur qu’elle était. Rien qu’à cette idée, Caitlyn avait envie de vomir. Rien que d’imaginer le corps déchiqueté de cette fille, sa chair lacérée, et elle avait envie de rendre tripes et boyaux. Les bras serrés autour de son ventre creux, le cou rentré dans les épaules, clairement dans une position de repli, elle tremblait, crispée, et continuait à secouer la tête de droite à gauche, les yeux paniqués. C’était pas elle. Ça pouvait pas être elle. Ça ne devait pas être elle !

Et Takuma qui la défiait, la poussait dans ses retranchements, littéralement. Chaque pas qu’il faisait vers elle était en réalité un pas de plus vers la perte de contrôle, qu’elle essayait tant bien que mal de compenser par un pas en arrière, dans une ruelle déserte. Elle ne voyait pas que lui aussi tremblait, n’entendait pas que son cœur aussi battait la chamade, ne sentait pas que l’air et le sol se glaçaient autour de lui… Ou plutôt si, mais c’était comme si toutes ces perceptions n’arrivaient pas à son esprit. Trop concentrée à gérer ses propres émotions qui menaçaient d’exploser, elle n’avait pas les moyens, pas la force, pour intégrer encore celles des autres.

Et puis ce fut le pas de trop. Oppressée par le vide et la solitude autant que par la foule, par les images qui profitaient du vide dans sa tête pour se dessiner devant ses yeux, par les murs qui se resserraient autour d’elle alors que Takuma continuait à se rapprocher, un premier verrou sauta et sa rage déferla autour d’elle, le frappant de plein fouet. Une fraction de seconde à peine, le temps d’hurler son refus, avant de se replier encore un peu plus sur elle-même et de l’implorer de partir. Et l’instant d’après, elle se retrouvait seule. Son cœur sembla s’arrêter. Le temps sembla s’arrêter.

Il avait disparu. Il avait disparu et avec lui la dernière raison de tenir bon. Déjà, elle sentait de nouvelles larmes lui monter aux yeux, un cri se former dans sa gorge. Elle ne vit pas quand il réapparut avec Alec avant de redisparaitre. La seule chose qu’elle vit, c’était qu’Alec était là, ne comprenait pas, attendait qu’elle lui explique. Alors elle cacha son visage dans ses mains et éclata en sanglots, se laissant glisser le long du mur en pierre froide jusqu’à finir assise à même le sol, ses genous pliés contre son torse, recroquevillée sur elle-même.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Dim 9 Fév 2020 - 12:04
Alec n’avait pas compris ce qui s’était passé. Confus, déboussolé, il était resté là quelques secondes à tenter de comprendre la raison d’une intrusion si soudaine. Takuma avait déboulé et, l’instant suivant, il l’avait déposé dans cette ruelle avant de disparaitre à son tour. Si Alec avait bien remarqué Caitlyn et son état d’agitation, il n’avait pu s’empêcher de vérifier à la ronde si personne ne les avait vus. Aucun moldu n’était tourné vers eux, là, dans la rue non loin. Personne ne le regardait avec de grands yeux étonnés. Et pourtant, il y avait de quoi. Outre son apparition soudaine accompagné d’un couillon qui avait déjà disparu, Alec était pieds nus, en jogging, torse nu et des bandes aux mains. Une tenue tout à fait classique en plein mois de Janvier. Normal quoi. Aucun problème à ça. Tout comme Takuma avait eu un comportement parfaitement normal et absolument pas perturbant.
S’il avait posé une question, Alec avait bien vite compris que Caitlyn n’était pas partie pour lui répondre. Pâle, agitée, tremblante, elle s’était même détournée de lui, s’éloignant de quelques pas pour rejoindre le mur. S’il n’avait pas connu Takuma, Alec l’aurait sans doute accusé de choses assez peu catholiques car devant lui, la jeune femme s’écroulait totalement.
Inquiet, Alec s’était approché doucement jusqu’à s’accroupir devant elle, ses genoux venant se poser sur les siens dans une attitude protectrice.

« Hey… ça va aller.. »

Une main sur la sienne quelques seconde et il s’était laisser tomber à côté d’elle sans la lâcher. Son dos avait râpé contre les pierres humides, ses pieds étaient gelés mais il s’en foutait.

« T’es pas seule contre ça ok ? T’es pas forcée d’en parler, mais t’es pas seule. »

Il ne savait pas ce qui se passait mais ça faisait un moment que ça se tramait. Un moment qu’il la voyait s’éteindre. Et un moment, surtout, qu’il ne réagissait pas comme il l’aurait dû : en la protégeant. Au lieu de ça, éreinté par ses propres emmerdes, il avait simplement laissé couler. Il s’était barré, un peu comme Takuma à l’instant. Après tout, le message était clair non ? Il avait compris le sous-texte : Gère. Occupe toi de ta pote une seconde, connard.

Alors cette fois, elle pourrait hurler, frapper, fuir : il ne la lâcherait pas.
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Alec Kaleb Rivers
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Sam 22 Fév 2020 - 9:29
Les larmes coulaient à flots sur ses joues creuses. Recroquevillée sur elle-même, secouée par les sanglots, Caitlyn pleurait comme ça n’avait longtemps plus été le cas. Incapable de se retenir davantage, incapable de prendre sur elle, de garder la face, elle craquait, succombait à la puissance des émotions qui la submergeaient.

Ça aurait pu rester Takuma face à elle, ça aurait pu être n’importe qui, ce qui devait arriver arrivait et elle n’avait plus aucune emprise dessus. En l’occurrence, c’était Alec. Déposé là par son ami nippon sans avoir rien demandé à personne, un pantalon de jogging pour tout habit dans l’humidité glaciale du mois de janvier, l’incompréhension imprimée sur son visage.

« Hey… ça va aller.. »

Face à la détresse de son amie, il ne cherchait plus à comprendre. Il passait à l’action. Elle le sentit qui s’approchait d’elle, s’accroupissait, finissant par passer un bras autour de ses épaules plus grelottantes encore que les siennes. Elle ne broncha pas, ne cherchait plus à fuir ce contact, cette présence, dont elle avait tant besoin.

« T’es pas seule contre ça ok ? T’es pas forcée d’en parler, mais t’es pas seule. »

Oui, c’était exactement ce dont elle avait besoin. De quelqu’un qui la soutienne, la rassure, la protège. Qui la rattrape alors qu’elle tombait, sombrait dans le gouffre du désespoir, sans lui poser de questions, sans rien attendre en retour. C’était aussi exactement ce que Takuma avait essayé de faire, sans succès, et elle pleura de plus belle.

Et finalement, les hoquets se firent moins violents, les gémissements moins bruyants. Elle prit une inspiration et expira longuement. Elle se sentait vidée. Épuisée et frigorifiée, aussi. Relevant légèrement sa tête, elle essuya ses joues trempes, essayant de compresser ses yeux bouffis, puis écarta les mèches de cheveux venues cacher son visage.

Elle n’avait pas la force pour se relever, ni ne serait-ce que pour se redresser, et elle resta repliée sur elle-même, flasque, alors que la douleur comblait le vide à l’intérieur d’elle, soupira alors que de nouvelles larmes emplissaient ses yeux. Une tristesse différente, plus douce et plus insidieuse, s’emparait d’elle.

« C’était moi. »

Pour la première fois, elle prononçait à voix haute ces mots qui résonnaient dans sa tête.

« C’était moi cette nuit. Le monstre dont tout le monde parle. Qui a tué cette fille. »

Elle sentit la peur se dissiper alors qu’elle se résignait à endosser la responsabilité de ce meurtre.

« Je suis désolée. »

Et si une partie d'elle voulait plonger ses yeux dans ceux de son ami comme pour y trouver une prise à laquelle s'accrocher, l'autre ne l'y autorisait pas, et elle resta tête baissée, à sombrer, de nouvelles larmes cette fois silencieuses roulant sur ses pommettes.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Sam 22 Fév 2020 - 10:22
Il en avait le souffle coupé. La situation était tellement improbable,  impossible à encaisser, à imaginer à vrai dire. C’était simplement surréaliste. Mais voilà, ils traversaient tous des situations surréalistes régulièrement et parfois, ils avaient besoin les uns des autres pour pouvoir avancer. C’était le cas à présent. Caitlyn avait besoin d’aide, besoin d’un ami et ça ne datait pas d’aujourd’hui. Bien sûr, il l’avait vu, son changement de comportement ne pouvait pas être tout à fait innocent, il venait bien de quelque part. S’il avait demandé une fois des explications à mi-mot, il ne les avait jamais eu et n’avait jamais cherché à les avoir. A vrai dire, il n’avait surtout jamais creusé le sujet, la laissant dans sa fange, seule, sans jamais chercher à aller l’y rejoindre pour la sortir de là. Y compris alors qu’ils avaient eu une conversation à cœur ouvert, abordant les drames de son enfance, il n’y avait pas si longtemps. Ça aurait été le moment d’en parler, bien sûr. Mais aucun des deux ne l’avait fait. A vrai dire, Alec aurait pu chercher à se dédouaner en disant qu’il attendait qu’elle vienne d’elle-même lui parler de tout ça et qu’il lui laissait la liberté de choisir si elle le faisait et quand elle le faisait. Mais à vrai dire, ça n’était pas tout à fait vrai. Un peu. Mais pas assez pour que ce soit honnête. La vérité c’était qu’il était lui-même plongé dans ses emmerdes et que parfois, on n’a simplement pas l’espace émotionnel pour les autres. Alors on repousse. Jusqu’à ce que ça pète et qu’on se rende compte… eh bien : qu’on n’était pas là.
Et il n’avait simplement pas été là.

Penché sur elle, il l’enveloppait un instant, comme s’il pouvait la protéger du monde un petit moment. Comme s’il n’y avait plus qu’eux et que sa seule présence pouvait éloigner les démons. Ça n’était pas vrai mais en avoir le sentiment, ne serais-ce qu’une fraction de seconde, ne pourrait que faire du bien. La sentant accepter sa présence, il s’était assis à côté d’elle, glissant un bras contre elle pour la ramener contre lui, laissant les flots de larmes couler, attendant simplement que la marée passe. Elle en avait besoin, tout lâcher pour accepter ce qu’il se passait. Laisser la colère et l’angoisse s’exprimer à travers la peine et cesser de rejeter les autres. D’ailleurs aujourd’hui, elle aurait pu le rejeter de toutes ses forces, cogner, insulter, le blesser de toutes les manières ; jamais il ne serait parti.

Il n’aurait pas sut dire combien de temps ils étaient restés là comme ça mais la jeune femme avait fini par s’apaiser avant de bouger, cherchant à taire ces larmes avant de, finalement, parler. Des mots glaçants qu’il ne comprenait pas. Mais le timbre empreint de culpabilité ne faisait aucun doute sur la gravité de ces deux mots enfin exposés au grand jour :

« C’était moi. »

S’il était inquiet jusque là, à présent, Alec ne savait plus à quoi s’en tenir, mais il ne bougeait pas, laissant venir cette explication qui refusait jusque là de voir le jour.

« C’était moi cette nuit. Le monstre dont tout le monde parle. Qui a tué cette fille. »

La violence. Les termes utilisés, la voix brisée, soufflée, à peine acceptée. Un monstre ? Elle ? Tuer une jeune femme ? Pas sciemment, c’était certain. Alors quoi ? Par un sortilège de contrainte ? C’était possible bien sûr, mais l’utilisation du terme monstre n’était pas anodine. Il avait lui-même fait des choses affreuses mais jamais il n’avait utilisé ce mot précisément. A vrai dire, s’il l’avait déjà entendu utilisé avec une telle peine, c’était dans un contexte bien particulier. Et la personne qui avait dit ça n’était plus tout à fait humaine.
Il faisait jour. Elle n’était pas un vampire.

Il n’avait pas bougé, n’avait pas eu le moindre mouvement de recul, mais ne pouvait s’empêcher de l’analyser, se demandant s’il avait bien compris ce qu’elle était en train de lui dire. Ça n’était pas ancien, ça correspondait sans doute à ses changements comportementaux. S’était-elle fait mordre ?

« Je suis désolée. »

Pas un regard, au contraire, elle restait recroquevillée sur elle-même et il devinait à peine les traits de son visage masqués par un rideau de cheveux bruns venant poser une barrière entre eux. Sans doute celle de sa culpabilité.
Il n’imaginait pas ce que c’était. Lui avait toujours fait ses choix. Des choix affreux, impossibles, inadmissibles même. Mais il les avait faits. Pas elle.

Ses doigts s’étaient contentés de glisser dans ses cheveux alors qu’il la ramenait contre elle, y déposant un baiser.

« J’suis désolé pour toi. »

Il la replaçait tout autant que la jeune fille décédée dans une position de victime. Oui, elle pouvait être navrée, réellement et profondément, c’était même rassurant. Mais la souffrance qui se dégageait d’elle n’avait pas à être niée. Il lui semblait incroyable que ce genre de choses arrive encore à l’heure actuelle. Qu’il n’y ait personne pour encadrer ces êtres magiques pour leur donner un cadre, un chemin de route ; de l’aide, tout simplement. On préférait les nier, les éloigner, les oublier et s’en méfier.

« Comment c’est arrivé ? »

Il avait beau y réfléchir, il n’avait pas la moindre idée de quand se déroulait la pleine lune les mois derniers, les fois où ils s’étaient rencontrés. Il n’y faisait pas attention. Bien évidemment, cette fois-ci, il l’avait su. Les sorciers en parlent, bien évidemment. Depuis quand vivait-elle ça ? Seule ? Mais il craignait que trop de questions ne la braquent.
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Alec Kaleb Rivers
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Dim 8 Mar 2020 - 17:49
Combien de temps passa-t-elle ainsi, recroquevillée sur elle-même, à pleurer toutes les larmes de son corps secoué par les hoquets, blottie dans les bras de Alec ? Elle n’en savait rien, mais ça n’avait aucune importance. Plus rien d’autre n’avait d’importance que la présence de son ami qui l’enveloppait et lui offrait un endroit où se réfugier, où flancher à l’abri des regards. Avant d’avouer.

Et probablement qu’Alec ne l’avant encore jamais vue dans cet état, à laisser libre cours à une telle détresse, un tel désespoir. Il l’avait connue heureuse, furieuse, blessée, hardie, même sensuelle et charnelle dernièrement, mais jamais triste, en tout cas pas à ce point. Et pas pour les mêmes raisons. Car aujourd’hui, ce n’était pas le deuil qui l’affligeait. C’était la culpabilité. La vraie.

« J’suis désolé pour toi. »

Il avait déposé un baiser dans ses cheveux défaits, y glissant ses doigts avec toute la douceur du monde, alors qu’elle s’excusait et se remettait à pleurer des larmes silencieuses cette fois. Elle les essuya une fois de plus, frottant ses yeux bouffis et injectés de sang, puis ramena vers l’arrière ces mèches qui cachaient son visage avant de relever la tête vers lui.

« Comment s’est arrivé ?
- Je ne sais pas… »

Un murmure à peine audible. Caitlyn plongea son regard dans celui, accablé, de Alec, et secoua la tête. Non, elle ne savait pas comment c’était arrivé, ce qu’elle avait fait pour tuer cette fille. Ce que Louve avait fait. La seule chose qu’elle savait, c’était que ça ne pouvait être qu’elle. Mais en même temps…

« C’est pas ma faute… »

Non, ça n’tait pas sa faute, elle n’avait pas fait exprès. Elle avait perdu le contrôle, c’était pour ça qu’elle ne se souvenait de rien. À aucun moment elle ne s’autorisait à penser que son manque de souvenirs puisse être dû à un abus de Tue-Loup ou simplement à son manque d’expérience. Et à aucun moment elle ne réalisait qu’Alec avait compris.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Lun 9 Mar 2020 - 19:39
Ils étaient restés là. Alec l’enveloppait de toute la tendresse et la protection dont il était capable. Y avait-il seulement quoi que ce soit d’autre qu’il puisse faire pour elle en cet instant ? Il en doutait fortement. C’était peut-être con mais à l’heure actuelle, il avait l’impression qu’elle en avait besoin. Une présence bienveillante qui ne la jugerait pas quoi qu’elle dise, qui comprendrait sans en faire des caisses. Un soutien, tout simplement ce qu’il n’avait pas été jusque là pour elle. Plusieurs fois il avait relâché la pression. Plusieurs fois il l’avait blessée. Plusieurs fois il l’avait secourue. Mais jamais il n’avait pris la position de confident. Est-ce qu’il manquait simplement d’intérêt ou qu’il n’agissait juste pas comme il le devait ? Il pouvait toujours dire que la vie lui avait pris tout son temps, qu’il avait oublié, qu’il avait été trop pris, qu’il n’avait pas vu. Mais il avait vu. Il avait évoqué un questionnement. Et n’avait jamais insisté. Il l’avait vu aller mal, se dégrader, demander à l’aide à sa façon. Il n’y avait pas répondu.

« Comment s’est arrivé ?
- Je ne sais pas… »

Cette voix cassée. Ce regard brisé qui venait chercher le sien, l’appelant clairement à l’aide. Que pouvait-il faire pour l’aider ? Pour la sortir de cette culpabilité ?
Rien.
Il avait pris deux vies depuis le début de son existence. Il avait fait des choix affreux. Il avait blessé et brisé bien trop de gens et de liens pour qu’il ne puisse les citer. Il n’y avait rien pour se sortir de la culpabilité qui ronge. Elle vous bouffe jusqu’à la moelle sans jamais ciller, sans ralentir son œuvre. Elle vous détruit, vous consume.

« C’est pas ma faute… »

Elle n’y était pour rien. Elle ne voulait pas. Là était toute la différence entre eux. Elle devait assumer quelque chose qu’elle n’avait pas choisi.

La main dans ses cheveux éloignait doucement une mèche de son visage.

« Je sais bien qu’tu ne voulais pas. »

Comment tu aurais pu vouloir un truc pareil ?

« T’étais déjà… » Comme ça ? « Ça s’est passé avant qu’on s’engueule ? »

Joliment dit pour ‘t’étais déjà comme ça avant d’avoir voulu qu’on baise, que je foire tout et que tu le prennes mal ?’. Félicitation, tu bosses ta diplomatie.

« Cait, est-ce que tu as seulement une preuve que c’était toi…. Un souvenir… ? »
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Dim 15 Mar 2020 - 9:45
Après la peur, la colère, le désespoir… un calme étrange s’emparait de Caitlyn. Ses larmes étaient devenues silencieuses, ses hoquets faisant suite à l’hyperventilation initiale avaient cédé leur place à une respiration plus mesurée, son état d’agitation puis sa crispation l’avaient laissée sans forces, ses cris s’étaient transformés en murmures et sa voix se brisait. Mais dans ses yeux, c’était toujours le même désespoir, la même culpabilité.

« Je sais bien qu’tu ne voulais pas. »

Il écarta une mèche qui lui barrait la vue, délicatement, et le contact de ses doigts à quelques millimètres de son front la fit frissonner. Il était là, près d’elle, la serrant contre lui, la rassurant, la protégeant ; pourtant, il n’avait qu’un pantalon de jogging pour tout vêtement, et sa température corporelle baissait dans le froid du mois de janvier. Sans le prévenir, sans lui laisser le choix, elle enleva sa veste et la lui passa autour des épaules.

« T’étais déjà… Ça s’est passé avant qu’on s’engueule ? »

Et ce fut à ce moment là qu’elle comprit. Comprit qu’il avait compris. Elle sentit son visage se fermer, son regard redevenir neutre, vide, se vit se replier à nouveau sur elle-même, s’écartant imperceptiblement de lui. Dans d’autres circonstances, peut-être aurait-elle réussi à feindre l’étonnement, l’incompréhension. Mais en l’état, elle était incapable de réfréner tous ces réflexes qui la trahissaient.

« J’ai pas envie d’en parler. »

Des mots difficiles à prononcer alors qu’elle avait juste envie de s’enfermer dans le mutisme pour ne pas répondre à ses questions, mais il le fallait si elle voulait qu’il arrête de les lui poser. Déjà, dans sa tête, elle revoyait les événements des derniers mois, leurs rencontres dans un parc puis dans un bar, leurs disputes, la violence des mots et des gestes. Elle serra les mâchoires, à nouveau crispée, le froid s’invitant dans son corps fatigué.

« Cait, est-ce que tu as seulement une preuve que c’était toi…. Un souvenir… ? »

Elle secoua la tête. Non, c’était bien là le problème. Elle n’avait aucun souvenir. Chose qui ne lui était encore jamais arrivée. Il y avait toujours eu des flashs de réminiscences dans son esprit, ce renard qui slalomait entre les arbres et buissons, cet élan à l’orée de la forêt, des paysages, des odeurs parfois… Cette fois-ci, rien. Le vide.

« J’aurais jamais dû rester là. »

Une voix soudain plus assurée, plus ferme, et elle se leva brusquement, retenant une grimace de douleur alors que ses muscles et articulations lui rappelaient que son corps entier venait d’être démantelé et resoudé deux fois dans les dernières 24 heures. Elle enfonça sa capuche sur sa tête puis plongea ses mains dans la poche centrale de son pull, son cerveau reprenant le dessus sur ses émotions.

« Faut que j’aille voir un truc. »
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Caitlyn Louise Twain
Dim 15 Mar 2020 - 12:05
Est-ce qu’il avait froid ? Oui, il était gelé. Est-ce que la veste de Caitlyn posée comme elle le pouvait sur ses épaules trop grandes le réchauffait vraiment ? Non, mais le geste était apprécié. Malgré sa détresse, elle voyait l’incongruité de la situation et s’inquiétait pour lui. Bref, elle ne changerait jamais réellement et ce, même si elle s’en inquiétait profondément à l’heure actuelle. Et ce qui avait changé, il l’avait identifié. C’est là tout le problème d’avoir été plongé dans la problématique, il faisait les liens relativement facilement. Il fallait s’adresser à Sovahnn et Enzo si elle avait des réclamations. A Logan aussi, sans doute, puisqu’il avait régulièrement géré la problématique au sein de Poudlard. Et puis, au fur et à mesure des années, les uns et les autres avaient pris l’habitude de cette particularité. Assez pour qu’il n’y prête plus réellement attention. Ça viendrait pour Caitlyn aussi. Car il n’imaginait pas un seul instant qu’elle ait pu être ainsi depuis le début. Pas avec le changement de comportement qu’elle avait manifesté récemment. Et c’était bien ça le problème. Dès l’instant où elle avait compris qu’il avait deviné, il l’avait sentie se rétracter immédiatement, s’éloignant un peu de lui, son visage se refermant dans la seconde. Merde.

« J’ai pas envie d’en parler. »
« Ok. On n’en parle pas alors. »

Et de quoi d’autre parlait-on jusque là au juste ? Grande question. Mais si elle ne souhaitait pas développer le sujet, il ne la forcerait pas. Elle était déjà assez instable psychologiquement pour qu’il en rajoute. Et puis après tout, qu’est-ce que cela pourrait bien changer ? Elle n’en avait pas parlé jusque là, ne souhaitait pas le faire maintenant, il n’insistait pas, se concentrant sur ce qui l’angoissait tant que ça. Avait-elle seulement des preuves de ce qui l’angoissait au plus haut point ?
Un geste de la tête. Non. Quelque part, ça le rassurait déjà pour elle. Peut-être faisait-elle simplement des associations d’idées qui n’avaient pas lieu d’être.

« J’aurais jamais dû rester là. »
« Hh ? »

Hein ? Comment ça ? Alec avait à peine eu le temps de réagir, surpris, qu’elle s’était déjà levée soudainement. Son corps cette fois parfaitement détaché du sien laissait place au froid glacial qui venait se plaquer à sa peau, lui arrachant un frisson.

« Faut que j’aille voir un truc. »

Il s’était relevé à son tour, tenant sa veste d’une main pour l’empêcher de tomber.

« Quel truc ? Va falloir m’expliquer là parce que j’te suis pas. »

Enfin, si, il la suivrait, mais où, ça, il n’en savait rien.
Putain, Takuma, sérieusement, pourquoi avoir agis comme ça ? IL n’aurait fallu que quelques secondes ou minutes pour qu’il puisse s’habiller et se munir de sa baguette. A l’heure actuelle, il se sentait démuni mais il n’irait rien dire de tel. Et oui, il savait qu’à suivre Caitlyn il ne savait où, il risquait d’attirer l’attention mais actuellement, il n’avait aucune intention de la laisser seule.

« Cait … ? »

Si tu pars en courant, je t’en fous une, on est clairs là-dessus ?
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Lun 23 Mar 2020 - 20:56
Comment avait-il compris ? Comment avait-il réussi à comprendre, comment avait-il fait, comment avait-il pu ? Force était de constater qu’elle avait raison lorsqu’elle lui disait qu’il n’était de loin pas aussi insensible et égocentrique qu’il ne le prétendait. Elle l’avait bien vu, qu’il s’inquiétait pour elle depuis quelques temps déjà, qu’il sentait que quelque chose se tramait. Mais comment était-il possible qu’il ait trouvé l’explication aux changements qu’il voyait s’opérer en elle ? Y aurait-elle seulement pensé, si les rôles avaient été inversés ? L’aurait-elle ne serait-ce qu’envisagé ?

« Ok. On n’en parle pas alors. »

Ce qui n’empêcherait pas la ville entière d’en parler. La communauté magique semblait avoir oublié en une nuit la guerre qui faisait rage en son sein, pour ne voir plus que la menace d’une bête sanguinaire répondant à l’appel de la Pleine Lune. Non, elle n’aurait jamais dû rester là. Comment avait-elle pu penser qu’elle y arriverait, qu’elle serait à la hauteur ? Elle se leva. Il fallait qu’elle vérifie les sortilèges de protection. Cela ne voudrait peut-être rien dire, ne l’empêcherait pas de continuer à douter, mais il le fallait.

« Quel truc ? Va falloir m’expliquer là parce que j’te suis pas. »

Le froid s’infiltrait à l’intérieur de son corps fatigué, affaibli, elle sentait ses muscles frémir sous la surface de sa peau, puiser dans leurs ressources pour lui procurer un tant soit peu de chaleur. Rentrant son cou dans ses épaules, serrant ses bras le long de son corps, elle ouvrit la marche, comptant bien sur son ami pour la suivre, en dépit, ou justement en raison, de son incompréhension. Contrairement à ce qu’il semblait de croire, elle n’était pas en train de le fuir.

« Cait… ? »

Elle baissa légèrement la tête, soupira, ralentit. Elle n’avait pas envie de lui expliquer. Elle n’avait pas envie d’en parler, elle voulait juste qu’il la suive sans poser de questions, sans insister, sans s’imposer. Ce qu’il faisait, en réalité.

« J’ai mon studio pas loin. On pourra aller chez toi, pour que tu t’habilles. Ensuite, faudra que j’aille vérifier. »

La seule raison pourquoi elle le laissait marcher pieds nus derrière elle était parce qu’ils ne pouvaient pas Transplaner à la vue de tout le monde. Quand bien même Takuma l’avait fait, la ruelle étant déserte. Elle ne voulait pas tenter la chance une troisième fois. Elle serra ses coudes contre ses côtes pour affronter le froid et la foule de Chinatown alors qu’ils sortaient de ladite ruelle, pressa le pas, faisant un effort mental pour ne pas imaginer la rumeur qui se propageait autour d’eux.

Arrivés devant l’immeuble, elle ouvrit la porte et l’emmena dans la cave puis lui prit la main et ils disparurent pour se matérialiser devant le patio où ils avaient discuté quelques semaines plus tôt. Patio qui avait par ailleurs bien évolué, de même que le reste du salon, et probablement de l’appartement entier. Elle le laissa lui rendre sa veste, chercher des vêtements chauds et enfiler des chaussures, puis revenir vers elle. Elle lui tendit à nouveau la main et l’emmena sur l’ile.

La voilà, son explication. C’était là qu’elle avait passé la nuit. En plein centre de Londres. De la pure inconscience. Comment avait-elle pu ? Comment avait-elle osé ? Elle soupira, serrant les dents. S’avança vers l’eau, son bras gauche levé devant elle. Le contact avec la barrière invisible lui fit l’effet d’un petit choc électrique, la repoussant. Elle réessaya, même résultat. Tenta un sortilège, même résultat.

« Faut que je fasse le tour. Ya forcément une brèche quelque part… »

Et même si c’est pas le cas, ca veut pas dire que Louve n’a pas trouvé un moyen pour sortir. Elle se mit en route le long des berges, s’appliquant pour ne pas voir les traces que Louve avait laissées là où ses pattes s’étaient enfoncées dans une terre un peu plus molle qu’ailleurs. Il lui fallut à peine plus d’un quart d’heure revenir au point de départ. Pas de brèche. Elle se tourna vers Alec. Maintenant qu’elle avait fait ça, elle ne savait à nouveau plus quoi faire. D’un dernier mouvement de baguette, elle fit apparaitre des tabourets et s’assit, les épaules affaissées.

« Ils ne peuvent pas nous voir. »

Au cas où il ne s’en serait pas douté. Et puis, sans qu’elle ne le voie venir…

« Comment t’as compris ? »
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Jeu 26 Mar 2020 - 10:01
Ne pas forcer. Il savait parfaitement qu’insister, en cet instant, ça ne ferait que provoquer une rétraction encore plus importante de la part de la jeune femme. Alors il battait en retraite. Après tout, ça n’était pas réellement le plus important dans l’histoire. Simplement une question légitime qui l’inquiétait pour elle. A vrai dire, il se rendait compte d’à quel point il avait peu être égoïste, autocentré, à voir qu’elle n’allait pas bien sans réagir plus qu’une simple question bien vite balayée. Il était clair qu’il ne la laisserait pas seule aujourd’hui après ça et sachant ce qu’elle traversait. Bien entendu, il n’avait pas la moindre idée de ce que ça pouvait faire que d’être dans sa situation. Mais il ne la lâcherait pas. Elle avait besoin de soutien et cette fois-ci, le sien serait indéfectible.
Alors quand elle s’était redressée, il l’avait suivie, prêt à la rattraper si elle venait à transplaner de façon inopinée. Mais elle avait engagé la marche, tandis qu’il entrait dans son sillage, se demandant si elle comptait simplement fuir ou pas. C’était la spécialité de Sovahnn ça. Quand ça n’allait pas, elle se barrait tout simplement, et souvent en courant. Mais Caitlyn ne semblait pas en train d’agir de la sorte. Déterminée, elle avançait vers il ne savait quel objectif.

« J’ai mon studio pas loin. On pourra aller chez toi, pour que tu t’habilles. Ensuite, faudra que j’aille vérifier. »
« Ok. »

Il n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle voulait vérifier au juste, mais marcher pieds nus et peu vêtu en pleine rue n’était pas particulièrement engageant, alors ça lui allait. Les regards des autres, il les sentait mais s’en foutait parfaitement, se contentant de ne pas perdre la jeune femme de vue tout en gardant un œil sur le sol histoire d’épargner un peu ses pieds. S’il pouvait éviter les tessons de bouteilles brisées au sol, franchement ça l’arrangeait.
Arrivés dans son immeuble, ils n’avaient pas tardé à transplaner une fois dans ce qui était de toute évidence une cave. L’instant suivant, ils apparaissaient chez lui.

« ‘Me fait pas le coup d’te barrer. »

Un doigt vers elle en avertissement et il était allé attraper des vêtements, les enfilant à la hâte avant de mettre des basquets de sport qui traînaient et de revenir à son niveau. Une main tendue. Pas un mot. L’instant suivant, ils étaient arrivés sur une île sous le regard intrigué d’Alec.
Mains dans les poches, sourcils froncés, il l’avait observée se rapprocher de l’eau, ses doigts percutant manifestement une force invisible. Une onde s’était répandue autour d’elle, semblant dévier les rayons du soleil comme la surface de l’eau le ferait. Une barrière magique.
Nouvelles tentatives. Même résultat. Un sort. Pas plus de signe de faiblesses de la toile.

« Faut que je fasse le tour. Ya forcément une brèche quelque part… »

Il avait hoché du chef en silence, la suivant sans mot dire, attentif à cette fameuse barrière autant qu’aux traces canines qui marquaient le sol. Il avait vu juste. Elle était là, cette nuit, enfermée afin de ne pas faire de dégâts. Alors s’il n’y avait pas de sortie, comment aurait-elle pu faire les dégâts dont elle craignait être responsable ?
Retour au point initial et manifestement, Caitlyn était troublée par son manque de résultats flagrants. L’île était grande. Il ne savait même pas qu’il y avait ça ici, en plein cœur de Londres.

A partir de quelques débris, elle s’était servie d’un sort de métamorphose pour faire apparaitre des tabourets.

« Ils ne peuvent pas nous voir. »

Le timbre las, les épaules abaissées.
Alec ne s’était même pas encore assis, plongé dans ses pensées, qu’elle avait ajouté :
« Comment t’as compris ? »

Ses traits s’étaient détendus un instant sous le coup de la surprise. Non, il n’imaginait pas qu’elle lui poserait la question ni qu’elle voudrait revenir sur le sujet même si les choses étaient à présent évidentes. Leur arrivée ici était un aveu en soi.

« Oh tu sais, après avoir couru derrière Enzo dans les bois une nuit de pleine lune, c’est des possibilités qu’on garde dans un coin du crâne. »

Il y avait un autre loup cette nuit-là. Il n’avait pas fait ça pour Enzo, bien sûr, mais pour forcer Sovahnn à rester en sécurité dans le château, plutôt que de sortir pour aider un ami alors qu’elle n’avait pas le moindre moyen pour agir. Logan l’avait intercepté et géré la crise. Comme souvent d’ailleurs. Et lui… maintenant il se sentait comme un gosse qui s’est toujours appuyé sur un adulte et qui se retrouve soudainement dénué de son aide. Seul et sans filet.

« Ton comportement a changé, c’est dur de ne pas le remarquer. » Plus animale. Plus instinctive. Plus directe et plus impulsive. « J’suis comme les autres sorciers, j’me pose des questions sur ces meurtres. C’est difficile d’oublier la date. »

La communauté magique s’était enflammée dès l’aurore, s’inquiétant de l’identité du tueur tout autant que les moldus. Mais pour les sorciers, il n’était pas difficile d’imaginer quel type de bête pouvait agir avec sauvagerie une nuit de pleine lune. Alors vu qu’elle avait dit être responsable … le lien n’était pas compliqué à faire.
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Alec Kaleb Rivers
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Sam 4 Avr 2020 - 13:45
« ‘Me fait pas le coup d’te barrer. »

Se barrer. L’idée était tentante. Le laisser planté là, disparaître et emporter avec elle son secret. Ou du moins, ce qu’il en restait… Car Alec savait. Avait deviné, ou compris, déduit, peu importait comment il avait su au final, le fait était qu’il était au courant. Et qu’il ne semblait pas prêt à la lâcher de si tôt. Sans un mot, sans même un regard, Caitlyn le laissa s’éloigner. Oui, elle aurait pu en profiter pour fuir, à nouveau. Si elle avait voulu, elle aurait pu le semer depuis longtemps, l’immobiliser s’il l’avait fallu, il n’aurait rien pu faire pour l’en empêcher. Elle ne l’avait pas fait, et c’était d’ailleurs probablement pour ça qu’il prenait cette liberté que de s’éloigner, s’autorisait à lui faire confiance pour ne pas partir dès qu’il aurait les yeux tournés. Elle resta là, immobile, à contempler le patio alors qu’il montait dans sa chambre chercher des habits et des chaussures. Lorsqu’il revint, elle lui tendit à nouveau la main pour l’emmener avec elle.

L’ile était un aveu en soi. Minuscule motte de terre qui ressortait de ce lac dont les joggeurs matinaux faisaient le tour en même pas un quart d’heure, entourée d’un grillage invisible pour en faire un enclos, une cage. Tu m’étonnes que Louve ait cherché à sortir, se soit acharnée contre les barrières magiques, jusqu’à les faire flancher. Des traces se dessinaient par endroit dans la boue, et Caitlyn sentit son cœur se serrer et son estomac se nouer à l’idée qu’Alec puisse être en train de les observer pendant qu’elle faisait le tour des berges à la recherche de la brèche. Il fallait qu’elle se fasse violence pour ne pas montrer toutes ces émotions qui la submergeaient. Pour garder cet air résigné, cette détermination empreinte de lassitude, de fatigue, malgré le malaise, la honte, le dégoût, la rage qu’elle sentait prêtes à reprendre le dessus si elle n’avait pas été épuisée à ce point.

« Oh tu sais, après avoir couru derrière Enzo dans les bois une nuit de pleine lune, c’est des possibilités qu’on garde dans un coin du crâne. »

L’humour. Encore l’humour. Elle n’en était pas encore à ce stade-là. Elle n’était pas au stade où elle pouvait balayer la gravité de sa situation, le danger qu’elle représentait et celui qu’elle courait, d’un revers de la main, d’un rire nerveux, d’un roulis des yeux. Elle déglutit, se crispa une fraction de seconde, imperceptiblement. Elle avait posé la question, était revenue sur ce sujet qu’elle avait refusé d’aborder quelques minutes plus tôt. Finalement, elle n’était pas sûre de vouloir entendre la réponse. D’être capable de l’entendre. D’encaisser, de prendre sur elle. Assise sur son tabouret, les épaules affaissées, les jambes croisées, plus repliée sur elle-même qu’autre chose, mais si de l’extérieur elle n’exprimait que la fatigue, à l’intérieur c’était bien de la tension qu’elle sentait renaitre.

« Ton comportement a changé, c’est dur de ne pas le remarquer. »

Non, elle n’avait pas envie de savoir, finalement. Elle n’avait pas envie de savoir les erreurs qu’elle avait faites, la faiblesse dont elle avait fait preuve. Incapable de garder son sang-froid. Incapable de se rendre compte qu’elle se devait de le garder. Elle-même n’avait pas compris ce qui lui arrivait, pourquoi elle réagissait comme elle l’avait fait. La nausée qui s’emparait d’elle à chaque fois que l’odeur du sang parvenait à ses narines, la colère qui faisait frémir ses muscles et vibrer ses cordes vocales à chaque fois que les choses n’allaient pas comme elle le voulait. Sa part animale qui prenait le dessus dès qu’elle en avait la moindre opportunité. Alec en avait fait les frais à plusieurs reprises. Il aurait pu continuer à s’interroger sur le pourquoi du comment, peut-être finir par oublier, passer à autre chose… Mais il avait fallu que ce soit lui que Takuma aille chercher alors qu’elle flanchait.

« J’suis comme les autres sorciers, j’me pose des questions sur ces meurtres. C’est difficile d’oublier la date. »

Elle hocha la tête. Le meurtre. La date. Une date dont personne ne prenait la peine de se soucier, tout comme personne ne prenait la peine de se soucier de ceux qui en étaient les victimes. Désormais, tout le monde s’en souciait. S’en inquiétait. Et elle avait juste envie de se terrer dans un coin et d’attendre que ça passe. Qu’ils oublient. Qu’ils l’oublient.

« Je suis fatiguée. Je vais te ramener chez toi et retourner me coucher. »

Et me retenir de céder à la tentation de t’effacer la mémoire. Elle lui tendit la main. Allait-il protester ? Insister ? Vouloir en savoir plus ? Elle s’imaginait bien comment il devait se sentir en voyant la discussion tourner court. La déception, la frustration peut-être. Le sentiment d’impuissance, sûrement. Non, il ne serait pas là pour elle autant qu’il l’aurait voulu. Il avait déjà fait beaucoup, l’avait consolée, rassurée. Et elle l’avait laissé, n’avait pas fui ni même cherché à fuir. Mais elle ne pouvait plus. Elle ne voulait plus.
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Caitlyn Louise Twain
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Caitlyn Louise Twain
Sam 4 Avr 2020 - 15:32
L’amener ici voulait tout dire et il en avait conscience. Elle s’était refermée dès l’instant où il lui avait montré qu’il avait compris et sa présence ici lui permettait de s’assurer qu’il avait bien tapé juste. En plein dans le mile. Elle avait été mordue et s’était transformée. Merde. Comment avait-il pu louper quelque chose de si énorme ? Être lycan dans le monde sorcier n’est pas une bonne chose. Ils sont rejetés, chassés, dénigrés. Lui-même avait grandit en apprenant qu’on ne pouvait leur faire confiance, qu’ils étaient dangereux et que la part animale en eux prenait toujours le dessus à un moment ou à un autre. Mais voilà, il avait aussi vu Sovahnn faire intégralement et entièrement confiance à l’un d’entre eux, assez pour prendre des risques inconsidérés en pleine nuit. Il avait lui-même pris sa place et s’il ne portait pas Enzo dans son cœur, il avouait sans aucun problème que ça n’avait rien à voir avec son statut de lycan ou ses préférences sexuelles. Même si ça n’avait pas dû aider à une époque. Bref, jusque là, il n’insistait pas, la laissant venir à lui, chose qu’elle avait finit par faire. Mais ses réponses, aussi courtes et factuelles soient-elles l’avait de nouveau braquée.

« Je suis fatiguée. Je vais te ramener chez toi et retourner me coucher. »

Il s’était pincé les lèvres de frustration tout en se levant, observant en silence les tabourets disparaitre.
Déjà, elle lui tendait le bras, ne lui laissant pas de possibilité autre que d’accepter et la laisser partir. Sans un mot, juste avec cette attitude froide et lointaine qu’elle développait de plus en plus depuis quelques mois.
Il avait fourré ses mains dans ses poches sans pour autant faire un geste vers elle, le regard braqué vers le sien.

« Lyn… J’te laisse tranquille, pas de soucis mais.. juste.. ya pas d’faille. »

Sa voix était douce, posée. Il énonçait un fait, à nouveau. Il n’y avait pas la moindre brèche ici.

« Sans baguette, personne ne peut sortir d’ici. »

Donc sous sa forme animale, ça n’était pas possible. Et au passage, si elle l’abandonnait là, il était coincé. Cela dit en passant hein.
Il savait qu’elle n’avait pas envie d’en parler, il l’entendait. Alors il n’avait rien rajouté. Il n’avait pas ajouté qu’elle n’avait rien fait, qu’elle n’était pas responsable du meurtre même s’il le pensait fort. Il n’avait pas ajouté à quel point il était triste qu’elle ait à subir ça tous les mois ni qu’il savait à quel point la culpabilité pouvait être dévorante. Il s’était contenté de sortir la main de sa poche, la lui tendant.
Ramène-moi si tu veux te débarrasser de moi. Mais intègre juste ça, qu’importe le temps que ça prendra. C’était pas toi. C’était pas ta faute.
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Alec Kaleb Rivers
Dim 12 Avr 2020 - 10:49
Le bras tendu vers lui, elle attendait qu’il place sa main dans la sienne, le regardant presque sans le voir. Ce ne fut qu’en réalisant qu’il ne venait pas, qu’elle le fixa, fronçant les sourcils. Ses mains enfouies dans ses poches, il s’était levé mais ne bougeait pas d’un poil, la fixait en retour. Elle sentait sa frustration, sa colère de n’avoir pas su lui parler, la faire parler. Pourtant, ce fut d’une voix douce qu’il rajouta :

« Lyn… J’te laisse tranquille, pas de soucis mais.. juste.. ya pas d’faille. Sans baguette, personne ne peut sortir d’ici. »

Elle hocha la tête. Mine de rien, quand bien même ce n’était pas franchement l’impression qu’elle donnait, l’idée commençait à faire son chemin dans sa tête. C’était juste qu’elle n’avait plus envie d’en parler. Il sortit sa main de sa poche, s’approcha pour prendre la sienne qu’elle avait laissée tomber le long de son corps. Elle soupira, ferma les yeux une seconde, visualisa le patio, le bar, le canapé…

La seconde d’après, ils apparurent dans le salon de Alec. Elle lâcha sa main, s’écarta légèrement. Sa patience et son calme commençaient à s’effriter à mesure que la fatigue progressait. Non, elle n’avait plus envie d’en parler, elle n’était plus capable. De se confier, de s’ouvrir. Elle voulait juste retrouver la sécurité de son studio, le confort de son lit. Fermer les yeux, faire le vide dans sa tête.

« Désolée, j’ai besoin d’être seule. Merci d’avoir été là. Et tu diras merci et désolée à Takuma aussi. »

Elle fourra sa main dans la poche de sa veste. Il allait de soi qu’elle ne voulait pas que quoi que ce soit de tout ça se sache, et ce serait mentir que de prétendre qu’elle n’aurait pas aimé lui effacer ce petit bout de mémoire qui le reliait à elle, mais elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance. Elle lui adressa un dernier regard, comme pour s’assurer qu’elle pouvait partir, puis ferma à nouveau les yeux, soupira… disparut.

Fin.
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