Stronger - Dorofei

La jeune femme était sortie de là, arme à la main, clairement à reculons. Elle refusait de laisser ce qu’elle avait entrepris, d’abandonner des gosses qui restaient là, pourtant, prise dans la bataille, elle avait fini par suivre le mouvement, se dirigeant vers la sortie au ralenti, couvrant les autres au maximum. Jordane avait vu ce qui s’était passé avec la vampire, vu ce qui était arrivé à Elias, et n’avait cessé de chercher à avancer pour protéger Zachary. Lorsqu’il avait été emmené, la jeune femme avait fait demi-tour, acceptant l’obligation de partir. D’un point de vue externe, elle avait aidé des amis, mais si elle fonçait dans le tas, elle serait définitivement identifiée comme résistante et ça n’était pas le but. Pire, elle en avait trop fait pour garder un statut protecteur de neutralité. Alors il lui fallait disparaître avec la garde. Et puis, sincèrement, Jordane était inquiète : quelqu’un la menaçait, elle le savait sans vraiment comprendre qui ou pourquoi. Alors fuir était la solution la plus sage même si elle ne lui plaisait pas. C’est ainsi qu’elle avait suivi le groupe, rassurée de voir Sovahnn au loin, ainsi qu’elle avait été blessée et ainsi qu’elle avait fini à l’hôpital clandestin, avec les autres. La cuisse. Et le même bras que la première fois, décidément…

Une fois prise en charge, la jeune femme avait passé un moment avec Sovahnn e Zachary, observant tout ce qui se passait de loin. Et puis elle les avait laissés. Quitte à comprendre qu’un groupe de résistant s’était monté pour les protéger, elle voulait en faire partie. C’est ainsi qu’alors même qu’elle était rentrée en France pour voir sa famille, se remettre de ses émotions et de ses blessures et retrouver les siens, la jeune femme n’avait cessé de faire des allers-retours auprès de la Garde. Ils l’interrogeaient, la testaient, la challengeaient. C’était là qu’elle avait fini par croiser Dorofei, plusieurs fois. Là qu’il lui avait proposé un toit. Et là qu’elle avait fini par être engagée. Il avait fallu deux semaines à la jeune femme pour se décider à quitter de nouveau sa famille, consciente que si leur présence lui faisait du bien, elle vivait pourtant mal cette proximité. Alors la jeune femme avait fini par faire comme quelques années auparavant : un sac à dos et c’était le grand départ. Cette fois-ci, la magie lui permettait de prendre plus de choses sur elle pour un encombrement moindre mais surtout… cette fois-ci, elle savait où aller. Une adresse, un petit tour de portoloin, quelques transplannages et la voilà dans Londres. Ça ne lui ressemblait pas, mais pour une fois, la jeune femme allait demander un peu d’aide le temps de retomber sur ses pieds. Elle se promettait que ça n’était que l’affaire de quelques jours. Et puis, peut-être lui refuserait-il l’hospitalité. Après tout, il avait déjà assez souffert, peut-être voulait-il être seul malgré ce qu’il lui avait dit ?

La jeune femme avait sonné, mains dans les poches, en attente sur le pallier, pas tout à fait sûre de ce qu’elle faisait. Si ça ne marchait pas, elle irait chez le trio Rivers-Blackburn-Delaney…. + Rowe et Hayato en bonus. Bien qu’ils soient tous très proches (avec elle du moins), la jeune femme était consciente qu’il y avait déjà trop de monde dans cette maison. De plus, elle connaissait Alec et voyait bien que l’équilibre était déjà précaire et récemment acquis – d’après les filles – alors elle n’avait pas envie d’imposer sa présence en plus. Elle verrait bien comment les choses s’organiseraient.

En attendant, la porte venait de s’ouvrir.

Les jours passaient et se ressemblaient au final beaucoup. Pour l'instant s'occuper d'Adam lui prenait beaucoup de temps. Il avait juste envie de passer beaucoup de temps avec son fils, et maintenant qu'il n'était plus Auror, du temps il en avait. Il n'avait pas encore le courage d'aller travailler dans la boutique de ses beaux-parents non pas par flemme, mais plutôt par ce que les migraines, crises de vertiges étaient encore là, comme si son corps avait bien du mal à s'habituer à cette nouvelle vision. Alors il préférait être totalement remis, pour aller bosser là-bas.

Et lorsqu'il ne s'occupait pas de son petit monstre , il réfléchissait beaucoup trop. Il ressassait. Les démons venaient en quelques sortes le prendre. Et le seul remède qui fonctionnait à peu près correctement pour les éloigner, c'était le boulot, celui qu'il faisait pour la garde. Ne pas penser. Ne pas trop réfléchir. Ne pas ressasser. Et pourtant, s'il n'avait pas parlé pendant qu'il était leur otage, il savait qu'il aurait fini par craquer à un moment ou un autre, il savait qu'il y avait toujours un point de rupture et que le sien était plus avancé que celui que d'autres. Et s'ils étaient aller capturer Adam ? Est-ce qu'il aurait ouvert sa grande bouche dans l'espoir de sauver le gamin ? Il n'en était pas certain, il n'en savait rien. Probablement qu'il l'aurait fait, par ce qu'Adam était tout pour lui, mais sa conscience professionnelle était également toujours forte, toujours présence. S'il se battait aujourd'hui, c'était probablement pour son fils en grande partie, mais aussi pour offrir un monde meilleur à tous les gens comme sa femme, les cracmols, les futurs, ceux qui, comme Adam avaient un avenir incertain dans la magie … pour que les sang-purs arrêtent de croire qu'ils étaient les meilleurs, le centre du monde. La vie de son fils, ne comptait pas, dans ce grand combat. Ça n'était qu'une vie. Une vie précieuse pour lui, mais qu'une vie. Qu'est-ce qui aurait été primordial pour lui ? Son côté père, ou son côté professionnel ? Se poser cette question, le rongeait un peu, comme si ce n'était pas normal, comme s'il avait un souci. Un réel souci. Normalement tout être normalement constitué n'aurait même pas réfléchi à cela, alors pourquoi lui oui ? Qu'est-ce qui clochait dans sa cervelle ? Qu'est-ce qui n'allait pas ? Entre ça et le fait qu'il voulait retrouver Prune pour la tuer, ou plutôt pour la délivrer, il se disait qu'il avait quand même quelques soucis. Et pourtant c'était logique pour Prune aussi, enlevée depuis janvier 2014, deux ans entre leurs mains, la mort, serait préférable. Par ce que si elle n'avait pas été maltraitée, elle aurait probablement eu un lavage de cerveau et elle serait dangereuse pour sa famille..... si elle n'avait pas eu de lavage de cerveau, elle serait probablement si traumatisée que la mort serait une délivrance. Dans un cas comme dans l'autre, il ne devrait pas réfléchir, se poser de questions, s’apitoyer. Juste faire son devoir, la mission qu'il s'était fixée, la tuer.
Père indigne. Mari indigne. Voilà, ce qu'il était probablement, mais en attendant …

 « Adam tu viens faire le gâteau avec moi ? Et avant tu te laves les mains mon grand.»

Même s'il l'avait posé sous forme de questions, ça n'en était pas réellement une. Ils allaient un petit gâteau pour le dessert ensemble. Rien de plus bien exceptionnel, juste un peu de temps passé ensemble, et surtout, il trouvait que c'était quelque chose d'assez important que jeune on commence à apprendre à cuisiner, même si ce n'était que remuer quelques ingrédients entre eux. Bien sûr, jamais il ne l'aurait laisser utiliser le four ou un un couteau, même avec li à côté : un accident était trop vite arriver. Il aurait également pu utiliser la magie, mais il préférait que l'enfant s'habitue dès à présent à ne pas penser que la magie pouvait tout faire, ainsi s'il était cracmol comme sa mère... et bien … disons qu'il saurait déjà se débrouiller à faire pas mal de chose tout seul.

Et alors qu'il allait mettre le gâteau dans le four, quelqu'un frappa.

 «Adam, attends-moi ne va pas ouv... »

Parle à mon cul ma tête est malade. Le petit garçon ne lui avait répondu et en plus était allé ouvrir. Drofie avait précipitamment posé le gâteau dans le four,n le fermant d'un coup de baguette pour rejoindre l'enfant, toujours dans la hâte.
Il ne risquait rien. Adam ne risquait, c'est ce qu'il essayait de se dire, de se répéter. Mais si c'était l'un d'eux à la porte. Stupide fait, ils auraient probablement pu transplaner dans la maison.
Il ne devait pas paniquer à chaque fois qu'Adam ouvrait la porte seul ;
Mais c'était plus fort que lui pour le moment . En voyant la petite bouille de Jordane derrière la porte, il lui ouvrit un vague sourire.

 « Bonjour Jordane, vas-y rentre. Tu as fait bon « voyage » ?» Il prit doucement Adam par la main pour que l'enfant laisse passer la jeune femme.  « Adam, c'est Jordane, elle va rester quelques …. temps avec nous. Tu dis bonjour, et tu vas jouer dans ta chambre, je t'appelle quand me gâteau est près, d'accord ? »

Le petit garçon soudain beaucoup plus timide, avait fait comme à son habitude -ou presque-, lorsqu'il ne connaissait pas quelqu'un : se cacher derrière les jambes de papa. Il lui fit, finalement un petit signe de main, avant de courir vers sa chambre.

 « Considère ça, comme un bonjour de sa part. Dans une heure ou deux, il est capable de venir te parler pendant 30 minutes sans s'arrêter.» Temps de silence. Il n'avait pas l'habitude de recevoir les inconnus, ou même de s'occuper de ce genre de choses, c'était à lk'époque Prune qui s'en occupait, tandis que lui bossait, encore et toujours.  « Tu veux que... que je te montre la chambre où tu dormiras que tu puisses poser tes affaires ?» heureusement qu'il avait pensé à la préparer, au cas où/  « Ou alors peut-être que tu préfères manger ou boire quelque chose, je viens de mettre un gâteau dans le four, il sera prêt d'ici une dizaine de minutes.»

Lorsque la porte s’était ouverte, s’était une petite silhouette qui était apparue derrière. Surprise, la jeune femme avait mis un instant à le détailler avant de lui offrir un grand sourire, entendant Dorofei pester en arrière, comprenant que l’enfant n’était absolument pas censé ouvrir cette porte tout seul, sans l’accord de son père. Pas simple d’élever un enfant, elle l’imaginait sans mal.

« Salut toi. Je sens que tu fais tourner ton père en bourrique, j’me trompe ? »

Il faisait son timide soudainement, s’attendant sans doute à trouver sur le pas de la porte quelqu’un qu’il connaissait… mais en attendant, elle l’avait vu, cette petite lueur d’amusement – voire même de fierté – s’allumer dans son regard. Une petite lueur qui lui avait fait tirer un demi-sourire d’amusement. Elle le voyait, ce petit côté espiègle des enfants de son âge. Il n’échappait sans doute pas à la règle, même s’il jouait au timide là tout de suite. Bientôt, ce fut une silhouette bien plus imposante qui rejoint la première.

« Bonjour Jordane, vas-y rentre. Tu as fait bon « voyage » ?»
« Bonjour Dorofei, merci beaucoup de me laisser me poser un peu ici ! » Elle l’avait remercié en entrant, dépassant Adam qui la détaillait toujours des pieds à la tête.
« Adam, c'est Jordane, elle va rester quelques …. temps avec nous. Tu dis bonjour, et tu vas jouer dans ta chambre, je t'appelle quand me gâteau est près, d'accord ? »

Avec un sourire beaucoup plus franc, Jordane n’avait pas tardé à rire clairement quand l’enfant avait fait demi-tour, fuyant dans sa chambre après un petit coucou de la main auquel elle avait répondu.

« Considère ça, comme un bonjour de sa part. Dans une heure ou deux, il est capable de venir te parler pendant 30 minutes sans s'arrêter.»
« Ok je note, je profite donc de ce moment béni de silence ! »

Oui, elle se souvenait très bien de sa pipelette de sœur à ce moment là de sa croissance. Elle ne doutait donc pas qu’il puisse ainsi monopoliser la conversation – tout en butant sur tous les mots, transformant son monologue en exercice de patience.

« Tu veux que... que je te montre la chambre où tu dormiras que tu puisses poser tes affaires ? Ou alors peut-être que tu préfères manger ou boire quelque chose, je viens de mettre un gâteau dans le four, il sera prêt d'ici une dizaine de minutes.»

Dorofei ne semblait pas très à l’aise avec cet exercice social. Sachant que la jeune femme était du genre à rester muette voire cynique et distante avec ceux qu’elle connaissait mal – hors contexte de fête – elle se dit qu’ils étaient mal barrés. Mais elle ferait un effort. D’autant que si elle le connaissait un peu, il lui permettait surtout de se poser quelque part pendant ce temps de transition.

« Ouh un gâteau je suis bien reçue dis donc ! Je veux bien poser mes affaires déjà. Et j’avoue avoir un peu faim. Après ce graaand voyage. La première fois que je me suis baladée en dehors de la France, c’était sans pouvoir transplanner. Ça change beaucoup de choses ! »

Elle était plus jeune, avait tout envoyé chié pour barouder à travers les pays. Cette époque lui semblait bien loin.

« Je vais rapidement me trouver un petit boulot et un appart, ça ne devrait pas durer trop longtemps mais encore merci de m’héberger le temps que je me stabilise de…. Tout ce b-o-r-d-e-l. J'avoue ne pas être très motivée à aller chez Alec et affronter ses histoires de mariage récent. »

Le bordel auquel elle faisait référence – oui, elle l’avait épelé car elle la voyait, la petite bouille qui les espionnait mine de rien, dans le dos de son père, à moitié caché derrière le mur – était bien évidemment tout ce qui se rapportait à Poudlard.

« Comment tu vas après ça ? »

Elle n’oubliait pas que si elle était à table, lui était sur l’estrade. Il semblait tellement… bien. Droit. Bien entendu, il devait donner le change face à son fils mais son attitude l’impressionnait tout de même. Elle doutait d’être aussi en forme après avoir vécu un truc pareil. Elle qui se croyait forte, capable d’encaisser plutôt bien…  s’était pourtant retrouvée à chialer à la première attaque de vampire tout en étant empoisonnée. On n’est pas tous égaux face à la mort et à la souffrance manifestement. Son bras lui faisait toujours mal après la bataille. Enlevant son manteau, elle l’avait révélé, lui et la grande trace brunâtre dédoublée qui s’étendait sur une bonne vingtaine de centimètres. Un genre de brûlure magique qui ne partirait jamais vraiment. Elle s’était pris deux fois le même sort, deux fois sur le même bras… vous y croyez vous ?! Elle s’y ferait, veillant à ne pas la regarder, faisant comme si tout était normal.

Est-ce qu’il pouvait jeter la pierre à Adam ? Non, bien sûr que non. Il avait probablement fait largement pire enfant et ses aînés seraient là pour en témoigner ! Sans être un diablotin, disons que come aujourd’hui, il avait du mal à rester calmer, il était plus du genre aventurier ; d’ailleurs c’était probablement étonnant qu’il ne finisse pas chez les Rouge ! Il avait salué la jeune femme tandis qu’elle le remerciait de lui offrir le gite.

« C’est rien, autant que la chambre d’amis service à quelque chose.»

Il avait ensuite essayé de présenter Adam à Jordane mais … c’était comme toujours compliqué. Pourtant il n’était pas trop timide, mais c’était juste à croire qu’il aimait encore faire son bébé devant les inconnus. Au final cela n’était pas bien grave. Il la « rassura » (ou le contraire ? ) en lui disant que bientôt l’enfant reviendrait avec plein de questions à la bouche. Probablement quand il serait certain qu’elle ne serait pas un croque-mitaine ou une méchante.

« Ok je note, je profite donc de ce moment béni de silence ! »
« Et tu as le droit de lui demander de se taire ou de ne pas répondre, même s’il se fait insistant, il est un peu tête de mule comme moi parfois. Et c’est pas un compliment.» plaisanta-t-il.

Il lui demanda ensuite par quoi elle préférait commencer : la chambre ou plus boire ou manger quelque chose. Il savait que c’était quelque chose de normal de demander ça, alors il s’exécutait, mais il était du genre plus papa ours pas bavard qu’autre chose, même s’il essayait de faire d’énormes efforts.

« Ouh un gâteau je suis bien reçue dis donc ! Je veux bien poser mes affaires déjà. Et j’avoue avoir un peu faim. Après ce graaand voyage. La première fois que je me suis baladée en dehors de la France, c’était sans pouvoir transplanner. Ça change beaucoup de choses ! »
« Effectivement, c’est vrai que je ne connais pas trop les… disons les modes de voyager Moldus enfin vite fait mais à part le métro, on ne peut pas dire que ce soit quelque chose que je connaisse énormément, même enfant on prenait les porteloins ou la poudre de cheminette pour aller chez ma famille en Russie.» Il se tut quelques instants. Je te montre ta chambre dans deux minuts, et je te ferai visiter après qu’on ait mangé le gâteau, je préfère rester dans la cuisine au cas où quelqu’un ait envie de toucher un four chaud.

Par ce que quand on est gourmand, on fait des trucs stupides. Il n’avait pas trop confiance en son fils sur ce point-là ! Il préférait donc sortir le gâteau du four, le mettre en sécurité loin des petites mains de l’enfant avant de partir dans une autre pièce. S’il avait été seul, ça aurait été différent, mais s’il parlait avec Jordane, il serait probablement moins attentif aux bruits.

« Je vais rapidement me trouver un petit boulot et un appart, ça ne devrait pas durer trop longtemps mais encore merci de m’héberger le temps que je me stabilise de…. Tout ce b-o-r-d-e-l. J'avoue ne pas être très motivée à aller chez Alec et affronter ses histoires de mariage récent. »

Il haussa un sourcil surprit lorsqu’elle épela le mot bordel, mais comprit rapidement la cause sans même la voir. Ouais, un petit curieux comme lui. Les chiens ne font pas les chats !

« Comment tu vas après ça ? »
« Prends ton temps pour le travail, enfin non, prends ton temps, tu es vraiment la bienvenue. Tu verras, ce n’est pas forcément calme tous les jours par ici non plus ! Mais c’est probablement une ambiance différente que chez Alec.» Il se tut quelques instants et réfléchit à la réponse à fournir à la dernière question de la jeune femme. «On va dire que ça va. Je n’ai pas le choix de toute façon. » il baissa un peu la voix histoire d’être certain qu’il n’y ait que la jeune qui puisse entendre ce qu’il disait. «Je ne peux pas me laisser aller, mon fils compte sur moi. Je l’ai assez laissé à ma famille ces dernières semaines… et puis, il faut continuer à se battre. Chaque jour, Ils gagnent en puissance. Mon fils sera peut-être comme sa mère un cracmol, je ne peux pas me laisser abattre, je veux juste lui offrir un avenir meilleur. Et puis ressasser, je crois que ça n’a jamais été mon fort.»

Il avait toujours tout intériorisé, même si cette fois c’était plus compliqué que les autres. Cette fois, il ne pouvait pas se complaire dans son travail. Mais il essayait de bien réagir et de se laisser aller juste quand il était seul. Un jour, il peterait probablement un câble lorsqu’on s’y attendrait pas le moins, c’était un risque qu’il était à prendre. De toute manière il ne savait pas réagir autrement. Probablement qu’il paraissait pour insensible, bizarre ou fort, mais ce n’était pas ça, c’était juste son « instinct » sa façon de réagir au stress, et elle n’était pas meilleure qu’une autre. Il avait bien vu l’état du bras de la jeune femme, mais il n’osa pas poser de questions indiscrètes sur cette blessure.

« Et tu as le droit de lui demander de se taire ou de ne pas répondre, même s’il se fait insistant, il est un peu tête de mule comme moi parfois. Et c’est pas un compliment.»

La jeune femme avait émit un petit rire amusé. A vrai dire, elle n’aurait pas attendu l’autorisation de Dorofei pour ce genre de choses mais c’était toujours un plus de l’avoir. Jordane n’était pas toujours au top avec les enfants, elle le savait. Elle manquait de patience, de douceur, de calme. Et puis elle gardait, marquée au fer rouge, le souvenir du comportement de sa petite sœur. Alors oui, ok, elles étaient sœur et par définition, il y avait un contentieux entre elles, d’autant plus avec les histoires d’adoption et de départ paternel. Oui, Jordane le lui avait sans doute reproché. Mais tout ça était du passé, elle avait grandit, elle s’en était occupée pendant un moment et à présent, si elles n’étaient pas proches, elles s’appréciaient tout de même. Pour autant, Jordane ne se sentait toujours pas à l’aise avec les enfants. Il faudrait sans doute qu’elle s’y fasse. Ça viendrait. D’autant plus en passant du temps ici, au contact d’Adam. Ou pas d’ailleurs. Mais elle était prête à faire des efforts, tout comme pour socialiser avec le père du garçon.

« Effectivement, c’est vrai que je ne connais pas trop les… disons les modes de voyager Moldus enfin vite fait mais à part le métro, on ne peut pas dire que ce soit quelque chose que je connaisse énormément, même enfant on prenait les porteloins ou la poudre de cheminette pour aller chez ma famille en Russie.»
« Forcément.. »

Elle avait toujours un peu de mal à imaginer ce que ça pouvait-être de grandir dans une famille sorcière de pure souche, sans doute un peu déconnectée de ce qu’avait été son monde à elle, son enfance, sa culture. Les différences étaient franches et ça ne devait pas aider pour éviter le genre de scission qui existait actuellement dans le monde des sorciers.

Je te montre ta chambre dans deux minuts, et je te ferai visiter après qu’on ait mangé le gâteau, je préfère rester dans la cuisine au cas où quelqu’un ait envie de toucher un four chaud.
« Ça marche. »
…
« Les moyens de transports moldus, ça n’est pas ton truc, pourtant il y a pas mal de choses de ‘’mon’’ monde ici. Tu as quand même grandit avec ce genre de choses ou tu les as adopté au fur et à mesure ? »

De ce qu’elle avait compris de certains sorciers, il n’y avait pas tout à fait de fours traditionnels chez eux. A vrai dire, elle n’y était jamais allée alors peut-être se faisait-elle une idée complètement fantasmée d’une habitation purement sorcière. Elle n’en savait rien.

« Je suis née moldue alors il y a toujours certaines choses qui m’échappent. »

Petite explication au passage. Ensuite, la conversation avait déviée sur ce qui s’était passé à Poudlard. Ça semblait logique, obligatoire même. Alors elle avait osé poser la question.

« Prends ton temps pour le travail, enfin non, prends ton temps, tu es vraiment la bienvenue. Tu verras, ce n’est pas forcément calme tous les jours par ici non plus !  Mais c’est probablement une ambiance différente que chez Alec.»
« C’est certain. »

Il profitait manifestement de cette digression pour ne pas répondre tout de suite à la question plus gênante. Elle avait vu ce qui lui était arrivé et était sincèrement étonnée de le voir si solide sur ses jambes. Bien sûr, il y avait son fils à gérer. Mais tout de même.

«On va dire que ça va. Je n’ai pas le choix de toute façon. »

Peut-être n’aurait-elle pas dû poser cette question ? Peut-être était-ce inconvenant ?

«Je ne peux pas me laisser aller, mon fils compte sur moi. Je l’ai assez laissé à ma famille ces dernières semaines… et puis, il faut continuer à se battre. Chaque jour, Ils gagnent en puissance. Mon fils sera peut-être comme sa mère un cracmol, je ne peux pas me laisser abattre, je veux juste lui offrir un avenir meilleur. Et puis ressasser, je crois que ça n’a jamais été mon fort.»

Elle avait acquiescé en silence. Bien sûr, il avait raison.

« Je comprends. »

Elle-même était plutôt tête brûlée, toujours la rage au ventre pour avancer et se battre pour ses convictions. Pour autant, elle se souvenait de cette peur, cette panique paralysante qui l’avait prise à certains moments de sa vie à Poudlard. Difficile de faire autrement. Difficile de se détacher de ça et de continuer la lutte. Pourtant, lors de la dernière bataille, elle était solide sur ses deux jambes, baguette en main, prête à en découdre. Alors elle comprenait. Parce que c’était un moyen de justifier aussi ce qui arrivait. Un moyen de donner un sens à tout ça. Une raison d’avancer. Offrir un avenir meilleur à un enfant qui n’avait rien demandé. Bien sûr, elle pensait aux siens, encore à l’abrits dans un autre pays – du moins l’espérait-elle – et à Sovahnn et Zach qui auraient d’ici peu un enfant pour qui  se battre avec plus d’acharnement encore.

« Je veux participer. J’en ai déjà parlé le jour de la sortie. Hors de question de rester sur la touche. »

C’était sorti comme ça. Sans véritable lien avec le reste. De toute façon, elle doutait de voir Dorofei à l’aise avec le fait de continuer cette discussion un peu plus personnelle et le visant directement.

« Je sais qu’Alec n’a pas été recontacté. Mais qu’on soit clairs : je suis plus tête brûlée que lui. »

Et ça n’était pas une mince affaire.

Il préféra lui indiquer qu’elle pouvait demander à Adam de se taire si jamais le bambin se mettait en mode pipelette ! Il pouvait comprendre que ce soit quelque chose de fatiguant et qu’elle n’ait pas forcément envie de faire la causette à un gamin. Il lui expliqua que le fil était comme le père – aka lui- c’est-à-dire quelqu’un de têtu, d’obstiné ! Et oui, c’est parfois une qualité, mais là, il l’utilisait sciemment comme un défaut, par ce qu’à ce niveau-là ça en était un, même s’il n’était pas forcément obtus sur tous les sujets ! il avait finalement rapidement changé de sujet, en disant qu’il ne s’y connaissait pas trop trop en mode de voyager moldu, oui, il avait déjà utilisé le métro et compagnie, mais s’il pouvait transplaner, il le faisait, c’était quand même plus rapide et plus économique, il était rapidement passé sur le fait qu’il allait bientôt lui montrer sa chambre mais d’abord il préférait éteindre le four et compagnie pour être certain qu’Adam n risque pas de se brûler si sa gourmandise prenait le dessus sur le reste. La jeune femme semblait plutôt d’accord et réembraya rapidement :

« Les moyens de transports moldus, ça n’est pas ton truc, pourtant il y a pas mal de choses de ‘’mon’’ monde ici. Tu as quand même grandit avec ce genre de choses ou tu les as adopté au fur et à mesure ? Je suis née moldue alors il y a toujours certaines choses qui m’échappent.»
« On avait très peu de choses tirées du monde moldu chez moi, même si on connaissait quand même les bases, et certaines personnes de ma famille en Russie habitaient en quartier Moldus. Mais tout ce qui est télé, ordi, c’est surtout quand je me suis installé avec ma femme, et pour mon fils que j’essaye de m’adapter un maximum, mais je crois que je me débrouille pas trop mal ! Enfin, ça pourrait être pire quand même… mais mieux aussi. Disons que je sais utiliser portable, ordi, télé et compagnie… et comme tu peux le voir divers électroménager moldu, pour que ma femme … enfin qu’elle puisse l’utiliser à l’époque et idem pour Adam, si jamais il sera cracmol comme sa mère.» Temps de silence, avant qu’il reprenne «Mais pour les déplacements, c’est vrai, que je suis plus transplanage et compagnie. »

Il lui avait ensuite « fait comprendre » qu’ici non plus avec l’enfant (plus sa famille) ça n’était pas trop calme tous les jours, il suffisait que sa fratrie se ramène et elle verrait le bordel (pardon le bazar) que cela pouvait engendrer ! Puis le sur le fait qu’il devait quand même s’occuper de son fils et que c’était de son caractère d’être comme ça. Plus d’une fois il était passé pour un insensible alors que ce n’était pas forcément le cas, il n’avait juste pas la même façon de le montrer et s’occuper l’esprit, se dire qu’il devait aussi avancer pour la Garde. Donner illusion n’était pas compliqué, personne ne le voyait quand il était seul. Et puis, il y avait aussi le souci de Prune à gérer. Non, il y avait beaucoup trop de choses importantes pour qu’il déprime, il devait tenir.

« Je comprends. »

Vérité, ou disait-elle juste cela pour être polie ? Il ne savait pas. Il acquiesça doucement ne sachant pas franchement quoi répliquer. Par ce qu’il ne voyait pas quoi rajouter.

« Je veux participer. J’en ai déjà parlé le jour de la sortie. Hors de question de rester sur la touche. » Hein ?! Quoi ? Pardon ? Il était un peu étonné du changement de sujet, mais comprenait bien sa motivation, et puis, ils avaient besoin de bras de toute manière. « Je sais qu’Alec n’a pas été recontacté. Mais qu’on soit clairs : je suis plus tête brûlée que lui. »
« Tu sais que ce n’est peut-être pas forcément qu’un avantage d’être une tête brûlée, il en faut plus que ça. Foncer dans le tas, ou réagir sous une impulsion, ça peut porter de nombreux préjudices, comme, dans certaines situation ça peut également être un avantage.» Il la regarda quelques instants, avant de reprendre «Mais j’ai bien compris et enregistré ta demande, j’en parlerai autour de moi, mais que les choses soient claires, je n’ai aucun pouvoir là-dessus, je peux juste parler de ton désir d’en faire partie. »


Autrement dit, le harceler sur le sujet ne servirait à rien, et il n’aurait pas forcément d’autres informations à donner, elle ne serait pas pistonner, il ne serait probablement pas au courant de grand-chose.

« Mais est-ce que tu as conscience que tu risques ta vie, celle de tes proches ? Je suppose que oui, mais je préfère faire une piqûre de rappel cependant, ça ne peut pas faire de mal. Ce que je veux dire, c’est ce qui m’est… nous est arrivé à d’autres, pourra un jour te tomber sur le coin du nez. Et le final ne sera peut-être pas aussi réjouissant.»

Bien sûr qu’elle en avait conscience, mais l’entendre dire de telles choses réveilleraient peut-être d’autres choses en elles. Ce n’était pas un test, il ne voulait juste pas qu’elle le regrette ou ce genre de choses.

« On avait très peu de choses tirées du monde moldu chez moi, même si on connaissait quand même les bases, et certaines personnes de ma famille en Russie habitaient en quartier Moldus. Mais tout ce qui est télé, ordi, c’est surtout quand je me suis installé avec ma femme, et pour mon fils que j’essaye de m’adapter un maximum, mais je crois que je me débrouille pas trop mal ! Enfin, ça pourrait être pire quand même… mais mieux aussi. Disons que je sais utiliser portable, ordi, télé et compagnie… et comme tu peux le voir divers électroménager moldu, pour que ma femme … enfin qu’elle puisse l’utiliser à l’époque et idem pour Adam, si jamais il sera cracmol comme sa mère. Mais pour les déplacements, c’est vrai, que je suis plus transplanage et compagnie. »
« Ah oui c’est vrai que c’est plus pratique en effet. Et puis c’est bien, ça sera plus simple pour moi. Je serais moins perdue ici que dans une authentique maison de sorciers. »

De l’électricité, pitié, de l’électricité.

« C’est vrai que je n’y avais pas pensé, mais ça ne doit pas toujours être simple de jongler entre les deux cultures pour être sûr que l’enfant ne soit perdu dans aucun des deux mondes. J’ai grandi en découvrant la magie mais je pense moins facilement à l’inverse. »

Pourtant, elle en avait quelques amis qui pouvaient se trouver dans cette situation mais au final, elle ne les avait jamais vus réellement se confronter à son monde. Et puis, quand elle était à Poudlard, la question ne se posait pas. Et en dehors ? Finalement, la jeune femme avait surtout switché entre les deux univers. Certains appartenaient aux deux cultures mais ça semblait si naturel qu’elle ne s’était pas posé la question.

« Et puis c’est plus pratique il faut l’avouer.. »

Elle parlait des moyens de transports magiques, évidemment. Peut-être Dorofei n’avait-il pas suivi son chemin de pensée, mais à ses yeux ça semblait clair. Il fallait dire qu’en tant que née moldue ET sorcière, lorsqu’elle avait fait son petit tour du monde avant de s’enfermer – volontairement en plus ! Quelle courge ! – à Poudlard, elle avait dû se coltiner majoritairement les moyens moldus. Du moins jusqu’à ses dix-sept ans. Et bon dieu que ce fut long. La poudre de chemiette, ok. Le magicobus, ok. Mais quand c’est fait ?! Eh bien on prend le tram, comme tout le monde ! Et les distances semblent soudainement bien moins courtes !

La conversation n’était pas restée si légère puisque bientôt, Jordane avait abordé le sujet de la Garde. Un sujet qui le tenait à cœur puisque, quitte à être sortie de l’école, il était hors de question qu’elle reste sans rien faire. Au fil des semaines, elle s’était impliquée, avait pris part à la bataille. Elle ne ferait pas marche arrière à présent. Cette guerre était la sienne et elle ne regarderait pas le monde s’écrouler sans rien faire. D’autant qu’il y avait une mire braquée sur elle depuis le début. Juste parce que ses parents n’étaient que de simples moldus. Ça, elle ne l’accepterait pas.

« Tu sais que ce n’est peut-être pas forcément qu’un avantage d’être une tête brûlée, il en faut plus que ça. Foncer dans le tas, ou réagir sous une impulsion, ça peut porter de nombreux préjudices, comme, dans certaines situation ça peut également être un avantage. Mais j’ai bien compris et enregistré ta demande, j’en parlerai autour de moi, mais que les choses soient claires, je n’ai aucun pouvoir là-dessus, je peux juste parler de ton désir d’en faire partie. »
« Je le sais. Et d’ailleurs je pense que je fonce moins dans le tas qu’Alec, pour le coup. Mais je ne lâche pas l’affaire. J’peux devenir particulièrement chiante pour ça. Je suis la cible directe de leurs pensées abjectes. Cette guerre, c’est la mienne aussi, et je me battrais pour améliorer les choses. Autant que ce soit dans le même sens que la Garde. »

Un discours qu’elle avait préparé depuis plusieurs jours maintenant. Elle le répèterait sans doute mot pour mot si on lui accordait un entretien.

« Mais est-ce que tu as conscience que tu risques ta vie, celle de tes proches ? Je suppose que oui, mais je préfère faire une piqûre de rappel cependant, ça ne peut pas faire de mal. Ce que je veux dire, c’est ce qui m’est… nous est arrivé à d’autres, pourra un jour te tomber sur le coin du nez. Et le final ne sera peut-être pas aussi réjouissant.»

Pincement au cœur. Il savait ce qu’il disait, elle en était consciente.

« Ma famille vit de l’autre côté de la Manche, à quelques kilomètres d’ici seulement. Ils sont tous moldus. Ils sont déjà en danger. Sans parler de mes amis. Sérieusement ? Aileen ? Alec ? Même Zach ! S’ils ne sont pas en danger, je ne sais pas ce qu’ils sont. Le reste… Ethan, Sovahnn, Jayden… ils ne sont pas en première ligne, je le sais, mais d’autres contacts les mettent en danger. On fait tous partie d’une espèce de maillage. Rien que d’être ici, ça me met, moi, en danger ! C’est pas en fermant les yeux sur cette réalité que ça changera… »

Un instant, la jeune femme avait fixé l’endroit où le petit garçon avait disparu. Il n’était plus là depuis un bon moment déjà, mais au cas où, Jordane continuait à parler à voix basse. Pas besoin d’inquiéter cet enfant qui avait déjà sans doute parfaitement compris qu’il y avait du danger autour de lui. Les gamins sentent ces choses-là, ils comprennent bien souvent plus qu’on ne le pense, instinctivement.

« Et puis moi aussi je veux un monde meilleur. Rien que pour ma petite sœur. On ne se supporte pas, mais elle ne mérite pas ça. Aucun de nous. Sans parler du bébé que deux de mes meilleurs amis auront d’ici quelques mois. »

Sovahnn n’avait pas intérêt à s’impliquer à présent. D’ailleurs, si Jordane savait pour les intentions de Zach, elle doutait que son amie soit au courant. Elle chercherait sans doute à empêcher le père de son enfant de se mettre en danger. Et lui, il se rendait compte qu’il la mettait en ligne de mire ? Sans doute que oui. Mais encore une fois, elle était reliée à d’autres personnes. Ils la mettaient tous en première ligne. Aileen, Alec, Enzo, elle-même. Ils ne pouvaient pas échapper à ça. Ou alors, ceux qui se voulaient en sécurité devraient partir et couper les ponts. Et encore. C’était trop tard pour ça.

Il essaya de lui résumer en quelques mots sa vie entre le montre Moldu et orcier afin qu’elle puisse se faire un peu plus une idée précise. Il s’y connaissait un peu en tehcnologie, et chez lui, il avait même pas mal d’équipements moldus qui servaient à l’époque à Prune et que le petit pourrait aussi utiliser si jamais il était cracmol, et puis si le gamin devait aller à l’école moldue, Dorofei préférait qu’il connaisse quand même pas mal les bases du monde Moldue, la culture, les mœurs, les dessins animés et compagnie histoire qu’il ne fasse pas totalement tache dans le paysage mais ce n’était pas tous les jours simples pour le père de famille. La technologie moldue évoluait quand même assez rapidement ! Heureusement qu’il avait des amis nés-moldus qui pouvaient l’aider et qu’il n’était pas trop bouché pour ce genre de choses ! Pour les déplacements par contre vu qu’il avait toujours été assez busy, c’était principalement à la mode Sorcière – à quelques exceptions près dirons-nous-.

« Ah oui c’est vrai que c’est plus pratique en effet. Et puis c’est bien, ça sera plus simple pour moi. Je serais moins perdue ici que dans une authentique maison de sorciers. »
« Effectivement, ça sera mieux pour toi, après tu sais, je pense que tu connais tous les sorts adéquats pour vivre dans une vraie… enfin authentique maison de sorciers, après l’électricité qui peut changer les choses pour toi, et tout ce qui est électronique, je ne pense pas que ça change grand-chose, si ? Et puis, il y a tellement de sorts, je suis certain que tu t’y serais habituée en quelques jours, regarde à Poudlard ! »
« C’est vrai que je n’y avais pas pensé, mais ça ne doit pas toujours être simple de jongler entre les deux cultures pour être sûr que l’enfant ne soit perdu dans aucun des deux mondes. J’ai grandi en découvrant la magie mais je pense moins facilement à l’inverse. »
« C’est pour ça que j’essaye de faire de mon mieux pour qu’il puisse s’adapter dans l’un et dans l’autre des cas… mais bon, forcément, j’ai plus de facilités avec la Magie. La pro Moldue, c’était Prune….»

Et elle n’était plus là, et ne le serait plus jamais. Alors, il devait faire avec les moyen du bord avec l’aide de sa famille, de celle de Prune.

« Et puis c’est plus pratique il faut l’avouer.. »
« Hum ?»

Pas sûr de comprendre ce qu’elle voulait dire là ! Mais ce n’était probablement pas très important de toute manière ! La conversation avait vite tournée vers la Garde et c’était … enfin disons que Dorofei ne savait pas trop comment lui en parler, comment se sortir de ce pétrin. Il fallait qu’il soit neutre, qu’il soit juste, qu’il ne la pousse (ou au contraire repousse) pas dans cette voie alors que c’était quand même relativement dangereux et il se disait qu’il valait mieux dire les choses, même si Jordane savait probablement pertinemment de quoi il était question.

« Je le sais. Et d’ailleurs je pense que je fonce moins dans le tas qu’Alec, pour le coup. Mais je ne lâche pas l’affaire. J’peux devenir particulièrement chiante pour ça. Je suis la cible directe de leurs pensées abjectes. Cette guerre, c’est la mienne aussi, et je me battrais pour améliorer les choses. Autant que ce soit dans le même sens que la Garde. »

Il se contenta d’acquiescer pour l’instant, avant d’insister bien lourdement sur les risques encourus. Si c’était arrivé une fois les enlèves/capture, cela recommencerait forcément, il y aurait des morts des prises de risques. Ce n’était pas qu’un « combat », c’était beaucoup plus à son sens.

« Ma famille vit de l’autre côté de la Manche, à quelques kilomètres d’ici seulement. Ils sont tous moldus. Ils sont déjà en danger. Sans parler de mes amis. Sérieusement ? Aileen ? Alec ? Même Zach ! S’ils ne sont pas en danger, je ne sais pas ce qu’ils sont. Le reste… Ethan, Sovahnn, Jayden… ils ne sont pas en première ligne, je le sais, mais d’autres contacts les mettent en danger. On fait tous partie d’une espèce de maillage. Rien que d’être ici, ça me met, moi, en danger ! C’est pas en fermant les yeux sur cette réalité que ça changera… »

Bon raisonnement, des plus vrais, il ne pouvait pas le nier. C’est vrai, qu’elle, de part ses amis était bien plus touchée, avait un plus fort risques que d’autres personnes.

« Et puis moi aussi je veux un monde meilleur. Rien que pour ma petite sœur. On ne se supporte pas, mais elle ne mérite pas ça. Aucun de nous. Sans parler du bébé que deux de mes meilleurs amis auront d’ici quelques mois. »

Dorofei soupira doucement, tout en se passant une main dans les cheveux. Ses motivations étaient bonnes, mais cela ne suffirait probablement pas. Il la regarda un instant, se demandant ce qu’il pouvait bien lui répondre.

« Je te l’ai dit, je parlerai de toi là-bas. Tu as l’air motivée et sérieuse, mais je ne fais pas partie des recrutements, alors c’est aussi un peu compliqué pour moi de te dire que ça suffira. Par contre, est-ce que tu peux me dire quelles sont tes… disons tes matières ou tu étais bonne, et celles où tu avais plus de mal, qu’est-ce que tu te vois faire là-bas. Je suppose que tu vas me dire plu comme quelque chose « agir » ou être au front, mais je préfère te l’entendre clairement dire.» Il la fixa avant de rajouter « En combat, tu te considères comment ?»

Il avait finir par éteindre le four, vérifier que le gâteau était cuir, pas trop chaud et qu’Adam n’était plus trop dans les parages.

« Allez viens, on va te débarrasser de ça, faire la visite rapide d’la maison et après on pourra passer au goûter.»

Il lui avait donc montré sa chambre en la laissant déposer ses affaires, avant de lui montrer l’autre pièce primordiale de la maison la salle de bain, la porte à côté les toilettes, avant de continuer à l’étage par deux autre chambres –la sienne et celle d’Adam- ainsi qu’un autre cabinet.

« Après comme tu as pu le voir, il y a le salon-salle à manger, cuisine… Et il y a une autre pièce qui me sert notamment de bureau, mais généralement au final je travaille ici pour avoir un œil sur Adam. »

Pour Dorofei, le fait d’être dans une maison de sorcier ou de moldus ne changeait pas grand-chose. Pour Jordane, c’était surtout un recul technologique fort. Oui, elle avait un peu l’impression de revenir au moyen âge quand elle était plongée dans cet univers qui refusait toute technologie. Alors oui, elle était contente de pouvoir avoir accès à de l’électricité et tout le confort qui en découlait. Ça n’existait pas chez les sorciers et il fallait avouer que ça lui avait toujours manqué.

« Disons que si je veux me servir de mon téléphone ou d’un ordi, ça aide. Tu sais c’est un truc générationnel chez les moldus ça, on devient tous accros à ces machins. »

Etre enfermée à Poudlard pendant des années était une forme de cure de désintox particulièrement radicale. Les téléphones et tout ce qui s’en rapprochait avaient tellement évolué depuis, c’était assez impressionnant. Mais en tant que jeune adulte moldue, elle s’y faisait rapidement, bien évidemment. Ok, ça n’était pas le truc le plus important de sa libération, mais il fallait avouer qu’elle s’était amusée avec les affaires de sa sœur avant de partir. Pour le reste, Jordane n’avait pas insisté. A vrai dire, elle se sentait sur une pente glissante. Le sujet de la femme de Dorofei revenait sans arrêt. Or elle se sentait con. Tout aussi con que de parler de ce qu’il avait vécu. On dit quoi dans ce genre de cas ? On fait comment pour éviter de raviver la douleur, de verser du sel sur la plaie ? Alors Jordane avait simplement cherché à changer de sujet, ne s’expliquant même pas lorsqu’elle n’avait pas été assez claire sur une intervention. Bref, elle voulait s’éloigner le plus possible de cette histoire. D’autant qu’elle ne savait pas réellement ce qui s’était passé. Sa femme était-elle morte ? Chez les Supérieurs ? Est-ce qu’elle avait simplement trop changé ? Bref, Jordane ne se voyait pas du tout poser la question alors elle avait simplement cherché à passer à autre chose. Ce serait un sujet sans doute plus simple à aborder quand ils se connaîtraient mieux non ? Ou la gêne deviendrait pérenne et elle ne le ferait jamais. C’était possible aussi.

« Je te l’ai dit, je parlerai de toi là-bas. Tu as l’air motivée et sérieuse, mais je ne fais pas partie des recrutements, alors c’est aussi un peu compliqué pour moi de te dire que ça suffira. Par contre, est-ce que tu peux me dire quelles sont tes… disons tes matières ou tu étais bonne, et celles où tu avais plus de mal, qu’est-ce que tu te vois faire là-bas. Je suppose que tu vas me dire plu comme quelque chose « agir » ou être au front, mais je préfère te l’entendre clairement dire.» Il la fixa avant de rajouter « En combat, tu te considères comment ?»
« Oui oui bien sûr, j’ai intégré, merci. »

Elle répondait uniquement à sa première réflexion, ne sachant pas encore réellement comment répondre à la suite. Elle rassemblait ses idées.

« Lorsque j’étais jeune ado, j’avais à peine commencé mes études à Beaubâton, ma mère est morte. Elle s’est fait tuer. Ça a été extrêmement dur pour tout le monde. J’ai lâché pas mal de choses à l’époque mais j’ai surtout développé… comment dire ? Un sentiment d’insécurité très fort. J’avais besoin de me sentir capable de me défendre si ça arrivait. Bref, pendant très longtemps, j’ai axé ma vie là-dessus. C’était devenu une obsession. »

Pas très glorieux sans doute comme façon de faire mais passons.

« Bref, je suis une branque pour ce qui est de l’histoire de la magie, l’astronomie ou autre. Par contre en DCFM, sortilèges ou en potions … pas toutes, j’ai été assez sélective mais je suis clairement au dessus du niveau associé à mon âge. J’ai dix ans de sports de combat en tout genre. En conclusion, je pense qu’en combat régulier, je suis à peu près sûre de te donner du fil à retordre. »

Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle l’étalerait, ça ne serait sans doute pas le cas mais elle pouvait sans doute affirmer qu’elle ne serait pas si simple à maîtriser sans trop de doutes. En combat régulier. En combat réel, la jeune femme savait qu’il pouvait lui arriver de paniquer, de faire des choix idiots qu’elle venait rapidement à regretter. Bref, elle se décevait et était loin d’être optimale en combat. Mais ça viendrait sans doute. Et puis, surtout, ça n’était pas tout à fait un bon argument de vente.

« Allez viens, on va te débarrasser de ça, faire la visite rapide d’la maison et après on pourra passer au goûter.»

Acquiesçant, la jeune femme l’avait suivi, découvrant les lieux en ne faisant que quelques commentaires bateaux par-ci par là, le remerciant de nouveau pour sa chambre, posant quelques questions pratiques éparses.

« Après comme tu as pu le voir, il y a le salon-salle à manger, cuisine… Et il y a une autre pièce qui me sert notamment de bureau, mais généralement au final je travaille ici pour avoir un œil sur Adam. »
« D’accord ben merci. Je vais être bien installée ici. N’hésite pas si tu as besoin d’aide pour Adam. Si tu as besoin de calme ou d’avoir toute ta concentration je ne sais pas. Je veux servir à quelque chose et pas juste être la squatteuse ! »

Elle avait ponctué sa réflexion par un petit clin d’œil.

«C’est vrai que le téléphone est franchement utile, c’est plus simple que les hiboux et surtout plus rapides ! »

Il fallait bien avouer ce genre de choses était franchement géniales, les Moldus étaient vraiment ingénieux, même si pour lui c’était toujours compliqué de se mettre à jour sur ces trucs qui évoluaient sans cesse. Peut-être qu’elle pourrait l’aider à se mettre un peu plus jour avec les ordinateurs, il savait s’en servir à peu près, mais un approfondissement était toujours bon à prendre ! Et puis, ils étaient partis sur un sujet un peu plus sérieux à savoir la garde, il essayait de bien lui faire toutes les recommandations d’usage, et de voir à quel niveau de combat, par exemple, elle était, quels étaient ses atouts, ses points faibles. Etre à l’école, la théorie, la pratique c’était des choses totalement différentes. Là, il n’y aurait que la pratique. Alors, il l’écouta répondre, opinant doucement de la tête. Il ne savait pas trop quoi répondre, lui et l’empathie, savoir quoi répliquer à part des désolés –inutiles- quand on lui disait machin est mort…. D’après ce qu’elle lui disait, elle semblait au point sur les combats ce qui était déjà une bonne chose.

«Je ne devrais probablement pas dire ça, mais l’histoire de la magie ou l’astronomie ne te serviront pas pour les combats, ce que tu dis, par contre lui. C’est, je pense, un bon point pour toi. »

Mais il n’était pas recruteur non plus. Bonne en combat, aussi bien avec que sans baguette, il avait l’impression de se retrouver un peu là-dedans. Savoir aussi se débrouiller sans baguette était, de son point de vue, un excellent point par ce que cela pouvait toujours servir. Mais après, il restait à savoir comment est-ce qu’elle réagissait sous la pression de « vrais » combats comme il y en aurait, est-ce qu’elle saurait garder la tête froide ou pas ? Il soupira doucement, il n’aimait pas trop jouer le intermédiaires, il ne voulait pas lui donner de faux espoirs. Et il avait par ailleurs jugé que le mieux était de changer de sujets à présent et qu’ils aillent la débarrasser de ses affaires, qu’elle puisse s’installer.

« D’accord ben merci. Je vais être bien installée ici. N’hésite pas si tu as besoin d’aide pour Adam. Si tu as besoin de calme ou d’avoir toute ta concentration je ne sais pas. Je veux servir à quelque chose et pas juste être la squatteuse ! »
« Ne t’inquiètes pas, j’ai une grande fratrie, mes parents le prennent aussi également, ainsi que la famille du côté de Prune, j’ai pas mal e baby-sitter, mais c’est bon à savoir ! Par contre, si tu t’y connais en ordinateur, je crois que j’aurais bien besoin de cours d’approfondissement. Je connais les bases, mais en savoir plus peut être toujours utile.»

Bah quoi ? C’était toujours bon à prendre et c’était elle qui avait proposé son aide en plus … Certes, pour le gamin, mais il demandait.

« Et puis, je devrais bientôt aller travailler sur le Chemin de Traverse. Du coup, quand je serai là je m’occuperai de mon fils.» Il eut un vague sourire. « Par ce que tu verras, il y a beaucoup de choses prenantes, il faut profiter du temps avec les siens.»

La garde allait lui prendre de nouveau beaucoup de temps, même s’il allait mettre un peu plus le holla pour s’occuper du gamin, pour en profiter en peu plus. C’était compliqué pour lui de freiner sur le boulot, de ne s’occuper que de l’enfant, même s’il l’aimait. Lui il lui fallait des choses qui bougent, de l’action, des choses sur lesquelles réfléchir.

« Pour l’instant, je n’ai plus besoin de trop travailler le soir et j’ai encore du mal à rester très concentré sur un bout de papier, alors bon. Tu ne devrais pas à avoir trop à jouer à la baby-sitter, tu n’es pas là pour ça, mais pour t’occuper de toi en priorité.»

Comme il l’avait dit, en plus, il avait toute sa famille qui l’aidait à gérer l’enfant, à le garder. Et ils étaient plutôt liés les Cooper. Il lui sourit, avant d’ajouter.

« Tu pourras peut-être même apprendre un peu le Russe, j’essaye qu’il soit un maximum bilingue, comme ça, quand on va voir ma famille en Russie, cela lui permet un peu plus de suivre les conversations, et ça pourra toujours lui être utile pour plus tard.»

«Je ne devrais probablement pas dire ça, mais l’histoire de la magie ou l’astronomie ne te serviront pas pour les combats, ce que tu dis, par contre lui. C’est, je pense, un bon point pour toi. »
« Non, mais je valide la réflexion.»

Qu’il ne soit pas particulièrement doué pour réagir par rapport à la mort de sa mère quelques années auparavant ne la dérangeait pas. Elle donnait cette information pour ce qu’elle était : un fait. Pas pour qu’on vienne la plaindre ou la couvrir de mots délicats. Ça n’était pas le but. Jordane cherchait simplement à contextualiser, rien de plus. Et oui, l’assassinat de sa mère était importante pour comprendre qui elle était, comment elle en était arrivée là. Elle se vendait, tout bêtement, tout en comprenant qu’elle en avait fait le maximum et qu’elle ne pouvait à présent en espérer plus de Dorofei – qui en faisait d’ailleurs largement assez pour elle – et qu’il fallait changer de sujet. Alors la jeune femme avait proposé ses services pour son fils, souhaitant être utile au sein de ce foyer tant qu’elle y résiderait. Elle n’était pas tout à fait du genre à disparaitre dans un coin et à profiter de ce qu’on pouvait bien lui offrir. Il fallait dire que la jeune femme s’était occupée de son foyer à elle pendant de nombreuses années avant de lâcher l’affaire. Elle avait plus l’habitude d’être indépendante ou chef de maison plutôt qu’invité flemmarde alors quoi qu’il en dise, elle risquait d’être active, ne serais-ce que par habitude. Parce que Poudlard où on se laisse servir, c’est chouette, mais le changement ça l’est aussi. D’autant que Jordane n’avait pas particulièrement apprécié retourner chez elle et devoir se plier aux règles que son père avait fini par instaurer auprès de sa sœur. Après tout, c’était normal, il avait repris sa place naturelle quand elle la lui avait cédé en partant d’ici. Jusque là, elle l’avait supplanté et l’avait empêché de prendre l’espace tout il avait besoin. Mais en son absence, évidemment, les choses avaient repris leur place. La routine s’était installée. Et Jordane, en rentrant, s’était clairement sentie de trop. Elle n’avait plus à vouloir tout changer, ça n’était plus son rôle et si elle était apte à l’entendre, y rester était trop pour elle. D’où sa présence ici, auprès de la famille de Dorofei.

« Et puis, je devrais bientôt aller travailler sur le Chemin de Traverse. Du coup, quand je serai là je m’occuperai de mon fils. Par ce que tu verras, il y a beaucoup de choses prenantes, il faut profiter du temps avec les siens.»
« Ouais… je verrais.. »

Elle savait déjà. Mais c’est le genre de vérité qu’on oublie au fur et à mesure du temps. Ou qu’on choisi de mettre de côté. Va savoir.

« Pour l’instant, je n’ai plus besoin de trop travailler le soir et j’ai encore du mal à rester très concentré sur un bout de papier, alors bon. Tu ne devrais pas à avoir trop à jouer à la baby-sitter, tu n’es pas là pour ça, mais pour t’occuper de toi en priorité.»
« Ça marche. »

S’occuper d’elle-même n’était pas tout à fait parmi ses spécialités. Rechercher de quoi se stabiliser et se lancer dans une entreprise dangereux ou une autre, ça en revanche, ça lui ressemblait plus. Pour l’instant, son objectif serait de rentrer dans la Garde. Pour la suite, elle verrait. Peut-être chercherait-elle à garder certains contacts qu’elle avait commencé à établir avec quelques Supérieurs. Peut-être se rendrait-elle finalement compte que tout ça était trop dangereux pour elle. Qu’elle n’était qu’une enfant qui rêvait un peu trop grand. Que le goût amer de la vengeance qui rendait pâteuse sa langue n’était finalement qu’un mirage qui aurait eu la mauvaise idée de s’attarder un peu trop. Mais qui disparaitrait. Comme le reste.

« Tu pourras peut-être même apprendre un peu le Russe, j’essaye qu’il soit un maximum bilingue, comme ça, quand on va voir ma famille en Russie, cela lui permet un peu plus de suivre les conversations, et ça pourra toujours lui être utile pour plus tard.»
« Devenir trilingue, nouveau défi accepté ! »

Elle n’était pas tout à fait sûre de l’accepter à vrai dire. Mais l’idée l’amusait assez.

«  Moi j’apprend le Russe et toi le langage sibyllin de l’informatique ! En parlant d’informatique, je vais aller poser tout ça le temps que le gâteau refroidisse. Et puis j’embarque ton monstre en redescendant, ça te va ? Nan parce que tu m’accueilles avec un gâteau et j’ai toujours pas pu y gouter ! C’est vilain ; très vilain ! »

Sans réellement attendre de réponses, la jeune femme s’était redressée pour aller prendre possession de sa nouvelle chambre, adressant un petit clin d’œil à Adam en passant devant sa chambre.
Quelques minutes plus tard, elle redescendrait en le soulevant sur son épaule, faisant rire l’enfant qui ne tarderait pas à se régaler du gâteau, mettant des miettes partout.
Tu vois, Jordane, c’est pas si compliqué d’être sympa avec un enfant. Tant que ça n’est pas ta sœur.
Glace brisée.